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Leslie SEARLES par Patric Clanet..................................... 36 à
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FOTO LIMO
FOTOLIMO #6
Chaque année depuis maintenant 6 ans le Festival FOTOLIMO décline la question des frontières comme un long chapelet sans fin. Cette année, loin de l’agitation du monde et des mouvements de populations en exil, FOTOLIMO propose d’explorer le dedans de nos êtres et de fouiller cette surface sensible à la recherche de nos peurs, de nos angoisses ou de nos obssessions.
LES FRONTIÈRES DE L’INTERIEUR
La frontière, mot polysémique par excellence, est le leitmotiv du festival FOTOLIMO. La façon dont nous l’appréhendons révèle bien souvent notre conception du monde, de sa géopolitique, mais aussi de notre humanité.
« Très vite, j’eus l’intuition qu’en fuyant le handicap, on s’isole. Il est là, il faut l’accueillir comme un cinquième membre, composer avec lui. » Éloge de la faiblesse - Alexandre Jollien Alexandre Jollien parle de s’accueillir soi-même dans sa propre différence, mais aussi d’accueillir les autres dans leurs singularités. Dans un monde normatif, la différence, l’écart à lanormalité est vite un handicap, une limitation, une restriction à la vie en société. Devant les déclamations d’égalité des droits et des chances, ceux qui vivent cette différence comprennent vite que la logique du handicap se constitue à partir des conséquences de la vie en société non des causes. Les frontières se construisent, parfois insidieusement, avec l’étranger, l’autre, l’inutile, le différend, le déficient. Mais sans l’altérité nous dépérissons. Nous avons besoin des autres. Les autres ont besoin de nous. La différence est bien souvent le lieu de la création, le lieu du sensible. « La blessure est l’endroit où la lumière entre en vous » dit le poète Djalâl ad-Dîn Rûmî. Cette frontière entre le normé et l’anormal devient le lieu de l’expérience, cette fluctuation des possibles, cette continuité de notre humanité. Une frontière à explorer, un ailleurs à reconnaitre.
En parallèle à l’épicentre introspectif du Festival FOTOLIMO toujours basé entre Cerbère et Portbou, des expositions se délocalisent avec pour la 1ère fois une « collective » à Barcelone chez nos nouveaux partenaires de la Leialtat Santsenca. Genre, Sexe et Transgressions, 3 mots qui rassemblent 10 photographes qui abordent chacun selon sa façon, leurs limites. Autre invité d’importance est John Kalapo du Mali qui est venu en 2020 entre Nîmes et Montpellier observer et documenter sur comment le confinement se déroulait pour une des parties les plus fragiles de nos sociétés occidentales : les SDF. Une manière de retourner le regard misérabiliste des occidentaux sur l’Afrique vers leur propre malaise. Invitée d’honneur de cette édition, l’une de plus grandes figures de l’art, du cinéma documentaire et de la photographie Mexicaine, Lourdes Grobet a pu présenter son exemplaire travail, film et photographies au sujet du Détroit de Bering, des problématiques et des populations qui y vivent.