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De belles sculptures contemporaines Œuvres de la collection du Frac des Pays de la Loire qsdfqsdfqsdfqsdfqsdfqsdfqsdfqsdfqsdfqdssdqfdf
Exposition du 1er mars au 5 mai 2013 qsdfqsdfqsdfqsdfqsdfqsdfqsdfqsdfqsdfqdssdqfdf
2 bustes en bronze sur piédestaux en marbre 190 x 33 x 33 cm chacun Acquisition en 1991 Collection Frac des Pays de la Loire Né en 1948 à Sarajevo (Yougoslavie), il vit à Londres, New York et Paris. La place d’un individu dans l’histoire est toujours coïncidence et arbitraire, fondée sur un système fixe de conventions et de signes qui régulent les attitudes de reconnaissance dans un circuit fermé, qu’il soit social ou culturel. Braco Dimitrijevic joue sur ces conventions en promouvant l’image et le nom d’un inconnu choisi au hasard. La série Status Post Historicus à laquelle l’œuvre du Frac appartient, fait son apparition en 1971, avec la réalisation du buste de David Harper. Passant occasionnel, passé ainsi de l’anonymat à la notoriété publique, il est le premier à voir son effigie en bronze. L’œuvre du Frac présentée ici présente deux bustes de cette série : un de Michel Ange, et un autre de Mario Orsini, un inconnu passé à la notoriété grâce au travail de l’artiste. Depuis, les bustes se sont multipliés, et forment un panthéon mêlant quelques personnalités célèbres à des inconnus. Ce monument dispersé aux quatre coins du monde est aussi un monument à ceux qui, se retrouvant par hasard face à l’un de ces nombreux visages, éprouveront soudain le sentiment intime d’avoir été quelques instants face à face avec eux-mêmes. L’œuvre de Braco Dimitrijevic peut être considérée comme un hommage à ceux dont l’histoire ne retient pas le nom, mais qui participent pourtant à sa construction.
Né en 1970 à Bad Soden (Allemagne), il vit à Glasgow (Royaume-Uni). Torsten Lauschmann est un artiste alternatif, contestataire et transdisciplinaire. Adepte du découpage, de la pixellisation, du sample, du bruit, et de la démultiplication, il brouille les représentations des images sources issues du marché de la diffusion de masse, et en célèbre les dysfonctionnements, les chutes de montage et les bancs d’essai laissés dans les cartons. Il s’intéresse plus spécifiquement à la manière dont notre perception des médias est influencée par des contextes mouvants. Dans cette œuvre, Torsten Lauschmann fait se confronter deux objets de consommation courante qui n’appartiennent pas à la même génération, à la même culture, qui peuvent pourtant avoir le même usage et sont donc, d’une certaine manière « concurrentiels ». Ici, un stylo perce et détruit l’écran d’un ordinateur portable. C’est l’écrit, l’artisanal, qui pour un instant domine l’informatique. On assiste à un renversement, comme une vengeance, évoquée à la manière d’un crime. Cette tentative de meurtre aboutit finalement à la destruction mutuelle de chacun des objets, détruisant la fonction usuelle de chacun. L’écran brisé laisse apparaître une tâche noire, telle une tache d’encre ou de sang. C’est également un nouvel objet, un hybride qui naît de cette improbable fusion.
Sas d’entrée François Curlet
Torsten LAUSCHMANN Braco DIMITRIJEVIC Status Post Historicus, 1989
He’s got the whole world in his hand, 2009 Œuvre sonore, ordinateur portable, stylo-bille 22 x 28 x 22 cm Acquisition en 2009 Collection Frac des Pays de la Loire
XIXe Ateliers internationaux du Frac des Pays de la Loire Résidence à domicile Bazouges, 2005 - 2006 Bois, peinture acrylique, lettres adhésives et photographie couleur encadrée Panneau 120 x 140 x 2 cm Photographie encadrée 49 x 66 cm Don de l’artiste en 2008 Œuvre produite par le Frac des Pays de la Loire, dans le cadre des XIXe Ateliers Internationaux Collection Frac des Pays de la Loire Né en 1967 à Paris (Ile-de-France) où il vit.
François Curlet produit des œuvres qui reposent sur le principe d’incrustation ou de communication. Des éléments d’objets ou de langage sont isolés puis rassemblés de façon à produire du sens, à interroger une situation, ou à dévoiler un aspect inaperçu du réel. « En résidence d’artiste invité par le Frac des Pays de la Loire, habitant depuis peu dans cette région et ayant à l’instar du Frac un parc, je proposais une résidence à domicile avec en témoin un panneau résidentiel muni du logo du Frac planté dans le parc du domicile le temps du séjour. Ce panneau est réinstallé dans le parc du Frac avec, également, une image souvenir du panneau dans la salle d’exposition. Entre les deux, un GPS confirme la localisation de ces deux preuves. Pendant la durée de la résidence à domicile, ce temps défini amènera une barque produite à l’occasion et installée au final dans l’exposition de groupe des résidents comme témoignage du temps privé. Une cascade miniature d’analogies est née de cette invitation... » François Curlet
libertaire, polémiste, le groupe s’est fait connaitre par des productions et des expositions dans lesquelles on a souvent voulu retenir le côté humoristique pour ne pas trop s’attarder sur l’âpre critique sociale qui s’y trouvait également contenue. Créateur prolifique d’objets et d’installations, auteur de déclarations ravageuses, insaisissable protestataire et promoteur de lui même, Présence Panchounette annonce dès le début qu’il : « travaille sur la dérive des goût et des dégoûts, les chasséscroisés des décors et de leurs utilisateurs, des confusions et des conflits qui en résultent » et conclut ses activités en déclarant : « Nous sommes beaucoup plus que des artistes - en définitive des maçons qui feraient rire en haut de l’échafaudage. » Le collectif nous a laissé, entre-autres, des gigantesques nains de jardin, qui, à l’instar de celui-ci, sourient aux anges et semble interpeller les visiteurs de l’exposition, au cri de Dwarf ! Dwarf ! qsdfqsdfqsdfqsdfqsdfqsdfqsdfqsdfqsdfqdssdqfdf
Acquisition 1996 Collection Frac des Pays de la Loire Né en 1960 à Nantes (LoireAtlantique), où il vit. Pierrick Sorin, artiste vidéaste, réalise dès 1988 des autofilmages, tels que Réveils ou Je m’en vais chercher mon linge. Intéressé par le banal et le quotidien, il se moque, par un style burlesque, de l’existence humaine tout en interrogeant la création artistique. Unique acteur de ses histoires, il crée des vidéos truffées d’ingénieux bricolages visuels, suivant les pas de Georges Méliès. De belles sculptures contemporaines, est une brève vidéo, tournée en Super 8, où Pierrick Sorin nous présente et nous explique, avec deux de ses sculptures, ce que sont les « belles sculptures contemporaines » en utilisant la définition et l’expérimentation. Ainsi il use de clichés connus comme « il est possible de tourner autour d’une sculpture » ou d’un principe totalement absurde : « la sculpture se nourrit de lait ».
Espace 1 Cameron Platter
PRÉSENCE PANCHOUNETTE
Unlock Your Life Now (ATM / Minibar / Gospel Soundsystem), 2008 - 2011
Dwarf, Dwarf II, 1989 Moulage en polyester peint 230 x 110 x 100 cm
Bois sculpté, miroirs, céramiques, néons, objets trouvés, disques cd, lecteur cd et enceintes, tirages photographiques 211 x 120 x 96 cm
Acquisition en 1990 Collection Frac des Pays de la Loire Groupe fondé en 1969 à Bordeaux, dissous en 1990. Créé en 1969, le groupe Présence Panchounette a fait ses adieux à la scène en 1990 après avoir passé 21 ans à pasticher, à critiquer ou à tourner en dérision les mécanismes de la reconnaissance et de l’institutionnalisation des valeurs dans le monde de l’art. Insoumis,
Pierrick SORIN De belles sculptures contemporaines, 1988
Film super 8 transféré : vidéo couleur sonore durée : 2’30
Acquisition en 2011 Collection Frac des Pays de la Loire Né en 1978 à Johannesburg, il vit à Salt Rock (Afrique du Sud). Cameron Platter a suivi une formation de graveur avant de devenir peintre et vidéaste. Dans un univers pop où se croisent les influences de la bande dessinée, la sculpture ready-made et
les films d’animation expérimentaux, Cameron Platter apparaît comme un ovni créateur d’un langage plastique cynique, drôle et satirique. Au moyen d’une iconographie hallucinée et libérée, Platter décrypte les codes sociétaux et les mœurs sud-africains. À cela s’ajoute une critique acerbe de la surconsommation, qui est un moyen pour l’artiste d’interroger la société sud-africaine post-apartheid, ses contradictions, sa beauté et ses incompréhensions.
provoquent des effets de reflets, fragmentent visuellement l’espace en ouvrant d’autres perspectives.
après avoir été recouvert d’une épaisse couche de peinture, s’élève au rang d’œuvre d’art.
Face à l’œuvre Silent Gliss (nom qu’il emprunte à une entreprise suisse de décoration haut de gamme de la fenêtre) c’est un rapport sensoriel à l’espace qui se dessine. Les jeux de lumière, la diffraction du regard à travers les bandes translucides et colorées, instaurent une partition chromatique qui vient troubler la perception habituelle de l’espace.
Sculpture moderne l’œuvre présentée ici, est un livre-sculpture, avec pour titre La sculpture moderne en France depuis 1950. Socle et livre sont recouverts d’une couche de peinture. L’objet livre, ainsi présenté pour son esthétique à part entière, rappelle les expérimentations conceptuelles des années 60 pendant lesquelles le langage et le livre étaient au cœur de l’exposition.
Dans l’œuvre présentée ici - sorte de cabane à alcool et photographies érotiques diffusant des chansons - Cameron Platter nous parle de l’Afrique du Sud d’aujourd’hui, de drogue, de sexe, des dérives contemporaines. « Pour le monde, l’art sud-africain a toujours été un moyen de se documenter sur les races, la violence et les effets de l’Apartheid. Il est intéressant de voir comment le sexe, et comment il est perçu, a changé dans la démocratie. Le sexe nous amène à être tolérant et à nous ouvrir sur de nouvelles choses. » Cameron Platter
Bertrand LAVIER Sculpture moderne, 1984
Stéphane DAFFLON Silent Gliss, 2002 36 plaques d’altuglas de 6 couleurs différentes sur structure métal avec piètement formant un arc de cercle 330 x 947 x 335 cm Collection du FNAC Œuvre en dépôt au Frac des Pays de la Loire Né en 1972 à Neyruz, il vit à Lausanne (Suisse). La peinture de Stéphane Dafflon constitue une reprise des formes historiques de l’abstraction à travers le prisme du design et de l’industrie. Ses œuvres ne se limitent pas au seul médium de la peinture, ses objets sculpturaux sont conçus à partir de formes dessinées sur écran. La science du design lui apporte des techniques et des matériaux permettant la concrétisation de la forme en objet dans le réel. En bois, en plexiglas translucide ou en inox, peints ou miroitants, ils font écho aux formes accrochées aux murs,
Livre, métal et bois peints à l’acrylique 120 x 28,5 x 36 cm Acquisition en 1984 Collection Frac des Pays de la Loire Né en 1949 à Châtillon-sur-Seine (Côte-d’Or), il vit à Paris (Ile-deFrance). Dans ses premières œuvres, Bertrand Lavier joue sur l’ambiguïté des objets qu’il repeint sans modifier leur apparence. Ses œuvres s’imposent comme de véritables pieds de nez conceptuels. L’artiste interroge la nature de l’art et de ses rapports avec le quotidien, dans le même temps qu’il traque des réalités ambivalentes comme dans sa série des Walt Disney Productions, dont le Frac possède trois éléments. Son questionnement lié à la sculpture met en évidence le rôle du socle, rejoignant ainsi Richard Serra : « la rupture la plus importante dans l’histoire de la sculpture du XXe siècle a eu lieu avec la supression du socle. » Pour Bertrand Lavier, socle et sculpture deviennent alors indissociable et le premier est le moyen par lequel un objet banal,
Gary Webb BoB & Question, 2003 Perspex, acier, cuivre, tissus, porteclés, spots pivotants 288 x 303 x 122 cm Acquisition en 2004 Collection Frac des Pays de la Loire Né en 1973 à Hampshire, il vit à Londres (Royaume-Uni). Gary Webb développe une recherche plastique libre et généreuse, assumant l’héritage d’une esthétique pop et la mise en œuvre d’un bricolage baroque. Il perpétue et renouvelle une sculpture anglaise audacieuse qui s’est imposée des années 1960 aux années 1990. Se définissant lui-même entre le peintre et le sculpteur, Webb place la relation au matériau au cœur de sa pratique. Loin d’une logique accumulative spontanée, ses pièces sont véritablement dessinées dans l’espace, dans un souci accrue de la composition picturale, de la couleur et de la texture des objets comme éléments de sa palette. Les
œuvres de Gary Webb puisent leurs influences à la fois dans le design, le mobilier, les cartoons, les magazines de mode et l’aménagement intérieur des cafétérias et des centres commerciaux. La pièce présentée ici évoque un décor de théâtre hâtivement monté, surmonté d’une sorte de parabole. Comme souvent chez Gary Webb, la sculpture se donne de manière immédiate dans l’évidence de sa simplicité et de son autonomie ; elle ne représente rien, n’illustre rien, mais impose sa seule présence. Et ce caractère insaisissable ménage un espace pour l’imaginaire du spectateur.
dessinées, films hollywoodiens ou images de célébrités qui ont marqué sa jeunesse, pour formuler un discours parodique sur la vanité du monde contemporain. Ainsi, Left Overs (Restes) nous donne à voir le célèbre personnage de Walt Disney, Mickey déchu. L’expressivité nous est donnée par la peinture dégoulinante.
Anish Kapoor 1000 Names, 1982 de la série 1000 Names Bois (contreplaqué, aggloméré), polystyrène expansé, isorel, enduits et pigments 200 x 150 x 300 cm
Armen Eloyan Left Overs, 2008 Bois, plâtre, carton, tissu, encre, peinture acrylique 83 x 45 x 38 cm Acquisition en 2012 Collection Frac des Pays de la Loire Né en 1966 à Erevan (Arménie), il vit à Amsterdam (Pays-Bas) et Zurich (Suisse). Les images issues de la culture de masse, bandes dessinées, publicités, magazines font l’objet d’un détournement et d’un traitement destructeur dans le travail d’Armen Eloyan. Ainsi, sa vision acerbe du monde contemporain laisse penser que les dieux ont été remplacés par les héros des bandes dessinés, eux mêmes véritables archétypes de nos comportements. Le monde décrit par les œuvres expressives d’Armen Eloyan, brutal, complexe et sombre, dénote paradoxalement un humour sousjacent. L’artiste réinvestit avec une grande énergie émotionnelle et physique contes de fées, bandes
Acquisition en 1983 Collection Frac des Pays de la Loire Né en 1954 à Bombay (Inde), il vit à Londres (Royaume-Uni). « Je dois être, en un sens, un peintre qui fait de la sculpture. L’espace bidimensionnel est celui de l’esprit, l’espace tridimensionnel, celui du corps. Je me sens engagé dans un dialogue entre les deux. » Anish Kapoor
De l’observation de la religion hindouiste, des temples et des monceaux de poudres étalés à leurs entrées, l’artiste retient cette quête de l’unité divine, qu’il est difficile d’achever pleinement, mais à laquelle il est possible de s’approcher par une plus grande diversité. Portant le titre générique de 1000 Names (1979-1982), des cônes, pyramides, croissants ou monticules et crevasses sont entièrement recouverts de pigments de couleurs primaires rouge, bleue, jaune ou encore de blanc. Composé d’une multitude infime de particules, le pigment possède cette étrange qualité d’être à la fois un matériau et un non-matériau, tactile et évanescent au toucher. S’offrant
comme une seconde peau fragile et éphémère, la substance colorée tend à rendre la masse sculpturale plus légère, à la faire disparaître sous un voile d’invisibilité, transgressant ainsi la spécificité traditionnelle de la sculpture vouée à la stabilité et à la permanence. Les couleurs se chargent de symboliques élaborées par l’artiste au fil de sa production. Ainsi, le rouge renvoie au pouvoir générateur de l’élément masculin ; le blanc symbolise le féminin, ou la pureté et le jaune renvoie au désir.
Jimmy Durham Garçon, garou, gargouille, 1994 Tubes de canalisation en PVC, cuir, papier mâché 164 x 445 x 40 cm Acquisition en 1996 Collection Frac des Pays de la Loire Né en 1940 à Washington (Etats-Unis), il vit à Berlin (Allemagne). Poète et performer américain cherokee vivant entre les Etats-Unis et l’Europe, Jimmie Durham est connu pour son engagement en faveur de la nation indienne. Son positionnement artistique, opposé au racisme et à la ségrégation, reflète ces pôles d’intérêt. L’artiste y interroge, en particulier, l’interculturalisme au regard des problématiques de l’identité, du territoire et du pouvoir colonial et impérialiste. Garçon, garou, gargouille appartient à un ensemble proposé par l’artiste à l’occasion d’une double exposition française, en 1996, à Calais et à Reims. à Calais, où il a intitulé son exposition La porte de l’Europe, il multiplie les réalisations relatives à la culture européenne, culture se proclamant de manière idéaliste celle de la liberté mais dans les faits, soumise à nombre de restrictions, dont la circulation sous condition, engendrant immigration clandestine et trafics humains. Prenant la forme d’un tuyau où s’est dissimulée une
figurine regardant le monde comme un territoire décidément étranger, voire hostile, dont il vaut mieux se protéger, Garçon, garou, gargouille, en réfère à l’inconvénient d’exister lorsque naissance ou destin vous condamnent à n’être de nulle part. Autant d’allégories de la quête d’un territoire où vivre libre, territoire non pas perdu mais, comme le qualifie la quête du nomade, à reconquérir sans cesse.
dérive en fait d’un raisonnement en cascade : du bar au whisky, du whisky au malt, du malt à sa couleur ambrée, puis de la couleur à la saison automnale...
Scoli ACOSTA Raindrops Carpet, 2010 Moquette synthétique découpée Dimensions variables
Patrice Gaillard & Claude Local Whisky Bar Union, 2006 Etagère en contreplaqué peint, résine, vernis, verre peint et whisky 117 x 600 x 55 cm Acquisition en 2007 Œuvre produite par le Frac des Pays de la Loire, dans le cadre des XXe Ateliers Internationaux Collection Frac des Pays de la Loire Patrice Gaillard, né en 1974 à Montaigu (Vendée) et Claude, née en 1975 à Domfront (Orne), ils vivent à Bruxelles (Belgique). Patrice Gaillard et Claude élaborent en duo des formes picturales et sculpturales. Leurs travaux s’envisagent comme objets mixtes, sculptures et supports de représentation ou de communication. Leur pratique évolue sur le ton de la conversation, proposant des matérialisations très personnelles du monde économique. À l’intérieur de solutions formelles extrêmement précises et ultrastylées, Patrice Gaillard & Claude compilent les domaines de référence, les ambiances, les techniques et fabriquent des compositions complètes où les valeurs, les échelles, les catégories, les extensions s’appréhendent sur un plan d’équivalence en tant que constituantes de l’événement esthétique. Local Whisky Bar Union est une sculpture ivre de sa disproportion qui reproduit un environnement et ses effluves. Elle insrit sur une même ligne le réel et l’irréel, une forme et sa déformation. Elle amorce aussi des histoires avec une cohérence parfois étrange comme la feuille de chêne en verre. Présence surprenante qui
Acquisition en 2010 Œuvre produite par le Frac des Pays de la loire, dans le cadre des XXIVe Ateliers Internationaux Collection Frac des Pays de la Loire Né en 1973 à Los Angeles (États-Unis), où il vit. L’œuvre de Scoli Acosta s’appuie sur la transformation d’objets du quotidien et de matériaux de récupération. Recyclant des éléments aussi disparates que les voitures, les fragments de briques, les panneaux solaires, le monde végétal, les bois laminés, et les meubles abandonnés, Scoli Acosta s’approprie des formes créées par l’homme et altérées par des processus naturels. Raindrops Carpet, réalisée dans le cadre des XXIVe Ateliers Internationaux, est significatif quant à l’intérêt que porte Scoli Acosta aux formes observées dans la nature. Il interprète ici l’onde provoquée par une goutte tombant dans une étendue d’eau. Après avoir photographié le motif, cette onde naturelle transposée en un effet graphique rappelle le moiré : un effet de contraste changeant, souvent appliqué aux étoffes.
Acquisition en 2007 Œuvre produite par le Frac des Pays de la Loire Collection Frac des Pays de la Loire Né en 1970 à Montpellier (Hérault), il vit à Douarnenez (Finistère). Figure importante de la scène française, Bruno Peinado est notamment emblématique de ce qu’on qualifie d’un art de la postproduction. Les techniques telles que le sampling, le mixage, au même titre que le dub (musique jamaïcaine) constituent autant de process, de modèles d’activation que l’artiste reprend et use dans son travail. Empruntant indifféremment à la culture de masse comme aux contrecultures, l’artiste procède par infiltration des systèmes médiatiques. Sur le mode de la collision et du télescopage, l’artiste aime à déployer tout un réservoir de formes puisées dans les jeux vidéos, les comics, les flyers ou les pochettes de disque... Ses dessins, sculptures et peintures, constituent des productions au format résolument pop, mêlant références télévisuelles et publicitaires, et histoire de l’art. Fidèle à « la pensée de l’archipel » théorisée par l’écrivain Edouard Glissant, les dispositifs plastiques de l’artiste mettent en place un brassage, une créolisation foisonnante : une mise en réseau d’éléments qui correspond à une perception contemporaine du monde. Avec son œuvre, Pump Up the Rhizome, Peinado propose une grande pyramide noire aux effets de marbre, système du radicelle créé par le biais des fissures dans le verre, l’expression de ce nouveau regard sur le monde porté par l’artiste. Les idées de filiation, de généalogie et de racines sont ici détournées au profit d’une interprétation rhizomatique du monde.
Raymond HAINS Sans titre (La Sculpture anglaise), 1998 de la série Lemot passe à travers 6 photographies couleur contrecollées sur aluminium 39,2 x 59,5 cm chacune
Bruno Peinado Pump Up the Rhizome, 2007 Bois, verre et aluminium peints 364 x 320 x 320 cm
Acquisitions en 1998 Œuvres produites par le Frac des Pays de la Loire Collection Frac des Pays de la Loire Né en 1926 à Saint-Brieuc (Côtes d’Armor). Décédé en 2005 à Paris (Ilede-France).
Auteur d’une œuvre rebelle à toute forme de catégorisation, figure désormais mythique du milieu artistique d’après guerre, poète et collectionneur de ce qui nous entoure, Raymond Hains n’a jamais cessé d’inventer de nouvelles façons de regarder. En 1998, au Frac des Pays de la Loire, à Nantes, avait lieu l’exposition Lemot passe à travers. Elle réunissait un ensemble inédit, produit pour l’occasion, à partir, entre autres, de la figure de l’artiste lyonnais François-Frédéric Lemot, fondateur de la Garenne éponyme, à Clisson, où, pendant six ans, le Frac eut ses quartiers. L’exposition aurait pu s’y tenir, en 1992, sous un autre titre : Nous autres philologues de la Garenne Lemot et une tout autre configuration. En six ans, en effet, d’autres perspectives s’offrirent à l’artiste grâce notamment à un voyage à Londres dans le cadre d’une exposition Yves Klein, ainsi qu’à une exposition d’artistes anglais au Jeu de Paume. Cela a été pour l’artiste l’occasion de réaliser de nouvelles séries photographiques, Le Voyage à Londres où Klein côtoie Waterloo, de Gaulle et Bryen/Langley, et Sculptures de trottoirs du chantier de la rue Rivoli en cours de réfection autour de la Galerie nationale, comme de véritables démonstrations amusées de la sculpture anglaise contemporaine.
Daniel Dewar est né en 1976 à Forest Dean (Royaume-Uni), Grégory Gicquel est né en 1975 à Saint-Brieuc (Côtes d’Armor), ils vivent à Paris (Ile-deFrance). Depuis 1998, Daniel Dewar et Grégory Gicquel élaborent ensemble des œuvres ludiques et narratives où cohabitent travaux de couture et passe-temps virils. Ils se revendiquent d’une pratique quasi académique, à rebours des modes de production de l’art contemporain, et réalisent eux-mêmes leurs sculptures. Ils se plaisent à défaire des objets industriels pour les refaire à la main. Tout en restant fidèle à une esthétique tenant à la fois du ukulélé et du glamrock, ils ont progressivement ajouté à leur univers formel d’étranges hybrides issus du monde animal et floral. Dans l’œuvre présentée ici, la référence à la culture nippone s’épanouit moins dans le choix d’un motif pittoresque que dans un jeu de réminiscences diverses. Fichées dans une défense d’éléphant répliquée en bois, trois battes de criquet et des brindilles auxquelles s’accrochent des pompons et des filaments de laine verts et blancs : ici plus que jamais, le duo démontre qu’il excelle dans l’art du télescopage. L’ensemble tient autant du bibelot dans un intérieur désuet que de l’ikebana, cet art traditionnel japonais de l’arrangement floral.
Acquisition en 2007 Collection Frac des Pays de la Loire Né en 1961 à Stoutsville, il vit dans le Connecticut (États-Unis). Joe Scanlan pratique la sculpture à base d’objets quotidiens qu’il construit et transforme dans de long processus manuels. Ses œuvres relèvent à la fois de la sculpture et du design et du croisement de ces deux disciplines, et partent souvent d’objets d’usage courants et fonctionnels. Il travaille à base d’éléments et matériaux qu’il achète dans les magasins en fonction des besoins de sa vie pratique. Le principe du « do it yourself », le bricolage et le côté élémentaire des moyens n’excluent pas la qualité ni l’inventivité. Depuis maintenant 10 ans, Joe Scanlan s’approprie des Kits d’ameublement qui deviennent entre ses mains des structures évolutives, esthétiques et pratiques. L’artiste reconsidère les notions d’espace privé, d’artisanat et d’économie démocratique. Donell Wollford est une jeune artiste afro-américaine du 21ème siècle. C’est un personnage de fiction inventé par Joe Scanlan qui utilise le bois comme matériau artistique. Travaillant seule dans une scierie d’une ville industrielle en décrépitude, elle reconstruit de mémoire des moments de gloire. Depuis ces dernières années, Joe Scanlan a travaillé avec Donell Woolford comme alter ego pour ses tableaux cubistes. Amalgame de mythes et de réalités, le personnage de Donell Woolford nous montre que la démarche de Joe Scanlan est empreinte d’une préoccupation pour le caractère temporaire des choses, la réalité fugitive des images, des objets et des vies, et marquée par l’idée de traversée.
Dewar & Gicquel Donell Woolford (Joe Scanlan) La couleur verte détachée de la montagne suit le mouvement de la truite prise (Sekite Hara), 2005
Lute, 2005 Chutes de bois, colle à bois, vis, peinture laquée, peinture latex 65 x 50 x 6 cm
Sculpture Laine, bois, peinture 130 x 140 x 70 cm
Columbine, 2007
Acquisition en 2005 Collection Frac des Pays de la Loire
Chutes de bois, colle à bois, vis 55 x 68 x 6 cm
Geoffrey Farmer
I am by nature one and also many, diving the single me into many, and even opposing them as great and small, light and dark, and in ten thousand other ways, 2010
For the girls of Ostia, 1997
Découpage du magazine Life, tissu, masque en bois, ampoule, support en métal 152 x 56 x 56 cm
Né en 1963 à Bruxelles (Belgique), il vit à Paris (Ile-de-France). Les sculptures de Johan Creten sont réalisées en céramique, une technique traditionnelle que l’art contemporain semble avoir écartée depuis longtemps. Sciemment à contre-courant, Creten réinvestit ce medium de façon continue, dans des œuvres qui montrent une capacité singulière à puiser l’inspiration dans un domaine aussi connoté que celui de l’artisanat. Mais si la céramique est lourde de contraintes techniques, elle l’est plus encore, par son histoire même, de contraintes thématiques et formelles. En effet, que faire avec de la terre cuite sinon encore et toujours ces vases dont les variations ont déjà occupé les plus nombreuses civilisations ? Comment sortir des registres d’une sculpture figurative où les représentations humaines et animales auront nécessairement une place majeure ?
Acquisition en 2010 Collection Frac des Pays de la Loire Né en 1967 à Eagle Island, il vit à Vancouver (Canada). Chez Geoffrey Farmer, l’accumulation d’objets trouvés est un véritable médium à partir duquel il réalise sculptures, vidéos, performances, dessins et potographies. L’artiste préfère à l’œuvre achevée, le processus ou la transformation du temps de création. Le temps de l’exposition est alors appréhendé comme un potentiel fictionnel. Ainsi, ses œuvres ne sont jamais figées dans le temps : elles évoluent à la façon de tableaux vivants, ou comme un théâtre de marionnettes. La sculpture présentée ici est constituée d’une centaine de découpages du magazine américain Life. édité depuis les années 30, sa particularité a été de mettre l’accent sur le photojournalisme, en publiant les plus grandes starlettes américaines mais aussi les horreurs du Vietnam. Life est le référent en terme de magazine, notamment pour Paris Match (1949) qui en est directement inspiré. Combinant des fragments des éditions des années 50, 60 et 70, il est le moyen par lequel l’artiste dresse un portrait de la culture américaine, tout en négligeant la contrainte historique.
Céramique et bois 240 x 200 x 65 cm Acquisition en 1999 Collection Frac des Pays de la Loire
Ainsi, l’œuvre intitulée For the girls of Ostia - en référence sans doute aux plaisirs auxquels s’adonnaient les romains - est constituée d’une étagère qui évoque un garde-manger. Disposés sur les trois planches qui la composent, des glands en céramique, surdimensionnés, modelés de manière illusionniste cotoient un gland au relief inhabituel (des alvéoles « nid d’abeille ») ainsi qu’une tête grimaçante. Sur un mode burlesque et cru, les fruits aux formes rondes et suggestives renvoient aussi bien à l’histoire des objets de décoration kitsch qu’à notre imaginaire sensuel.
Au sommet après avoir tant chié, 1991 Bronze, aluminium, pigeon empaillé 86 x 38 x 38 cm Acquisition en 1992 Collection Frac des Pays de la Loire Né en 1937 à Jönköpig (Suède). Mort en 2002 à Paris (Ile-de-France). Dans les années 60, tandis qu’il est l’assistant de Daniel Spoerri, Erik Dietman procède à des « momifications d’objets » ramassés dans la rue, brisés puis recollés au moyen de sparadrap. Trouver, casser, comprendre et rassembler : le sculpteur mime une sorte d’apprentissage de la vie. Le sparadrap unifie et redonne forme à l’objet tout en lui devenant impropre. Puis, les rencontres successives avec Robert Filliou et Roland Topor l’amènent à se détourner du sparadrap, à transformer son approche de la sculpture en accordant une place de plus en plus importante aux mots. Dans les années 80, Erik Dietman porte un intérêt renouvelé aux matériaux traditionnels et nobles de la sculpture (marbre, bronze, etc.) auxquels s’ajoute l’irrépressible goût de l’artiste pour les jeux de mots insolents. Ainsi, l’œuvre Au sommet après en avoir tant chié consiste en une chaise moulée en bronze sur laquelle est posé un tas d’aluminium évoquant la fiente, et au sommet duquel se tient juché un pigeon empaillé. Humour farceur et pathétisme, jeu avec les objets, les mots et les titres, Erik Dietman tord le cou à la sculpture avec ironie et révolte dans des œuvres qui questionnent l’intégrité et l’identité de l’art comme de l’artiste.
Andrew Miller Extension, 2005 Bois recyclé, béton 80 x 70 x 70 cm
Johan CRETEN
Acquisition en 2007 Collection Frac des Pays de la Loire
Erik Dietman
Né en 1969 à Dartington, il vit à Glasgow (Royaume-Uni).
Avec épure et raffinement, l’œuvre d’Andrew Miller traverse les frontières de genre. L’artiste utilise aussi bien la photographie, le wall drawing, la sculpture, que les installations. L’œuvre Extension, présentée ici a été réalisée à partir d’une photographie prise à Trinidad au large du Vénézuela. Cette œuvre témoigne de ce développement de l’architecture sans planification. Elle se base sur une extension de bâtiment à partir d’échafaudages en bois s’interpénétrant comme des arbres. Un escalier en béton rompt avec l’esthétique fragile du bois, un tas de sable au sol évoque un chantier. « Où que je sois, mon point de référence est toujours l’architecture : les constructions, l’éclairage des rues, le mobilier. À Trinidad, l’un des premiers constats que j’ai effectué est celui de la transformation de l’architecture. Le paysage urbain des années 1960 et 1970 était fait de béton prémoulé, de tubes fluorescents. L’apparition de l’air conditionné a mené à la destruction de la plupart des architectures intéressantes. Mon regard s’est alors tourné vers l’architecture vernaculaire, la manière dont les gens s’approprient les espaces et les objets, ou au contraire les rejettent. Auparavant, en raison de la chaleur, beaucoup de bâtiments étaient ouverts au soleil et aux courants d’air, d’une manière presque moderniste. Ils sont aujourd’hui des boîtes hermétiques. »
Assemblage de meubles d’origine populaire et de signes empruntés à l’histoire et au vocabulaire des avant-gardes artistiques (collages, motifs géométriques, toiles monochromes, etc.), les Furnitures Sculptures (Sculptures d’Ameublement) enregistrent sur un mode à la fois critique et humoristique, léger et cependant sans illusion, l’échec du projet moderne et des utopies égalitaires qui se sont développées en art dans la première moitié du XXe siècle. Devenu cynique à l’égard d’un milieu de l’art obsessionnellement attaché aux objets et à leur commerce, John Armleder se fit connaître à la fin des années 60 par des performances proches du mouvement artistique Fluxus*. Il n’a pas hésité à multiplier, dans le courant des années 80, ces sortes d’arrangements à la fois drôles et désenchantés dans lesquels les objets les plus simples, les plus utiles, les plus attachés à la vie (une chaise, une guitare, une armoire ou un instrument à percussion) arrêtent de servir, font silence, perdent pied pour se figer aux côtés des stéréotypes de la peinture abstraite. Dans l’œuvre présentée ici la peinture monochrome et le buffet, le quotidien et l’art sont mis au même niveau. * le mouvement Fluxus apparaît au début des années 60, ses artistes veulent supprimer l’idée d’un art qui se donne à voir et mettent plutôt en avant l’idée d’un art qui s’expériment, qui se vit.
Né en 1976 à Cheseaux, il vit à Lausanne (Suisse). Le travail de Genêt Mayor peut s’assimiler notamment à une entreprise de détournement, une réappropriation savoureuse de nombreux héritages théoriques de l’histoire de l’art contemporain. Agissant comme autant de clins d’œil à des paradigmes et des procédures d’accrochages, de mise en espaces, les expositions de l’artiste tiennent du jeu de piste. Ses dessins, peintures et objets sculpturaux opèrent par additions, recompilations ou glissements tels des réinterprétations possibles des acquis modernistes. Une des particularités de la production de Genêt Mayor, est qu’elle réactive des protocles formels à partir de matériaux du quotidien : fournitures de bureau, produits de consommation courant, préfabriqués... Alliée à un processus plastique reposant sur des récurrences basiques, cette simplicité des moyens utilisés instaure une tension entre conceptuel et littéralité. De par son titre et sa dimension l’œuvre présentée ici, simple amas de tourillons d’ébéniste, renvoie à une maquette d’architecture sacrée, mais aussi de par sa forme pyramidale, sa structure sérielle et sa facture en bois brute à une architecture « vernaculaire » postmoderniste du nord de la Californie. Après avoir décidé de s’emparer d’objets de bricolage l’artiste complexifie la lecture finale et brouille les pistes.
Andrew Miller
John ARMLEDER
Genêt Mayor
Furniture Sculpture, 1987
Petite Cathédrale, 2005
Buffet en bois, acrylique sur toile 145 x 138 x 50 cm Acquisition en 1987 Collection Frac des Pays de la Loire Né en 1948 à Genève (Suisse), où il vit.
Cheville en bois et colle 47 x 52 x 57 cm Acquisition en 2007 Œuvre produite par le Frac des Pays de la Loire Collection Frac des Pays de la Loire
Karla Black Pleaser, 2007 Cellophane, peinture, sellotape, dentifrice, gel pour cheveux, vernis à ongles, crème pour les mains Dimensions variables Acquisition en 2009 Collection Frac des Pays de la Loire Née en 1972 à Alexandria, elle vit à
Glasgow (Royaume-Uni). Plâtre, poussière de craie, vaseline, cosmétiques (poudres pour le visage, rouge à lèvres, vernis à ongles) font partie des matières premières utilisées dans les sculptures et installations de Karla Black. Ses pièces délicates – sculptures de cellophane transparent suspendues au plafond, installations fragiles de poudre répandue sur le sol, constituant des déserts miniatures dont l’aspect change avec un courant d’air – font référence au langage formel réduit de l’art minimal et conceptuel des années 1960 et 1970, empruntant aussi des éléments de l’Arte Povera ou du Land Art. Par le biais d’un processus axé sur l’usage performatif de références culturelles (glamour, féminisme, psychologie, architecture) et de matériaux atypiques, simples et instables, Karla Black étend la définition classique de la sculpture, propose une alternative au rendu brut de l’art minimal et s’inscrit dans l’histoire de l’antiforme, dans la lignée des œuvres en feutre de Robert Morris ou des pièces de latex d’Eva Hesse.
sens, est une notion fondamentale au langage poétique de l’œuvre. Volontairement l’artiste crée une cassure, fragilise une composition jugée trop stable, cherche le point de neutralité des formes et des sens, du geste qui construit ou qui détruit. Cette maquette de péniche chinoise fait partie d’une série intitulée I’d like to fly in the sky with you. Elle dessine un paysage construit par la fulgurance du souvenir. L’évanescence des formes, les tonalités pastels, la mélodie du titre et la bande son en dialecte du Sichuan émise par les barges, suscitent la rêverie.
Peter FISCHLI & David WEISS Der Lauf der Dinge (Le Cours des choses), 1985 1987
Falke PISANO Silent Element (Figures of Speech), 2008 panneaux de médium, peinture 530 x 400 cm
Karim GHELLOUSSI Sans titre (I’d like to fly in the sky with you), 2008 de la série I’d like to fly in the sky with you Chutes de contreplaqué et matériaux divers assemblés, mini chaîne, cd audio, spots lumineux 86,5 x 152 x 86 cm Acquisition en 2010 Œuvre produite par l’association Tripode Collection Frac des Pays de la Loire Né en 1977 à Argenteuil (Val d’Oise), il vit à Nice (Provence-Alpes-Côte d’Azur). Diplômé de la Villa Arson, Karim Ghelloussi y présente sa première grande exposition en 2003. Karim Ghelloussi travaille sur l’écart entre le réel et sa représentation, sur la construction d’une image par l’appropriation d’un objet, fragment du réel. Il récupère des objets chinés, des chutes d’ateliers qui constituent le vocabulaire de base de ses sculptures. Le point d’équilibre, la juste balance entre la forme et le
d’un questionnement sur « Comment concevoir un objet par la pensée? ». Les derniers éléments font référence à une pièce de Helio Oiticica, qui organisait dans les années 70 des performances combinant couleur, rythme et musique.
Acquisition en 2009 Œuvre produite par le Frac des Pays de la Loire, dans le cadre des XXIIe Ateliers Internationaux Collection Frac des Pays de la Loire Née en 1978 à Amsterdam (Pays-Bas), elle vit à Hoorn (Pays-Bas). Le travail de Falke Pisano est marqué par une véritable obsession de l’art non-figuratif du XXe siècle et des structures du langage. Ainsi ses œuvres prennent la forme de conférences-performances ou de leçons filmées en vidéo au cours desquelles elle explore le thème de l’abstraction et le passage de la théorie à la pratique sculpturale. Silent Element (figures of speech) est une œuvre abstraite conçue comme une plateforme avec des découpes, constituant une sorte de puzzle, renvoyant aux questions de fragmentation et de déconstruction des formes et de l’objet. Pour Falke Pisano, cette plateforme est constituée de 4 parties différentes qui sont en fait, l’association de quatre œuvres qu’elle a réalisées auparavant. Silent Element est donc la résultante d’un assemblage de travaux, une sorte de rétrospective, qui compile des strates différentes d’années de travail. Une des parties fait référence à l’œuvre de Joseph Albers, enseignant au Bauhaus et théoricien de la couleur. Une autre évoque un travail sur l’objet partant
9 photographies couleur encadrées 32 x 41 cm Acquisition en 1987 Collection Frac des Pays de la Loire Peter Fischli et David Weiss sont nés à Zurich (Suisse), en 1952 et 1946. Peter Fischli vit à Zurich. David Weiss est décédé en 2012. Le vaste répertoire d’objets hétéroclites qui composent l’œuvre de Peter Fischli et David Weiss apparaît comme une véritable anthologie de la quotidienneté ; toutes choses promues au domaine de l’art. Mais si les références au ready-made de Duchamp et au Pop art mettent les œuvres de Fischli et Weiss en relation avec les avantgardes historiques, c’est afin de reprendre ces pratiques là où leurs prédécesseurs les ont laissées pour les déployer dans leur univers propre. Les photographies présentées ici sont extraites de la vidéo du même titre : Le Cours des choses. L’œuvre est construite à partir d’une suite naturelle d’accidents scientifiquement organisée ; un ballon se gonfle, une roue roule, une casserole s’enflamme... Il est aussi l’expression du principe de cause à effet. Ainsi va le cours des choses : elles tombent, se retournent, prennent feu, explosent par simple contact ou rencontre. Fischli & Weiss ont la gravité des enfants qui empilent des cubes les uns sur les autres jusqu’à ce qu’ils vacillent. Ils réalisent ainsi une figure en équilibre précaire. Ils font et défont les structures des significations. Ils bâtissent une entreprise burlesque qui touche tous ceux qui ont gardé une intimité avec leur enfance.
Jean-Michel Sanejouand Bloc-cuisine, 1963 de la série des ChargeObjets (1962-1967)
Hans-Peter Feldmann César, 1989 Buste en plâtre peint 40 x 27 x 22 cm
David, 1990
2 buffets émaillés, coussins, plante en pot 79 x 155 x 53 cm
Buste en plâtre peint 42 x 27 x 26 cm
Acquisition en 2002 Collection Frac des Pays de la Loire
Acquisition en 1994 Collection Frac des Pays de la Loire
Né en 1934 à Lyon (Rhône-Alpes), il vit à Vaulandry (Maine-et-Loire). Jean-Michel Sanejouand, toujours en quête de nouvelles formes d’expression, réinvente continuellement son univers artistique dans une grande diversité de médiums tels que la sculpture, la peinture et le dessin. Ils se démultiplient et se redéfinissent constamment, poursuivant une recherche exigeante qui n’a eu de cesse d’explorer des voies nouvelles. De ce travail qui se développe depuis plus de cinquante ans naît une œuvre vagabonde, nomade, ouverte qui ne se refuse rien. « Jean-Michel Sanejouand est ce penseur joyeux de la confusion du monde (...) Pour Sanejouand, l’ordre des choses n’est ni établi, ni certain, ni surtout définitif. » Anne Tronche
Né en 1941 à Düsseldorf (Allemagne), où il vit. Hans-Peter Feldmann commence à collecter très tôt toutes sortes d’images issues de la presse, de magazines, de la publicité. Fasciné par cette imagerie populaire en technicolor, importée d’Amérique après-guerre, l’artiste, à la faveur des mouvements contestataires émergeants dans les années 60, en fait son matériau principal. La culture populaire est alors convoquée, dans une démarche oscillant entre séduction et critique. La démarche peut être qualifiée de pop en ce qu’elle inclut dans le champ de l’exposition, ce qui fait notre quotidien, sans discrimination. Mais il s’agit davantage ici, d’attirer l’attention sur le banal pour repenser les frontières entre art et non-art, plutôt que de l’intrôniser. Le quotidien est inventorié, répertorié. Aux côtés d’image, il rassemble de nombreux objets comme des jouets anciens ou des sculptures en plâtre, auxquels il ajoute de la couleur pour en modifier la perception. Dans ces plâtres des grands chefs-d’œuvre de la sculpture, peints de couleurs vives, ce sont encore les limites de l’art qui sont interrogées. L’intervention de la subjectivité de l’artiste s’en trouve amoindrie. Les frontières traditionnellement établies entre art et non-art, original et fac-similé, entre l’œuvre et ses manifestations périphériques volent en éclats.
L’œuvre Bloc-cuisine exposée ici, fait partie de la série des Chargeobjets. Ces assemblages d’objets aux couleurs attrayantes, réalisés à partir de matériaux bon marché produits en série dans les années 60, jouent avec humour à créer des associations inattendues. Capturés de leur existence banale d’objets de la vie quotidienne, ils perdent ici sens et usage, et apparaissent « déchargés » de l’utilité qui justifiait jusqu’alors leur existence. « Ces mises en rapport de toiles de bâche à rayures, de grillages, de bandes de linoléum imprimé, etc., qui ont pris la relève de cette peinture, répondaient à un besoin soudain urgent d’expérimenter l’espace concret. » Jean-Michel Sanejouand
Espace 2
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Ernesto Sartori Chez G. et D. grosse maquette, 2010 Bois peint 250 x 460 x 433 cm Acquisition en 2011 Œuvre produite par le Frac des Pays de la Loire Collection Frac des Pays de la Loire Né en 1982 à Vicence (Italie), il vit à Paris (Ile de France). « Dans le monde imaginé par Ernesto Sartori, la complexité de l’exercice de géométrie côtoie la fantaisie des jeux enfantins. Le regard navigue sur un terrain jamais plat, et se heurte aux angles multiples et aux arrêtes aiguisées. Il glisse sur les pentes dangereuses, ou gravit les étages des modules empilés. Ses œuvres peuvent évoquer, en fonction de nos références, la mise en volume des peintures cubistes, la pixellisation ou l’atomisation à une échelle gigantesque, ou encore le passage à la 3D des livres illustrés ou des bandes dessinées. Face à ces maquettes aux formats démesurés, comme Chez G. et D. grosse maquette présentée ici, le corps hésite entre l’escalade et la contemplation, l’endroit et l’envers. Les dessins, sculptures et installations d’Ernesto Sartori mettent en jeu des surfaces, des volumes et des espaces qui, par un processus de transformation du réel, construisent un univers dans lequel architectures et personnages
s’organisent selon des lois qui leur sont propres. » Coline Miaihe
« Je pourrai essayer d’expliquer rationnellement pourquoi je m’intéresse à cette pente plutôt qu’à une autre, mais je préfère admettre que j’en suis tombé amoureux, et considérer mon travail comme une déclaration d’amour envers elle. » Ernesto Sartori
prédécesseurs modernistes (tel que Henry Moore) que par leur proximité physique, voire quasi mimétique, de l’être vivant, et particulièrement du corps humain. Quoique abstraites, ces figures en plâtre suggèrent, du fait de leurs postures anthropomorphiques, des traits d’humanité, nous incitant même parfois à y voir un visage. Leur texture en revanche, dont les marques de moulage restent visibles, évoque davantage les caractéristiques de l’ivoire ou de l’ossement. « Ces structures sont très classiques, très formelles », explique Nick Evans, « mais les tables qui les soutiennent elles, relèvent plutôt du Pop-primitivisme (…) Il y a quelque chose qui tient presque des Arts et Métiers dans ces tables, et le but est de créer — grâce aux histoires culturelles et géographiques de différents horizons (oriental, africain…) — une collision entre les sculptures en plâtre et les socles qui les soutiennent. »
Untitled, 2011
Anti-Autonome, 2010
Tapis, metal, peinture, bois, mousse, lampe 350 x 400 x 500 cm
Plâtre, contreplaqué, peinture, acier 129 x 66 x 54 cm
Acquisition en 2012 Collection Frac des Pays de la Loire
Anti-Autonome (Princess), 2010 Plâtre, contreplaqué, peinture, acier 116 x 66 x 54 cm
Né en 1976 à Mufulira (Zambie), il vit à Glasgow (Royaume-Uni). Les sculptures de Nick Evans sont créées grâce à une enquête minutieuse des matières (polyester, acier, aluminium, fibre de verre, céramique, résine, etc.) et des diverses possibilités sculpturales. Ainsi l’artiste se laisse-t-il d’avantage influencer par le contact direct des matériaux avec lesquels il choisit de travailler que par sa propre réflexion. Cette pratique intuitive, jointe à une analyse préalable, ne se perçoit vraiment qu’une fois l’oeuvre achevée ; celleci mêle alors des allures organiques, fluides à une impressionnante solidité. Les sculptures de Nick Evans sont autant marquées par les préoccupations formalistes de ses
Ses sculptures apparaissent comme le lointain souvenir, l’esquisse d’un objet du quotidien. Isolées de toute réminiscence fonctionnelle, ces « fragments » issus du réel sont appréhendés pour leur valeur esthétique intrinsèque et s’exposent ainsi à une réévaluation ; une multitude d’interprétations est alors rendue possible. Légendées de titres d’œuvres littéraires, de considérations théoriques sur l’art, ses sculptures proposent une réflexion sur le simple objet manufacturé, depuis sa conception jusqu’à sa présence inhabituelle dans l’espace d’exposition.
Thea Djordjadze
Nick Evans
Acquisition en 2010 Collection Frac des Pays de la Loire
leurre est le moyen par lequel l’artiste dédouble une réalité, afin de déstabiliser nos repères visuels habituels.
Koenraad Dedobbeleer One pure thought, 2007 Bois, métal, laque 57 x 80 x 36 cm Acquisition en 2008 Collection Frac des Pays de la Loire Né en 1975 à Halle, il vit à Bruxelles (Belgique). Koenraad Dedobbeleer analyse des éléments architecturaux, des mobiliers urbains, avant de les transposer dans l’espace d’exposition. Ce glissement effectué depuis la rue jusqu’au lieu de présentation est l’occasion de remettre en question les conditions de production de ces formes, vouées à exister dans un environnement urbain et non muséal. Ainsi, le
Née en 1971 à Tbilisi (Géorgie), elle vit à Cologne (Allemagne). Elève de Rosemarie Trockel, Thea Djordjadze crée des environnements qui empruntent tout autant à l’art qu’à l’architecture et au design. Verre, céramique, papier, éponge, savon, silicone, textiles, bois industrialisés, objets du quotidien sont autant de matières utilisées pour ses pièces qui s’agencent en installations «mobilières» minimales. Cette confrontation de textures et d’éléments issus d’univers différents, la préférence pour un agencement « décalé » provoquent chez le spectateur à la fois une proximité mais aussi une étrangeté. Le travail de Thea Djordjadze privilégie une spontanéité qui répond à son expérience précédente de la performance : une part de hasard qui lui permet de trouver l’agencement et la place juste des œuvres, met en relation celles-ci entre elles et est nourrie de l’action du corps de l’artiste dans l’espace. Architecturales, les sculptures
métalliques qui composent en partie Untitled renvoient à un éventuel extérieur, tout en rappelant à la fois la légèreté et l’épure du design moderne d’un mobilier d’intérieur.
toute cette mise en forme exprime métaphoriquement les rituels d’une société hautement codifiée. Elle nous propose des images figées, dans lesquelles le sujet s’inscrit au milieu du décor. Sur chaque tirage, l’attention est focalisée sur un élément central (un dandy à la tenue irréprochable, une statue trônant sur son socle dans une nature extrêmement maîtrisée). Le format carré des photographies, qui rappelle le Polaroïd*, accentue cette mise en valeur du sujet.
Né en 1926 à Saint-Brieuc (Côtes d’Armor). Décédé en 2005 à Paris (Ilede-France). Auteur d’une œuvre rebelle à toute forme de catégorisation, figure désormais mythique du milieu artistique d’après guerre, poète et collectionneur de ce qui nous entoure, Raymond Hains n’a jamais cessé d’inventer de nouvelles façons de regarder. En 1998, au Frac des Pays de la Loire, à Nantes, avait lieu l’exposition Lemot passe à travers. Elle réunissait un ensemble inédit, produit pour l’occasion, à partir, entre autres, de la figure de l’artiste lyonnais François-Frédéric Lemot, fondateur de la Garenne éponyme, à Clisson, où, pendant six ans, le Frac eut ses quartiers. L’exposition aurait pu s’y tenir, en 1992, sous un autre titre : Nous autres philologues de la Garenne Lemot et une tout autre configuration. En six ans, en effet, d’autres perspectives s’offrirent à l’artiste grâce notamment à un voyage à Londres dans le cadre d’une exposition Yves Klein, ainsi qu’à une exposition d’artistes anglais au Jeu de Paume. Cela a été pour l’artiste l’occasion de réaliser de nouvelles séries photographiques, Le Voyage à Londres où Klein côtoie Waterloo, de Gaulle et Bryen/Langley, et Sculptures de trottoirs du chantier de la rue Rivoli en cours de réfection autour de la Galerie nationale, comme de véritables démonstrations amusées de la sculpture anglaise contemporaine.
Karen Knorr The Necessity of attending to the Duties of Common Life, 1984 Intellectual Order as Exercise for Men Of Rank and Fortune, 1984 The Employments of a Housewife in the Country, 1984 de la série Country Life Photographies noir et blanc légendée, encadrées 61 x 51 cm Collection Frac des Pays de la Loire Acquisition en 1986 Née en 1954 à Francfort-sur-leMain (Allemagne), elle vit à Londres (Royaume-Uni). Karen Knorr est photographe et travaille par séries. À travers son regard d’artiste, elle critique avec beaucoup d’ironie la bourgeoisie anglaise. Pour cela, elle reprend certains codes de la peinture classique (composition et cadrage rigoureux, recherche de perfection, mise en scène fouillée). Les trois œuvres présentées ici appartiennent à la série Country Life dans laquelle l’artiste utilise le noir et blanc. En associant à ses photographies des textes qui peuvent être lus comme le titre ou la légende, Karen Knorr suggère une interprétation critique. Architecture rigoureuse, lumière soigneusement distribuée, usage de la symétrie,
Raymond HAINS Sans titre (Socle de la statue équestre de Louis XIV, place Bellecour à Lyon), 1998 de la série Lemot passe à travers Plâtre, PVC et bois peints 273 x 200 x 62 cm
Sans titre (La Sculpture équestre de Louis XIV de Lemot), 1991 - 1998 de la série Lemot passe à travers Photographie couleur contrecollée sur aluminium 59,5 x 89,5 cm Acquisitions en 1998 Œuvres produites par le Frac des Pays de la Loire Collection Frac des Pays de la Loire
Mick Peter Not Mary, 2011 Matériaux divers (jesmonite, tubes de plastique, bois, objet) 180 x 150 x 50 cm Acquisition en 2012 Collection Frac des Pays de la Loire Né en 1974 à Berlin (Allemagne), il vit à Glasgow (Royaume-Uni). La pratique sculpturale de Mick
Peter donne l’impression d’une réalisation faite à la main, bricolée, volontairement imparfaite, conçue avec des matériaux légers et peu nobles (polystyrène, jesmonite), d’un projet de sculpture imaginaire. C’est avec des éléments venant perturber la perfection formaliste de ses sculptures que Mick Peter vient ainsi nous rappeler l’inévitable présence humaine et animale qui interviendra dans la vie de l’objet. La sculpture Not Mary présentée ici, fait écho à la réflexion de l’artiste sur la réception et le devenir de la sculpture installée dans l’espace public. C’est cet usage public de la sculpture qu’il met ici en question, celui des spectateurs qui en deviennent, de bon gré ou non, des usagers, celui, plus organique, des animaux, ou finalement l’usage du temps.
Raphaël Zarka propose une œuvre à mi-chemin entre la sculpture contemplative et l’objet de travail en cours d’élaboration : une bûche posée sur des cales et parcourue de lignes pyrogravées qui signalent les découpes à suivre pour réaliser un polyèdre régulier, le tout inspiré des planches d’un astronome du XVIIIème siècle. La sculpture lui permet ici d’interroger le langage d’une époque récente - du modernisme au postminimalisme - de la confronter à l’histoire de l’art assouvie à la géométrie naturelle.
Black Alphabet (after Brancusi), 2008 Résine et poussière de charbon 26 éléments : 136 x 11,5 cm chacun Acquisition en 2010 Collection Frac des Pays de la Loire
Andreas Fogarasi Mur du Souvenir-Cité de Refuge, 2008 Graphite sur papier 210 x 400 cm
Raphaël Zarka Bille de Sharp n°4, 2008 de la série Bille de Sharp Poutre en chêne pyrogravée 28 x 28 x 186,5 cm Acquisition en 2009 Collection Frac des Pays de la Loire Né en 1977 à Montpellier (Hérault), il vit à Paris (Ile-de-France). Raphaël Zarka travaille comme le « curieux » qui rassemble à l’intérieur de son cabinet les bases d’un véritable monde en miniature. Nostalgique d’un temps où créer et découvrir étaient encore synonymes, l’artiste place en exergue de sa pratique une phrase qu’il emprunte à Jorge Luis Borges : « C’est presque insulter les formes du monde de penser que nous pouvons inventer quelque chose ou que nous ayons même besoin d’inventer quoi que ce soit. » Raphaël Zarka est fasciné par l’usage physique et la dynamisation des objets inertes. Il parle de ses œuvres comme des « sculptures documentaires ». Figer le mouvement et découper le monde sont des activités étranges, aussi les sujets que l’artiste s’autorise à photographier se donnent comme autant de natures mortes naturelles, d’images toutes faites.
Ainsi avec Bille de sharp n°4,
Lucy Skaer
Acquisition en 2009 Collection Frac des Pays de la Loire Né en 1977 à Vienne (Autriche), où il vit. Le travail d’Andreas Fogarasi questionne les rapports qui existent entre l’architecture et son impact auprès des masses. La pièce principale de ce projet est un frottage réalisé à partir du mur d’accueil de la Cité de Refuge, bâtiment réalisé par Le Corbusier situé dans le 13ème arrondissement de Paris. Sur le panneau figurent les noms des personnes qui ont financé ce bâtiment ainsi qu’une note d’intention à propos de sa destination : un centre de secours social géré aujourd’hui par l’Armée du Salut. Le projet auquel appartient l’œuvre présentée ici est représentatif de l’intérêt que porte l’artiste à la dimension collective et utopique de l’architecture (mais aussi parfois autoritaire), ainsi que l’appropriation de ces zones ou symboles par la population. C’est un regard critique sur le modernisme et les politiques de rassemblement.
Née en 1975 à Cambridge, elle vit entre Glasgow et Londres (RoyaumeUni). Lucy Skaer travaille sur la transformation d’images dont les mutations d’un état à un autre apportent, selon son projet, une révision de leur statut. Son point de départ est l’image trouvée photographies récupérées dans des journaux ou des livres, cartes postales, images issues d’Internet — qu’elle soumet à un processus parfois laborieux de réinterprétation et de brouillage par le passage d’un format à un autre. En complexifiant la relation entre le sujet et la façon dont il est présenté, Lucy Skaer tente d’isoler l’image de sa signification ou de son contexte et de rediriger l’attention du spectateur sur une pure et immédiate expérience visuelle. Sujettes à un processus élaboré de transformation, les images de Lucy Skaer sont ancrées dans la réalité et hésitent entre l’identifiable et l’ambigu, la figuration et l’abstraction. L’œuvre Black Alphabet (After Brancusi) se compose de vingt-six sculptures en forme de sentinelles faites de poussière de charbon comprimée. Cette installation fait directement référence aux sculptures de bronze, de marbre et d’albâtre de Constantin Brancusi, intitulées L’oiseau dans l’espace et originellement créées en 1923. Cette œuvre fût reconnue pour son impressionnante retranscription de l’envol.
Bojan Sarcevic
TTRIOREAU
Untitled, 2010
Aleana Egan
Acier, cuivre, peinture Dimensions variables
Interior, 2009
gmTT-ck / edge on a ledge n° 1, 2005
Acquisition en 2010 Collection Frac des Pays de la Loire
Carton, adhésif, décofill, peinture, vernis, clous de cuivre 181 x 78 x 6 cm
Plexiglas miroir, trépied, plaque inox, aluminium, bois 150 x 121 x 86 cm
Acquisition en 2009 Collection Frac des Pays de la Loire
Acquisition en 2006 Œuvre produite par le Frac des Pays de la Loire, dans le cadre des XIXe Ateliers Internationaux Collection Frac des Pays de la Loire
Né en 1974 à Belgrade (Yougoslavie avant 1991). Vit à Berlin et à Paris. Depuis la fin des années 90, Bojan Šarcevic harmonise en totale liberté, l’aquarelle, la vidéo, la sculpture, le dessin, l’intervention in-situ ou l’installation, la photographie… Bojan Šarcevic est « intéressé par ce qui sème un trouble dans la symétrie et l’uniformité, il s’interroge sur la question de l’assimilation, du changement d’identité par rapport à un passé, une mémoire, un vécu spécifique. » Composée de cuivre et d’acier, l’œuvre Untitled présentée ici fait partie des sculptures de Bojan Šarcevic, qui font penser à des étagères stylisées, empruntant au vocabulaire minimaliste tout en le faisant évoluer vers plus de légèreté. « Ces pièces, que j’appelle les « étagères » et qui allient le cuivre et de très fines baguettes d’acier, sont venues d’une étagère que j’ai fait faire pour ma cuisine. Je me suis dit ensuite « pourquoi ne pas faire une structure qui serait autonome dans l’espace ? » Construire quelque chose qui ait un rapport à la rationalité, à la verticalité, mais aussi à la matière, en l’occurrence le cuivre, qui a une certaine présence visuelle grâce à la lumière issue de ses reflets. Évidemment, on reconnaît les proportions d’une étagère ou d’une structure fonctionnelle, mais en même temps on sent très bien une tension car ces pièces sont prêtes à s’écrouler. » Bojan Šarcevic
Née en 1979 à Dublin (Irlande), où elle vit. Aleana Egan a grandi à Dun Laoghaire, une ville portuaire située à côté de Dublin. à l’origine de ses réalisations se trouve la perception de son environnement immédiat, paysage de sa ville natale ou espace d’exposition, que l’artiste traduit de façon instinctive dans des esquisses rapides, hésitantes. Puis, elle retranscrit matériellement ces impressions fugaces sous la forme de sculptures abstraites, à l’aide de matériaux pauvres (cartons, enduits, clous...). Sous-titrées de phrases empruntées à des ouvrages littéraires qui évoquent une action physique ou un mouvement, ses sculptures privilégient la perception et l’expérience subjective de chacun. Interior, le « relief sculpté » présenté ici, peut être appréhendé comme un « objet transitionnel », selon la théorie du psychanalyste anglais Donald Winnicott. Cet objet constitue pour l’enfant un repère rassurant, inconsciemment. Dans le cas d’Aleana Egan, la sculpture devient un moyen par lequel elle traduit l’expérience visuelle de son enfance, sans toutefois en révéler l’essence. Elle rend compte d’un fragment issu de la mémoire, évocateur d’une forme imprécise. Suspendue à deux clous, la sculpture semble déjouer les lois de la gravité mais sa fragilité lui confère une certaine préciosité.
Né en 1974 à Blois (Loir-et-Cher), il vit à Paris (Ile-de-France). Agissant sur la structure même de l’espace construit, les propositions de TTrioreau mettent en place des déplacements qui perturbent notre perception et désignent de façon politique le caractère normatif de l’architecture. TTrioreau utilise les formes mêmes de l’architecture et de l’urbanisme – maquettes, caissons lumineux, écrans - qu’il détourne et auxquelles il intègre ses interprétations et modifications. Au cours des XIXe Ateliers Internationaux, il s’est intéressé au bâtiment du Frac des Pays de la Loire, en tant qu’architecture et espace d’exposition. Le sujet de l’œuvre devient l’architecture qui la contient, qu’il vient perturber. gmTT-ck / edge on a ledge n°1 représente la salle d’exposition du Frac à Carquefou. Reflet de l’espace de monstration, jeu sur les rapports extériorité-intériorité, cet objet intègre également, en les reflétant, les œuvres des autres artistes et déstabilise le regard. De plus, il place à l’intérieur de cette maquette une fausse cloison en inox miroir positionnée légèrement de biais, projet qu’il envisageait initialement de produire à l’échelle de l’espace réel. Il casse ainsi le cube blanc de la salle d’exposition, discret hommage à Gordon Matta-Clark.
Fred SANDBACK Becky Beasley
Sans titre, 1968 - 1983 Laque sur tige métallique 61 x 300 x 61 cm Acquisition en 1988 Collection Frac des Pays de la Loire Né en 1943 à Bronxville (Etats-Unis). Décédé en 2003. Bien que peu connu en France, Fred Sandback jouit d’une grande notoriété aux États-Unis, où un musée lui est consacré. Refusant le « fatras » de la sculpture, l’artiste créé virtuellement, au moyen de fils tendus ou de minces tiges de métal, des plans et des volumes. Par des interventions discrètes, l’artiste met en évidence les caractéristiques du lieu, amène le spectateur à une perception renouvelée de l’espace d’exposition. Proche des artistes américains de l’art minimal, puis de l’art conceptuel de la fin des années 1960, Fred Sandback affirme cependant avoir travaillé en réponse à sa propre perception de l’insuffisance de l’art et de la sculpture en particulier. « Toujours en dialogue avec un environnement artificiel, construit par quelqu’un d’autre », sa sculpture explore la frontière entre sa vie intérieure, « la mémoire de sa présence », et l’espace extérieur. Nécessairement, le socle et la masse qui définissent la sculpture, ne sont présents dans l’espace que « sous la forme d’une idée. » Les relations hiérarchiques entre le sujet et l’objet disparaissent, le spectateur, guidé ici par des lignes qui suggèrent des plans, est amené à construire simultanément l’espace d’exposition dans lequel il se meut et celui de l’œuvre elle-même.
Ann Veronica JANSSENS Absence d’infini, 1991 Miroir 72 x 72 x 72 cm Acquisition en 1992 Collection Frac des Pays de la Loire Née en 1956 à Folkestone (Royaume-Uni), elle vit à Bruxelles (Belgique). Ann Veronica Janssens fait partie de ces artistes qui retiennent les principes de l’Art minimal tel qu’il s’est développé au milieu des années soixante aux États-Unis et en Angleterre. Elle en appelle à des formes primaires, simples et géométriques, ainsi qu’à des matériaux industriels. Ses œuvres consistent souvent en de légères interventions qui changent notre expérience d’un espace, d’un objet ou de la lumière. Les sculptures d’Ann Veronica Janssens s’inscrivent dans un rapport à l’espace interactif qui implique physiquement le spectateur vis-à-vis de l’objet. Au moyen de miroirs, de verres ou de planchettes de bois, l’artiste transforme les lieux qu’elle investit et la perception qu’on peut en avoir. L’espace fait alors partie intégrante de l’œuvre et devient indissociable de l’installation elle-même. Remettant en question l’évidence de nos perceptions et de notre pensée, les œuvres d’Ann Veronica Janssens ouvrent ainsi un nouvel espace au regard. Avec Absence d’infini, les surfaces miroitantes tournées à l’intérieur du cube créent un infini clos sur lui-même qui se dérobe au regard, et constitue tel un tombeau un espace qui renferme le mystère. On peut également voir dans cette œuvre une référence au Metrocubo d’infinito (Mètre cube d’infini) de Michelangelo Pistoletto.
Brocken (III) (All of this happened without him commenting on what he was doing. But once his broken window handle had found its proper place between the two of us, I could not help noticing a sly smile on his face.), 2009 Noyer, cuivre, acier 47 x 102 x 8,4 cm
Brocken (IV) (Bernhard now embarked on telling me about the history of this broken window handle and that he had been searching all over Vienna to find a duplicate.), 2009 Noyer, cuivre, acier 80 x 69 x 8,4 cm
Brocken (V) (He stressed several times that he was only interested in an exact replica, identical replacement or absolutely the same thing.), 2009 Noyer, cuivre, acier 80 x 36 x 8,4 cm Acquisitions en 2011 Collection Frac des Pays de la Loire Née en 1975 à Portsmouth, elle vit à St Leonards-on-Sea (Royaume-Uni). Bien qu’elles paraissent muettes et minimalistes, les sculptures et photographies de Becky Beasley s’ouvrent, étonnamment, sur des mondes littéraires. Émanant à la fois de sources fictives, d’objets et d’expériences du quotidien, ses œuvres constituent souvent des abstractions imaginaires qui gardent cependant leurs dimensions humaines d’origine. Malgré leur formalisme, elles restent pourtant familières, mais deviennent aussi des « objets mentaux » dont l’identité d’objet n’est jamais certaine. Réévaluant une histoire de l’abstraction qui s’étendrait
du monochrome aux formes de la sculpture minimale, les œuvres de cette artiste nous présentent effectivement des « surfaces », mais dont l’apparente opacité contraste avec leur puissance d’évocation. À la fois fermées et ouvertes, elles assument un certain mutisme pour mieux se charger de mystère. « Mes chers parents ont fourni les dimensions pour nombreuses de mes œuvres, c’est-à-dire que les mensurations de leurs corps ont servi de base à la construction de mes sculptures (…). Brocken interprète une chorégraphie minimale pour les bras de mon père, les charnières en cuivre étant positionnées pour représenter ses propres articulations. Cette série anticipe et est sans doute aussi une préparation à l’éventuelle disparition de mon père qui est âgé. La série est également inspirée par un roman australien, dans lequel les idées d’architecture, de paysage, de mort et de corps se conjuguent en un tout (…). »
Dans ses sculptures, l’artiste tente d’abolir les frontières qui existent entre intérieur et extérieur, plein et vide, créant ainsi des zones de partage dans lesquelles des éléments, à priori opposés, fusionnent.
œil tente pourtant de reconstituer mentalement l’intégralité de ce cube. Afin d’appréhender l’œuvre dans sa globalité, le spectateur est invité à s’immerger au cœur même de la « pièce », qui oscille entre sculpture, installation et architecture.
Die Zone (Boden) est constituée d’un fil de plomb suspendu au bout duquel se trouve un aimant. Un second aimant, incrusté dans le sol, attire irrésistiblement le premier. La ligne constituée par le fil de plomb tend alors de façon diagonale, laissant l’impression d’un équilibre fragile. L’intérêt de l’œuvre réside dans cette zone d’attraction, d’échange, où ces deux aimants oscillent sans cesse l’un vers l’autre dans une posture incertaine, sans jamais pouvoir se réunir de façon optimale.
Vincent MAUGER Sans titre, 2008 Film vidéo couleur muet, écran plat au sol, diffusion en boucle, Dvd-R vidéo durée : 12’
Becky Beasley
Acquisition en 2008 Œuvre produite par le Frac des Pays de la Loire Collection Frac des Pays de la Loire
Melanie Counsell a.i.b., 2006 Modules en contreplaqué phénolisé Dimensions variables Don de l’artiste en 2008 Œuvre produite par le Frac des Pays de la Loire, dans le cadre des XXe Ateliers Internationaux Collection Frac des Pays de la Loire
Katinka Bock Die Zone (Boden), 2009 Aimants, fil Dimensions variables Acquisition en 2010 Collection Frac des Pays de la Loire Née en 1976 à Francfort-sur-le-Main (Allemagne), elle vit à Paris (France). Katinka Bock s’intéresse à l’espace géographique, le territoire, et surtout aux symboles et usages humains qui lui sont associés. Se déclarant elle-même proche de la sensibilité de Joseph Beuys dans l’œuvre Capri-Batterie (une ampoule jaune « branchée » sur un citron), elle se plait à réinvestir des matériaux pauvres au sein de ses sculptures.
Née en 1964 à Cardiff, elle vit à Londres (Royaume-Uni). Melanie Counsell interroge par ses œuvres la sculpture contemporaine. Ses installations minimalistes perturbent l’espace, en modifient les volumes, et produisent des interactions inattendues entre l’œuvre, son environnement et le spectateur. À partir de l’identité multiple d’un contexte, elle conçoit des œuvres qui prennent souvent la forme d’interventions in situ. Investissant parfois des sites désaffectés, l’artiste crée une symbiose entre les traces laissées par une architecture et ses préoccupations artistiques. Conçue dans la grande salle d’exposition du Frac lors des XXème Ateliers Internationaux, l’installation modifie l’espace, donnant ainsi l’impression qu’une armature recompose les contours d’un espace inséré dans un autre. Apparaissant incomplète, notre
Né en 1976 à Rennes (Ile-et-Vilaine), il vit à Saint-Germain-sur-Moine (Maine-et-Loire). Le travail de Vincent Mauger se situe entre matérialisation et dématérialisation de l’objet. Vincent Mauger propose des va-etvient constants entre construction volumineuse (plaisir d’exploration du matériau, défi du chantier parfois monumental) et légèreté virtuelle. Dans les effusions numériques de notre ère contemporaine, il réintroduit du jeu, couplant une dimension plus primitive, un imaginaire plus artisanal à la sophistication des logiciels 3D. La vidéo présentée dans l’exposition s’insère dans un espace mental et agit comme une focale sur l’environnement, donnant l’impression que l’écran laisse transparaître et accentue un détail de l’architecture. Le fragment isolé et mis en évidence se joue de notre perception, nous laissant croire à un sol instable, ondulé.
vanité*. *
et actuellement installée dans le parc de la Garenne Lemot à Clisson. Deux artifices s’opposent à l’environnement tout en l’intégrant, et en accentuent les dimensions.
Michel Gauthier, Sadaâne Afif : Saturen et les
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« L’œuvre de Sadaâne Afif révèle donc deux axes principaux : Vanitas et mélancolie, d’un côté ; lyrics et remakes variés des pièces, de l’autre. »
remakes, M19, 2010
Dan Graham Saâdane Afif One two... light & time tracks, 2011 Trépied, tubes de carton peints, intérieur marouflé en papier aluminium, DMX, programmateur Dimensions variables Acquisition en 2011 Collection Frac des Pays de la Loire Né en 1970 à Vendôme (France), il vit à Berlin (Allemagne). « Notre société et les structures qui la régissent, monde de l’art compris, incitent profondément au repli sur soi. Or, les idées et les formes gagnent souvent à être partagées. ». Saâdane Afif Ce goût du travail participatif est pour Saâdane Afif l’opportunité d’échanger, de mesurer les écarts possibles entre le visible et le lisible, le lisible et l’audible. Depuis 2004 la pratique artistique de Saâdane Afif est participative et s’intéresse au domaine musical. Il commande des textes à différents auteurs (artistes, critiques d’art, commissaires d’exposition, écrivains...) qu’il confie ensuite à des musiciens pour être interprétés. Ainsi, certaines expositions ont été l’occasion de produire un disque sur un label. Le huitième et dernier album à ce jour (One, Two…) regroupe les deux expositions que Saâdane Afif a réalisé au Frac des Pays de la Loire et au Frac Basse-Normandie en 2008. La série Time Tracks amorce un processus où l’artiste, comme un nouveau « remakes »* de sa production antérieure, redonne corps aux textes issus de ses collaborations. Dans cette sculpture, chaque abat-jour cyindrique est associé à une chanson. L’ampoule qui s’éclaire retranscrit visuellement la durée et la diffusion d’un morceau. La question du décompte du temps rejoint alors un autre intérêt majeur dans la pratique de l’artiste : la
Mirror Window Corner Piece, 1974
Alcôves
2 éléments encadrés : plans et photographies de l’installation éponyme Chacun : 77 x 102 cm Acquisition en 1992 Collection Frac des Pays de la Loire Né en 1942 à Urbana, il vit à New-York (Etats-Unis). Dan Graham a développé depuis les années 1960 une recherche sur le statut de l’œuvre d’art, sa monstration et sa diffusion. Tous ses travaux interrogent les mécanismes de l’œuvre d’art, de la perception, repensent le statut de l’œuvre et son rapport à l’architecture. Ses premières œuvres ont toutes une résonance avec la question de l’art institutionnel de galerie, de la galerie comme institution. Afin d’échapper aux contraintes de ces espaces d’expositions, il conçoit à partir de 1965 des travaux destinés à être publiés dans des revues. De 1969 à 1976, par le biais de la performance et de la vidéo, Dan Graham entame une série de travaux questionnant l’expérience perceptive. Les espaces qu’il crée s’organisent en jeux de miroirs auxquels s’ajoutent des caméras et des moniteurs qui renvoient l’image du spectateur. Ce dispositif sera repris dans l’espace public, dans des vitrines ou des immeubles et aboutira, à partir de 1977 à sa première série de « pavillons », sculptures en verre et miroir sans tain où le spectateur est de la même façon placé en position ambigüe de voyeur-vu. Ses installations architecturales empruntent au vocabulaire de la sculpture minimale des formes géométriques simples et un mode de production industriel. L’œuvre Mirror Window Corner Piece présentée ici renvoie à l’œuvre Pergola/ Two-Way réalisée
Wilfrid ALMENDRA Cholet...Carquefou, 2008 de la série Untitled Inox, céramique, chromo 30 x 25 x 38 cm Acquisition en 2008 Œuvre produite par le Frac des Pays de la Loire Collection Frac des Pays de la Loire Né en 1972 à Cholet (Maine-et-Loire), où il vit. Utilisant une vaste palette de matériaux et de techniques, le plus souvent situés en dehors des pratiques artistiques habituelles, Wilfrid Almendra cherche à sublimer ces matériaux hétéroclites dans une démarche de fabrication proche de la performance, où l’intuition joue un rôle primordial. L’assemblage de matériaux divers, comme le bois, la céramique ou l’acier, engendrent des rencontres insolites. Wilfrid Almendra emprunte aux cultures populaires et aux objets communs tout en les entrecroisant, en les détournant et en les customisant. L’œuvre Cholet...Carquefou présentée
ici, est issue d’une série de treize œuvres, toutes réalisées en 2008 et chacune sous-titrée du point de départ et du point d’arrivée d’un voyage (ici de son atelier de Cholet jusqu’au Frac des Pays de la Loire). Ces sculptures ont commencé comme des dessins, réalisés par l’artiste qui tenait la pointe d’un stylo sur un morceau de papier sur ses genoux tandis qu’il conduisait. à la fois dessin sismique et carte routière, chaque croquis sert d’enregistrement psycho-géographique, saisissant l’expérience physique et la durée de ses voyages. Ces enregistrements du mouvement deviennent entièrement statiques. Le matériau opaque et cassant transforme le statut de l’objet.
conversation de Salvador Dali, un poisson rouge derrière ses barreaux est incarcéré dans son bocal, ou encore l’artiste détourne un panneau signalétique pour initier un pas de danse (le moon walk), des djellabas sont griffées de la marque Adidas ou comme dans l’œuvre Saboosh présentée ici ce sont des sabots de bois qui portent le logo de la marque Nike. Par ce geste, l’artiste fait un pont entre tradition et mode, entre passé et présent, entre utile et futile, il questionne dans cette anachronie pleine d’humour le rapport à la consommation dans notre société.
Koch recherche la visualisation du vide entre le renflement du récipient et l’emplacement du bec verseur. La réalité fonctionnelle de la théière s’associe à la réalité de l’espace qui l’entoure pour donner un signe plastique.
Jacques Julien Pièces uniques, 2012
François CURLET Saboosh, 2008 Bois pyrogravé 12,5 x 33 x 27 cm Acquisition en 2010 Œuvre produite par La Chapelle du Genêteil, centre d’art contemporain du Carré, scène nationale de Château-Gontier Collection Frac des Pays de la Loire Né en 1967 à Paris (Ile-de-France) où il vit. François Curlet produit des œuvres qui reposent sur le principe d’incrustation ou de communication. Des éléments d’objets ou de langage, sont isolés puis rassemblés de façon à produire du sens, à interroger une situation, ou à dévoiler un aspect inaperçu du réel. Loin des systèmes et des conventions artistiques, François Curlet aborde l’art de manière décomplexée. Par les rapprochements improbables, les changements d’échelles et les collisions de matières, les pièces de François Curlet procèdent à des glissements de sens, dans un propos souvent surréaliste, frontal et drôle. Un coquillage retranscrit une
Udo Koch
Ensemble de 11 sculptures Matériaux divers
Bavaria, 1991
Acquisition en 2012 Œuvre produite par La Chapelle du Genêteil, centre d’art contemporain du Carré, scène nationale de Château-Gontier Collection Frac des Pays de la Loire
Théière en porcelaine et plâtre 18,3 x 24 x 15,5 cm China Green, 1991 Métal émaillé et plâtre 24,5 x 25 x 17 cm Acquisition en 1992 Œuvres produites par le Frac des Pays de la Loire, dans le cadre des VIIIe Ateliers Internationaux Collection Frac des Pays de la Loire Né en 1958 à Offenbach (République fédérale d’Allemagne), il vit à Francfort-sur-le-Main (Allemagne). L’intérêt d’Udo Koch pour le vide confirme avec subtilité l’adage selon lequel le sculpteur sculpte autant en fonction des pleins qu’en fonction des vides. Cette inversion du vide et du plein par lequel le vide est rendu tangible se manifeste également dans ses travaux sur les flacons et les bouteilles, les espaces entre les doigts ou entre les éléments graphiques de logos de marques de fabrique très connues. C’est précisément l’absence des formes des objets initiaux qui donne aux « modèles » de Koch une puissance évocatrice particulière pour faire apparaître comme une totalité ce fragment d’espace qu’est l’espace intermédiaire. Dans la série des « Théières », Udo
Né en 1967 à Lons-le-Saunier (Jura), il vit à Paris (Il-de-France). Le travail de Jacques Julien est surtout marqué par des sculptures minimalistes inspirées du réel. En créant de nouveaux objets, il transforme et transgresse nos pratiques du quotidien jusqu’à les rendre impossibles ou absurdes. Ses réalisations nous offrent une approche poétique et pleine d’humour du monde qui nous entoure. « Jeter, couper, tordre, assembler, ponctuer, je recommence. Une sculpture c’est un point de départ, deux sculptures c’est une direction, trois sculptures c’est déjà un territoire. L’une ploie sous son poids, une autre semble bailler. Une est un jardin, un véhicule ou simplement un geste. Il y a aussi une sorte de totem ou de trophée, des nuages, des briques, des trous, des bâtiments, des chutes, encore des chutes, des corps, des tas et d’autres choses encore. Chaque figure semble issue d’un même mouvement rudimentaire, des mêmes gestes minimums, du même tas de terre informel et de matériaux glanés alentour. Elle se distingue des autres par un agencement singulier, lequel ne peut qu’évoquer, ou ressembler,
à défaut de pouvoir représenter. Les formes se font et se défont, s’arrêtent un instant, le temps d’un mime. Elles s’enchaînent sans jamais pouvoir véritablement se fixer, un peu comme le cheval ou le visage que l’on aperçoit quand on regarde un ciel de nuages. Ici le cheval est un vieux tacot, le visage est un brin grotesque et le ciel, espérons-le, est bleu. » Jacques Julien
skdjfhgshfgkjshfgkjshgfkjhsdkfjghskdjhfgksjhdffgg
De belles sculptures contemporaines une exposition du Frac des Pays de la Loire
du 1er mars au 5 mai 2013 Hab Galerie 21 Quai des Antilles 44200 Nantes Horaires d’ouverture : du mercredi au dimanche de 13h à 18h fermé le 1er mai Visites commentées de l’exposition : les samedi et dimanche à 16h visite enfants le samedi à 15h Groupes sur rendez-vous Conférences : Guillaume Desanges, Signs an wonders - mercredi 27 mars à 19h Cédric Loire - De belles sculptures contemporaines - mardi 9 avril à 19h Renseignements et réservations : Frac des Pays de la Loire T. 02 28 01 57 66 Ce document est téléchargeable sur le site Internet du Frac.