Marc Labaume D
les pl us be z e r v u l es ĂŠco
Escales voya
n o m ge autour du
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Toutes les photos de cet ouvrage sont de l’auteur, sauf celles mentionnées ci-dessous. Un grand merci à tous ceux qui m’ont permis d’utiliser leurs photos, en particulier à René Bimal. Archival photo, 87 (colonne droite) et 88 (haut) ; Bimal, René : 92&93, 94&95, 96 (haut), 103 (bas), 104 (haut), 114, 115 (haut à gauche), 116 (haut), 120, 136, 137, 138 (bas), 140, 141 (bas), 144 (bas), 145 (milieu et bas), 149 (gauche), 152&153, 154, 155, 156 (haut), 157 (bas à gauche et milieu à droite), 158, 159 (haut), 160&161, 162&163, 164, 165, 166, 167, 168, 169, 170, 171, 172, 173, 174&175, 176 & 177 (haut), 178&179 (haut), 181, 183 (milieu), 187, 189 (haut) ; Chanteloube Ilona, 116 (bas à droite) ; Courcot Mihel, 125 (bas) ; Dimitrius Cristian, 72&73, 74 ; Faisant Jennifer, 141 (haut) ; Fresson Jean-Pierre, 38&39, 56 ; Geindre Jean-Paul, 130&131 ; Gravier Nelly, 256, 257 (bas), 259 ; Jacquerot Philippe, 249 (bas), 251 (bas), 253 (haut et milieu) ; Klapfer Avi, Undersea Hunter, 75 ; Labaume Céline, 99, 100 (bas), 101, 102, 103 (haut), 104 (bas) 105, 112, 128 (milieu), 176 (bas), 177 (bas), 178 (bas), 183 (haut), 186 ; Labaume Jean, 223 (haut), 224, 225 (milieu droit), 226, 227 (bas) ; Labaume Natacha, 96 (bas) et 97 ; Ludmann MarieFrance, 211 (haut), 212 (haut), 285 (bas droite) ; Mazéas Franck, 108 ; NASA, 109 (haut), 257 (haut) ; Riou Etienne, 216 (milieu) ; NPA : 66, 67 (bas), 68, 69, 71 ; Rubière Michèle 242 ; Souil Jean-Louis, 192, 193 (haut), 194, 195, 196, 197, 207 (milieu droit), 225 (bas droite), 227 (milieu) ; Tahiti News 115 ; The President’s Office, Republic of Maldives, 230 (bas) ; The Moorings, 11 ; US Navy, Kenneth Anderson, 282 (bas) ; Wolf Andrea, 132, 133, 143 (haut). Dreamstime, 292-293 Jason Row, 302 (haut) Barbarico ; Fotolia : 6&7, 8, 9 (bas), 12, 13, 22&23, 25 (bas), 32&33, 58&58, 64&65, 70, 76&77, 78 (haut), 80&81(bas), 84, 86, 106, 134&135, 139, 146&147, 149 (droite), 150, 157 (haut), 182, 184, 185 (haut), 190&191, 198, 202 (haut), 203 (haut et bas), 205 (bas), 210, 211 (bas), 214, 215, 216 (haut), 217 (milieu et bas), 218, 219 (haut et bas), 220&221, 223 (bas à gauche),228&229, 230&231 (haut), 232, 233, 244&245, 254&255, 260&261, 262 (haut), 268&269, 270&271 (haut), 272, 273, 274 (bas), 276, 277 (3 photos du bas), 278&279,281, 284, 286&287, 291(bas), 300 (bas), 301 (milieu et bas), 310 ; I Stock, Getty Images 144-145 (haut), 208-209 ; Shutterstock : 14, 15, 16&17, 20, 142, 213, 298&299, 303, 314. Wikimedia commons : 9 (haut) Fred Hsu, 26 Berrucomons (haut), Juan Valero (bas), 31 (haut) Martin St-Amant, 42 (bas de colonne) Butterfly Voyages, 83 (bas de colonne) Cayambe, 111 (haut) Fréderic Jacquot, 113 (colonne gauche) Roy L. Cadwell, 132 (bas) Rosser, 143 (bas) Pulv, 148 Doron, 156 (bas gauche) Paul Stein, Geophile (bas droite), 159 (milieu) J. Willem, 199 (haut) Chrisdev, 216 (bas) et 217 (haut) Diego Delso, 225 (haut) Bernard Gagnon, 231 (bas) Giorgio Montesinos, 233 Shahee Ilyas, 236 (haut) et 241 (bas) Anne Sheppard, 236 J. Grimmer (bas), 237 P.D. Goodrich, 243 (colonne droite) SeanMack, 258 (bas) TAAF, 265 David dennis, 266 Steve, 271 (bas) Mwanasimba, 277 (haut) B. Navez, 280 (haut) Winky, (bas) Chris Huh, 282 (haut) Inisheer, Matt Crypto (milieu), 283 Unesco, 288 (haut) Magnus Kjaergaard, 289 (haut) MysteryBee, FredD (bas), 290 (haut) Erik Hersman, Magnus Manske (bas), 296 (haut) Jialiang Gao, 300 (milieu) Charles Fred, 301 (haut) Tyke, 302 (bas) C. Julien. Carte des escales créée par Céline Labaume à partir d'un fond de carte © d-maps.com. Merci également à Paulette Vannier pour la relecture et à Frédérique Plavinet pour son implication. Photos de couverture en haut : Les Baths, Virgin Gorda, iles Vierges britanniques, crédit Fotolia en bas : Mota Lava, iles Banks, Vanuatu, crédit René Bimal 4e de couverture, de gauche à droite : îlots Plaza, Galápagos (Fotolia), Port Charcot, Péninsule Antarctique, San Blas (Fotolia).
Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle de ce livre, faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle. Direction éditoriale : Elisabeth Pegeon Édition : Julie Quillien et Frédérique Plavinet Direction artistique : Isabelle Mayer Fabrication : Thierry Dubus et Gwendoline da Rocha Conception et mise en page : Mogao
©Vagnon-Fleurus Editions 2015 N° d’édition : V15012 ISBN : 9782857259626 Code MDS : VA10185 Photogravure : S.N.O. Photogravure Achevé d’imprimer en septembre 2015 par Jelgavas, Lettonie Dépôt légal : octobre 2015
PRÉFACE Ce livre détaille quelques-unes de nos escales, pendant presque sept ans elles se sont succédées, toutes différentes. S’il y a une chose qu’on ne risque pas de rencontrer lors d’un tour du monde, c’est bien la monotonie. Forcément le choix est subjectif, pas besoin d’aller au bout du monde, en Corse on peut trouver des mouillages de rêve, surtout hors-saison ! Mais la beauté des lieux n’est pas le seul critère car ce qui reste dans nos souvenirs, ce sont surtout les rencontres. Beaucoup auraient mérité de plus longs développements, mais il aurait fallu plusieurs tomes à cet ouvrage… Quant aux galères diverses et variées, inévitables même avec une bonne préparation, on peut les minimiser en s’efforçant de se trouver au bon endroit au bon moment et ainsi apprécier pleinement des escales qui pourraient s’avérer cauchemardesques à la mauvaise saison. Au fil du temps, ces épisodes sont devenus de bons souvenirs, même si parfois conserver le sens de l’humour sur le moment n’a pas toujours été évident. Ce fut le cas lors de notre remontée un peu tard en saison de la mer Rouge, où le concept de « navigation de plaisance » a été un peu mis à mal. Cela débuta en passant Bab el Mandeb, les « portes de l’enfer », avec un vent éponyme qui se calma au fur et à mesure qu’on se rapprochait de Massawa. Notre escale en Érythrée s’acheva mieux qu’elle n’avait commencé : arrivés vers 18 heures, le port était « fermé » et nous avions mouillé dans une petite baie en attendant le lendemain, ignorant qu‘elle venait d’être classée depuis peu zone militaire. Accusés d’espionnage, nos passeports saisis, il fallut batailler dur pour établir notre bonne foi et échapper aux geôles érythréennes, arguant que les vrais espions opèrent rarement en famille ! Peu après, tandis que nous étions encalminés, un orque un peu myope nous attaqua, nous ayant confondus avec une baleine endormie. Bilan, la coque tribord enfoncée sous la flottaison avec une petite voie d’eau, heureusement vite étanchée avec du mastic époxy. Ensuite, le safran tribord décida de nous fausser compagnie, sa mèche s’étant cassée net à la sortie de la coque. Après avoir traversé une zone de calmes caractérisée par des orages dantesques, il nous fallut tirer des bords contre une mer courte levée par un fort vent en permanence contraire, mettant à profit les rares accalmies pour remonter en s’aidant du moteur, progressant de marsa en marsa le long de côtes truffées de récifs coralliens à la position fantaisiste sur les cartes. Cerise sur le gâteau, les tubes en acier – vestiges d’anciennes plates-formes pétrolières – sectionnés au ras de l’eau, la récupération de la partie immergée n’étant pas rentable, ne figurent sur aucune carte. Enfin, une bonne dépression nous permit d’admirer pendant toute une semaine le récif d’Abu Fendera sous lequel nous avions trouvé refuge. Plus de cinq semaines
après avoir quitté Djibouti, nous touchions presque au but en approchant du détroit de Tiran pour rallier Eilat en Israël afin d’y récupérer un safran, opération ne pouvant se faire au Soudan ni en Égypte vu les problèmes quasi insurmontables de dédouanement. Las, au beau milieu du détroit, le vent se renforça brusquement, la mer devint vite abrupte et nous obligea à faire demi-tour. Sur la carte, l’île égyptienne de Sanafir semblait procurer un abri parfait, nous évitant de revenir trop en arrière. Nous n’en étions qu’à deux milles lorsqu’un gros pneumatique de l’armée égyptienne fonça sur nous. En relevant nos lignes de traîne, l’un de nos rapalla sauta hors de l’eau et son triple hameçon se ficha dans leur pneumatique, cela restera à ce jour notre plus grosse prise ! En fait, les militaires venaient nous prévenir que depuis une récente rectification des frontières, l’île était devenue saoudienne et que si nous y mouillions, nous risquions fort de nous retrouver en prison. Nous obtenons l’autorisation de mouiller sous Tiran, à côté de leur poste, mais sans avoir le droit de débarquer, la zone étant militaire. Comme le mauvais temps persistait, Ahib, le capitaine responsable du détachement, eut pitié et nous autorisa à débarquer au bout de deux jours. On se dégourdissait les jambes sur la plage et notre fils en profitait pour commencer à escalader une petite dune lorsqu’on vit Ahib arriver à toute allure, visiblement paniqué. En fait toute l’île avait été minée par les Israéliens lors d’un récent conflit et notre fils était tout simplement en train de se balader dans un champ de mines. Ahib avait oublié de nous dire qu’il fallait impérativement rester au bord de la plage, sur le sable mouillé ou près du poste, dans la petite zone déminée. Notre dernière escale en mer Rouge aurait pu mal se terminer, mais là aussi cette journée fut bien différente des autres ! Heureusement, la majeure partie de notre périple fut plus tranquille et la difficulté fut de choisir parmi toutes les escales que nous pouvions vous présenter.
52 à 54
51
50 38 37
39 40 49 48 47
43 à 44
42 41
36
45
35
34
46 33
LES ÎLES VIERGES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6 2
Saint-John . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .12 Les Îles Vierges britanniques . . . . . . . . . .14
3
LES BAHAMAS . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
4
LOS ROQUES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
5
CARTHAGÈNE DES INDES . . . . . . . . 28
1
6
SAN BLAS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32
7 PUERTO WILLIAMS ET PUERTO TORO . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .38
11
Margerie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .70
12
ISLA DEL COCO. . . . . . . . . . . . . . . . . . 72
24
LES GALÁPAGOS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 76
25
Genovesa . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .82 Santa Cruz . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .84 Floreana . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .86 Isabela . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .90
26 27
MINERVA REEF . . . . . . . . . . . . . . . . . 130
L’ALASKA . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64
13 14 15 16
LA POLYNÉSIE FRANÇAISE . . . . . . . . . . 92 17
Pléneau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .52 Enterprise . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .56
18
9
20 21 22 23
L’ANTARCTIQUE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44 8
L’ÎLE DE PÂQUES . . . . . . . . . . . . . . . . 58
Fakarava . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .108 Toau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .112 Maupiti . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .114 Mopelia . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .118 Raivavae . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .120 Tubuai . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .122 Rurutu . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .126
10
19
Fatu Hiva . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .98 La baie d’Anaho . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .102 Tepoto . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .106
LA NOUVELLE-ZÉLANDE. . . . . . . . . . . . 134 28
La Baie des îles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .142
29
LES ÎLES FIDJI . . . . . . . . . . . . . . . . . 146
30
LE VANUATU . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 152
11
3 1 12
5
6
2
4
13 à 16 17-18 30
29
31-32
27
19 22-23 20-21 24-26
10
28
7
8
LA NOUVELLE-CALÉDONIE . . . . . . . . . 160 31 32
Ouvéa . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .166 L’île des Pins . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .170
L’AUSTRALIE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 174 33 34
L’archipel des Whitsundays. . . . . . . . . . .182 De Gove à Darwin . . . . . . . . . . . . . . . . . . .186
L’INDONÉSIE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 190 35 36
Les petites îles de la Sonde . . . . . . . . . . .198 Bali . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .204
LES MALDIVES . . . . . . . . . . . . . . . . . 228
49
LAMU . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 286
LES CHAGOS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 234
50
AL MUKALLA . . . . . . . . . . . . . . . . . . 292
51
DJIBOUTI. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 298
40
41
Boddam . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .238
42
Monpâtre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .242
LES SEYCHELLES . . . . . . . . . . . . . . . . . . 244 43 44
Curieuse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .248 La Digue . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .252
45
LES ÎLES GLORIEUSES . . . . . . . . . . 254
LA THAÏLANDE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 208
46
MADAGASCAR . . . . . . . . . . . . . . . . . 260
38
Le golfe de Phuket. . . . . . . . . . . . . . . . . . .214 Les îles Similan . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .218
47
MAYOTTE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 268
39
SRI LANKA . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 220
48
ZANZIBAR . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 278
37
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LA TURQUIE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 304 52
Kale Köy . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .310
53
Kastellorizo . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .314
54
Cnide . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .318
Les îles Vierges À l’est de Puerto Rico, les îles Vierges se composent d’une centaine d’îles et d’îlots. Les îles Vierges américaines sont rattachées aux États-Unis et comprennent trois îles principales, Saint-Thomas, Saint-John et Sainte-Croix. La partie Est de l’archipel, les îles Vierges britanniques, comporte essentiellement quatre îles : Jost van Dyke, Tortola, Virgin Gorda et Anegada.
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UN PEU D’HISTOIRE Découvertes par Christophe Colomb lors de son deuxième voyage en 1493, les îles Vierges sont nommées Santa Ursula y las Once Mil Vírgenes, en l’honneur de Sainte Ursule. Au IVe siècle, cette princesse bretonne de retour d’un pèlerinage à Rome est capturée près de Cologne par les Huns qui assiègent la ville et refuse de renier sa foi chrétienne en épousant Attila. Elle est massacrée ainsi que ses onze suivantes, toutes vierges. La mauvaise interprétation d’une inscription transforme les onze vierges martyres en onze mille… Un peu long, le nom est vite abrégé en Las Vírgenes. Les Espagnols, à la recherche de l’Eldorado, délaissent ces îles peuplées d’Indiens, préférant coloniser le continent. Ils laissent ainsi la place libre aux pirates, flibustiers, corsaires et autres boucaniers qui apprécient les nombreux mouillages de l’archipel, d’où il leur est facile d’intercepter les galions espagnols.
UN DESTIN DIVERGENT En 1615, Jost van Dyke, un corsaire néerlandais, s’établit dans la partie Est de l’archipel. En 1672, suite à une guerre entre l’Angleterre et les Pays-Bas, les possessions néerlandaises passent sous le contrôle des Britanniques, c’est l’origine des îles Vierges britanniques. Dans la partie ouest de l’archipel, la Compagnie danoise des Indes Occidentales et de Guinée s’implante sur Saint-Thomas puis Saint-John et Sainte-Croix. En 1754, vendues au Danemark, les îles deviennent une colonie du royaume. En 1916, le Danemark revend sa colonie aux États-Unis, alors intéressés par sa position stratégique entre la côte Est et le tout nouveau canal de Panama, ce sont les îles Vierges américaines actuelles.
Les îles Vierges
DE LA CANNE À SUCRE AU PARADIS FISCAL Pendant près de deux siècles, l’archipel tire l’essentiel de ses ressources de la culture de la canne à sucre. Pour travailler dans les plantations, des esclaves sont importés d’Afrique. L’abolition de l’esclavage supprimant cette main-d’œuvre quasiment gratuite, les plantations disparaissent les unes après les autres et les îles végètent jusqu’aux années soixante, lorsque l’essor du tourisme prend le relais. Aux îles Vierges américaines, Charlotte Amalie, la capitale de SaintThomas, grâce à son statut de port franc, attire la clientèle des paquebots de croisière. Plus de deux millions de passagers par an viennent y faire du shopping en duty-free et accessoirement se rendent pour la journée sur Saint-John pour visiter le parc national. En ce qui concerne les îles Vierges britanniques, leur statut de paradis fiscal représente plus des deux-tiers des revenus. Tortola est devenue la capitale du nautisme qui, avec le tourisme, constitue le reste des revenus. Les îles Vierges américaines, avec 110 000 habitants, sont bien plus peuplées que leurs homologues britanniques, avec seulement 20 000 habitants, dont 90 % sont installés sur la seule île de Tortola.
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NAGER AVEC LES BALEINES Depuis qu’une piste permet aux ATR d’Air Tahiti de desservir l’île, la grande activité touristique est l’observation des baleines. Elles viennent mettre bas de juillet à septembre. Divers observatoires ont été construits pour les voir depuis la route car elles s'approchent très près de l'île, entourée d'un plateau sous-marin peu profond qu’elles affectionnent.
La Polynésie française
LE SENTIER PERDU DES RURUTU Il emprunte une entaille creusée par l’océan dans la falaise il y a 120 000 ans, alors que ce dernier se trouvait 10 m plus haut. On ne risque pas de glisser car le corail est acéré, de vraies lames de rasoir. Des colonnes naturelles forment une galerie et de nombreuses grottes se succèdent, surplombant l’océan et le platier.
RURUTU PRATIQUE À part le petit port de Moerai, mal protégé, on peut rejoindre Avera sur la côte ouest par l’étroite passe Opupu et mouiller à côté du petit quai. Très peu de voiliers s’arrêtent ici.
F
À NE PAS RATER • L’observation des baleines, on peut même nager avec elles. • Le tour de l’île avec Yves, qui tient le Manotel, l’une des 5 pensions de l’île, et connaît toutes les légendes de Rurutu. • La dégustation du remu, le caviar de Rurutu. Cette algue verte aux petites vésicules ne pousse qu'ici.
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Minerva Reef Un enjeu stratĂŠgique
Minerva Reef, ce sont deux atolls. North Minerva est circulaire et son lagon de 3 milles de diamètre, au fond de sable avec peu de pâtés de corail, constitue un bon abri. Au sud, South Minerva a la forme d’un 8 étiré, mais à cause de sa passe délicate très peu de bateaux y font escale.
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UN MOUILLAGE EN PLEINE MER
LA RÉPUBLIQUE DE MINERVA
Le GPS nous permet de repérer la passe d’entrée de North Minerva. Une fois mouillé, on a l’impression surréaliste d’avoir jeté l’ancre au milieu de nulle part ! De fait, à marée haute, la mer recouvre totalement le récif, on ne voit rien mais la houle est suffisamment cassée. À marée basse, une partie émerge à peine. Auparavant, ces récifs traîtres étaient évités comme la peste mais avec l’avènement du GPS, c’est devenu le point de rendez-vous des navigateurs se rendant en Nouvelle-Zélande depuis les Tonga.
En 1970, Michael Oliver, un Américain de Las Vegas qui a fait fortune dans l’immobilier, décide d’y créer une micro nation. Il constitue une fondation dotée d’un capital de 100 millions de dollars avec bureaux à Londres et New-York. Son but est de créer une société libertaire qui vivrait de la pêche et du tourisme. Derrière ces belles paroles se dissimulent des intérêts moins nobles. Précurseur de la finance offshore, Oliver prévoit que les sociétés qui y seraient domiciliées seraient exemptées de tout impôt. Il se base sur le droit international stipulant que des terres non revendiquées peuvent être annexées si on en fait un usage avéré. Une petite tour surmontée d’un réflecteur radar servant d’aide à la navigation est donc érigée près de la passe de North Minerva. La République de Minerva est née, elle proclame son indépendance en janvier 1972 et son drapeau flotte au sommet de la tour. Il est prévu qu’une énorme plateforme accueille jusqu’à 30 000 personnes.
NAUFRAGES EN SÉRIE Bien que figurant dès 1820 sur les cartes marines sous le nom de Nicholson’s Shoals, les récifs sont rebaptisés Minerva Reef par le capitaine Denham qui y fait naufrage en 1854, d’après le baleinier Minerva qui y était échoué. Ce sont les premiers d’une longue liste de naufrages. Les survivants, s’il y en a, doivent attendre longtemps le passage d’un navire baleinier à moins qu’ils ne tentent leur chance en construisant un radeau de fortune. Ce fut encore le cas en 1962 lors du naufrage du Tuaikaepau, un grand clipper. Avec quelques hommes, le capitaine réussit à gagner les Fidji à 450 milles. Le reste des survivants sera récupéré après avoir passé trois mois épouvantables sur le récif. De nos jours, malgré le GPS, des plaisanciers trop confiants dans leur navigation y achèvent encore leur circumnavigation. Mais la fréquentation des lieux, bien qu’encore modeste, fait qu’on ne risque plus trop de devoir attendre trois mois avant d’être secouru si toutefois on a la chance d’y faire naufrage à la bonne saison.
Minerva Reef
UNE REVENDICATION QUI NE PASSE PAS LesTonga font alors valoir leurs droits sur Minerva, ces récifs leur servant depuis des temps immémoriaux de lieux de pêche. Sous leur impulsion, les États voisins se réunissent et des experts juridiques trouvent une faille dans la revendication d’Oliver. Pour pouvoir être revendiquées, des terres doivent se situer de manière permanente au-dessus des plus hautes marées, ce qui n’est pas le cas ici. Le roi des Tonga ne mégote pas sur les moyens, un remorqueur avec une barge est expédié avec des détenus pour ériger sur chacun des atolls une minuscule île artificielle. Construites en un temps record à l’aide de blocs de corail cimentés entre eux, elles restent émergées en permanence et chacune est surmontée d’un mât. Ces îles baptisées Teleki Tokolau et Teleki Tonga sont proclamées le 15 juin partie intégrante du royaume des Tonga.
de la police au grand complet. L’Olavaha mouille à proximité de Teleki Tokolau. Un problème surgit alors, le tirant d’eau des canots de l’Olavaha ne permet pas de rejoindre l’îlot construit au milieu du large platier. Le roi ainsi que la fanfare restent à bord, mais les ministres et autres dignitaires en tenue d’apparat sont forcés de patauger dans l’eau jusqu’à la poitrine pour gagner l’îlot. Une proclamation revendiquant l’île est lue et le drapeau de l’éphémère république de Minerva est remplacé par celui des Tonga. Après une sonnerie de clairon, il est lentement hissé au son de la fanfare jouant l’hymne national tandis que le détachement militaire tire une salve en l’air. Depuis, les éléments sont venus à bout des îlots et les récifs sont toujours revendiqués par la République de Minerva et les Tonga, auxquels se sont depuis ajoutés les Fidji.
DES MINISTRES QUI MOUILLENT LA CHEMISE
MINERVA REEF PRATIQUE
Le roi Taufa’ahau Tupou IV embarque alors en personne sur l’Olovaha, son yacht royal, et fait route vers les récifs. Il est accompagné des nobles du royaume, de ses ministres, des représentants des principaux cultes, d’un peloton de soldats, sans oublier la fanfare
Seul moyen de s’y rendre, avoir son propre bateau. La passe de North Minerva se situe au nord-ouest de l’atoll par 23°37,22’S 178°55,50’W, elle est assez bien protégée des vents dominants et le lagon à l’intérieur est facilement navigable.
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La Nouvelle-ZĂŠlande Le pays du long nuage blanc
À 1 400 milles au sud-est de l’Australie dont il est séparé par la mer de Tasman, Aotearoa, le « pays du long nuage blanc » des Maoris, est constitué de deux grandes îles. C’est un pays à taille humaine avec un peu plus de 4 millions d’habitants, dont 14 % de Maoris. Leur danse guerrière rituelle, le haka, adoptée par l’équipe de rugby des All Blacks afin d’impressionner leurs adversaires, est célèbre, tout comme le kiwi, cet étrange oiseau nocturne incapable de voler, emblématique du pays. Kiwi est aussi le surnom que se donnent volontiers les Néo-Zélandais.
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LES MAORIS, PREMIERS COLONS Peuple polynésien, les Maoris arrivent entre 1 200 et 1300, provenant des îles de la Société, des Cook et des Australes. Cette colonisation marque l’achèvement du triangle polynésien, délimité par la Nouvelle-Zélande au sud-ouest, Hawaï au nord et l’île de Pâques à l’est. Les Maoris exterminent les moas, sorte d’autruches géantes atteignant 3 m de haut, dont ils raffolent des énormes œufs, et introduisent chiens et rats ainsi que la culture du tarot. De quelques centaines au début, leur population passe à plusieurs dizaines de milliers dès le XVe siècle.
PETITE ERREUR DE LONGITUDE ! En 1642,Tasman, à la recherche du mythique continent austral, découvre l’île du Sud et ses hauts sommets enneigés. Il mouille dans une grande baie située tout au nord de l’île, mais suite à divers malentendus avec les indigènes, quatre de ses marins sont tués. Il baptise l’endroit « baie des assassins ». Tasman remonte ensuite vers l’île du Nord sans remarquer qu’il existe en fait deux îles distinctes. Échaudé, il ne mettra plus jamais pied à terre, se contentant de quelques mouillages. Pensant avoir enfin découvert le continent austral et qu’il s’agit de l’extrémité ouest de la terre découverte en 1616 par Le Maire, située près de
l’actuelle Terre de Feu et de l’île des États, il baptise ces terres Staten Landt. La latitude correspond à peu près, mais en ce qui concerne la longitude, il y a juste tout le Pacifique entre les deux ! Lorsque Brouwer prouve que les terres découvertes par Tasman ne sont pas rattachées à l’île des États, les cartographes néerlandais rectifient l’erreur en renommant ces terres Nieuw Zeeland, la description de Tasman leur rappelant la Zélande.
La Nouvelle-Zélande
COOK, UN CARTOGRAPHE HORS-PAIR Chargé par la Royal Society d’observer le transit de Vénus, ce qu’il fera à Tahiti, Cook a pour seconde mission de découvrir ce fameux continent austral qui reste introuvable. À l’époque, on ne croit plus guère qu’il se trouve au beau milieu du Pacifique, mais plutôt dans les hautes latitudes. Cook les explore en vain, mais en 1769, il redécouvre la Nieuw Zeeland, qui devient New Zealand. Cook établit une carte précise des îles, montrant qu’elles sont séparées par un détroit qui porte aujourd'hui son nom.
UNE RENCONTRE MANQUÉE Choiseul-Praslin, secrétaire d’État à la Marine, confie à Jean-François Marie de Surville la mission de repérer dans l’océan Pacifique des terres susceptibles d’être utilisées pour le commerce. S’aidant des cartes sommaires établies par Tasman un siècle auparavant, le Saint-Jean Baptiste commandé par Surville arrive en vue de la Nouvelle-Zélande. Il met le cap au nord, à la recherche d’un mouillage sûr. Le 13 décembre 1769, au large du cap Marie Van Diemen, à l’extrémité de l’île du Nord, le Saint-Jean Baptiste croise l’Endeavour de Cook, comme en témoignent leurs livres de bord. Aucun des bateaux n’aperçoit l’autre, tellement
le temps est mauvais. Surville et Cook débarquent tous deux en même temps dans un pays qu’aucun Européen n’a visité depuis Tasman, un siècle plus tôt. Surville périt quelques mois plus tard au large du Pérou et sa découverte de la Nouvelle-Zélande passe à la trappe.
LES GUERRES DES MOUSQUETS ET UNE TERRE DE NON-DROIT Depuis 1788, la Nouvelle-Zélande est rattachée à l’Australie mais personne ne se soucie de cette lointaine possession. La chasse à la baleine se développe et de nombreux navires troquent avec les Maoris outils et armes contre vivres frais et objets artisanaux. L’arrivée des armes à feu provoque une série de conflits entre les tribus maoris, les guerres des mousquets. Elles prennent fin en 1833 lorsque, après s’être joyeusement entre-tués, les Maoris sont presque tous équipés, c’est l’équilibre de la terreur. Avec les maladies importées, ces conflits contribuent à décimer les Maoris. Les premiers missionnaires britanniques débarquent pour les convertir, mais le pays laissé à lui-même est devenu une terre de non-droit. Le village de Kororareka, l’actuel Russell dans la Baie des îles, qui accueille les baleiniers et autres aventuriers de passage, est devenu un ramassis d’ivrognes.
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Lamu Hors du temps pour combien de temps ? Tout au nord du Kenya, à 350 km de Mombasa, cet ancien comptoir swahili, continuellement habité depuis plus de 700 ans, a conservé intacts ses édifices ainsi que ses traditions. Resté préservé du monde moderne, il est difficile de ne pas succomber à son charme.
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UN PONT TROP BAS ? Nos cartes spécifient un tirant d’air de 24 m pour le pont donnant accès à la crique de Kilifi. Avec nos 21 m, on devrait passer sans problème, mais en approchant, ça ne semble pas si évident que cela. Je grimpe en tête de mât pour vérifier que cela passe bien et en fait, il ne restera que 10 à 15 cm sous le tablier du pont ! On apprendra par la suite qu’il n’y a que 22 m au maximum à basse mer et non 24. Après le pont, notre antenne VHF touchera aussi l’une des trois lignes HT, bien qu’on ait serré la rive au maximum. Pas de pont heureusement pour accéder à l’île de Lamu, mais les deux alignements menant à travers les récifs ne sont pas très visibles. Ce sera notre dernière escale au Kenya, on est à moins de 60 milles de la frontière avec la Somalie qui n’a pas bonne réputation.
LA VILLE DE SINDBAD LE MARIN Lamu aurait été l’escale préférée de Sindbad le marin, le héros de bien des contes des Mille et Une Nuits. Fondée au XIIe siècle par des populations bantoues, Lamu, bien qu’étant une ville swahilie, adopte l’islam sous l’influence des marchands arabo-persans. À partir du XVe siècle, le commerce avec les Arabes des pays voisins se développe et la cité-État devient le centre de la traite des esclaves. Mosquées et fortifications sont édifiées, mais ces dernières n’empêchent pas les Portugais de conquérir l’archipel en 1506.
Lamu L’ÂGE D’OR Les Portugais sont chassés au XVIIe siècle par le sultanat d’Oman et Lamu, dont le port naturel est stratégiquement placé entre Mombasa et Mogadiscio, devient une place commerciale incontournable. Ses boutres ou dhows vont jusqu’en Inde et en Chine échanger ambre gris, ivoire, bois de santal et esclaves contre des épices. Les marchands y édifient de superbes demeures, les murs sont en corail blanc et la charpente en bois de palétuvier.
DÉCLIN PUIS TIMIDE RENAISSANCE Un temps rattachée à Zanzibar, Lamu passe sous la domination anglaise à la fin du XIXe siècle et l’abolition de l’esclavage en 1872 lui porte un coup fatal. L’île se fige alors dans le passé, il faudra attendre les années soixante pour que des hippies séduits par son charme la fassent un peu revivre. Peu à peu, les anciens palais aux murs lépreux sont restaurés et transformés en petits hôtels et en 2001, la vieille ville est inscrite au patrimoine mondial.
UNE ÎLE HORS DU TEMPS Aucune voiture ne circule sur l’île, il n’y a pas de routes et à Lamu même, les étroites ruelles tolèrent juste le passage des ânes. Au hasard d’une promenade, on découvre de petites cours intérieures arborées et de superbes portes sculptées. À mille lieues du tourisme de masse, le dépaysement est total, c’est un véritable voyage dans le passé même si les hôtels ont maintenant le wifi. On n’y accède que par bateau, depuis Mokowe sur le continent ou l’île de Manda, où se situe l’aéroport.
LE LAPSSET, UNE MENACE POUR LAMU ? Acronyme pour Lamu Port Southern Sudan Ethiopia Transport, ce projet pharaonique prévoit de relier sur plus de 1 300 km le Sud Soudan à Lamu par une autoroute, une voie ferrée et un oléoduc, avec un embranchement pour l’Éthiopie. L’oléoduc permettrait d’exploiter les gisements de pétrole du Sud Soudan, qui après 40 ans de guerre civile a fini par faire sécession du Soudan en 2011. Durant sa mise en œuvre, ce projet engloutira chaque année 16 % du budget du Kenya ! Rien qu’à Lamu, il est prévu une raffinerie, un port en eau profonde pouvant recevoir jusqu’à 30 navires de 100 000 t, sans oublier un important complexe hôtelier ! Reste à trouver les 30 milliards de dollars nécessaires à ce projet lancé en juillet 2014 par les chefs d’État des trois pays concernés. Un article du Monde Diplomatique s’achève ainsi : Imagine-t-on Sindbad le marin débarquant en jet privé pour siroter un cocktail sur la terrasse de son loft avec vue panoramique sur la barrière de corail, la raffinerie et les supertankers ?
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LAMU PRATIQUE LANGUES Le swahili, mais la plupart des locaux impliqués dans le tourisme parlent anglais.
ÉCONOMIE Lamu vit essentiellement de la pêche ainsi que du tourisme, en baisse ces dernières années suite aux attaques d’islamistes shebab infiltrés dans la région depuis la Somalie voisine. Du bois de palétuvier, provenant des mangroves voisines, est aussi exporté vers les pays du golfe Persique, pour les échafaudages.
MOUILLAGE FORMALITÉS Lamu est un port d’entrée.
MÉTÉO Elle est dictée par le régime des moussons : mousson de NE de mi-octobre à mars et mousson de SW de mai à septembre. Avril à juin est la grande saison des pluies, la petite se situe en octobre/novembre. En juillet et août, la mousson de SW amène des vents très forts et lève une mer difficile.
Le plus sympathique se situe devant le village de Shela, en face de l’hôtel Peponi, au niveau de la grande mosquée au minaret en pain de sucre. Superbes plages à portée de main. Lamu elle-même n’a pas de plage et son port actif n’est pas gage de tranquillité. Pour s’y rendre, à 3 km de Shela, prendre l’annexe, marcher à pied ou héler un dhow.
GUIDES NAUTIQUES East Africa Pilot et Indian Ocean Cruising Guide, publiés par Imray.
Lamu
APPROVISIONNEMENT Provisions de base à Lamu et beau marché pour les fruits et légumes.
DEVISE Le shilling kenyan, divisé en 100 cents.
S’Y RENDRE Plusieurs vols par jour depuis Nairobi, l’aéroport se situe sur l’île voisine de Manda. S’y rendre par la route est déconseillé actuellement.
F
À NE PAS RATER • Flâner dans les ruelles de Lamu, admirer les superbes demeures swahilies, profiter des plages de Shela, déguster homards ou langoustes dans l’un des restaurants. • Prendre un dhow pour aller visiter les ruines de Takwa sur l’île voisine de Manda ou rejoindre une plage que vous aurez pour vous seuls. • Admirer la construction de boutres traditionnels dans l’un des petits chantiers de Matondoni. • Se balader dans les dunes bordant l’immense plage au sud de l’île. • Faire le tour des boutiques qui proposent de beaux objets en soapstone, la spécialité de Lamu, et enfin, ne pas oublier le musée sur le front de mer.
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Al Mukalla Au pays des Mille et une nuits Mais comment a-t-on pu établir une ville ici, sous la menace constante d’énormes blocs de roches prêts à dévaler la montagne ? L’officier de l’immigration en conviendra, de temps à autre un rocher écrase une maison, inch Allah !
Cnide
La Turquie
UN MOUILLAGE DANS UN PORT ROMAIN L’antique Knidos fut fondée par les Doriens au VIIe siècle av. J.-C. juste sous le cap Krio. Décrite par Strabon, avec ses deux ports offrant un abri quel que soit le vent, elle occupe une position stratégique, permettant aux trirèmes d’attendre une accalmie pour passer ce cap toujours très ventilé. La ville prospère tire parti du trafic maritime passant à proximité, qui s’étend jusqu’à l’Égypte. Cnide est alors renommée pour sa statue d’Aphrodite et son savant, Eudoxos.
UNE APHRODITE « SEXY » ET UN ASTRONOME La statue d’Aphrodite était une œuvre de Praxitèle, qui en avait exécuté deux exemplaires, l’un vêtu, l’autre non. Cnide acheta judicieusement le second. La statue était l’une des premières à représenter une femme nue, seules les statues masculines l’étaient jusqu'alors. Cette Aphrodite « sexy » était censée porter bonheur aux marins – elle a certainement à l’époque attiré nombre d’entre eux ! On raconte qu’un admirateur, amoureux de la statue, s’était glissé dans le temple et l’avait passionnément embrassée sur la cuisse, à la suite de quoi la statue aurait porté une tache sombre indélébile à cet endroit. Les mauvaises langues ajoutent que le temple ayant une porte dérobée à l’arrière, certains pouvaient admirer le postérieur bien tourné d’Aphrodite en toute discrétion… Quant à Eudoxos de Cnide, cet astronome et mathématicien est considéré comme l’un des fondateurs de la géométrie grecque. Il a construit un observatoire à Cnide vers la fin de sa vie pour observer et tracer la carte du ciel. L’architecte Sostrate, le concepteur
du phare d’Alexandrie, l’une des sept merveilles du monde, était également originaire de la ville. Enfin, Galien rapporte qu’au Ve siècle av. J.-C, il existait trois écoles médicales : celles de Kos, de Cnide et d’Italie. On n’est pas loin du tout de Kos et de son célèbre médecin, Hippocrate.
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Au cours de sept années passées à sillonner toutes les mers du globe, l’auteur de ce livre a pu profiter de centaines d’escales, aux quatre coins du monde. Dans ce guide très illustré, il a choisi de présenter celles qui l’ont le plus marqué. Escales classiques ou îles méconnues, côtes sauvages ou ports du bout du monde… les idées de destinations ne manquent pas ! Elles feront autant rêver les plaisanciers qui aspirent à un long voyage que les vacanciers qui pourraient choisir, au prix de quelques heures d’avion, de gagner l’un de ces lieux magiques pour s’offrir une inoubliable aventure marine.
Pour chaque escale, le lecteur trouvera des informations touristiques et historiques, ainsi que tous les renseignements de navigation indispensables.
L’auteur Marc Labaume a pratiqué dès son plus jeune âge la navigation le long des côtes françaises, anglaises, irlandaises et espagnoles. Très vite, l’envie lui est venue d’élargir ses horizons. Pour son travail au sein de grands groupes, il parcourt la planète. Puis, contaminé par des lectures allant de Vito Dumas à Moitessier, il se lance : ce sera un tour du monde sur un catamaran... et en famille ! Une aventure bien peu commune à l’époque.
MDS : VA10185
5 9 € TT C
Il n’a jamais cessé de voyager depuis. Il est également le traducteur français des guides Imray.