Guillaume le Conquérant vers 1027-1087
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uillaume est le seul fils du duc Robert II de Normandie et de sa frilla Herleue. Quand Robert II part en pèlerinage à Jérusalem en 1035, il fait reconnaître le petit Guillaume comme son héritier. Mais l’union more danico (à la danoise) avec une frilla, concubine libre, longtemps tolérée, n’est plus guère admise, et la minorité du « bâtard » qui s’ouvre à la mort de son père sur le chemin du retour est un temps d’anarchie, où les « richardides », les descendants du duc Richard Ier, refusent son autorité. Ils se déchirent, entraînant dans leurs luttes leurs vassaux, aristocratie instable où se mêlent descendants des Vikings, Bretons et Français. L’anarchie règne partout : le tuteur de Guillaume, Gilbert de Brionne, est assassiné ; son protecteur, le sénéchal Osbern, est égorgé dans la chambre de l’enfant. Un complot pour l’évincer au profit du richardide Guy de Brionne échoue de peu : Guillaume doit faire appel au roi de France Henri Ier et remporte en 1046 avec lui au Val-ès-Dunes une victoire clé. Son enfance explique le caractère de Guillaume, la dureté et la rigueur confinant à la cruauté de ce guerrier, organisateur tenace et patient. De son mariage avec Mathilde, fille du comte de Flandre, il a neuf enfants : il n’aura ni maîtresse ni bâtard. De 1046 à 1066, il pacifie le duché, s’appuyant sur l’Église et usant de la Trêve de Dieu. Mathilde et lui ont fondé deux grandes abbayes à Caen, l’Abbaye-aux-Hommes et l’Abbaye-aux-Dames, et grâce au prieur du Bec, Lanfranc, il a l’appui de l’Église. Il détruit les châteaux érigés sans aval ducal, élimine les « richardides ». Il s’empare du Maine, contient la Bretagne, l’Anjou et le roi de France. En 1051, son cousin Édouard le Confesseur, dernier roi anglo-saxon, l’a choisi pour successeur malgré l’hostilité de l’aristocratie anglo-danoise, même si l’un de ses chefs, Harold, semblait l’avoir accepté. Fort de son prestige, bien épaulé par ses demi-frères Eudes, évêque de Bayeux, et Robert, comte de Mortain, Guillaume est prêt. Mais à la mort d’Édouard (janvier 1066) Harold est couronné roi. L’expédition en Angleterre, sur laquelle la tapisserie de Bayeux offre un précieux
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Richard Cœur de Lion 1157-1199
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arement un roi a autant assumé les valeurs de la chevalerie. La courte vie de Richard Cœur de Lion s’est déroulée sous le signe de la guerre. Né à Oxford au sein de la querelleuse famille du roi Henri II d’Angleterre, il accède très vite au pouvoir. Sa mère Aliénor l’associe au gouvernement du duché d’Aquitaine. En juin 1172, âgé de quinze ans, il est investi solennellement, dans l’église Saint-Hilaire de Poitiers, de la sainte lance et de l’étendard, symboles de la fonction ducale. À Limoges, on lui passe au doigt l’anneau de sainte Valérie, une martyre locale, patronne du duché. Ces cérémonies montrent aux yeux de ses nouveaux sujets qu’il est désormais, sous la tutelle de sa mère, le véritable maître de l’Aquitaine. Ce n’est pourtant pas une sinécure, tant les barons du duché tiennent à l’indépendance de leurs châtellenies, rejetant toute tentative du duc pour leur imposer son pouvoir. Le jeune Richard les combat de façon impitoyable. Il imite aussi leurs séditions, se révoltant contre son propre père en 1173, juste après avoir reçu l’adoubement – rite initiatique d’entrée dans le groupe adulte des chevaliers – par le roi Louis VII de France. Jusqu’à la mort d’Henri II, ce sera une suite interminable de luttes et de réconciliations avec son géniteur et avec ses frères dans des disputes familiales exacerbées par la quête de pouvoir et de patrimoine de ces « jeunes » (juvenes) en mal d’héritage. En 1189, à la mort de son père, cet Aquitain par sa mère, qui n’a guère vécu en Angleterre, se rend à Westminster pour son couronnement. Il quitte aussitôt l’île pour la Terre sainte, où il entend reprendre Jérusalem récemment occupée par Saladin. Après avoir conquis Chypre et participé au siège de Saint-Jean-d’Acre, il remporte la bataille d’Arsûf et prend Jaffa, en infériorité numérique et dans un acte de bravoure éclatant. Il rétablit ainsi une frange de ports fortifiés chrétiens le long du littoral palestinien. Sur le chemin du retour, il devient le captif de l’empereur Henri VI qui réclame une rançon. Enfin rentré en avril 1194, il pardonne à son frère Jean sans Terre, qui en son absence a pactisé contre lui avec Philippe Auguste, roi de France, qu’il combat alors avec succès, notamment aux batailles de Fréteval (1194) et d’Issoudun (1195). Comme par le
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Élisabeth de Hongrie, sainte 1207-1231
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n n’a jamais vu une fille de roi tisser de la laine ! » s’émerveillait en faisant un signe de croix le comte hongrois, qui voulait ramener de Thuringe à la cour royale hongroise la princesse Élisabeth vers 1225, quand elle devint veuve après la mort de son mari Louis, comte (Landgraf) de Thuringe. Selon le témoignage de ses servantes, cette délégation la trouva à côté d’un rouet, filant la laine. Dans sa vie et dans son culte de sainte, cette princesse est devenue l’incarnation suprême de l’idéal franciscain de la pauvreté volontaire. Élisabeth est la fille du roi André II de Hongrie et de Gertrude de Meran. À l’âge de quatre ans elle est envoyée comme fiancée du fils aîné du comte Hermann Ier à la cour de Thuringe. C’est alors l’un des centres émergents de la culture des troubadours allemands (les Minnesänger), accueillant Walther von der Vogelweide et Wolfram von Eschenbach. Élevée dans cette atmosphère frivole et devenue épouse de Louis à quatorze ans, Élisabeth est convertie par l’un des premiers missionnaires franciscains en Allemagne, frère Rodeger, et choisit ensuite comme directeur spirituel un autre prédicateur acharné des nouvelles idées religieuses, Conrad de Marburg. Cette influence religieuse apporte des mutations profondes dans la vie de la princesse et dans celle de son entourage. Élisabeth adopte une pratique ostentatoire en déniant son rang, en se mêlant aux pauvres lors des processions religieuses, en se montrant dans des vêtements déchirés de mendiante devant ses servantes. Elle fait des scandales aux repas festifs en refusant de manger qui toute nourriture qui provient de source « injuste » (i.e. de l’expropriation des biens des pauvres ou de l’Église). Elle prêche aux dames de la cour d’éviter les vêtements à la mode et les danses immorales, elle assume le rôle de critiquer la culture courtoise, qui s’est répandue en Europe centrale peu de temps auparavant. En même temps, elle commence d’exercer la charité avec une intensité tout à fait surprenante : elle est prête à distribuer les stocks du comte en temps de famine
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