Agir contre la
précarité énergétique à l’attention des acteurs nivernais
Agir contre la précarité énergétique - 3
Introduction La nécessité de ce guide est apparue afin de mieux appréhender ce nouveau risque social que représente la précarité énergétique. Pour se donner les moyens d’agir, nous l’avons destiné à tous les acteurs locaux qui peuvent être au contact de personnes concernées par ce problème. L’énergie, aujourd’hui, coûte cher et ses tarifs ne vont cesser d’augmenter. Face à ce poids budgétaire, de nombreuses personnes deviennent vulnérables. Les causes sont multiples mais des leviers pour intervenir existent. La Nièvre offre un profil où la précarité énergétique est une réalité déjà bien présente. Ce guide a donc été conçu comme un outil permettant de mieux comprendre cette problématique, et donc d’y faire face. Il n’a pas la prétention d’apporter toutes les réponses en matière de précarité énergétique mais de donner les premières informations utiles. L’objectif sera de créer les synergies qui permettront d’engager des actions efficaces face à ce problème de société. Nous remercions toutes les personnes qui ont collaboré à l’édition de ce document. Les informations présentées dans ce guide le sont à titre indicatif. Les coûts évoluent en fonction des tarifs de l’énergie. N’hésitez pas à nous faire part de vos remarques et vos besoins afin de l’enrichir.
Les Espaces INFO> ÉNERGIE, service public gratuit sont une ressource à solliciter en matière d’énergie.
récarité énergétiqu
2
Sommaire
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17
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Agir contre la précarité énergétique - 5
4
Qu’est-ce que la
précarité énergétique ? Notre département est confronté à un problème préoccupant en matière d’énergie :
i,
rd’hu u o j u A
vernais 1/4 des ni ation de est en situ e. nergétiqu précarité é
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Définition de la précarité énergétique Elle résulte de la combinaison de trois facteurs principaux : • le revenu des ménages, • la qualité thermique des logements, • le prix de l’énergie. Parmi diverses définitions, deux sont plus couramment admises : « Toute personne rencontrant des difficultés à disposer de l’énergie nécessaire pour ses besoins élémentaires, en raison de la faiblesse de ses revenus ou de ses conditions d’habitat (mauvaise isolation thermique, logements indignes…) ». Loi Grenelle II de l’Environnement « Toute personne qui consacre 10% ou plus de son budget pour l’énergie » est en situation de précarité énergétique selon une définition anglo-saxonne reconnue. Mais celle-ci ne prend pas en compte les personnes qui se privent de chauffage.
Ses conséquences La précarité énergétique induit diverses conséquences : • sociales (endettement, exclusion, …), • psychologiques (renfermement, mal-être, …), • sanitaires (maladie respiratoire, mortalité hivernale, …), • dégradation de l’habitat (humidité, moisissures, …).
En France, l’État estime à 13 % la part des ménages concernés par la précarité énergétique, soit 4 à 5 millions de foyers. Ce ne sont pas seulement des personnes pauvres qui sont touchées puisque l’on considère qu’elle concerne aussi les ménages aux revenus modestes (source INSEE).
202 ain, en
Dem
En Nièvre, une situation particulièrement alarmante
On estime que 400 morts et 8 000 hospitalisations par an seraient dues au monoxyde de carbone en France (source ADEME). En Nièvre, la précarité énergétique est plus marquée. Grâce à l’étude de stratégie énergétique conduite par le Syndicat d’Energies, d’Equipement et d’Environnement de la Nièvre (SIEEEN) et le Conseil général, nous disposons de données plus fines : • 45 % de l’énergie nivernaise consommée est utilisée dans les logements • Si l’on retient le seuil minimal de 10 % du budget dédié à l’énergie alors 25 % des ménages nivernais seraient en situation de précarité énergétique pour le logement (moyenne nationale : 16 %). • 23 % consacreraient plus de 15 % aux dépenses d’énergie pour le logement et les déplacements. Et si nous n’agissons pas, une hausse cumulée de l’énergie de 20 %, fort probable, impacterait 36 % des ménages nivernais en 2020.
La situation dans le département La Nièvre, département rural, est fortement impactée, en particulier les espaces ruraux du centre et de l’est plus particulièrement sensibles.
Approche par le taux d’effort énergétique mobilité + logement Part de ménages dont les dépenses énergétiques sont supérieures à 15 % des revenus (logement + transports)
Part de ménages en précarité énergétique % de ménages des EPCI dont le taux d’effort énergétique est supérieur à 15 % (logement + mobilité) 0 % - 10 %
21 % - 30 %
11 % - 20 %
31 % - 40 %
Effectifs des ménages en précarité énergétique Nombre des ménages par communes dont le taux d’effort énergétique est supérieur à 15 % (logement + mobilité) 10
100
10 000 Sources : SIEEEN, CG 58.
Agir contre la précarité énergétique - 7
6
La situation dans le département
(suite)
Ces graphiques ont été conçus dans le cadre de l’étude de stratégie énergétique menée par le CG 58 et le SIEEEN
Les logements nivernais sont énergivores Répartition du parc de logements par étiquette DPE : Consommation d’énergie primaire - En kWh / m2 < 50 A 51 à 90 B 91 à 150 C 151 à 230 D 231 à 330 E 331 à 450 F > 450 G
En % France 4
20
Bourgogne
1 12
Nièvre
0,4 8 0
10
33
27
30
32
26 20
17
32 30
11
40
50
21 60
70
80
A B C D E F G
5 8
12 90
100
Ce constat s’explique en premier par l’ancienneté des logements Part de résidences principales construites avant 1975
51 % - 60 %
Inférieur à la moyenne nationale
61 % - 70 %
Supérieur à 71 % - 80 % la moyenne 81 % - 100 % nationale
Chauffage, en énergie finale kWh/m2 151 à 187 (61) 188 à 203 (64) 204 à 212 (58) 213 à 219 (64) 220 à 240 (65) Source : basé sur ratios CEREN.
4 % - 10 % 11 % - 20 % 21 % - 35 % 36 % - 50 % 51 % - 65 %
À l’électricité 25 % du département
4 % - 10 % 11 % - 20 % 21 % - 35 % 36 % - 50 % 51 % - 65 %
Source : INSEE 2008.
0 % - 10 % 11 % - 20 % 21 % - 35 % 36 % - 50 % 51 % - 67 %
Nos prinicipales sources d’énergie sont d’origine fossile. Leur raréfaction et leur utilisation intensive dans nos sociétés modernes font « flamber » leur prix. Cette hausse n’est pas prête de s’arrêter et devient aujourd’hui un facteur d’exclusion sociale. Pour réduire la facture énergétique il est nécessaire de moins dépenser par une meilleure isolation, des comportements sobres et d’opter pour les sources d’énergie les moins coûteuses.
• L’électricité : chauffage - eau chaude - éclairage électroménager - cuisson • Le gaz : naturel, butane, propane : chauffage - eau chaude - cuisson • Le fioul : chauffage - eau chaude • Le charbon : chauffage (mais pratiquement plus utilisé) • Le bois : chauffage - eau chaude - cuisson • Le pétrole pour poêle : chauffage
La mesure de la consommation d’énergie La consommation d’énergie se mesure en kiloWattheure (kWh). Ce tableau vous permet de convertir toutes les énergies couramment utilisées en kWh.
Les Nivernais sont dépendants de l’offre locale en énergie Pourcentage de résidences principales chauffées : Au gaz de réseaux Au fioul 29 % du département 21 % du département
Mieux la comprendre pour mieux la maîtriser
Différents types d’énergie avec différentes utilisations
Consommation énergétique moyenne de chauffage par m2 des logements
40 % - 50 %
L’énergie
Énergies + conditionnement
Conversion
Électricité (kWh)
1 kWh
Fioul - Pétrole poêle (litres)
1 litre = 10 kWh
Gaz naturel (mètres cubes)
1 m3 = 11,6 kWh PCI*
Gaz propane (kilogrammes)
1 Kg = 12,8 kWh
Bois bûches (stères)
1 stère = 1700 kWh
Charbon (kilogrammes)
1 Kg = 7 kWh
Gaz bouteille butane - propane (kilogrammes)
Bouteille 13 Kg = 168 kWh PCI* 1 Kg = 12,9 kWh
*PCI : Point de Combustion Inférieur
Agir contre la précarité énergétique - 9
8
Le coût du chauffage et de la production d’eau chaude
Répartition des consommations d’un ménage
Le coût du chauffage et de la production d’eau chaude varie en fonction des sources d’énergie. Voici un éventail des différents produits disponibles et de leurs prix. Les coûts indiqués tiennent compte du rendement des appareils produisant et émettant de la chaleur mais pas de l’investissement, ni de l’entretien (ramonage, contrat SAV…). À noter que le chauffage électrique direct et les poêles à pétrole ne nécessitent pas d’entretien.
En France, un ménage consomme environ, pour 4 personnes, 240 kWh/m². Électricité spécifique
(éclairage, audiovisuel, électroménager…)
3 500 kWh/an
Soleil : gratuit pour tout le monde.
Pompe à chaleur géothermique : 12 kVA double tarif, COP = 3 (= 1/3 électricité, 2/3 d’énergie renouvelable).
Bois déchiqueté : 83 € / t. à 3 500 kWh/ t.
Gaz de réseau : tarif B1 niveau 4.
Bois en bûches : 48 € TTC le stère (quartiers de hêtre sciés en 33 cm).
Fioul domestique : 0,99 € TTC / litre (2 000 L). 1 litre de fioul = 10 kWh.
Granulés de bois en vrac : 270 € TTC la tonne.
Électricité : 9 kVA double tarif, 16 000 kWh par an, dont 7 000 en heures creuses.
Granulés de bois en sac : 300 € TTC la tonne, conditionnés en sac de 20 kg. Astuce : pensez au big bag de 1 000 kg, vendu à un prix attractif !
Eau chaude sanitaire 4 000 kWh/an
À titre d’exemple, pour une consommation de chauffage de 15 000 kWh, il en coûte, en janvier 2013 :
Gaz propane : cuve louée, 1,96 € / kg. Pétrole pour poêle : 1,23 € TTC / litre par 20 litres.
• Gaz de réseau : 15 000 kWh x 8,8 Ct = 1 320 € • Fioul domestique : 15 000 kWh x 11,1 Ct = 1 665 €
Ces coûts sont calculés pour une maison individuelle de 100 m avec un chauffage et une production d’eau chaude pour une famille de 4 personnes résidant à Lons-le-Saunier (Jura). Isolation « basique » (construction 1990) et consommation de référence : 16 000 kWh par an. Pour obtenir un ordre de grandeur du coût de chauffage annuel, multiplier le coût du kWh par la consommation. Sources : AJENA, janvier 2013.
Prix du kWh en centimes d’euros TTC pour les particuliers 0 3
Bois déchiqueté Bois en bûches
4,3
Géothermie (électricité)
6
Granulés de bois en vrac
6,4
Granulés de bois en sac
Source : ADEME, 2011.
Ces données varient en fonction du comportement, de l’isolation et des énergies utilisées.
• Électricité : 15 000 kWh x 12,6 Ct = 1 890 €
2
Soleil
Chauffage 10 000 kWh/an
• Gaz propane : 15 000 kWh x 16.4 Ct = 2 460 € En Nièvre, un ménage consacre environ, 77 % de son budget d’énergie domestique pour le chauffage. Électricité spécifique 11 % Cuisson 4 % Eau chaude sanitaire 8%
Chauffage 77 %
7,7
Gaz de réseau
8,8
Fioul domestique
r avoi
às Bon
11,1
Électricité
• Des « petits gestes économes » peuvent déjà permettre de réduire le coût de sa facture : cf pages 22 et 23.
12,6
Gaz propane
16,4
Pétrole pour poêle
17,7 0
1
2
3
4
5
6
7
8
Sources : Energies Demain, étude énergie SIEEEN, CG 58.
9 10 11 12 13 14 15 16 17 18
• Pour réaliser plus d’économies, le changement d’équipements et des travaux de rénovation sont aussi un levier d’action.
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10
Comprendre ses factures d’électricité
Pour mieux maîtriser ses dépenses il faut bien comprendre les factures. Voici quelques points essentiels à repérer pour équilibrer son budget : • Relevé réel ou estimation ? • Le tarif souscrit : puissance : simple ou double - tarif plage horaire des heures creuses - Tarif Première Nécessité (TPN). • Numéro compteur. • La date de la prochaine facture et du prochain relevé.
Estimation ou relevé réel Numéro compteur Consommation Relevé ou estimation
Tarif
Date prochaine facture
Puissance délivrée Option H pleines H creuses Origine de l’électricité
Agir contre la précarité énergétique - 13
12
Comprendre ses factures de gaz
Points essentiels • Relevé réel ou estimation ?
Libellé facture facture de mise en service, sur index estimés/réels
Vos infos client
• Tarif souscrit - Numéro compteur - Tarif Spécial Solidarité (TSS)
• Le rappel des dernières consommations et prochaine facture
• Le taux de conversion pour obtenir des kWh
Comprendre cette facture
Votre contrat d’énergie
Sur quelle(s) consommation(s) est basée ma facture ? Y a-t-il un changement de prix ?
À quelle(s) offre(s) ai-je souscrit ? Quelles en sont les caractéristiques ?
Les contacts
pour s’identifier
Pour chaque énergie, quelle est la part abonnement, consommation, taxes ?
Montant TTC Les contacts
que dois-je payer ?
qui appeler ?
Montant gaz TTC Ce que je paie pour le gaz
Prochaines échéances
Vos consommations facturées Qu’est-ce que j’ai consommé ?
Total de la facture
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14
Les tarifs souscrits Les tarifs sont adaptés au volume de l’énergie consommée. Il faut donc bien vérifier que son abonnement correspond bien à la consommation du foyer. Voici quelques données à titre indicatif.
Relever son compteur • Simple tarif : lire les chiffres dans l’écran
L’électricité • 3 kVA : sans chauffage ni ballon d’eau chaude sanitaire électrique. • 6 kVA : sans chauffage électrique mais avec ballon d’eau chaude sanitaire électrique. • 9 kVA : avec chauffage électrique et ballon d’eau chaude sanitaire électrique.
• Double tarif : écran du haut heures creuses, écran du bas heures pleines
• 12 kVA : grand logement chauffé à l’électricité, électroménager, informatique en abondance - Heures creuses / Heures pleines : rentable à partir de 6 000kWh/an, dont 3 000 en HC. KVa est la puissance délivrée en Kilovolts Ampère.
Le gaz • Tarif de base : consommation < 1 000 kWh de gaz par an (cuisson uniquement).
• Compteur électronique : appuyer sur la touche D pour faire défiler les valeurs
• Tarif B0 : consommation entre 1 000 et 6 000 kWh gaz / an (cuisson + eau chaude sanitaire). • Tarif B1 : consommation entre 6 000 et 30 000 kWh gaz / an (chauffage, combiné ou non à d’autres utilisations).
Consommation en m3 1
2
3
4
,
5
6
7
• Pour le gaz ce sont les chiffres avant la virgule qui comptent
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16
Ce que consomment nos appareils
Le D.P.E. :
Diagnostic de Performance Energétique Le Diagnostic de Performance Énergétique est aujourd’hui un moyen efficace de connaître la consommation énergétique d’un logement ou d’un matériel et donc les coûts induits (économes ou énergivores).
Les appareils ménagers sont de plus en plus économes et performants. Malgré cela, la consommation d’électricité ne cesse d’augmenter en raison de leur multiplication dans nos foyers et de leur surdimensionnement. D’autre part le prix est souvent le critère d’achat principal alors que des équipements d’un meilleur rendement énergétique s’avèrent plus rentables à terme.
Le Diagnostic de Performance Énergétique doit être fourni lors de toute transaction immobilière. Il est à la charge du vendeur. Depuis juillet 2007, il est obligatoire pour toute location ou lors d’un renouvellement de bail. Il est aussi à la charge du propriétaire bailleur quel que soit le régime de la location (location nue, meublée, logement de fonction).
Dans la cuisine Moyennes des consommations d’énergie par type d’appareil en kWh/an et coût annuel en euros
• une affichant les consommations d’énergie (exprimée en kWh d’énergie primaire/m²/an),
69,30 €
Congélateur 56,70 €
Réfrigérateur congélateur
51 à 90
47,90 €
Climatiseur
Source : ADEME
27,70 €
Lave-vaisselle Lave-linge
22,70 € 0
100
200
300
400
500
Moyennes des consommation d’énergie par type d’appareil en kWh/an et coût annuel en euros
600
Source : ADEME
Ordinateur portable 50
100
150
Émissions de gaz à effet de serre en kg eq CO2 /m2 /an Faibles émissions
A
11 à 20
Routeur internet
0
G
> 450
6 à 10
15,60 €
Cable ou satellite
200
250
300
350
400
450
Ces moyennes peuvent varier en fonction de l’âge de l’appareil et de son étiquette énergie. Pour en savoir plus : ecocitoyens.ademe.fr/sites/default/files/guide_ademe_reduire_facture_electricite.pdf
F
331 à 450
≤5
23,40 €
Téléviseur cathodique
E
231 à 330
• une autre, les émissions de gaz à effet de serre (exprimée en Kg de CO2 /m2/an).
34,80 €
Téléviseur LCD
D
Logement énergivore
50,40 €
Téléviseur écran plasma Ordinateur de bureau
C
151 à 230
37,80 €
Four
B
91 à 150
44,10 €
Sèche-linge
Consommation énergétique en kWh/m2/an en énergie primaire Logement économe
< 50 A
49,15 €
Réfrigérateur
Dans le salon
Il comporte deux étiquettes :
B C
21 à 35 36 à 55 56 à 80 > 80
D E F G
Fortes émissions
Depuis août 2008 le constat de risque d’exposition au plomb doit être aussi annexé au contrat de location pour des bâtiments construits avant le 1er janvier 1949.
Agir contre la précarité énergétique - 19
18
Les risques domestiques La vétusté des logements et des matériels mal entretenus peut provoquer des risques pour la santé qui sont non négligeables.
L’humidité et la ventilation L’humidité engendre des risques de santé pour les occupants liés à la qualité de l’air et des risques sur la pérennité de la construction. Ouvrir les fenêtres 10 minutes tous les jours permet de se débarrasser des odeurs désagréables mais surtout d’un trop-plein d’humidité et d’une partie de la pollution présente dans l’air. L’aération est le complément nécessaire de la ventilation. Hiver comme été, adaptez l’aération de votre logement à vos activités quotidiennes. Par exemple, l’évaporation d’eau provoquée par la douche, la vaisselle, la cuisine, le ménage ou le séchage du linge charge l’air en humidité et nécessite d’ouvrir une fenêtre pour chasser cette humidité excessive. Une séance de bricolage ou de gros travaux nécessite, pendant et après, d’évacuer la poussière et la pollution chimique causée par les produits utilisés.
Le monoxyde de carbone Les faits divers liés à l’intoxication au monoxyde de carbone sont fréquents et peuvent entrainer la mort. Le monoxyde de carbone est un gaz inodore, incolore et très toxique. Il résulte d’une mauvaise combustion, quelle que soit l’énergie : bois, fioul, gaz (naturel, propane, butane), pétrole, charbon, essence.
Les causes et les solutions : • Mauvaise évacuation des produits de combustion (conduits obstrués). > Contrôler les conduits et les faire ramoner.
La quantité d’eau évaporée dans un logement atteint 10 à 20 litres par jour : respiration humaine, cuisine, douche…
• Absence de ventilation ou ventilation bouchée. > Déboucher les aérations et s’assurer de leur efficacité.
La ventilation renouvelle l’air en continu, c’est-à-dire qu’elle fait entrer l’air frais dans la maison, plus faiblement que l’aération mais toute la journée. Dans les constructions plus anciennes, la ventilation est dite « naturelle » : la circulation d’air se fait par échange entre l’intérieur et l’extérieur sous l’effet d’une différence de température, grâce à des grilles, bouches ou ouvertures de ventilation ou par les défauts d’étanchéité du bâti.
• Défaut d’entretien ou mauvaise utilisation des appareils. > Faites vérifier vos appareils par un professionnel.
Les systèmes de ventilation mécanique contrôlée (VMC) permettant une ventilation générale et permanente sont équipés d’un ventilateur offrant un débit d’air régulier quelles que soient les conditions météorologiques. L’air frais est pris à l’extérieur, pénètre dans le logement par les pièces dites « sèches » (séjour, chambres) avant d’être expulsé à l’extérieur par les pièces « humides » (cuisine, salle de bain, WC, buanderie…).
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Atte
• Vétusté des appareils. > Les remplacer.
Les symptômes : • Maux de tête. • Nausée. • Vertiges. • Perte de connaissance. • Coma. • Décès.
Ne pas boucher les ouvertures qui sont nécessaires à l’évacuation de l’humidité.
Pour en savoir plus : www.laircmonaffaire.net/pdf/laircmonaffaire_ventilation.pdf
Pour en savoir plus : www.inpes.sante.fr/CFESBases/catalogue/pdf/1243.pdf
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20
L’eau Si l’eau ne rentre pas directement dans la catégorie des ressources énergétiques, elle demeure néanmoins un bien précieux qui lui aussi se raréfie. Ses tarifs sont à la hausse et son coût grève un peu plus les ménages les plus démunis.
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Ga
d’eau Les fuites présenter e r t n e v u e p facture. a l e d % 0 2
L’eau en quelques chiffres • La mesure de l’eau est exprimée en mètres cube : 1 m3 = 1 000 litres. • Une personne seule consomme 140 litres par jour soit environ 50 m3 par an. • Un ménage de 4 personnes consomme environ entre 150 à 200 m3 par an. • Prix du m3 en Nièvre en 2010 : la moyenne est de 1,93 €, hors taxe d’assainissement (source Conseil Général).
Boisson 1 % Cuisine 6 % Vaiselle 10 %
WC 20 %
Bon
oir à sav
Les indicateurs de précarité énergétique : • Présence d’un chauffage d’appoint dans le logement type poêle à pétrole, chauffage gaz bouteille (mal réglés, ces deux appareils peuvent être dangereux pour la santé à cause des émanations de monoxyde de carbone), radiateur électrique soufflant … • Le Taux d’Effort Energétique (T.E.E.) de la famille est supérieur à 10 %. C’est à dire que 10 % de la part du budget du ménage sont affectés aux dépenses d’énergie. • La consultation du Diagnostic de Performance Energétique (D.P.E.) permet d’estimer si le logement est énergivore ou non. • La température du logement : 19 °C dans les pièces de vie et 16 °C dans les chambres.
En présence d’une situation de précarité énergétique :
Répartition de l’usage de l’eau
Salle de bain 39 %
La détection des situations de précarité énergétique
Linge 12 %
Divers (jardin, lavage voiture…) 12 %
Des gestes économes et des petits équipements contribuent à réduire le coût de la facture d’eau. Cf page 24.
Remplir la fiche navette (téléchargeable sur le site de l’Agence Locale de l’Énergie de la Nièvre) avec le bénéficiaire et la retourner par mail ou par courrier. Pour la télécharger, votre identifiant : acteur local, le mot de passe : précarité énergétique (respecter les espaces entre les mots et les accents). Un technicien effectuera une visite gratuite du logement afin de diagnostiquer les éventuels travaux et informer la famille sur les économies possibles avec des petits gestes simples. Pour la visite, il est nécessaire que la famille prépare les factures d’électricité et d’eau depuis au moins une année, la déclaration d’impôt si possible sur deux années, le bail avec le D.P.E. si celui-ci a été remis. www.ale-nievre.org Face à une situation d’habitat indigne, remplir la fiche de signalement de l’état d’un logement et la retourner à la Direction Départementale des Territoires (D.D.T.). www.nievre.equipement-agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/Pages_de_Logement_ indigne_mise_en_page_cle0ff9ec.pdf
Agir contre la précarité énergétique - 23
22
Ces « petits » gestes économes Si des économies d’énergie sont possibles grâce aux appareils moins énergivores ou une meilleure isolation, il n’en demeure pas moins que le comportement reste un facteur essentiel pour lutter contre les dépenses inutiles. En changeant nos habitudes on peut gagner beaucoup.
Le chauffage (environ 77 % des consommations)
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Des g
ué. s compliq a p t s ’e c , er Économis s » gestes it t e p « s e Suivez c conomies é s o v e d z et profite
• Le micro-onde : en mode décongélation, il consomme beaucoup d’énergie : pensez à sortir vos aliments à l’avance.
• La température idéale : 19 °C dans les pièces de vie, 16 °C dans les chambres et de 21 °C dans la salle de bain.
• Le lave-linge : une machine programmée à 40 °C représente une économie de 25% par rapport à une programmation à 60 °C. Bien remplir le tambour et préférer le séchage à l’air libre quand cela est possible. Nettoyer le filtre régulièrement.
• Pour l’aération, arrêter le chauffage, inutile d’ouvrir longtemps, 10 minutes suffisent pour renouveler l’air d’une pièce.
• Sèche-linge : c’est un gros consommateur d’énergie. Si vous n’avez pas d’autres possibilités de séchage, utilisez-le avec un linge bien essoré.
• La nuit, fermer les volets pour conserver la chaleur et, en journée, baisser la température en cas d’absence. Le mieux est d’opter pour un système de régulation et de programmation du chauffage. • Ne pas couvrir les radiateurs et ne pas boucher les aérations qui permettent une ventilation de la pièce. • Si vous possédez une chaudière n’oubliez pas l’entretien annuel, obligatoire, et la purge des radiateurs.
Bien choisir l’étiquette énergie des appareils électriques et électroménagers. Attention certains appareils seront moins chers à l’achat mais beaucoup plus énergivores. Compte-tenu du prix de l’énergie réfléchissez avant de les acheter.
• 1 °C en moins équivaut à 7 % d’économies sur la facture.
Les appareils électriques • Éteindre les appareils électriques plutôt que de les laisser en veille quand on ne s’en sert pas. La consommation moyenne des veilles en France atteint 500 kWh par an et par logement, soit environ 60 €. Penser à débrancher les chargeurs car ils continuent de consommer même une fois l’appareil rechargé.
L’électroménager • Le lave-vaisselle : il est plus économique en respectant quelques règles. Bien le remplir, utiliser la touche éco, ne pas rincer la vaisselle à l’eau avant et nettoyer régulièrement le filtre et les joints de porte. • Réfrigérateur et congélateur : ne pas mettre d’aliments encore chauds dans le réfrigérateur ou le congélateur, les écarter des murs et penser à nettoyer les grilles au dos. Préférer la décongélation au réfrigérateur plutôt qu’au micro-onde. Penser à dégivrer le réfrigérateur régulièrement : 3 mm de givre c’est 30 % de consommation en plus. Éviter de les positionner à côté d’une source de chaleur. Lors du renouvellement de ces appareils préférer la classe A+ ou supérieure.
Pour connaitre les équipements les moins énergivores : guide topten www.guide-topten.com
L’éclairage • Privilégier les ampoules basse consommation, plus chères à l’achat mais avec une durée de vie plus grande que les ampoules à incandescence. • Utiliser au maximum la lumière naturelle. • Enlever de temps en temps la poussière sur les abat-jours et les lampes pour plus de luminosité. • Penser à éteindre la lumière lorsque l’on quitte une pièce. Pour en savoir plus : ecocitoyens.ademe.fr/sites/default/files/guide_ademe_choisir_eclairage.pdf
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Ces « petits » gestes économes L’eau Il existe différents petits appareils pour réduire sa consommation d’eau mais avant de parler économie, traquons les fuites et les débits. • Un robinet qui goutte = 15 m3/an = environ 45 €/an (m3 à 3 €) • Une fuite légère de la chasse d’eau ou du groupe de sécurité du chauffe-eau électrique = 30 m3/an = environ 90 €/an (m3 à 3€) • Une chasse d’eau qui coule = 250 m3/an = environ 750 €/an (m3 à 3 €) • Pour savoir s’il y a une fuite sur le réseau d’eau, il suffit de relever l’index du compteur le soir avant de se coucher et le contrôler au matin. Une différence indique la présence d’une fuite. • Un bain de 160 litres = 8 douches de 20 litres • Le robinet ouvert pendant le brossage des dents = 18 litres - un verre à dent = 40 cl • Une chasse d’eau ancienne classique = 10 litres Une nouvelle chasse d’eau double réservoir = 3 et 6 litres. • On peut réduire son débit après compteur s’il est supérieur à 3 bars avec un régulateur de pression. • La pose d’aérateurs mousseurs sur les robinets réduit de moitié leur consommation, idem pour la douche avec un pommeau à turbulence.
Le ballon d’eau chaude • Bien régler la température de l’eau (55 °C - 60 °C), isoler les tuyaux et le ballon s’ils sont situés dans une pièce non chauffée. • Attention, une résistance entartrée augmente la consommation d’électricité de 50 %.
Obligations du propriétaire et du locataire Le propriétaire Lors de la mise à disposition du logement, doit : • Délivrer un logement décent et veiller à sa bonne isolation. • Fournir un logement en bon état d’usage et de réparation. • Assurer la jouissance paisible et garantir contre les vices ou défauts du bien. • Délivrer un dossier de diagnostic technique comprenant le DPE. En cours de contrat de location : • Entretenir les locaux en état de servir à l’usage prévu. • Pallier l’usure du bien, assurer le remplacement des équipements devenus vétustes. • Effectuer les grosses réparations nécessaires au maintien en état et à l’entretien des locaux loués.
Le locataire Durant la période de location, doit : • User normalement des lieux loués et ne pas les dégrader. • Effectuer l’entretien courant du logement et des équipements ainsi que les réparations locatives. • Répondre des dégradations survenues pendant la durée du bail et non liées à l’usure normale. • Ne pas transformer les locaux sans l’accord du propriétaire. • Laisser exécuter les travaux par le propriétaire.
Répartition des réparations entre propriétaire et locataire • Le propriétaire prend en charge les réparations importantes, notamment les réparations portant sur le gros œuvre, l’étanchéité et celles nécessaires au bon fonctionnement des équipements, ainsi que celles qui sont dues à la vétusté, à un vice de construction ou à un cas de force majeure.
ecocitoyens.ademe.fr/sites/default/files/guide_ademe_etre_ecocitoyen_maison.pdf
• Le locataire prend en charge toutes les menues réparations d’entretien courant. L’entretien courant recouvre l’ensemble des mesures à prendre à peu de frais pour éviter la lente dégradation des lieux (huilage, graissage, raccords de peinture...). Les réparations locatives sont définies par décret n° 87-712 du 26 août 1987, qui en fixe la liste, non limitative. La liste va de l’entretien de parties extérieures à usage privatif aux équipements intérieurs.
www.sieeen.fr/files/guide_planete.pdf
Pour en savoir plus : www.anil.org/profil/vous-etes-locataire/
• En cas d’absence prolongée, arrêtez-le.
Pour en savoir plus sur les éco gestes :
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Les aides et dispositifs Voici un répertoire de l’ensemble des aides, leurs modes d’obtention et à qui elles s’adressent. Les aides variant souvent, les informations figurant ci-dessous sont résumées. Nous vous invitons à prendre contact avec les Espaces INFO> ÉNERGIE pour de plus amples informations.
L’État
- www.developpement-durable.gouv.fr
• Crédit d’impôt développement durable, aide qui concerne les travaux d’économies d’énergie et d’amélioration du logement. Aide sans condition de ressources, les bénéficiaires sont les propriétaires occupants, les propriétaires bailleurs, les locataires et les occupants à titre gracieux. • Eco prêt à taux zéro, comme le crédit d’impôt, s’applique aux mêmes travaux, sans condition de ressources. Pour les propriétaires occupants, les propriétaires bailleurs, les sociétés civiles.
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Logement indigne • Un comité technique animé par la DDT. Une fiche de signalement peut être remplie à l’adresse suivante : www.nievre.equipement-agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/Pages_de_Logement_ indigne_mise_en_page_cle0ff9ec.pdf
Autres aides mobilisables • Prêt CAF pour l’amélioration de l’habitat • Prêt MSA • Prêt des caisses de retraite
L’ANAH
- www.anah.fr
• Les aides aux travaux de l’ANAH avec condition de ressources pour les propriétaires occupants, avec conventionnement pour les propriétaires bailleurs. • Le programme « Habiter Mieux » sous condition de ressources pour les propriétaires occupants, avec conventionnement pour les propriétaires bailleurs.
Localement • Dans le cadre d’une OPAH (Opération Programmée d’Amélioration de l’Habitat) certaines aides peuvent être accordées en complément par les collectivités locales et sur le même principe que les aides de l’ANAH. • Aides aux impayés d’énergie sous condition de ressources (FSL, CCAS, communes…). L’accompagnement des ménages suspend toute coupure d’énergie. • Le FNAME (Fonds Nivernais d’Aide à la Maîtrise de l’Energie) sous condition de ressources, pour les propriétaires occupants, les locataires, les occupants à titre gracieux et les propriétaires bailleurs.
Les fournisseurs d’énergie • Les Certificats d’économie d’énergie (C.E.E) pour tout public sans condition de ressources.
• Procivis
Les tarifs sociaux de l’énergie Les bénéficiaires de la CMU-C ou de l’ACS ou au regard du revenu fiscal peuvent prétendre à une réduction de leurs factures électrique et / ou de gaz. Pour plus de détails, contactez le numéro vert (gratuit depuis un poste fixe) : • Tarif de Première Nécessité (T.P.N.) pour l’électricité : 0 800 333 123 • Tarif Spécial Solidarité (T.S.S.) pour le gaz : 0 800 333 124
Des kits pour économiser l’eau et l’énergie Des petits équipements peuvent être installés dans les logements des occupants présentant de fortes consommations d’énergie. Ces kits se composent de mousseurs, d’ampoules basse consommation, d’une multiprise coupe veille, d’un thermomètre…. Pour aller plus loin dans les économies, un accompagnement mensuel permet de relever les consommations avec les ménages et de faire le point sur les consommations. Renseignement à l’A.L.E. : 03 86 38 22 20
Espace INFO>ÉNERGIE Agence Locale de l’Énergie de la Nièvre 03 86 38 22 20 - www.ale-nievre.org 31, rue Pierre Bérégovoy - 58000 NEVERS Espace INFO>ÉNERGIE du parc du Morvan 03 86 78 79 12 - www.parcdumorvan.org Maison du parc - 58230 SAINT-BRISSON ADEME Agence De l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie ecocitoyens.ademe.fr ANAH - Agence Nationale de l’Habitat www.anah.fr CAF - Caisse d’Allocations Familiales de la Nièvre www.caf.fr/ma-caf/caf-de-la-nievre/actualites Mutualité Sociale Agricole www.msa-bourgogne.fr Conseil général de la Nièvre 03 86 60 67 00 - www.cg58.fr RAPPEL Réseau des Acteurs de la Pauvreté et de la Précarité Énergétique dans le Logement www.precarite-energie.org Tarifs sociaux Tarif de première nécessité TPN (fourniture électrique) : 0 800 333 123 numéro vert Tarif spécial de solidarité TSS (fourniture gaz) : 0 800 333 124 numéro vert
Guide de la précarité énergétique : décembre 2013 - Coneption graphique : R. Scapin 03 86 69 41 41 - Impression : Conseil Général de la Nièvre.
Liens et adresses