Chiens

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Ta m s i n P i c ke ra l A st r i d H a r r is s o n

Avant-propos du Dr Pierre Rousselet-Blanc

Une histoire illustrée des races

Tamsin Pickeral est historienne d’art et spécialiste des animaux. Fille d’un vétérinaire, elle a toujours partagé sa vie avec des chiens. Elle est également l’auteur de Cheval en majesté.

Flammarion

9782081300279_Chiens_jaquette.indd 1

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Création Studio Flammarion

Prix France : 29,90 € ISBN : 978-2-0813-0027-9

13-X

CHIENS

Découvrez comment l’environnement a pu influer sur le développement de nouvelles races canines, mais aussi comment l’homme, grâce à des croisements successifs, a réussi à orienter la morphologie des chiens pour les faire correspondre à ses besoins : chiens de chasse, de défense, de course, de compagnie… Une histoire croisée retracée dans ce livre et mise en scène par de magnifiques photos.

Photo de couverture : © DAJ / Getty Images

Dr Pierre Rousselet-Blanc

Flammarion

« Dans ce livre, vous irez à la rencontre de 90 stars de la gent canine. L’ouvrage allie l’esthétique de l’image à la rigueur de l’historique et j’avoue être resté admiratif devant la recherche qui a présidé à toutes les précisions du texte. »

Astrid Harrisson, photographe primée et directrice artistique, a commencé à photographier les animaux en travaillant dans un ranch en Argentine, avant de voyager sur les cinq continents pour leur tirer le portrait. Le Dr Pierre Rousselet-Blanc est vétérinaire à Paris. Il a produit de très nombreuses émissions TV sur les animaux et collaboré à de nombreux magazines.

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CHIENS Une histoire illustrée des races

Flammarion

10/06/13 14:26


sommaire avant-propos

du Dr Pierre Rousselet-Blanc

introduction

11 12

1 élégance et vitesse

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2 beauté et endurance

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3 force et puissance

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4 noblesse et fidélité

104

5 détermination et courage

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6 agilité et sagacité

172

7 ténacité et vitalité

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8 dévouement et loyauté

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table des matières et index

284

crédits

286

remerciements

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lévrier AFGHAN ANCIEN – AFGHANISTAN – limité

taille Mâles : 69 à 74 cm / Femelles : 63 à 69 cm. aspect Élégant, puissant et fier. Longue tête portée haut, long toupet caractéristique. Yeux de forme triangulaire, de préférence foncés pour l’expression orientale. Oreilles attachées bas, portées contre la tête, couvertes d’un poil long et soyeux. Cou long et fort ; dos de longueur moyenne ; poitrine bien descendue ; reins larges et courts ; hanches proéminentes et bien écartées ;

postérieurs puissants, queue attachée bas, se terminant en « anneau » et garnie de poils peu abondants ; pieds antérieurs longs et larges, recouverts d’un poil long et épais ; pieds postérieurs longs mais moins larges que les antérieurs. robes Couleurs : toutes. Poil : court sur la longueur du dos, long et soyeux sur le reste du corps. aptitudes Chasse aux lièvres et aux gazelles dans son pays d’origine, coursing, exposition et compagnie.

il existe un consensus au sujet de l’ancienneté du lévrier afghan, souvent appelé le « roi des chien », mais ses origines précises sont sujettes à controverse. Plusieurs légendes mentionnent cette race. L’une d’elles prétend que le lévrier afghan aurait été présent sur l’Arche de Noé, une autre raconte que cet élégant chien de chasse aurait aidé Isis, la déesse égyptienne de la maternité et de la fertilité, à rechercher son mari, Osiris. Le lévrier afghan appartient à l’un des plus anciens groupes de chiens, les lévriers, dont des tests ont montré que certains de leurs marqueurs génétiques sont très proches de ceux des loups. Les ancêtres de la race se sont développés au Moyen-Orient il y a plusieurs milliers d’années et se sont déplacés au fil des siècles vers l’est, en passant par la Perse (Iran) et jusqu’en Afghanistan, que l’on reconnaît aujourd’hui comme le pays d’origine du lévrier afghan. Plusieurs types de lévriers vivaient dans les vastes territoires du Moyen-Orient. Les chiens de chasse indigènes, dont le tazi et le taïgan (ancêtres de l’afghan moderne) présentent des liens historiques aussi bien avec les hautes que les basses castes. Les lévriers afghans occupaient une place essentielle dans la vie quotidienne des communautés pauvres de fermiers

installés dans des régions rudes aux conditions climatiques extrêmes, entre montagnes glaciales et désert brûlant. Ils étaient et sont encore souvent utilisés pour garder les moutons, les chèvres et les fermes, et plus particulièrement pour la chasse. Le lévrier afghan qui vivait dans ces communautés rurales ne ressemblait pas au chien raffiné et soyeux des pays occidentaux, mais plutôt à un chien d’utilité rustique ; sa sveltesse dissimulait une puissance, une endurance, une vitesse et une agilité formidables. Il était également prisé par les riches souverains qui l’utilisaient pour se divertir à la chasse. À la fin du xixe siècle, des officiers britanniques de retour des Indes et de Perse ramenèrent avec eux différents types de lévriers, communément désignés greyhounds persans ou chiens de chasse barukzys, avant que le nom de lévrier afghan ne soit adopté. Le public manifesta un intérêt considérable pour ces chiens exotiques, qui augmenta encore lorsqu’on les présenta dans des expositions au début du xxe siècle, dans la catégorie « Chiens étrangers » . Le chien le plus célèbre de l’histoire du lévrier afghan « moderne » fut Zardin (vers 1902-vers 1914), que le capitaine John Barff ramena des Indes en Angleterre en 1907. La même année, Zardin remporta la catégorie « Chiens étrangers » au Kennel Club Show de Crystal Palace et fit une telle sensation, que la reine Alexandra requit sa présence au palais de Buckingham. Néanmoins, la ferveur initiale fut suivie d’un certain désintérêt et la quasi-totalité des chiens de chasse exotiques disparut d’Occident au cours de la Première Guerre mondiale. Leur destinée eut un regain de fortune dans les années d’après-guerre et, en 1925, le premier standard du lévrier afghan fut publié au Royaume-Uni, basé sur la description de Zardin rédigée en 1906 par l’Indian Kennel Gazette. En 1907, le Royaume-Uni reconnut officiellement la race lévrier afghan.

élégance et vitesse


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BULLDOG Angl ais ANCIEN – grande-bretagne – COMMuN

taille et poids Mâles : 30 à 36 cm pour 25 kg / Femelles : 30 à 36 cm pour 23 kg. aspect Court sur pattes, trapu, puissant et digne. La tête est large et le crâne carré ; museau court, large et retroussé ; grande truffe de couleur noire. Mâchoires fortes et carrées ; la mâchoire inférieure avance légèrement et se courbe vers le haut modérément. La peau du front et de la tête est lâche et finement ridée. Yeux bien écartés, foncés et ronds. Petites oreilles, minces, en forme de rose et attachées haut. Cou épais, de longueur modérée et bien galbé dans la partie supérieure. Épaules larges et puissantes ; antérieurs très forts, droits, bien écartés, courts par rapport aux postérieurs. Dos court et droit ; la ligne du

dessus s’incline juste derrière les épaules, remonte jusqu’aux reins puis s’incurve jusqu’à la queue. Les hanches sont plus élevées que les épaules. Poitrine large et bien descendue, ventre relevé. Postérieurs longs et musclés ; grassets légèrement écartés du corps. Queue attachée bas, part en saillie assez droite, puis s’incline vers le bas. robes Couleurs : unicolore ou unicolore avec le masque ou le museau noir : bringé, différentes nuances de rouge, fauve, fauve pâle, blanc et panaché ; les couleurs marron, noir, noir et feu sont indésirables. Poil : lisse serré et court. aptitudes À l’origine, combats contre des taureaux et combats de chiens ; aujourd’hui, exposition et compagnie.

le bulldog est une race essentiellement britannique et a souvent été utilisé comme le symbole du courage, de la puissance et de la ténacité de la nation. À partir du xviiie siècle, le bulldog était souvent représenté aux côtés de Jon Bull, un personnage fictif, qui symbolise la Grande-Bretagne dans les dessins politiques satiriques. L’Amérique du Nord a adopté et développé cette race, qui a même été désignée mascotte officielle du corps des Marines aux États-Unis et de plusieurs universités américaines. Contrairement au début de leur histoire, les bulldogs sont aujourd’hui appréciés pour leur nature affectueuse, loyale et souvent comique. Le bulldog moderne est une race qui a été élevée de manière sélective afin de fixer son caractère affable et on doit son existence aujourd’hui aux efforts d’éleveurs des deux côtés de l’Atlantique. Les origines du bulldog sont inconnues, mais il est

force et puissance

néanmoins étroitement lié au mastiff. Certaines sources, dont l’auteur et illustrateur Sydenham Edwards (1768-1819), émettent l’hypothèse qu’il serait originaire de croisements entre le mastiff et le carlin. Traditionnellement, on désignait par mastiff tous les chiens de type molossoïde et il fallut attendre 1631 pour voir mentionnée par écrit l’appellation bulldog. Il s’agit de la lettre d’un certain Prestwich Eaton, adressée à son ami George Wellingham à Londres, dans laquelle il lui demande de lui envoyer « un bon chien mastiff » et « quelques bons bulldogs ». Cela souligne qu’il existait une réelle différence dès cette époque entre le mastiff et le bulldog. Au siècle précédent, des références mentionnent le « Bondogge » ou « Boldogge » comme un animal agressif employé comme chien de garde. Le bulldog tire son nom des combats entre chiens et taureaux (« bull baiting ») pour lesquels ces chiens étaient spécifiquement élevés et adaptés depuis le xiiie siècle. On employait les chiens de type molossoïde pour cette activité et il est probable qu’avec le développement de ce « divertissement » on ait commencé à élever ce type de chiens spécifiquement pour ces combats. Le combat n’avait pas seulement un caractère ludique : les bouchers considéraient que la viande du taureau était bien meilleure si l’animal était harcelé avant d’être abattu. Les combats avec les taureaux étaient féroces et, pour se surpasser, les chiens devaient être agressifs, braves et peu sensibles à la douleur. Le taureau était en général attaché à un pieu et on lançait contre lui un ou plusieurs chiens. Les chiens attaquaient instinctivement la partie la plus fragile du taureau, son mufle, le serrant jusqu’à ce que l’animal tombe sur les genoux. Les chiens n’étaient pas toujours victorieux et enduraient aussi d’horribles blessures. Mais le bulldog était renommé pour continuer ses attaques avec une cruauté implacable, même lorsqu’il était grièvement blessé.

force et puissance


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Shar-Pei ANCIEN – CHINe – limité

taille Mâles / Femelles : 46 à 51 cm. aspect Compact, robuste, cadre carré. Tête assez large, rides modérées sur le front et les joues ; museau large sur toute sa longueur ; grande truffe, noire de préférence. Yeux foncés, de taille moyenne, en forme d’amande, expression renfrognée ; oreilles très petites, épaisses, triangulaires, attachées haut, bien espacées, placées en avant du crâne et appliquées contre la tête. Cou fort, de longueur moyenne, peau lâche sous le cou. Épaules musclées ; antérieurs droits ; poitrine large et

descendue ; la ligne du dessus plonge légèrement derrière le garrot pour se relever légèrement sur les reins qui sont larges et courts. Plis modérés sur les épaules et à la base de la queue. Queue arrondie effilée à l’extrémité, attachée très haut, portée haut, incurvée, enroulée en boucle ou recourbée. robes Couleurs : toutes les couleurs unies sauf le blanc. Poil : court, très dur et hérissé. aptitudes À l’origine combat, troupeau et chasse ; aujourd’hui, exposition, compagnie et agility.

impossible de se méprendre sur la mine renfrognée du shar-pei, mine dont on disait qu’elle suffisait à repousser les esprits maléfiques. À l’origine, ce chien robuste, musclé et digne était élevé et employé comme chien de ferme et en particulier comme chien de garde. Le shar-pei est loyal et protecteur envers ceux qu’il affectionne et a la particularité de rester distant et réservé avec les étrangers. Lorsqu’il est prudemment présenté aux enfants et aux autres animaux domestiques, il fait un merveilleux et affectueux chien de compagnie, aussi heureux de paresser devant le feu que de courir sur un terrain d’agility. On pense que son histoire remonte au moins à l’époque de la dynastie chinoise Han (206 av. J.-C.220 ap. J.-C.). On a retrouvé de cette époque des poteries et des figurines de jade à l’effigie de chiens montrant des caractéristiques de shar-pei. Nombre d’entre elles étaient placées dans des tombes pour garder et protéger les morts et pour repousser les mauvais esprits. Les nombreuses statuettes et figurines de cette époque permettent de connaître les différents aspects

force et puissance

des chiens. Il est ainsi possible de constater des types évidents qui ressemblent au shar-pei, au chow-chow, à un grand chien de type molossoïde, au shih tzu et à d’autres encore. Le shar-pei et le chow-chow exhibent tous les deux une langue bleu-noir, et certaines sources laissent entendre qu’ils seraient étroitement liés. Le shar-pei partage également des similitudes avec le dogue du Tibet ; il existait indubitablement beaucoup de croisements entre les races de chiens indigènes. Le shar-pei est surtout associé à la Chine du Sud, où il se serait développé. Il fut élevé comme un chien de ferme polyvalent, capable de rassembler et garder le bétail, protéger la maison, chasser et se battre. La diversité des rôles du shar-pei lui a permis de devenir un chien intelligent et adaptable, capable de faire preuve de beaucoup d’agressivité tout en étant loyal envers son maître et digne de confiance pour s’occuper du bétail. Le shar-pei était également réputé pour sa bravoure et sa ténacité lors des féroces chasses aux sangliers et dans les combats, puisque, même sérieusement blessé, il continuait d’attaquer. Il est physiquement bien adapté à ces deux activités. Son corps robuste et musclé, avec son centre de gravité très bas, lui donne beaucoup de force, mais c’est surtout son incroyable pelage et ses plis qui l’avantagent le plus lors de ces effroyables affrontements. Le shar-pei possède un poil particulier et unique en son genre : il est court, hérissé et rugueux, et donc particulièrement désagréable à mordre pour un adversaire. Ses rides lui protègent les yeux et lui permettent également de se retourner pour faire face à un agresseur, même lorsqu’il est mordu. Cela lui donne un éventail de mouvements meurtriers qui font de lui un excellent chien de combat. Dans le sud de la Chine, près de Canton, le village de Tai Leh était réputé pour ses combats de chiens ; on dit souvent que le shar-pei serait originaire de cet endroit.


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SETTER ANGLAIS ANCIEN – GRANDE-BRETAGNE – limité

TAILLE Mâles : 65 à 69 cm / Femelles : 61 à 65 cm. ASPECT Élégant, gracieux, athlétique. Tête longue, raisonnablement sèche, portée haut ; museau d’une hauteur moyenne et assez carré ; grands yeux, expressifs, ovales, noisette à marron foncé ; oreilles attachées bas, de longueur modérée, tombent contre la joue en formant des plis bien dessinés. Cou long, musclé, sec et légèrement galbé sur la partie supérieure ; poitrine bien descendue  ; dos court et horizontal. Reins larges et bien arqués. La queue est attachée presqu’au milieu du dos, de longueur

moyenne, portée en forme de cimeterre, frangée sur le dessous. ROBES Couleurs : noir/blanc (bleu belton), orange/blanc (orange belton), citron/blanc (citron belton), marron/blanc (marron belton) ou tricolore (noir, blanc et feu ou marron, blanc et feu) ; on préférera les robes mouchetées (belton) ou truitées et sans taches de couleur appuyées sur le corps. Poil : couché, soyeux et de longueur moyenne. APTITUDES Chasse, chien d’arrêt, leveur et rapporteur d’oiseaux, exposition et compagnie.

le très élégant setter anglais est une ancienne race de chiens de chasse. Ses grandes qualités dans ce domaine lui permettent d’être encore aujourd’hui la race de chiens d’arrêt la plus utilisée en France. Le setter anglais a un caractère agréable, doux et très affectueux et possède d’excellentes aptitudes de travail, ce qui en fait aussi bien un merveilleux animal de compagnie qu’un excellent chien de chasse. On pense que la race date du xive siècle et se serait développée à partir de spaniels. Jadis, on nommait le setter anglais Setting spaniel ou Sitter (spaniel assis) ; on l’employait dans les landes pour localiser le gibier à plume grâce à son odorat. Lorsqu’il avait repéré un oiseau, il s’asseyait (set) ou s’accroupissait et restait absolument immobile, souvent avec une patte en l’air pour indiquer la position de l’oiseau. Cela alertait le chasseur, qui se rapprochait alors avec son filet ; puis le chien bondissait pour effrayer l’oiseau qui se jetait alors dans le filet. Il acquit son nom de setter au xviiie siècle. On reconnaît aujourd’hui quatre races de setters : anglais, irlandais, irlandais rouge et blanc et gordon.

agilité et sagacité

La chasse était autrefois réservée à l’aristocratie qui entretenait de grands chenils ; le développement des setters est associé à ces derniers. Au xviie siècle, James Hay, comte de Carlisle, fonda une lignée importante. La robe de ses chiens était décrite comme étant bleu marbré et mouchetée de poils noirs. Ce type de robe avec une base blanche mouchetée est aujourd’hui désigné par le terme belton pour cette race. Au xixe siècle, on commença à différencier les setters selon des races distinctes et on attribue l’origine du setter anglais moderne au programme d’élevage de M. Edward Laverack (1800-1877). Il fonda son élevage sur deux chiens : une femelle,  Old Moll, et un mâle Ponto. Lorsque Laverack acheta Old Moll, il la décrivit comme le plus parfait spécimen de setter qu’il lui ait été donné de voir. Laverack éleva et croisa entre eux ses chiens dans le but de créer un type définitif. Les setters Laverack conjuguaient des aptitudes de chasseur avec un aspect approprié aux rings d’exposition. La première exposition de setters fut organisée en 1859 à Newcastle-upon-Tyne. Avec le développement des expositions canines et des field trials, le setter anglais commença à se développer selon deux types différents : un type utilitaire et un type d’exposition, que l’on voit encore de nos jours. On mentionne souvent le setter anglais d’exposition moderne avec l’appellation « Laverack ». Le setter anglais d’utilité a été développé par M. Richard Llewellin (1840-1925), qui fonda son élevage sur des lignées Laverack, mais qui utilisa également d’autres souches afin de créer un chien d’utilité idéal. Les premiers setters importés aux États-Unis dans les années 1860 étaient des setters anglais et l’American Kennel Club les reconnut en 1884. En Grande-Bretagne l’English Setter Club for Field Trials fut fondé en 1890 et l’English Setter Association (pour les expositions) en 1951.


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GOLDEN RETRIEVER MODERNE – GRANDE-BRETAGNE – COMMUN

TAILLE Mâles : 56 à 61 cm / Femelles : 51 à 56 cm. ASPECT Robe dorée, puissant, plein d’assurance, gentil. Crâne large, museau puissant, large et haut. Yeux amicaux, marrons foncés, bien écartés ; oreilles de taille moyenne et attachées à peu près au niveau des yeux ; cou de bonne longueur et musclé ; corps ramassé et bien équilibré ; ligne du dessus horizontale, poitrine bien

descendue ; pieds ronds, dits « de chat ». Queue attachée et portée au niveau du dos, descend jusqu’aux jarrets. ROBES Couleurs : toutes les nuances de doré ou crème, quelques poils blancs admis sur le poitrail. Poil : couché ou ondulé avec de bonnes franges ; sous poil épais et imperméable. APTITUDES Chasse/tir, rapport, assistance, agility, obéissance, exposition et compagnie.

le golden retriever est l’une des races de chiens les plus populaires et les plus polyvalentes au monde. Il est renommé pour son formidable tempérament. Élevé à l’origine comme chien de chasse au fusil, rôle dans lequel il continue de se distinguer, son extraordinaire carctère fait qu’on l’emploie aujourd’hui dans de multiples fonctions, dont la recherche et le sauvetage, le pistage, la détection de stupéfiants et d’explosifs, l’assistance aux aveugles et aux sourds. C’est également un animal de compagnie exceptionnel. Le golden retriever est très doué pour l’agility, obéissant et facile à dresser. Ce n’est donc pas un hasard si cette race est devenue si populaire. Ses origines remontent à l’Écosse du xixe siècle et plus particulièrement à Sir Dudley Coutts Marjoribanks (1820-1894). Devenu ensuite baron Tweedmouth, il possédait de grands chenils dans lesquels il élevait des chiens de chasse et de chasse à tir. En 1854, Tweedmouth acquit le vaste domaine de Guisachan, à proximité du Loch Ness, où il étendit ses chenils et ses activités d’élevage canin. C’est là que fut développé le golden retriever, connu à l’époque sous le nom de Yellow Retriever. L’un des premiers chiens de la race était un chien jaune acheté en 1864 qui

se nommait Nous. Tweedmouth possédait alors plusieurs retrievers dans ses chenils ainsi que des Tweed Water Spaniels, une race de chiens de chasse aujourd’hui disparue, à la robe claire, tenaces et avec de bonnes aptitudes de chiens d’eau. En 1867, Tweedmouth reçut en présent une femelle Tweed Water Spaniel nommée Belle qu’il croisa avec Nous l’année suivante et qui eut une portée de quatre chiots jaunes. Ces chiens furent ensuite croisés avec des Tweed Water Spaniels, des setters irlandais, des wavy coated retrievers et des chiens courants qui donnèrent finalement le golden retriever moderne. Les golden retrievers furent exposés pour la première fois par le vicomte Harcourt à l’exposition Crufts de 1908. À cette époque, ils n’étaient pas encore considérés comme une race à part entière et étaient affiliés à la race des Flat Coat Retrievers. Le Golden Retriever Club fut fondé en 1911 et la race fut reconnue par le Kennel Club en 1913 comme une race distincte des autres races de retrievers. Le standard de la race fut rédigé en 1911 ; il excluait à l’origine les robes de couleur crème parce que le doré foncé était la couleur favorite. Cela fut ensuite modifié et le standard actuel rejette les couleurs rouge ou acajou. En 1931, le Golden Retriever Club organisa son premier concours de field trial qui permit de présenter les qualités de ces chiens et de développer la popularité de la race. On commença d’exporter des golden retrievers dans les années 1930 vers le Canada, les Amériques, le Kenya, l’Inde, la France, les Pays-Bas et la Belgique. Aux ÉtatsUnis, l’American Kennel Club reconnut le premier golden retriever en 1925, mais l’enregistra comme un retriever. Ce n’est qu’en 1936 que le golden retriever fut officiellement reconnu comme race à part entière et c’est en 1938 que fut fondé le Golden Retriever Club of America Inc. En France, il est le deuxième du top ten de la Société Centrale Canine.

agilité et sagacité


280

DALMATIEN MODERNE – ANGLETERRE – limité

TAILLE Mâles : 58 à 61 cm / Femelles : 56 à 58 cm. ASPECT Tacheté, musclé, beaucoup d’entrain. Tête de bonne longueur, crâne plat, raisonnablement large entre les oreilles ; museau puissant ; truffe noire chez la variété à tâches noires et marron chez la variété à tâches marron. Yeux de taille moyenne, ovales, brillants, modérément écartés, de couleur marron foncé chez la variété à tâches noires et ambre chez la variété à tâches marron. Oreilles attachées haut, portées contre la tête, larges à la base et s’amenuisent jusqu’à leur extrémité arrondie. Cou assez long et galbé avec élégance ; corps légèrement plus long que la hauteur aux épaules ; poitrine bien

descendue, pas trop large ; côtes bien cintrées. Dos puissant et droit ; reins forts et légèrement arqués ; antérieurs droits ; postérieurs ronds et musclés. La queue atteint les jarrets et est portée haut avec une légère courbure vers le haut. ROBES Couleurs : la couleur de fond est le blanc pur ; les tachetés de noir arborent des tâches d’un noir intense et ceux tachetés de marron, des tâches marron ; les tâches sont nummulaires, bien dessinées, de 2 à 3 cm de diamètre et harmonieusement réparties ; les tâches des extrémités sont plus petites que celles du corps. Poil : court, dur, serré, lisse et luisant. APTITUDES Chien de coche et de pompier, chasse, chien militaire, agility, exposition et compagnie.

la belle robe tachetée du dalmatien en fait l’une des races les plus remarquables. Ces chiens naissent complètement blancs et leurs taches n’apparaissent qu’au bout d’une quinzaine de jours. Avant cela, il est impossible de savoir s’ils auront des taches noires ou marron. L’aspect séduisant et le formidable caractère du dalmatien en ont fait un personnage récurrent dans la publicité et au cinéma, dont le célèbre classique de Walt Disney, Les 101 dalmatiens, d’après le roman de Dodie Smith, publié en 1956. Le battage médiatique autour du dalmatien lui a été préjudiciable, car des familles inconscientes en ont acquis pour son seul charme. Or, le dalmatien est une race très énergique qui exige beaucoup d’exercice. C’est un chien intelligent qui se distingue dans les situations difficiles. Son intelligence et sa condition physique lui ont permis de s’exprimer dans des fonctions multiples, comme à la chasse,

dévouement et loyauté

contre les rats, dans l’armée, à la ferme, au cirque, auprès des pompiers et comme chien de coche. C’est peut-être dans ces deux dernières fonctions que la race est la plus connue. Le dalmatien possède une affinité innée avec les chevaux et un instinct naturel à courir à leurs cotés sans interférer avec l’animal ni l’effrayer ; les chevaux l’acceptent volontiers, ce qui n’est pas le cas des autres races de chiens. En France et en Grande-Bretagne, les coches et les chariots apparurent au xvie siècle et se développèrent progressivement jusqu’au xixe siècle. Les dalmatiens faisaient partie intégrante de ce mode de transport. Ils couraient à côté des diligences et des carrosses pour empêcher les chiens errants d’attaquer les chevaux et, lorsque l’attelage était à l’arrêt, les chiens montaient la garde. La nuit, ils dormaient à côté des chevaux pour les garder et les protéger. Les cochers des riches carrosses privés étaient très fiers des talents de leurs chiens, mais également de leur aspect très attractif qui ajoutait à l’élégance générale de l’équipage. Les Anglais appelaient ces chiens : Coach Dog ou Carriage Dog (chien de coche). À cette même époque, en Amérique du Nord, le dalmatien devint réputé pour son travail auprès des pompiers. On commença à utiliser les premières voitures hippomobiles de pompiers au milieu du xixe siècle et les dalmatiens avaient l’habitude de les accompagner. Comme pour les carrosses et les diligences, les chiens couraient aux côtés des véhicules et aboyaient pour libérer le passage ; ils gardaient également les véhicules et les chevaux. La race fut surnommée le Fire House Dog (chien de pompier) et les casernes continuent d’en garder comme mascotte ou comme compagnons. Si l’on connaît bien l’histoire moderne de ces chiens charmants, on n’en sait en revanche beaucoup moins


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