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Publi-éditorial Atelier Passe-Partout (B

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QUAND ARTISANAT RIME AVEC MAESTRIA

L'AMOUR DU BOIS, DES ANTIQUITÉS, DES MEUBLES ET DE LA FABRICATION D'INSTRUMENTS MÈNE AU MONDE DU PARQUET

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Beaucoup de choses sont aujourd’hui devenues monnaie courante dans le monde du parquet. Combien de fois ne parle-t-on pas de parquet prêt à poser, préfini, à pose flottante, découpé au laser, équipé d’un système d’encliquetage, etc.? Cela illustre combien l'industrie des revêtements de sol est devenue un milieu plus commercial, mais tout le monde n'y adhère pas. Comme Filip Redant. Il ne jure que par l'artisanat traditionnel, seul le bois massif – et donc l'artisanat – étant suffisamment qualitatif. Dans ce cercle toujours plus restreint, Filip Redant, qui s'est surtout fait connaître par ses sols en marqueterie uniques et souvent de conception propre, constitue l'un des derniers rocs dans une mer de boue.

Depuis 1988, il œuvre comme parqueteur, assisté de son épouse sur chantier. Il pose uniquement du parquet massif dans les règles de l'art séculaires et se démarque par une maîtrise rarement vue d'une discipline très spéciale de la pose de parquet: la marqueterie. Par le biais de son entreprise, l'Atelier Passe Partout (www.atelierpassepartout. be) à Malines, il exerce ses activités tant en Belgique qu'à l'étranger et a également acquis une renommée en dehors des frontières nationales. Ce qui lui a même permis en 2019 de décrocher le ‘Wood Floor of the Year Award’, une récompense décernée par la NWFA, une association professionnelle du secteur du parquet.

Au début pourtant, notre homme ne semblait pas prédestiné à se retrouver dans le secteur du parquet. S’il avait peut-être un penchant pour le bois depuis le début, il a cependant d'abord pris une autre voie.

Filip Redant: "J'ai commencé comme restaurateur d'instruments de musique, après avoir appris à jouer du violon dès l'âge de huit ans, et cela a immédiatement fait le lien avec la marqueterie. J'ai également suivi une formation d'antiquaire et de restaurateur de meubles, et là aussi, la marqueterie constituait une discipline récurrente. Ajoutez à cela le fait que j'ai toujours été fasciné par l'interaction entre les différentes essences de bois avec leurs caractéristiques, leurs couleurs et leurs textures spécifiques, et toute explication supplémentaire devient superflue.

Activités diversifiées

"Mon travail peut être scindé en quatre volets. Il y a tout d'abord la pose de parquet neuf. Dans ce cas, il s’agit toujours de parquets massifs traditionnels. Viennent ensuite les travaux de restauration, avec la restauration de parquets existants. La restauration des parquets du Palais Royal en constitue un bel exemple. Le troisième volet concerne la pose de parquets authentiques du 18ème siècle, pour lesquels j’utilise du bois authentique provenant de démolitions, bref un exemple de construction circulaire avant la lettre. Enfin, venons-en à mon cheval de parade: les parquets exclusifs faits à la main, qui incluent également la marqueterie. Cette dernière activité représente un peu moins de 20% de mon chiffre d'affaires."

N'y a-t-il pas aussi un cinquième volet? "En fait, si. Par le biais d'une seconde petite entreprise (qui possède son propre site web: www.filipredant.com), je fabrique des objets de luxe spécifiques. Il s'agit notamment d’humidors ou boîtes à cigares et d’armoires entièrement faites à la main (armoires à whisky, coffrets de maquillage, etc.), auxquelles la marqueterie est également liée. Ce cinquième volet constitue en fait le fruit de ma recherche d'une méthode pour utiliser de façon maximale mes déchets de bois précieux. Au lieu de les jeter, j'ai commencé à fabriquer des objets avec ceux-ci comme loisir, et cela m’a passionné de plus en plus. Des excédents constituent donc la base de mes ‘boîtes et armoires’.

"Je fais cela depuis environ trois ans maintenant et j’aimerais développer un peu plus cette activité. Fin 2019, j’ai même ouvert une petite boutique à Anvers, mais malheureusement celle-ci a depuis lors été plus souvent fermée qu’ouverte. La faute au corona, comme vous le savez (rires)... Elle ne rapporte donc pas grand-chose pour l'instant, mais cela importe-t-il? Fabriquer de tels objets de luxe en bois est particulièrement agréable. J’aime faire cela, que je les vende ou non. Parfois, je peux passer un mois sur une petite armoire. C'est peut-être incroyablement cher et pas destiné à tout le monde, mais vu qu’il n'y a aucune pression commerciale, cela ne gâche pas mon plaisir de travailler et le terme ‘bois excédentaire’ appartient au passé."

La passion du bois

Ce qui caractérise surtout Filip Redant, c'est sa passion pour le bois. Et pas n'importe quel bois. Toute sa vie, il a collecté et acheté du bois extrêmement rare qu'il peut parfois laisser de côté des années avant de l'utiliser. "Ma formation de restaurateur d'instruments de musique et de meubles m'a permis d'acquérir de nombreuses connaissances sur les essences de bois rares et magnifiques. De nombreuses essences que j'achète sont donc en premier lieu destinées à la fabrication d'instruments. J'ai acheté du ‘beau bois’ toute ma vie et je peux maintenant puiser dans une collection de plus de 120 essences différentes. Lorsqu’ils contiennent des essences de bois spéciales, je rachète également d'anciens stocks de bois pour meubles, comme par exemple lors de la liquidation de l'ancien fabricant de meubles De Coene. Je le fais parce que certaines essences de bois ne sont plus disponibles aujourd'hui en raison de leur rareté. De nombreuses essences de bois sont protégées et inscrites sur la liste de la CITES, qui répertorie les espèces végétales et animales protégées. Ces essences de bois sont souvent vendues au kilo et sont très chères. Récemment, j'ai par exemple acheté une planche de palissandre de Rio, de 100 cm de long sur 10 cm de large pour une épaisseur de 20 mm, et en outre fissurée. Son prix: 295 euros. Vous comprendrez que j'essaie d'utiliser

ce bois de façon maximale, même s'il faut tenir compte du fait que le sciage et le ponçage entraînent une perte d’environ 30%. Parfois, des négoces de bois spécialisés à l'étranger me demandent même si je ne veux pas leur vendre tel ou tel bois, parce que j’en ai en stock et plus personne d'autre."

Le dernier des Mohicans?

Lorsque nous l’interrogeons sur l’avenir de ce métier, notre interlocuteur semble de plus en plus sceptique. Il ne voit clairement pas l'avenir en rose pour cet artisanat. Mais cela fait-il de lui le dernier des Mohicans?

"Je le crains sincèrement. Le parqueteur ordinaire pose de plus en plus de parquet multicouche, de revêtements de sol en PVC, de LVT, etc., et ces marchés sont totalement différents. Il s'agit désormais de poser des mètres en ligne droite et ce n'est pas pour moi, quel défi cela représente-t-il?

"Hélas, il n’existe pas vraiment de formation pour devenir parqueteur traditionnel. Pour ce métier, il faut être formé en entreprise, mais combien y a-t-il encore de vrais acteurs sur le marché du vrai parquet où l'on peut apprendre ce métier artisanal dans les moindres détails? La situation est triste, l’avenir est sombre. Quand on voit comment les grands acteurs sur le marché, comme les promoteurs immobiliers, achètent eux-mêmes du parquet puis le font ensuite installer par des poseurs à des prix de dumping... Nos parqueteurs doivent obtempérer, de telle sorte qu’ils se livrent une concurrence à mort et ne gagnent pratiquement rien. Honnêtement, si je devais commencer comme parqueteur de nos jours, je ne sais pas comment je ferais, d'autant plus que la pose de parquet traditionnel requiert à la fois beaucoup de travail et un gros investissement en machines."

Le nombre d’or

La pièce avec laquelle Filip Redant a été le tout premier Européen à remporter le prix ‘Wood Floor of the Year’ illustre parfaitement sa vision de la marqueterie. La marqueterie est une affaire de précision et de découpe très exacte, comme l’illustre jusque dans les moindres détails le concept récompensé.

Pour le projet soumis, Filip a utilisé pas moins de 22 essences de bois exclusives différentes et a intégré des bandes de laiton dans un parquet d'à peine 240 sur 240 cm. Il a conçu le motif lui-même et l'a réalisé entièrement à la main. Sans le moindre recours au travail au laser ou à la machine CNC. "Il s’agit d’un motif complexe en forme d'étoile, avec des effets 3D sur les bords. D’un point de vue technique, l'ensemble est parfaitement équilibré et remplit pleinement les conditions du nombre d'or." Le nombre d’or? "Le nombre d’or n'est pas seulement un terme issu, disons, de l'art et de l'architecture, on le retrouve aussi partout dans la nature. Même dans les spirales de la coquille que l’escargot porte sur son dos."

"Pour dessiner quelque chose d’harmonieux, il faut que cela corresponde toujours au nombre d'or. Il suffit de jeter un œil aux constructions anciennes, c'est-à-dire du 18ème siècle ou encore plus anciennes. Il est ici rare de devoir recourir à des ‘astuces’ lors de la pose du parquet, car les proportions sont toujours parfaites. Contrairement à de nombreuses nouvelles constructions, mais c’est un autre débat..."

Précision

Le fait que vous vous en teniez aussi étroitement au nombre d’or est lié à une caractéristique que d'autres utilisent pour vous cataloguer: Filip Redant est obsédé par la précision. "Mon épouse trouve parfois que j'ai des tendances légèrement autistes, mais la précision est tout simplement essentielle, car la qualité de votre marqueterie en dépend", réagit-il en acquiesçant. "C'est simple: je travaille exclusivement à la main. J’aspire à fournir un produit parfaitement harmonieux, jusque dans les moindres détails, sans qu’il y ait deux finitions identiques. Mettre l'accent sur la précision constitue l'une des principales motivations dans mon travail: même après toutes ces années, j’aspire encore à réaliser chaque nouveau projet mieux que le précédent. N'est-il pas agréable de pouvoir encore dire cela en tant qu'artisan?"

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