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Traite et trafic des êtres humains
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www.fmreview.org/fr/numero64 financement, déjà limité, de nouveaux moyens de subsistance. Les bailleurs internationaux tels que l’UE devraient donner priorité à l’expansion des programmes de subsistance, tout en veillant à ce que les activités plus générales de coopération au développement et les autres types d’assistance financière bénéficient directement à leurs destinataires. Bien qu’il soit important de reconnaître qu’une telle évolution économique systématique n’est pas un processus à court terme, la définition de mesures précises pour améliorer la situation actuelle contribuerait à un déclin de la vulnérabilité générale et des tensions omniprésentes dans le nord du Niger. Qui plus est, l’atténuation des pressions économiques pourrait également réduire l’hostilité vis-à-vis des demandeurs d’asile et des migrants qui tentent encore aujourd’hui de transiter par Agadez. La loi anti-trafic du Niger et son externalisation de facto du contrôle des frontières européennes ont eu de nombreuses répercussions néfastes dans le nord du pays. Bien que cette loi ait été promulguée par les autorités nigériennes, son élaboration et sa mise en œuvre ont été manifestement influencées par les intérêts mais aussi par les financements européens. Sur le long terme, ce type de politique axée sur le contrôle ne
juin 2020 parviendra jamais à éliminer complètement les motivations sous-jacentes de ces flux migratoires mixtes et ne fera que perpétuer les conflits, les difficultés économiques et les formes de trafic les plus dangereuses. Il faut donc abroger cette loi anti-trafic ; à sa place, le Niger et l’UE devraient envisager des politiques différentes qui correspondent mieux au contexte régional et qui répondent mieux aux besoins et aux intérêts des populations locales, des migrants, des demandeurs d’asile et des réfugiés. Colleen Moser colleen.moser@graduateinstitute.ch Candidate au master en Études du développement à l’Institut de hautes études internationales et du développement https://graduateinstitute.ch/ 1. République du Niger (2015) « Loi Nº 2015-36 du 26 mai 2015 relative au traffic illicite de migrants » bit.ly/Niger-Law2015-36 2. Châtelot C (2018) « Le Niger, sous-traitant africain de la politique migratoire de l’Europe », Le Monde Afrique bit.ly/Chatelot-Niger-2018 3.Tubiana J, Warin C et Saeneen GM (2018) « Multilateral Damage The impact of EU migration policies on central Saharan routes », Clingendael Reports https://www.clingendael.org/pub/2018/multilateral-damage/ 4. Miles T et Nebehay S (2017) « Migrant deaths in the Sahara likely twice Mediterranean toll: U.N. » Reuters https://reut.rs/2yxSiZl
Combattre le trafic de personnes dans les Balkans : enseignements politiques Charles Simpson Partout dans le monde, des politiques restrictives de sécurité aux frontières sont mises en place afin de combattre le trafic, toutefois ce qui se passe réellement lorsque ces politiques sont appliquées est relativement peu discuté. Choquée par l’arrivée de quelques 1,5 millions de réfugiés entre 2014 et 2015, l’Union européenne (UE) a mis en place une série de politiques de sécurisation de ses frontières et de prévention du trafic de personnes, notamment la militarisation des frontières terrestres dans les Balkans, l’érection de barrières physiques et d’autres obstacles, l’organisation de patrouilles maritimes dans l’est de la Méditerranée et la détention des passeurs et trafiquants. Le maintien de la sécurité le long de la route de transit des Balkans occidentaux entre 2015 et 2017 a constitué l’un des efforts multinationaux les plus importants de ces dernières années et il nous permet de tirer des enseignements utiles sur les effets de ce type de politiques.
Pendant cette période, j’ai mené une étude conjointe qui a duré deux ans et qui portait sur cette route en partant de pays de premier asile comme la Jordanie pour traverser des pays de transit comme la Turquie, la Grèce et la Serbie et finalement arriver dans des pays de destination comme l’Allemagne1. Les conclusions de cette étude fournissent des enseignements valables pour d’autres contextes dans lesquels les institutions étatiques s’efforcent de restreindre les déplacements transfrontaliers et de prévenir le trafic de personnes. Cela s’applique au mur frontière entre les USA et le Mexique, aux opérations maritimes menées par l’Italie au large des côtes libyennes, à la répression de l’immigration en Afrique du Sud et à la