Edith Piaf

9782081295803_EdithPiaf_Jaq_vs9_Mise en page 1 28/05/13 17:34 Page1

ÉDITH

PIAF Présentée par

À la fois acteur, auteur, compositeur et interprète, Charles Dumont compose pour la télévision ou le cinéma, pour Dalida, Tino Rossi mais surtout pour Édith Piaf. Il écrit en 1956 avec Michel Vaucaire Non, je ne regrette rien qu'elle accepte d'enregistrer en 1960. En 1962, il chante avec elle Les Amants. Il a finalement composé une trentaine de titres pour la chanteuse.

ÉDITH PIAF

Charles Dumont

Comment ne pas pleurer quand on écoute Édith Piaf ? La regarder vivre dans ces pages, la comprendre peut-être ? Disparue il y a cinquante ans déjà. C’était hier. Elle est toujours avec nous. « Je n’ai pas honte de dire et redire MERCI à celle qui est, sans aucun doute, l’événement le plus important de ma vie. Je l’admire, je l’aime profondément, elle est plus qu’une interprète ou même qu’une artiste. C’est une créatrice. Elle avait la chanson qui coulait dans ses veines et ses chansons, comme nos chansons, sont toujours là pour témoigner d’un amour hors du commun, intense et platonique. Non, je ne regrette rien ! »

Prix France : 35 € ISBN : 978-2-0812-9580-3 Couverture : © Gamma. Rabat gauche : © Keystone-France. Quatrième de couverture : gauche © MEP ; centre © Keystone-France ; droite © Hugues Vassal / akg-images. Portrait de Charles Dumont et Édith Piaf : © Stills.

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Flammarion

13-IX

Création Studio Flammarion

Charles Dumont

Flammarion

ci-dessus : Lettre d’Édith à sa sœur Denise Gassion postée de New York. Édith et sa sœur sont toujours restées très proches. à droite : Édith Piaf avec son col en dentelle, une tenue de scène qu’elle abandonnera très vite, 1936.

64 Édith Piaf | La Môme 1915-1940

Mon légionnaire Inspiré par sa rencontre avec la Môme, Raymond Asso, ancien spahi (cavalier) dans l’armée d’Orient et aventurier, lui écrit des chansons sur mesure : Le Fanion de la légion, et surtout Mon légionnaire : « Il avait de grands yeux très clairs Où parfois passaient des éclairs Comme au ciel passent des orages. » Marguerite Monnot pose ses accords de pianiste sur les paroles exotico-romantiques. Dans un premier temps, Édith fait la fine bouche et c’est une autre chanteuse, Marie Dubas, qui les crée. Piaf les met à son programme en 1937. Mon légionnaire, devenue le succès que l’on sait, est reprise un demi-siècle plus tard par un Serge Gainsbourg désabusé dans une version funk.

Photo dédicacée à Camille Ribon, 1935.

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Mon légionnaire Paroles de Raymond Asso Musique de Marguerite Monnot 1936 © SEMI Il avait de grands yeux très clairs Où parfois passaient des éclairs Comme au ciel passent des orages Il était plein de tatouages Que j’ai jamais très bien compris Son cou portait : « Pas vu, pas pris » Sur son cœur on lisait : «Personne» Sur son bras droit un mot : «Raisonne» J’sais pas son nom, je n’sais rien d’lui Il m’a aimée toute la nuit Mon légionnaire Et me laissant à mon destin Il est parti dans le matin Plein de lumière Il était minc’, il était beau Il sentait bon le sable chaud Mon légionnaire Y avait du soleil sur son front Qui mettait dans ses cheveux blonds De la lumière Bonheur perdu, bonheur enfui Toujours je pense à cette nuit Et l’envie de sa peau me ronge Parfois je pleure et puis je songe Que lorsqu’il était sur mon cœur J’aurais dû crier mon bonheur Mais je n’ai rien osé lui dire J’avais peur de le voir sourire J’sais pas son nom, je n’sais rien d’lui Il m’a aimée toute la nuit Mon légionnaire

Et me laissant à mon destin Il est parti dans le matin Plein de lumière Il était minc’, il était beau Il sentait bon le sable chaud Mon légionnaire Y avait du soleil sur son front Qui mettait dans ses cheveux blonds De la lumière On l’a trouvé dans le désert Il avait ses beaux yeux ouverts Dans le ciel, passaient des nuages Il a montré ses tatouages En souriant et il a dit Montrant son cou : « Pas vu, pas pris » Montrant son cœur : « Ici, personne » Il ne savait pas… Je lui pardonne J’rêvais pourtant que le destin Me ramèn’rait un beau matin Mon légionnaire Qu’on s’en irait seuls tous les deux Dans quelque pays merveilleux Plein de lumière Il était minc’, il était beau On l’a mis sous le sable chaud Mon légionnaire Y avait du soleil sur son front Qui mettait dans ses cheveux blonds De la lumière

A star is born 1940-1950

Non, la vie nâ&#x20AC;&#x2122;est pas triste Et le bonheur existe. Il suffirait de tendre la main. Non, la vie nâ&#x20AC;&#x2122;est pas triste

96 Édith Piaf | A star is born 1940-1950

97

Les Portes de la nuit

à gauche : Au Bal des petits lits blancs à Paris, édith Piaf et son compagnon d’alors Yves Montand posent ensemble avant leur tour de chant, 1945. ci-dessus : édith Piaf et Yves Montand dans une scène d’Étoile sans lumière.

Piaf ne fait jamais les choses à moitié. En plus d’avoir ouvert à Yves Montand les portes de la chanson, elle insiste auprès de Marcel Carné pour que son protégé joue le rôle principal des Portes de la nuit (1946), qui marque la dernière collaboration du cinéaste avec Jacques Prévert. Montand, qui vient de triompher au théâtre de l’Étoile, est accepté, Jean Gabin, qui devait jouer le rôle, ayant décliné l’offre. Le jeune premier chante Les Feuilles mortes, qui deviendra le standard que l’on sait. Sa carrière cinématographique n’est pas près de s’arrêter…

ci-dessus : La gestuelle d’Édith n’appartient qu’à elle. Expressive jusqu’au bout des doigts, chez elle, boulevard Lannes, 1954. à droite : Montage de ses attitudes de scène, 1952.

de la Belle Époque, dans French Cancan. Enfin, en 1958, elle tient le rôle principal des Amants de demain, de Marcel Blistène, sur un scénario de Pierre Brasseur, avec Armand Mestral et Michel Auclair comme partenaires. Jean Cocteau avait dit : « Chaque fois qu’elle chante, on dirait qu’elle arrache son âme pour la dernière fois. » En 1958, elle donne son troisième tour de chant à l’Olympia avec Félix Marten. Mais en 1959, en tournée aux États-Unis, elle s’écroule en scène à New York et doit être opérée d’urgence. Elle s’éprend d’un jeune peintre américain, Douglas Davis. Il fera d’elle de très pathétiques et douloureux portraits. Ils sont l’image d’une Piaf dont la santé va désormais aller en se dégradant.

160 Édith Piaf | La Vie en rose 1950-1960

161

Louis « Toto » Gérardin Après la mort de Cerdan, un autre sportif conquiert – temporairement – le cœur d’Édith : Louis Gérardin, champion cycliste, va mettre sa carrière – et son mariage – entre parenthèses le temps de leur liaison, en 1951. Elle lui envoie des dizaines de lettres : « Ta petite gueule est là près de moi », « Toi ! Toi ! Toi ! » et le surnomme « mon amour bleu » : « Ce soir, j’ai chanté Plus bleu que tes yeux, ton hymne. » La relation passionnée et sensuelle trouve son terme lorsque Édith annonce à Toto son mariage avec Jacques Pills en 1952.

Lettres d’Édith Piaf adressées à Louis Gérardin, entre la fin de 1951 et le début de l’année 1952.

228 Édith Piaf | Non, je ne regrette rien 1960-1963

229

Non, je ne regrette rien Cela fait longtemps qu’Édith refuse d’entendre les mélodies que Charles Dumont veut lui proposer. Son instinct lui dit de ne pas faire appel à cet homme-là, et son instinct, se dit-elle, a toujours raison… Sauf qu’Édith, en octobre 1960, a de plus en plus de mal à tenir ses engagements. Depuis des mois, elle enchaîne malaises en scène et hospitalisations. Les rangs des fidèles se sont clairsemés. Elle se produit encore, mais le cœur n’y est plus. Ce soir-là, lorsque Michel Vaucaire et Charles Dumont frappent à sa porte, elle accepte de leur donner une chance. Non, je ne regrette rien ressuscite littéralement le petit bout de femme. C’est sa vie qui est racontée là ! Elle remontera sur scène, Édith. Pas plus tard que deux mois après cette soirée, la voilà devant le public de l’Olympia, qui a du mal à en croire ses yeux : « Cette étoile est revenue de si loin ! Tant de choses ont voulu la perdre dans les brumes. », lit-on dans la presse.

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Voir la préface de Charles Dumont pages 7 à 29.

Balayées les amours Avec leurs trémolos balayées pour toujours Je repars à zéro…

Non, je ne regrette rien

Olympia, 1961.

242 Édith Piaf | Non, je ne regrette rien 1960-1963

243

à la disparition d’Édith Piaf, les témoignages d’amour ont été très nombreux, comme en témoignent ces dédicaces, quelques-unes parmi des milliers exposées au musée édith Piaf dans le 11e arrondissement de Paris.

J’aimais beaucoup Édith et je crois qu’elle me le rendait bien. Nous nous comprenions parfaitement. Elle apportait à notre merveilleux métier un constant respect. Habitée par une espèce de génie, jamais je ne l’ai écoutée chanter sans subir sa fascinante emprise, et sa voix me bouleverse toujours…

Tino Rossi

Chère Édith, J’ai débuté dans le métier en 1912 avec ta maman ! Je suis et pour toujours fidèlement, ton pote.

Michel Simon Mars 1973 Depuis que la voix d’Édith s’est tue, on ne sait plus comment parler à l’oiseau bleu.

Marcel Achard

Édith, tu es et tu seras toujours ma préférée.

Jean Marais

Tu avais raison Édith : « La mort, ça n’existe pas… » Ton fidèle

Dernière photo à Plascassier le 5 octobre 1963.

Pierre Hiegel

Un immense petit bout de femme avec un cœur, des « tripes », une âme, une voix, incomparables : c’est Édith Piaf.

[Charles] Kiffer

Elle était la vie, l’amour. Inoubliable Édith.

Madeleine Renaud

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ÉDITH

PIAF Présentée par

À la fois acteur, auteur, compositeur et interprète, Charles Dumont compose pour la télévision ou le cinéma, pour Dalida, Tino Rossi mais surtout pour Édith Piaf. Il écrit en 1956 avec Michel Vaucaire Non, je ne regrette rien qu'elle accepte d'enregistrer en 1960. En 1962, il chante avec elle Les Amants. Il a finalement composé une trentaine de titres pour la chanteuse.

ÉDITH PIAF

Charles Dumont

Comment ne pas pleurer quand on écoute Édith Piaf ? La regarder vivre dans ces pages, la comprendre peut-être ? Disparue il y a cinquante ans déjà. C’était hier. Elle est toujours avec nous. « Je n’ai pas honte de dire et redire MERCI à celle qui est, sans aucun doute, l’événement le plus important de ma vie. Je l’admire, je l’aime profondément, elle est plus qu’une interprète ou même qu’une artiste. C’est une créatrice. Elle avait la chanson qui coulait dans ses veines et ses chansons, comme nos chansons, sont toujours là pour témoigner d’un amour hors du commun, intense et platonique. Non, je ne regrette rien ! »

Prix France : 35 € ISBN : 978-2-0812-9580-3 Couverture : © Gamma. Rabat gauche : © Keystone-France. Quatrième de couverture : gauche © MEP ; centre © Keystone-France ; droite © Hugues Vassal / akg-images. Portrait de Charles Dumont et Édith Piaf : © Stills.

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