Elles… les filles du Plessis

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Elles... les filles du Plessis Trois fois primĂŠe au Festival de Luchon 2016 #ellesLESfillesduplessis


Une soirée continue Elles… les filles du Plessis La fiction sera suivie d’un débat animé par Carole Gaessler. à suivre également sur les réseaux sociaux #lesfillesduplessis

Dans les années 1970, la pension du Plessis accueille des jeunes filles enceintes. Qu’importe que l’enfant que portent ces mineures soit le fruit de l’amour ou du viol, au sein de cette institution, un seul mot d’ordre : remettre ces filles dans le droit chemin que cet accident leur a fait quitter. La directrice mène son institution avec rigueur. Mais, le jour où la révolte gronde, l’institution vacille... Teaser

Moments clés de la génération MLF


Entretien Bénédicte Delmas, réalisatrice et scénariste Après plusieurs « projets de commande », Bénédicte Delmas signe son premier film. à la réalisation et au scénario, elle porte à l’écran l’histoire méconnue de ces jeunes filles enceintes, internées dans des foyers pour dissimuler leur grossesse et atténuer la honte de leur famille. Dans une société encore pétrie de conventions et loin des revendications de Mai 68, leur révolte va bouleverser l’ordre établi. Comment le projet est-il né ? C’est un projet de longue date qui me tient à cœur, qui a fait pas mal de chemin avant d’être mis en route par la fiction de France 3. Il s’agit de l’adaptation d’un fait divers. J’en ai entendu parler dans un passage des Mémoires de Simone de Beauvoir qui mentionne la fin de la grève de la faim de ces mineures. C’est surtout l’âge des protagonistes qui m’a interpellée et touchée. Ces filles, très jeunes, totalement marginalisées, ont décidé à un moment de prendre leur destin en main. J’ai trouvé ça édifiant. J’espère que le film transmettra au public toute l’émotion et l’énergie que j’aimerais qu’on y trouve.

L’existence de tels foyers pour jeunes filles mineures enceintes, comme celui du Plessis, est relativement peu connue, comment l’expliquez-vous ? La médiatisation n’était pas ce qu’elle est aujourd’hui, mais au-delà de ça, leur situation n’avait pas d’écho dans la société de l’époque. Elles étaient cachées, mises à l’écart pour mieux les oublier. Dans votre film, le rôle des femmes est ambigu, qu’il s’agisse de la directrice, extrêmement zélée, ou plus généralement des mères de ces jeunes filles… Il faut se remettre dans le contexte des années 1970, où avoir une jeune fille enceinte est socialement inacceptable, c’est une honte pour la famille. Dès lors, obtenir une place dans un foyer de ce type est vécu comme une chance, en raison de la forte demande et du faible nombre de places. Les filles placées en foyer peuvent poursuivre des études, ce qui permet aux familles de continuer à percevoir les allocations familiales. Les familles qui devaient assumer la honte espéraient que, par ce biais, leurs filles rentrent dans le rang. C’est aussi une question de génération : ces jeunes filles ont entre 13 et 18 ans, les


parents entre 30 et 50 ans, et ils sont complètement passés à côté de Mai 1968. Une véritable rupture générationnelle se crée à cette époque-là entre les parents qui voient le foyer comme une chance et les enfants qui refusent de se taire et veulent prendre leur destin en main. C’est un moment charnière.

« La bataille pour l’éducation des femmes n’est pas finie. »

à ce titre, comment avez-vous pensé le personnage de Dominique ? L’idée était d’avoir en début de film la figure d’une jeune fille de province découvrant Paris avec des yeux ébahis avant de faire la rencontre de membres du MLF (Mouvement de libération des femmes, NDLR). Une rencontre qu’elle vit comme un électrochoc tant leurs idées sont en contradiction absolue avec le quotidien qui est le sien au foyer du Plessis. Elle sert alors de lien entre la société extérieure et le monde intérieur du foyer. C’était l’idée d’avoir une jeune femme qui, en entrant au MLF et en s’engageant dans ses combats, change. Elle passe d’une petite provinciale qui, au début du film, peut cautionner ce genre de traitements à une militante féministe révulsée par les règles absurdes du foyer. Elle va mesurer l’ampleur de l’injustice vécue par ces jeunes filles. Comment votre film résonne-t-il avec l’actualité ? On peut effectivement trouver plusieurs thèmes en résonance avec la société d’aujourd’hui. Tout d’abord sur la condition des femmes qui, certes,

a beaucoup progressé mais qui reste encore très inégale suivant les pays. Dans le film, l’un des pans de leurs revendications concerne l’éducation, c’est primordial. Aujourd’hui encore, la bataille pour l’éducation des femmes n’est pas finie. C’est par l’école que l’on peut changer les choses. Le film véhicule un message positif : quel que soit son statut social, son sexe, son âge, on peut changer les choses. En France, récemment, quelques-uns ont voulu rouvrir le débat sur le droit à l’avortement. Comment l’avez-vous ressenti ? à chaque fois qu’une société traverse une crise sociale, économique, les femmes sont les premières à être exposées à des régressions. Quand Marion MaréchalLe Pen pense qu’il faut dérembourser l’avortement, c’est une remise en cause claire de ce droit. Il est évident que les populations défavorisées seront les plus touchées par ce recul. C’était le cas dans les années 1970, où les femmes fortunées pouvaient se rendre à l’étranger pour se faire avorter ; les plus pauvres se contentaient d’aiguilles à tricoter... Un mot sur les actrices ? Sandrine Bonnaire n’a pas un personnage facile, c’est pour ça que, paradoxalement peut-être, il fallait une comédienne très populaire qui accepte d’entrer dans la peau d’une femme antipathique. Je connaissais son engagement, elle avait déjà joué dans un film aux


Comédienne, metteuse en scène, réalisatrice, scénariste…, comment avez-vous préparé le tournage de votre premier film ? Il y a un moment que je voulais travailler sur un projet plus personnel après avoir réalisé des commandes, principalement pour des séries (Sous le soleil, Plus belle la vie…). Tout ce que j’ai pu faire en mise en scène auparavant visait à nourrir un projet personnel futur. Je me suis préparée à ce projet en toute normalité. Sur un plateau, je sais comment diriger les acteurs, me sortir d’une séquence délicate. L’écriture du scénario a nécessité plus de travail. J’ai suivi une formation d’écriture à La Fémis qui, je dois le dire, m’a beaucoup aidée. La seule vérité, c’est du travail acharné.

accents de revendications féministes (Le Procès de Bobigny, réalisé par François Luciani, diffusé sur France 2, où Sandrine Bonnaire interprète la mère de la jeune fille violée qui fait appel à l’avocate et militante féministe Gisèle Halimi, NDLR). Elle a lu le projet. Nous nous sommes rencontrées. Elle m’a donné son accord. J’étais ravie. Concernant les jeunes comédiennes (Roxanne Bret, Noëmie Merlant, Camille Aguilar et Nastasia

Caruge, NDLR), il faut bien retenir leur nom et leur visage parce qu’elles vont mettre un énorme coup de pied à la génération d’actrices à laquelle elles appartiennent. Nous avons travaillé en amont pour définir chaque personnage, son parcours, l’état d’esprit spécifique à chacune des séquences clés du film. Ce travail préliminaire leur a permis de tisser un fil. Elles sont extraordinaires, en toute objectivité (rires).

Bio Bénédicte Delmas est repérée en 1995 par la directrice de casting de Sous le soleil pour le rôle de Laure Olivier, une jeune médecin. Depuis 2000, elle réalise des courts-métrages, des fictions pour la télévision (quinze épisodes de Sous le soleil, dix épisodes de Plus belle la vie et d’Enquêtes réservées). Elle se consacre également à l’écriture avec plusieurs projets de longs-métrages pour la télévision et le cinéma... En 2008, elle suit une formation de scénariste à La Fémis, sous la direction d’ève Deboise. En 2013, elle obtient le CNC (Fonds innovation) pour le scénario d’Elles... les filles du Plessis.



Les personnages La directrice

interprétée par Sandrine Bonnaire Âge : la quarantaine Traits de caractère : autocrate, sèche et raide. Histoire personnelle : Lorsque les parents confient leur fille au foyer du Plessis, la directrice, sous des abords souriants, les convainc qu’elle offre « une seconde chance » à ces « filles perdues », enceintes et mineures. Elle est intimement persuadée de remplir une mission, celle de sauver ces jeunes filles et d’agir pour le bien, même contre leur gré. Victime des schémas moraux de la société des années 60 et dépassée, elle ne comprend pas les changements que la société traverse dans ces années post-68, les revendications des jeunes et des femmes, et celles de ses pensionnaires en particulier.

Dominique, surnommée Dom

interprétée par Blandine Bellavoir Âge : la vingtaine Responsabilité : surveillante générale Traits de caractère : militante, engagée Histoire personnelle : La directrice l’a prise en sympathie et l’aide à suivre des cours à la faculté pour devenir enseignante. Elle est proche des élèves dont elle reçoit les confidences. C’est aussi Dominique qui lève le voile sur l’accouchement et parle aux

pensionnaires de ses histoires personnelles. Plus confidente que surveillante, elle est engagée dans le Mouvement de libération des femmes. À la suite d’un épisode, elle perd la confiance des jeunes filles. Quand la directrice découvre ses lectures féministes, Dom est exclue. Elle réussit à regagner la confiance des filles lorsqu’elle convainc le MLF et les journalistes de se rendre au foyer du Plessis, et ce, malgré les menaces de la directrice de lui faire interdire l’accès à l’éducation nationale. Sandrine Bonnaire (la directrice)

Marie-France

interprétée par Roxane Bret Âge : 16 ans Traits de caractère : cultivée, affirmée Histoire personnelle : Très amoureuse de Jean, ouvrier de son père, Marie-France se retrouve enceinte par accident. Jeune fille de bonne famille, elle est un peu condescendante en découvrant le niveau des autres pensionnaires venues d’un milieu beaucoup plus modeste que le sien. Préservée, elle apprend les turpitudes d’une société phallocrate qu’elle ne soupçonnait pas, celle des viols, des incestes et des violences. La perspective d’abandonner son bac de français et son bébé lui fait prendre conscience du besoin d’émancipation envers les parents et la société patriarcale pour décider enfin elle-même de sa vie et disposer de son corps.

Blandine Bellavoir (Dominique)

Roxane Bret (Marie-France)


Brigitte

Jacqueline

Âge : 17 ans Traits de caractère : rebelle, impertinente Histoire personnelle : Lorsqu’elle entre dans le bureau du proviseur de son lycée et tombe sur ses parents, Brigitte comprend vite ce qui va lui arriver au moment où son père se lève pour la gifler par deux fois – sans doute pas pour la première fois et assurément pas la dernière. Sa mère assiste à la scène, tourne la tête, ne bronche pas, annonce catégoriquement qu’elle « n’en veut plus à la maison, encore moins maintenant ». Sa grossesse résulte d’un accident puisqu’elle dit n’y être pour rien, mais son tempérament rebelle n’incite pas à la confiance. Ses relations avec la directrice du foyer sont d’emblée tendues, cette dernière inscrivant « débile léger » sur sa fiche scolaire et l’enfermant en « salle de réflexion », une sorte de cachot. Brigitte fume, drague ouvertement les hommes, répond aux professeurs. Un ouragan qui souffle sur le foyer d’ordinaire habitué à la discipline... Son grain de folie se communiquera aux autres. Brigitte est l’étincelle qui met le feu au pensionnat.

Âge : 15 ans Traits de caractère : pure, spontanée Histoire personnelle : Lorsqu’elle est interrogée par les policiers après un viol perpétré par son voisin, Jacqueline est doublement suspecte : jeune et femme, elle a forcément provoqué... Fille d’un immigré espagnol, aimée de ses parents et catholique convaincue, elle veut, elle aussi, garder son bébé. Devant affronter son agresseur lors du procès, Jacqueline entre également dans la contestation pour ne plus avoir à se sentir coupable et victime.

interprétée par Noëmie Merlant

Noëmie Merlant (Brigitte)

Camille Aguilar (Jacqueline)

Nastasia Caruge (Claude)

interprétée par Camille Aguilar

Claude

interprétée par Nastasia Caruge Âge : 13 ans Traits de caractère : douce, fragile Histoire personnelle : Originaire de la Réunion, son père l’a mise enceinte. Elle rejoint le foyer du Plessis – les incestes sont prioritaires – et devient l’une des plus jeunes pensionnaires. Elle partage sa chambre avec Marie-France et Jacqueline pour former un trio vite devenu complice – rejoint ensuite par l’impertinente Brigitte. Son passe-temps consiste en la réalisation de petits personnages, hommes ou animaux, en mie de pain. Douce et attentionnée, elle s’attire la sympathie de l’ensemble du foyer. Enceinte de sept mois au début du téléfilm, elle accouche, seule et apeurée. Un événement déclencheur de la révolte des filles du Plessis.


Fiche technique Elles… les filles du Plessis 90 min Réalisatrice et auteur : Bénédicte Delmas Dialogues : Bénédicte Delmas et Sylvie Granotier Musique originale composée par EZ3KIEL Producteur délégué : David Kodsi Productrice artistique : Johanne Rigoulot Production : K’IEN Productions et France Télévisions Avec le soutien de la PROCIREP, de l’ANGOA et de Pictanovo-Région Nord-Pas de Calais En partenariat avec le CNC Avec la participation de TV5 Monde Directrice de la fiction France 3 : Anne Holmès Conseillère de programme : Viviane Zingg

Fiction événement primée trois fois au Festival de Luchon 2016 Prix du public pour la meilleure fiction unitaire Mention spéciale du jury fiction pour les comédiennes Noémie Merlant, Roxane Bret, Camille Aguilar, Nastasia Caruge Prix du meilleur scénario mention spéciale pour Bénédicte Delmas et Sylvie Granotier

Fiche artistique La Directrice : Sandrine Bonnaire Dominique : Blandine Bellavoir Marie-France : Roxane Bret Jacqueline : Camille Aguilar Brigitte : Noëmie Merlant Claude : Nastasia Caruge Aimé : Jean-Michel Martial

Contacts France 3 Sonia Abidri 01 56 22 75 16 sonia.abidri@francetv.fr Blue Hélium 01 43 40 30 97

Édité par la direction de la communication – janvier 2016 Présidente-directrice générale, directrice de la publication de France Télévisions : Delphine Ernotte Cunci Directrice de la communication : Nilou Soyeux Directrice de la communication de France 3 : Valérie Manzic Directrice adjointe en charge de la presse et de la promotion : Cécile Chemin Directeur délégué du Studio : Éric Martinet Chef de projet et responsable éditoriale : Béatrice Austin Directeur artistique : Philippe Baussant Responsable du service rédaction : Béatrice Dupas-Cantet Responsable du service PAO : Nathalie Autexier Responsable du service photo : Violaine Petite Rédacteur et interview : Sébastien Pouey Rédactrice et timeline : Béatrice Austin Secrétaire de rédaction : Jacques Barbaut Crédit photo : Rémy Grandroques/FTV/K’IEN productions


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