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COSMOLOGIES

OSSIS / CARTOGRAPHIE INTÉRIEURE

Dans le cadre de cette exposition thématique « COSMOLOGIES », la photographe mexicaine résidente en Argentine Tatiana PARCERO nous propose un corpus d’images issues de deux séries.

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« CARTOGRAPHIE INTÉRIEURE » (Cartografía interior) A travers la juxtaposition de films transparents sur des tirages photographiques qui font dialoguer des autoportraits de l’artiste avec des codex mayas, aztèques et mixtèques, elle nous propose de reconstruire et de redéfinir à sa manière des parties de son « corps intérieur » mettant en évidence des dimensions invisibles de son être.

« OSSIS »

Dans la série Ossis, Tatiana PARCERO incorpore dans des photographies de son corps des ossements d’animaux qu’elle utilise comme témoin de la dernière forme tangible de l’existence et aussi pour symboliser la connexion entre la vie et la mort, la peau et ce qu’il en dessous, la mémoire et le temps. Chaque pièce fait l’objet d’une intervention graphique représentant une illustration de la nature qui associe ce qui était vivant et ce qui l’en reste.

BIO Tatiana PARCERO est née à Mexico. Elle est titulaire d’un Master

en arts avec une spécialisation en photographie attribué conjointement par New York University et l’International Center of Photography ICP de New York. Elle est par ailleurs licenciée en psychologie de l’Université Autonome de Mexico UNAM. Elle a participé au début des années 90 à l’atelier des lundis qui était coordonné par le photographe mexicain Pedro MEYER au titre du Conseil mexicain de la photographie. Depuis 1989 ses photographies ont été montrées dans une centaine d’expositions sur le continent américain comme dans bon nombre de musées

et de centres d’art contemporain dans différents pays du monde. Se dernière exposition, en date d’avril 2022, s’est déroulée au Museum of Modern Art, MOMA, de New York. Ses œuvres figurent dans de nombreuses collections privées et publiques telles que : le MOMA de New York, la Getty Fundation Los Angeles, le Muséum Contemporary Art MOT de Tokyo, le Muséo de Arte Contemporaneo de Castilla-Léon en Espagne …

RAUL ORTEGA

CUBA : INTENSE ET MAGIQUE par Natalia Bolívar Aróstegui

Dans les premières décennies du XVIe siècle, les navires négriers transportaient des esclaves, non seulement des hommes, des femmes et des enfants, mais aussi des dieux et des croyances. L’esclave africain déplacé, a abrité et ravivé son Afrique natale et l’a imbriqué dans tous les pays américains qui ont reçu ces cargaisons humaines asservies.

Ces religions d’origine africaine ont été transmises oralement de génération en génération et avec elles des habitudes, des coutumes, des rites, des repas, des danses et de la musique, profondément enracinés dans l’âme cubaine. Cette Cuba intense et magique a ensorcelé le photographe Raul Ortega, qui avec son regard a réussi à capturer la grande harmonie du mystère, qui associe les races, les rythmes, les expressions, les gestes et les concepts, rarement entrevus par l’étranger au cours de son voyage à travers le pays.

BIO Mexico, 1963. Raúl Ortega a étudié la photographie à l’école « Casa de las Imágenes » du District fédéral. Il a été photographe pour le journal La Jornada de 1986 à 2000 et, dans le même journal, coordinateur et éditeur du supplément photo. Il a collaboré avec les agences internationales Reuters, AP et AFP. Son travail de photographe a été reconnu par la National Association of Graphic Reporters en 1987. Il a réalisé environ soixante-dix expositions portant sur l’être humain et nos activités à la fois au Mexique et à l’étranger. Il est l’auteur des livres: Pavilion Cero, De fiesta et Cartagena, semaine de la passion. Il a collaboré à environ 40 livres de photographie et / ou d’oeuvres littéraires. Il a donné des cours, des conférences et des ateliers sur la photographie. Il est actuellement photographe indépendant. Il collabore à des publications au Mexique et à l’étranger et réalise principalement des projets personnels à long terme.

IBRAHIMA THIAM

MAAM NDEUK DAOUR MBAYE

Ayant grandi au Sénégal, les imaginaires de l’artiste Ibrahima Thiam ont été en partie façonnés par nombre de légendes sur les divinités Lebu et leurs relations aux villes côtières telles que Dakar, Rufisque, Saint Louis et Yoff. Les rituels associés à l’eau constituent des pratiques sacrées effectuées dans le but de maintenir de bonnes relations avec les esprits protecteurs de ces villes et de leurs communautés. Ibrahima développe depuis quelques années une pratique qui met en lumière ces divinités. Faisant à la fois l’objet de quiétude et de craintes, ses esprits agissent sur le littoral comme des sentinelles dont les légendes ont de tout temps bercé les soirées des communautés. Des légendes qui inspirent différentes formes de transmissions : transmission de croyances, de rites, de savoir et savoir-faire. Sachant la place qu’occupent les traditions orales dans l’archivage et la transmission des savoirs liés à ces récits, Ibrahima Thiam nous mène à investir la richesse de la pratique photographique en ce qu’elle offre la possibilité de transcender les limites physiques et matérielles des archives. Le caractère fictionnel du travail de Thiam suggère, non pas une représentation naïve des divinités évoquées, mais un voyage au coeur des imaginaires ayant nourri la relation qu’il développe avec ces êtres.

BIO Né en 1976 à Saint louis du Sénégal, Ibrahima Thiam s’installe à Dakar où il fait des études en économie. A la suite d’un atelier organisé par le Goethe-Institut durant le Mois de la photo à Dakar en 2009, il se découvre une passion pour la photographie. Autodidacte, il s’intéresse à la mémoire, à l’archive, à l’oralité africaine ainsi qu’aux mythes et légendes. Ibrahima Thiam collecte des images, dont certaines sont issues de ses archives familiales, ce qui contribue à forger son imaginaire. Il développe également depuis quelques années une pratique qui met en lumière les divinités des communautés Lebu. Son travail a été présenté dans plusieurs expositions collectives nationales et internationales, notamment : Raw Material Company, Dakar, Sénégal, (2020), The View From Here : Contemporary Perspectives From Sénégal, Zuccaire Gallery, SUNY Stony Brook University, New York, Etats-Unis (2019), Gallery Eulenspiegel, Bale, Suisse, (2017), Bronx University, New York, Etats-Unis (2016) ainsi que Telling Time lors de la 10éme édition des Rencontres de Bamako, Biennale Africaine de la photographie (2015). Il vit et travaille entre Saint louis et Dakar.

VAUDOU Bruno Cattani présente une série d’œuvres photographiques appartenant à un projet de recherche sur les rituels vaudous au Bénin et au Togo.Le Bénin est l’endroit où le vaudou, ou vodu, est né et est aujourd’hui la religion officielle du pays ; le vaudou signifie « âme » ou « force » en Fon, et à l’époque du Royaume du Dahomey il a connu son développement maximum et est resté inaltéré au cours des siècles, grâce aussi aux dignitaires du culte qui ont pu perpétrer le rituels et cérémonies, bien que dans la période de la colonisation européenne cette religion ait été diabolisée.Le vaudou, contrairement à ce que nous Occidentaux sommes amenés à penser, a une valeur positive et la relation avec les dieux se fait généralement dans le but de s’approprier leurs faveurs et d’atteindre le bonheur et la prospérité. Bruno Cattani a été en mesure de transmettre tous ces rituels, traditions et bien d’autres non seulement à travers des images puissamment et magnifiquement composées, mais en fonction de son sujet en utilisant intelligemment et artistiquement les tissus locaux réels comme arrière-plan et en les encadrant avec un double cadre en chêne, les sublimant pour en faire une œuvre d’art complète en soi.

BRUNO CATTANI

BIO Bruno Cattani vit et travaille à Reggio Emilia, Italie. Il a commencé à photographier en 1982 et est photojournaliste depuis 1988. En 1996, il a participé à une recherche photographique sur les musées de Reggio Emilia, en commençant sa recherche sur les lieux d’art. Au fil des ans, il a reçu de nombreuses commandes de recherche dans des musées tels que le Musée Rodin, le Musée du Louvre, l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris, l’Institut National de Graphisme, le Musée de Pergame à Berlin et la Surintendance Archéologique de Pompéi. Il est l’un des artistes de l’exposition «D’après L’Antique» au Musée du Louvre et, la même année, son exposition Places of Art est insérée dans la programmation du Mois de la Photo à Paris. En 2005, il débute ses recherches sur la mémoire se déroulant comme un voyage cherchant à faire revivre le passé avec des images narratives émotionnelles et évocatrices. Il travaille actuellement pour certains des plus importants studios d’architectes italiens et ses œuvres font partie des collections permanentes des Archives photographiques du Musée du Louvre, de la Maison européenne de la photographie à Paris, de la New York Public Library for the Performing Arts. , Museo Archeologico Nazionale of Naples, Biblioteque Nationale de France, Parisi, Musee Reattu d’Arles, Musee de la photographie de Charleroi, Musee Nicephore Niece Ville de Chalon sur Saone, Maison, The United States Museum of Photography, and the Museum of Thessaloniki (Grèce). Il a exposé dans de nombreuses expositions personnelles, collectives et foires et en 2015 a remporté le prix BNL à Mia Fair-Milano. En 2011, il fait partie des photographes choisis par Italo Zannier pour représenter l’Italie à la 54e Biennale de Venise.

par Raul Cañibano

Lorsque l’on découvre les photographies de Raul Cañibano, on peut être subjugué par ce qu’elles nous donnent à voir. Que se passe-t-il donc dans ces images ? Leur sous-jacente nature surréaliste, la part d’ombre, leur structure interne, l’incongruité des sujets, tout dans ces images nous renvoie à l’étrangeté du monde. Plus de doute alors, le réel peut-être magique, quand il est ausculté par l’œil vif et acéré de ce photographe. Son regard s’est formé et exercé dans la rue qui fait prendre aux choses et aux gens une vie aléatoire et biscornue. De ce fait, le regard de Raul Cañibano a du mal à percevoir le réel sous un seul angle, dans un seul plan et une seule durée. Complexes, ces images développent une existence propre et singulière et elles ne peuvent être rangées dans une catégorie ou dans une autre. À la fois documentaires, anecdotiques, flexibles et surréelles, nous avons finalement affaire à des êtres autonomes et qui, plus que toutes autres représentations bidimensionnelles, nous regardent.

Patrice LOUBON

Raúl Cañibano, né à La Havane le 10 août 1961. Titulaire d’un diplôme de technicien en soudure. Il a commencé sa vie professionnelle de photographe en 1984. Son travail a également été exposé dans le monde entier dans des lieux tels que la Fototeca de Cuba, la Casa de las América à Madrid, en Espagne, le Royal National Theater, Londres, les Rencontres d’Arles. France, Nordic Ligth Photography Festival, Kristiansum, Norvège, Frankstone Arts Center, Melbourne, Australie, Robert Mann Gallery, NY, USA, Throckmorton Fine Art, NY, USA, salle de vente The Photographer’s Gallery à Londres, etc.

2020 ̈ Esencia ̈ Festival de Fotografía Documental Revelat , Barcelona, España 2019 ̈Chronicles of an Island ̈ The Photographer Gallery room sale. Londres,UK 2019 ̈Esencia ̈ Capitis Studios, Berlin, Alemania 2018 Visa pour l’image, Perpignan, Francia. 2018 ̈Restrospectiva: 20 años ̈, Encuentros de Fotografía de Rabat, Marruecos. 2017 Central DUPON, Image, Paris 2015 ̈The Storyteller, ̈ Foothill College, California, USA. 2014 ̈Retrospectiva: 20 años ̈ Galerie NegPos FotoLoft, Nimes, Francia.

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