UN TERROIR, DES HOMMES, UN LIEU / Les nouvelles ruralités, Calce (66)

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C A L C E L e s

N o u v e l l e s

R u r a l i t é s

U N T E R R O I R, D E S H O M M E S, U N L I E U

PROJET DE FIN D’ETUDES 2016

présenté par Florine Senouillet Domaine Arts et Architecture Sous la direction pédagogique de P. Perris





C A L C E L e s

N o u v e l l e s

R u r a l i t é s

U N T E R R O I R, D E S H O M M E S, U N L I E U

DIRECTEUR D’ETUDES : P. Perris MEMBRES DU JURY : T. Dalby J.M Fradkin M. Maraval. J.M Priam A. Rousseau

PROJET DE FIN D’ETUDES 2016

présenté par Florine Senouillet Domaine Arts et Architecture





SOMMAIRE

p. 3 p. 5 p. 7

p. 12

INTRODUCTION, Les Nouvelles ruralités CALCE, PRÉSENTATION ET CONTEXTE Une complémentarité ville - campagne Un caractère rural et insulaire Éléments identitaires à l’échelle de la commune Un terroir de qualité Un relief marqué Un village attrayant Éléments identitaires à l’échelle du village Une dynamique de village Les qualités de l’espace public en centre bourg Des typologies d’habitat distinctes

p. 21 p. 22 p. 24 p. 26

CONSTATS ET ENJEUX DE PROJET Le contexte Une expansion contrainte et limitée La salle polyvalente, une entité disjointe Une entrée de village problématique

p. 29 p. 29 p. 33 p. 34

STRATÉGIE DE PROJET (développé au S9) Choix de site Offrir une nouvelle image de l’entrée du village Relier en favorisant les modes doux Description du projet (S9)

p. 44 p. 46

LE VIN : UN TERROIR, DES HOMMES, UN LIEU – Projet de fin d’études Première approche et généralités La culture de la vigne La viticulture en Languedoc-Roussillon Le développement d’un tourisme de terroir L’évolution des comportements et de la consommation de vin Calce, une âme viticole Rencontre avec les vignerons de Calce et identification des besoins

p. 51

RÉFÉRENCES ARCHITECTURALES

p. 57 p. 59 p. 71 p. 73

DÉVELOPPEMENT DU PROJET Intensions Construire dans la pente : l’implantation sur les sols Approche spatiale et programmatique Concepts et matières

p. 77 p. 79 p. 81

CITATION REMERCIEMENTS BIBLIOGRAPHIE

p. 39

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INTRODUCTION

Les nouvelles ruralités Le monde rural aujourd’hui ne correspond plus à celui d’autrefois, lorsque le travail de la terre faisait vivre une grande majorité de la population qui habitait les campagnes. Avec l’augmentation de la productivité agricole, le développement de l’industrie ainsi que la meilleure qualité de vie offerte par les villes à cette époque, l’exode rural touche les campagnes jusqu’au milieu des années soixante-dix, avant que ces dernières ne redeviennent attractives à partir de la fin du siècle dernier. On peut aujourd’hui parler d’une «renaissance rurale» et constater un attrait résidentiel croissant pour les campagnes. L’usage de l’automobile, mais aussi des technologies modernes ont aboli les distances et facilité l’échange entre les hommes et les territoires, permettant ainsi de palier à l’enclavement rural. En effet, le numérique a par exemple bouleversé nos modes de vie mais aussi nos habitudes de consommation, de socialisation ou encore de travail. De ce fait, de nouveaux types d’habitants ou «néoruraux», aux catégories professionnelles majoritairement liées à la ville, sont venus s’installer dans les campagnes où les agriculteurs ne représentent aujourd’hui plus qu’une minorité de la population.

Le monde rural est bien évidemment aujourd’hui très apprécié pour la qualité et le cadre de vie qu’il offre à ses habitants. Grâce à un foncier plus abordable, le rêve de la maison individuelle avec jardin y est aussi plus facilement accessible, ce qui n’est pas sans générer des conséquences souvent néfastes. Parmi elles, on note la dépendance à la voiture avec l’augmentation des déplacements pendulaires entre le lieu de vie et de travail, mais aussi et surtout le problème du grignotage des sols. En effet, les maisons du centre bourg sont souvent délaissées au profit de nouvelles habitations pavillonnaires plus adaptées aux attentes et modes de vie modernes, mais qui s’avèrent souvent être déconnectées de leur contexte. Comment développer et étendre un village tout en préservant l’environnement et les terres agricoles ? Comment développer une architecture à la fois contemporaine et rurale, mais surtout porteuse de sens ? La question de la ruralité est donc aujourd’hui à l’ordre du jour, et s’avère être une réelle problématique actuelle pour les architectes.

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CALCE, PRÉSENTATION DU CONTEXTE

Une complémentarité ville - campagne

Nîmes

Montpellier Marseille

Ce projet de fin d’études est implanté sur la commune de Calce, un petit village de 220 habitants localisé dans le sud-ouest de la France en région Languedoc-Roussillon Midi-Pyrénées, et plus précisément dans le département des Pyrénées-Orientales (66).

CALCE Perpignan

gérone

Barcelone

Situé à seulement 15 kilomètres (ou 25 minutes) de Perpignan, ville préfecture du département, Calce est facilement accessible depuis l’Autoroute A9 qui relie Montpellier à l’Espagne, et aisément connecté aux grandes métropoles du bassin méditerranéen. De cette manière, si la commune profite d’une situation rurale, cette dernière qui est située au cœur d’un maillage métropolitain et plus particulièrement sous l’aire d’influence de Perpignan, profite aussi d’un dynamisme urbain en matière de transport (ferroviaire, routier, aérien), d’emploi, d’enseignement, de loisirs, de santé, etc.

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ESTAGEL carrière

CALCE

BAIXAS

Las Fonts

carrière

usine

1 KM

Panorama sur le village de Calce 6


Un caractère rural et insulaire - Éléments identitaires à l’échelle de la commune Vue sur le pic du Canigou

Vue sur les vignes et garrigue

calcaire et schiste

Commune de 2 377 hectares (soit 23,77 km²) située au sud-est de la chaîne des Corbières en contact avec la plaine du Roussillon, Calce est un petit village perdu sur les hauteurs de la vallée de l’Agly qui a conservé son caractère rural et paisible. Comme l’indique son nom, Calce se trouve en partie dans une zone calcaire. Le territoire est limité au nord par le cours de l’Agly. Desservi et traversé par la départementale 18, petite route sinueuse et vallonnée se faufilant à travers un paysage de vignes, de roche et de garrigue, il n’est pas négligeable de souligner qu’on ne vient pas à Calce par hasard… Le château de Las Fonts, ancienne bourgade du moyen âge aujourd’hui utilisé comme lieu de réceptions, est un élément identitaire important aux yeux des Calcetais. Depuis 2003, Calce accueil sur son territoire l’Usine d’Incinération d’Ordures Ménagères de l’écoparc catalan développé autour de l’agglomération de Perpignan et qui représente une source de revenu et d’emplois considérable pour la commune. Le paysage de Calce est aussi marqué par la présence de deux anciennes carrières.

Paysage vallonné 7


- Un terroir de qualité En plus de constituer un patrimoine historique et culturel important, l’agriculture, et plus particulièrement ici la viticulture, véritable «Poumon vert» de l’économie locale, assure un rôle important d’entretien du paysage et de sauvegarde des écosystèmes. On note aussi la présence d’une économie oléicole sur la commune, et cela plus particulièrement autour du château de Las Fonts. Calce se situe sur l’un des circuits de la route des vins du Languedoc (Route 1- Pays de l’Agly), et si l’on ne vient pas à Calce par hasard, c’est notamment pour venir y apprécier son vin dont la renommée et l’image d’excellence sont reconnues à l’échelle internationale. La commune, qui a émis le souhait d’encourager l’arrivée de nouveaux exploitants, comptabilise aujourd’hui sur son territoire, treize exploitations agricoles dont onze sont viticoles. Cinq d’entre elles sont des caves vigneronnes particulières (Matassa, Gauby, Padié, L’Horizon et Pithon) et une coopérative viticole (Château de Calce) est aussi implantée à l’entrée du village.

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ESTAGEL

CALCE

BAIXAS

Vignes Oliviers Divers Fruits à coques Estives landes Vergers

1 KM

09


CALCE

300 m

250 m

200 m

0

10

100


- Un relief marqué Avec une altitude minimum de 54 mètres et maximum de 330 mètres, la topographie modèle fortement le territoire. Le village de Calce a d’ailleurs été édifié sur un promontoire qui culmine à environ 230 mètres de haut. Si cette caractéristique peut-être parfois perçue comme une contrainte importante, le relief permet aussi de générer des vues sur le grand paysage. De cette manière il est possible d’apercevoir la mer depuis le village. Situé à proximité de la Méditerranée et des Pyrénées-Orientales, c’est au cœur de la nature et en même temps connectée aux grands centres urbains, que Calce profite d’une situation géographique remarquable.

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Un village attrayant - Éléments identitaires à l’échelle du village Située en entrée de village lorsque l’on arrive depuis Perpignan, la cave coopérative viticole aux allures de grands hangars se dresse le long de la voie. Un maillage épars constitué de quelques maisons vigneronnes et récentes compose aussi l’entrée de village. C’est après un grand virage en épingle que la départementale 18 nous conduit vers le centre bourg du village, passant à proximité de la mairie avant d’atteindre la place centrale, place forte sur laquelle donne l’église Saint-Paul datant du XIXe siècle ainsi que le Presbytère, petit bar/restaurant labélisé «bistrot de pays» et qui assure aussi les fonctions de commerce multiservice de proximité. Il s’agit d’une place minérale pratiquée par les piétons mais aussi empruntée par les voitures afin d’accéder aux petites ruelles situées au cœur du village. Un marché itinérant s’y installe tous les vendredi soir, et la place est aussi annuellement investie lors de la manifestation «les caves se rebiffent» organisée par le collectif des vignerons de Calce. Édifié sur les hauteurs du village, le château de Calce daterait au moins du XIIe siècle. Il s’agit en réalité d’une motte castrale composée d’un épais mur entourant les éléments de vie d’une petite communauté constituée du logis seigneurial, et de quelques maisons aujourd’hui habitées. Une petite placette intérieure y a été aménagée. Un peu plus au nord, se situe en contrebas du village un city stade ainsi qu’une aire de jeux pour les enfants. Ce site constitue aussi le point de départ de randonnées pédestres reliant Calce à Baixas et Notre-Dame de Pène. Localisé à la sortie du village, le cimetière est un peu excentré du bourg. On y accède par la route mais il est aussi possible d’emprunter un sentier via le promontoire des Aires. Enfin, une salle polyvalente ainsi que de nouveaux ateliers municipaux récemment réalisés prennent place au sud du promontoire. Ils sont desservis par la rue de la Fontane, une voie aujourd’hui crée spécifiquement pour relier ces derniers à l’entrée Est du village. 12

1 - Cave coopérative

2 - Mairie

3 - Place centrale et Prebytère

4 - Vieux château


5

4

3

2

6 1

7

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5 - city stade

6 - cimetière

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7 - salle polyvalente et ateliers municipaux 13


- Une dynamique de village La population de Calce est globalement en augmentation constante depuis 1975 du fait d’un solde migratoire et naturel positif. Avec approximativement trois naissances annuelles, la population calcetaise rajeunie fortement. Une diminution de la part des plus 75 ans reste néanmoins aujourd’hui à déplorer sur le village, une situation qui est liée à l’isolement de ce dernier ainsi qu’aux difficultés rencontrées visà-vis de l’accessibilité des séniors. Le monde associatif est assez développé pour un si petit village qui répertorie à ma connaissance cinq structures associatives. On distingue l’association Temps partagé, proposant du soutien scolaire mais qui est aussi l’investigatrice d’évemenents divers (vide grenier, fête de la musique, bourse aux livres, etc.) ; l’association Sant Pau de Calce qui s’occupe de la mémoire et du patrimoine de Calce ; l’association des Jardins collectifs agro-écologique ; l’Association communale de chasse, ainsi que l’association les caves se rebiffent qui, organisée par le collectif des vignerons de Calce, organise une manifestation oenotouristique d’envergure au mois de mai. À cette occasion, le village accueille chaque année 600 à 800 personnes le temps d’un week-end, d’après les propos recueillis par J.P Padié, vigneron. Fin septembre, la fête des vendanges est organisée par la municipalité afin de célébrer la fin de la récolte. Enfin, une artisan-céramiste vient aussi récemment de s’installer sur le village, proposant des ateliers ouverts au grand public. Quelques-unes de ses créations seraient aujourd’hui en vente au Presbytère.

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Appropriation des seuils

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- Les qualités de l’espace public en centre bourg

Placette et niveaux

L’appropriation de la rue par extension du logement sur l’espace public est fréquente à Calce, et génère de vraies qualités de vie. Les placettes et petites ruelles sont par exemple utilisées pour le stockage de bois, l’étendage de linge, etc., et de nombreux pots de fleurs et autres décorations investissent les devantures des maisons. On observe en effet chez de nombreux riverains, un réel intérêt pour la personnalisation des seuils des maisons, et la situation de pente génère souvent des spatialités très intéressantes. Pour autant, habiter le centre bourg engendre aussi des aspects négatifs. Parmi eux, on note la gestion difficile de la voiture et l’apparition de parking de type parfois «sauvages». Plusieurs petites «poches» de stationnements ont néanmoins été aménagées sur le village.

Maisons vigneronnes

Cave rdc - pierre, brique, bois, acier 17


BAIXAS ESTAGEL

BOURG CASTRAL MAISONS VIGNERONNES CONSTRUCTIONS CONTEMPORAINES

maisons bourg castral 18

maisons vigneronnes

constructions récentes


- Des typologies d’habitat distinctes On observe trois grandes typologies d’habitats sur le village qui sont chacune associées à des époques de l’histoire et des modes de vie spécifiques. À l’origine très denses, les maisons se sont progressivement diffusées de manière éparse sur le territoire. On distingue tout d’abord les maisons castrales qui se sont développées autour du château entre le XIIe et le XVIIIe siècle. Le tissu y est compact et les ruelles étroites. C’est le front bâti qui délimite l’espace public. Des problèmes liés au manque d’espace et de luminosité sont souvent évoqués par les habitants, tout comme le manque d’extérieur et peut-être aussi parfois, la forte proximité entre riverains. La densité y est de 60 logements à l’hectare. Tissu bâti dense - cohésion et proximité urbaine

Construites entre le XIIe et le XVIIIe siècle, les maisons vigneronnes ont ensuite été édifiées sur des parcelles de type lanière en périphérie du bourg castral. Elles sont constituées de maisons mitoyennes s’élevant généralement sur trois niveaux, le rez-de-chaussée étant utilisé jadis à des fins agricoles. D’un côté de la façade, la maison vigneronne dessine le front bâti de la rue et de l’autre, cette dernière profite généralement d’une petite cour privative et plus intime. La densité s’élève à 50 logements à l’hectare. Ces deux typologies d’habitats précédemment abordées génèrent un tissu cohérent et lisible qui participe à l’image traditionnelle du village.

Tissu bâti lache - déconnection urbaine

On distingue enfin les constructions récentes par leur contraste esthétique ainsi que par le tissu lâche que ces extensions fabriquent. En effet, les maisons sont souvent implantées au milieu de grandes parcelles et on note une faible densité de 10 à 15 logements à l’hectare. Si ces constructions sont souvent appréciées pour le confort moderne qu’elles procurent (jardin, garage, espace, luminosité, etc.), ces dernières sont aussi à l’origine, et cela au-delà d’un grignotage évident des sols, d’une perte de structure et de cohérence urbaine. Protégées derrière de grandes parcelles clôturées, on peut se demander si les maisons pavillonnaires ne favorisent-elles pas l’isolement voir peutêtre l’individualisme au sein du village, mettant en péril le lien social et les valeurs qu’il véhicule. 19


secteur des Amandiers ?

ZONE NATURELLE A PRESERVER

secteur des Aires sud ?

secteur de la Fontane ?

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CONSTATS ET ENJEUX DE PROJET

Le contexte La commune de Calce s’est lancée en 2010 dans la révision de son Plan d’Oc­cupation des Sols. Après avoir réhabilité dans un premier temps un certain nombre de maisons vacantes sur le village, la municipalité est aujourd’hui en réflexion quant à la création d’un nouveau secteur voué au développement de l’habitat. De cette manière, la commune souhaite conserver les mêmes secteurs ouverts à l’urbanisation que précédemment, soit 3,3 hectares en zone NA compre­nant le secteur de la Fontane, des Aires sud ainsi que des Amandiers. Il n’est pas négligeable de souligner que ce sont des surfaces conséquentes au vu de l’emprise existante du village.

- Quel site privilégier en vue d’une extension future de Calce, et cela dans le respect de l’existant et du paysage ? - Comment proposer un développement structuré mais aussi structurant à l’échelle du village ? - Pour quelle densité bâtie opter en vue d’un confort rationnel et une consommation responsable des sols ? - Comment offrir les qualités d’un habitat de centre bourg en même temps qu’un certain confort moderne aujourd’hui recherché ?

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Une expansion contrainte et limitée Construite sur les hauteurs d’un promontoire, l’expansion du village s’avère relativement limitée du fait d’un certain nombre de contraintes.

ligne de crète

Rec de la Fonts

Parmi elles, on note en premier lieu les contraintes d’ordre physiques et naturelles liées par exemple au relief parfois très escarpé et cela particulièrement au nord du village.

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Bien que la plupart du temps asséché, le Rec de La Font constitue ensuite une limite sud, et il est important de préciser que l’écoulement et l’accumulation de l’eau peuvent être problématiques en période de fortes pluies.


ONTANE TRAM

à zone naturelle

La prise en compte de la Tramontane qui est un vent régional nordouest soufflant violemment une grande partie de l’année, est une contrainte importante à prendre en considération à Calce.

er erv prés

L’exploitation des terres aujourd’hui agricoles ou potentiellement cultivables représente ensuite un frein au développement du village. Comme nous l’avons déjà abordé plus haut, il est aujourd’hui important de préserver l’environnement en limitant le grignotage ainsi que l’imperméabilisation des sols. Enfin, les vues offertes depuis les chemins de randonnées sur le village ne sont pas à négliger. 23


La salle polyvalente, une entité disjoncte Situé au sud du village et plus précisément en contrebas du promontoire des Aires, le nouveau projet de la salle polyvalente et des ateliers municipaux constitue un équipement identitaire et fédérateur pour le village. Ces locaux constituent un lieu de rassemblement et de manifestations diverses, souvent utilisés par les associations. Une petite bibliothèque vient dernièrement d’intégrer le bâtiment.

1- Nouvelle rue de la Fontane

Relativement à l’écart du village entre autres pour des raisons pratiques et acoustiques, l’équipement souffre aujourd’hui de son isolement, un problème qui a été soulevé par les habitants et qui semblerait influer quelque peu sur la fréquentation de ce dernier. Par temps froid les soirs d’hiver, il m’a été rapporté que le trajet qui sépare l’équipement du village s’avère relativement long et insipide, ce qui incite souvent les riverains à utiliser leur voiture. Constituée d’un long mur de soutènement en béton qui s’étend sur l’ensemble de la voie, la nouvelle rue de la Fontane créee spécifiquement pour desservir le projet, s’interrompt aujourd’hui brutalement au niveau de la salle polyvalente.

2 - Mur de soutènement béton

Vue 3 - Interruption brutale de la route 24


1 3 2

: 12 MN : 3 MN

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Une entrée de village problématique Avec son imposante cave coopérative, son virage en épingle, et son relief écorché vif suite à la création récente de la route de la Fontane qui dessert le nouveau projet de salle polyvalent d’ateliers municipaux, l’image que véhicule l’entrée de Calce apparaît aujourd’hui problématique. Il est important d’ajouter à ce tableau déjà quelque peu disparate, la présence d’une maison pavillonnaire récente qui, sans aucune qualité architecturale et en l’absence de souci d’intégration dans le site, est venue s’implanter en haut du promontoire.

photo Google Maps 2010

photo Google Maps 2012

photo Google Maps 2015 26


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TRAMONTAGNE

PROmONTOIRE a prÉserver

hypothèse d’implantation Schéma d’implantation

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STRATÉGIE DE PROJET (développée au S9)

Choix du site

Caves vigneronnes

Mairie

Ce projet de fin d’études s’inscrit dans une réflexion longue développée en amont au cours du précédant semestre, et dont l’objectif fut dans un premier temps, de proposer une hypothèse pour l’extension de l’habitat sur village. C’est au vu de ces trois grands constats et enjeux abordés plus haut, que mon choix s’est porté sur l’ouverture à l’urbanisation d’une petite partie des Aires Sud, zone située en entrée de village et qui paraissait de plus, s’inscrire dans la continuité du développement récent. Ce site apparaît aujourd’hui problématique en même temps qu’il présente de vrais atouts. Au-delà d’une réelle complexité topographique, la pente offre le dégagement de vues agréables sur le paysage naturel et viticole environnant. Adossé au promontoire des aires et exposé plein sud, le site est de plus protégé de la Tramontane.

SITE Cave coopérative

Ateliers municipaux et salle polyvalente

Offrir une nouvelle image de l’entrée du village L’idée est de venir s’implanter en entrée de village dans le but de proposer une requalification de cette zone quelque peu dissonante aujourd’hui, et cela notamment depuis la création de la rue de la Fontane qui dessert les ateliers municipaux et la salle polyvalente.

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+20 +16 +13

+7

0

PARKING HAUT

PARCELLE PRIVEE

ZONE D’INTERVENTION

RUE DE LA FONTANE

PARCELLE PRIVEE

ANCIENNE ROUTE

PARCELLE PRIVEE

REC DE LA FONT

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CENTRE

1

4

3

MAIRIE

2

SALLE ET ATELIERS

schéma d’implantation et de cheminement

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Relier en favorisant les modes doux

Vue 1

L’intervention architecturale vise à faire le lien entre le centre bourg et la salle polyvalente afin d’adoucir la déconnexion de cette dernière avec le village. Pour cela, un cheminement piéton aujourd’hui partiellement existant et non accessible est aménagé afin de relier la mairie au nouvel équipement par l’intermédiaire du projet. Il permet aux habitants de se rendre plus rapidement à la salle, et cela de manière plus attrayante et agréable, en évitant de côtoyer les voitures via la route. De plus, ce dernier valorise le territoire par l’intermédiaire de vues sur le paysage alentour, et il n’est pas négligeable de préciser que l’on aperçoit la mer depuis ce point haut.

Vue 2

Vue 3

Vue 4 33


Description du projet Le projet se compose d’une partie bâtie haute installée sur le relief ainsi que d’une partie basse connectée à la route. Au centre, une venelle centrale piétonne dessert de part et d’autre les habitations. Afin de générer des vues sur le paysage tout en conservant l’intimité, les sols sont organisés en une succession de paliers qui accompagnent le relief et créent différents niveaux. Une attention particulière a été donnée aux seuils des maisons via un dispositif d’emmarchement et de jardinières qui se répètent. Un second passage permet d’accéder directement à la venelle par l’intermédiaire du jardin. L’espace public est structurant, délimité simultanément par le front bâti et par les murets de clôtures, offrant des percées ponctuelles sur le paysage. Il est possible de rendre indépendante la chambre arrière de plain-pied des maisons hautes ou bien l’étage des maisons basses afin d’apporter de la plasticité aux constructions.

CHEMIN HAUT

MAISONS HAUTES

Les arrières cour et/ou jardins nord participent au confort d’été. Des poches de stationnement prennent place aux deux extrémités du site, et les maisons en partie basse profitent de garages privatifs.

VENELLE CENTRALE

De part et d’autre du projet, un terrain de pétanque, des jeux pour enfants ainsi qu’un espace de belvédère ont été intégrés au programme. MAISONS BASSES

ROUTE DE LA FONTANE 34


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PROJET DE FIN D’’ETUDES -

« LE VIN : UN TERROIR, DES HOMMES, UN LIEU »

Olivier Pithon, vigneron à Calce

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« LE VIN : UN TERROIR, DES HOMMES, UN LIEU »

Première approche et généralités

- La viticulture en Languedoc-Roussillon

- La culture de la vigne

Avec environ 245 000 hectares de vignes s’étirant le long de la Méditerranée depuis les contreforts des Cévennes jusqu’au pied des Pyrénées, le vignoble du Languedoc-Roussillon est l’un des plus grands de France. Cette vaste région constitue une mosaïque d’appellations, de terroirs, de climats, de sols, de cépages et de productions.

La vigne fait partie des plantes les plus anciennes sur terre. En effet, des fossiles de vignes auraient été découverts dans plusieurs régions du monde et ces derniers attesteraient d’une existence antérieure à celle de l’homme. Faisant partie de la famille des ampélidacées ou plantes grimpantes, la vigne est à l’état sauvage, une liane à croissance rapide. Domestiquée dès l’antiquité, on la retrouve aujourd’hui dans le monde entier et son histoire est étroitement liée à celle des civilisations humaines. C’est à l’origine dans le sud de la France que la culture de la vigne conquiert le pays, s’épanouissant pleinement autour du bassin méditerranéen. Une nouvelle géographie viticole se dessine au moyen âge, notamment grâce au christianisme qui favorise l’extension de la vigne par la création d’importants domaines viticoles qui sont rattachés aux abbayes et cultivés par les moines. Dès la fin du XVIIe siècle, la généralisation du bouchon et de la bouteille facilite la conservation et les exportations. L’avènement du chemin de fer favorise l’essor du commerce. Les progrès agronomiques et œnologiques se diffusent massivement dans la culture de la vigne et dans l’élaboration du vin, faisant de l’économie vitivinicole française, une véritable référence mondiale. Un certain nombre d’appellations sont mises en place afin de garantir la qualité et de protéger la typicité, le terroir dans lequel la vigne pousse, ainsi que le savoir-faire des producteurs. Sur la base d’un cahier des charges spécifique à chacune d’elles, on distingue les Appellations d’Origine Contrôlée (AOC), les Appellations d’Origines Protégées (AOP), les Indications Géographiques Protégées (IGP), les vins de pays et les vins de table ; leur diversité étant le reflet de la variété du vignoble national. Il faut attendre 2012 pour qu’un règlement européen définisse les procédés de vinification utilisables en agriculture biologique et permettant d’obtenir du vin biologique.

La région se caractérise aussi par sa viticulture biologique puisqu’en 2014, son vignoble bio représentait le tiers du vignoble biologique Français, la positionnant alors en tête du classement. Avec près de 21 000 hectares, environ 10 % des cultures de la région sont aujourd’hui passées en bio (certifiés AB ou en conversion). Si les surfaces en mode de conversion continuent de progresser mais à un rythme plus modéré aujourd’hui, la viticulture bio en Languedoc-Roussillon a connu une progression régulière entre 2002 et 2007 puis exceptionnelle entre 2008 et 2012, période durant laquelle les surfaces en conversions dépassaient chaque année les surfaces certifiées en bio. Deux facteurs seraient à l’origine de cette fulgurante progression. On note tout d’abord le climat sec typiquement méditerranéen et la grande variété géologique des sols qui, bien drainés (terrasses de cailloux roulés, grès et marnes, calcaires et schistes, poudingues, sols sableux, etc.) assurent une excellente protection contre les maladies de la vigne. Le facteur humain fut aussi décisif dans une région où la quantité prima longtemps sur la qualité. Quoi de mieux que le bio pour développer une nouvelle image et une manière de produire plus respectueuse de l’environnement ? « Le bio était pour moi une évidence, une marque de respect, une exigence qualitative, un choix de vie » Olivier Pithon, vigneron à Calce. « Notre travail consiste à respecter l’environnement, à prendre la nature comme alliée » Gauby, vigneron à Calce. 39


Bodega Bell-Lloc, Espagne - RCR

Viavino, Saint-Christol (34) - P. Madec

Patrimonio, Corse - G. Perraudin

Domaine Riberach, Belesta (66) 40


- Le développement d’un tourisme de terroir En même temps que de nouveaux profils d’habitants et de nouveaux modes de vie émergent dans les territoires ruraux, une économie nouvelle liée au développement d’un tourisme plus local apparaît. En effet, l’intérêt pour le terroir et les savoir-faire, et cela en particulier concernant le patrimoine viticole et les vignobles, ne cesse d’augmenter depuis ces dernières années. On parle aujourd’hui «d’oenotoursime». L’architecture constitue un véritable lien entre le vin et le consommateur. De ce fait, certains vignobles n’ont pas hésité à faire parfois appel à de grands noms de l’architecture pour développer leur image d’exception. On note par exemple parmi tant d’autres, la bodega BellLloc conçue par le bureau d’architecture RCR au nord de l’Espagne, ou encore l’intervention des architectes Herzog et de Meuron pour le domaine Dominos situé dans la Napa Valley en Californie. De nouveaux lieux de rencontre et de partage autour de l’expérience du vin ont aussi vu le jour. Parmi de nombreuses références, on peut citer quelques exemples tels que le pôle oeunotouristique Viavino réalisé par l’atelier Philippe Madec à Saint Christol, ou encore le musée du vin conçu par Gilles Peraudin à Patrimonio en Corse. Dans le petit village de Montner (66), la municipalité travaille actuellement sur la construction d’un projet alliant espace de vente/dégustation et mise en commun de matériel agricole et viticole à destination des vignerons du village. Le Domaine Riberach à Belesta (66) est un bel exemple de réhabilitation du patrimoine architectural viticole. Il s’agit d’une ancienne cave coopérative qui a été transformé en hôtel, spa, restaurant étoilé et caveau de vente.

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image extraite du film La Guerre des boutons, rĂŠalisĂŠ par Yves Robert en 1962

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- L’évolution des comportements et de la consommation de vin Tout au long du XIXe siècle et pendant la première moitié du XXe, la viticulture française subie un certain nombre de crises qui font chuter la consommation individuelle de vin. Toutefois, le vin est à l’époque un produit de consommation quotidien que l’on boit depuis son plus jeune âge. Il est produit en grande quantité ainsi qu’à bas prix, et le regroupement sous forme de cave coopérative permet de produire d’importants volumes pour répondre à la demande. La seconde moitié du siècle dernier est ensuite marquée par une baisse régulière de cette consommation. Il se développe alors une mauvaise image du vin, notamment en termes de conséquences sociales. L’État s’attaque notamment à l’alcoolisme infantile qui sévit dans les foyers et décide d’éradiquer la présence de l’alcool à l’école ! Dès la fin du XXe siècle, le comportement des consommateurs change et ces derniers se mettent désormais à boire pour le plaisir. En 2004, on ne boit plus que 55 litres de vin par habitant et par an contre 135 litres en 1960. De ce fait, le marché et la production évoluent, remplaçant une production quantitative par une production plus qualitative. La consommation de vin devient culturelle, et l’on partage aujourd’hui une bonne bouteille comme on partage un bon repas. Les bars à vin se multiplient, le vin au verre devient un apéritif à la mode et les cours d’œnologie se développent comme jamais.

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Calce, une âme viticole Le vin ne serait rien sans les acteurs principaux qui sont les viticulteurs, les vignerons mais aussi les négociants et les saisonniers ; tous ces métiers étant des métiers de tradition et le plus souvent de transmission. Il est important de préciser que les vignerons prennent en charge la totalité du processus de production du vin, de la culture de la vigne à la vinification en passant par la récolte. Historiquement à Calce, et cela d’après les propos d’Olivier Pithon qui est vigneron sur le village, les anciens étaient des paysans polyvalents, élevant quelques chèvres et cultivant un peu de vigne. Les petites caves particulières étaient alors installées dans les rez-de-chaussée des maisons du village et chacun produisait une petite quantité de vin. Avec l’arrivée de la cave coopérative et l’ambition de mutualiser les efforts et la production, les agriculteurs se sont uniquement spécialisés dans la culture de la vigne. Il faut attendre les années 1990 avec l’arrivée de Gauby, domaine investi dans la qualité du raisin et du vin biologique, pour réintroduire les caves particulières sur le village, et les années 2000 pour que d’autres jeunes vignerons suivent le même chemin. Calce compte aujourd’hui une cave coopérative et onze exploitations viticoles dont cinq caves vigneronnes particulières toutes en culture biologique ou biodynamique. Plus que trois d’entre elles sont aujourd’hui installées au cœur du village.

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Olivier Pithon, http://www.olivierpithon.com

Intérieur de la cave de J.P Padié

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Rencontre avec les vignerons de Calce et identification des besoins Auparavant installé au cœur du village, Olivier Pithon a récemment fait construire un lieu de production excentré du village. Si le vigneron m’explique lors de notre entretien, avoir toujours eu le rêve de construire une cave sur mesure, le manque d’espace de production et de stockage ainsi que les problèmes de cohabitation avec les riverains l’ont aussi incité à prendre une telle initiative. Bien que son outil de travail soit aujourd’hui optimum, l’agriculteur précise tout de même que malgré des aides européennes, la construction d’un tel bâtiment agricole représente un investissement considérable. Une salle de dégustation a été intégrée au projet afin d’accueillir les visiteurs mais également des professionnels, Olivier Pithon étant aujourd’hui parallèlement à son métier initial de vigneron, fortement développé dans la négoce de vin. Lors de mon investigation, j’ai également eu l’occasion d’interviewer Jean Philippe Padié, jeune vigneron qui est quant à lui installé au cœur du village, dans une cave située au rez-de-chaussée d’une maison vigneronne. Après m’avoir présenté les multiples petites granges et garages utilisés comme entrepôts agricoles sur l’enceinte du village, ce dernier me confie souffrir d’un manque considérable de stockage. Une grande partie de sa production est destinée à l’export, mais le vigneron m’explique aussi faire de la vente sur le village, Calce accueillant des visiteurs toute l’année avec un pic de mai à octobre, ainsi qu’une très forte affluence lors des «Caves se rebiffent». D’après ses propos, Calce est réputé pour son vin et des personnes viennent même de loin pour cela. Un important manque de structure d’hébergement est néanmoins à déplorer, puisque seulement deux gîtes sont aujourd’hui répertoriés sur la commune.

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Domaine Pithon, cave neuve située à l’écart du village

Domaine Padié, cave située dans le village

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Si comme Jean-Philippe Padié, ce sont les vignerons qui assurent la plupart du temps l’accueil et proposent des dégustations au sein de leurs caves respectives, leur métier les oblige souvent à être à l’extérieur, c’est-à-dire dans les vignes mais aussi parfois en déplacement et cela notamment sur les salons. Par contrainte de travail et d’indisponibilité, j’ai en effet constaté lors de mes visites à Calce que les portes des caves étaient souvent closes, un écriteau proposant aux visiteurs de prendre un rendez-vous téléphonique. Bien que le Presbytère, pôle multiservice, assure entre autres lorsqu’il est ouvert, la vente de vin, ce dernier ne semble pas constituer une vitrine suffisante sur le village. Puis, lorsque vient la saison des vendanges qui se font manuellement d’août à octobre, Jean Philippe Padié m’explique être confronté au manque d’hébergement et de sanitaires à destination des saisonniers. Les travailleurs qui ne sont pas tous du village ou des environs, sont alors logés avec les moyens du bord, une situation qui positionne néanmoins les vignerons à la limite de la légalité par rapport à la réglementation actuelle. Par manque d’espace et en l’absence de structure appropriée, les vendangeurs se regroupent aussi devant les caves après leur journée de travail. Assis par terre et à la vue de tous, cela fait un peu désordre d’après Jean Philippe Padié, et la cohabitation avec les habitants est parfois difficile. Comme lui, les vignerons accueillent aussi régulièrement quelques stagiaires tout au long de l’année sur le village.

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Saisonniers fĂŞtant la fin de la journĂŠe de travail

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REFERENCES

Bergmeisterwolf Archiekten - villa P, Italie 51


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Herzog et De Meuron, Chai Dominus, Napa Valley, Californie

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Nadau-Lavergne architectes, Château Barde-Haut, Saint-Christophe-des-Bardes (33)

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Intentions Localisé à l’entrée de Calce, à là la fois proche et suffisamment à l’écart du cœur du village, le site développé lors du semestre précédant s’avérait une fois de plus pertinent, et cela notamment dans le cadre d’un programme polyvalent destiné au stockage agricole, à l’accueil de publics extérieurs et à la promotion du terroir. Bien que remanié, c’est donc dans la continuité de la réflexion élaborée au cours du semestre dernier que j’ai choisi de m’implanter, en utilisant une partie de l’hypothèse de développement de l’habitat à Calce développé antérieurement comme contexte initial à ce projet de fin d’études. L’intention était de proposer la création d’un équipement polyvalent de type « maison de pays » afin de soutenir, développer et promouvoir principalement l’économie viticole de qualité mais aussi oléicole et artisanale présentes mais peu valorisées aujourd’hui sur Calce. Au travers de ce programme mixte alliant habitat, tourisme et production, je souhaitais ensuite essayer de favoriser les liens entre les hommes en offrant un lieu de rassemblement et de partage agréable et convivial ouvert sur le paysage, comme cela manque à mes yeux aujourd’hui sur Calce. L’ensemble du travail vise donc dans sa globalité, à proposer une extension structurée et structurante pour le village, mais surtout porteuse de sens dans la forme urbaine et dans les qualités et la diversité des usages qu’il fabrique. Bien qu’une fois encore, la topographie allait s’avérer être une vraie source de contrainte et de réflexion vis-à-vis de l’imbrication du programme, mais surtout de l’accessibilité PMR, l’idée de déguster une bonne bouteille face au paysage, à l’ombre d’une tonnelle et à l’abri du vent, m’inspirait beaucoup.

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MUR SOUTENEMENT RESTANQUES

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ROCHE

axonométrie schématique de site 58


Construire dans la pente : l’implantation sur les sols Exposé plein sud, le site se caractérise par une topographie conséquente ainsi que par la présence de murs de restanques, petits murets de pierres qui soutiennent les terres et qui sont souvent utilisés pour créer des terrasses agricoles. De manière parallèle aux lignes de courbes, ils soulignent et rythment horizontalement le paysage. Le site profite d’une bonne visibilité depuis l’entrée du village, et le relief permet le dégagement de vues sur le paysage alentour composé de garrigue et de vignes. On note néanmoins le fort impacte visuel de la maison qui surplombe le site.

coupe 1

coupe 2 59


PARKINGS

SALLE POL. ET ATELIERS

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VILLAGE PAR CHEMIN PIETON

VILLAGE PAR ROUTE

schémas de terrassement et de cheminement 60


Le site est modelé en une succession de plateaux qui accompagnent le relief naturel et qui permettront ensuite d’imbriquer les bâtiments dans la pente. La route d’Estagel et la rue de la Fontane desservent le site par sa partie basse. Une venelle piétonne reliant la mairie à la salle polyvalente par l’intermédiaire du projet est aménagée, desservant le site de manière centrale avant de venir se greffer au mur de soutènement existant. Il est important de préciser que cette dernière constitue une rampe accessible aux personnes à mobilité réduite. Des poches de stationnement prennent place le long de la voie, et les maisons en partie basse profitent de garages privatifs.

coupe 1

coupe 2 61


1

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Schémas d’implantation 62


La partie ouest du site est destinée à la création de cinq maisons individuelles. On distingue les maisons hautes des maisons basses. La venelle, qui profite ponctuellement de vues dégagées sur le paysage, est délimitée par l’alternance de fronts bâtis et de murets qui dessinent simultanément l’espace public. Afin de limiter le grignotage des sols et d’injecter à l’image du village, davantage de vie dans les rapports au voisinage et à l’espace public ; les maisons sont implantées de manière relativement dense, favorisant la proximité tout en préservant néanmoins l’intimité, des espaces extérieurs privatifs ainsi que des percées sur le paysage.

coupe 1

coupe 2 63


PLACETTE 1

JARDIN AMPELOGRAPHIQUE

Schémas d’implantation 64


D’un côté, l’équipement vient s’implanter dans la continuité urbaine du village et de l’autre, dans celle des habitations. Ancré dans la pente, le bâtiment se décline sur trois niveaux, chacun d’entre eux profitant d’un rapport bien spécifique aux espaces extérieurs et à la vue. Les gîtes prennent place dans la continuité des maisons hautes, et l’ensemble de ces interventions s’articulent autour de la venelle centrale qui s’élargie progressivement jusqu’à offrir une place publique panoramique et surélevée par rapport au niveau de la route. Calce bénéficiant d’un taux d’ensoleillement annuel conséquent (>2 500 heures/an), il était primordial de concevoir un projet largement ouvert sur des espaces extérieurs et sur le paysage remarquable, en prenant fortement les vues en considération dans l’implantation du bâti.

coupe 1 65


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Plan masse - 1/500 67


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Chemin haut

R+2 - Place

R+1 - Terrasse

RDC - Route d’Estagel

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R+2 - Boutique et dégustation 105 m²

Approche spatiale et programmatique R+1 - accueil des saisonniers + arrière boutique 205 m² + 70 m²

RDC - stockages vignerons + accès ascenseur 175 m²

L’idée est de créer un espace de promotion, c’est-à-dire de vente, de dégustation et de consommation sur place, mais aussi et surtout de concevoir un lieu de convivialité et de partage pouvant simultanément profiter aux visiteurs et aux habitants, mais aussi aux vignerons, saisonniers et stagiaires. En effet, au-delà de créer une vitrine qui est aujourd’hui relativement vacante sur le village, l’objectif est également de soutenir le travail des vignerons et particulièrement ceux implantés sur le village, en mettant à disposition des espaces de stockage agricoles et de rendez-vous professionnels, ainsi qu’un lieu destiné à l’accueil des saisonniers. Afin de développer l’offre de logement touristique sur le village et de répondre également au problème lié à l’hébergement des stagiaires et des saisonniers agricoles dans des conditions d’hygiène et de confort décent, des gîtes sont intégrés au programme, et cela dans la continuité des habitations développées antérieurement. Le relief est mis à profit pour dissocier les différents espaces et fonctions du programme parfois difficilement compatibles. Bien que l’ensemble soit cohérent et malléable, il semblait par exemple évident de dissocier les espaces associés à l’accueil du public, des espaces destinés aux vignerons pour le stockage agricole ou encore aux saisonniers pour leurs afterworks festifs. L’équipement se caractérise donc par un ensemble de volumes bâtis et d’espaces extérieurs imbriqués et superposés les uns aux autres. Il se décline plus précisément sur quatre principaux plateaux composés de bas en haut par la route, une terrasse intermédiaire, la place publique et le chemin haut qui connecte le centre du village par l’intermédiaire de la mairie. Un terrain de pétanque, un espace de pique-nique ainsi qu’un jardin ampélographique présentant les différents cépages cultivés à Calce, prennent place dans le projet. 71


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Concepts et matières La réponse proposée est une architecture ancrée dans la pente et ouverte sur le paysage. On peut ainsi décomposer l’intervention en trois volumes, les deux premiers étant pensés similairement comme des restanques habitées, et dont la forme étirée et les matériaux utilisés (pierre et béton) expriment la massivité et l’effacement dans le site. Assis sur son socle et profitant pleinement de la vue, le dernier volume vient chapoter l’ensemble. L’usage de l’acier exprime quant à lui l’idée de légèreté et l’utilisation du corten assure une esthétique rustique et « terreuse » au bâti. Tout en laissant passer la vue, l’utilisation d’une résille perforée est utilisée pour assurer le confort en été sur la terrasse extérieure, et permet aussi de générer des ambiances intérieures.

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CITATION

« Et puis, moment magique où les images reviennent, où les deux directions de pensée s’accordent parfaitement, s’emboîtent, se nourrissent, comme par enchantement. Moment d’euphorie, de facilité, comme si miraculeusement et inconsciemment la partie joyeuse et vivante qui donne son sens au projet avait guidé la partie laborieuse de mise au point. Née on ne sait où, ressentie quelque part, loin, en Afrique ou ailleurs, dans les livres de poésie, les films, dans des fumées de bars, compartiments de trains, halls d’aérogares, une image, une idée tenace, que l’on attend, que l’on recueille délicatement, que l’on protège, préserve, oublie, retrouve. Elle reste là tout au long du projet et finit par s’imposer comme indispensable. L’architecture sera directe, utile, précise, économe, libre, gaie, poétique et cosmopolite. Il fera beau demain. »

LACATON Anne et VASSAL Jean-Philippe

LACATON Anne et VASSAL Jean-Philippe, Il fera beau demain, Institut français d’architecture, 1995.

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REMERCIEMENTS

Je souhaite profiter de ce rapport pour remercier tout d’abord Pascal Perris, architecte et directeur d’études pour son encadrement pédagogique au cours de ce dernier semestre, ainsi que toutes les personnes qui ont contribué de près ou de loin à l’élaboration de ce projet de fin d’études. Je pense particulièrement à Jean-Philippe Padié et à Olivier Pithon, tous deux vignerons sur Calce, à qui j’adresse mes sincères remerciements pour avoir pris le temps de répondre à mes questions et pour m’avoir permis de découvrir un peu de leur beau métier. Je remercie également Luc Richard, architecte et propriétaire du domaine Riberach à Belesta (66) ainsi que son directeur, Özgür Karakayan pour la visite chaleureuse et privilégiée du domaine qui nous a été faite. Je destine ensuite mes sincères remerciements à Jean-Paul Laurent, enseignant à l’ENSAM pour son aide généreuse, ainsi qu’à tous les enseignants investis et passionnés que j’ai pu rencontrer tout au long de mon cursus et qui m’ont appris à regarder et à penser l’architecture. Un grand merci à l’ATM de l’ENSAM pour leur sympathie et leur dévouement. Je salue mes camarades d’école sans qui ces années n’auraient pas eu la même saveur, et j’adresse enfin une pensée profonde à ma famille pour leur aide, leur soutien et leurs encouragements précieux tout au long de mes études.

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BIBLIOGRAPHIE

Centre d’études sur les réseaux, les transports, l’urbanisme et les constructions publiques, Aménager durablement les petites communes : écoquartiers en milieu rural ? Lyon, Certu, 2011. EDELMANN Frédéric, « L’architecture, nerf de la guerre des chais », Le monde, juin 2011, en ligne sur http://www.lemonde.fr/ culture/article/2011/06/10/l-architecture-nerf-de-la-guerre-deschais_1534505_3246.html GIBOUR Raphael, « L’esprit festif des vendanges résiste mal à la crise », Le Figaro, aout 2012, en ligne sur http://www.lefigaro.fr/ actualite-france/2012/08/15/01016-20120815ARTFIG00240-l-esprit-festif-des-vendanges-resiste-mal-a-la-crise.php LACATON Anne et VASSAL Jean-Philippe, Il fera beau demain, Institut français d’architecture, 1995. « Tourisme du vin – grands crus d’architecture », Ecologik – n°27 – juin/juillet 2012.

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