CCP 2019 - 2020 Rapport des débats

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Une année d’échanges avec les téléspectateurs : compte-rendu du Conseil consultatif des programmes 2019-2020 Promotion Nagui


Une année d’échanges avec les téléspectateurs : compte-rendu du Conseil consultatif des programmes

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Le mot de la présidente

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Les idées à retenir

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Le trombinoscope de la promo Nagui

11 •

Une année en dates

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Introduction : des usages télé variés au sein des familles

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La télé plaisir en famille

Les divertissements en prime time vs les plateformes

Perception globale de l’offre de divertissement (au sens élargi) actuelle en soirée et le week-end Perception de l’offre de divertissement actuelle de France Télévisions Le divertissement familial de demain sur France Télévisions

20 •

Okoo, la nouvelle offre jeunesse de France Télévisions Les habitudes des enfants autour des écrans Perception de l’interface et de l’offre Okoo Les attentes autour d’Okoo

25 •

L’enjeu de l’éducation à travers les écrans Le rôle de France Télévisions dans la formation du regard critique en famille

Les écrans sont aujourd’hui un support d’apprentissage pour les enfants et les parents La connaissance : un concept large et protéiforme à la télévision Perception de France Télévisions autour de la connaissance Les attentes des Conseillers sur le thème de la connaissance sur France Télévisions Perception de la nouvelle programmation éducative durant le confinement

34 •

Le rôle de la télévision face à la prise de conscience environnementale et aux engagements écologiques L’environnement, un sujet complexe, de plus en plus présent au sein des foyers Un traitement médiatique des problématiques environnementales peu satisfaisant Perception de l’offre France Télévisions au sujet des thématiques environnementales Les attentes des Conseillers à l’égard du traitement de l’environnement sur France Télévisions

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© Nathalie Guyon / FTV

Une année d’échanges avec les téléspectateurs : compte-rendu du Conseil consultatif des programmes

Ce 11e Conseil consultatif des programmes (CCP) a une particularité qui le voit marqué d’une pierre blanche. Il a été bousculé, comme nous tous, par la crise du covid-19 et par le grand confinement auquel elle a donné lieu. Si le rapport que vous avez entre les mains a pu être produit et reflète bien cette année de travail, nous avons donc été privés de ce moment fort, devenu un rendez-vous attendu au sein du groupe, où tous les conseillers viennent exprimer leurs idées face aux équipes de France Télévisions lors d’une matinée toujours riche en échanges. Pourtant, les conseillers comme les équipes de France Télévisions ont su mettre à profit cette communauté qui travaille à la fois en présentiel et sur une plateforme en ligne. Très vite, le CCP a su nous donner, au-delà de précieux témoignages sur le rôle du télévisuel en situation de confinement, des premiers retours sur notre offre pédagogique renforcée. Cela nous a permis de mieux accompagner parents, professeurs et élèves dans ce vaste exercice d’école à la maison auquel le covid-19 a conduit. Nous avons pu en effet faire évoluer nos formats pédagogiques pour les adapter au mieux aux besoins concrets. La réactivité et l’implication ont été au rendez-vous, et le CCP a apporté sa pierre, comme France Télévisions la sienne, pour aider les Français à faire face à cette situation. Initialement, nous avions d’ailleurs choisi de placer ce 11e CCP sous le signe de la famille. La télévision y joue un rôle important depuis longtemps. D’abord au centre de nos pièces à vivre, elle est aujourd’hui regardée différemment, à travers plusieurs écrans, partagés ou non. Il nous avait semblé important d’écouter parents et grandsparents nous parler de leurs familles, de leurs enfants et de leurs petits-enfants en regard des nouvelles attentes et des nouveaux modes de consommation du télévisuel et de tout ce qui favorise l’écoute conjointe. Ceux-ci nous ont particulièrement encouragés à continuer à compléter nos offres linéaires par des plateformes délinéarisées toujours plus riches et fonctionnelles. Il a donc été question de divertissement, d’éducation et d’information. Ces trois missions, toujours au cœur de l’offre de service public, ont été passées ici au crible de l’écoute familiale. Les conseillers nous ont d’abord accompagnés dans le lancement de la plateforme OKOO dédiée aux enfants. Ils nous ont indiqué que nous étions sur la bonne voie, tant par la richesse de l’offre que par la qualité de l’interface, mais ils nous ont donné aussi de précieuses indications sur de prochains développements. La possibilité d’évaluer au démarrage ce type d’offre, d’avoir des retours immédiats,

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est un atout évident pour les équipes de France Télévisions qui se sont nourries de ces échanges. Autre enjeu majeur abordé : comment parler d’écologie à la télévision ? L’ampleur de la crise écologique à laquelle nous sommes confrontés appelle en effet à un renouveau du discours audiovisuel. Les conseillers nous ont répondu : pédagogie, clarté, engagements concrets, plutôt qu’alarmisme ou culpabilisation. Les échanges ont été riches avec à l’esprit nos enfants, téléspectateurs d’aujourd’hui et consommateurs et citoyens de demain, à qui l’on doit donner tous les moyens d’envisager leur propre avenir au sein d’une planète Terre à considérer différemment. Le divertissement au sens large, apte à rassembler la famille, n’a pas été oublié. Le CCP a su nous confirmer la confiance dont jouit à ses yeux le service public audiovisuel, avec ses valeurs d’exigence et de bienveillance, mais aussi nous indiquer des attentes fortes liées à notre capacité à prendre plus de risques, à nous renouveler, à surprendre, que ce soit dans l’univers de la fiction ou dans celui des émissions de divertissement en tant que telles. Nous avons enfin pu aborder l’offre ludo-éducative que nous avons fait évoluer avec le déploiement de la plateforme LUMNI. Comme je le disais en introduction, les équipes en charge de ces projets ont pu elles aussi échanger avec les conseillers autour des enjeux que constituent l’attractivité de ces programmes et leur capacité à s’adapter aux besoins concrets des élèves. Ce 11e Conseil consultatif des programmes a donc abordé les grands enjeux de demain comme l’écologie, l’éducation ou les nouveaux usages du numérique, mais a fait face aussi à cette crise sanitaire qui a affecté chacun de nous. Il a su doublement tenir sa place en étant à nouveau un lieu de dialogue fécond sur l’audiovisuel public et son rôle, mais aussi en répondant, dans l’urgence et avec beaucoup d’engagement, à certaines questions surgies de circonstances exceptionnelles. Que tous ceux qui y contribuent, les conseillers de cette promotion mais aussi les équipes qui y participent ou qui l’organisent, en soient vivement remerciés.

Delphine Ernotte Cunci Présidente-directrice générale de France Télévisions

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Une année d’échanges avec les téléspectateurs : compte-rendu du Conseil consultatif des programmes

Les idées à retenir Les 27 Conseillers du CCP ont travaillé et échangé autour de quatre thématiques en lien avec les attentes du public familial et autour de problématiques éditoriales touchant à l’offre de France Télévisions et aux enjeux actuels de l’industrie audiovisuelle. La télé plaisir en famille ; les divertissements en prime time vs les plateformes Amenés à réfléchir sur la thématique de la « télé plaisir » en famille, les Conseillers ont dans un premier temps fait remarquer que leur consommation familiale de contenu, même lorsqu’elle est partagée, se déroulait de plus en plus en délinéaire (SVOD et replay). Dans ce contexte, le Conseil a engagé France Télévisions à asseoir son offre sur une plateforme à l’offre toujours plus généreuse et aux fonctionnalités tournées vers les utilisateurs (recommandations personnalisées, fonction profil, reprise de lecture multi-écrans, etc.). En étant invités à approfondir

la question des formats de divertissement, les Conseillers ont voulu d’abord rappeler que l’offre de France Télévisions se distinguait pour eux de manière positive à travers les valeurs de bienveillance et de compétition ludique et culturelle. Dans un contexte de faible renouvellement du genre du divertissement télévisuel, les membres ont encouragé le groupe à prendre plus de risques afin de les surprendre et à explorer de nouvelles thématiques familiales comme le genre du jeu d’aventures et d’évasion, tout en proposant plus de rendez-vous musicaux de prime time. Les Conseillers ont également souhaité aborder la question des séries dont ils sont de grands consommateurs, notamment depuis l’essor des plateformes de SVOD. Face à l’offre de ces acteurs, le Conseil invite France Télévisions à investir davantage les séries de genre autour de mondes singuliers, de personnages originaux et d’intrigues complexes. Le Conseil a tenu à préciser dans le même temps son attachement aux

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séries « miroir » mettant en scène des univers et des caractères auxquels peuvent s’identifier les téléspectateurs familiaux du groupe. Okoo, la nouvelle offre jeunesse de France Télévisions face aux autres plateformes jeunesse Invités à partager leurs retours sur Okoo, la nouvelle plateforme de contenus jeunesse du groupe, les Conseillers ont salué les qualités de l’application en distinguant trois points forts : une proposition rassurante pour les parents car s’appuyant sur la légitimité de France Télévisions et portant des fonctionnalités à même de favoriser l’encadrement de la consommation de l’enfant ; une interface tournée vers les enfants, qui leur présente un univers visuel à eux et des parcours simples et intuitifs ; enfin une offre riche, variée et profonde.

L’enjeu de l’éducation à travers les écrans : le rôle de France Télévisions dans la formation du regard critique en famille Les Conseillers ont d’abord tenu à rappeler le rôle majeur que tiennent aujourd’hui les écrans dans l’éducation des enfants, notamment via YouTube qui occupe une place importante dans l’apprentissage et la découverte. Devant ces pratiques récentes et face à ces nouveaux acteurs, les Conseillers ont donc souhaité réaffirmer le rôle éducatif des médias historiques, et plus particulièrement du service public audiovisuel. Aux yeux des Conseillers, France Télévisions possède des atouts solides qui distinguent le groupe de l’offre concurrente sur le front de l’éducation à travers les écrans : le sérieux et la justesse de son traitement de l’information, la légitimité de ses figures d’incarnation et une offre de marques-programmes de savoirs reconnue et puissante.

Le Conseil encourage cependant France Télévisions à poursuivre ses efforts en s’adressant davantage aux enfants et aux jeunes à travers des programmes de savoirs plus intergénérationnels qui intègrent des incarnations qui parlent au jeune public et abordent des thématiques plus en lien avec leurs programmes scolaires ou proches de leur vie quotidienne. Tout en continuant à développer sur le digital, via Lumni et sur les réseaux sociaux, des formats (vidéos courtes, tutos, jeux) à même de séduire ce public. Le rôle de la télévision face à la prise de conscience environnementale et aux engagements écologiques Dans le cadre de ce 11e CCP, les Conseillers ont réfléchi autour du thème de l’environnement et de son traitement télévisuel. Ils ont naturellement estimé qu’il était dans le rôle et le devoir de France Télévisions de s’emparer de ce sujet clé et aujourd’hui largement débattu au sein des familles.

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Dans cette optique, les membres du Conseil ont exhorté France Télévisions à sortir des prismes alarmistes et culpabilisateurs pour aborder ces questions sous les angles de la vulgarisation et de l’investigation en rattachant les enjeux lointains à des problématiques concrètes, tout en offrant au public des issues positives et encourageantes aux défis soulevés. Les Conseillers ont imaginé incarner le parti pris « environnement » du groupe à travers un format d’émission régulier et recommandé d’événementialiser davantage les antennes autour de ce thème. Aussi, le Conseil invite France Télévisions à communiquer plus fortement autour des initiatives écologiques mises en place au sein du groupe afin d’asseoir sa légitimité sur ces sujets.


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© Gilles Gustine / FTV

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Le trombinoscope de la promo Nagui

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ARNAUD

BÉATRICE

Île-de-France, 39 ans

Hauts-de-France, 54 ans

Guadeloupe, 33 ans

La télévision devient de plus en plus variée et mobile, on peut choisir son moment et son programme tout en ayant encore envie et besoin de conseils et de propositions ! Le service public doit s’adapter et poursuivre ses efforts. Il se doit d’être familial tout en proposant des choix culturels différents.

J’ai toujours aimé la télévision et particulièrement France Télévisions qui a toujours su mettre en valeur nos belles régions et évoquer leur actualité via les informations régionales.

J’ai voulu être membre du Conseil consultatif des programmes car il était important que je puisse apporter ma vision, mon ressenti sur les programmes de France Télévisions depuis l’Outre-mer. À l’issue de ces échanges, je souhaite que les programmes puissent évoluer avec l’air du temps et continuer de s’adapter à tous les publics, jeunes comme moins jeunes.

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CHRISTIAN

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CLAUDIA

DELPHINE

Île-de-France, 66 ans

Centre, 41 ans

Normandie, 46 ans

La télévision est pour moi un plaisir souvent chronophage. J’apprécie sa variété, la dimension régionale de certains programmes. Des qualités qui pourraient, à mon avis, être encore accentuées.

Je pars du principe que râler ne sert à rien et qu’il faut s’engager pour changer les choses si on n’est pas satisfait du service public. Je suis ravie que vous en donniez l’occasion aux téléspectateurs à travers nous !

Le service public doit continuer à nous offrir des émissions, des films et des séries différents des autres et que l’on puisse partager avec nos enfants ! Le CCP, c’est l’opportunité de faire valoir ma voix et mes choix comme de découvrir l’envers du décor de la télé.

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ESTELLE

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FATIMA

FRANÇOISE

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LAURENT

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LAURENT

MARTINE

Île-de-France, 59 ans

Île-de-France, 50 ans

Île-de-France, 53 ans

Île-de-France, 49 ans

Provence-Alpes-Côte d’Azur, 54 ans

Île-de-France, 62 ans

Le CCP a été pour moi un énorme enrichissement. Lorsque je me suis inscrite à ce projet, il me tenait à cœur de pouvoir donner un avis sur les programmes de France Télévisions, car, effectivement, je constatais dans mon foyer un désintérêt total de mes trois adolescents pour le petit écran.

Le CCP, c’est l’occasion de prendre part à petite échelle à un groupe (France Télévisions) qui s’adresse quotidiennement à chacun, un média primordial pour transmettre aux téléspectateurs une vision globale de notre société et leur proposer une fenêtre ouverte sur le monde.

La télévision, c’est d’abord pour moi un moment de partage en famille, le souvenir de bons moments, c’est le rendez-vous des événements importants qui fédèrent les gens autour de l’écran, comme le sport ou les grands événements culturels.

La télévision conserve une place essentielle, et même si parfois elle n’évolue pas toujours dans le bon sens, il y a de très bonnes émissions grâce auxquelles on apprend des choses et l’on s’ouvre au monde.

Les notions de gratuité et d’accessibilité du service public sont très importantes à mes yeux. France Télévisions doit continuer d’être un média accessible par tous.

La télévision doit évoluer et nous parler un peu plus de ce qui se passe à l’étranger et davantage s’adresser aux enfants à travers des émissions éducatives. M’engager à travers le CCP, c’est faire évoluer à mon niveau le service public de la télévision.

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GUILLAUME

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JOËL

LAURE

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MICKAËL

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NICOLE

PATRICIA

Île-de-France, 50 ans

Provence-Alpes-Côte d’Azur, 38 ans

Grand-Est, 50 ans

Île-de-France, 40 ans

Île-de-France, 65 ans

Île-de-France, 65 ans

Grâce au CCP, j’ai été heureux d’échanger, de donner mon avis, de confronter mon point de vue avec d’autres sur la télévision de demain et les programmes de France Télévisions. La télévision publique doit continuer à être ambitieuse, offensive, innovante, fédératrice.

Les chaînes du groupe France Télévisions m’accompagnent depuis tout petit. Même si ma façon de regarder la télé a évolué en même temps que la technologie, je pense que la télévision a encore de belles années devant elle et qu’elle gardera sa place au sein des foyers, car rien ne peut remplacer ce moment de partage et de convivialité à la maison.

La richesse des programmes proposés fait encore la force de la télévision, mais elle est à mon sens aujourd’hui menacée et doit essayer de capter davantage les jeunes générations en proposant peutêtre plus de séries, en osant plus de programmes inventifs.

La télévision demeure très présente au sein de notre foyer, elle permet d’initier certaines discussions ou de partager des moments. Jusqu’à aujourd’hui, France Télévisions a réussi à s’adapter à l’évolution de la société. Mais son avenir est un challenge constant pour demeurer accessible à tous.

France Télévisions s’adresse à un public très vaste et ses contenus sont enrichissants ! C’est un média qui évolue dans le bon sens, qui a su se diversifier et qui a une place très importante au sein de notre société !

Aujourd’hui, la télévision est de moins en moins regardée. Elle doit à mon sens proposer davantage de nouveautés et mieux suivre l’évolution de la société.

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ROMUALD

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PHILIPPE

SAMIR

La Réunion, 34 ans

Île-de-France, 48 ans

Grand-Est, 40 ans

Le CCP, c’est participer et contribuer à améliorer notre quotidien télévisuel ainsi qu’un souhait et une chance inouïe. Pouvoir vivre ce moment en tant que conseiller a rendu ce désir possible.

Je suis plus attaché aux chaînes de France Télévisions que jadis. Les émissions présentées sont de meilleures factures. J’en veux pour preuve la retransmission du Tour de France qui, aujourd’hui, est aboutie et vivante. Les chaînes publiques doivent poursuivre sur cette lancée et proposer plus régulièrement des nouveautés afin de ne pas lasser leurs téléspectateurs.

J’ai grandi avec France Télévisions et c’est une grande opportunité pour moi, à travers le CCP, de voir de l’intérieur le fonctionnement du groupe et, en toute modestie, d’avoir peut-être un apport sur certaines décisions.

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SAMIR

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SANDRINE

STÉPHANE

Île-de-France, 41 ans

Île-de-France, 45 ans

Île-de-France, 48 ans

C’est une grande responsabilité de faire partie du CCP, et ainsi de participer aux choix des programmes que vont regarder petits et grands, qui plus est à l’heure actuelle, alors que de plus en plus de gens consomment des contenus différemment et que l’avenir de la télé se dessine.

La télévision publique est un élément fondamental dans notre société actuelle. Elle doit à mon sens se recentrer encore davantage sur l’Humain, en mettant en avant les choses positives et sensibiliser les citoyens sur les efforts à faire afin de préserver notre environnement.

Pour le service public, l’écoute des téléspectateurs est nécessaire pour envisager le futur. France Télévisions le démontre en ayant su évoluer en apportant plus de diversité, en étant plus représentatif, en abordant des sujets de société tout en essayant d’être inventif et ambitieux.

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STÉPHANIE

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VALÉRIE

YOHAN

Pays-de-la-Loire, 43 ans

Île-de-France, 52 ans

Nouvelle-Aquitaine, 41 ans

Pour que la télévision continue de faire partie de nos vies, il est important d’adapter son contenu et sa diffusion aux différents moyens de la consommer aujourd’hui, mais aussi, et c’est notre rôle par l’intermédiaire du CCP, d’élaborer l’offre de programmes en fonction de tous les profils de téléspectateurs.

Je suis née avec la télévision. Je l’ai vu évoluer et je trouve qu’aujourd’hui elle fait des progrès pour être à l’écoute des gens et de leurs attentes. Je pense qu’elle a un rôle à jouer dans l’évolution de la société et dans l’éducation du public.

La télévision évolue aujourd’hui très vite, et dans ce contexte j’ai trouvé très intéressant de pouvoir participer au développement de nouveaux programmes en échangeant afin de les faire évoluer !

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Une année en dates Le 11e Conseil consultatif des programmes a été nommé en septembre 2019. Il s’est réuni trois fois au siège de France Télévisions : une fois en séance plénière et deux fois en demi-groupes de travail. En raison de la mise en place du confinement, deux rencontres plénières n’ont pu avoir lieu : la validation du rapport et la conférence finale de restitution. Cependant, les séances de travail présentielles et en ligne ayant pu se dérouler normalement au fil des mois de travail, le rapport a pu être rédigé intégralement et validé par tous les participants. Pour conclure ce 11e CCP, une ultime réunion a été organisée en ligne, réunissant les membres et leurs enfants, et faisant ainsi écho au fil rouge de cette année de travail : les programmes en famille. Toutes les réunions présentielles au siège de France Télévisions ont été enrichies d’échanges réguliers entre les membres et les intervenants tout au long de la session sur une plateforme d’échange en ligne. Vendredi 11 octobre 2019 Journée d’accueil, de prise de contact et de présentation des enjeux du Conseil. Delphine Ernotte Cunci, présidente-directrice générale de France Télévisions, a prononcé un discours de bienvenue à tous les membres et a échangé avec eux. Intervenants Pour France Télévisions : Takis Candilis, directeur général délégué à l’Antenne et aux Programmes, Virginie Sainte-Rose, directrice de la Communication, Chantal Néret, directrice des Relations avec les publics, Florent Dumont, directeur de la Stratégie des publics, Armelle Henri, responsable du pôle Expérience clients, Dominique de Peretti et Mathieu Brunier, chargés de Marketing relationnel,

Jean Chrétien, adjoint au directeur délégué de franceinfo, Audrey Calsat, responsable Développement, suivi de la qualité et de la satisfaction client. Pour l’agence marques et média Think Out : Jean-Maxence Granier, directeur fondateur, Bertrand Horel, directeur d’études, consultants, Florian Jésupret, Sarah Ouaki, Annabelle Philippe, chargés d’études, consultants. Vendredi 15 novembre 2019 Deux thématiques

• « L’enjeu de l’éducation aux médias

et au décryptage, le rôle de France Télévisions dans la formation du regard critique » Sensibilisation collective et temps d’échange et de questions entre les téléspectateurs et les professionnels de France Télévisions. Ateliers en deux sous-groupes de sept membres. Présentation des travaux en plénière et synthèse collective. Invités France Télévisions : Cécile Brochand-Salvejo, responsable Editing et programmation plateformes éducatives, Antonio Grigolini, directeur de France tv slash. Déjeuner en compagnie des animateurs : Nella Bipat, Patricia Loison, Adrien Rohard et Jacques Cardoze. • « La télé plaisir en famille : les divertissements en prime vs les plateformes » Sensibilisation collective et temps d’échange et de questions entre les téléspectateurs et les professionnels de France Télévisions. Ateliers en deux sous-groupes de sept membres. Présentation des travaux en plénière et synthèse collective. Invitées France Télévisions : Anne Holmes, directrice de la Fiction nationale, et Caroline LarriauBougrat, conseillère de programmes aux Divertissements.

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Vendredi 10 janvier 2020 • « Okoo, la nouvelle offre jeunesse de France Télévisions, face aux plateformes jeunesse » Sensibilisation collective et temps d’échange et de questions entre les téléspectateurs et les professionnels de France Télévisions. Ateliers en deux sous-groupes de sept membres. Présentation des travaux en plénière et synthèse collective. Invités France Télévisions : Tiphaine de Raguenel, directrice des Jeunes publics et de l’Animation, Pierre Siracusa, directeur délégué à l’Animation, Mathieu Allemand, chef de produit Jeunesse. Déjeuner avec les animateurs : Max Bird, Louis Laforge et Djamel Mazi. • « Le rôle de la télé face à la prise de conscience environnementale et aux engagements écologiques » Sensibilisation collective et temps d’échange et de questions entre les téléspectateurs et les professionnels de France Télévisions. Ateliers en deux sous-groupes de sept membres. Présentation des travaux en plénière et synthèse collective. Invitées France Télévisions : Marie-Anne Bernard, directrice Responsabilité sociale et environnementale, et Nathalie Darrigrand, directrice des Programmes. À noter. À compter du 23 mars, les membres du CCP ont également été invités à mener une réflexion en ligne sur les nouveaux programmes éducatifs de France Télévisions en période de confinement.


Une année d’échanges avec les téléspectateurs : compte-rendu du Conseil consultatif des programmes

Introduction : des usages télé variés au sein des familles

Le Conseil a tout d’abord observé que la consommation en linéaire ne représentait plus la seule norme au sein des familles. « On ne regarde plus vraiment la télé en direct, on ne l’allume plus autant qu’avant… »

• Le visionnage en direct a perdu du terrain face au visionnage en délinéaire sur les services de replay et les plateformes de SVOD.

• Le vaste choix offert par le replay et la SVOD permet aussi plus de sélectivité dans sa consommation. « Le téléspectateur reprend en quelque sorte le pouvoir » « C’est le contenu qui s’adapte à nous et pas l’inverse »

• Un mode de visionnage qui, en permettant le multi-écrans et en donnant accès à une offre pléthorique personnalisée, bouleverse les manières de consommer en favorisant une consommation individuelle et éclatée à l’intérieur de la famille. « La télé, chez nous, c’est en solo sur les ordinateurs et les portables » « C’est un peu chacun dans son coin »

« Chez nous, c’est la maison du replay, de Canal+ et de Netflix »

« On n’est pas toujours ensemble au même moment » « Nous regardons beaucoup les replays et la SVOD, car c’est plus adapté à notre rythme »

– Notamment dans les cas de séances de visionnage collectif, qui sont toujours valorisées par les Conseillers avec l’objectif de favoriser le lien, le partage au sein du foyer. « Le samedi soir, on essaie de trouver une émission à regarder en famille ; quand on ne trouve pas en direct, on cherche sur le replay et souvent sur Netflix » – Un temps de partage souvent planifié le week-end. « Notre rituel, c’est plutôt le weekend, où nous avons plus de temps pour être en famille et regarder des émissions ou des films ensemble »

– Un visionnage partagé qui se déroule naturellement sur l’écran télé, grâce à sa centralité au sein du foyer et au confort de visionnage qu’il permet pour tous. « On est mieux devant la télé, tout le monde a sa petite place réservée »

Face au délinéaire, les Conseillers ont cependant observé que le direct gardait tout son sens et sa spécificité.

• Le linéaire exprime notamment le temps de l’événement (sport, cérémonies, élections), dans des moments de communion familiale. « Pour les matchs de foot, les résultats des élections et les grands événements que nous partageons ensemble »

• Il représente également le temps de l’information, de l’actualité.

« Quand il m’arrive de regarder la télé, c’est par exemple pour les chaînes d’info en continu et le JT »

© Nathalie Guyon / FTV

• Un mode de consommation qui accorde plus de souplesse et de liberté dans des rythmes de vie parfois désynchronisés.

• Cependant, les Conseillers ont constaté que, même en délinéaire, les notions de rituels et de rendezvous continuent de perdurer.

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© Delphine Ghosarossian / FTV

Les réflexions des membres du Conseil autour de l’offre de France Télévisions se sont inscrites dans un contexte de consommation de contenu en famille en plein bouleversement, autour d’usages à la fois multiples et complémentaires : multi-écrans, alternance linéaire et délinéaire, mais aussi en écoute conjointe et partagée.

• Les Conseillers constatent qu’au quotidien leur consommation linéaire se concentre principalement en « access », au retour du travail, avant et après le dîner.

• Dans ce cas, le direct occupe plus une fonction de présence, d’accompagnement dans un contexte d’attention plus relâchée entre conversations et tâches domestiques.

« À la maison, nous regardons la télévision en famille aux heures des repas »

« On en profite pour commenter, ça lance parfois des débats entre nous »

« Nous regardons la télé après le repas du soir. Regarder la météo après Le 20h est souvent le prétexte pour l’allumer, je bascule ensuite sur Tout le sport »

« On écoute d’une oreille, en fond, pendant qu’on prépare le dîner »

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La télé plaisir en famille Les divertissements en prime time vs les plateformes

Les Conseillers ont été amenés à réfléchir à la notion de « télé plaisir » en famille, en envisageant la notion de divertissement au sens large (incluant les séries notamment), en confrontant leur perception de l’offre de divertissement des télés traditionnelles face à l’offre récente des plateformes de SVOD. NB : Les travaux sur le sujet ont été menés du 5 au 15 novembre 2019.

PERCEPTION GLOBALE DE L’OFFRE DE DIVERTISSEMENT (AU SENS ÉLARGI) ACTUELLE EN SOIRÉE ET LE WEEK-END « Après deux, trois saisons, vous avez toujours le même type de personnes, c’est stéréotypé »

• Un épuisement des formats actuels.

« On passe trop d’émissions à faire mousser les invités »

« Les émissions, on les connaît par cœur, rien d’innovant »

« Il y a trop d’émissions tournées vers les invités »

« Les programmes sont très figés, il y a peu d’évolution » « C’est à peu près toujours la même chose, des stars, un jury, une belle lumière… »

• Un manque de surprise et de fraîcheur dans les incarnations. « Danse avec les stars s’essouffle avec le temps et le casting s’use aussi »

• Une dimension « promo » qui a tendance à phagocyter le contenu des programmes.

• L’absence de programmes fédérateurs à même de réunir la famille en intéressant notamment les enfants. « Il manque des programmes adaptés à un public familial » « Ça manque d’émissions pour les enfants » – Particulièrement le week-end en journée.

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A contrario de l’offre de prime, le Conseil juge plus favorablement l’offre de divertissement en access, dont il apprécie la variété et la richesse. « On passe de l’info de M6 avec le 19:45 à des émissions de divertissement. Il y en a pour tous les goûts » « On regarde N’oubliez pas les paroles ! tous ensemble, on passe un bon moment entre nous à la fin de la journée »

À l’issue de l’access et devant l’absence de choix offert en prime, les offres replay et SVOD constituent, pour les Conseillers, une alternative désormais fréquente à l’offre linéaire traditionnelle. Une offre alternative récente qui se distingue principalement par son vaste choix de séries, qui représente désormais une

part très importante de leur consommation de contenu globale.

© Philippe Le Roux/France tv

Si les Conseillers apprécient toujours retrouver certaines marques de divertissement puissantes et installées, ils déplorent cependant, toutes chaînes confondues, un manque de renouvellement global de l’offre ces dernières années.

« Une fois qu’on a fait le tour, s’il n’y a rien, on met une série ou un film si on est le week-end »

Un type de contenu qui est considéré par le public familial comme un réel divertissement à part entière. • Le Conseil note par ailleurs que le public familial ne se porte plus seulement vers un seul type de série grand public, mais apprécie tout autant les séries moins « classiques » comme les séries de « genre » autour d’univers atypiques et à gros suspense. « On a beaucoup aimé La Casa de Papel mais aussi Baron noir ou Les Sauvages »

N’oubliez pas les paroles !

• Les membres du Conseil relèvent que la dimension « miroir » de certaines fictions demeure un motif d’adhésion fort qui leur permet de retrouver des univers, des personnages et des caractères auxquels ils peuvent s’identifier.

Le cinéma et les grands dessins animés en VOD ou SVOD représentent également une alternative au divertissement traditionnel, notamment le weekend, dans un contexte de partage en famille.

« Clem, c’est partagé par toute la famille, c’est la maison à 10 000 volts ! »

« On se met un bon film qu’on a choisi tous ensemble »

« Fais pas ci, fais pas ça, Clem, il y a un effet de mimétisme avec sa propre vie »

« On est des inconditionnels de Game of Thrones, c’était notre rendez-vous »

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« Ça peut être un dessin animé comme un Disney ou des films de super-héros » « Il y a par exemple le film du vendredi soir qui nous permet d’être à trois devant l’écran et de partager nos émotions »


Une année d’échanges avec les téléspectateurs : compte-rendu du Conseil consultatif des programmes

Riding Zone

Les Conseillers identifient l’offre de divertissement sur France Télévisions à travers certains items forts qui la distinguent positivement à leurs yeux des offres concurrentes. Particulièrement autour des valeurs de bienveillance et de compétition ludique, du jeu. • Des valeurs portées notamment par des formats qui se prêtent bien à une écoute conjointe familiale comme Fort Boyard et N’oubliez pas les paroles ! ou encore Riding Zone.

« C’est des émissions qui se déroulent dans un esprit bon enfant » « Riding Zone, c’est assez fun, avec mon fils on aime bien » « Mes petits-enfants sont par exemple fans de Fort Boyard, on regarde tous les étés ensemble » « N’oubliez pas les paroles !, c’est toujours un bon moment de rigolade entre nous »

• À rebours des valeurs d’affrontement, de concurrence, portées par d’autres formats moins ludiques. « La compétition, parfois c’est violent, ça peut virer à l’humiliation »

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Cependant, les membres du Conseil regrettent que France Télévisions n’investisse pas assez le champ de l’aventure au sein de formats qui invitent au dépassement de soi et à l’évasion.

« Mirage, ça change, c’est une série d’espionnage dans un pays qu’on traite rarement à la télévision »

« Taratata, c’est très bien, on veut en voir plus, plus souvent »

« Fais pas ci, fais pas ça, les personnages étaient tous un peu fous, mais on les aimait pour ça »

Les membres ont tenu également à saluer l’offre séries de France Télévisions, particulièrement lorsque celle-ci s’appuie sur des univers particuliers et des personnages atypiques. « La Dernière Vague par exemple, c’était très bien, ça sortait de l’ordinaire »

En ce sens, le Conseil encourage France Télévisions à poursuivre ses efforts dans cette voie, en investissant davantage le champ des séries de « genre », sans avoir peur de prendre des risques. « Leurs séries sont parfois un peu gentillettes, pas très sexy » « Il faudrait qu’ils soient plus “bad boy”, qu’ils aillent plus loin »

« Sans reprendre la dimension “stratégie”, France Télévisions doit pouvoir trouver son Koh-Lanta, une émission au bout du monde qui fasse rêver mais qui s’inspire de la compétition sportive » « France Télévisions, le week-end, c’est le sport, il faut s’inspirer de ça »

Également, les Conseillers invitent le groupe à proposer plus régulièrement de grands rendezvous musicaux ou de spectacle vivant en prime, sur le modèle de Taratata par exemple.

LE DIVERTISSEMENT FAMILIAL DE DEMAIN SUR FRANCE TÉLÉVISIONS Les Conseillers ont été amenés à réfléchir à l’avenir du divertissement familial sur France Télévisions. Le Conseil a mené ses réflexions autour de trois pistes : premièrement en réfléchissant aux contours des formats de divertissement destinés au groupe, ensuite en déclinant les différents ingrédients d’une bonne série accrocheuse, puis en souhaitant rappeler que l’offre de service public doit avant tout pouvoir se reposer sur une plateforme efficace et complète.

Les formats

© Aurelien FAIDY/AutoFocus-prod/Fr

PERCEPTION DE L’OFFRE DE DIVERTISSEMENT ACTUELLE DE FRANCE TÉLÉVISIONS

« Depuis Le Plus Grand Cabaret du monde, ça manque, un rendez-vous qui mette en valeur les artistes »

Taratata

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Les Conseillers encouragent France Télévisions à investir des formats « impliquants », participatifs et immersifs. • Des formats qui incluent le téléspectateur au jeu, en l’invitant par exemple à mener l’enquête ou à soutenir un candidat ou une équipe.


© Gilles Scarella / FTV

Une année d’échanges avec les téléspectateurs : compte-rendu du Conseil consultatif des programmes

Fort Boyard

« Dans Mask Singer, on peut jouer en famille, chacun peut dire ce qu’il pense et essayer de deviner »

• Un casting qui suscite l’identification, en fédérant les générations par exemple.

« Ma fille et mon fils dansent et chantent avec nous devant N’oubliez pas les paroles ! »

« Il faut tisser un lien »

« On a tous un chouchou, quelqu’un qu’on veut voir gagner » « Chacun peut donner son avis, son ressenti, on a des points de vue différents, ça permet de discuter »

• Des formats qui immergent le téléspectateur dans un univers, en proposant un monde fort et original et une expérience immersive. « Par exemple un escape game géant » « Je regarde Koh-Lanta parce que tenter cette aventure ne me déplairait pas. Pareil pour Fort Boyard, on a tous envie d’essayer les épreuves »

« Un jeu d’aventure avec des ados ou des binômes parent-enfant » « Un bon divertissement, c’est un programme qui vise les 7-99 ans ! »

Les Conseillers poussent également France Télévisions à proposer plus de divertissement autour de la musique. • Au sein de formats s’appuyant sur des valeurs comme l’émotion et le rêve. « L’émotion, ça peut être quelqu’un qui va nous apporter quelque chose via une expérience, etc. Par exemple La Boîte à secrets, c’était le bon ton » « The Voice, à chaque candidat qui s’avance, on est suspendu, il y a du suspense, leur vie peut basculer »

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• Mais aussi la découverte d’artistes, de talents (sans tomber dans l’écueil de la promo) et l’intensité du live. « Taratata, c’est super, c’est un vrai rendez-vous » « Rien qu’avec la voix parfois, on peut ressentir de l’émotion en plus de la performance » « Du contenu dans lequel nous voyons des gens se dépasser, pour montrer que tout est possible » « The Voice, Le Meilleur Pâtissier mettent en exergue des talents, des métiers »

Les séries Face à la concurrence imposée par les offres de SVOD, le Conseil invite le groupe France Télévisions à élargir le champ de ses fictions, et notamment celui du polar, dans l’objectif de susciter la curiosité et l’adhésion du public familial.

• En proposant un casting original qui parle aux différentes générations.

« Ce que j’aime, c’est avoir une intrigue qui me donne envie de regarder l’épisode suivant »

« C’est important qu’il y ait deux générations représentées, un personnage jeune et un plus âgé. J’aime bien quand il y a un duo, un jeune délinquant et un policier »

• Des personnages aux antagonismes forts et l’identification à des anti-héros.

• Les Conseillers enjoignent les fictions de France Télévisions à mieux se faire le reflet des réalités sociétales et sociales actuelles, en faisant découvrir des univers singuliers et en intégrant des personnages modernes, ancrés dans la réalité. « Un univers un peu sombre dans des lieux qu’on n’a pas l’habitude de voir, une boîte de nuit, les catacombes, pas que le foyer conjugal ou un commissariat, des lieux improbables » « C’est d’actualité, on pourrait faire une fiction sur un migrant par exemple »

Les Conseillers souhaitent que les fictions de France Télévisions se distinguent aussi au niveau de l’écriture en proposant : • Des ruptures de récit et du suspense. « Il faut une écriture moderne, des flash-backs, etc. »

« Éviter le côté gentil, facile, gratter un peu »

Mais pour demeurer dans un esprit de « fiction familiale », ils mettent un point de vigilance à ne pas trop pencher dans l’immoralité et le drame. • En insistant toujours sur l’amélioration finale des conditions de vie des personnages et les valeurs d’amitié, de complicité entre les deux personnages principaux.

La plateforme Dans l’optique d’une consommation en délinéaire et pour faire face aux offres de SVOD, les Conseillers engagent France Télévisions à s’appuyer sur une plateforme à l’offre généreuse et tournée vers les utilisateurs. • Une plateforme proposant un catalogue riche déployé sous une forte granularité de catégories (genres, thèmes, casting, etc.).

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« Ce qui peut être intéressant aujourd’hui, c’est d’avoir une idée, soit sur une émission ou un acteur, par exemple : trouvez-moi un programme de cirque avec de la musique. Un moteur de recherche thématique en fait »

• Une plateforme offrant une expérience personnalisée pour chacun grâce à des recommandations individuelles et une fonction profil. « Les recommandations, ça marche du feu de Dieu ! Le tracking ne me gêne pas quand c’est sur un domaine que j’affectionne »

• Une plateforme qui puisse se plier à des usages autant individuels que collectifs en proposant une application multi-écrans, la possibilité d’être « casté » sur la télé, le visionnage en hors connexion et la reprise de lecture entre écran collectif et écran personnel.

• Une offre capable de s’adresser à la fois à chacun et à tous en suggérant par exemple des contenus cultes et transgénérationnels. « Axer une partie de la plateforme sur des émissions intergénérationnelles qu’on a connues nous et que les jeunes ne connaissent pas. Ça peut être sympa »


Une année d’échanges avec les téléspectateurs : compte-rendu du Conseil consultatif des programmes

En lien avec leurs réflexions autour de la notion de divertissement familial, le Conseil a été amené à aborder le thème des plateformes de contenu jeunesse, et tout particulièrement de la nouvelle offre de France Télévisions, Okoo. NB : Les travaux sur le sujet ont été menés du 20 décembre 2019 au 10 janvier 2020.

LES HABITUDES DES ENFANTS AUTOUR DES ÉCRANS

Une consommation qui s’effectue notamment via YouTube pour la variété et l’exhaustivité de son catalogue.

Les Conseillers observent que leurs enfants sont de plus en plus autonomes dans leur visionnage et s’approprient très facilement les plateformes et les différents écrans.

« YouTube, il y a tout pour eux, ils trouvent toujours quelque chose »

« Généralement, notre fils regarde ses dessins animés seul en semaine »

Mais, face à cette exhaustivité, les membres du Conseil pointent la difficulté d’encadrer la consommation des enfants et les risques à les laisser seuls sur l’application.

Une plateforme qui appuie également sa popularité sur des fonctionnalités très appréciées, comme la reprise de lecture, les différents profils pour chaque membre de la famille ou encore le multi-écrans.

« Ils peuvent tomber sur n’importe quoi »

« Chez nous, chacun a son profil »

« Ma fille de 5 ans navigue seule sur Netflix, qui demeure sa structure phare de visionnage de dessins animés avec Gulli »

Au-delà du linéaire, la consommation de contenu des enfants se déroule particulièrement via les applications, préférées aux services de replay pour leur facilité et souplesse d’utilisation.

« Mon fils s’y rend pour regarder des vidéos de youtubeurs de jeux vidéo »

« Il n’y a pas vraiment de filtres, ce qui peut être néfaste » « C’est moins rassurant pour les parents »

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Une consommation de contenus qui se déroule aussi depuis Netflix, identifiée comme une plateforme mixte, adulte/enfant, offrant un catalogue abondant pour toute la famille. « Le catalogue convient à toute la famille car on y trouve de tout »

« On a pris l’abonnement à plusieurs écrans pour que chacun puisse regarder en même temps »

Mais dans les imaginaires des membres du Conseil, Netflix incarne une certaine manière de consommer le contenu : plus individuelle que collective, et plus

© 2019 XILAM ANIMATION

Okoo, la nouvelle offre jeunesse de France Télévisions

chronophage. Ainsi qu’un univers construit plus sombre, très lié aux séries dramatiques iconiques de la plateforme. « Netflix, c’est plus individuel que familial, c’est des contenus plus personnels, choisis pour nous, par des algorithmes » « C’est aussi captivant, on se fait happer par une série et on y retourne pour la terminer » « Netflix, c’est beaucoup de drames »

Coache-moi si tu peux

Dans ce contexte, les Conseillers éprouvent le besoin de mieux contrôler la consommation de leurs enfants, tant au niveau des contenus qu’au niveau du temps passé devant les écrans. « Pour contrôler ce qu’il regarde, je présélectionne et regarde avec lui ce qui lui plairait, on en parle ensemble » « J’effectue une présélection et garde toujours un œil dessus » « J’essaie de limiter le temps de visionnage de mon fils à une heure par jour maximum »

Les Conseillers reconnaissent que, de la part des enfants, cette consommation en relative autonomie sur des plateformes aux offres pléthoriques ne se fait pas sans tension : entre l’opportunité de découvrir, de s’ouvrir et la crainte de dépendance aux écrans, le risque de tomber sur des contenus non appropriés.

PERCEPTION DE L’INTERFACE ET DE L’OFFRE OKOO Globalement, les retours des Conseillers et de leurs enfants au sujet d’Okoo se sont révélés très positifs, renforcés par certains atouts de la proposition à même de répondre aux différents enjeux posés par la consommation de contenus des plus jeunes. « L’appli en elle-même est très facile d’accès, elle est top, on a cherché des choses négatives pour chercher la petite bête, mais c’est vraiment bien » « Mes enfants l’ont adoptée tout de suite »

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Une année d’échanges avec les téléspectateurs : compte-rendu du Conseil consultatif des programmes

« Mes deux enfants, de 5 et 7 ans, regardent, c’est facile, ils l’ont très vite intégrée » « Mes filles ont retrouvé tout de suite leurs héros préférés » « L’interface est facile d’utilisation, même pour les tout-petits »

• Un univers visuel propre aux enfants, d’emblée jugé sympathique et accueillant, non excluant, rassemblant les filles et les garçons.

Auprès des parents, une plateforme qui se distingue singulièrement autour des valeurs de confiance et de tranquillité via : • L’image rassurante de France Télévisions auprès des parents dans le cadre de la relation contenu/enfant (sécurité, absence de publicité). « C’est France Télévisions, j’ai confiance » « Je sais qu’il n’y aura pas de pub, qu’ils ne seront pas exposés à des contenus qui ne sont pas pour eux »

• La dimension « fermée » de l’application, exclusivement adressée aux enfants. « Tant qu’ils sont sur Okoo, je sais qu’ils ne vont pas tomber sur n’importe quoi »

• Mais aussi grâce aux fonctions d’encadrement offertes par la

plateforme : la fonction minuteur et le choix de l’âge. « C’est aussi important de pouvoir encadrer le temps qu’ils passent devant » « Pouvoir contrôler le temps depuis l’appli, c’est très pratique, d’habitude j’utilise le minuteur du téléphone » « Le choix des âges est bien fait, en plus ils retrouvent les héros qu’ils aiment » « Les différentes options comme le temps de visionnage sont bien pensées et faciles à utiliser »

Une proposition qui remporte également un certain succès auprès des enfants des Conseillers : • Une application à la navigation jugée intuitive grâce à une interface simple et fluide, que les enfants se sont appropriés facilement.

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« Le violet, c’est non genré, c’est très bien, mon petit garçon adore » « J’adore le violet, qui est une couleur adaptée pour les garçons comme pour les filles » « J’aime bien le logo, les couleurs. Le graphisme est sympa » « C’est vraiment l’appli des gamins, c’est chez eux »

• Une offre perçue comme plutôt riche sous deux dimensions : en termes de variété de contenus et de profondeur de catalogue. « On y retrouve un contenu assez varié et même quelques références de nos jeunes années, ce qui rend le visionnage en famille beaucoup plus intéressant au niveau des échanges intergénérationnels »

mais propose des documentaires et ouvre à la culture, et les sensibilise à l’environnement par exemple. « Les documentaires animaliers y sont et ma fille est ravie, elle adore » « L’art et la musique, c’est un choix qui n’existait pas sur Zouzous. Même si notre deuxième enfant est plus petit, il regarde comme son frère » « C’est très ludique, tout en restant instructif »

LES ATTENTES AUTOUR D’OKOO Il a été demandé aux Conseillers de réfléchir aux évolutions possibles de l’offre et de l’interface Okoo.

Les membres du Conseil se sont, dans un premier temps, naturellement projetés dans des fonctionnalités favorisant une consommation plus souple et en mobilité. • La reprise de lecture – afin de pouvoir reprendre l’épisode là où l’enfant l’a laissé et éventuellement sur un autre support. • Un mode hors connexion – permettant à l’enfant de visionner ses programmes n’importe où.

« Il y a pas mal d’épisodes pour chaque dessin animé »

• Les Conseillers et leurs enfants ont aussi apprécié que l’offre ne se limite pas aux dessins animés,

Les Conseillers ont également réfléchi à des fonctions facilitant la navigation, comme une barre de recherche.

« Ce serait bien de pouvoir faire des recherches en tapant le nom, au lieu de faire défiler un par un. Essayer d’avoir un accès plus rapide »

Ou pour encadrer plus efficacement la consommation de l’enfant. • La possibilité de personnaliser la durée du minuteur. « Personnaliser le temps du minuteur avec un curseur, comme pour l’âge par exemple »

• Un minuteur basé sur une unité de temps plus concrète pour l’enfant, le nombre d’épisodes par exemple. « L’unité pertinente pour un enfant, c’est plus l’épisode que le temps. Vingt minutes, ça ne lui parle pas »

• Complexifier le code de verrouillage de l’âge – aujourd’hui trop facile à contourner pour les enfants. « Ma fille a bien aimé le système avec les âges, mais elle a vite trouvé comment regarder les programmes pour les plus grands »

• La capacité pour les parents de filtrer depuis l’application ce qui peut être vu ou non par l’enfant. « On pourrait cocher et décocher les dessins animés qu’on souhaite visibles ou non visibles »

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Au sujet de la mise en avant des contenus de l’appli, les parents se sont déclarés plutôt rétifs aux algorithmes de préférences qui enfermeraient trop leurs enfants (aux routines déjà bien établies) dans les mêmes types de contenus. « Généralement, on voit que les propositions sont souvent faites en rapport avec le type de contenu qui a déjà été regardé. Il serait intéressant de proposer des choses un peu en dehors de ce cadre pour permettre une ouverture d’esprit et montrer ce qu’il y a d’autre à côté, ne pas les enfermer dans un certain type de dessin animé »

Afin d’éveiller la curiosité des enfants pour les autres contenus de la plateforme, les Conseillers se sont prononcés pour une mise en avant dynamique sous forme de bandes-annonces ou d’extraits se déclenchant lors du scrolling de la page. « Faire des bandes-annonces type Netflix pour faire découvrir des programmes. Si on ne les lui présente pas par un système de page d’accueil, en mettant des teasers, des premières secondes pour qu’il découvre de nouvelles choses, un enfant ne regarde que ce qu’il connaît déjà. Il ne va pas chercher à explorer des nouveautés, alors qu’il y en a de super qui arrivent »

Les Conseillers ont également réfléchi à une diversification de l’offre Okoo.


Une année d’échanges avec les téléspectateurs : compte-rendu du Conseil consultatif des programmes

• La diffusion de plus de spectacles culturels – afin que chacun puisse profiter et accéder à ce type d’événement.

L’enjeu de l’éducation à travers les écrans

« Il existe aussi pas mal de spectacles pour enfants, je pense que tout le monde n’a pas les moyens d’emmener ses enfants au spectacle, donc ça pourrait être sympa d’avoir ça »

Le rôle de France Télévisions dans la formation du regard critique en famille

• Proposer des comptines populaires pour les plus petits. « Il faudrait encore plus de comptines, parce que maintenant on ne lit pas forcément les contes et on chante moins de chansons qu’avant, donc ce serait bien d’avoir un programme qui mette en avant toutes les chansons qu’on connaît »

Après avoir réfléchi à la notion de divertissement, les Conseillers ont poursuivi leurs réflexions autour du rôle « formateur » de France Télévisions et des manières d’adresser le savoir et la connaissance au public familial. NB : Les travaux sur le sujet ont été menés du 5 au 15 novembre 2019.

© DR

LES ÉCRANS SONT AUJOURD’HUI UN SUPPORT D’APPRENTISSAGE POUR LES ENFANTS ET LES PARENTS

• Initier les enfants aux langues étrangères via des programmes spécifiques et/ou la possibilité de regarder les programmes dans différentes langues. « Je verrais bien un programme d’initiation aux langues étrangères par âge qui peut évoluer »

• Initier les enfants aux techniques de maîtrise de soi (respiration, relaxation) et de gestion des émotions via des contenus spécifiques. « On pourrait intégrer des contenus sur la gestion des émotions, la respiration. Des contenus intéressants dans Okoo pour engager les enfants et les sensibiliser à ces dimensions-là »

• Compléter l’offre ludo-éducative avec des jeux éducatifs reprenant leurs héros dans les programmes. « Pour compléter les dessins animés avec des jeux ludo-éducatifs qui viennent avec les dessins animés connus avec les mêmes personnages, toujours en restant sur quelque chose d’éducatif »

Pour aller plus loin, les Conseillers ont imaginé. • La création d’une incarnation – afin de personnifier et promouvoir l’offre d’Okoo.

« On a proposé l’idée d’une mascotte plus personnalisée pour faire connaître l’offre. Cette mascotte pourrait intervenir sur les chaînes télé pour parler de l’offre »

• Créer une application miroir pour les parents – afin de connaître les contenus regardés par son enfant et éventuellement l’orienter vers plus de diversité. « On a parlé aussi d’une appli miroir pour parents pour gérer la consommation de contenu de son enfant même si on n’est pas à côté de lui » « Une interface “parents” »

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Les membres du Conseil constate le rôle majeur pris par les écrans dans l’accès à la connaissance des enfants. Notamment à travers la grande variété de contenus et de médias accessibles sur le digital (sites web, applications, plateformes vidéo gratuites ou SVOD, etc.). « Il faut bien admettre qu’à l’heure actuelle on peut difficilement supprimer totalement la “fenêtre instructive” que constituent les écrans dans la vie de l’enfant »

• Et particulièrement au niveau scolaire où le digital répond efficacement au besoin de trouver rapidement des informations pertinentes et utiles dans le but de

compléter son cours, de s’exercer ou d’effectuer des recherches pour un devoir. – Par exemple sur les sites éducatifs pour les plus grands.

« La plus grande part se fait sur Internet : Eduscol, France tv éducation. Je suis inscrit à de nombreux Mooc pour des formations complémentaires en ligne gratuites sur de nombreux sujets et avec de bons supports facilement partageables avec mon ado de 16 ans » – Des applications ludiques pour les plus jeunes. « Le plus souvent, ce sont des

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applis de jeu mais qui obligent mes filles à se creuser un peu la tête – par exemple du calcul mental –, des associations d’images et de couleurs, etc. » – Et majoritairement des vidéos YouTube pour mieux comprendre un concept ou une leçon à travers des formats courts et accrocheurs. « On fait de nombreuses recherches sur des chaînes YouTube » « Mes enfants regardent des vidéos éditées par des profs » « Mes enfants préfèrent les vidéos de 10 minutes assez rythmées » « Des programmes courts pour les ados… il faut que tout aille vite pour eux »


Une année d’échanges avec les téléspectateurs : compte-rendu du Conseil consultatif des programmes

LA CONNAISSANCE : UN CONCEPT LARGE ET PROTÉIFORME À LA TÉLÉVISION

• Il permet aussi d’approfondir ou de décrypter des sujets d’actualité. « Je leur fais également souvent un compte-rendu des infos importantes, avec la possibilité d’approfondir sur Internet. Je reste classique en allant sur le site des grandes chaînes, mais aussi sur YouTube »

Les Conseillers soulignent l’importance du rôle des parents dans le contrôle et l’aiguillage des contenus consultés par leurs enfants. « Il faut surtout, je pense, aiguiller l’enfant vers une source d’information spécifique et faire bien souvent “rempart“ contre les images violentes et les contenus adultes »

• Notamment pour les plus jeunes, pour lesquels les membres limitent l’accès aux écrans afin de favoriser d’autres modes d’apprentissage plus classiques (ex. : livres ou jeux de société). « Chez nous : un maître mot ! La télé, oui, mais à petite dose pour les enfants » « Les écrans, oui, mais on peut aussi apprendre autrement, il faut varier »

Pour les membres du Conseil l’accès à la connaissance ne se limite pas à un genre particulier et peut très bien s’inscrire dans des émissions de divertissement ou des fictions.

« Le plus simple, ça reste les informations comme celles du 20 heures pour les sujets courants. Mais nous aimons aussi beaucoup les reportages ou émissions qui font découvrir d’autres modes de vie, voir comment vivent les gens dans d’autres pays »

• Par exemple au sein de dessins animés pour les plus jeunes : des programmes à travers lesquels sont transmis les valeurs, la culture et les codes de notre société.

« J’aime beaucoup les reportages type 66 minutes sur M6 qui permettent de faire le tour de l’actualité en apprenant des choses »

« Nous aimons regarder Les Recettes de Kelly, et nous essayons même parfois de les reproduire (j’ai bien dit, on essaye). C’est un autre type de découverte : culinaire et historique. Et nous l’apprécions beaucoup aussi car c’est une fille du pays »

« Je le remarque avec ma propre fille, elle a toujours été “orientée” dessin animé et pourtant ce “loisir” lui apporte une certaine culture dans la compréhension des choses »

• À travers le genre documentaire, les reportages, les enquêtes qui permettent de découvrir d’autres cultures, des lieux ou des univers méconnus, ou encore en offrant la possibilité d’approfondir une période historique. « Pour nous, les documentaires sont des moyens de découvrir, de nous instruire, par exemple nous regardons Échappées belles pour la diversité des lieux »

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• Mais aussi dans les divertissements comme les émissions musicales (Taratata, The Voice, Danse avec les stars) ou les programmes culinaires (La Recette de Kelly, Les Carnets de Julie) qui permettent d’en apprendre davantage sur la culture musicale ou culinaire.

Les Carnets de Julie

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© Philippe Le Roux/FRANCE TV

• Le digital se prête également très bien à la découverte par sérendipité, selon ses propres centres d’intérêt.

• Ou encore les journaux télévisés ou les magazines d’information (66 minutes, Sept à huit) pour se tenir informé de l’actualité.


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Aux yeux des Conseillers, France Télévisions s’affirme comme une marque forte et légitime sur les thématiques de l’apprentissage et du savoir. Les Conseillers ont tenu à souligner la confiance qu’ils placent dans l’offre du groupe.

• Une marque qui peut notamment s’appuyer sur des animateurs connus et réputés dans leur domaine en tant qu’experts (Stéphane Bern, Julie Andrieu, Michel Cymes, etc.).

© Laurent MENEC / SEP

« Quand Stéphane Bern par exemple parle patrimoine, on se dit qu’il sait de quoi il parle et on lui fait facilement confiance » « Les animateurs de France Télévisions ont une stature de par leur ancienneté et leur façon d’informer les téléspectateurs » Secrets d’Histoire

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• Une légitimité sur la connaissance que France Télévisions tire également de son traitement juste et rigoureux de l’actualité. « L’information traitée est toujours précise et mesurée, que ce soit sur France 2, France 3 et France 5 »

hebdomadaire s’adressant aux adolescents, pourquoi pas avec de jeunes chroniqueurs, abordant des sujets de société en adéquation avec les besoins et les préoccupations des adolescents ? »

Si les Conseillers apprécient de retrouver une offre autour de la connaissance et du savoir riche pour les adultes et les enfants, ils déplorent cependant un manque de contenus à destination des adolescents.

LES ATTENTES DES CONSEILLERS SUR LE THÈME DE LA CONNAISSANCE SUR FRANCE TÉLÉVISIONS

« L’offre de France Télévisions est large et permet à chacun d’y trouver son compte, sauf peut-être pour les ados. Difficile pour Hugo et Noémie (12 et 15 ans) de s’identifier à une émission des chaînes publiques. Ils ont migré vers Netflix ou Amazon »

Les Conseillers ont souhaité rappeler l’importance de poursuivre le développement d’une offre de contenus autour du savoir et à destination des familles.

De plus, les Conseillers regrettent que l’offre, distillée à travers de nombreux contenus, manque d’un programme « vitrine » à visée éducative en linéaire.

• Les Conseillers souhaiteraient par exemple élargir et actualiser les sujets et les thématiques des grands magazines de France Télévisions (Envoyé spécial, Secrets d’Histoire) à destination des plus jeunes et des ados.

« Ma fille est également demandeuse d’un programme

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© Nathalie Guyon / FTV

PERCEPTION DE FRANCE TÉLÉVISIONS AUTOUR DE LA CONNAISSANCE

Envoyé spécial

– En abordant des sujets concernant le quotidien des jeunes, mais également les enjeux à venir (ex. : hyperconsommation, harcèlement scolaire, bienfaits du sport, etc.). « Des sujets qui provoquent un peu, par exemple : “Vous êtes pour l’écologie, mais ça ne vous dérange pas de changer de téléphone tous les ans” » – En investissant l’histoire moderne et contemporaine en lien avec les programmes scolaires du collège et du lycée.


Une année d’échanges avec les téléspectateurs : compte-rendu du Conseil consultatif des programmes

• Par ailleurs, les Conseillers regrettent qu’il n’y ait pas plus d’incarnations destinées à la jeunesse représentant les valeurs de pédagogie sur France Télévisions.

© Christophe LARTIGE/ FTV

« Les émissions de Stéphane Bern sont trop peu accessibles aux ados/ enfants »

« L’idée principale, c’est d’avoir un lien avec l’histoire récente et le quotidien, plus en lien avec l’actualité pour que les gens comprennent bien. Le 11 Novembre, les enfants ne savent pas forcément ce que ça représente exactement » – Et davantage les sciences et la physique. « Il manque actuellement un peu de sciences, de manière plus vulgarisée »

• Le Conseil a rappelé l’enjeu de proposer un programme intergénérationnel qui se regarderait facilement en famille. « Je pars du principe qu’il est important de regarder la télévision en famille. Les programmes visionnés sont riches et sont

« Le nouveau C’est toujours pas sorcier est très bien, il faudrait plus de figures comme Max Bird pour attirer nos enfants, qui suivent principalement des youtubeurs comme Squeezie ou McFly et Carlito » C’est toujours pas sorcier

souvent le support de discussions en famille » – À des horaires de diffusion où la famille est réunie, comme le dimanche en fin d’après-midi. « Ce sont des émissions à mettre à des “moments familiaux” sans bloquer la journée »

• Une émission à travers laquelle le lien avec le téléspectateur serait renforcé via plus d’interactivité. – Sous forme de débats ou de relais digitaux pour permettre aux téléspectateurs d’avoir un rôle actif dans l’émission. « On trouve intéressante l’idée d’interactivité, une sorte de quiz, ou escape game, une idée d’énigme avec un relais digital possible »

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« On peut faire un duo : un jeune adulte et un enfant. L’ado/enfant est dans le reportage et va poser des questions aux adultes, il va taper aux portes des institutions ou entreprises, une Élise Lucet junior ! »

Enfin, sur la plateforme Lumni en délinéaire, les Conseillers se sont projetés sur des contenus portant à la fois sur les programmes scolaires et sur l’actualité :

« Les élèves iraient regarder la capsule sur Lumni pour préparer le cours avec le professeur. C’est plus interactif et ça permet de rebondir » – Des dessins animés éducatifs pour les petits (ex. : Il était une fois… la vie).

• Une plateforme digitale qui se prête naturellement à l’interactivité et à la « gamification ». – Des tchats à heures fixes dans lesquels un animateur modérerait les débats. « Donner des rendez-vous sur le tchat pour parler d’un sujet, débattre de l’actualité. Il ne faut pas que ce soit quelque chose d’impersonnel et solitaire » – En mettant en avant l’autovalorisation des enfants/ adolescents à travers des quiz et des jeux.

• Notamment sous des formats vidéo originaux.

– Les Conseillers imaginent en ce sens un système de récompenses (ex. : flammes, médailles) qui valoriserait le nombre de contenus consultés/visionnés et la réussite aux exercices/jeux.

– Des formats courts, des tutos ou des fictions.

« Valider le savoir transmis à l’aide d’une petite note »

PERCEPTION DE LA NOUVELLE PROGRAMMATION ÉDUCATIVE DURANT LE CONFINEMENT Dans le contexte du confinement, France Télévisions a fait évoluer son offre et sa programmation sur les antennes linéaires et numériques, notamment autour de la priorité éducation. Depuis le 23 mars, la programmation de France 4 a été bouleversée en journée pour diffuser des cours dispensés par des professeurs de l’Éducation nationale pour tous les scolaires. Et un nouveau magazine quotidien, La Maison Lumni, a été diffusé sur plusieurs antennes linéaires et numériques. Dans le cadre de la thématique annuelle du CCP – « L’enjeu de l’éducation à travers les écrans : le rôle de France Télévisions dans la formation du regard critique en famille » –, il a été demandé aux membres du Conseil de livrer leur perception de cette programmation exceptionnelle.

« Des modules plus courts et plus rythmés. Un Secrets d’Histoire en série » – Des capsules qui pourraient être utilisées par les enseignants.

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Les cours sur France 4 Sur le principe, l’initiative de proposer des contenus éducatifs en lien avec les programmes scolaires a été très bien accueillie par les Conseillers. « Nous avons bien aimé le principe des cours, à savoir des exercices proposés, suivis des corrections données par le professeur » « Ça s’apparente à un cours particulier. Très bonne initiative »

• Les Conseillers jugent l’initiative de cette programmation pertinente pour compléter les devoirs à la maison et permettre aux enfants de s’instruire en toute autonomie, voire de gommer les inégalités induites par l’école à la maison. « Les enfants s’en servent en complément des devoirs » « Oui, c’est chouette de pouvoir proposer un contenu éducatif à la télévision. De plus, cela permet de lisser peut-être certaines inégalités en permettant un accès large à un complément culturel »

• Une initiative qui permet également, dans le contexte du confinement, de décharger un peu les parents du temps consacré aux « cours » et de leur accorder davantage de temps de télétravail.


Une année d’échanges avec les téléspectateurs : compte-rendu du Conseil consultatif des programmes

Si ce format est jugé très pertinent en période de confinement, les Conseillers se sont projetés sur l’après-confinement et jugent tout aussi pertinent de poursuivre l’initiative.

Un programme qui s’appuie sur des incarnations (les professeurs de l’Éducation nationale) fortement légitimes aux yeux des Conseillers et par ailleurs perçues comme très pédagogues et bienveillantes.

Les Conseillers émettent le désir de poursuivre l’expérience mais de manière adaptée.

« Les profs sont souriants et ont un comportement proche de celui qu’ils auraient en classe (cela ne doit pas être facile de parler à une caméra !) » « Ces cours sont très bien faits et les professeurs prennent leur temps pour expliquer »

Les enfants des Conseillers ont particulièrement apprécié la façon dont certains cours sont illustrés, au moyen d’expériences ou de vidéos qui viennent casser leur dimension « magistrale ». « Ce qu’a avant tout aimé ma fille, ce sont les illustrations en sciences et en histoire, qui donnent du sens au cours » « Les explications sont convaincantes avec de belles illustrations, notamment pour les cours de sciences et même de français » • Un aspect ludique qui gagnerait à être davantage accentué selon les Conseillers. « Ma fille, en 4 , a regardé une fois et n’a pas voulu y retourner, car pas assez ludique pour elle. Elle préfère aller voir des films YouTube qui expliquent de façon plus ludique avec des photos, des animations, etc. » e

• Notamment au niveau de la diffusion. Compte tenu des journées d’école, auxquelles s’ajoutent les devoirs à la maison, les conseillers jugent plus logique de diffuser les cours Lumni de manière délinéarisée, sur le site Lumni ou les plateformes de replay. « Il est illusoire de penser qu’un élève qui a eu six heures de cours, voire plus, et des devoirs à faire, puisse “en remettre une couche” dans la soirée et regarder “en live” sur une chaîne un cours supplémentaire. Ces vidéos doivent donc être disponibles “à la carte” pour que l’élève (ou le parent) puisse la (faire) visionner au bon moment »

• Au niveau du contenu, les Conseillers se projettent dans quelques adaptations du programme : – Sous forme de cours de soutien pour les élèves en difficulté. « L’option cours de soutien pourrait être utile pour les élèves en difficulté, avec des explications » – Et sous forme de cours d’approfondissement. « Un approfondissement pour certains élèves, avec des minireportages ou des vidéos dédiées (comme des extraits de C’est toujours pas sorcier par exemple) »

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La Maison Lumni Tout comme les cours sur France 4, La Maison Lumni a rencontré un franc succès auprès des Conseillers et de leurs enfants.

Une émission perçue comme chaleureuse, dynamique (plateau coloré, spontanéité des interactions, animation complice), mais qui n’en demeure pas moins didactique et pertinente aux yeux des Conseillers. « Les thématiques étudiées sont assez fidèles au programme de l’Éducation nationale et par contre, d’après ma fille, plus agréablement exposées qu’à l’école par sa maîtresse… » « L’atmosphère est agréable grâce au décor coloré » « La Maison Lumni, ma fille est fan. Elle apprécie l’interaction qui est créée » « Alex Goude est fun et met de la bonne humeur » « Mention spéciale pour l’animateur Alex Goude qui sait se mettre au niveau des enfants »

Une émission appréciée notamment pour la grande variété de disciplines et de sujets abordés. « Je trouve cette émission variée et intéressante. C’est bien que toutes les matières y soient abordées, comme à l’école » « Comme je voulais m’informer pour ne pas être trop “ringard”, j’ai regardé avec elle aujourd’hui un cours de français intitulé : D’où viennent les expressions de cour d’école… Tout un programme… Au

© Francetv Studio

« Cela ne remplace pas les devoirs, mais permet de travailler pendant que notre fille regarde un programme adapté »

final, c’était, pour moi en tant que parent, très agréable à regarder, bien expliqué, de façon ludique, par Élodie. J’ai même appris des choses ! » • Avec notamment la proposition d’activités ludiques et périscolaires (aquarelle, exercice physique, etc.). « Elle a bien aimé quand la dame a fait de l’aquarelle et des expériences scientifiques »

Là encore, les membres du Conseil se sont prononcés pour une prolongation du programme après confinement. « À la maison, nous en avons discuté et, effectivement, garder ce programme serait une bonne idée, car cela apporte un complément éducatif sur certaines leçons incomprises ou mal assimilées »

La Maison Lumni

« C’est un excellent complément pédagogique au site Internet, qui propose une autre façon d’apprendre, plus ludique et moins rébarbative pour les enfants »

• Une émission que les Conseillers projettent d’ouvrir à des tranches d’âge plus larges que les 8-12 ans.

• Les conseillers encouragent également La Maison Lumni à conserver, voire à accentuer sa dimension ludique. « Les programmes sont animés et ludiques, il faut que ça continue dans ce sens » « Que les professeurs soient sérieux dans les cours Lumni, c’est tout à fait normal, mais, dans La Maison Lumni, l’atmosphère pourrait être un peu plus ludique et joyeuse »

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• Enfin, les membres du Conseil projettent une diffusion de l’émission le mercredi ou le samedi sur les chaînes du groupe. « Je pense qu’elle pourrait être diffusée le mercredi et le samedi après-midi, reste à voir dans quelle tranche horaire » « Selon moi, le mercredi même horaire, dès 9 heures, ou le samedi 16 heures pourrait être un créneau intéressant chez moi » « Je pense que ce serait bien d’en faire un programme hebdomadaire (mercredi après-midi ou samedi matin) »


Une année d’échanges avec les téléspectateurs : compte-rendu du Conseil consultatif des programmes

Le rôle de la télévision face à la prise de conscience environnementale et aux engagements écologiques

« Il y a aussi des reportages sur les chaînes principales, mais je trouve que c’est plutôt pour faire du sensationnel et de l’audimat »

• Les Conseillers estiment se sentir souvent culpabilisés au sujet des questions environnementales, notamment à travers des programmes qui donnent l’impression de majoritairement accuser le consommateur et pas suffisamment les industriels et l’État.

Dans le prolongement de leurs travaux autour de la connaissance et du savoir via les écrans, les membres du Conseil se sont penchés sur la manière d’aborder les thèmes de l’environnement et de l’écologie sur France Télévisions dans un contexte où ces enjeux sont devenus majeurs et incontournables.

L’ENVIRONNEMENT, UN SUJET COMPLEXE, DE PLUS EN PLUS PRÉSENT AU SEIN DES FOYERS Aujourd’hui, la question environnementale est très présente dans le quotidien des Conseillers. Parents et enfants participent collectivement à la sensibilisation de l’ensemble des membres de la famille sur ces questions.

ramifications complexes, au sujet duquel il n’est pas toujours facile de se faire une opinion.

et donc interdiction formelle de faire quoi que ce soit »

• Certains Conseillers se posent la question de l’efficacité des écogestes qu’ils effectuent au quotidien.

UN TRAITEMENT MÉDIATIQUE DES PROBLÉMATIQUES ENVIRONNEMENTALES PEU SATISFAISANT

« Beaucoup d’entre nous se “fatiguent” à faire du tri sélectif, et au final vous voyez que tout part dans la même benne… »

« Les enfants sont déjà un peu briefés à l’école, si la famille suit cela consolide l’apprentissage, et vice et versa »

• D’autres ont le sentiment que les efforts qu’ils réalisent sont anéantis par la grande industrie ou les États.

« C’est plutôt moi qui incite mon fils à regarder ce genre d’émissions. Mais, au final, cela l’intéresse »

« Pendant ce temps, dans le monde, il y a environ 8 000 porteconteneurs qui circulent et polluent plus que toutes les voitures qui circulent dans le monde, voilà la solution. Sauf que ça mettrait un frein à l’économie de certains pays,

Toutefois, le Conseil perçoit l’environnement comme une thématique large aux

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Si les Conseillers ont le sentiment de faire face à un volume important de contenus concernant l’environnement dans les médias, ils regrettent que le traitement de ces sujets n’aient pas assez d’impact pour inciter les citoyens à agir en faveur de l’environnement. « Le phénomène est tellement d’actualité qu’on en entend parler tous les jours, mais pas de façon assez percutante »

© Romain Rigal/FranceTV

NB : Les travaux sur le sujet ont été menés du 20 décembre 2019 au 10 janvier 2020.

• Ils soulignent et regrettent que les questions environnementales soient majoritairement abordées sous un angle alarmiste et catastrophiste. – Un ton anxiogène et décourageant dans la lutte pour l’environnement. « Éviter le catastrophisme, même si de tout temps beaucoup ont joué sur les peurs pour obtenir un résultat… Jamy avait trouvé la bonne formule pour parler de sujets de ce type. Avec lui, on apprenait

« Alors que de temps en temps il y ait des rappels, je veux bien, mais faut arrêter de culpabiliser, parce qu’à un moment donné on en a marre, c’est plutôt les industriels qu’il faudrait culpabiliser »

Sur le front

avec plaisir et surtout on retenait la “leçon” » « Je trouve qu’on est beaucoup informé, qu’il y a beaucoup d’émissions, mais quand on voit des dégâts comme ça, on se dit qu’on ne peut rien faire »

– Une forme de traitement sensationnel jugée peu sincère qui donne le sentiment que les problématiques environnementales sont utilisées à des fins purement spectaculaires.

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• À l’inverse, les reportages et les documentaires qui capturent et mettent en valeur la beauté de la faune et de la flore sont appréciés par les Conseillers, mais davantage dans un bénéfice d’évasion, de découverte et de contemplation. – Les Conseillers pointent les limites de ce genre de formats qui ne sensibilisent pas de façon explicite les citoyens aux questions environnementales.


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« Je trouve qu’on nous montre beaucoup tout ce qui est merveilleux et joli, mais jamais, ou rarement, l’envers du décor »

PERCEPTION DE L’OFFRE FRANCE TÉLÉVISIONS AU SUJET DES THÉMATIQUES ENVIRONNEMENTALES Aujourd’hui, le Groupe France Télévisions n’est pas particulièrement identifié comme étant plus engagé sur l’environnement que les autres marques chaînes. Toutefois, certains Conseillers perçoivent davantage de signaux environnementaux qui distinguent France Télévisions des groupes concurrents. • Grâce aux nombreux documentaires et reportages sur France 5 et France 3 (Thalassa, Des racines et des ailes, Échappées belles, Sale Temps pour la planète, etc.) qui mettent en valeur la beauté du patrimoine naturel.

• Et via les magazines d’investigation (Cash Investigation, Envoyé spécial) ou des formats comme Rendez-vous en terre inconnue qui sensibilisent aux problématiques environnementales. « Je ne dirais pas que France Télévisions est précurseur, mais on constate quand même qu’il a à cœur ce sujet, entre les émissions sur France 3 et France 5 par exemple »

programmes abordant ces problématiques soient adressés aux enfants. « Pour ma part, je pense qu’une émission voire un reportage court dédié à la famille et aux enfants type E=M6, qui expliquerait facilement ce que sont les déchets, le tri sélectif, le recyclage, etc., mais de façon claire et minimaliste »

Néanmoins, aucune émission n’est identifiée sur les antennes du groupe en tant que marque environnementale par les Conseillers.

• Si les programmes traitant de l’environnement sur France 5 sont jugés accessibles à tous et pouvant se regarder en famille, grâce aux sujets abordés et le ton employé…

« Il n’y a pas une émission phare et régulière. Je pense qu’une émission hebdomadaire pourrait trouver son public »

« La façon dont c’est tourné, le choix des sujets, le ton utilisé, ça parle au plus grand nombre, c’est plus fédérateur »

De plus, les Conseillers pointent quelques écueils au niveau de l’accessibilité des programmes environnementaux proposés par France Télévisions.

• … Ils sont néanmoins moins exposés que sur une chaîne grand public comme France 2. Ce qui fait craindre aux Conseillers que les programmes environnementaux de France 5 ne parviennent pas à séduire au-delà d’un public déjà concerné par ces questions.

• Dans l’ensemble, les Conseillers regrettent que trop peu de

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« J’ai l’impression que c’est dédié à des personnes que le sujet passionne ou du moins intéresse déjà, c’est pour cela que je pense que c’est important que cela passe aussi sur France 2 »

• Les membres du Conseil regrettent aussi que les programmes sur France 2 soient davantage destinés au public adulte et peu accessibles aux jeunes enfants. « Sur France 2, par exemple, c’est un contenu plus pour adultes, et sur France 3, depuis Jamy, je n’ai rien trouvé de valable dans ce domaine » Aux yeux du Conseil, France Télévisions est jugé comme plus légitime que les autres chaînes à parler d’environnement, notamment grâce à sa dimension de service public. « France Télévisions est complètement légitime pour en parler. Ce sont des chaînes accessibles à tous et pour tous. Il est normal qu’elles parlent de ce genre de problématiques »

• Les Conseillers estiment qu’il est également du devoir du service public d’aborder ces sujets et de sensibiliser aux enjeux environnementaux. « France Télévisions est le bon émetteur pour en parler, d’autant plus que ça fait partie de sa mission de service public. »

LES ATTENTES DES CONSEILLERS À L’ÉGARD DU TRAITEMENT DE L’ENVIRONNEMENT SUR FRANCE TÉLÉVISIONS Les Conseillers souhaitent d’abord retrouver davantage de contenus traitant ces problématiques de façon positive, apportant des solutions et montrant des résultats encourageants dans la lutte pour l’environnement, dans l’objectif de démontrer qu’il n’est pas trop tard, afin de redonner espoir et de mobiliser. « On préfère un discours positif et plus encourageant »

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« Il est important de nous présenter aussi (et aux nouvelles générations) comment on peut changer les choses... Comment les améliorer. Être alarmiste sans solution n’est pas utile »

Les Conseillers entendent également se sentir encore plus concernés par ces sujets via des approches concrètes et de proximité. « Moi je pense qu’il faut faire du concret, une émission avec des choses qui sont faites concrètement, faire un petit reportage et expliquer ce que l’on peut faire » Une concrétisation qui n’exclut pas une vision complète des enjeux en établissant le lien entre le proche et le lointain, le micro et le macro, et entre les enjeux individuels et collectifs : • Pour rendre concrets les enjeux planétaires en les rapprochant du quotidien. • En élevant les sujets proches du quotidien pour prendre conscience de leurs impacts mondiaux.


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« Partir d’un élément et dézoomer. En termes d’émission, ça peut être quelque chose qui extrapole un peu plus, par exemple au sujet des tissus bio ou des lingettes démaquillantes lavables » « D’un truc du quotidien, on peut aller sur des grands thèmes »

• Il est important aux yeux des Conseillers de retranscrire les différents points de vue, sans manichéisme. « Les histoires de singes qui doivent quitter leur jungle à cause de l’huile de palme, là on se heurte au côté politique, parce que ces pays-là ils ont besoin d’argent »

À travers des contenus qui doivent rester accessibles, digestes, à la portée de chacun pour pouvoir être regardés en famille.

Dans cette optique de concrétisation, de pédagogie et d’accessibilité, les Conseillers plébiscitent plusieurs types de formats :

• À cette fin, les Conseillers attendent de la pédagogie via des exemples et des conseils sur un ton léger, savant mais non vertical.

• L’investigation immersive qu’ils jugent efficace pour se rendre compte in situ de l’impact de l’Homme sur la Nature.

• Les Conseillers mettent un point de vigilance à ne pas tomber dans l’infantilisation ou à employer un ton moralisateur. « Pour que le message porte, il faut qu’il soit clair, simple à comprendre et, surtout, qu’il soit plus pédagogique que didactique » « Un ton avec moins d’émotion, mais plus de réalisme et de faits concrets, une certaine légèreté un peu vulgarisée, pas de ton professoral, condescendant. On aborde des thèmes sérieux sans se prendre au sérieux »

« Il y a de très bonnes émissions qui nous font voir les dégâts occasionnés par nos déchets, et le visuel très souvent déclenche un électrochoc sur nos consciences et nos agissements »

• Les formats courts sous forme de pastilles diffusées à plusieurs reprises au cours de la journée pour sensibiliser les téléspectateurs quotidiennement. « 2 min pour la planète, un programme court de 2-3 min, quotidien, que l’on peut voir

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plusieurs fois dans la journée, sur toutes les chaînes de France Télévisions et répété sur le numérique »

• Des mini-formats fondés par exemple sur un schéma : un problème/une solution. « On donne un problème avec la voix off de personnalités connues qui expliquent le problème. Puis on a les solutions qui sont présentées par des gens comme vous et moi. Des gens qui peuvent agir à ce niveau et on voit l’impact positif de nos actions sur le problème »

• Traiter les problématiques environnementales sous l’angle du divertissement. « Dans Gaspillage alimentaire : les chefs contre-attaquent, il y a des chiffres, du spectacle, de l’information brute, et du coup ça peut se regarder en famille, et ça parle à plusieurs profils ou générations de téléspectateurs »

Les Conseillers ont également souhaité rappeler les ingrédients clés qui, à leurs yeux, fondent un bon programme traitant de l’environnement :

• La mise en avant d’incarnations fortes appréciées du grand public. « Ma fille a beaucoup aimé l’émission sur le gaspillage grâce à la présence de personnalités comme celle de Cyril Lignac »

• Un animateur ou une animatrice sensible au sujet de l’environnement, au discours crédible, sans forcément en être un expert. « Il doit être effectivement sensibilisé ou alors cela doit transparaître dans son discours de présentation » « Ce n’est pas un critère important que le présentateur soit lui-même expert, car il peut être entouré par des experts »

– Un animateur ou une animatrice qui doit cependant devenir une figure de référence pour toutes les générations (à l’instar de Nicolas Hulot par exemple). « Il faut clairement une figure de proue qui soit suivie par toutes les générations, mais surtout par les enfants, qui représentent l’avenir. »

• Un programme capable de construire un lien de proximité, de créer un sentiment d’identification. « Ça manque de proximité ! C’est pour cela que je trouve qu’une émission “chez l’habitant” redonnerait un peu cette sensation » « Pour venir nous questionner et rectifier nos modes de tri par exemple »

Afin de souligner le parti pris axé sur l’environnement de France Télévisions, le Conseil recommande d’événementialiser davantage l’antenne autour de ce thème. • Via par exemple des journées dédiées à l’environnement durant lesquelles la thématique environnementale serait déclinée dans tous les programmes de la grille (émissions, JT, fictions, météo) et qui se termineraient en point d’orgue par un prime dédié. « Vous pouvez décider que ce jour-là c’est un sujet qui est mis en avant et on peut le décliner. Ça peut être un élément sur lequel on insiste »

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« La météo, je suis sûre qu’on peut faire quelque chose, faire un focus environnement dans une ville et faire un lien avec la météo »

Enfin, les Conseillers encouragent France Télévisions à communiquer davantage autour des initiatives écologiques mises en place au sein du Groupe afin d’asseoir la légitimité de France Télévisions sur ces sujets. • Par exemple en rendant compte des initiatives prises pour rendre les tournages plus propres ou pour compenser le bilan carbone du groupe. « Moi j’insiste sur un point, je ne vous accorderais de la crédibilité que si vous-même (France Télévisions) vous faites des efforts au quotidien. France Télévisions gagnerait en crédibilité en disant “nous, à notre niveau, on a supprimé le plastique, etc.” et on vous écoutera davantage »


Édité par la direction de la Communication de France Télévisions - Mai 2020 Présidente-directrice générale de France Télévisions et directrice de la publication : Delphine Ernotte Cunci Directeur général délégué à l’Antenne et aux Programmes : Takis Candilis Directrice de la Communication : Virginie Sainte-Rose Directeur de la Stratégie des publics : Florent Dumont Directrice des Relations avec les publics : Chantal Néret Responsable Expérience clients – Pilotage du Conseil consultatif des programmes : Armelle Henri Assistée de Mathieu Brunier et Dominique de Peretti, chargés de Marketing relationnel Rédaction : Jean-Maxence Granier, Bertrand Horel, Florian Jésupret et Annabelle Philippe de l’agence marques et médias Think Out Conception et réalisation : Studio France Télévisions

En savoir plus sur le Conseil consultatif des programmes : site France tv & vous La direction des Relations avec les publics et la direction de la Stratégie des publics de France Télévisions tiennent à remercier tous les intervenants du groupe qui ont participé au projet et contribué à sa réussite : Jean Chrétien, adjoint au directeur délégué de franceinfo, Audrey Calsat, responsable Développement, suivi de la qualité et de la satisfaction client, Cécile Brochand-Salvejo, responsable Editing et programmation - plateformes éducatives, Antonio Grigolini, directeur de France tv slash, Anne Holmes, directrice de la Fiction nationale, Caroline Larriau-Bougrat, conseillère de programmes aux divertissements, Tiphaine de Raguenel, directrice des Jeunes publics et de l’Animation, Pierre Siracusa, directeur délégué à l’Animation, Mathieu Allemand, chef de produit Jeunesse, Marie-Anne Bernard, directrice Responsabilité sociale et environnementale, Nathalie Darrigrand, directrice des Programmes. Ainsi que les animateurs et journalistes qui ont partagé un moment de convivialité avec les membres lors des déjeuners : Nella Bipat, Adrien Rohard, Patricia Loison, Max Bird, Louis Laforge, Djamel Mazi.

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