La navette des chantiers - numéro 05

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la navette L e c h a n t i e r r é f l e x i o n - ac t i o n d e l’ACCOORD

L a l e t t r e d ’i n f o r m at i o n s n °5 / D u 12 au 26 s e p t e m b r e 2012

Prendre en compte les spécificités de nos publics

L

édito

a dimension collective de nos accueils de mineurs ne doit pas occulter la prise en compte individuelle de chacun des enfants ou jeunes présents dans nos structures. Les équipes d’animation y sont sensibles bien sûr et travaillent de façon quotidienne sur ce lien si particulier aux familles. Chaque enfant, chaque jeune accueilli, au sens littéral du terme, l’est avec son vécu, son parcours, sa personnalité et la spécificité qu’est la sienne. Il est alors tout naturel que la question de l’accueil individualisé, par ailleurs encadré par la loi, soit posée comme élément structurant de nos projets éducatif, pédagogiques et d’animation. Affirmant que l’adaptation de nos pratiques à chaque individu accueilli, qu’il soit , ou non, concerné par une situation de handicap, de diabète, d’allergie ou de maladie, est l’essence même de nos fonctions d’animateurs, il s’agit désormais d’en conforter les contours et d’en développer les effets. Ces effets ? Au-delà de l’intérêt propre pour les enfants, jeunes, mais également, animateurs accueillis dans ce cadre, c’est bien dans la Rencontre, l’échange, le Vivre ensemble que nous défendons si bien, que se trouve le vrai bénéfice…et celui-ci est bel et bien collectif ! • Sylvie BRANCHEREAU Coordinatrice Enfance

Parole de parent « Les parents ont besoin d’information pour savoir qu’ils peuvent mettre leur enfant dans des structures de loisirs. Je fais confiance aux animateurs et leur décris les traits de caractère et la compréhension de mon enfant. »

Regards croisés sur l’accueil des enfants en situation de handicap Accepter l’autre dans sa (ses) différence (s), transformer le regard sur la personne en situation de handicap, construire le « vivre ensemble » dans le respect des particularités des personnes est l’un des enjeux de l’accueil d’enfant en situation de handicap. Pour l’accueil de loisirs, l’enjeu est de faire savoir que le respect de chacun dans sa spécificité est possible et de construire les conditions d’un accueil de qualité avec les équipes, les familles.

A

la Mulotière, on accueille DES enfants. Carmen Galbete s’investit avec passion et sincérité dans un accueil visant le bien-être de tous les enfants.. L’équipe de la Mulotière aborde sans détour la question des spécificités de chaque enfant au sein du collectif. Et bien plus encore, des singularités et du droit de tous à accéder à des loisirs de qualité, respectueux des rythmes et des besoins des individus qui constituent le groupe. « Je me focalise beaucoup sur l’enfant et son accompagnement.. Même si on sait que le collectif prime on essaie d’être au plus près de l’enfant. Je vais aussi cibler avec les parents : ils se battent tout le temps pour que leur enfant ait une place …là je leur demande des choses très concrètes en fait, les besoins de l’enfant par rapport à ses repas par exemple. Je pose beaucoup de questions, comme ça on sait pourquoi il agit de telle manière, ça nous rassure de savoir comment il est à la maison, ça peut expliquer les comportements au centre. Ici on se donne pour acquis le fait d’accueillir tout le monde, c’est comme ça. Ça n’implique pas que l’équipe « péda » en contact avec l’enfant mais l’équipe au sens large, on prend tous ça en charge et on trouve des solutions adaptées. Ces expériences acquises au fil des années, se transmettent entre animateurs, il faut toujours que ça passe par l’équipe pour que ça fonctionne. Notre rôle éducatif est important bien sur, mais n’oublions pas : on est dans du loisir, même si on aborde par exemple l’apprentissage des gestes simples pour les petits. En fait, avec les enfants en situation de handicap, on se projette plus loin, on sait que les apprentissages seront plus longs et nécessiteront plus d’étapes. Notre action peut alors les aider à trouver leur place dans la société et le groupe, plus tard. Mais avant tout, on doit travailler l’unité, on accueille DES enfants, avec leurs spécificités, leurs singularités, leurs différences, quelles qu’elles soient. C’est l’apprentissage de la différence, la reconnaissance

On doit travailler l’unité, on accueille DES enfants, avec leurs spécificités, leurs singularités, leurs différences, quelles qu’elles soient.

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de l’autre, de la réalité de chacun…cela ouvre beaucoup de portes. Il faut adapter tout le temps, à tous les gamins, c’est ça que les animateurs ont compris au contact de ces publics spécifiques. Le but c’est aussi d’agir naturellement, on se pose trop de questions, il faut que ça devienne normal ». C’est avec la même évidence que l’équipe de la Mulotière a su faire une place dans l’équipe à des animateurs en situation de handicap, afin qu’ils effectuent leur stage pratique. L’expérience s’est très bien déroulée et ces animateurs ont apporté à l’équipe, comme chaque animateur apporte, avec son regard particulier, sa personnalité. «Accueillir un animateur en situation de handicap renvoie aussi pas mal de choses à l’équipe : ils doivent le former, comme tout animateur en apprentissage, mais aussi s’adapter, apprendre à s’apprivoiser et surtout, lui faire confiance ! »

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Port Boyer : l’individu au sein du collectif. Le vivreensemble prend tout son sens au Port-Boyer, qui en fait l’axe prioritaire de son projet pédagogique. Dans cette structure, l’équilibre entre l’individu et le fondement du collectif est essentiel. « Nous avons un vrai souci du collectif : c’est pourquoi nous avons décloisonné les tranches d’âge classiques pour les adapter aux niveaux des enfants, pour que chacun trouve la place qui lui correspond le mieux dans le groupe. On est toute l’année sur de la pédagogie différenciée (le cadre est le même pour tous, la ligne rouge est la même, mais les sanctions sont différentes selon le contexte ou le jour). En conséquence, nous privilégions des

groupes d’enfants liés par le niveau de motricité, de maturité et d’autonomie. C’est pour cela qu’à l’inscription déjà je discute avec les parents pour savoir où l’enfant est au niveau motricité et maturité et j’adapte alors le groupe choisi, il y a aussi une période d’observation au début. Nous organisons en fin de semaine une réunion de bilan où chaque animateur va s’exprimer sur environ une dizaine d’enfants : les enfants en situation de handicap (moteur, physique ou social), ceux qui ont posé des problèmes dans la semaine, mais aussi les nouveaux et ceux dont on n’a pas parlé depuis un moment ; ceux pour qui tout semble ok, il faut en parler quand même ! En juillet nous avons orienté notre action vers les mini-camps : notre enjeu fut d’accompagner ces enfants vers la tranche d’âge supérieure. Il faut travailler à réduire l’écart entre l’âge réel et ceux des enfants qu’ils côtoient. La transition a pu se faire pour une fillette autiste de 9 ans qui a quitté le groupe des 5 ans. Au final, on adapte donc aux spécificités de chacun, mais on les considère comme les autres enfants. Avec tous on a développé ce suivi individualisé mais la réalité c’est que ce sont souvent d’autres enfants qui nous demandent le plus de temps car ils ont tous des spécificités, même si elles ne sont pas tout de suite perçues. »

A l’inscription déjà je discute avec les parents pour savoir où l’enfant est au niveau motricité et maturité et j’adapte alors le groupe choisi, il y a aussi une période d’observation au début.

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Et chez les jeunes ? Dans les clubs ados aussi les jeunes participent pleinement aux activités et sorties et les animateurs inventent des solutions pour adapter avec naturel : aux Bourderies, Hugo et Olivier, 15 ans, font ainsi complètement partie du groupe et ont accès aux mêmes loisirs, au sein d’un groupe de jeunes soudé qui se connait depuis des années.

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