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Dossier Bois 3D au mur
LE RENOUVEAU DU RELIEF
MÊME L'IMPRESSION DE BOIS EN 3D NE RELÈVE PLUS DE LA SCIENCE-FICTION
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Bart Van Herreweghe (Product-Proof - B)
“Le relief de plus en plus populaire en bois brûlé aussi”
Bart Van Herreweghe est à la tête de l’entreprise Product-Proof, que nous mettons à l’honneur ailleurs dans ce magazine. Avec son bois brûlé Shou Sugi Ban et sa gamme Euro Sugi dont l’arrivée est prévue pour bientôt, l’entreprise s’emploie à répondre au mieux à la demande de bois brûlé pour l’ensemble des applications intérieures et extérieures. L'homme note en prime une autre tendance qui se démarque : l’usage du bois brûlé comme revêtement mural 3D.
“La carbonisation donne elle-même déjà un effet 3D”, avance Van Herreweghe, “et les gens l’adoptent maintenant à l’intérieur. Quand on brûle le bois, on obtient toujours un relief plus ou moins marqué. Une couche ‘charbonnée’ se forme en surface, sur laquelle on ajoute une finition pour éviter que de la matière noire se détache.”
“La nature du relief dépend principalement du type de bois. Les essences comme le douglas ou le mélèze, par exemple, on peut rapidement leur donner un relief en les brossant après le brûlage. D’autres essences, comme le très populaire Ayous Thermowood, restent beaucoup plus lisses après le brossage, ce qui ne veut pas dire totalement sans relief. En passant la main dessus, on le sent clairement, et cela répond au besoin actuel de ‘tactilité’ des matériaux.”
Deux aspects importants
“Il est important de retenir qu’il y a deux aspects dans le bois brûlé. D’un côté, vous avez l’effet brûlé naturel noir et, de l’autre, le produit brossé dans toutes les variantes possibles, qui peuvent être colorées. Les possibilités sont infinies et ça, c’est un facteur qui plaît.”
‘La preuve du pudding, c'est qu'on le mange’, comme dit l’adage. Van Herreweghe se propose donc d'illustrer ses propos à travers quelques projets récents. Notamment un projet effectué par un architecte renommé à Deurle – l’exemple parfait d’un brossage lisse.
Segment haut de gamme principalement
“Ce projet illustre à la perfection l’utilisation de bois brûlé comme revêtement mural 3D, une tendance qui touche, comme on le voit ici, principalement le segment intermédiaire et haut de gamme du marché. Plus spécifiquement, cet architecte, Benoit Viaene, a utilisé de l’Ayous Thermowood, lavé et ciré, qu'il a posé comme habillage pour un coin salon avec bar et feu ouvert.”
“Pour un bel exemple de brossage avec plus de relief, voyez l’habillage réalisé pour un food truck. De Vitrinair (Gregg Van Malderen) a choisi, en concertation avec le maître d'ouvrage, de travailler avec du bois de mélèze brûlé puis brossé, et auquel on a ajouté un traitement hydrofuge. Et je terminerai par un projet d’AD Bouwteam pour la Chocolaterie Dossche à De Pinte. Ici, le choix s’est porté sur l’Accoya, pour l’intérieur et l’extérieur, avec une carbonisation médium et une finition au Rubio Monocoat Sealer 707 Mat Black.”
“Un gros projet se profile aussi potentiellement avec l’architecte japonais Terunobu Fujimori, qu'on peut un peu considérer comme le père du Yaki Sugi. Fujimori nous a contacté pour un premier projet en bois brûlé en Belgique, à La Hulpe, mais nous n’avons pas encore d’autres détails. Une chose est certaine, le projet impliquera notamment l’utilisation d’objets naturels en 3D.”
Comment Bart Van Herreweghe envisage-t-il l’évolution du marché de ce revêtement mural en 3D ? “Clairement, sa popularité va continuer à grimper, car il est parfaitement dans l’air du temps. Les gens aspirent à des objets uniques, originaux, les plus naturels possibles et le bois (brûlé) coche toutes ces cases. De notre côté, en tout cas, la demande continue à progresser et je pense que cela n’est pas près de s’arrêter.”
Les gens posent du bois au mur depuis la nuit des temps. Qui ne connaît pas les ‘lambris’ classiques qui ornaient principalement les murs chez nos grands-parents? Au cours des dernières décennies, la pose de bois au mur a certes décliné mais ces dernières années, par contre, l'utilisation de bois au mur est redevenue particulièrement branchée. Cela ne ressemble cependant en rien à ce que nous avons connu avant, car il s’agit désormais d'appliquer le bois sous toutes ses facettes, littéralement en trois dimensions.
Créer des accents spécifiques
Avec ces murs en 3D, les propriétaires expriment leur personnalité. Cette expression peut être considérée comme une extension de la pratique consistant à mettre littéralement en valeur un mur avec de la peinture, une pratique très populaire pendant un certain temps, notamment dans les chambres à coucher. L'objectif de cette intervention est évident: garder le côté apaisant de la majorité de la pièce, mais en créant des accents spécifiques. Cette fois, nous le faisons avec du bois, mais cela ne signifie pas qu’il s’agit du seul matériau pouvant être utilisé à cet effet. Le papier peint en 3D, par exemple, se porte tout aussi bien.
L'utilisation du bois dans les intérieurs n'est ni plus ni moins qu'une évolution normale à une époque où l'importance des éléments naturels ne cesse d’augmenter. Nous revenons à l’authentique, mais en même temps, nous voulons que cela reste aussi durable que possible. L'offre sur le marché est très vaste, allant littéralement du sur-mesure aux revêtements et panneaux muraux préfabriqués, pouvant être appliqués au mur sans l’endommager. Des solutions résistant à l’humidité sont même possibles, bien qu'il s'agisse plutôt de produire un effet 3D, sans pour autant créer un relief à proprement parler.
En ce qui concerne les types de bois, seules les préférences personnelles limitent l’offre. La plupart des essences de bois sont possibles, et l'on accorde ici de plus en plus d'attention au bois valorisé, traité ou non, revêtu d’une couche protectrice.
Impression de bois en 3D
Pour compléter le tout, il nous faut encore vous faire part d’un développement que nous avons découvert chez Material District aux Pays-Bas, une plateforme de mise en relation au niveau des matériaux innovants, destinée à tous les professionnels du bâtiment possibles. Cette plateforme mentionne qu'il est même possible aujourd'hui d'imprimer de tels éléments en bois... en 3D!
La start-up américaine Forust a mis au point une méthode d'impression 3D à base de sciure de bois, grâce à laquelle le look & feel du résultat final est identique à celui du matériau proprement dit. Cette méthode répond à la conscientisation écologique croissante et tend à un avenir plus vert, en optimisant le plus possible l’utilisation des matières premières.
Dans ce cas-ci, le processus est inversé par rapport au travail du bois traditionnel et l’on utilise les millions de tonnes de déchets de bois produits chaque année sous forme de sciure. Jusqu'à présent, ces déchets de bois étaient transformés, par exemple, en granulés, ou étaient tout simplement brûlés, entraînant l'émission de grandes quantités de CO2 dans l'atmosphère.
La start-up américaine Forust
Forust a mis au point une méthode permettant d’assembler la sciure et la lignine, un déchet de la production de papier, pour imprimer en 3D. Le bois est ainsi ‘rematérialisé’ de manière digitale, avec les nervures du bois naturel. Le produit fini ainsi obtenu pourra ensuite être poncé comme du bois véritable et présente une résistance comparable à celle du matériau naturel. Selon la start-up, cette technologie permet d'imprimer pratiquement toutes les essences de bois, ‘du frêne au zebrano et de l'ébène à l'acajou’, selon ses propres dires. Les éléments prenant forme couche par couche, sans nécessiter un support, il est possible de créer des produits complexes, voire impossibles à réaliser avec les méthodes de travail du bois traditionnelles. Enfin, elle affirme également que les objets pourront à nouveau être broyés après usage et réutilisés à l'infini.
Plus d’infos via www.forust.com.
Photo – Product-Proof
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Product-Proof bv
Dendermondsesteenweg 120 B-9260 Wichelen