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L’EXPRESS / XI

Aux manettes du RCT, Mourad PARTENAIRE Thierry Balazuc, Boudjellal fait « vivre la marque » secrétaire général et rattrape le retard du club sur de l’Union patronale du Var. les ventes de produits dérivés. En 2000, il n’existait qu’une petite boutique... Depuis 2006, le club en a ouvert deux autres, au centre commercial Mayol (où elle fait aussi café-restaurant) et à Grand Var Est. Deux nouvelles vont prochainement voir le jour (notamment du côté Toulon ouest). Elles se grefferont à une politique G. LEFRANCQ/ALPACA/ANDIA POUR L’EXPRESS commerciale très offensive dans les grandes et moyennes surfaces – plus à Clermont – mais le supporteur toud’une trentaine proposent des produits lonnais. D’année en année, le budget du club a explosé : il est passé de 6 milRouge et Noir à travers tout le Var. « A moyen terme, on cherche à aller lions en 2006 à 24,7 millions. Certes, sur Marseille, Nice… voire Paris », Mourad Boudjellal rappelle volontiers précise Benjamin Larrue, le directeur « avoir déboursé 6 millions de son ardu marketing qui tempère : « Dans ce gent personnel » dans l’aventure. Mais domaine, tout va très vite depuis quinze ce qui lui tient à cœur, explique-t-il, ans. Tout est lié au maintien du club au « c’est d’avoir créé un modèle éconosommet. Si on retombe en pro D2, ce mique indépendant de sa fortune ». ne sera pas pareil… » La difficulté d’une Quand la polémique enfle, à l’heure structure qui puise autant sa force dans de la confrontation européenne avec le monde associatif que dans celui de Clermont, il s’agace pour de bon : l’entreprise tient tout entière dans cette « Nous, ces sous, on est allé les chercher. exigence. « On peut sortir de nouveaux Je n’autorise pas des Clermontois à meproduits, mais en ayant en tête la surer leur réussite à la nôtre. Les Toulonnais se sont saignés pour arriver en satisfaction du supporteur. » A Toulon, il faut sans cesse le rappeler, finale de H Cup, personne n’a le droit le principal financeur n’est pas un de se comparer avec eux ! » fleuron industriel – comme Michelin « Avant d’être lucratifs, nous vendons du plaisir » Aujourd’hui « l’entreprise RCT est LES CHIFFRES CLEFS équilibrée », commente Patrick Boumillions quet, directeur général de la Société d’euros anonyme sportive professionnelle. de budget. Toutes entités confondues – Sasp, association, Rouge et Noir image, qui millions d’euros gère le marketing et les partenariats – de subventions le budget a dépassé les 24 millions d’eupubliques. ros cette saison. Soit le troisième budget du Top 14 après Toulouse (35 millions d’euros) et Clermont (25,5). Patrick millions d’euros Bouquet s’enorgueillit même « du rede partenariats privés. cord de France de billetterie » établi cette année par le RCT, avec un taux pour cent de taux de remplissage exemplaire (97 % !) du de remplissage stade Mayol. Les rentrées aux guichets à Mayol. représentent presque un tiers des ressources (près de 7 millions), le merentreprises chandising 15 % (un peu plus de 3,5 milpartenaires. lions d’euros). « Dans un cas comme

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dans l’autre, notre marge de progression reste importante », note Patrick Bouquet. Les 450 partenaires privés pèsent, eux, un gros tiers du budget total (soit presque 10 millions d’euros). Enfin, une dotation publique de 4,5 millions d’euros (ville de Toulon, communauté d’agglomération, conseil général du Var) complète le tour de table. « Je ne connais pas Mourad Boudjellal. Mais ce que je vois de son travail est formidable ! commente, emphatique, Bernard Tapie, désormais coactionnaire des journaux du sud, dont Var-Matin. Il a réussi à bâtir une grande équipe et un fleuron régional. On va le soutenir à mort ! » Le RCT serait-il une cash machine, comme le grand Bernard aimait à en piloter ? « Avant d’être lucratifs, nous vendons du plaisir, balaye Benjamin Larrue. Mais le RCT est aussi là pour rentabiliser ses investissements. » Comme le salaire actuel de l’incontournable Jonny Wilkinson : 408000 euros net annuels (le double, si l’on ajoute les gains dus aux contrats de sponsoring, d’image et de droits sur les produits dérivés de la marque – 10 Wilkinson – lancée à son effigie par le club). « Ce n’est pas cher du tout par rapport à ce qu’il nous rapporte ! » commentait Mourad Boudjellal l’hiver dernier. Les émoluments de la star grimperont à 564 000 euros annuels la saison prochaine, si l’on en croit le site sudafricain Sport24.co.za – ce que le club ne confirme pas –, tandis que le très attendu trois-quarts aile Bryan Habana devrait toucher 504 000 euros annuels. Bien au-dessus des 120 000 euros du salaire annuel moyen en top 14. « Pour l’an prochain, nous avons l’ambition d’augmenter notre budget dans tous les secteurs », annonce Patrick Bouquet. L’objectif des 28 millions de budget est-il atteignable? « Il est même possible de le dépasser en se donnant les moyens de ses ambitions, poursuit-il. Certes, rien n’est jamais acquis et le soutien industriel régional ne coule pas de source. Mais nous le chercherons aussi ailleurs. Notre image séduit. » De plus en plus. • C. By N° 3233 / 19 juin 2013


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