Projet Stonehenge Préfiguration d’un cluster des matériaux durables en Vallée de Seine
Contrat de Plan Interrégional Etat-Régions
Vallée de la Seine
LE PROJET STONEHENGE
De l'Ile-de-France à la Normandie, un projet inédit d'aménagement et de développement économique se dessine, avec pour ambition de conforter la vallée de la Seine comme l’un des principaux accès au continent européen, de l’Europe Atlantique à l’Europe Rhénane. Avec ce projet, la France se donne la possibilité de placer sa capitale et sa richesse au cœur d'un espace économique irrigué par un système multimodal de classe mondiale, révélant ainsi un gisement de valeur ajoutée, d'innovation, de croissance et d’emplois pour l'économie française. Un contrat de Plan interrégional, doté de près d’un milliard d’euros, a été conclu en 2015 pour financer les grands projets d’infrastructure et d’aménagement destinés à renforcer - d’ici à la fin de la décennie et au-delà - les atouts économiques d’un territoire visible, attractif et compétitif, à l’échelon mondial aussi bien qu’au plan local. Les grands investissements de la Vallée de la Seine
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Préfiguration d’un cluster des matériaux durables en Vallée de Seine
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2015/2020
2021 /2027
Ligne ferroviaire fret Serqueux – Gisors
2028 +
A28/A13 - Bouclage Grand Contournement Ile de France
Fin LNPN (2eme et 3eme phase)
Ecluse François 1 / Port du Havre
LNPN: Mantes – Evreux + gare St Sever
Bouclage A104 ouest
Lancement Ligne Nouvelle Paris Normandie (LNPN)
Canal Seine / Nord Europe
RN 154 Allaines – Dreux
CDG Express
Bouclage du Grand Paris Express
Début des travaux de Port Seine Métropole
J.O. 2024 (candidature)
Début des travaux du Grand Paris Express
Expo universelle 2025 (candidature)
Connexion fluviale de Port 2000 er
Gare LNPN La Défense
Début des travaux Eole – Prolongement du RER E vers l’ouest
Ces grands projets généreront, dans un calendrier couvrant une période s’étendant de 2016 à 2030, d’importants besoins en matériaux et une production hors du commun de déblais et déchets de chantiers (démolition/construction) pour lesquels les solutions locales actuelles et futures ne seront pas toujours suffisantes. Une ambition d’exemplarité a été affichée par les acteurs dans la gestion de ces flux : optimisation des transports, valorisation, traçabilité. Les enjeux sont principalement : • Les déblais d’excavation (terrassements classiques et tunneliers) : inertes, terres sulfatées, terres polluées • Les déchets de démolition préalable, puis les déchets de chantiers de construction des infrastructures • Les matériaux de construction nécessaires aux chantiers Mais pourraient concerner d’autres flux de déchets ou de matériaux dont la gestion commune est susceptible de générer des synergies : boues de dragage par exemple…
Les difficultés et les contraintes identifiées : • La non adéquation entre les productions de déblais et les besoins en matériaux qui empêche la création d’une boucle circulaire locale : qualités non adaptées pour une réutilisation directe sur le chantier lorsqu’il s’agit de travaux de structure, et/ou plannings de production et d’utilisation incompatibles, ou éloignement entre les lieux de production et les lieux potentiels d’utilisation s’ils existent; • Le cadrage réglementaire strict du statut de déchets : si le matériau excavé quitte son chantier d’origine, il devient un déchet, même si il est destiné à une réutilisation ultérieure sur un autre chantier (sauf à ce que celui‐ci soit contigu et qu’il concerne le même maître d’ouvrage); • Les cahiers des charges BTP et les normes de construction qui ne favorisent pas toujours la réutilisation de matériaux recyclés.
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Dans ce contexte, la réussite de l’optimisation des techniques et des coûts induits nécessite une analyse globale des filières, en décloisonnant l’approche, pour aboutir à une vision territoriale combinant : • L’analyse des gisements • Le recensement des infrastructures et outils existants • L’identification des besoins et des manques • La mise en relation des acteurs L’espace d’échanges et de réflexions proposé est un lieu de partage des connaissances, multi‐acteurs, qui permettra de dégager des synergies potentielles propices à des innovations techniques ou organisationnelles, et qui en favorisant le lien avec le tissu local pourra stimuler des projets qui contribueront à l’ensemble. C’est un incubateur pour l’émergence de nouveaux projets à présenter aux phases ultérieures du Contrat de Plan Inter‐régional Etat Régions. C’est également un modèle d’économie circulaire participant de la mise en œuvre de la Loi de Transition Energétique. La constitution, puis le développement du cluster passe par une démarche initiale d’incubation / expérimentation, que nous nous proposons de décomposer en trois phases opérationnelles, à la suite d’une prémière étape de constitution d’un Comité de pilotage de l’ensemble de la démarche : • L’opportunité du projet, à travers l’identification d’un nombre significatif d’acteurs volontaires pour partager une démarche collective ; • La faisabilité du projet, à travers l’élaboration et la formulation d’un plan d’actions partagé ; • La solidité du projet, à travers une phase de test de mise en relation des acteurs du territoire pour faire émerger des projets innovants. En s’appuyant sur la dynamique collective mise en place par l’association Paris Seine Normandie® et son mode de fonctionnement collaboratif (les « Ateliers Paris Seine Normandie® »), la démarche d’incubation / expérimentation du Cluster des Matériaux Durables en Vallée de Seine peut être lancée avant la fin de l’année 2016 et se conclure à la fin de l’année 2017 (préconisations des Groupes de Travail, restitutions, formalisation des premières expérimentations et constitution du cluster).
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Projet Stonehenge – phasage et calendrier JAN
FEB
MAR
AVR
MAI
JUN
2016 JUL
AUG
SEP
OCT
NOV
DEC
2017 JAN
FEB
MAR
AVR
MAI
JUN
JUL
AUG
SEP
OCT
NOV
DEC
PH.0 PH.1 PH.2 PH.3
PH.0 PH.1 PH.2 PH.3
Détail des phases du projet Phase 0 (3 mois de Janvier à mars 2016) : Constitution d’un comité de pilotage représentatif des secteurs économiques concernés (gestion des flux, recyclage, BTP, matériaux) Phase 1 (5 mois d’avril à septembre 2016) Prédiagnostic / collecte et organisation des données et informations nécessaires à l’alimentation du groupe de travail Cartographie des acteurs et des initiatives existantes en Ile-de-France et en Normandie (pré‐diagnostic) : DRIEE, Haropa, VNF, SNCF, SGP, Conseils régionaux et collectivités locales, observatoires et démarches existantes (ORDIF en Ile-de-France, diagnostics en cours en Normandie…) Identification de bonnes pratiques mises en œuvre dans d’autres démarches territoriales en France (Cluster Eco-Chantiers de Franche-Comté, Cluster Eco-Habitat Poitou-Charente, Pôle Team2 en Nord-Pasde-Calais, Pôle CREAHD de la Construction Durable en Aquitaine, outil ACT’IF de la CCI Tarn-et-Garonne…) et en Europe (Cluster Eco-Build Bruxelles Capitale, Pôle de compétitivité GreenWin en Wallonie, Clusters Eco-innovation et Matériaux Durables du Luxembourg, CleantechAlps, le cluster cleantech de Suisse occidentale, …) Validation des enjeux et des objectifs de la démarche Identification des acteurs d’un groupe de travail à constituer : acteurs publics et privés, PME/grands groupes, fédérations professionnelles, organismes de recherche, experts… o o o o o
Maîtres d’ouvrages : collectivités, établissements publics (transport, infrastructures portuaires, aménagement…) Utilisateurs de matériaux recyclés : entreprises de TP, producteurs de matériaux… Opérateurs de service (logisticiens, recyclage et valorisation de matières, exutoires de traitement…) Acteurs locaux : pôles de compétitivité, agence de développement économique… Experts : agences urbanisme, laboratoires de recherche, bureaux d’études…
L’objectif de cette première étape est de parvenir à constituer un groupe-projet, composé d’acteurs représentatifs du territoire de la Vallée de Seine, convaincus de l'intérêt de travailler ensemble à la mise en place d’une dynamique collaborative préfigurant la création d’un cluster pérenne.
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Phase 2 (9 mois de Septembre 2016 à juin 2017)
Réunion de lancement du Groupe de Travail, partage et enrichissement du pré‐diagnostic Formalisation des thématiques et du programme de travail Constitution et animation de sous-groupes de travail thématiques autour d’un cycle de quatre réunions Coproduction d’une note de synthèse / livre blanc à destination des pouvoirs publics et des décideurs du territoire Coproduction d’un cahier des charges de projets/expérimentations à déployer sur le territoire : par exemple plate‐forme de gestion des déchets, expérimentation d’intégration de matériaux recyclés à des matériaux de construction, appels à projets reposant sur des principes d’open-innovation… Animation de trois journées d’échanges avec les acteurs du territoire (entreprises locales, collectivités) en Ile de France et en Normandie. Il s’agira de restituer les conclusions du groupe de travail aux acteurs locaux afin de les associer à la démarche, créer une dynamique et les conditions pour susciter de nouveaux partenariats et des projets concrets. Cette phase de restitution s’appuiera sur le contenu de la synthèse rédigée à partir des travaux de la phase 2.
Phase 3 (9 à 12 mois à partir de janvier 2017) Expérimentations et mise en œuvre opérationnelle du fonctionnement collectif
Définition du fonctionnement du cluster (membres fondateurs, instances, organisation de la gouvernance, moyens nécessaires, allocation de ressources de la part de membres fondateurs et sollicitation des dispositifs d’accompagnement adéquats) Mise en place d’un dispositif d’expertise et de validation des premiers projets identifiés (4 à 6 projets)
A partir de la phase 3 (courant 2017), la démarche a vocation à évoluer vers la mise en place d’un dispositif de génération de projets technologiques, industriels issus des thématiques traitées par le groupe de travail et de sa capacité à mettre en relation les acteurs du territoire. Le cluster ainsi constitué aura pour objectif de devenir :
Un point de rencontre, une plateforme d’échange et un vecteur de mutualisation Un pôle d’expertise et un centre de ressources à la disposition des acteurs Un incubateur d’innovation et de projets nouveaux (pilotes et modèles de diffusion industriels) Un apporteur de solutions aux besoins concrets des acteurs économiques : entreprises, collectivités locales, opérateurs fonciers, aménageurs, maitres d’ouvrage… Un relais territorial des grandes orientations nationales (Plan National Déchets 2015/2015) et européennes. Un modèle d’économie circulaire à l’échelle d’un territoire dont les enjeux en termes d’aménagement et de développement durables se situent à un niveau national (+ 30% du PIB de la France)
La conduite du projet de préfiguration nécessite un travail d’animation, tout au long des trois phases décrites ci-dessus, qui sera assuré ou coordonné par l’association Paris Seine Normandie®. La réussite du projet passe par l’adhésion à la démarche d’un nombre significatif d’acteurs – privés et publicsreprésentatifs des secteurs d’activités impliqués dans la conduite des grands travaux (aménageurs, BTP, acteurs du recyclage, transporteurs et logisticiens, gestionnaires d’infrastructures), volontaires pour apporter des solutions innovantes et collaboratives aux défis techniques, économiques, industriels et environnementaux posés par les grands projets de la Vallée de la Seine.
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La dynamique de la Vallée de la Seine
La dynamique que porte le projet de Vallée de la Seine, à la fois en tant que vaste territoire de projets et comme vecteur de transport durable, permettra de changer l’échelle – sectorielle et géographique - des filières actuellement en place et d’innover pour trouver des solutions qui sauront répondre à ces défis.
Le choix du périmètre de la vallée de la Seine joue un rôle central. Cette grande échelle est susceptible de fournir de nouvelles perspectives aux projets d’économie circulaire et doit être l’occasion de renforcer le dialogue entre acteurs franciliens et normands, dans le but d’identifier et de mettre en œuvre des réponses collective tout en capitalisant sur l’expertise de chacun.
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Plusieurs arguments font valoir la pertinence de penser ces enjeux à l’échelle de la Seine. Ce territoire a d’abord une pertinence géographique. Le secteur de la construction ou plus exactement de l’extraction des matières premières, s’est structuré sur le bassin Seine-Normandie. Ce périmètre à une logique économique car les carriers normands exportent depuis plusieurs décennies des granulats vers l’Ile-de-France dont la consommation est particulièrement importante. En 2014, la Normandie a exporté 1/5eme de sa production de granulats, soit 5 millions de tonnes, dont 81% à destination de l’Ile-deFrance1. Les plateformes de tri-recyclage jalonnent quant à elle le territoire et perçoivent de plus en plus la voie fluviale comme porteuse d’un développement stratégique. Alors que seulement 40% des plateformes était à proximité de la voie d’eau en 2003, elles étaient 63% en 20102. La Seine confère donc une pertinence logistique à ce périmètre d’étude. La distance moyenne parcourue par les granulats normands est de 138 km dont 28% transitent par voie fluviale3. Certes les modes de transports alternatifs n’ont pas connu un développement linéaire et cette structure a eu tendance à se distendre avec l’hégémonie du routier, pour autant différents projets cherchent à reconstruire cette unité. Le GIE HAROPA et la direction territoriale Bassin de la Seine de VNF participent à cette unité du périmètre. Le projet ferroviaire de la ligne Nouvelle Paris Normandie ou la ligne de fret Serqueux-Gisors accompagnent aussi cette structuration. Au sens de la géographie économique la vallée de Seine est encore aujourd’hui la première vallée industrielle française. En 2015, elle représente plus du tiers du PIB national4. Des filières industrielles s’y sont historiquement structurées, comme la filière de traitement des déchets qui représente aujourd’hui près de 25 000 emplois. Enfin ce territoire a aussi une raison environnementale car il correspond au bassin hydrographique Seine-Normandie.
1
Observatoire Régional des Granulats, Normandie 2015. Publication UNICEM. Diagnostic Paris Seine Normandie® 3 Ibid. 4 Chiffres-clés Vallée de Seine 2016. Baromètre réalisé par l’IAU, les Chambres de Commerces et d’Industrie, Paris Seine Normandie® et la délégation interministérielle à la Vallée de Seine. Avec le concours de Haropa 2
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