Nos années Strange by Flammarion Groupe

L’Araignée, Daredevil, Iron Man, les X-Men, les Vengeurs ! ™ Tous les mois dans ! Les QUATRE FANTASTIQUES combattent le Docteur Fatalis dans NOVA. Les étranges X-MEN face au Club des Damnés dans SPÉCIAL STRANGE !

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SUPERMAN et BATMAN affrontent Lex Luthor et le Joker chez Sagédition !

Préface d’Alexandre Astier

Thor, Hulk, Dracula, Docteur Strange : toutes les collections d’Artima ! Retrouvez les meilleures BD vintage de super-héros !

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Né six mois après Strange, Jean-Marc est tombé dans la BD quand il était petit. À dix ans, il dessine de nouvelles aventures de Goldorak et des X-Men, et commence à inventer ses propres super-héros. Après quelques années dans les fanzines, il devient illustrateur pour des agences de publicité et pour les couvertures des Pockets de Semic, comme Rodéo, Kiwi ou Mustang. Ancien bouquiniste, ancien éditeur de comics chez Semic et Bamboo, Jean-Marc est également traducteur, conférencier et auteur des Manuels de la BD chez Eyrolles. En tant que scénariste, il a écrit la série Omnopolis chez Bamboo, le diptyque Grands Anciens et le troisième tome de la série 42 : Agents Intergalactiques chez Soleil, et rédigé les aventures de Mickey à travers les mondes dans Le Journal de Mickey. Il est l’auteur d’une monographie consacrée à Frank Miller, parue aux Moutons électriques, résultat de trente ans de lecture passionnée.

Sébastien Carletti Jean-Marc Lainé

Sébastien Carletti / Jean-Marc Lainé

TOUT EN COULEURS !

Jean-Marc, Guigui... avec le Spécial Strange 32 ! (Saint-Jean-des-Baisants, été 1983)

cm ! . avec son Hulk Mego 20 .. ien ast Séb , ha nt ma Sa Bébé, (Cassis, 1981)

L’ARAIGNÉE en dessin animé. Hulk et Wonder Woman ! Vus à la TÉLÉ ! Christopher Reeve dans le costume de SUPERMAN ! POW ! CRASH ! ZOWIE ! Le générique du feuilleton Batman ! Les SUPER-HÉROS sont partout ! Ils envahissent l’imaginaire des enfants ! Souvenez-vous de Prix France : 25  ™ ISBN : 978-2-0812-5470-1 NOS ANNÉES !

Flammarion

Si Sébastien a réclamé à sa Maman un apprentissage à la lecture très tôt, c’est pour comprendre ce que pouvaient se raconter les fascinants personnages de Strange et consorts. Et notamment l’Araignée, dont il suivait les aventures à la télé, et qui était son préféré. Alors lorsque ses yeux se posèrent sur une énorme boîte orange avec un gigantesque Spider-Man de 30 cm à l’intérieur, au détour d’une visite chez le marchand de journaux à Cassis avec son Papa, ce dernier n’eut d’autre choix que de sortir quelques pièces de 10 FF pour son fiston. Ce fut le début de la fin. Ainsi, en 2008, Sébastien a été le coauteur de Nos jouets 70-80 chez Hors Collection. Il compte aussi quelques participations à des magazines comme Geek le Mag ou Comic Box, et a fait partie du collectif d’auteurs ayant contribué à l’ouvrage Et soudain, ils se parlèrent : 30 ans de vie française, au Cherche Midi, à l’occasion des 30 ans de McDonald’s France (2009).

Les poupées Mego ! Les véhicules Corgi ! La tour de Fatalis des GUERRES SECRÈTES ! De longues heures de JEU avec les super-héros les plus puissants !

Flammarion

Préface d’Alexandre Astier.........p. 06-07 Avant de se lancer... .....p. 08-09

L ·invasion des super-héros Fictions en quatre couleurs ........... p.12 Comic books de science-fiction ........... p. 13 Les premiers super-héros en France ...................... p. 14 L’évadé de Krypton ..............................................p. 15 Les éditions Lug ......................................................p. 16-17 Fantask : l’invasion a commencé .................................... p. 18 La marque Marvel ........................................................ p. 19 La naissance de Strange ............................................p. 20-21

La carrière étrange du magazine Strange Le journal des super-héros......p. 24-25 Le Surfer d’Argent...................... p. 26 Les X-Men ................................. p. 27 Iron Man .................................. p. 28 Daredevil ................................. p. 29 Les couvertures françaises............................p. 30-31 Les numéros « spécial poster » ...............p. 32-33 Captain Marvel...................... p. 34 Iron Fist / Les Éternels ........ p. 35 Double ration d’Araignée.......................p. 36-37 Centième numéro !.....................................p. 38-39 Été 80’s ...................................................................p. 40-41 Rom ............................................................................. p. 42 Division Alpha .............................................................. p. 43 Iron Man et Daredevil s’en vont.................................... p. 44 Les Vengeurs et les Défenseurs arrivent.......................... p. 45 200 numéros ! .............................................................. p. 46

Lug devient Semic......................................................... p. 47 300 numéros !............................................................... p. 48 Les dernières années... .................................................. p. 49 Super rencontres ...................................................... p. 50-51

Lug, Sagédition, Artima... L’état du marché dans les 70’s ...................................... p. 54 Du côté de chez Sagédition ........................................... p. 55 Superman chez Sagédition ............................................ p. 56 Batman chez Sagédition ................................................ p. 57 La collection « Pop Magazine » .................................... p. 58 Monde Futur ................................................................ p. 59 Flash et Green Lantern ................................................. p. 60 Aquaman et Shazam ! ................................................... p. 61 Deux collections : « Cosmos » et « Flash »..................... p. 62 Faucon Noir et les autres............................................... p. 63 Green Lantern et Flash.................................................. p. 64 Hulk et Thor ................................................................ p. 65 La collection « Super Star » ........................................... p. 66 Un vampire et un sorcier ......p. 67 Captain America ..................p. 68 Gamma, la Bombe qui a créé Hulk ...................p. 69 Thor, le Fils d’Odin ...........p. 70 Namor le Prince des Mers ..p. 71 Les Défenseurs ..................p. 72 L’invasion Marvel .............p. 73 Spécial Amérique .............p. 74 Une ère fantastique ! .......p. 75 De la BD épique ! ...........p. 76 Les lecteurs grandissent ..p. 77 Les super-héros en albums .....................p. 78 Consécration des super-héros ............p. 79 La vague manga ..........p. 80 Les super-héros du Soleil Levant ..........p. 81 Le journal des bandes dessinées de la télévision.......................................................... p. 82-83

Du super-héros sur nos écrans

Les super-héros français

Superman (dessin animé 40’s) ....................................... p. 86 L’Immortel / Batman (feuilleton 60’s) ......................... p. 87 Le super couple qui valait des milliards .......................... p. 88 L’Homme Invisible / L’Homme de l’Atlantide ............. p. 89 L’Araignée .................................................................... p. 90 Les Quatre Fantastiques ................................................ p. 91 Super-héros animés (70’s / 80’s) ............................. p. 92-93 Wonder Woman ............................................................ p. 94 L’Incroyable Hulk ........................................................ p. 95 L’esprit Canal version super-héros ............................ p. 96-97 Super feuilletons 80’s .................................................... p. 98 Flash (feuilleton 90’s) ................................................... p. 99 Batman (série animée 90’s) .................................. p. 100-101 Superboy .................................................................... p. 102 Loïs et Clark : les nouvelles aventures de Superman ..... p. 103 Super-héros animés (90’s) .................................... p. 104-105 Les super rigolos .................................................. p. 106-107 Superman (Cinéma) ............................................. p. 108-109 Marvel au Cinéma (70’s / 80’s) ........................... p. 110-111 Batman (Cinéma) ................................................ p. 112-113 Cinéma : l’après Batman (90’s) ............................ p. 114-115 In da (vidéo) club ! .............................................. p. 116-117 Super pixels ! ....................................................... p. 118-119

surhommes... objets ! Jouets et produits dérivés 70’s / 80’s ................... p. 122-129 Guerres Secrètes (Mattel) ..................................... p. 130-131 Batman (produits dérivés films) ............................ p. 132-133 Batman (jouets, série animée 90’s) ....................... p. 134-135 Toy Biz arrive en France ...................................... p. 136-137 Spider-Man (jouets 90’s)....................................... p. 138-139

Chantereau et Mitton : dans l’ombre de Kirby ..p. 142 Futura .........................p. 143 Mustang : mettez un cheval dans votre moteur ......p. 144 Photonik, héros lumineux ..........p. 145 Mikros, le titan microscopique ...........p. 146 Epsilon et Kronos .....p. 147 Ça bouge chez Semic ............p. 148-149

L ·après Strange Les kiosques de notre enfance ..................................... p. 152 Strange Spécial Origines .............................................. p. 153 Un Strange un peu spécial ........................................... p. 154 Les X-Men, vedettes de Spécial Strange ....................... p. 155 Titans, le petit frère .............................................. p. 156-157 Nova, le mensuel de poche ................................... p. 158-159 Spidey .................................................................. p. 160-161 Une aventure des Fantastiques .................................... p. 162 Une aventure de l’Araignée ........................p. 163 Un Récit Complet Marvel ..................p. 164 Top BD .............................p. 165 Versions Intégrales .....p. 166-167 Génération Spawn .....p. 168-169 Strange Spécial DC ..........p. 170 Strange version Organic ..............p. 171 ... Avant de se quitter ..............p. 172-173 Index/Glossaire ..p. 174-175 Sources iconographiques .......p. 176

L •invasion des super-héros M

ai 68 n’a pas encore pointé le bout de son nez que déjà les premiers super-héros américains décident de s’installer sur le territoire français. Alors que le général de Gaulle obtient le retrait des forces américaines de l’Hexagone en août 1966, quatre mois plus tard, des super-héros travaillant pour le compte des Nations unies font une percée chez un éditeur lyonnais. Un éditeur lyonnais ? Oui, mais pas celui que l’on croit ! T

La carrière étrange du magazine strange

ire que Strange a fait beaucoup pour la perception des super-héros auprès d’un large public est un euphémisme. Durablement installé après les coups de semonces qui ont présidé à sa naissance, le mensuel a proposé un sommaire relativement stable pendant des décennies, avec des héros qui donnaient des rendez-vous réguliers aux lecteurs, et ce de 1970 à 1996.

de la bd épique !

les lecteurs grandissent

sente une sélection des récits de son homologue américain. C’est Arédit qui s’occupe de l’édition de cette version française, la première incursion de cet éditeur dans le format magazine pour traduire des comics.

e début des 80’s aux ÉtatsUnis marque un changement dans l’édition de comic

 Couverture par Richard Corben pour le premier numéro. En haut de la couverture, quelques noms qui n’ont pas manqué d’intéresser les amateurs de super-héros !

Pour les fans Le sommaire a de quoi attirer les amateurs de super-héros qui explorent le rayon BD à la maison de la presse du coin. Dès le premier numéro, le sommaire accueille L’Odyssée de la Métamorphose, un feuilleton que Jim Starlin, connu pour ses épisodes de Captain Marvel, réalise en peinture. Dans le deuxième, les lecteurs peuvent trouver une aventure inédite du Surfer d’Argent par Stan Lee et John Buscema, et l’adaptation d’Elric, d’après Michael Moorcock, par Roy Thomas et Craig Russell. Le même Roy Thomas écrit l’adaptation BD d’Almuric, d’après Robert Howard. Dans le n° 3, on peut découvrir une histoire courte, en peinture également, réalisée par Howard Chaykin. Et ainsi de suite, des noms familiers aux lecteurs de super-héros apparaissant au fil des livraisons : Ralph Macchio, Bill Mantlo, Doug Moench, John Bolton, Chris Claremont, Barry Windsor-Smith, Archie Goodwin, Berni Wrightson ou encore John Byrne, pour une curiosité, La Dernière Histoire de Galactus. Comme toute anthologie, Epic fournit à boire et à manger. On y trouve, selon les goûts et les centres d’intérêt, des pépites et du déchet. Mais les douze numéros de la revue donnent au public amateur de BD américaine un aperçu de la diversité que ce marché lointain peut offrir. Pour Dernier numéro po ur les plus curieux, c’est décidément, a brillé une revue qui, de mille feux !  également l’occasion de découvrir des personnages et des auteurs issus de la littérature, qui constitue un pont naturel avec un autre rayon de la librairie, celui des romans. Avec d’autres revues au format magazine, Epic a démontré que les comics, ce n’était pas seulement des super-héros. T

books. De petites structures éditoriales, les Indépendants, concurrencent les Majors que sont Marvel et DC en proposant autre chose que du superhéros. Qui plus est, ils offrent aux auteurs la possibilité de conserver les droits de leurs personnages.  Jim Starlin, Craig Russell, John Buscema, et surtout… le Surfer d’Argent ! Le magazine s’adresse directement aux amateurs de comics.

Nouveau magazine La réponse à ça, chez Marvel, c’est le magazine Epic Illustrated, qui offre des récits courts, des sagas fleuves, des histoires en peinture, bref une grande variété d’idées, de concepts, de séries et de personnages, réalisés par les auteurs les plus novateurs du moment, à qui est proposé un intéressement financier et la possibilité d’obtenir des droits d’auteurs. Dirigée par Archie Goodwin, qui lancera dans la foulée la collection « Epic » publiant des comics plus personnels, la revue Epic Illustrated est un laboratoire où des auteurs comme Jim Starlin, Howard Chaykin et de nombreux autres se lancent dans des expériences narratives différentes. En France, la revue Epic pré Marada la Louve, la série de Chris Claremont et John Bolton, fait la couverture du sixième numéro. Claremont, le scénariste des X-Men, intéresse de près les fans. 76

es fameuses « maisons de la presse », qui fleurissent dans les 70’s et 80’s, représentent une sorte de caverne d’Ali Baba pour les jeunes (et moins jeunes) lecteurs de bande dessinée. Et le rayon BD, à l’époque, est énorme.

dé l USA a cé nes Spécia , Spécial USA, a v a S es d o Tous les mois (ou toutes rt  L’Éch e revue au titre cou on du meilleur ti n les semaines, quand il est la place à u sa mission d’explora des comics it qui poursu éricaine. Ici, une star interprète très impatient et surveille ré de la BD am rance, Neal Adams, . F an toutes les nouveautés), z vénérée en la pop culture, Tar e d e n le lecteur va chercher une icô

son Strange, son Nova ou son Étranges Aventures. Là, il se trouve face à plusieurs mètres de rayonnages. Les super-héros ont envahi les kiosques, avec des dizaines de références, au milieu de nombreuses autres parutions pour tous les âges. Les plus petits ont les parutions Disney, ainsi que Titi, Bugs Bunny, ou encore Pif Gadget, autant de parutions qui mettent le pied à l’étrier au lecteur débutant. Un peu plus loin, sur des tourniquets, sont disposés les de oser prop de t rédi pockets, et si l’on peut retrouver les d’A e ativ Autre tent ra que la nouveauté, Eclipse ne connaît nouvelles aventures de Blek, Akim pleins deux courts numéros, pourtant ou Captain Swing, des récits d’horde surprises.  reur se cachent dans les pages de Nevrose, Anticipation ou Minuit, L’Heure des Sorcières. De quoi se faire peur pour quelques francs d’argent de poche. Les héros issus des pulps et de la littérature populaire sont présents, comme Tarzan chez Sagédition ou Conan tour à tour chez Lug, Arédit ou Sagédition. On peut trouver des adaptations BD de films à succès (La Planète des singes chez Lug) ou de sé-

ries télé (V chez Arédit). Voilà qui donne du sel à un menu déjà copieux. De nouveaux super-héros, bâtis sur des modèles différents, font leur apparition. Silver Star, création moderne de Jack Kirby, a le droit à son propre titre chez Eurédif, dont ce sera la seule publication. Et la satire politique de Judge Dredd et de RoboHunter s’inscrit au programme : le cynisme de ces séries anglaises méchamment politiques a de quoi surprendre les lecteurs habitués au motto « à grands pouvoirs grandes responsabilités » de Spider-Man. … et les magazines ! Plus grands que les comics, les magazines de BD s’imposent avec leurs couvertures peintes ou photographiques, et leur contenu parfois… différent. En tendant le bras, le fan  Berni Wrightson en couverture de ce de Strange peut s’emparer numéro qui met en avant la décapante série de Tintin, Spirou, Pilote, Torpedo, de l’espagnol Jordi Bernet. Charlie mensuel, ou L’Écho des Savanes, dont les couvertures rigolotes, provocatrices, sexy, constituent un aiguillon aguicheur pour sa sensibilité juvénile. Et puis, il y a L’écho des Savanes Spécial USA, puis USA Magazine, Epic, Eclipse qui présente des histoires courtes publiées par l’éditeur yankee du même nom, ou American BD, où l’on peut retrouver Black Dragon, la dernière création de Chris Claremont. Ces deux dernières revues ne dureront pas, peut-être noyées dans le flot des références, ou emportées par les tracas de leurs éditeurs. Les lecteurs de Strange ont un jour ou l’autre goûté à ces parutions, et ont découvert qu’il y a autre chose, chez les Américains, que les super-héros. Feuilleter ouvre des horizons nouveaux. De nouveaux auteurs, de nouvelles séries. Lentement, le lecteur qui grandit s’intéresse à la production franco-belge. Au même moment, les super-héros ont enfin droit à des albums en couleurs, et c’est en librairie, royaume des héros franco-belges, que les fans vont chercher les nouvelles aventures de Daredevil, Batman ou Spider-Man. T 77

, (dessin animé 40 s)

h, regardez, là, dans votre poste de télévision ! Qu’est-ce que c’est, ce nouveau venu sur l’ORTF, qui évolue dans le ciel comme un poisson dans l’eau ? Un nouvel assistant de Nounours ? Qui est-il, pour boxer de la sorte contre un rayon laser ? Un cousin de Popeye ? Non, c’est… Superman ! C’est apparemment en 1967 que l’homme d’acier fait sa première apparition dans le paysage audiovisuel de l’Hexagone. Cette série d’épisodes courts a déjà plus de vingt-cinq ans à l’époque, et pourtant, même aujourd’hui, sa qualité technique est indéniable. Elle compte 17 épisodes, les 8 premiers ayant été réalisés par le studio Fleischer, qui laissera la suite au studio Famous, composé pratiquement de la même équipe technique. C’est en 1941 que les frères Fleischer (Dave et Max) ont été approchés par la Paramount afin de créer une série d’animation sur Superman, qui n’existait commercialement que depuis trois ans, mais connaissait un succès foudroyant. À l’époque, ces courtes séries étaient destinées à être diffusées au cinéma, généralement en préambule d’un film. Les frères Fleischer, déjà débordés par leurs commandes en cours, ont tenté de dissuader la Paramount en annonçant un coût de fabrication de 100 000 dollars par épisode, soit six fois plus cher que leur série phare du moment (Popeye). Le montant fut finalement divisé par deux (l’équivalent tout de même de plus d’un million d’euros actuels), et le contrat signé. La technique de rotoscopie fut largement utilisée. Ce procédé consiste à relever image par image les contours d’un personnage filmé en prise de vues réelle, pour en transcrire les mouvements

sous forme d’animation. Il faut dire que les frères Fleischer améliorèrent nettement cette technique, la brevetant au passage. Cette première série de Superman a aussi apporté des éléments clés au développement du héros. Ainsi, c’est sur écran que Superman gagna officiellement son pouvoir de voler. Auparavant, il n’était que censé bondir très haut, mais les Fleischer trouvèrent que le rendu en animation était peu convaincant, voire risible. Quant à l’image populaire de Clark Kent se changeant dans une cabine téléphonique, on la doit aussi à un épisode de la série. En revanche, l’environnement familial de Superman (enfance à Smallville, Maman et Papa Kent) n’est pas abordé, puisqu’il reste à être inventé. Dans la narration d’introduction du premier épisode, le bébé de Krypton est trouvé par un automobiliste (dans la version française) et déposé dans un orphelinat. À noter que dans le premier doublage français, Loïs est nommée « Louise », comme dans les parutions de l’époque. Enfin, si les huit premiers épisodes sont plus orientés science-fiction (rayon de la mort, robots, dinosaure décongelé, etc.), les épisodes produits par Famous sont plus engagés politiquement. On y voit ainsi Superman saper le moral des troupes japonaises, ou combattre des nazis en Afrique. Une courte scène montre même un Hitler furieux d’apprendre que ses plans ont échoué ! Les droits n’ayant pas été renouvelés, tous les épisodes sont désormais dans le domaine public. T

puisqu’un riche mourant ayant reçu une transfusion du sang du héros jette son dévolu sur le bonhomme au point de vouloir le garder captif et en faire sa fontaine de jouvence personnelle. Ce milliardaire décède, mais un autre prend la relève (c’est ce qui s’appelle tomber de Charybde en Scylla !). Ben Richards n’aura de cesse d’échapper aux sbires lancés à ses trousses, tentant en même temps de retrouver un hypothétique frère qui pourrait posséder les mêmes dispositions que lui. T  Figurine d’époque de Batman, inspirée du feuilleton, par le fabricant français JIM (Jouet Incassable Moderne).

 Christopher George incarne Ben Richards.  Illustration tirée d’un celluloïd d’époque (restauré par Graig Weich).

batman

superman

ttention, héros oublié ! Courte série diffusée en 1972 sur l’ORTF (puis l’année suivante dans le cadre de l’émission La une est à vous), l’Immortel en question n’est autre que Ben Richards, pilote d’essai automobile (eh oui, la classe… un peu comme Hal Jordan, le second Green Lantern). À la suite d’un don du sang, on découvre que ce dernier est immunisé contre tous les maux possibles et que les affres du temps ne devraient pas avoir d’effet sur lui. Cette bénédiction devient vite malédiction,

 Adam West, toujours prêt pour la grimpette…

, (feuilleton 60 s)

a même année que Superman, Batman entre en scène dans notre batposte ! À l’inverse des États-Unis, le film a été diffusé au cinéma avant programmation du feuilleton à la télévision. Nous avons d’ailleurs eu droit à de fabuleuses affiches signées Boris Grinsson, affichiste de renom. Une réclame de l’époque titrait « le film qui fait courir l’Amérique enfin en France ! ». Pourtant, lors du passage au petit écran, le nombre d’épisodes fut assez limité. Sans pour autant parler d’effet « Star Trek » (la série des 60’s n’ayant connu sa première diffusion française qu’en 1982), c’est finalement en 1984, lors de sa diffusion sur la toute nouvelle chaîne Canal+, que la série gagna en popularité… Rendez-vous donc dans quelques pages pour en apprendre plus sur ce mythique feuilleton. T

, l immortel

...avant de se quitter Strange ! Voilà un mot qui, pour beaucoup, a le goût d’une madeleine de Proust. Un nom, un logo, une image fugitive, et souvenirs et lectures sont convoqués dans un tourbillon en droite ligne du passé. Oh ! ce n’est pas la seule madeleine dont les parfums sucrés évoquent un âge tendre perdu, dans une synesthésie de couleurs et de sensations. Il y en a bien d’autres : Récré A2, Goldorak, Capitaine Flam, Albator, Candy, Les Visiteurs du mercredi, Michel Platini, Bernard Hinault, Antenne 2, FR3, E.T., Indiana Jones, Tron, Waldo Kitty, Soizic Corne. Et pour chacun, la vague de souvenirs est à chaque fois différente. Chacun aura son premier souvenir, sa plus tendre lecture, sa couverture fétiche, son mensuel préféré. Chacun se souviendra de l’endroit où, pour la première fois, il a croisé l’Araignée ou les Fantastiques au détour de la couverture d’un Strange ou d’un Nova. Pour chacun, la meilleure période sera associée aux premières années, les planches de Jack Kirby ou de Neal Adams pour les uns, les aventures dessinées par John Byrne pour les autres, les épisodes de Jim Lee pour les petits derniers.

La madeleine de Proust des lecteurs de Strange, c’est un rideau qui se lève sur une collection dont le souvenir défile dans la tête, où se suivent, sans se ressembler, des dizaines de numéros, des milliers de pages. Nos années Strange est une vitrine de bouquiniste. Riche et foisonnante, brillant des mille feux chatoyants de toutes ces couvertures colorées, elle n’est qu’une ébauche des merveilles que la boutique contient, sur des rayons serrés pleins de poussière, de souvenirs et de patrimoine. Mais ce n’est qu’une vitrine. Avec des collections incomplètes, des oublis, des choix. Des extraits d’une culture commune, un zapping attendrissant sur de vertes années, à la fois éloignées, et pas si lointaines que ça. Poussez la porte de l’échoppe du bouquiniste, et souvenez-vous. Quand vous étiez petit. Quand vous lisiez Strange. T

Lire Strange et suivre tous les mois les aventures débridées des super-héros, c’était également s’ouvrir sur le monde. Contrairement à ce que certains imaginaient, se plonger dans les bandes dessinées, ce n’était pas s’enfermer dans un monde imaginaire, mais se tourner vers l’univers qui nous entoure. C’était apprendre et découvrir. Au détour d’un épisode des Vengeurs, le jeune lecteur découvrait pour la première fois le Taj Mahal. Avec le rire qualifié de « sardonique » du Docteur Fatalis, il apprenait un nouvel adjectif. Avec le nom de Pourpoint Jaune, il ouvrait un dictionnaire pour savoir ce que c’était, justement, un « pourpoint ». Le langage de Ben Grimm lui enseignait un argot à la Audiard, et les pages de Daredevil ou d’Amazing Spider-Man lui apprenaient à reconnaître l’Empire State Building, le Chrysler Building, le MOMA, le Carnegie Hall ou les ponts entourant Manhattan. Sans jamais traverser l’océan, il découvrait la géographie américaine. Daredevil dessiné par Gene Colan lui faisait visiter San Francisco aussi bien que Steve McQueen dans Bullitt. Dans Superman de Richard Donner, la faille de San Andreas lui était expliquée. Quant aux quatre visages présidentiels du Mont Rushmore… ah non ! ça, c’était dans La Mort aux trousses… On apprend à lire dans Strange comme d’autres ont appris à lire dans Jules Verne, dans Tintin ou dans les enquêtes du commissaire Maigret. Et comme sans doute on apprend à lire dans Naruto, de nos jours. À chaque épisode, le fan découvre des nouveaux mots, entend des voix différentes aux niveaux de langue variés, visite des pays lointains et des lieux exotiques, est confronté à la biologie (oui, l’Araignée n’est pas un insecte…) ou à la physique (avec les pouvoirs d’Electro ou de Solarr…). Mieux que cela même, il grandit entouré de Peter Parker, Clark Kent ou Ben Grimm, et se forge à leur contact des valeurs morales solides et inflexibles. À son tour, il devient un super-héros.

Sébastien Carletti / Jean-Marc Lainé Sébastien Carletti Jean-Marc Lainé

Préface d’Alexandre Astier

Thor, Hulk, Dracula, Docteur Strange : toutes les collections d’Artima ! Retrouvez les meilleures BD vintage de super-héros !

TOUT EN COULEURS !

Jean-Marc, Guigui... avec le Spécial Strange 32 ! (Saint-Jean-des-Baisants, été 1983) Si Sébastien a réclamé à sa Maman un apprentissage à la lecture très tôt, c’est pour comprendre ce que pouvaient se raconter les fascinants personnages de Strange et consorts. Et notamment l’Araignée, dont il suivait les aventures à la télé, et qui était son préféré. Alors lorsque ses yeux se posèrent sur une énorme boîte orange avec un gigantesque Spider-Man de 30 cm à l’intérieur, au détour d’une visite chez la marchand de journaux à Cassis avec son Papa, ce dernier n’eut d’autre choix que de sortir quelques pièces de 10FF pour son fiston. Ce fut le début de la fin. Ainsi, en 2008, Sébastien a été le co-auteur de Nos jouets 70-80 chez Hors Collection. Il compte aussi quelques participations à des magazines comme Geek le Mag ou Comic Box, et a fait partie du collectif d’auteurs ayant contribué à l’ouvrage Et soudain, ils se parlèrent : 30 ans de vie française, au Cherche Midi, à l’occasion des 30 ans de McDonald’s France (2009).

Les poupées Mego ! Les véhicules Corgi ! La tour de Fatalis des GUERRES SECRÈTES ! De longues heures de JEU avec les super-héros les plus puissants ! L’ARAIGNÉE en dessin animé. Hulk et Wonder Woman ! Vus à la TÉLÉ ! Christopher Reeve dans le costume de SUPERMAN ! POW ! CRASH ! ZOWIE ! Le générique du feuilleton Batman ! Les SUPER-HÉROS sont partout ! Ils envahissent l’imaginaire des enfants ! Souvenez-vous de ™ Prix France : 25 € NOS ANNÉES !

ISBN : 978-2-0812-5470-1

son Hulk Mego 20 cm ! ec av . .. ien ast Séb , ha nt Bébé, Sama (Cassis, 1981)

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SUPERMAN et BATMAN affrontent Lex Luthor et le Joker chez Sagédition !

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Né six mois après Strange, Jean-Marc est tombé dans la BD quand il était petit. À dix ans, il dessine de nouvelles aventures de Goldorak et des X-Men, et commence à inventer ses propres super-héros. Après quelques années dans les fanzines, il devient illustrateur pour des agences de publicité, et pour les couvertures des Pockets de Semic, comme Rodéo, Kiwi ou Mustang. Ancien bouquiniste, ancien éditeur de comics chez Semic et Bamboo, Jean-Marc est également traducteur, conférencier et auteur des Manuels de la BD chez Eyrolles. En tant que scénariste, il a écrit la série Omnopolis chez Bamboo, le diptyque Grands Anciens et le troisième tome de la série 42 : Agents Intergalactiques chez Soleil, et rédigé les aventures de Mickey à travers les mondes dans Le Journal de Mickey. Il est l’auteur d’une monographie consacrée à Frank Miller, parue aux Moutons Électriques, résultat de trente ans de lecture passionnée.

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