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NEW3233_001-TOU 12/06/13 18:25 PageXVIII

Toulon /Influence

XVIII/

Le club de cœur d’un maire supporteur

G. LEFRANCQ/ALPACA/ANDIA POUR L’EXPRESS

Hubert Falco (UMP) s’est beaucoup appuyé sur le RCT pour donner un souffle nouveau à sa ville. Quitte à se montrer d’une grande générosité envers le club.

PASSION Dans l’agenda du maire les dates des rencontres à venir du RCT figurent en bonne place.

Dans son bureau qui surplombe l’avenue de la République et fait face à une des rares trouées qu’elle offre sur le port et la mer, Hubert Falco fouille une grande étagère noire. Et finit par en extirper deux photos un peu jaunies. « Tenez ! Essayez donc de me retrouver ! » Les clichés d’équipes de rugby sentent bon les seventies. « Le moustachu, là ? » Perdu. Ce barbu aux cheveux longs ? Banco ! Le maire UMP de Toulon affiche une vraie tête de hippie. « Oui, convient-il. Et à l’époque je votais même à gauche ! » N° 3233 / 19 juin 2013

Ce qui n’a pas changé pour Hubert Falco, en revanche, c’est son amour du rugby. Une passion qui l’animait déjà dans les années 1978-1979, alors qu’il était intendant du RCT. « J’amenais du sel aux joueurs à la mi-temps, je ramassais les maillots à la fin des matchs », raconte-t-il. Serait-il supporteur avant d’être maire ? Peu de doute sur la question à le voir tourner les pages de son agenda noirci de rendezvous, où les rencontres du Rugby Club toulonnais figurent comme prioritaires. « J’arrive à Mayol systématiquement une heure avant le coup d’envoi », précise l’intéressé... Peut-on être maire de Toulon sans avoir le RCT chevillé à l’âme ? Hubert Falco sourit. « Certainement. Il faut relativiser. » Pour preuve, le frontiste Jean-Marie Le Chevallier, qui accède

à la mairie en 1995 à la faveur d’une triangulaire. « Il a quand même fallu qu’on lui explique que le rugby se jouait à 15 », ironise Gilles Panzani. Mais l’actuel intendant du club se souvient aussi, avec douleur, des manifestations qui accueillaient çà et là le RCT lorsque la ville était gérée par le FN. Et notamment de ce match à Biarritz « durant lequel on nous a traités de fascistes. On était devenus l’équipe du FN malgré nous... » « Le RCT a toujours été le club de la ville – sauf sous le FN », reprend Hubert Falco. Sous la mandature Le Chevallier, alors que le club accumule dangereusement les dettes avant d’être rétrogradé en pro D2 pour des raisons financières, « la mairie n’a pas été là pour aider, poursuit-il. J’étais déjà président du conseil général, où je n’ai, pour ma part, jamais lâché le club... » Aujourd’hui, l’équipe municipale n’hésite pas à mettre en avant, à côté de la rénovation réussie d’un centre-ville à l’abandon, son action en faveur du sport. Pas seulement du RCT, d’ailleurs, même si celui-ci s’octroie la part du lion. Qu’il s’agisse des travaux réalisés à Félix-Mayol (pour 10 millions d’euros) ou de la construction du stade d’entraînement Ange-Siccardi à Berg... Chaque année, la subvention s’élève à la coquette somme de 4,5 millions d’euros (ville, communauté d’agglomé ration et conseil général du Var réunis) ! Soit 20 % du budget du RCT. La plus grosse contribution de collectivités pour un club du top 14. Bien que substantielle, la subvention bénéficie d’un consensus politique. « Le RCT est un facteur identitaire fort et un moteur de cohésion sociale dans une ville qui en a peu, justifie Robert Alfonsi,


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