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Toulon /Influence
••• – week-end avec hébergement, soirée et match à
Mayol – rencontrer un succès croissant auprès des fans de Wilkinson outre-Manche. Un spot de téléphonie où le fameux Jonny appelle l’Angleterre depuis Toulon ? Un soda qui s’approprie le cri de guerre du Pilou-Pilou ? « C’est la cerise sur le gâteau ! » s’exclame le secrétaire général de l’Union patronale du Var (UPV) Thierry Balazuc. Le maire Hubert Falco en est bien conscient : « Quand Canal + montre des vues de la rade et du stade Mayol dans le cœur du quartier de Besagne, c’est un vecteur extraordinaire pour notre image… Si Toulon voulait se payer une campagne comme celle-là, ça coûterait très, très cher. » Gilles Boussu, président du Club des partenaires, renchérit : « De plus en plus d’entreprises régionales utilisent la marque du RCT pour leur compte en apposant, par exemple, leur logo sur les produits dérivés du club. » Avec le RCT,Toulon, « ville maltraitée », comme le résume le pédopsychiatre Marcel Rufo, qui a grandi à deux pas de Mayol, est revigorée. Mieux ! Le club apparaît en symbiose totale avec son environnement.Un indice ? La Marine nationale, autre pilier toulonnais avec ses 24 000 ressortissants, est partenaire officiel de l’équipe. Un cas unique, selon le commandant Thomas Fraïoli. Dans son bureau de la préfecture maritime, qui s’ouvre sur la rade et ses vaisseaux de guerre, l’officier des relations publiques se souvient de missions à l’étranger, au large de la Syrie notamment, où il suivait fébrilement avec tout l’équipage les matchs de Toulon sur les radios du bord... La Marine et le RCT se rejoignent dans les valeurs qu’ils défendent : effacement de l’individu devant le collectif, sens du combat, engagement… « Ça correspond tellement à la mentalité d’ici ! » s’amuse le Toulonnais Laurent Emmanuelli, ancien pilier aux oreilles en chou-fleur et aux yeux limpides. Un peu cliché, tout de même, le mythe des corsaires de la rade ? « Non, je crois vraiment qu’on a le goût de l’affrontement dans nos gènes.»
Au diapason d’une mêlée costaude, qui engage en beuglant «Tou » et pousse en braillant « Lon » ! « L’esprit de conquête, d’exigence et de confiance explique pourquoi nous sommes un des plus gros partenaires du RCT depuis 2006 », confirme Anne Castagnet, directrice de la communication de DCNS Toulon, spécialiste de l’entretien des bateaux de la Marine nationale et plus gros employeur privé du Var avec 3 200 salariés. Le montant du contrat envisagé pour la saison prochaine est « en cours de négociation et confidentiel. » A la hauteur, on l’imagine, des retombées en termes d’image locale et nationale. Tour l’appareil économique de la ville fonctionne à plein régime les jours de match Sur la place Louis-Blanc, les cafetiers ont sorti les parasols. « Le RCT ? Oui, ça a un impact, glisse l’un d’eux. Mais, bon, il ne joue pas tous les jours non plus. » Et Hubert Falco de poursuivre : « Il faut que le développement économique suive derrière. » En clair, que les 10 000 entreprises de l’agglomération puissent être, elles-aussi, entraînées par la loco rouge et noire. Les premiers dividendes sont là, assure le président de la CCI, Jacques Bianchi : « Même si des chiffres sont difficiles à avancer, tout l’appareil économique de la ville fonctionne à plein régime les jours de match : du centre commercial au parking en passant par les cafés, hôtels, restaurants et autres boutiques… » A Berg, Wilkinson – meilleur joueur européen de la saison, auteur de 92 % des points toulonnais en phase finale de H Cup – affine toujours ses drops au millimètre. A chaque coup de pied, c’est toute une ville qui, peu à peu, décolle. • C. By (1) Laurent Blanchard est coauteur avec Gilles Rof du documentaire Parce queToulon, réalisé en 2011. (2) Notamment liées à Maurice Arreckx, ancien sénateur maire (UDF) de Toulon, surnommé le « parrain du Var » et condamné à plusieurs reprises pour corruption active, abus de biens sociaux et abus de confiance dans les années 1980 et 1990.
QUAND LE « RUGBY BUSINESS » FAIT ENVIE « Le Club des partenaires est né au sein de l’Union patronale du Var (UPV) en 2001 pour que les entreprises
vialité toute rugbystique (cocktails d’après match, apéros pour dirigeants, soirées pour la clientèle…). Son influence ne cesse de s’étendre. « On crée des ponts avec les autres clubs et leurs parpuissent aider le RCT, alors en difficulté financière », se souvient tenaires. » Avec Bayonne et Grenoble, notamment. Il explique : Thierry Balazuc, secrétaire général de l’UPV. Depuis, cette « Si un sponsor du club grenoblois association indépendante a continué veut acheter du rosé, il viendra vers à fédérer les décideurs régionaux en nous, il ne passera pas par un grossiste un réseau « de sponsors du Rugby à Paris. » Le modèle varois intéresse Club qui cherchent à dynamiser les jusqu’à la Ligue nationale de rugby relations d’entreprises en dehors et (LNR), qui a demandé à Gilles Boussu autour des matchs », résume Gilles de travailler à une déclinaison Boussu, son président. hexagonale du site Internet Le Club des partenaires du RCT Autourdurct.com. Cet annuaire interagrège 450 entreprises allant de « l’aractif des entreprises partenaires, qui tisan-maçon au grand compte local valorise ses membres aura alors une qui a son nom sur le maillot ». Comme RÉFÉRENCE Gilles Boussu, portée nationale. Le rugby-business ’entreprise brignolaise, Team Interim, président du Club des partenaires varois fait aujourd’hui figure de modèle par exemple. L’objectif est simple : du RCT. à suivre… • C. By favoriser les affaires dans une conviG. LEFRANCQ/ALPACA/ANDIA POUR L’EXPRESS
N° 3233 / 19 juin 2013