Vauban et Arras: l'homme, la ville, la citadelle et leur histoire

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VAUBAN ET ARRAS : L’HOMME, LA VILLE, LA CITADELLE ET LEUR HISTOIRE DOMAINES MILITAIRE ET CIVILE : LE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE D’ARRAS SUITE A L’INTRODUCTION DE SA CITADELLE MILITAIRE

Etudiante: FRANCESCA ROMANA FORLINI Séminaire: Villes et territoires: Projets et recherches, Michèle Bresson Lambert


SOMMAIRE : 1. INTRODUCTION ………………………………………………………………………………………………………………………………1 1.1. PRESENTATION DE L’OBJET DE LA RECHERCHE …………………………………………2 1.2. LA PROBLEMATIQUE ………………………………………………………………………………………………………2 1.3. HYPOTHESE D’ETUDE …………………………………………………………………………………………………3 1.4. METHODOLOGIE …………………………………………………………………………………………………………………3 1.5. ANNONCE DU PLAN …………………………………………………………………………………………………………3 2. SÉBASTIEN LE PRESTRE DE VAUBAN ………………………………………………………………………………5 2.1. LA VIE …………………………………………………………………………………………………………………………………6 2.2. LE PRE CARREE ………………………………………………………………………………………………………………7 2.3. PHASES CULMINANTES DE SA CARRIERE ………………………………………………………8 2.4. ACTIVITES CIVILES ……………………………………………………………………………………………………9 2.5. LES TROIS SYSTEMES DE VAUBAN ………………………………………………………………………10 2.5.1. LE PREMIER SYSTEME ……………………………………………………………………………………10 2.5.2. LE DEUXIEME SYSTEME …………………………………………………………………………………10 2.5.3. LE TROISIEME SYSTEME ………………………………………………………………………………10 3. LES 12 SITES MAJEURS DE VAUBAN PATRIMOINE DE L’UNESCO …………………12 3.1. BESANÇON ……………………………………………………………………………………………………………………………13 3.2. BRIANÇON ………………………………………………………………………………………………………………………………14 3.3. MONT-DAUPHIN ……………………………………………………………………………………………………………………14 3.4. VILLEFRANCHE-DE-CONFLENT ……………………………………………………………………………………14 3.5. MONT-LOUIS …………………………………………………………………………………………………………………………14 3.6. BLAYE/CUSSAC-FORT-MEDOC ………………………………………………………………………………………15 3.7. CAMARET-SUR-MER ……………………………………………………………………………………………………………15 3.8. SAINT-VAAST-LA-HOUGUE …………………………………………………………………………………………15 3.9. LONGWY …………………………………………………………………………………………………………………………………15 3.10. NEUF-BRISASH ……………………………………………………………………………………………………………………15 4. ARRAS ……………………………………………………………………………………………………………………………………………………17 4.1. HISTOIRE DE LA CITADELLE …………………………………………………………………………………18 4.2. LA CITADELLE ………………………………………………………………………………………………………………18 4.3. DESCRIPTION ……………………………………………………………………………………………………………………19 4.3.1. L’ENCEINTE ………………………………………………………………………………………………………20 4.3.2. LES DEHORS …………………………………………………………………………………………………………21 4.3.3. LES PONTES …………………………………………………………………………………………………………21 4.3.4. LES PORTES ………………………………………………………………………………………………21 4.3.5. LA PORTE ROYALE ………………………………………………………………………………………………21 4.3.6. LA PORTE DE SECOURS …………………………………………………………………………………21 4.3.7. LES CORPS DE LA PLACE ………………………………………………………………………………22 4.3.8. LA CHAPELLE ………………………………………………………………………………………………22 4.4. LA CITADELLE AUJOURD’HUI …………………………………………………………………………………23 4.5. ARRAS, LA VILLE ET SON HISTOIRE ……………………………………………………………………24 4.5.1. ANTIQUITE ………………………………………………………………………………………………………………24 4.5.2. MOYEN-AGE ………………………………………………………………………………………………………………24 4.5.3. ARRAS, VILLE DES PAYS-BAS ……………………………………………………………………25 4.5.4. ARRAS DANS LE ROYAUME DE FRANCE ……………………………………………………26 4.5.5. SIECLE DES LUMIERES ………………………………………………………………………………26 4.5.6. EPOQUE CONTEMPORAINE ………………………………………………………………………………27 4.5.7. PREMIERE GUERRE MONDIALE ……………………………………………………………………27 4.5.8. RECONSTRUCTION …………………………………………………………………………………………………27 5. ARRAS, MORPHOLOGIE URBAINE …………………………………………………………………………………………………29

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5.1. LES DOMAINES CIVILE ET MILITAIRE DANS LA MEME VILLE, LE SCENARIO ……………………………………………………………………………………………………………………………………30 5.1.1. LE “TISSU DE TRANSITION” ENTRE CITADELLE ET VILLE ……………………………………………………………………………………………………………………………………30 5.2. MORPHOLOGIE URBAINE …………………………………………………………………………………………40 5.2.1. ESPACES VERTS …………………………………………………………………………………………41 5.2.2. ARCHITECTURE …………………………………………………………………………………………41 5.3. ARRAS AUJOURD’HUI …………………………………………………………………………………………42 5.3.1. ARRAS AU COEUR DES ECHANGES DE L’EUROPE DU NORD ……………………………………………………………………………………………………………………………………43 5.3.2. L’ARTOIS AU COEUR DES GRANDS PROJETS DE DEVELOPPEMENT 5.3.3. DU NORD DE LA FRANCE ……………………………………………………………………………43 5.3.4. POLE CULTUREL ET PATRIMONIAL ………………………………………………43 5.3.5. CAPITALE AGRO-NUTRITIONNELLE ………………………………………………44 5.3.6. VAL DE SCARPE …………………………………………………………………………………………44 5.3.7. MAIN SQUARE FESTIVAL ……………………………………………………………………………44 6. CONCLUSION ……………………………………………………………………………………………………………………………………47 7. BIBLIOGRAPHIE 8. ANNEXES

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1.

INTRODUCTION

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1.1. PRESENTATION DE L’OBJET DE LA RECHERCHE Mon travaille de recherche consiste en un processus complexe qui part du cadre historique et qui se développe autour d'un sujet urbain. J’ai commencé à analyser le personnage historique du Marquis Sebastien Le Preste de Vauban, génie militaire français du XVII siècle qui a combattu pendant toute sa vie et qui a construit des citadelles militaires sur tout le territoire français. Douze de ces citadelles ont été classées au patrimoine mondial de l'UNESCO pour leurs qualités uniques. Le génie de Vauban lui a permis d’édifier des systèmes complexes de défense en s’adaptant au territoire, avec tous ses contraintes, de manière élégante et géniale. Il est très intéressant de voir comment l'architecture militaire permet de modeler le territoire en traçant des motifs géométriques et de créer des espaces de vie. J'ai décidé de concentrer mon attention sur la ville et la citadelle d'Arras, que j'ai eu la possibilité de visiter. J'ai étudié non seulement le tissu urbain de la ville, mais j'ai également analysé la relation entre le caractère militaire de la citadelle, avec ses caractéristiques morphologiques, et le tissu urbain de la population civile. Cette analyse détaillée est née de ma curiosité profonde pour le sujet car dans mon pays, l’Italie, ces questions ne sont pas abordées. Par ailleurs, la ville d’Arras est très caractéristique et l’élégance géométrique de la citadelle militaire m’a particulièrement frappée. Un autre élément important est l'architecture d'Arras, caractéristique pour l'usage de matériels comme les briques et l’ardoise. Son architecture typiquement nordique m'a fasciné et ce nouveau contexte dans lequel je suis m'a encouragé vers une recherche plus approfondie du sujet. En effet, Vauban a non seulement créé des sites militaires d'une extrême beauté, mais il a aussi amélioré la ville d'Arras, avec sa petite citadelle militaire. Il est intervenu aussi sur quelques quartiers urbains en y construisant des casernes pour loger les militaires. La relation qui s’est créée entre les citoyens et les militaires a non seulement marqué l'histoire de la ville, mais elle en a également modifié le tissu. En effet, la ville et la citadelle naissent avec des agglomérations urbaines alimentées par des fleuves et des ruisseaux qui sont leur voisins, et c'est la matrice d'eau qui permettra le développement urbain. Je vais donc traiter dans mon mémoire, non seulement la personnalité de Vauban, ses œuvres, mais aussi l'histoire de la ville d'Arras, sa morphologie urbaine et sa citadelle, une analyse plus approfondie du tissu qui se trouve entre le centre historique de la ville et la citadelle, un tissu très intéressant car récent et de transition.

1.2. LA PROBLEMATIQUE La relation entre le civil et le militaire est un sujet qui n’a pas souvent été étudié. En fait, dans presque toutes les villes, les architectures militaire et civile doivent coexister. De nombreuses opérations militaires occupent les grands espaces et changent considérablement le tissu urbain. Ce lien fait non seulement participer la population d'un point de vue social, mais il laisse aussi son empreinte en termes de milieu urbain. Ce problème devient encore plus fort et plus évident dans les villes qui ont été créées à des fins militaires. Vauban, avec son ceinture de fer, a réussi à créer des bijoux d'urbanisme et d’architecture militaire dans lesquels les activités militaires et civiles sont souvent mélangées. Deux exemples remarquables de cette situation sont la ville fortifiée de Neuf Brisash et la ville

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d'Arras. Quoi qu’il en soit, avec le temps, la force et l'importance des armées ont commencé à diminuer et beaucoup de pelotons ont abandonné les bases militaires dans lesquelles ils étaient installés. On parle aujourd'hui de « sites militaires désaffectés ». C’est ce qui est arrivé à la citadelle d'Arras. Les dernières troupes ont récemment quitté la base militaire qui est maintenant la propriété de la communauté urbaine d'Arras. La citadelle d’Arras, même si elle est considérée comme un siège militaire de grand prestige, est appelée "la belle inutile" car elle n'a jamais subi d'attaque. L’ensemble du site, classé au patrimoine de l'UNESCO, fait maintenant partie d'un projet de réaménagement et joue un rôle fondamental non seulement parce qu’il donne une richesse culturelle à la ville, mais parce qu'il pourrait devenir un nouveau quartier de la ville. Ce que je tenterai d’analyser partiellement dans mon travail c'est l'histoire de cette citadelle, sa relation avec le tissu urbain et comment a évolué au fil des siècles le tissu qui sépare la citadelle des quartiers civils de la ville. Comment le glacis est devenu peu à peu la ville. J’étudierai le passé jusqu’au présent et comment la relation entre militaires et civils a évolué jusqu'à nos jours, laissant certainement à les Arrageois un site de grande valeur.

1.3. HYPOTHESE D’ETUDE L'étude d'un sujet si vaste et si nouveau pour moi a exigé un important travail d'organisation du matériel de recherche. Initialement, ma connaissance du sujet était très limitée. Par conséquent, j'ai dû aborder la question de manière progressive. J'ai commencé à connaître la ville en la visitant et en organisant mon premier semestre de planification universitaire au sein du site de la citadelle. Le travail n'a pas été simple, mais la curiosité née de mon travail d’architecte m'a amenée à me documenter afin d’effectuer une recherche plus approfondie. J'ai trouvé beaucoup de matériel grâce au site internet de l'AUC (Communauté Urbaine d'Arras) et j’ai moi-même pris plusieurs photos. Pendant la visite de la ville j'ai pu prendre des notes suite aux explications fournies par les nombreux guides qui nous ont non seulement illustré l'histoire de la citadelle mais aussi de la ville, avec son excursus historique et les grands dommages provoqués par la guerre. Un premier recueil du matériel de base a donc été fait, selon les méthodes de recherche les plus courantes. J'ai alors commencé à organiser mon travail en me demandant qui était l'auteur de la citadelle et, une fois découvert le personnage de Vauban, je ne pouvais pas ne pas analyser ses 12 sites militaires, à l’aide de nombreux documents d’archives et de la documentation de l'UNESCO. De là, j’ai commencé à récupérer beaucoup de matériel sur la ville d'Arras, aussi bien dans les bibliothèques que dans les archives municipales. A partir de ce moment là, mon travail s'est concentré sur la planification urbaine, en termes de milieu urbain. Le travail a été plutôt critique et personnel car l'étude attentive d'un tissu de transition n’était pas seulement un nouveau thème à étudier pour moi, mais cela a également été un facteur particulièrement important qui a donné lieu à des observations jusqu'ici impensables.

1.4. METHODOLOGIE Le travail s’est développé en nombreuses étapes. J’ai commencé à organiser le matériau qui m’a été donné dans le studio, puis j’ai utilisée les ouvrages de l’école. Quand j’étais dans la ville d’Arras, en visite, j’ai aussi pu écouter une guide et les notes que j’ai pris sont

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été utilisées dans ma mémoire. Beaucoup des images sont aussi été récupérés sur internet, surtout sur le site de la Communauté urbaine d’Arras. J’ai cherché aussi dans toutes les bibliothèques plus fameuses de Paris. Il y a une grande pourcentage de documents qui sont été scannés et qui j’ai pu utiliser. Les nombreuses documents qui j’ai pu récupérer m’ont permis d’avoir une vision très complète de la situation. Il a été difficile de sintériser tout, mais enfin j’ai pu compléter mon travail sans des particuliers soucis.

1.5. ANNONCE DU PLAN Etant donné l'ampleur des éléments acquis, malgré les différentes méthodes possibles pour traiter ce sujet, j'ai décidé de développer mon travail de la manière suivante. Je vais commencer par une analyse d’un point de vue surtout historique, puis j’aborderai l'aspect urbain. Je vais tout d’abord analyser la personnalité de Vauban, sa carrière militaire, son travail théorique et ses réalisations. Parmi celles-ci, j'introduirai le concept de "pre carré" en expliquant les trois systèmes de fortification théorisés par Vauban. Ensuite, j’analyserai les 12 sites militaires et les raisons pour lesquelles ils ont été classés au patrimoine de l'UNESCO et les critères pour lesquels ils ont été choisis. Puis j'analyserai chaque cas de manière synthétique jusqu’à Arras et sa citadelle. J'en analyserai l'histoire et chaque partie de l'œuvre architecturale, jusqu’à la citadelle que nous connaissons aujourd’hui. Je passerai ensuite de la citadelle à la ville d'Arras, en commençant par son histoire. Cet élément m’amènera à aborder le développement de son tissu urbain, en faisant une analyse panoramique plus spécifique et détaillée du tissu de transition qui lie la citadelle à la ville d'Arras. J’analyserai ensuite la ville dans son ensemble, sous de nombreux points de vue, jusqu'à nos jours. commencé à connaître la ville en la visitant et en organisant mon premier semestre de planification universitaire au sein du site de la citadelle. Le travail n'a pas été simple, mais la curiosité née de mon travail d’architecte m'a amenée à me documenter afin d’effectuer une recherche plus approfondie. J'ai trouvé beaucoup de matériel grâce au site internet de l'AUC (Communauté Urbaine d'Arras) et j’ai moi-même pris plusieurs photos. Pendant la visite de la ville j'ai pu prendre des notes suite aux explications fournies par les nombreux guides qui nous ont non seulement illustré l'histoire de la citadelle mais aussi de la ville, avec son excursus historique et les grands dommages provoqués par la guerre. Un premier recueil du matériel de base a donc été fait, selon les méthodes de recherche les plus courantes. J'ai alors commencé à organiser mon travail en me demandant qui était l'auteur de la citadelle et, une fois découvert le personnage de Vauban, je ne pouvais pas ne pas analyser ses 12 sites militaires, à l’aide de nombreux documents d’archives et de la documentation de l'UNESCO. De là, j’ai commencé à récupérer beaucoup de matériel sur la ville d'Arras, aussi bien dans les bibliothèques que dans les archives municipales. A partir de ce moment là, mon travail s'est concentré sur la planification urbaine, en termes de milieu urbain. Le travail a été plutôt critique et personnel car l'étude attentive d'un tissu de transition n’était pas seulement un nouveau thème à étudier pour moi, mais cela a également été un facteur particulièrement important qui a donné lieu à des observations jusqu'ici impensables.

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SÉBASTIEN LE PRESTRE DE VAUBAN

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Critère (i) : « Représenter un chef-d’œuvre du génie créateur humain ». L’œuvre de Vauban constitue une œuvre de l’esprit qui a été appliquée à la stratégie militaire, à l’architecture et à la construction, au génie civil, et à l’organisation économique et sociale. Le rayonnement de cette œuvre est universel et les ouvrages réalisés, qui ont transformé l’architecture militaire de l’Europe, ont été pris pour modèles dans le monde entier jusqu’au milieu du XIXe siècle (UNESCO) Sébastien Le Prestre de Vauban, puis marquis de Vauban, et remarqué génériquement comme Vauban (Saint-Léger-Vauban) né le 15 mai 1633 à Paris et mort le 30 mars 1707. Il a été un militaire Français, un des plus grands ingénieurs militaires de tous les temps et un des plus grands hommes de la France du Roi Soleil. Il fut aussi Maréchal de la France. À lui sont dus nombreux exemples de “fortification à la moderne” (les fortifications pour se protéger de l’artillerie) dont, selon les Français, il en est le meilleur représentant. Plus qu'à la fortification, il doit sa gloire militaire aux sièges dans lesquelles il donna le mieux de soi. Il fut le premier à donner une complète théorisation mathématique avec la méthode des parallèles qu'il resta en usage jusqu'à la seconde guerre mondiale, quand les fortifications au moderne deviennent un souvenir du passé.

2.1. LA VIE Né à Saint-Léger-de-Foucherets, puis rebaptisé en son honneur SaintLéger-Vauban dans la région du Morvan département actuel du Yonne en Bourgogne, d'Urbain les Prestre et d'Edmée de Carmignolle, une famille de petite noblesse abîmée et il devient orphelin à dix ans. Après une période de vie à la campagne il fut éduqué par un prieur des carmélitaines de Semur-en-Auxois qu'il lui fournit des bases scientifiques solides, surtout mathématiques et géométriques. À dix-sept ans le jeune fit ses premières preuves dans l'armée frondiste de Louis II de Bourbon-Condé, appelé "Le Grand Condé", qu'il lui offrit un brevet d'Officier. Toutefois après avoir dirigé quelques phases de la construction de la fortification de Clermont-en-Argonne et participé à la prise de la forteresse de Sainte-Menehould, il tomba prisonnier de l'armée réaliste et le même Cardinal Mazarin le remarqua et il le convainquit à entrer dans les files des partisans du jeune Louis XIV. Sa participation à la soumission de Sainte-Menehould au Roi lui rapporta un brevet de lieutenant dans le régiment de la Bourgogne et tout de suite il se distingua dans la bataille de Stenay où il fut blessé deux fois. Après la conquête de la Clermont, auxquelles murailles précédemment il avait travaillé, il reçoit en 1655 le brevet d'ingénieur du roi et il put servir sous le principal expert de l'époque, le cavalier de Clerville. En 1659, à la fin de la guerre, il avait à son actif autres dix sièges victorieux, nombreuses blessures et comme prix il lui avait été conféré le commandement d'une compagnie dans le régiment prestigieux de la Picardie commandé par le maréchal Vous Ferté-Sennecterre. Le Traité des Pyrénées du 1659 donnera au régiment du Vauban un peu de calme dans la garnison de Nancy. En mars 1660 il se maria avec Jeanne d'Aulnay, sa cousine et fille du baron d'Épiry. À la fin des hostilités Vauban accepta la charge de construire ou moderniser nombreuses importantes forteresses comme celle de Dunkerque, où les travaux se prolongèrent après l'an de sa mort. Quand la guerre reprit en 1662 Vauban mena, sous les yeux du Roi Soleil, le siège de

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Douai, Tournai et Lille. Après le siège de Lille il reçu un brevet de lieutenant des Gardes, équivalent au degré de colonel en autres rayons, comme récompense à son valeur. Le Traité d'Aix-la-Chapelle (1668) laissa beaucoup de forteresses sous la domination française. Vauban s'occupa de les améliorer ou de les reconstruire, même s'il n'avait pas encore développé son propre système théorique de traçage et fortification. Colbert et le Marquis Louvois se montrèrent profondément intéressés à ces travaux. C’est à ce moment là que Vauban, sous la pression de Louvois, publia en 1669 son premier travail théorique, un Mémoire d'instruction pour la conduite des sièges (Notes pour la formation aux tactiques de siège), publié à Leida (Leyden) en 1740.

Images de Vauban qu’illustre le plan de la citadelle de Landau, incision (1693)

Critère (iv) : « offrir un exemple éminent d’un type de construction illustrant une période significative de l’histoire humaine ». L’œuvre fortifiée de Vauban constitue à ce titre l’exemple le plus rationnel de l’architecture militaire. (UNESCO)

2.2. LE PRE CARREE Autour au 1673 (guerre de la Hollande) Vauban commença à projeter l'organisation du pré carré, c'est-à-dire un système de forteresses bâties toujours à la même distance, conçu à barrer la frontière avec les Pays Bas d'une façon permanente. Un des avantages de cette réorganisation était la réduction des coûts d’entretien des forteresses inutiles ou trop isolées en territoire hostile. L'idée du pré carré, une fois adoptée, il aura conséquences énormes du point de vue historique, car il influencera la conception d’ingénierie militaire française suivante. Il se développera, avec l'exception de la parenthèse napoléonienne, une disposition principalement défensive des stratégies militaires françaises qui culminera dans la construction de la Ligne Maginot entre la Première et la Seconde guerre mondiale. En 1678 Vauban nommé, à la mort du Cavalier de Clerville, Commissaire Général des fortifications, il communiqua à Louvois son projet de construction d’une double ligne de bastions, une sorte de ceinture de

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protection du royaume. La première ligne comptera 13 villes fortifiées et deux forteresses: Dunkerque, Bergues, Furnes, Fort de Kenock, Ypres, Menin, Lille, Tournai, Fort les Montagnes, Condé, Valenciennes, Vous Quesnoy, Maubeuge, Philippeville et Dinant. Ces bastions étaient mis en communication entre eux par un système de voies d'eau d'intérêt militaire, mais avec aussi des potentialités économiques évidentes. La seconde ligne était composée de 13 points: Gravelines, Saint-Omer, Aire, Béthune, Arras, Douai, Bouchain, Cambrai, Landrecies, Avesnes, Marienbourg, Rocroi et Charleville.

2.3. PHASES CULMINANTES DE SA CARRIERE En 1672, à la reprise de la guerre, elle fut confiée à Vauban la direction des nombreuses sièges (Rheinbergen et Nijmegen en 1672, Maastricht et Trèves en 1673, Besançon en 1674). Il fut au commandement de la défense de la forteresse de Oudenaarde. Entre les autres nombreux sièges il trouva le temps de rédiger les précieux “Instructions pour la défense”, pour les commandants des bastions de Verdun et Vous Quesnoy. En 1676 il fut nommé “Maréchal de camp”. A cette période Vauban commença à donner forme à ses réflexions sur les méthodes d'investissement des bastions sur lesquels sa gloire d'ingénieur militaire est basée (beaucoup plus que sur ses systèmes de fortification). C’est à lui la théorisation et l'usage systématique des «parallèles» pour l'approche de troupes et artilleries, méthode encore en usage au XX siècle. Les acquisitions territoriales françaises suivantes à la Paix de Nijmegen l'engagèrent en autres campagnes d'adaptation et construction de nouvelles forteresses, surtout Strasbourg (1681) et Saarlouis, dans lesquels le “Première système de Vauban” apparut ( il se distinguent trois systèmes, même si Vauban s’en attribuait seulement deux). A partir de 1682 il se commença à parler du deuxième système, même si nombreuses améliorations furent apportées au cours des ans comme le tourbastion (copiez par les tours fortifiées de la citadelle du Luxembourg, œuvre d'un ingénieur espagnol). Dans les mêmes ans il fut publié, un manuel pratique “Le Directeur-Général des fortifications”. Dans la fortification de Landau (1687) furent employées toutes les ressources techniques disponibles et Vauban se prodigua pour en faire la plus formidable fortification de l'Alsace méridionale. Dans le même temps ses théories sur le siège joignirent à la complète maturité. Il réussit à fonder un corps de mineurs qu'il lui permit d'effectuer toute une série d'essais élaborés qu'ils portèrent à la rédaction de tableaux horaires détaillés et instructions de creusement définis mathématiquement. (Traité des Mines publié la première fois à Paris en 1740). Ses théories sur le siège subirent continues mises au point comme l'introduction du tir indirect et du tir de rebond comme armes décisive qui auraient rendu la chute d'une forteresse seulement un problème de temps. La nouvelle méthode fut expérimentée dans les difficultés et les incompréhensions, mais il permit bientôt succès bruyants. Comme au siège de Namur, défendue en 1692 par l'autre grand ingénieur militaire de l'époque, Menno van Coehoorn. Conquise la citadelle de Namur, Vauban successivement la redessina en suivant ses schémas et en la rendant plus forte, mais il ne put pas empêcher au Coehoorn de prendre sa revanche avec la reconquête après quelques ans. En 1697 la méthode fut appliquée rigoureusement avec plein succès à l'Ath. Après la Paix de Ryswick Vauban reconstruise et améliora autres forteresses, la plus importante est Neuf-Brisach qui fut fortifié en suivant le troisième système que Vauban considérait seulement une modification du deuxième en l'appelant «système de Landau perfectionné».

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en 1703 son dernier assiège fut celui d'Halte Breisach. La forteresse capitula quatorze jours après. Le 14 janvier de cet an il fut nommé Maréchal de la France, ça lui empêcha de diriger personnellement autres sièges et il mit fin à sa carrière active. Après il publia son «Traité de l'attaque des places», édition revue et agrandie de son «Mémoire» du 1669, qui contient l’élaboration de ses théories scientifiques à propos: du feu de rebond, du «tir vertical contre l’homme» (pour éliminer les défenseurs) et de l'usage de la méthode des tranchées parallèles. En 1705 par Louis XIV il reçoit la charge d’élaborer un plan pour le siège de la forteresse de Turin. A la fin du règne du Roi Soleil, la France était dans le domaine militaire sur la défensive, mais nouveaux développements des tactiques militaires ont fait la guerre de moins en moins un simple question de sièges. Pour ce motif la Guerre de Succession Espagnole vit ternir la réputation de Vauban. La chute de ses forteresses et les nombreuses capitulations de la forteresse de Landau jetèrent une lumière défavorable sur son œuvre. A partir de ce moment il s’occupera de sa vraie vocation, écrire. Il élabora un traité sur la défense, «De le défense des places», Le «Traits des fortifications de campagnes» où il se profile la théorie du «Champ retranché». C'est un premier pas vers le système des «forts détachés» successivement employé en toute l’Europe, mais considéré au moment négativement par la cour de France et qui causa la destitution définitive de Vauban. Incision de Vauban dans une de ses batailles (1652)

2.4. ACTIVITES CIVILES À démonstration d'un intérêt général pour la mathématique appliquée, Vauban publia des œuvres différentes du sujet militaire, entre lesquelles on trouve une œuvre très curieuse «La cochonnerie ou calcul estimatif pour connaître jusqu'où peut aller la production d'une truie pendant dix années de temps». En 1689 il écrit «Mémoire», une œuvre sérieuse justifiée sur des bases politique-économiques, sur l'opportunité de rappeler les huguenots, en exhortant Luigi XIV à rétablir l'édit de Nantes. Il affronta de manière originale un problème toujours épineux en France, le problème des impôts. A cette époque la

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question des impôts était accentué par la politique économique de Colbert. Dans son œuvre «Dîme royale» (1707), il proposa de remplacer les impôts encore semi-féodales en vigueur avec une taxe sur le revenu à un taux unique du 10 % sans exclusions pour les classes privilégiées. A ce moment là ce n’est pas encore la bonne époque pour ces propos mais avec cet œuvre il donne une autres preuves d'indépendance de pensée qui furent probablement les causes de sa disgrâce à cour, même si à la nouvelle de sa mort le Roi Soleil exprima sa tristesse pour la perte d'un homme de grande valeur, sincèrement fidèle au roi et à l'Etat. De toute façon, grâce à ses publications scientifiques, il fut admis au titre honorifique à l'Académie des sciences. Il mourut de pneumonie à Paris. Sa tombe fut violée pendant la révolution, mais son cœur fut retrouvé en 1808 et pour ordre de Napoléon déposé dans la chapelle du Hôtel des Invalides. Vauban jouissait aussi d'une certaine réputation de bienfaiteur. Il utilisa souvent ses richesses pour aider officiels en difficulté et il s'opposa aux punitions graves vers la troupe qu’il croyait injustes, sans toutefois venir moins au respect de la discipline et des hiérarchies. Probablement son éducation dans une famille de nobles sans beaucoup d’argent (dans un milieu rustique qu'il n'oublia jamais, en revenant dans ses lieux d'origine quand possible), il lui évita d'acquérir les manières rebutantes de la noblesse de la cour.

2.5. LES TROIS SYSTEMES VAUBAN 2.5.1. Le première système : système à la manière de Vauban, il ne s’écarte pas beaucoup des élaborations mises au point, dans ces ans, des traitetistes italiens et français et il se rapproche beaucoup, dans sa simplicité élégante, aux conceptions du Pagan. L'installation de la fortification était basée sur un tracé bastionné polygonal; l'élément fondamental, qu'il servait pour le traçage des rempars, c'était la longueur fixe et prédéterminée du front bastionné, c'est-à-dire de la distance entre les sommets de deux bastions suivants. Le numéro de fronts bastionnés dépendait des dimensions qu'ils voulaient les donner au complexe et imposées par les nécessités du terrain. La longueur du front bastionné était fixé en 330 m; toutes les mesures des autres éléments de la forteresse : les hanches et les figures des bastions, l'ampleur du fossé, les dimensions des contregarde étaient sous-multiples de telle mesure fondamentale Ce premier système prévoyait aussi, comme élément caractérisant, le retour à raccorder les figures du bastion avec sa hanche retirée et d'un raccordement courbe au lieu du maintenant terminaison plate usuelle. 2.5.2. Le deuxième système : Plus sophistiqué que le précédent. Il prenait en considération que à cause de l’organisation des défenses, si un bastion

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tombait dans les mains des assiégeants, la forteresse pouvait être considérer chute car intenable pour les défenseurs. Pour pallier cet inconvénient, Vauban détacha les bastions de la ligne de défense principale, en les transformant en pratique en contregarde colossaux isolés par le reste des fortifications du fossé. A raccorder les angles dégarni de la ligne de défense principale, ils sont places des tourbastion: une création typique du Vauban. En pratique Il se traitait de tours polygonales à deux étages. Dans le supérieur logeait une série de canons qu'ils commandaient non seulement les rideaux, mais aussi l'intérieur du bastion qui se levait en face dans lequel les occupant se trouvaient comme ça exposés au tir de ces canons. Sous nombreux points de vue le second système du Vauban ressemblait à l'enveloppe proposé par le Pagan; les bastions détachés et les tenailles sont séparées seulement par des fossés étroits de pont-levis et ils forment en pratique, vers l'extérieur, un front unique vers l’extérieur. Un exemple de telle méthode se trouve dans l’enceinte de Landau.

2.5.3. Le troisième système : dit «de Neuf-Brisach», la seule fortification réalisée de cette manière. Il la projeta en 1698 et elle fût terminée en 1706 après sa mort. Il s'agit d'un système encore plus raffiné du deuxième qui prévoit une série plus ample de défenses en profondeur. Le tour-bastion restent, mais maintenant ils se lèvent de bas bastions des hanches extrêmement réduites; en les angles sont enveloppés par la contregarde. Les modifications différentes et manipulations de ces systèmes défensifs ne pouvaient pas consister autrement qui en œuvres externes additionnelles, ou dans le renforcement de telles œuvres quand ils existaient déjà. La série de sites illustre les pensées de Vauban, de leur conception à leur réalisation. C’est ainsi que la candidature de l’œuvre de Vauban répond au critère (vi). (UNESCO)

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LES 12

SITES MAJEURS DE VAUBAN PATRIMOINE DE L’UNESCO

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Trois siècles après sa mort, l'Unesco a rendu une juste reconnaissance à Vauban, génie reconnu de la construction militaire de son époque. Douze sites fortifiés projeté par lui, entre les 170 dessiné en France pour protéger la Patrie des attaques extérieures, ils ont été en effet reconnus comme patrimoine de l'humanité à défendre et sauvegarder. Définitivement tournée la page des grands châteaux Médiévales, entre le 1679 et le 1688 Sébastien le Prestre parcourt la France pour construire des nombreuses citadelles, surtout dans le sud et sur la côte. Il a réinventé l'architecture militaire sans appliquer modèles préconstitués mais simplement adaptant aux territoires à défendre, en créant systèmes fortifiés que modifient l'urbanisme et aussi l'esthétique de l'après Renaissance. Les sites projetés par Vauban ont été insérés entre ceux de l'Unesco parce qu'ils ont une valeur exceptionnelle et universelle, ils représentent un chef-d’œuvre produit par le génie humain, ils témoignent l'évolution de l'architecture militaire et ils illustrent une période importante de l'histoire. Les sites Majeurs de Vauban, schéma

3.1. BESANÇON Besançon se trouve dans une position stratégique exceptionnelle, qui était déjà remarquée le siècle savant par Jules César : elle est au milieu d’une rivière, le Doubs. Vauban trouve et bâtit au dessus d’une ville fortifiée depuis l’Antiquité. Il décide de renforcer l’enceinte naturelle, formée par la boucle du Doubs qui entoure la vieille ville, par des tours bastionnées et de construire une citadelle sur l’éperon rocheux qui ferme le méandre. Plus tard, il bâtit le fort Griffon, seconde citadelle sur la rive droite du Doubs. Vauban optimise la défense du cœur de Besançon en inventant un nouveau modèle de tours à canons : la tour bastionnée. Il en construit 6, bien

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ancrées dans la rivière et faisant face aux collines qui dominent la ville. Les fortifications bisontines sont achevées en 1693, après presque 20 ans de travaux. Elles avaient coûté si cher au trésor royal que Louis XIV aurait demandé si la citadelle n’avait pas été construite en or.

3.2. BRIANÇON Site considéré unique par sa position stratégique à l’intersection de 5 vallées, la ville haute de Briançon se trouve sur un piton rocheux à 1326 mètres d’altitude. L’échelonnement en verticale des défenses urbaines, comme l’escalade des forts sur les points dominants environnants, est en rupture avec tout système. Il projette de enserrer la ville dans les remparts et de la couronner de forts, la rendant ainsi imprenable. Considérant que l’agresseur sera obligatoirement chrétien, Vauban place sa collégiale sur le bastion le plus exposé de la place forte, de cette façon il fait en sorte que son ennemi n’osera la bombarder. De 1713 à 1734 les instructions de Vauban sont suivies: l’enceinte de la ville se déploie sur près de 3 kilomètres, et ses hauteurs se couvrent de forts, et d’ouvrages de protection. La circulation des hommes est également pensée, avec la construction du pont d’Asfeld et de la communication Y. Ce site majestueux et imposant qui permet de comprendre une part du génie d’adaptation dont à fait preuve Vauban, rompant ainsi totalement avec tout système de fortification jamais réalisé.

3.3. MONT-DAUPHIN A partir de 1693 pour prévenir toute invasion venue d’Italie, l’ennemi qui venait de la Savoie, Vauban fut chargé de construire une place forte capable de lui faire barrage et d’assurer la sécurité des populations. Il décide de faire construire ex-nihilo une extraordinaire place forte sur un plateau dénudé à 1050 mètres, dominant le confluent du Guil et de la Durance. Mont-Dauphin, alors conçue comme une ville de garnison moderne, était destinée à accueillir 2000 soldats et autant d’habitants. MontDauphin constitue l’archétype de la place forte de montagne, avec son arsenal, ses deux magasins à poudre, ses casernes au rempart et son église, qui restera inachevée.

3.4. VILLEFRANCHE-DE-CONFLENT Nommé « petite villette», elle vient transformée par Vauban en 1679. Elle est dominée de toutes parts au creux de la vallée encaissée de la Têt, dont les murailles médiévales s’étirent le long du torrent. L’ensemble du site, revu par l’ingénieur pour en assurer une meilleure défense, est constitué de trois entités qui se protègent réciproquement. Au cours des années suivants il renforce l’enceinte urbaine par six bastions et fait flanquer le front d’aval par une grotte casematée dans la montagne, reliée au fossé par un escalier souterrain. En 1681 sur le seul point haut que l’attaquant pouvait occuper avec des canons, Vauban construit le fort Libéria, conçu pour abriter une garnison de 96 soldats. Grace à la qualité des matériaux utilisés, à l’adaptation au terrain bâti existant et à la géographie du site, cette citadelle constitue un véritable chef-d’œuvre de la fortification et elle se trouve aujourd’hui en excellente condition.

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3.5. MONT-LOUIS A partir de 1679 la place forte de Mont-Louis, située dans l’est des Pyrénées, est édifiée ex-nihilo. Cette fortification venait en complément de Villefranche-de-Conflent, pour contrôler le passage à travers les Pyrénées des ennemies d’Espagne. En deux ans seulement deux mille hommes ont érigé les remparts de MontLouis sur un terrain granitique à plus de 1600 mètres d’altitude. La place forte s’adapte parfaitement à la géographie du site. C’est un cas assez rare que l’ensemble des échauguettes, toutes les portes à pontlevis, les deux églises et les deux puits ont été conservés intacts depuis le XVIIe siècle. Cet ensemble fortifié est formé de deux entités carrées, étagées dans la pente : une citadelle à bastions à orillon et demi-lunes et une ville neuve enveloppée dans une enceinte.

3.6. BLAYE/CUSSAC-FORT-MEDOC Entre 1685 et 1692 un triptyque à gauche de la Gironde est mis en place par Vauban. Quand Vauban arrive à Blaye, il planifie une nouvelle enceinte à quatre bastions, deux portes et trois demi-lunes qui s’appuyée sur les fortifications médiévales déjà existantes. Cette nouvelle construction n’était pas visible. De l’autre côté de la rive, l’ingénieur fait construire le Fort Médoc, un fort carré sur un terrain marécageux qui oblige à dresser que des défenses de terre palissadée. Puis Vauban utilise la configuration naturelle du site pour verrouiller complètement l’estuaire contre les invasions menaçant Bordeaux et il érige le fort Pâté sur un banc de sable non stabilisé au milieu du fleuve qui devient le prototype du fort à la mer. Cette tour à canon ovale est une véritable prouesse technique car elle permettait de croiser ses feux avec les deux rives qui sont très loin de l’ile.

3.7. SAINT-MARTIN-DE-RE En 1681, Vauban projette de construire une forteresse de très grandes dimensions capable de servir d’abri à toute la population de l’île de Saint-Martin avec son bétail en cas de débarquement des ennemi. L’enceinte urbaine résulte surdimensionnée, elle est un demi-cercle d’1,5 km de rayon et de 14 km de remparts, et a été réalisée toute de suite sans contraintes géographiques dans le site. La citadelle est un carré parfait qui s’ouvre sur un petit port, la seule qui permet l’accès. Les bâtiments intérieurs qui subsistent sont une caserne, l’ arsenal, la chapelle, le pavillon d’officier et les souterrains des bastions. Conservé intacte dans son écrin de glacis non urbanisés, Saint-Martin-deRé représente une des applications les plus belles du premier système de Vauban, qui s’adapte à un site de plaine et de réduit insulaire.

3.8. CAMARET-SUR-MER Une modèle du fort à la mer c’est la tour de Camaret, ou la tour dorée (elle doit son nom à la couleur de son enduit fait de brique pile) qui a été construite de 1693 à 1696 pour empêcher les agresseurs de prendre le port de Brest et sa flotte. Encore inachevée elle subit en 1694 son baptême du feu (dont elle porte encore les traces), en présence de Vauban même qui repoussa

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victorieusement l’ennemi. L’ensemble est constitué d’une tour hexagonale équipée de meurtrières, imbriquées dans une batterie basse semicirculaire que cerne un fossé maçonné dans lequel l’eau pénètre par infiltration à marée haute.

3.9. SAINT-VAAST-LA-HOUGUE Saint-Vaast a été définie par Vauban comme «la meilleure et la plus sure du royaume» car elle est naturellement protégée par l’Ile Tatihou. Mais elle se trouve en face au Royaume Uni donc elle est quand-même dans une position vulnérable. En 1692 il dévient nécessaire de la protéger de plus après la défaite des vaisseaux de Louis XIV contre la flotte anglohollandaise. Pourtant en 1694 Vauban réclame d’urgence la construction de deux tours qui protégeront, en croisant leurs feux, le mouillage des bateaux ennemies. Une tour sur Saint-Vaast et l’autre sur l’île Tatihou. Ces tours tronconiques, de 20 mètres de hauteur sont prévues pour 40 à 80 hommes. Elles ont une tourelle d’escalier engagée et aussi des citernes et des magasins, elles sont conçues de manière à supporter un siège. Elles se caractérisent en outré par leurs multiples fonctions : l’observation, la communication par signaux et le tir à la mer et sont un bel exemple du génie militaire de Vauban.

3.10. LONGWY En 1679 après diverses occupations et sièges , Longwy est intégrée dans le territoire français par le Traité de Nimègue. Elle viendra fortifié par Vauban et son ingénieur Choisy après la décision de Louis XIV de détruire l’ancien Longwy Haut médiéval et de construire une «ville neuve» pour renforcer la frontière nord-est. Vauban montrera son génie en adaptant le tracé de cette place forte aux contraintes du terrain en pente, posé au bord d’un escarpement, dominant la vallée de la Chiers et la ville basse. La forteresse, construite selon un plan hexagonal, était équipée d’une vaste église, un grand arsenal, onze corps de casernes et cinq puits. Au-delà de ces caractéristiques militaires, elle s’approche beaucoup à conception qu’avait Vauban de la ville idéale. Une porte monumentale et quatre bastions ont été conserves. Au centre de la ville il y a comme souvent la place d’armes qui est carrée et entourée des services dont l’hôtel de ville et l’Eglise Saint Dagobert.

3.11. NEUF-BRISACH Il se traite d’une ville crée ex nihilo en 1697 dans la plaine d’Alsace, après la perte de Vieux- Brisach au-delà du Rhin. Elle représente l’unique illustration du troisième système de Vauban, né après une consultation avec le roi, et choisie comme la plus complète des trois différent projets proposés. La construction commence en 1699. Vauban partira d’un plan urbanistique octogonal qui suit des principes simples concernant l’organisation interne: c'est-à-dire offrir une circulations pratiques afin que lieux de commandement, lieux de combat et lieux d’activité civile s’intègrent harmonieusement sans se gêner. Sur le plan urbanistique, 48 îlots de maisons s’organisent autour de la place d’armes central (distincte de la place du marché) , dont 34 étaient réservés aux 4000 habitants. Les casernes sont placées contre les remparts, afin d’optimiser la protection des civils. Étoile parfaite posée dans la plaine d’Alsace, Neuf-Brisach constitue la synthèse de toute l’œuvre fortifiée de Vauban.

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Les sites retenus dans la candidature comme les plus représentatifs de son œuvre, croisent plusieurs critères typologiques pour rendre compte de toutes les facettes de son génie en matière de défense : - l’évolution de ses conceptions défensives, organisées après lui en premier, deuxième et troisième système, - une déclinaison géographique complète (sites de plaine, de bord de mer et de montagne), - le type d’ouvrage : fort, enceinte urbaine ou citadelle, - l’association à une inondation défensive ou à un lotissement urbain, - la transformation d’ouvrages préexistants ou la création de forteresses neuves. (UNESCO)

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4.

ARRAS

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La Citadelle d' Arras (quartier Turenne), fut l’une des premières réalisations de Vauban. Elle est implantée à la convergence de deux ruisseaux qui permet l’inondation des zones environnants en cas d’attaque. La citadelle fut construite entre 1667 et 1672 sur les plans du célèbre architecte. De forme pentagonale, entourant une cour rectangulaire, elle est le meilleur exemple d’une citadelle de plaine selon le premier système de Vauban. Elle fut surnommée par les Arrageois «la belle inutile» car à cause de sa position peu stratégique (trop en retrait de la frontière) la ville n’a jamais connu de siège après sa construction. Inscrits dans un plan orthogonal ses bâtiments témoignent la rencontre entre l’architecture classique du Grand Siècle et le jeu de la décoration brique et pierre de tradition locale. Sur le côté de la place de manœuvre, une petite chapelle dédiée à Saint Louis, de style baroque construite en 1673, vient couronner l’ensemble . A l’extérieur de l’enceinte, au cœur des fortifications, «le Mur des Fusillés» commémorent la guerre 1939-1945 et rendent hommage à 218 membres de la Résistance, fusillés dans les fossés de la Citadelle, pendant la Deuxième Guerre mondiale. Poumon de verdure aux portes de la ville historique, les abords de la citadelle se transforment aujourd’hui en un véritable parc urbain.

4.1. HISTOIRE DE LA CITADELLE En 1659 avec le traité des Pyrénées qui établie son rattachement à la couronne, Arras dévient définitivement français. En 1657 à l’occasion d’une visite, sur indication de Louvois secrétaire d’état à la Guerre conseillé a son tour par Vauban, Louis XIV décida sur la valorisation de la place qui serait intégrée dans la seconde ligne des forteresses charges d’assurer la frontière du Nord. Mais une place forte doit s’articuler autour d’une citadelle dont Arras était démunie et offrir des casernements habitable à sa garnison. La ville possédait bien des rempares en bon état qui nécessiteraient seulement de quelques remaniements, mais ses casernes des capacités insuffisantes présentaient un état de vétusté certain. Donc, c’est alors que le roi décida d’en faire un bastion stratégique et commande à Vauban la construction de la Citadelle, suivie bientôt d’un grand quartier militaire. Se succédèrent les plus grands maréchaux du royaume, comme gouverneur de la Ville et de la Citadelle, parmi lesquels un fidèle mousquetaire du Roi, Pierre de Montesquieu compte d’Artagnan (1693-1716). Tout d’abord le roi chargera le gouverneur, marquis de Montpezat, de faire développer des projets de la citadelle qui seraient soumis à Louvois.

4.2. LA CITADELLE Cette forteresse devait répondre à trois critères: - constituer la pièce maitrise de la place forte offrir de vastes magasins pour le stockage des approvisionnements et des munitions nécessaires aux opérations éventuelles dans les Pays-Bas. - dissuader tout revirement du loyalisme de la population Neuf projets furent déposés, dont ceux du chevalier de Clerville et du vicomte d'Aspremont. La solution préconisée par Vauban, l'architecte de la citadelle de Lille en cours de construction, grâce à l'appui de Louvois, reçut l'agrément du roi. Son auteur avait en effet observé que sur le site choisi, contrairement à l'usage dans un fonds marécageux, les eaux du Crichon et les Ruisseau de Hautes-Fontaines pourraient au besoin augmenter les

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obstacles et donc prolonger l'efficacité de la défense. En outre, cette citadelle, placée d'équerre entre la ville et la cité, devait pouvoir foudroyer l'une et l'autre si nécessaire. Toutefois à la demande de son ministre, Vauban, déjà très absorbé par son chantier de Lille, décida de confier la responsabilité de celui d'Arras au vicomte d'Aspremont, gouverneur de Douai, et lui donna comme assistant l'ingénieur Barles, qu'il appréciait beaucoup, tout en se réservant le soin de superviser les travaux par des visites fréquentes et inopinées. Le chantier n'avança pas comme le commissaire général des fortifications aurait désiré, car les difficultés furent nombreuses et de tous ordres. Le recrutement de main-d’œuvre s'avéra un sérieux problème et l'approvisionnement de clui-ci en matériaux ne fut pas simple à résoudre. Il est difficile de se faire une idée de l’importance des travaux réalisées: une seule indication nous est prévenue: le volume des maçonneries de seules escarpes représentait 100 000 m3. En 1672 le gros œuvre était quasiment achevé, lorsque le roi vint inaugurer la citadelle. A cette occasion, il scella dans une contrescarpe un parchemin ainsi rédigé : «Pendant que Louis le Grand assure ses conquêtes par une paix solide, également attentif à la conservation de ses frontières, il fit bâtir cette contrescarpe». Il restait encore à bâtir quelques quartiers et l’arsenal. Une cérémonie grandiose marqua, vers la fin de la décennie, la fin des travaux.

Images de la citadelle d’Arras (photos de l’auteure et images de la ville d’Arras)

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4.3. DESCRIPTION

4.3.1.

L'enceinte

La citadelle à Arras appartient, dit-on, au premier système de fortifications de Vauban, caractérisé par un polygone irrégulier, fermé par les courtines rectilignes flanquées aux angles de bastions. En fait ce tracé avait déjà été imaginé par le comte de Pagan, mais Vauban y apporta des améliorations en adoptant un profil type pour les murs de revêtement et les escarpes ainsi que des dispositions nouvelles en vue d' accroître encore l'efficacité des forteresse. Le profil type était le suivant : - parement extérieur: vertical, - parement intérieur: inclinaison de 20 %, - épaisseur minimale au sommet: 4 pieds et demi, soit 1,45 m - talus gazonnés: pente de 2/3 Lors de sa construction, cette enceinte se composait de cinq bastions réunis par des courtines formant un pentagone irrégulier dont le périmètre mesurait 1952 m. En partant de la porte principale et en tournant dans le sens des aiguilles d'une montre, ces bastions portaient

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les noms d'Orléans (deviendra de Bourgogne), de la Reine, du Dauphin, du Roy d'Anjou.

4.3.2.

Les dehors

Défenses accessoires, les ouvrages désignés sous ce vocable d'ensemble devaient répondre à un double impératif: - compléter l'efficacité des remparts - échelonner la défense en profondeur. Vauban attachait beaucoup de pris à leur bon arrangement “qui rendait la place meilleure”. Ces dehors comprenaient - les quatre tenailles d'Achicourt, de Sainte-Thérése, de Secours, de Saint Fiacre, qui devaient empêcher l'assaillant à atteindre les courtines et le contraindre à glisser vers les bastions, -les cinq demi-lunes, Royale, d' Achicourt, de Sainte- Thérèse, de Secours, de Saint-Fiacre, construites en avant des courtines; elles constituaient des bastions avancés avec leur réduit formant place d'armes. -les deux contre-gardes d'Achicourt et de la Reine, destinées à couvrir les bastions du même nom -les fossés, qu'une écluse remplissait d'eau en six heures à partir du Crichon sur trois côtés du polygone, les deux autres restant secs. D'autre part les eaux des ruisseaux Saint-Fiacre et des Hautes-Fontaines pouvaient, le cas échéant, compléter le système d'inondation. 4.3.3.

Les ponts

Deux ponts en deux parties enjambant les fossés et prenant appui sur le terre-plein des demi-lunes permettaient l'accès aux portes, dont ils portaient le nom, depuis l'extérieur des défenses. Ils se composaient d'éléments dormants reposant sur des piles de maçonnerie et de deux pont-levis, au-dessus du fossé et de la faussebraie; une fois levé, ce dernier s'appliquait contre la porte qu'il doublait. 4.3.4.

Les portes

Au nombre de deux, la porte Royale et la porte de Secours(Dauphine) permettaient l'entrée et la sortie des occupants de la forteresse. Elles se situaient, pratiquement, l'une face à l'autre. 4.3.5.

La porte Royale

C'était la porte d'honneur qui s'ouvrait vers la ville. Elle était encadrée par une façade en pierre comportant quatre groupes de pilastres encastrés qui supportent un fronton de style flamand rappelant ceux des maisons riveraines des places de la ville. Sans doute en raison de l'insuffisance des crédits, les trumeaux n' ont pas reçu les sculptures prévues. Cette porte s'ouvre sur un tunnel voûté, construit sous la courtine et fermé par une seconde porte: deux herses, dont on aperçoit encore les logements dans la voûte et les murs de pierre, interdisaient, en ca de besoin, toute progression dans ce tunnel d'une quinzaine de mètres de longueur. Au-delà de la seconde porte, le tunnel s'élargissait sous le

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bâtiment de la porte Royale et donnait accès aux corps de garde et aux salles d'armes construites derrière les murs. 4.3.6.

La porte de Secours

Edifiée sur le même modèle que la précédente, mais sans ornementations, elle devait permettre, en cas de siège, la sortie, discrète et dissimulée aux vues de l'assaillant, d'une partie des défenseurs pour une attaque à revers. 4.3.7.

Les corps de place

Après avoir franchi l'ensemble de la porte Royale, le visiteur pénétrait dans le corps de la place, dont les différents bâtiments furent élevés alors que les remparts étaient en voie d'achèvement. Murs de brique élevés sur des soubassements et fondations en grès, toitures d'ardoise, encadrements des portes et fenêtres, bandeaux de séparation des étages, corniches et décorations diverses en pierre, tels étaient les seuls points communs à toutes ces constructions qui n'avaient d'ailleurs pas toutes la même destination. On trouvait en effet: - le quartier du Lieutenant du Roy - le quartier du Major (détruit en 1903 par un incendie) - le quartier de la Cantine, qui abritait un moulin, une brasserie et une boulangerie à six fours, capable de produire 20000 rations par 24h et en 6 fournées - le quartier de l'Equerre - le quartier du Curé - le quartier Neuf l'arsenal, réservé à l'artillerie, achevé en 1678; il abritait aussi le logement où demeurait le gouverneur de la citadelle - les bâtiments construits audessus des portes Royale de Secours. Les différences concernaient essentiellement: - la forme et l'emprise au sol: un simple rectangle plein pour la plupart, en forme d'équerre pour le quartier portant ce nom, entourant une ou deux cours intérieures pour l'arsenal et le quartier de la cantine - leur hauteur : deux ou trois niveaux sous un toit mansardé ou non - la décoration des façades: encadrements des ouvertures tantôt rectangulaires, tantôt cintrés - les aménagements inférieurs, même dans les quartiers réservés au logement de la troupe

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Ces différents bâtiments étaient reliés entre eux par des passages carrossables pavés à travers une cour qu'ils délimitaient pour la plupart. Enfin, derrière l'arsenal et à droite de la porte de Secours, se trouvaient les ateliers des maîtres ouvriers avec maréchalerie et charronnerie. 4.3.8.

La chapelle

Elevée vers 1673, elle constitue l'un des rares exemplaires de l'architecture militaire religieuse du XVII siècle en France. Comme tous les autres bâtiments, elle fut construite en brique et recouverte d'une toiture d'ardoise. La façade, réalisée dans un style rappelant celui de la porte Royale, comportait au centre, un portail à imposte en plein cintre dont la clé supportait une corniche sur laquelle venait s'asseoir une niche encadrée de consoles et surmontée d'une sculpture en relief. De part d'autre de ce portail deux colonnes semi encastrées à chapiteaux sculptés supportaient l'architrave servant d'assise au fronton. La partie centrale de ce dernier, flanquée de deux grandes consoles à volutes décorées, était constituée par un panneau dans lequel s'ouvrait la bait cintrée de la tribune et qui était bordé par deux colonnes plus petites supportant un fronton cintré sculpté. Un campanile coiffé d'un toit en forme de pyramide à six pans surmontait l'ensemble. A l'intérieur, la charpente apparente ressemblait à celle d'une nef retournée, dont la proue se trouvait au-dessus, du chœur et la tribune, tout en chêne, comportait deux étages. L'ensemble des quartiers offrait une capacité de logement totale de 74 chambres d'officiers, 10 chambres de valets, 88 chambres de soldats avec 104 lits à deux place, et 400 lits pour trois comme unique mobilier. Dès 1672 Louvois y avait établi une petite garnison permanente. La Citadelle pouvait donc abriter une partie des troupes stationnées dans la ville, mais celles-ci relevaient du gouverneur de la place d'Arras et non de celui de la citadelle, ce qui aurait pu poser des problèmes de dualité de commandement. Le logement des troupes constituant la garnison de la capitale de l'Artois n'était toujours pas résolu, d'autant que le roi, après sa visite de 1667, en avait encore augmenté les effectifs et que la dégradation des casernements existants s'était encore aggravée. C’est pour ça qu’ils sont été crées des nouveaux quartier en accueillant les troupes car le “logement chez le habitants” ne pouvait pas durer. Pourtant il y a au nord de la citadelle la création du Quartier de l’Esplanade et du Quartier Shramm, dessinés par le maitre Vauban.

4.4. LA CITADELLE AUJOURD’HUI “Les fortifications de Vauban dont font partie la citadelle d’Arras, sont inscrites sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco depuis le 7 juillet 2008. - le 30 juin 1993 : départ du "7e régiment de Chasseurs" de la Citadelle qui les abrita durant vingt-neuf années - en juin 2009 :départ du «601e régiment de circulation routière» - Depuis juin 2010, la Communauté Urbaine d’Arras est officiellement propriétaire de la Citadelle Vauban, ainsi que des sites associés : la caserne Schramm, le terrain du Gouverneur et le bois du Polygone.”

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(UNESCO) Après trois siècle et demi d’affectation aux objectifs stratégiques de défense, la citadelle et les casernes ont été démilitarisées et cédées par l’Etat à la Communauté Urbaine d’Arras, dans le cadre du plan National de redéploiement des forces arme. Ces édifices démesurés, au charme intemporel, imaginés par un des plus grands architectes de l’histoire, classés récemment au patri moine mondiale de l’UNESCO, sont désormais à prendre de manière pacifique. La citadelle est inscrite désormais dans une logique de développement durable, au cœur de plus grand projet d’aménagement urbain que la capitale artésienne ait connu depuis le XVIIIe siècle.

4.5. ARRAS, LA VILLE ET SON HISTOIRE 4.5.1.

Antiquité

La “Guerre des Gaules” de Jules César est le premier écrit où il est mentionné la région de l’Atrébate qui fut conquise par les romains en 56 avant JC. De cette façon la région d’Atrébate et les Atrébates, dont leur principal chef de guerre fut Commis, entre dans l’histoire. Toutefois le nom d’ARRAS n’apparait qu’au XII siècle. C’est l’évolution du nom Atrébates qui donne Atrades/Atradis/Aras et puis Arras. Vers 15 avant JC. l’empereur Auguste fonde, par ses troupes, Nemetacum sur la colline de Baudimont, qui deviendra l’un des 17 chefs-lieux de cité de la Gallia Belgica. Cette fondation est le résultat d’une réorganisation de toutes les provinces belges. Ces dernières années les fouilles archéologiques ont nous livré une description de la capitale de la Cité atrébate, qui découvre une ville d’importance moyenne (environ 60 hectares). Les fouilles archéologiques ont mis au jour un réseau de voirie orthogonal qui se développe autour des routes d’Amiens et de Cambrai. La pluparts des rues mises au jour sont parfois équipées d’un réseau d’adduction d’eau sous pression et de caniveaux. Un portique soutenu par des piliers de bois ou des colonnes en calcaire couvre le trottoir. Les immeubles sont été construits en moellons de pierre blanche recouverts d’un enduit coloré et couvert d’une toiture de tuiles. On trouve des bâtiments publics ou semi-public comme le macellum, marché couvert aux viandes de 800m2, voisin d’une grande boucherie, ou encore les thermes. La ville fut fortifiée avec un rempart lors des premières menaces d’invasions par les Germains à la moitié du IIIème siècle. Au IV siècle Arras était, un centre de commerce et d’artisanat célèbre pour ses productions textiles de qualité, qui s’exportent vers tout l’empire. Le déclin de la ville commence à la fin du IVème siècle et en 406-407 les Germains détruisent la ville. En 428 les Francs saliens menés par Clodion le chevelu conquirent la Région jusqu’à la Somme. Les romains avec son général Aetius négocient la paix en concluant avec Clodion un traité (foedus) qui fit des francs des combattants pour Rome. En 499 fut créé à Arras un évêché, après la conversion de Clovis, et confié à Saint Vaast. Les habitâtes se regroupent autour de la résidence épiscopale, installée

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dans les anciens thermes situés dans la partie sud-ouest du castrum, mais l’évêché fut rapidement rattaché à celui de Cambrai. 4.5.2.

Moyen-âge

La présence de Saint-Vaast (500-540) dans la ville marque le début du Moyen Age. La légende dit qu’à l’arrivée à Arras, Saint Vaast n’ait trouvé que les ruines d’une église abandonnée, occupée par un ours. Il à eu raison de l’animal et il a réussi à reprendre possession des lieux. Le musée des Beaux-arts d’Arras conserve la tapisserie qui illustre cet épisode. En 667 Saint Aubert, évêché de Cambrai, transfère les reliques de SaintVaast sur la colline de la Madeline où, selon les récits de la vie de Vaast, le saint venait se recueillir auprès d’un oratoire. C’est à cet endroit qu’une abbaye du même nom est fondée. Cette abbaye déviant le moteur qui porte à l’émergence d’Arras qui dès lors se divise en deux entités distinctes : la Cité, fondée par les Romains, et la ville, qui se développe autour de l’abbaye. Au IXème siècle les comtes des Flandre établissent à Arras leur résidence privilégiée avec une châtellenie héréditaire Du IXème au XIème siècle Arras déviant une ville rayonnante, elle connaît un nouvel âge d’or économique grâce à la production et au commerce des draps. En effet des activités liées à l’eau sont développées grâce à l’emplacement de la ville qui est divisé par la rivière Crinchon qui permet aux bateaux d’accoster place du rivage et son eau d’âtre utilisée dans la fabrication des tissues. La période est aussi marquée par le rayonnement littéraire de la ville aux quatre-vingt poètes. Arras est le plus grand centre littéraire urbain du XIIIème siècle. Le XIIème siècle enregistre un important développement des institutions et de l’économie grâce à l’abbaye Saint-Vaast. Cette prospérité se traduit dans la reconstruction de la cathédrale en 1161. En 1163 Arras se dote d’une charte pour les affaires de la cite. Le développement du commerce arrive jusqu’à Orient grâce à l’industrie drapière. En Italie les tapisseries d’Arras sont connues sous le nom d’arazzi et en Angleterre simplement avec le nom d’arras. A Cracovie (Pologne) le château royal du Wawel abrite la plus précieuse collection de tapisseries (plus de cent pièces) d’Arras de la période de la Renaissance. En 1384, l’Artois est conquis par les ducs de Bourgognes. Arras souffre à cause de la Guerre de Cent ans et les rivalités entre la couronne de France et les Bourguignons. Dans la seconde moitié du XVème siècle, la ville d’Arras subit différents domaines. En 1463 Louis XI de France rachète les villes de la Somme, dont Arras, de son oncle Philippe III de Bourgogne. En 1465 avec le Traité de Conflans et puis en 1468 celui de Péronne Louis XI dut rendre ces territoires à Charles le Téméraire. A la mort de ce dernier l’armée royale entre à Arras en 1477 mais la paix entre la France et l’Autriche dans la personne de Maximilien 1er d’Habsbourg (beau-fils de Charles le Téméraire) arrive avec le Traité d’Arras (1482). L’Artois entrait dans la dot de Marguerite d’Habsbourg (fille de Maximilien 1er) fiancée de la future Charles VIII, fils de Louis XI et dauphin de France. Les anciens habitants refuges jusqu’à Lille et à Roubaix commencèrent à retourner auprès de leur ville comme les bourgeois. En 1493 Charles VIII ayant décidé de répudier la fille de Maximilien Ier de Habsbourg pour épouser Anne de Bretagne, l'empereur

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récupéra au traité de Senlis la Flandre, l'Artois, la Franche-Comté et le Charolais. 4.5.3.

Arras, ville des Pays-Bas

En 1519 Charles Quint (fils de Philippe d’Habsbourg et Jeanne 1ere de Castille) devient empereur du Saint Empire romain germanique et roi d’Espagne (avec le nom de Charles 1er). En 1525 vainqueur sur le roi de France François 1er dans la bataille de Pavie acquiert la Flandre et l’Artois. Ces territoires sont rattachés aux dix-sept provinces des PaysBas, devenant ainsi possession de l’Empire des Habsbourg. Dans cette période dans la ville d’Arras il n’y avait qu’une centaine de marchands. L’activité textile se déplace, les conflits font fuir les artisans à Lille et Roubaix. L’empereur souhaite faire des ses territoires un ensemble cohérent tout en respectant les coutumes et les pouvoirs locaux. En cette période ainsi Arras jouit d’une relative liberté économique et urbanistique. Exemple est la construction par l’architecte Jacques Le Caron du beffroi terminée en 1554 qui symbolise la liberté communale et la couronne impériale qui la surmonte constitue un hommage à Charles Quint et la construction de l’Hôtel de Ville. Sous la domination espagnole l’économie d’Arras traditionnellement fondé sur la production du textile ne tarde pas à laisser place au commerce du grain. En 1555, Charles Quint décide d’abdiquer et il cède à son fils Philippe II le royaume d’Espagne et les Pays-Bas. Il décide alors de rattacher les Pays-Bas au royaume d’Espagne donc Arras passe sous l’administration espagnole. Les autres territoires de Charles Quint, les Etats autrichiens et le Saint Empire romain germanique, sont cède à son frère Ferdinand. Lors de la Reforme les nouvelles idées du réformiste allemand Martin Luther pénètrent aux Pays-Bas par Tournai. Charles Quint aide son fils dans la répression puisque Philippe II est fermement décidé à maintenir le catholicisme dans l’ensemble des Pays-Bas. Les provinces du Sud compris la ville d’Arras demeurent fidèles à la souveraineté espagnole et à la religion catholique avec l’Union d’Arras de janvier 1579. Par contre, l’union d’Utrecht le 29 janvier 1579 est considérée comme la fondation de la République des Sept Provinces-Unies décide d’unifier les provinces désirant se séparer des Pays-Bas espagnols pour des raisons d’ordres politiques et religieux. Les territoires qui ont fait partie de l’Union sont: la comté de Hollande, la Zéland, l'évêché d'Utrecht, le duché de Gueldre, la seigneurie de Groningue, la seigneurie de la Frise, Drenthe, la seigneurie de Overijssel, le duché de Brabant, la comté de Flandre, les villes de Tournai et Valenciennes. Les Flandres ont été presque entièrement conquises par les troupes espagnoles, comme la moitié de Brabant. Les autorités des ProvincesUnies encore reconnaissent la domination espagnole, après l'Union d'Utrecht. Toutefois, l'Union a contribué à la détérioration de la relation entre les provinces et leur seigneur, et en 1581, les ProvincesUnies ont proclamé leur indépendance du roi dans l’acte d'abjuration. 4.5.4.

Arras dans le royaume de France

La guerre entre la France et l’Espagne éclate en 1635 et Arras est conquise par Louis XI en août 1640 après un siège et la tentative de reconquête menée par les Espagnols (épisode du Secours d’Arras) en 1654

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termine par un échec. Dans ce siège Sébastien le Preste de Vauban participe à la décence d’Arras sans commander et la ville est reprise par Turenne. Grâce au le traité des Pyrénées, signé le 7 novembre 1659, le conflit prenne définitivement fin avec le rattachement officiel de nombreux territoires à la France, dont celui de l’Artois où Arras est la capitale. En 1668 la ville entreprend la réalisation du projet régional défensif de Pré carré de Vauban avec la construction de la Citadelle. Après l’annexion Louis XIV veut marquer la nouvelle frontière et commande à Vauban la construction d’une double ligne de fortifications pour protéger les territoires reconquis. La citadelle d’Arras est placée en deuxième ligne de cette « frontière de fer». Les Arrageois n’aiment pas l’annexion de leur ville au royaume de France, ils sont méfiants, ils craignent les méfaits d’une monarchie centralisée à Paris qui risque d’être bien plus exigeante que Madrid et Bruxelles. La population manifester son mécontentement lors du passage de Louis XIV et de Marie-Thérèse. Il faut attendre le début du XVIIIème siècle pour que le rattachement soit totalement accepté. 4.5.5.

Siècle des Lumières

La fin du XVIIème siècle voit une période apaisée, au cours du quelle on assiste à un recul des grandes causes de mortalités (guerres, famines et épidémies) mais pendant le XVIIIème siècle on voit une retourne en force avec la commercialisation des produits agricoles, surtout des grains et la ville prend son essor et s’enrichit. L’ensemble de ces facteurs est propice à une croissance rapide de la population, 26% en un siècle. Cette prospérité favorise la construction et reconstruction d’Arras. On s’élève beaucoup bâtiments dans toute la ville : maisons privées, hôtels particuliers, abbaye Saint-Vaast, théâtre... Le paysage urbain se transforme au XVIIIème siècle, même si les nouvelles constructions respectent le parcellaire médiéval dont le secret de son décor bleu a été redécouvert il y a quelques années. La ville s’agrandit avec la création d’un nouveau quartier, la Basse Ville. La fusion administrative de 1749 permet de réunir la cité et la ville en une seule entité. Les édifices construits au XVIIIème siècle recourent au style classique, ils se distinguent pour la sobriété et régularité. 4.5.6. Époque contemporaine Après la Révolution française de 1789 Robespierre, natif d'Arras, est élu le 26 avril 1789 avec sept autres députés du Tiers état de l’Artois. Pendant la Révolution la municipalité était dirigée par Dubois de Fosseux, hobereau érudit, secrétaire de l’Académie d’Arras et futur président du Pas-de-Calais. Arras en compétition avec Aire-sur-la-Lys, Calais et Saint-Omer obtient finalement la préfecture du Pas-de-Calais. Pendant le dix mois de terreur (novembre 1793 à août 1794) la ville est sous la dictature de Joseph Lebon qui instaure des restrictions alimentaires, ordonne 400 exécutions et détruit beaucoup d’édifices religieux (la cathédrale notamment, l’abbatiale Saint-Vaast en tient lieu depuis lors). Suite une stagnation de sa démographie et son activité économique au contraire de Lille où la révolution industrielle explose. Mais l’ingéniosité du maire d’Arras, d’Émile Legrelle porte un nouvel élan à la ville. Il démantèle une partie de ses remparts pour établir de vastes

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boulevards périphériques, réaliser un nouveau réseau d’égouts, et se dote d’une nouvelle gare ferroviaire en 1898 (la précédente, ouverte pour l’ouverture de la ligne Paris - Lille, datait de 1846). 4.5.7. Première Guerre mondiale La Première Guerre mondiale éclate en août 1914. La ligne de front se stabilise sur le territoire du pays d’Artois, en particulier Arras était située à moins de 10 Km du front. La Grande Guerre inflige des destructions considérables à la ville. Le 31 août 1914, les chevaliers polonais arrivent à Tilloy-lès-Mofflaines et une patrouille de soldats entre pour la première fois à Arras mais le 6 septembre sont 3000 soldats qui occupent la ville et le Général Hans-Jürgen von Arnim établie son état major dans les casernes, la citadelle et en ville. En suite les soldats de Louis Ernest de Maud’huy repoussent une partie des troupes allemands. Le combat est très fort et l’Hôtel de ville brule le 7 octobre, le beffroi est bombardé et détruit le 21 puis, suit la destruction de la cathédrale le 6 juillet 1915 et de l’abbaye SaintVaast. À l’égal de Reims, Arras est désignée «ville martyre». Après les batailles de 1915, l’Artois connaît une période d’accalmie. Les troupes françaises sont mobilisées à Verdun et dans la Somme. En févriermars 1916, les armées britanniques en secret ressemblent une formidable armée qui relèvent les Français sur le front de l’Artois. Arras demeure sous commandement britannique jusqu’en 1918. À la fin du 1916, les Britanniques prépare une opération de diversion avant l’attaque du Chemin des Dames. La tactique qu’ils adoptent est celle d’aménager les carrières d’Arras pour concentrer les troupes et les faire avancer sous le «no man’s land» avant l’attaque fixée au 9 avril 1917. Le travail de connexion entre les carrières est très rapide, en moins de 6 mois les tunneliers néo-zélandais compléter l’ouvrage. La fameuse carrière Wellington, Mémorial de la bataille d’Arras, est un exemple de la vie quotidien des milliers soldats cantonnés sous terre pendant la semaine qui précéda l’attaque. L’armistice, signé le 11 novembre 1918, met fin aux quatre années de conflit. 4.5.8.

La Reconstruction

Au lendemain de la Première Guerre mondiale, Arras est ravagée aux trois quarts. La période de reconstruction des années 20 a comme but la Reconstruction presque à l’identique du patrimoine de la ville et la prise en compte du progrès technique. Dans cet esprit Arras profite pour s’étendre tandis que dans les arrondissements d’Arras et Béthune, 150 000 ha de terre sont stérilises. En effet la loi « Cornudet » mise en place en 1919 qui entend moderniser l’urbanisme, à Arras a permis l’élargissement de la rue Saint-Aubert et l’édification de nombreuses façades de style Art déco, très en vogue à l’époque. Cette loi très important a donné un très grand pousse à la reconstruction tandis que s’applique à toutes les villes de plus de 10 mille habitants ainsi qu’à celles détruites pendant la guerre. Autre loi du 1919 est celle sur les dommages de guerre qu’impose la reconstruction «à l’identique» du patrimoine bâti considéré Monument Historique. La loi est appliquée aux édifices arrageois comme le beffroi, l’hôtel de ville, les façades des places, le palais Saint-Vaast et la cathédrale. Les travaux sont dirigés par Pierre Paquet, inspecteur général des Monuments Historiques. Pierre Paquet parvient à concilier tradition et modernité. En respectant l’architecture d’origine de chaque site tout en utilisant le béton armé pour les parties cachées.

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5.

ARRAS, MORPHOLOGIE URBAINE

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5.1. LES DOMAINES CIVILE ET MILITAIRE DANS LA MEME VILLE, LE SCENARIO Nous avons pu voir donc comment les forces armées ont influencé au fil des siècles la ville d'Arras. Non seulement la victime de deux grandes guerres mondiales, mais a été choisi au cours des siècles pour être un point stratégique de défense du sol français. Bien que la ville militaire qui n'a pas servi que de prison ou lieu de repos pour les militaires, sa présence au cours des siècles par rapport à la ville d'Arras toutefois a eu un impact non seulement sur les habitants, mais aussi sur le tissu urbain. Ce milieu a été créé comme une forteresse. Par nécessité elle a été détaché des zones habitées de la ville, étant toujours liés par les grands murs tout autour de l'agrégation Arrageois. Elle se branche dans un contexte civile déjà développé comme une annexion pas homogénéisé du tissu urbain, elle est en fait comme une verrue qui rompt l'équilibre des murs existants. Mais la volonté, bien justifiée de Vauban, de son implantation, montre qu'il n'y avait pas d'autre choix. Le Pentagone est séparé des maisons de la ville par un grand glacis (esplanade), car il était nécessaire que la citadelle pourrait voir tous les ennemis de loin, tout autour de ses murs. Ce glacis sera lentement, au cours des siècles, remplis de bâtiments et aménagé. Le fait est que sa fonction a progressivement perdu d'importance et la présence de la citadelle isolée a changé dans le temps. En fait, la relation entre les militaires et les habitants de la ville a augmenté, et avec elle les liaisons entre les différents acteurs. Il est emblématique le fait que jusqu'à la construction des différents quartiers militaires, à l'extérieur des murs de la citadelle, les soldats vivaient accueilli par les habitants de la ville. Ainsi, la séparation physique entre les militaires et civils, à Arras, n'est qu'une impression puisque la relation entre ces deux domaines a toujours été très forte. Il est donc curieux de voir comment toute la zone du vieux glacis entre les murs de la citadelle et ceux de ville et cité, a évolué au cours des siècles, en analysant les différentes interventions et en étudiant le tissu existant. Ce tissu doit être considérée comme de «transition» entre les deux domaines aussi divers, j’irai donc analyser ce scénario si particulier. 5.1.1.

LE “TISSU DE TRANSITION” ENTRE CITADELLE ET VILLE

Pour mieux comprendre comment cette partie de la ville a évolué, il est nécessaire de retracer les origines de la ville d'Arras, en analysant son histoire jusqu’à ces jours. -XIIe/XIIIe siècle: Arras est née et s'est développée grâce à la présence de la rivière Crinchon. L'élément de l'eau est essentielle pour comprendre son évolution. Les deux noyaux de la Cité et la Ville épiscopale se développent divisées par le cours du Crincon, affluent de la rivière Scarpe. La ville, à droite du Crinchon, sera le premier à être entourée par les murs car elle était la plus peuplée. -XIV/XVe siècle: Les Deux noyaux de la ville d'Arras commencent à avoir leur configuration officielle, il y aura l'ouverture des portes des murs principaux et la population commence à se développer car Arras vie une période de forte croissance économique. -XVIe siècle:

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En raison de la croissance d'importance et du prestige de la ville, il sera vue la nécessité de renouveler ses remparts. Ils ont ajouté plusieurs bastion tout autour des noyaux habités. La rivière qui traverse la ville est clairement visible et n'est pas encore enterré. Juste à l'extérieur des murs aussi ses affluents s'élèvent à la surface. Dans les cartes de cette période est vu une route reliant la Ville de la Cité. Il est tout simplement un chemin de terre, mais ressemble étrangement à fidèlement ce que sera la voie du boulevard en face de la porte principale de la citadelle. Plan d’Arras du XIVème siècle

LES MODIFICATIONS AU XVIIème SIECLE : -1640-59: Après une longue période de domination Espagnole Arras est prise par les Français en 1640 et dévient définitivement Française en 1659 avec le Traité des Pyrénées. -1668/72 : Dans cette période il est construite la citadelle militaire de Vauban donc Arras devient une ville à trois noyaux. -1673 : On joignit la citadelle à la Cité et la Ville par deux nouveaux murs et on démolit dès 1673 les remparts de la cité entre la porte d’Amiens et le Claquedent. Ainsi se trouva sensiblement modifiée la physionomie générale de l’enceinte. C’est le nouveau tracé qui apparaît sur le plan du 1704. Il se créera l’espace de l’Esplanade entre les trois nouveaux noyaux. Le Crinchon et le ruisseau des Hautes-Fontaines sont en partie interrés surtout au niveau de l’espace habité. -1690 :

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Les dimensions trop réduites pour l’hébergement de tous les soldats de la citadelle porte à la nécessitée de bâtir le Grand Quartier des Casernes Shramm, qui est terminé en cette date au long du Quai des Casernes (au dessous du fleuve St. Fiancre qui est interré) qui avant était appelé Fossée Burieu et était couvert par le marchée des chevaux. -1700/07 : Les liaisons entre la citadelle et la ville d’Arras commencent pourtant l’espace qui les divisent commence à être aménagé avec des parcours et quelque arbre. -1714 : Il commence à se sentir la nécessité d’aménager l’espace de l’esplanade en créant un jardin, ce qui sera appelé Jardin des Allées. Tout ça malgré le Génie voulait continuer maintenir cet espace dégagée.

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LES MODIFICATIONS DU XVIIIème SIECLE : Deux événements importants marquent l’histoire urbaine d’Arras au milieu de ce siècle : la réunion de la Cité et la Ville par l’édit d’octobre 1749 et la construction du nouveau quartier de la Basse-Ville envisagée dès ce moment.

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Si le premier de ces événements n’eut pas de conséquence immédiate sur l’aspect de l’enceinte, puisque le mur séparatif de la Ville et la Cité entre le Cladequant et l’Union, resta début jusqu’au début du XIXème siècle, en revanche, la construction de la Basse-Ville s’accompagna de la suppression du rempart situé entre le carrefour d’Hagerue et le Cladequant, rempart qui avait d’ailleurs perdu toute utilité depuis les années 1670. Dans cette période il apparaît clairement l’articulation des trois éléments : Cité, Ville et citadelle, à l’intérieur d’une large ceinture d’ouvrages défensifs. La construction de la « Grande ligne de communication de la ville à la citadelle », avec sa demi-lune de Bourgogne, a inclus dans le périmètre fortifié les terrainsde l’Esplanade ainsi qu’un certain nombre de prés privés, traversés par le Crinchon, où s’édifiera après 1750 la BasseVille. En 1748 de plus, on apprends que les casernes de la Ville et de la cité pouvaient loger 1044 soldats, auxquels s’adjoutaient suivant les cas 2726 autres soldats ou 1816 cavaliers. Ces hommes étaient répartis en chambres de 12 à 15 pour les soldats, de 8 à 10 pour les cavaliers. De son coté, la citadelle abritait 528 soldats 12 chevaux et aucun cavalier. -1749 : Union politique signé entre Cité et Ville mais les remparts seront démolis seulement en 1805. En cet année il y a les premières traces du projet du nouveau quartier de la Basse-Ville. -1750 : A partir de cette date il y aura la construction du nouveau quartier de la Basse-Ville. Ici se manifeste la recherche d’un urbanisme harmonieux, organisé autour d’une place octogonale. La réalisation de ce quartier fut confiée à l’architecte amiénois Pierre-Louis Beffara (1712-1776). -1751 : Les Casernes Shramm, au début divisés par l’espace public par une simple clôture, sont maintenant divisés par des murs. -1764 : Pont sur le Crinchon qui relie la Basse-Ville au Gand Quartier des Casernes. -1775 : Construction magasins Centre Mobilitation Artillerie sur les Jardins du Gouverneur

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LES MODIFICATIONS DU XIXème SIECLE : Au siècle de l’industrie et du chemin de fer, Arras est bientôt à l’étroit dans son enceinte, percée de quatre ouvertures seulement : les portes de Baudimont, Méaulens, Ronville et d’Amiens. La place manque à la fois dans la ville et dans les faubourgs, séparées par une large ceinture de terrains militaires. L’idée de démantèlement se fait jour, mais elle ne sera retenue qu’après la guerre de 1870. Jusque là, on ne touche aux murailles qu’avec prudence. Seul le rempart de séparation entre la Ville et la Cité, qui n’avait plus de raison d’être et avait été concédé à la ville en 1805, est nivelé à partir du 1829 pour permettre l’aménagement de deux nouvelles voies : la première, baptisée dès 1830 rue 29 Juillet pour célébrer la dernière des Trois Glorieuses, est l’objet d’un plan d’urbanisme dressée en 1835 par l’architecte Traxler, plan appliquée quelques années plus tard à la seconde qui la prolongera au-delà de la place di Pont-de-Cité et recevra le nom de Tourenne. En 1838, le Conseil municipal ressent le besoin d’apporter deux améliorations à la vie économique d’Arras : d’une part en aménageant un rivage extérieur mieux adapté au trafic fluvial, d’une autre part en rouvrant la porte Saint-Michel pour faciliter les liaisons avec le marché de la Grand Place et dédoubler la porte Ronville. En 1843, le port d’Arras s’établît effectivement hors des murs. La ville demande l’ouverture de deux passages dans les remparts, pour permettre aux voitures d’accéder au nouveau quai. Un seul est réalisé : la porte du Quai. En 1846, l’avènement du chemin de fer à Arras incite l’autorité militaire à examiner la demande municipale de 1838 relative à la porte Saint-Michel ; elle ne peut désormais rester indifférente au problème des communications entre la ville et les faubourgs, problème qui aggrave la mise en service de la gare. Mais on s’oriente vers une autre solution, apparemment moins compliquée et qui offre l’avantage d’un accès plus direct à la gare : le percement du rempart au bout de la rue des Soupirs (aujourd’hui rue Victor Hugo). LE résultat en sera la construction de la porte des Soupirs en 1858. -1835 : Nouveau plan d’urbanisme de l’architecte Traxler. -1846 : Nouveau chemin de fer à Arras. -1890 : Plan du nouveau quartier de la station, à coté du quartier de la BasseVille et de la ville ancienne. -2/7/1891 : Decret pour travaux démolition remparts dans 5 ans.

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Comme j’ai pu remarquer plusieurs fois Arras à subi beaucoup de dommages dans les deux Guerres Mondiales, en sortant détruite en grande partie. Chaque fois la ville a été reconstruite et aujourd’hui elle conserve la même beauté qu’en passé. AUJOURD’HUI : Aujourd'hui, le tissu de la BasseVille est très peuplée et est une partie intégrante de la ville. Il joue de toute façon un rôle important en ce qui concerne la relation entre la citadelle et la ville. En fait, le tissu de transition est composé par la grande surface occupée par Caserne Shramm et le Terrain du Gouverneur, le grand Jardin des Allées et le tissu de la Basse-Ville. Il ya une volonté évidente d'inclure visuellement cette zone dans la ville ancienne par des avenues bordées d'arbres. Le boulevard qui passe devant le

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citadelle le sépare de ce vaste ensemble. La question aujourd'hui la plus importante est en fait d'inclure les terrains militaires dans le contexte urbain. La citadelle et les quartiers militaires sont maintenant abandonnés et ont une valeur énorme au niveau du patrimoine. Sera un but de la Communauté urbaine d’Arras d’intégrer ces environnements dans le tissu de la ville.

Schemas d’étude du « tissu de transition » par l’auteure

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L’eau comme élément principal de la ville d’Arras, schémas du développement du tissu urbain de la ville (Dessins de P. Prost)

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Le scénario : schémas du développement du tissu urbain

(Dessins de P. Prost)

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5.2. MORPHOLOGIE URBAINE « Arras alterne la représentation la plus éclatante du fait urbain, de la vie en société, avec l'extrême intime toujours préservé. » Hervé Leroy, Arras, la mémoire envoûtée. La cité historique était implantée dans les remparts. Les bâtiment les plus vieilles dans la ville d’Arras sont presque touts prés du Beffroi, de la Grand Place et du Tribunal. Au Moyen Âge il y a eu une obligation de bâtir dans des matériaux résistants au feu, donc pas le bois et le torchis, plus précisément avec l’édit de Philippe II d’Espagne, qui obligera à construire en pierre ou en briques. Cet édit ira bien marquer le tissue urbain d’Arras. La ville en tout cas a du se renouveler plusieurs fois, elle a été reconstruite à environ 90% au XVIIe siècle et à 95 % au XXe siècle. Malgré ça le centre a conservé son organisation historique, faite de larges places aménagées pour le commerce, mais aussi de ruelles étroites, et des façades de qualité. L’espace urbain nous donne encore une lisibilité de la qualité du bâti, de la richesse des bâtiments modernes comme les nombreux hôtels particuliers avec leurs cours privés et parfois des murs d’enceinte, tous prés du tribunal. La Citadelle militaire se trouve à sud-ouest de la ville, son emplacement, comme je dit déjà avant, fût choisi au XVIIe siècle car il permettait d’inonder les fossés avec l'eau du Crinchon et aussi car la citadelle allait se trouver au milieu entre la ville et la vieille cité en les ayant les deux sous son contrôle en y restant détaché. Au siècle suivant, le quartier de la Basse ville est dessiné avec un réseau d'artères aérées débouchant sur une place octogonale, l'actuelle place Victor-Hugo. Les remparts ont été ensuite enlevés à la fin du XIXe siècle et ont laissé la place à des boulevards périphériques.

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Le plan d’Arras (CUA) Les places d’Arras, schémas de la ville d’Arras

Les places d’Arras, l’eau et le tissu urbain

5.2.1. ESPACES VERTS La ville a conservé des espaces de respiration (espaces verts, jardins publics) dans ce tissu urbain. Il y a 91 ha en surfaces naturelles, 111 ha en surfaces agricoles. Ce sont les supérfices au total, au sein du périmètre communal. Les Grandes Prairies sont composées de 23 ha arborés, le long de la Scarpe. A proximité des anciens remparts se trouve le jardin du gouverneur, de plus de 6 ha; une partie en est encore visible. L'espace vert des Hautes-Fontaines et les fossés de la Citadelle constituent 23 ha d'espaces aujourd'hui enherbés.

5.2.2.

ARCHITECTURE

EDIT DE PHILIPPE II: Les matériaux traditionnels sont la pierre et la brique, on utilise du grès en soubassement, pour éviter les infiltrations. AVANT LA PREMIÈRE GUERRE MONDIALE: -Architecture militaire: caractéristiques du style de Vauban, dans la Citadelle et les deux quartiers militaires. -Gothique flamboyant: Le Beffroi, commencé en 1501.

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-Architecture flamande: A fortement influencé les constructions de la ville, par ses façades avec pignon à redents. Sur les places, on construisait pignon sur rue afin que plus de marchands puissent donner sur l'espace public. -Architecture classique: Le premier bâtiment d' conservé dans la ville date de 1701. Ce style sobre se retrouve dans les hôtels particuliers, rassemblés à proximité des lieux de pouvoir. APRÈS GUERRE: -L'architecture Art déco: est présente à Arras après guerre. -Architecture industrielle: quelques exemples (toiture en sheds). -Architecture fonctionnaliste: Dans la deuxième moitié du XXe siècle, des équipements publics sont construits, dans un souci de salubrité et de confort (immeubles, lycée Gambetta etc) -Rénovations urbaines: Début du XXIe siècle en voit le développement, avec l'amélioration de l'isolation des bâtiments existants.

Photos de l’architecture de la ville d’Arras (La Grande Place, le Beffroi), photos de l’auteure

5.3. ARRAS AUJOURD’HUI Arras( Atrecht en néerlandais), est une commune Française de 42 049 habitants situés dans le département du Pas de Calais dont il est cheflieu et siège de Préfecture dans la région du Nord-pas de Calais. Arras est situé dans l'Artois à la confluence des Chaussures et du Crinchon. L'agglomération bénéficie de la position stratégique au croisement des autoroutes A1, Paris - Lille et A26, Reims - Calais Tunnel.

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5.3.1.

ARRAS AU COEUR DES ECHANGES DE L’EUROPE DU NORD Arras, sa position stratégique (source livre de la CUA)

(Extraits du livre de la CUA) Arras est idéalement située au Cœur d’un basin de population de 100 millions d’habitants, elle est en relation directe avec cinq capitales européennes dans un rayon de 300km (Paris, Londres, Bruxelles, Amsterdam, Luxembourg). Elle est desservie par presque toutes les grands réseaux de communication d’Europe du Nord: au croisement de trois autoroutes majeurs, en proximité immédiate de cinq aéroports internationaux, disposant d’une gare TGV en liaison directe avec Paris (50min), Roissy (40min), Lille (correspondances pour Londres et Bruxelles), Bordeaux, Lyon, Marseille, Arras verra encore son rôle de plaque tournante renforcé, dans un avenir très proche, avec la mise en service d’une nouvelle gare TGV européenne, au sud de Lille, et la construction imminente du canal Seine – Nord Europe et d’une plate-forme multimodale exceptionnelle située à moins de 25km à l’Est de l’agglomération. 5.3.2. L’ARTOIS AU COEUR DES GRANDS PROJETS DE DEVELOPPEMENT DU NORD DE LA FRANCE L’agglomération d’Arras occupe une place particulière au sein de la région Nord-Pas-de-Calais (première région française en termes de densité de population, derrière la région Parisienne): elle est à la fois capital administrative du Nord-Pas-de-Calais (cinquième département français avec 1,5 million d’habitants) et la capital millénaire de l’Artois, basin d’1 million d’habitants (étiré sur moins de 60km) qui fait figure d’articulation naturelle entre région parisienne et la métropole Lilloise. Une situation qui lui permet d’être partie prenante des grandes stratégies régionales de développement (excellence dans les domaines agroalimentaire, nutrition santé, logistique, transports), tout en construisant des formes originales des partenariats économique avec les territoires les plus proches en Artois (synergies dans les domaines industriel, universitaire, hospitalier, culturel du tourisme et des affaires). 5.3.3.

POLE CULTUREL ET PATRIMONIAL

- Ouverture du Louvre-Lens en 2012 - Projets de transformation de l’Abbaye de Saint-Vaast (en partenariat avec le château de Versailles) en pole culturel. - Citadelle de Vauban - VILLE: Grand Place d’Arras et la Place des Héros voisine avec leur alignement de 155 façades d’architecture baroque flamande et le Beffroi.

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5.3.4.

CAPITALE AGRO-NUTRITIONNELLE

-«Grenier à blé» depuis toujours (partie de sa prospérité grâce à production et au négoce de dernières agricoles. - Copilote avec Cambrai du Pole d’excellence Agroalimentaire Régional, elle est aussi, avec ses centres de recherché, son université, ses entreprises, un des villes qui font partie de la Compétitive national Nutrition-Santé- longévité. 5.3.5.

VAL DE SCARPE

En 2012 il y aura un programme de reconquête de son espace vert. Arras s’occupera de aménager la vallée de la Scarpe, qui traverse la ville de part en part, un domaine naturel préserve, dédié à la détente, aux sports et aux loisirs. Il y aura donc une reconquête de la trame “verte-bleue”. 5.3.6.

MAIN SQUARE FESTIVAL

Se déroule désormais sur la place d’armes de la Citadelle (capable de accueillir jusqu’à 50 000 spectateurs par jour) depuis longtemps, il est un festival musical qui accueillit nombreuses artistes fameux.

Photo aérienne de la citadelle pentant le Main Square Festival

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6.

CONCLUSION

En conclusion donc, la question de la relation entre militaire et civile est une question qui touche non seulement la sphère sociale, mais aussi le milieu urbain. Les interventions de Vauban en faite ont le stupéfiant mérite d’avoir modifié la physionomie du territoire dans des milieux toujours diversifiés, avec des solutions toujours innovantes. L'intervention sur le territoire pour des buts militaires permet de créer des dessins géométriques dans des contextes toujours très particuliers, et le résultat est quelque chose de très différent de l’urbanisme dont nous sommes habitués. Il est donc intéressant de voir comment la région d'Arras a évolué au fil du temps grâce à l'inclusion de la citadelle militaire. Tout au long de l'histoire, les géométries des murs d'enceinte ont cédé la place à de larges boulevards, et donc à l'ouverture de la ville. C'est grâce à cette ouverture que la ville a toujours interagi avec la citadelle, bien qu'elles soient nées pour être divisées. L’étude du scénario du tissu de transition m'a permis de comprendre clairement ce qui distingue les différents tissus dans une ville, et comment, au cours des siècles, il y a un changement des besoins de la population et conséquemment de la planification. Arras est donc un exemple très important de ce qui est le grand thème de l'intégration des zones militaires dans le tissu urbain des villes. Elle est également une ville presque inconnue qui possède un grand patrimoine historique et culturel, que je pense soit important que tout le monde connaisse.

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7. BIBLIOGRAPHIE OUVRAGES : - G. BELLART, F. MAISON, Fortifications d’Arras du XIIème au XIXème siècle , Musée d’Arras - La grande reconstruction, reconstruire le Pas-De-Calais après la Grande Guerre, Actes du colloque d’Arras, 10 Novembre 2000 - J.LESTOCQUOY, Etudes d’histoire Urbaine, villes et abbayes, Arras au Moyen Age - M. PARENT ET J. VERROUST , Vauban - M. BARROS, N. SALAT, T. SARMANT, Vauban, l’intelligence du territoire, - CUA D’ARRAS, La citadelle d’Arras, 2006 - P.PROST, Vauban - N. FAUCHERRE, B. BAUDIN,

Vauban, les sites majeurs,

- P.GRIFFITH, P.DENNIS , The Vauban Fortifications of France, - M.GORI, Vauban e la difesa della Francia, B. Mondadori, 2007 - MICHELE VIROL, Vauban: De la gloire du roi au service de l'Etat - Vauban: le maître des forteresses, Biographie L'Archipel, 2007 - T.MARTIN, M.VIROL , Vauban, architecte de la modernité ? , Les cahiers de la MSHE Ledoux - Arras: Bataille D'arras, Arrondissement D'arras, Gare D'arras, Siège D'arras, Groupe General Books LLC, 2010 - A.L. DELANOY , Arras: arrondissement d'Arras, Pas-de-Calais, cité des fleurs, 1901 - A.CARDEVACQUE, Notice historique sur la citadelle d'Arras, H. Schoutheer, 1873 - ARRAS, Mémorial des patriotes fusillés à la citadelle d'Arras, S. l., 1948 - RMIS DE LA MAISON VAUBAN (SAINT-LEGER-VAUBAN, YONNE), Vauban : sa vie, son oeuvre / les Amis de la Maison Vauban, les Amis de la Maison Vauban, 1998

ARCHIVES: - A.HERICOURT, A.BRISSY, Les rues d'Arras: Dictionnaire historique comprenant des notices sur leur etymologie, leur direction, et sur les etablissements religieux, administratifs, militaires Volume 1, 1856 - Inventaire chronologique des chartes de la ville d'Arras: documents Adolphe Guesnon Ville d’Arras 1863 - IAUBAN, SEBASTIEN LE PRESTRE, Traité de la défense des places, Paris : Anselin, 1829 - VAUBAN, SEBASTIEN LE PRESTRE, Le directeur général des fortifications, H. Van Bulderen, 1685

48


SITES INTERNET :

http://www.arras.fr/ http://www.wikipedia.fr http://www.annuaire-mairie.fr/ville-arras.html http://www.arras-online.com/ http://www.arras-online.com/Plan-de-la-ville,116-page.html http://www.cartesfrance.fr/carte-france-ville/62041_Arras.html http://www.cu-arras.fr/index2.php http://www.sites-vauban.org/ http://www.sites-vauban.org/Joconde-catalogue-collectif-des http://whc.unesco.org/fr/list/1283/ http://whc.unesco.org/fr/decisions/1492 http://www.lemuseedumarquepage.fr/Associations/Reseau.des.sites.ma jeurs.Vauban.1.htm http://www.altevalli.org/doc/vauban.pdf

49


7.

ANNEXES

Documents pour inclusion Sites Vauban comme patrimoine UNESCO (site web UNESCO)

Images des Sites Majeurs de Vauban (sites internet ru réseau des Sites Majeurs de Vauban)

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51


Images d’Arras (source site de la ville d’Arras)

Images de la

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Citadelle (source Communauté Urbaine d’Arras pour photos historiques et coupes, photos de l’auteure)

Photo aerienne des dommages de la Deuxième Guerre Mondiale (source CUA)

Images des premiers plans de la ville d’Arras (source ouvrages dans la bibliographie)

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