3 minute read

Fatoumata DIABATÉ – MiroirVide20

MIROIRvIDE20

photographies de Fatoumata DIABATÉ

Advertisement

En cette période de crise sanitaire, je me suis sentie comme une missionnaire investie d’une tâche particulière: remplir un miroir vide. Ce sentiment m’a renvoyée à moi-même et m’a poussée à entreprendre des recherches. J’ai donc commencé à scruter de façon frénétique, jours et nuits, ce qui se jouait ici et là autour de moi : ce que les autres faisaient ailleurs, comment ils remplissaient leurs journées, comment ils accueillaient psychologiquement ces moments reclus que nous n’aurions jamais soupçonné vivre un jour. Grâce aux réseaux sociaux je découvrais comment les gens, les familles, s’adaptaient à cette crise qui nous déstabilisait tous, et à l’échelle de toute une planète. Je m’en imprégnais, à longueur de journée. J’ai voulu montrer, témoigner de toutes ces choses que je voyais. L’ingéniosité, voire la folie créative qui s’emparaient de certains pour faire face au Coronavirus m’ont beaucoup impressionnée, et plus précisément dans ce rapport entretenu par chacun avec un nouvel objet de nos quotidiens, le masque de protection contre le virus. Nous avons tous été appelés en mars 2020 à faire face à un corps inconnu. Etant confinée comme tous, cette expérience à la fois intime et quasi-universelle, m’a permis de penser et de concevoir une série de portraits avec les différents moyens qui étaient à ma disposition à ce moment-là. À l’image des incroyables trésors d’inventivité déployés par d’autres, je concevais à mon tour des photographies pour pallier un manque. Elles devenaient chez moi des sortes d’exutoires aux craintes et aux peurs. Des objets du quotidien pris ça et là, des tonneaux, des strings, des chaussettes, des boîtes vides de lingettes, des bidons d’eau usagés, des végétaux… tous devenaient masques, chacun à leur manière, pour respecter les gestes barrières.

Dieu est grand

BIO

Photographe malienne née en 1980 (Bamako). En 2002, elle est l’une des premières à intégrer le Cadre de Promotion pour la Formation en Photographie de Bamako (CFP) qui vise à professionnaliser les photographes maliens. Repérée pour sa motivation et son talent, elle y reste deux ans. Elle complète ensuite sa formation en Suisse au Centre d’enseignement professionnel de Vevey, puis revient au CFP de Bamako où elle devient assistante technique de 2007 à 2009. Elle participe à plusieurs expositions collectives et individuelles et obtient plusieurs récompenses, notamment le Prix Afrique en création de l’Association Française d’Action Artistique (AFAA) obtenu en 2005 lors des Rencontres africaines de la photographie à Bamako pour son œuvre Touaregs, en gestes et en mouvements. Elle a également réalisé des reportages pour World Press Photo, Oxfam ou encore Rolex. Aujourd’hui reconnue internationalement, comme portraitiste et photographe social, son travail se focalise principalement sur les femmes et les jeunes générations. Elle est aussi l’initiatrice du «Studio Photo de la Rue» qu’elle installe dans les lieux festifs, avec décors et accessoires. Exposition du 27 novembre 2021 au 31 janvier 2022 Du lundi au vendredi de 8h à 19h30 À la Faculté d’éducation site de Nîmes

Le Collectif LES FEMMES FORTES

FEMMES ET COULEURS

Exposition du 27 novembre 2021 au 31 janvier 2022 Du lundi au vendredi de 13h à 18h ou sur rdv au 0671080816 À la Galerie NegPos FotoLoft

Elles sont cinq. Elles s’appellent Fanta Diarra, Oumou Diarra, Salimata Sogodogo, Fatoumata Traoré et Oumou Traoré. S’inspirant du thème des Rencontres de Bamako, Biennale africaine de la photographie, édition 2019, ‘’Courants de conscience’’, qui invitait les professionnels de l’image à nous faire surfer sur les vagues de leurs imaginations, ces jeunes femmes ont décidé de nous faire visiter la féminité, chacune à sa manière. ‘’Femmes et couleurs’’ est donc une approche artistique du lien subtil volontaire ou inconscient entretenu entre la femme et la couleur. Les images vont d’un hyper réalisme fascinant à un symbolisme intrigant qui flirte avec le surréalisme. Des images où chaque femme exprime une angoisse, un émerveillement, une transfiguration ou une mystification. Toujours estil que le Collectif Femmes Fortes, nous propose un voyage ponctué d’accidents de significations, à travers des images conceptuelles sublimes ou parfois l’art photographique visite la peinture pour donner des photos-aquarelles. Si après ce parcours photographique, vous persistez à croire que la femme n’est pas mystère...

MINGA S. Siddick

This article is from: