Rapport Conseil Consultatif 2017 - 2018

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Une année d’échanges avec les téléspectateurs : compte-rendu du Conseil consultatif des programmes 2017–2018 Promotion Élise Lucet


Une année d’échanges avec les téléspectateurs : compte-rendu du Conseil consultatif des programmes

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Le mot de la présidente

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Les idées à retenir

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Le trombinoscope de la promo Élise Lucet

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Une année en dates

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Les séries : les raisons d’un succès La perception des séries aujourd’hui par les conseillers Les grandes règles d’or pour une bonne série Les attentes des conseillers sur les formats des séries L’offre de séries de France Télévisions Les séries France Télévisions de demain : les grandes attentes des conseillers

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Le sport sur France Télévisions : en attendant les JO 2024 Le sport sur France Télévisions Des attentes fortes sur le traitement du sport par France Télévisions Le traitement des JO 2024 par France Télévisions

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LA SVOD : quels usages pour la télévision de demain ? Remarques préliminaires sur le projet de SVOD La place de la SVOD dans les nouveaux usages de la télévision Les attentes envers une future offre de France Télévisions La perception de l’offre SVOD présentée le 19/01/2018

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Le local : un média d’avenir Les grandes orientations pour optimiser le traitement du local à la télévision

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L’offre culturelle : une richesse à partager La culture, un territoire fort de l’offre de France Télévisions Une conception davantage élargie de la culture

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Une année d’échanges avec les téléspectateurs : compte-rendu du Conseil consultatif des programmes

© Nathalie Guyon / FTV

Les idées à retenir Le Conseil consultatif des programmes s’est réuni pour la 9e année consécutive, confirmant ainsi son ancrage dans l’identité de France Télévisions. La pérennité et le succès du dispositif confortent le groupe dans sa volonté de maintenir un dialogue permanent avec les publics et prouvent l’attachement profond des téléspectateurs à leur télévision publique. Je tiens à remercier les membres de ce Conseil qui se sont investis avec rigueur et enthousiasme dans cette entreprise, ainsi que les collaborateurs qui ont contribué au bon déroulement des ateliers de travail et à la rédaction du présent rapport. Comme la loi l’exige, ce dernier sera remis à la représentation nationale mais également largement distribué aux collaborateurs du groupe qui pourront ainsi tirer profit de ses précieux enseignements. Cette année, au cours des quatre séances de travail qui les ont réunis, les membres ont pu débattre de leur conception d’une offre de sport moderne, des qualités selon eux incontournables d’une série addictive, de leurs attentes en matière de télévision locale, des nouveaux usages de la consommation télévisuelle et d’une offre culturelle de qualité sur le service public. De ces échanges souvent passionnés et toujours constructifs, des attentes et des recommandations ont émergé. Tout d’abord, le Conseil a émis le souhait d’une offre de sport diversifiée et accessible au plus grand nombre, qui remette la dimension humaine au cœur de l’offre. Les membres attendent du service public qu’il soit le promoteur et le garant des valeurs du collectif et du vivre-ensemble. Concernant les séries, je me réjouis que les membres saluent à l’unanimité une montée en puissance de la qualité de l’offre. Ce constat est, bien sûr, source de satisfaction mais il renforce encore davantage notre volonté d’excellence en matière de fiction. Les membres nous incitent à davantage d’audace en renouvelant notamment les univers et les thèmes. Nous sommes sensibles à ce souhait et aurons à cœur de répondre favorablement à ce besoin de nouveauté. En matière de télévision locale, le Conseil réclame des formats ambitieux qui révèlent le dynamisme et la dimension positive des initiatives territoriales. Le local doit être un média participatif qui fait émerger les voix des acteurs de la vie locale que l’on n’entend pas suffisamment. À propos des nouveaux usages, les conseillers ont axé leur réflexion sur la plateforme SVOD. Ils souhaitent que cette dernière ne porte pas préjudice à l’offre classique mais soit, au contraire, porteuse de la qualité des programmes dans leur ensemble. Ils veulent un catalogue diversifié qui se démarque de la concurrence dans le respect des valeurs du groupe. Enfin, le Conseil s’est exprimé sur l’offre culturelle. Cette dernière doit être à la portée de tous, intergénérationnelle, tournée vers la création et la jeunesse, et ouvrir des fenêtres sur le monde. Ce souhait du public est au cœur des préoccupations du groupe. Nous lancerons prochainement une offre dédiée à la culture qui saura, je l’appelle de mes vœux, correspondre à l’image que le public s’en fait. C’est donc le fruit d’un travail rigoureux et d’une réflexion féconde que vous allez découvrir dans ce rapport. Cette contribution permanente de nos téléspectateurs est une valeur ajoutée inestimable dont nous saurons tirer profit pour faire évoluer nos offres au plus près des attentes de chacun. Delphine Ernotte Cunci Présidente-Directrice générale de France Télévisions

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Les conseillers ont travaillé et échangé, de septembre 2017 à juin 2018, autour de cinq thématiques qui touchent de près l’actualité de France Télévisions et qui sont au cœur des réflexions du groupe. Les séries : les raisons d’un succès Les conseillers ont globalement perçu une montée en gamme de la qualité des séries françaises. Ils ont exprimé le sentiment que ces dernières ont en général su se mettre au niveau des séries étrangères, une évolution dont la création française peut être fière. Les séries peuvent être consommées sur des services de vidéo à la demande, qui se sont développés récemment, contribuant ainsi à leur succès croissant mais sans se cantonner à une audience jeune. En effet, les modes et habitudes de consommation des séries tendent à se croiser, indépendamment de l’âge. Les conseillers ont également fait émerger les grands critères qui leur semblent nécessaires dans la réussite d’une série et ont exprimé leurs attentes sur ce genre. En ce sens, ils encouragent France Télévisions à poursuivre vers toujours plus d’audace dans son offre de séries et un renouvellement des univers abordés. Le sport sur France Télévisions : en attendant les JO 2024 Tout en soulignant la qualité du traitement du sport par France Télévisions, qui diffuse une large diversité de sports et assure depuis de nombreuses années le maintien de grands rendez-vous clés sur ses chaînes, les conseillers ont exprimé de fortes attentes sur le traitement du sport par le groupe. Notamment le renforcement de l’accessibilité du sport au plus grand nombre, à tous les publics et la valorisation de sports moins médiatisés. La capacité

à mettre l’émotion et les valeurs du sport au centre de l’offre ainsi que celle d’amener le public vers la pratique sportive ont été rappelées. Concernant les Jeux olympiques de 2024, le Conseil a insisté sur la nécessité que France Télévisions puisse acquérir les droits pour diffuser ces JO. Les conseillers sont à l’unanimité en faveur du maintien de la couverture de ce rendez-vous sportif par le service public. La SVOD : quels usages pour la télévision de demain ?* Les conseillers ont échangé sur leurs usages de la télévision, marqués par l’arrivée du digital et le passage d’une consommation linéaire à des possibilités de visionnage en délinéarisé et sur des supports multiples. L’explosion des offres de SVOD a modifié la manière dont les conseillers regardent la télévision. Dans ce contexte, ils attendent de France Télévisions une offre de qualité, riche et dynamique qui se démarque de la concurrence. Ils ont rappelé qu’un projet d’offre SVOD doit soutenir la qualité globale des programmes du groupe, linéaire compris. De manière transversale, les conseillers attendent de France Télévisions de l’audace dans leur nouvelle offre SVOD, un positionnement clair et différenciant qui mette en avant la richesse de son offre. Ils souhaitent que cette offre puisse proposer une grande diversité des genres, donne de l’ampleur à la dimension européenne, s’ouvre à d’autres territoires et soit disponible via un abonnement souple qui s’adapte aux besoins de chacun. Le local  : un média d’avenir Les conseillers, y compris les plus jeunes, ont exprimé de fortes attentes sur le traitement du local à la télévision. Ils ont souligné l’importance d’un ancrage de

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la télévision publique dans les territoires afin de représenter la population dans toute sa richesse et sa diversité. Ils se sont accordés sur de grandes orientations pour optimiser le traitement du local à la télévision, pour ne pas le cantonner à l’information et en faire un média tourné vers l’avenir. Parmi ces évolutions, la volonté transversale de redonner du sens et de la visibilité au local au sein des différentes échelles territoriales. Pour les conseillers, les médias doivent se donner les moyens de prendre au sérieux le local à travers un traitement ambitieux et approfondi de ses problématiques, notamment dans les formats. Ils conseillent de valoriser le dynamisme du local et revendiquent un média participatif, proche des gens et à plusieurs voix. La culture à la télévision : une richesse à partager Il tenait à cœur aux conseillers d’échanger sur la place de la culture à la télévision. Le Conseil a salué le rôle notable de France Télévisions dans la promotion de la culture, en valorisant son offre variée, portée par une exigence de qualité qui participe de sa mission de service public. Les conseillers attendent de France Télévisions une conception toujours plus large de la culture : une culture ouverte, tournée vers les autres, vers la création et la découverte de nouveaux talents. Le Conseil a réaffirmé le besoin de mettre la culture à portée de tous, en favorisant une démarche de pédagogie et de vulgarisation nécessaire à l’appropriation des contenus culturels par un public large et intergénérationnel. * NB : les conseillers ont échangé sur ces problématiques avant la décision de mise en pause du projet SVOD par France Télévisions.


Une année d’échanges avec les téléspectateurs : compte-rendu du Conseil consultatif des programmes

CAMILLE G.,

Le trombinoscope de la promo Élise Lucet

AHSÈNE, 65 ans, retraité, ancien gestionnaire de grands comptes, Hauts-de-France La télévision a été, jusqu’à récemment, un média puissant répondant à chacun en fonction de ses besoins d’information, de culture, de divertissement, d’évasion. Dans un contexte de forte concurrence, elle doit affirmer ses compétences et se positionner comme une référence crédible. Le CCP est l’occasion de collaborer à l’amélioration de l’offre télévisuelle pour qu’elle soit plus citoyenne.

AURÉLIEN,

41 ans, hôte de caisse dans un magasin de jouets / storyboarder / artiste plasticien, Grand Est La télévision est de plus en plus à la carte, il est du coup difficile de parler de ce qu’on a vu la veille avec des amis ou collègues car chacun aura vu quelque chose de différent. Il y a toujours beaucoup de programmes très intéressants mais on les partage moins, la télévision ne sert plus vraiment de lien social. Je suis pour des programmes ouverts, qui permettent de gamberger et font réfléchir.

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BENJAMIN,

25 ans, gestionnaire de marchés publics, Hauts-de-France La télévision est à une période charnière et fait face à la concurrence de Netflix, du streaming et du téléchargement légal ou illégal. Malgré une offre de qualité, elle peine à sortir de ses carcans et doit retrouver un second souffle. Le CCP est l’occasion de participer à un petit bout de l’histoire de France, par, non pas la petite porte, mais le petit écran pourtant si grand, riche et plein d’avenir.

DANIEL,

CAMILLE J.,

40 ans, formatrice dans le secteur de l’éducation populaire, Île-deFrance, Nouvelle-Aquitaine La télévision est un élément central, vecteur d’instruction, de divertissement, d’information. Si rien de me convient en direct, je peux trouver quelque chose en différé. La télévision a su s’adapter à mon rythme de vie ! Je trouve qu’elle résiste bien à Internet. Les deux sont complémentaires, la télévision m’offre une vision globale et les autres médias m’aident à compléter si je le souhaite.

FRANÇOISE,

CAROLE,

Dirigeante d’entreprise / entrepreneur, Île-de-France Le rôle de la télévision demeure celui d’un pivot qui peut s’avérer encore fédérateur dans la cellule familiale. Ce rôle a évolué du fait de la richesse des chaînes, des programmes, de la typologie des médiums. La télévision devra intégrer les nouveaux enjeux du monde que nous bâtissons pour accompagner le développement de l’esprit critique, éclairer les téléspectateurs, élargir les horizons.

FRÉDÉRIC,

19 ans, étudiant en marketing et communication, Occitanie

69 ans, retraité, ancien marchand de journaux, Normandie

59 ans, fonctionnaire territoriale, Provence-Alpes-Côte d’Azur

46 ans, directeur d’école, Île-de-France

Le CCP est l’occasion de prendre part à la construction d’un média qui me passionne et qui semble avoir des difficultés à parler aux jeunes générations. La démarche de demander aux téléspectateurs leur avis est une bonne chose. Je souhaite apporter un point de vue peut-être trop peu représenté : celui de jeunes, d’étudiants, de provinciaux, qui ont des choses à dire sur le service public.

La télévision est là pour nous divertir et nous informer, avec des programmes innovants, diversifiés et de qualité. Ce que fait souvent France Télévisions, avec des programmes qui permettent à la France entière de pouvoir suivre à domicile et en direct l’actualité mais aussi des spectacles, du théâtre, des concerts, etc. Le CCP permet d’être un téléspectateur acteur, et non consommateur.

La télévision est un médium essentiel de culture et d’information. Elle permet de découvrir beaucoup de choses. C’est une présence où l’on retrouve des animateurs à heure fixe. Les rendez-vous télévisuels sont importants. En cela, elle ne pourra être supplantée par un autre média. Je pense que l’avenir de la télévision se fera avec plus d’interactivité pour les téléspectateurs.

La télévision a de l’avenir, elle est le reflet de la population diverse de notre pays, où chacun a le choix de regarder ce qui lui plaît. Elle se regarde déjà autrement, sur plusieurs écrans et en replay, et j’aime l’idée de pouvoir voir quand on le souhaite les émissions que l’on désire. La télévision ne disparaîtra pas mais on la regardera différemment. C’est cette télé de demain qui m’attire.

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Une année d’échanges avec les téléspectateurs : compte-rendu du Conseil consultatif des programmes

JACQUES,

JEAN-MICHEL,

JÉRÔME,

MARLÈNE,

60 ans, attaché principal d’État dans l’Éducation nationale, BourgogneFranche-Comté

67 ans, retraité de la fonction publique territoriale, Hauts-deFrance

54 ans, mosaïste d’art (travailleur en invalidité), Bourgogne-FrancheComté

36 ans, chargée de clientèle professionnelle en banque, Pays de la Loire

La télévision a beaucoup évolué. En concurrence avec les nouveaux médias et les réseaux sociaux, elle se doit d’être réactive et présente sur tous les supports. L’information doit rester libre, indépendante et les magazines d’investigation doivent être renforcés et diffusés à des heures de grande écoute. Je suis pour un service public fort et durable qui pilote le monde de l’audiovisuel.

La télévision a une place fondamentale dans la formation des opinions des téléspectateurs et des citoyens en général. La déontologie doit distinguer les chaînes télévisées des autres sites d’information sur le Web. En ayant une vision exigeante de ce que doit être France Télévisions, participer au CCP est un moyen de veiller à ce que les éléments qui ont fait son succès soient maintenus.

La jeunesse n’est plus réceptive à la télévision, mais la télévision doit vivre, elle est encore le compagnon de millions de gens. France Télévisions doit continuer à proposer des programmes gratuits et disponibles pour tous, cela fait partie des fondements de notre société. Le CCP est un moyen d’apporter ma pierre à l’édifice, pour faire en sorte de laisser un monde positif à nos enfants.

La télévision occupe une place importante. Néanmoins, elle doit se renouveler sans cesse pour rester un média de premier plan, en répondant à chacun et notamment aux nouvelles générations. Il faut déjà anticiper la profusion de la concurrence des autres médias, en misant autant dans les programmes que dans la manière et les supports adaptés pour regarder les programmes.

JOCELYNE,

LUCIE,

MARIE-CAROLINE,

MURIEL,

60 ans, préretraitée, ancienne assistante technique dans l’automobile, Île-de-France Auparavant, regarder la télé, c’était se rassembler. Maintenant, chacun regarde davantage la télévision dans son coin. Il y a quelques années, je ne loupais pas le journal de 20h, ce qui n’est plus le cas avec les chaînes infos et les applis. On a maintenant accès à des services très pratiques, comme le replay. Il faut que les chaînes continuent de développer leur offre pour tablettes et smartphones.

47 ans, mère de famille, AuvergneRhône-Alpes

35 ans, traductrice free-lance, Grand Est

La télévision est encore présente dans la plupart des foyers même si d’autres modes de consultation de programmes ne font que croître. France Télévisions doit conserver sa capacité à produire ses propres programmes de qualité et continuer à développer la complémentarité entre ses chaînes. Le CCP offre le privilège de passer du rôle passif de téléspectateur à un rôle plus actif.

Même si certains programmes me paraissent abêtissants, je reste persuadée que la télévision est un outil magnifique pour découvrir le monde. Les images et la narration des documentaires ont tellement progressé que la beauté des contenus est à couper le souffle. J’aime et me méfie de la télévision. Le CCP est un moyen d’apporter ma petite pierre en donnant mon avis sur les contenus.

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MICHEL,

MOUSSA,

60 ans, chargé de relations collectivités territoriales au sein du groupe Orange (temps partiel senior), Île-de-France

33 ans, chef de projet jeunesse (cadre de la fonction publique) / responsable associatif bénévole, Île-de-France

La télévision aura une place privilégiée dans les années à venir si elle prône la qualité, l’originalité et la diversité de ses émissions. Elle doit poursuivre son évolution en produisant des émissions assez attrayantes pour fidéliser un certain public et encourager la création, notamment dans le domaine culturel, pour distraire, éveiller notre curiosité en explorant de nouveaux espaces.

La télévision fait partie de notre quotidien. Malgré l’explosion des outils numériques, elle a su s’adapter aux besoins des usagers et perdurera dans le temps. Elle joue un rôle primordial dans la diffusion d’information, de l’accès à la culture pour les personnes les plus éloignées des lieux culturels mais aussi dans l’éducation avec des programmes éducatifs ou de loisir adaptés.

MYRIAM,

NATHAN,

65 ans, impliquée dans le domaine associatif / élève ses deux petitesfilles, Provence-Alpes-Côte d’Azur

27 ans, Acheteuse dans le secteur public / centrale d’achat hospitalière, île de France

La télévision est un moyen de découverte, d’information et de partage en famille. Je suis très attachée à la télévision publique. Il faut se battre pour qu’elle soit de qualité. France Télévisions doit s’adapter à tous les publics et proposer des émissions diversifiées pour les enfants et les jeunes avec plus de valeurs, de bon esprit, de camaraderie... pour faire face à la violence.

France Télévisions offre un contenu de grande qualité peu connu du grand public et de ma génération surtout. La télévision doit se renouveler et s’adapter, le monde est en perpétuel mouvement et j’ai parfois l’impression que la télévision est restée figée dans les années 80/90. Elle a un long avenir devant elle sous réserve d’innovation de sa grille, de ses programmes et surtout de son ton journalistique.

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19 ans, étudiant en droit, Nouvelle-Aquitaine La télévision continue de se développer et de nouvelles chaînes, thématiques pour la plupart, apparaissent. Malgré une méfiance croissante, la télévision occupe une place centrale dans le quotidien de nombreuses personnes. Elle doit donc se réinventer pour conserver la confiance du public et son intérêt. Intégrer le CCP, c’est pouvoir défendre pendant un an une certaine idée du service public.


Une année d’échanges avec les téléspectateurs : compte-rendu du Conseil consultatif des programmes

Une année en dates NICOLE,

PASCAL,

SYLVIE-JEANNE,

65 ans, retraitée, ancienne diplomate, Nouvelle-Aquitaine

52 ans, entrepreneur dans le secteur industriel, Île-de-France

56 ans, consultante et professeure en Ressources humaines, Occitanie

La télévision est devenue le média et le loisir par excellence. Elle occupe une place essentielle dans la quasitotalité des foyers, même si son contenu est discutable, davantage sans doute qu’il y a quelques années. Dans ce contexte, France Télévisions demeure pour moi synonyme de qualité et de diversité. L’appréhender de l’intérieur avec le CCP est intéressant et enrichissant.

Le téléviseur a encore de beaux jours devant lui, compte tenu de l’augmentation de la taille et de la qualité des écrans. Mais la télévision traditionnelle est concurrencée par d’autres types de médias. Elle va devoir être plus présente sur ces nouveaux supports (web, mobile). On va de plus en plus vers une consommation de la télévision au moment où on le veut et sur le support que l’on veut.

Nous voulons avant tout choisir ce que l’on regarde. Or, malgré une offre télévisuelle de plus en plus dense, les programmes proposés sont souvent pauvres. Les chaînes, surtout privées, proposent trop de reportages américains. Pour moi, l’avenir est dans le choix des programmes, plus que dans la chaîne, et donc une télévision au choix, sans direct, sous la forme d’une base de données d’émissions.

Le 9e Conseil consultatif des programmes a été nommé en août 2017. Il s’est réuni quatre fois au siège de France Télévisions : deux fois en séance plénière, deux fois en demi-groupes de travail. En dehors des réunions, des échanges réguliers entre les membres et les intervenants ont eu lieu tout au long de la session sur une plateforme d’échanges en ligne. Samedi 16 septembre 2017 Journée d’accueil, de prise de contact et de présentation des enjeux du Conseil. Delphine Ernotte Cunci, présidente-directrice générale de France Télévisions, a prononcé un discours de bienvenue à tous les membres.

49 ans, bibliothécaire dans une médiathèque départementale, Grand Est La télévision est en train de muter car les moyens d’y accéder se multiplient tandis que les moments de consultation évoluent. La notion de chaîne à laquelle on serait fidèle est en train de changer. Je trouve intéressant et motivant que l’on donne la parole aux téléspectateurs, cela montre le respect que France Télévisions a de ses usagers et sa volonté d’être au plus près de leurs préoccupations.

WILFRID,

44 ans, analyste-développeur informatique, Île-de-France La télévision doit être un stimulant de l’esprit et a encore beaucoup à apporter. Elle doit rester une fenêtre ouverte sur le monde et offrir des programmes éducatifs de qualité pour permettre à tous de se cultiver. Le regard d’un comité est un plus : il est important de pouvoir donner son avis et discuter avec les personnes directement concernées par la création et la diffusion des émissions.

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Vendredi 17 novembre 2017

© Gilles Gustine / FTV

VALÉRIE,

Intervenants : Chantal Neret, Armelle Henri et Valentine Tucoulat (direction du Marketing relationnel de France Télévisions), Florent Dumont (directeur des Études et du Marketing antenne de France Télévisions), Jean-Maxence Granier, Bertrand Horel et Guillemette Pinon (agence marques et médias Think Out).

Deux thématiques : « L’offre de sport sur le service public » et « Les séries ». • Sensibilisation collective sur le thème du sport par Valérie PatrinLeclère, maître de conférences, responsable du département

média du Celsa, et Benjamin Parrot, directeur communication et marketing du Stade de Reims. • Atelier sur le thème du sport, en deux sous-groupes de sept membres CCP, avec Pascal Golomer, directeur adjoint de la Direction des sports, et Sven Lescuyer, directeur délégué de la Direction des sports. • Déjeuner au Foyer JacquesChancel en compagnie des animateurs Céline Géraud, Matthieu Lartot, Carolina de Salvo, François Busnel et Fanny Agostini. • Sensibilisation collective sur le thème des séries par Hélène Monnet-Cantagrel de la SorbonneNouvelle Paris 3. • Atelier sur le thème des séries en deux sous-groupes de sept membres CCP, avec France Camus, conseillère de programmes à la Fiction de France 2, et Grégory de Prittwitz, conseiller de programmes à la Fiction de France 3. Vendredi 18 janvier 2018 Deux thématiques : « Les nouveaux usages de la télévision » et « La télévision locale ». • Sensibilisation collective sur le thème des nouveaux usages de la télévision par Philippe Bouquillion, chercheur et professeur en sciences de l’information et de la communication à l’Université Paris 13. • Présentation de la plateforme SVOD par Stéphanie Brémond,

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directrice éditoriale de France Télévisions SVOD. • Atelier sur le thème de la SVOD en deux sous-groupes de sept membres CCP, avec Ghislain Faribeault, directeur du service vidéo à France Télévisions éditions numériques, et Stéphanie Brémond. • Déjeuner au Foyer JacquesChancel en compagnie des animateurs Olivier Minne, Kelly Rangama, Maya Lauqué, Thomas Sotto, Philippe Gougler. • Sensibilisation collective sur le thème de la télévision locale par Pierre Leroux, chercheur et professeur en sciences de l’information et de la communication à l’UCO Angers. • Atelier sur le thème des séries en deux sous-groupes de sept membres CCP, avec Olivier Daube, adjoint à la Direction des Antennes et Programmes régionaux de France 3, et Stéphanie Faure-Crézé, responsable de la coordination des programmes régionaux de France 3. Vendredi 30 mars 2018 Relecture, amendement et signature du rapport final.


Une année d’échanges avec les téléspectateurs : compte-rendu du Conseil consultatif des programmes

Les séries : les raisons d’un succès LA PERCEPTION DES SÉRIES AUJOURD’HUI PAR LES CONSEILLERS

« Ce qui me plaît dans les séries, c’est le retour des personnages. Suivre un moment de leur vie, c’est aussi résister au présent, on vieillit moins vite. » « J’aime le fait que l’intrigue se poursuive au fil des épisodes, attendre la suite... Alors que, dans un film, c’est un tout en une fois. » Les conseillers constatent globalement une montée en gamme de la qualité des séries Ils estiment que la qualité de la réalisation tend parfois à égaler celle du cinéma. Ils sont également satisfaits de voir que le clivage « acteur de série » et « acteur de cinéma », disparaît progressivement, notamment dans les séries anglo-saxones. « Depuis quelques années, je trouve que les séries ont gagné en qualité, des projets se montent avec de grands acteurs de cinéma (Les Tudors, Downton Abbey). » Les conseillers trouvent que les séries françaises sont attractives et que certaines peuvent rivaliser

Dix pour cent

avec les séries américaines. Parmi les séries de France Télévisions, ils ont salué des séries originales et conviviales comme Dix pour cent, Fais pas ci, fais pas ça. Ils évoquent des thèmes et des scénarios soignés et apprécient l’apparition de thèmes sociaux ou historiques qui diversifient l’offre de série, avec, par exemple, Un village français et La Vie devant elles. « Les séries françaises sont subtiles, les scénarios sont plus travaillés, pas bâclés. » « Côté français, il n’y a pas à rougir car des séries de grande qualité sont apparues depuis quelques années : Un Village français, Engrenages. »

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Les séries françaises sont diversifiées. Le Conseil a mis en avant certaines séries intergénérationnelles comme Fais pas ci, fais pas ça ou Plus belle la vie, même si l’offre pour les jeunes et les ados n’est pas jugée assez satisfaisante. Les conseillers ont le sentiment que le genre de la série s’adapte idéalement à la télévision • La plupart apprécient le principe de la série hebdomadaire, du rendezvous fictionnel dans le cadre privé, seul ou en famille, offert par la télévision.

« J’aime l’idée du rendez-vous fixe chaque semaine. L’attente me plaît assez, ça fait partie du jeu. » « C’est l’occasion de se retrouver devant un programme sympa. »

séries en direct, seule ou avec mon mari. » « Je regarde les séries avec mon épouse à la télévision et, le plus souvent, en direct. Cela donne l’impression de partager des émotions avec beaucoup d’autres. » « En règle générale, nous regardons les séries à la TV en couple le soir, après dîner. »

• La montée en qualité des séries, notamment françaises, incite la majorité des conseillers à les regarder comme des films, sur leur télévision.

- Et, d’autre part, il y a les téléspectateurs qui ont une consommation sélective. « Ce que je veux, quand je veux, grâce aux nouveaux services de la SVOD et du streaming. »

« Je regarde les séries exclusivement sur la télévision. Si l’on considère que la qualité est souvent égale à certains films de cinéma, faisonsleur la grâce de les voir autrement que sur des supports timbres-poste avec nos portables. » Un genre qui favorise une consommation très hétérogène • Les conseillers ont relevé l’existence d’écarts entre plusieurs types de consommation. Le streaming et les plateformes privées ont opéré une révolution de l’offre qui remet en question la place de la télévision et favorise une consommation à deux vitesses. - Il y a d’une part les téléspectateurs fidèles, partisans d’une consommation traditionnelle, familiale, à heure fixe, qui regardent l’offre de flux. « J’essaie de regarder mes séries préférées le jour de leur diffusion. » « Je regarde le plus souvent des

© PHILIPPE LE ROUX / FTV / CIN´TÉVÉ

© CHRISTOPHE BRACHET - MONVOISIN PRODUCTIONS / MOTHER PRODUCTIONS /FTV

Au cœur d’une offre foisonnante, les conseillers ont exprimé une vraie appétence pour les séries. Ce genre continue à les séduire en leur apportant un plaisir particulier, différent de celui procuré par les films.

La Vie devant elles

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« Mes aînés de 21, 19 et 15 ans ont déserté l’écran familial depuis quelques années déjà, sauf exception. » « Abonné à Netflix, je passe beaucoup de temps à regarder mes séries préférées où je veux et quand je veux, avec ma tablette ou éventuellement mon ordinateur. » « Je regarde les séries presque exclusivement en replay ou sur des plateformes type Netflix. » Ce clivage « fidèles versus sélectifs » tend de plus en plus à s’estomper : les usages et habitudes se croisent, l’utilisation des


« Si je ne peux pas regarder ma série le jour de sa diffusion, je vais la chercher en replay. » « Je jongle entre le streaming et les séries TV. » « Il m’est déjà arrivé de faire une saison complète d’une série grâce au replay. » « Je regarde mes séries exclusivement en replay sur l’ordinateur ou la box de la télévision. Le temps où je réservais ma soirée pour Lost est bel et bien révolu. »

LES GRANDES RÈGLES D’OR POUR UNE BONNE SÉRIE

Le replay est très apprécié grâce à la souplesse de visionnage qu’il propose à chacun. Mais les conseillers ont exprimé le besoin d’en allonger la disponibilité au-delà d’une semaine après la diffusion antenne. « Sept jours, c’est bien trop court. » « C’est frustrant, on n’a pas le temps en une semaine de pouvoir regarder ce que l’on veut en replay. » • Malgré leur satisfaction croissante sur ce genre, les conseillers sont conscients que l’offre pléthorique et la forme sérielle entraînent parfois un engagement « chronophage ». La facilité d’accès aux séries favorise une consommation accrue de celles-ci, aussi appelée le « binge watching ». Pour certains, cette disponibilité est un atout, mais qui présente le risque de favoriser une forme de boulimie télévisuelle qui pourrait venir ternir l’image des séries. « Pour certaines séries, je ne me vois pas tenir plus de 24 heures sans regarder un épisode ! Je pense aussi que la consommation est de plus

L’intrigue est le deuxième élément capital d’une bonne série • Parmi les conseillers, deux lignes de préférence se dessinent concernant l’intrigue. Certains sont plutôt séduits par la crédibilité de la série et d’autres davantage par des séries à univers forts qui favorisent l’évasion.

Pour les conseillers, le personnage est une composante essentielle d’une bonne série • Les conseillers aiment les personnages forts et profonds. Ils ne veulent pas de personnages lisses, mais de fortes têtes, des psychologies développées et nuancées. « Je ne suis pas fan des séries où les gens sont fades, je préfère quand le traitement du caractère du personnage est complexe. » « Certes, si, pour moi, les personnages sont importants, ils ne doivent pas forcément être sympathiques ; au contraire, si, dans une série, il y a un “méchant / personnage détestable”, j’avoue que cela me plaît bien aussi, voire plus. » • Les conseillers veulent voir des personnages crédibles, qui leur ressemblent et auxquels ils peuvent s’identifier. Ils recherchent notamment des personnages qui correspondent à des types, à une réalité sociale ou qui représentent l’ensemble des communautés. « C’est important que les séries traitent de thèmes dans lesquels des catégories de personnes se retrouvent ; quand le public est confronté aux mêmes soucis que les personnages, cela est rassurant ou permet de trouver des réponses. » « Les personnages doivent être non seulement sympathiques, mais aussi empathiques comme Candice

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Candice Renoir

Pour certains, la recherche de crédibilité est la clé d’entrée dans une histoire qui les concerne. Ils recherchent un récit réaliste qui leur parle, qui mette en scène leur quotidien.

Renoir ou Cherif. Ils doivent avoir une vie privée pour que l’on puisse s’attacher à eux. » • Les conseillers rappellent qu’un bon personnage de série ne peut fonctionner que si l’acteur qui l’incarne est bien dans son emploi, et qu’il représente le personnage avec justesse, réalisme et charisme. Les séries Capitaine Marleau et Cherif sont, à ce titre, saluées par les conseillers. « Pour que je m’identifie, j’ai besoin que l’acteur soit bon, mais surtout qu’il colle au personnage, qu’il soit en adéquation avec l’atmosphère de la série. » « Quand le casting ne me plaît pas, je zappe : l’acteur est un élément crucial pour que j’accroche. C’est, bien sûr, une question de jeu mais aussi d’emploi. Par exemple, je trouve les distributions habituellement mieux pensées dans les séries étrangères, mais Capitaine Marleau le dément. »

- La possibilité de s’identifier et de se sentir « dans » l’histoire. « Si je suis prise dans une série, le plus généralement, c’est que l’histoire me parle à titre personnel. Il faut de la crédibilité pour que, devant nos écrans, nous puissions vivre pleinement les scènes. » « Candice Renoir est une série que j’adore car on reste dans la réalité. Les situations sont réelles ou pourraient l’être. »

© AURELIEN FAIDY / MAKINGPROD / FTV

en plus importante, surtout avec la pratique du binge racing avec Netflix. »

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plateformes s’étend à des tranches de consommateurs plus larges et touche des individus de tous âges.

- Une intrigue réaliste permet d’intégrer une dimension éducative ou sociale, qui porte les valeurs du service public qui leur sont chères, telles que l’éducation, la culture, la justice sociale. « J’apprécie quand les séries interviennent sur des préjugés répandus, des situations sociales difficiles ou méconnues : le chômage, la drogue, la rumeur, la calomnie. Et dénoncent ainsi le traitement social réservé à une ou plusieurs catégories de personnes. » « J’avais beaucoup aimé La Vie devant elles parce que cela me faisait découvrir une partie de l’histoire française de manière différente ; une série de France Télévisions se doit d’être une série engagée et porter une responsabilité. » « Pour moi, France Télévisions, notamment avec Plus belle la vie, sait parler de thèmes de société qui touchent (homosexualité, inceste). » « Je ne veux pas voir de violence gratuite dans les séries de France Télévisions. »

© CHRISTOPHE BRACHET/ PASSION FILMS/ FTV

Une année d’échanges avec les téléspectateurs : compte-rendu du Conseil consultatif des programmes

Capitaine Marleau

Cependant, d’autres conseillers sont plutôt attirés par un besoin de s’évader à travers une esthétique du rêve et de l’ailleurs. « Pourquoi regarder une série qui retrace la vie triste de tous les jours ? Oublions nos soucis et rêvons. Partons dans le passé, avec des séries en costumes et dans une autre époque. » « L’un des intérêts de créer une série, c’est de saisir un espace de liberté pour faire rêver et voyager dans d’autres univers. » • Quels que soient leurs goûts, les conseillers se rejoignent sur le fait que le rythme est une condition forte de la capacité d’une série à captiver le téléspectateur. La création d’intrigues secondaires attachées aux différents personnages constitue un ressort permanent de renouvellement du récit, tout en veillant à doser la complexité du scénario. « L’intrigue doit pouvoir être “réanimée” au gré des épisodes pour relancer l’intérêt de la série. En plus de l’intrigue générale, il peut y avoir une autre intrigue concernant le lieu où se déroule la série. »

Cherif

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Les conseillers sont sensibles à une écriture de qualité, notamment pour les dialogues Le travail d’écriture constitue un pilier clé. « Il y a de belles séries comme Dix pour cent que j’ai appréciée pour son originalité et surtout la qualité de l’écriture, les dialogues sont réfléchis, construits, drôles. » « Pour moi, les bons ingrédients d’une série sont les dialogues, la qualité des écrits, des scripts et des répliques. » Les conseillers s’accordent à penser que ce qui détermine la qualité globale d’une série, c’est son identité Une bonne série est une série qui a un ADN fort, bien à elle et qui la rend unique. • Une série, c’est d’abord une ambiance qui crée une marque de fabrique. Cette identité peut s’incarner dans le cadre et les lieux dans lesquels s’ancre la série. « J’apprécie les séries qui installent progressivement une atmosphère forte. » « J’aime bien ces séries qui font découvrir des régions ou des villes. C’est une bonne idée de situer l’action en province ; Lyon et Sète par exemple. » « Dans la série des Meurtres à..., c’est intéressant de voir une région

à chaque fois. Cette série a bien sa place sur France 3, chaîne dédiée aux régions. » • La qualité technique ainsi qu’une photo soignée participent à la création d’une identité propre. « Une bonne série, c’est une atmosphère, une belle photo, car l’identité visuelle est importante, un bon cadrage et puis une bande-son soignée. » Les conseillers signalent le danger des séries à rallonge Des séries avec trop d’épisodes ou trop de saisons qui diluent l’intrigue peuvent avoir tendance à perdre en intensité. « La longueur dilue pour moi “l’intensité dramaturgique” des personnages. Elle est parfois contreproductive quand elle pousse les scénaristes à des développements de l’intrigue dissonants par rapport aux “fondamentaux” des premiers épisodes. » « L’accumulation des saisons dévalue le vif intérêt porté aux personnages principaux et au scénario. La fiction perd alors de son tempo, s’égare dans des histoires sans caractère ou cousues de fil blanc. »

LES ATTENTES DES CONSEILLERS SUR LES FORMATS DES SÉRIES Les conseillers estiment que l’intrigue et la qualité globale de la série comptent davantage que la question du nombre d’épisodes et de leur durée. Toutefois, le format d’écriture d’une série joue un rôle clé dans son inscription dans le temps.

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• Six ou huit épisodes semblent être un format idéal. « S’agissant du format, je dirais une série limitée d’épisodes, six à huit maximum, et surtout pas de multiples saisons. Il faut s’arrêter à quatre, le problème étant qu’on perd le fil, et les saisons sont beaucoup trop espacées, comme pour Un village français. » • Les épisodes plutôt longs (52 min) sont globalement favorisés. « J’apprécie plutôt les formats longs qui permettent de creuser les caractères et les situations. » « Le format idéal pour moi reste la série dont les épisodes durent une heure. » • Les séries « à épisodes », où chaque épisode est bouclé, offrent davantage de liberté pour le téléspectateur qui est moins soumis à la pression de l’épisode manqué. Cette écriture, qui favorise l’établissement d’un rendez-vous avec un personnage, de retrouvailles, est également agréable pour les conseillers. « Avec Cherif, on a toujours une nouvelle histoire, mais on est sûr de le retrouver à chaque fois. » • Les séries feuilletonnantes développent une intrigue sur le long cours : elles impliquent un impératif de cohérence dans la programmation et une certaine fidélité de la part du téléspectateur. « On a plaisir à retrouver au fil des épisodes et des rebondissements les personnages auxquels on s’attache. Cela crée un rendez-vous avec le téléspectateur. » « L’une des particularités de Fais pas ci, fais pas ça, c’est de voir grandir et mûrir des personnages. » « Les séries permettent de creuser les personnages sur une durée plus

© CHRISTOPHE BRACHET / FTV

« Il faut des personnages récurrents qui gravitent autour du héros pour provoquer des situations nouvelles ouvrant le champ du suspense. Plus leur nombre est important, plus la série peut s’ouvrir pour éviter la redondance des épisodes. »

Meurtres à Strasbourg

longue que les films, elles permettent d’aller plus loin dans la psychologie et la complexité des personnages ou des situations. » • Pour les conseillers, l’idéal reste les séries où « feuilletonnant » et « épisode bouclé » se combinent : à la satisfaction de retrouver un personnage et de voir l’intrigue résolue à la fin de l’épisode se mêlent l’envie de connaître l’évolution de la situation et l’excitation du suspense, conditions sine qua non pour accrocher à la série. « Je préfère quand il y a une intrigue dans l’intrigue : qu’il y ait un intérêt scénaristique au sein de chaque épisode et en plus dans le fil rouge de la série entière. »

L’OFFRE DE SÉRIES DE FRANCE TÉLÉVISIONS Les conseillers reconnaissent que chaque chaîne est porteuse d’une identité que l’on retrouve dans les séries, que l’on souhaite voir se renforcer davantage • France 2 est plutôt dynamique, ouverte et branchée. « France 2 est plus punchy, plus dynamique, plus dans l’air du temps, plus dans la société actuelle. » « France 2, les séries innovantes comme Broadchurch ou d’autres de même niveau. » • France 3 est plutôt régionale, axée sur le policier.

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« Il y a la patte France 3, plus locale, avec des téléfilms des régions, des enquêtes policières dans telle ou telle région, avec de bons comédiens généralement. » « À France 3, les séries policières où le cadre régional est généralement mis en valeur. » « J’aime bien France 3 car elle diffuse des séries policières étrangères adaptées de livres que j’ai adorés : Miss Fisher, Maigret, Montalbano. » • France Ô est plutôt la chaîne de l’Outre-mer, originale et tournée vers la mixité sociale et culturelle. « France Ô a des séries centrées sur les départements d’Outre-mer très intéressantes qu’il serait bien de voir sur des chaînes plus connues. »


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Même si chaque chaîne est porteuse d’une identité, les conseillers ont remarqué que l’univers du policier était transversal, mais peut-être un peu trop présent, et manquait de diversité « Les enquêtes policières, c’est du vu et revu, je m’en lasse à la fin. » « Du policier, du policier et encore du policier. » Enfin, si chaque chaîne arrive à certaines spécificités, il n’y a pas de « genre » de séries types France Télévisions qui émerge véritablement

LES SÉRIES FRANCE TÉLÉVISIONS DE DEMAIN : LES GRANDES ATTENTES DES CONSEILLERS Le Conseil a insisté sur la nécessité d’aller vers une plus grande diversité des thèmes et des univers abordés dans les séries proposées « Aller vers d’autres thèmes, se démarquer. » « Il faut varier un peu les sujets, les univers. »

« Diversifier les thématiques en choisissant des univers qui s’éloignent des séries policières, déjà très présentes à l’écran. » Les conseillers encouragent France Télévisions à s’emparer de thèmes nouveaux, jugés pas assez exploités, et également à s’inspirer de la diversité des traits spécifiques de notre culture et ses interactions avec d’autres cultures « Que l’on revisite le monde de l’entreprise. » « Le domaine politique est très peu investi par la télévision alors que ce périmètre est fécond en scénarios, et quand c’est bien fait, ça plaît. » « Que la création soit plus reliée à notre identité culturelle. » « Pour renouveler, les sujets et les personnages ne manquent pas en allant explorer du côté de l’histoire ou en se plongeant dans la littérature. » « Trouver des idées à la croisée des genres. Il y a plein de pistes et d’univers à explorer (le monde de l’art, la rue, le théâtre, le futur possible ou impossible, la SF, etc.). »

• Les conseillers reconnaissent que France Télévisions dispose des qualités pour oser prendre parti et aller dans des zones qui font moins consensus.

LE SPORT SUR FRANCE TÉLÉVISIONS Le Conseil a souligné la qualité du traitement du sport par France Télévisions à travers la grande diversité des sports proposés sur les différentes chaînes du groupe et la multiplicité de compétitions retransmises. France Télévisions conserve des marques fortes, notamment les grands rendezvous sportifs qui rythment l’année tels que Roland-Garros, les Championnats d’athlétisme, les Jeux olympiques, les mondiaux de

Certaines séries ont amorcé ce processus et les conseillers encouragent France Télévisions dans cette voie, vers toujours plus d’audace. Il s’agit de trouver un équilibre entre la dimension rassurante du service public et sa mission d’accompagner le développement de l’esprit critique et d’informer les téléspectateurs. « J’aimerais voir plus de diversité, une ampleur qui dépasserait l’intrigue. Capitaine Marleau, à travers ses réflexions, sous-tend une critique sociale. C’est à la fois drôle et piquant, c’est un plus. » « J’attends de France Télévisions une série qui porte un regard critique sur la société, à l’instar de Mr. Robot ou Black Mirror. »

natation, le Tournoi des 6 Nations et le Tour de France. À cette occasion, les conseillers ont salué la forte capacité d’événementialisation du groupe public autour de ces grandes rencontres sportives, comme cela a pu récemment être observé lors des JO d’hiver à PyeongChang. Les conseillers ont noté que les magazines sportifs Tout le sport et Stade 2 ont été renouvelés dans le rythme et l’écriture des sujets. Par ailleurs, les figures d’incarnation

Les conseillers soutiennent que France Télévisions gagnerait à intégrer plus d’innovation et de prise de risque • Notamment en abordant des sujets plus sensibles. « Espérons qu’un jour, une série du type Broadchurch soit 100 % française et puisse être portée par France Télévisions. »

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© NATHALIE GUYON / FTV

• France 4 est plutôt créative et jeune. « Il est évident que France Télévisions doit proposer des séries familiales, mais pourrait aussi proposer des séries plus “osées” sur France 4, qui s’adressent à un public différent, plus jeune. »

Le sport sur France Télévisions : en attendant les JO 2024

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de l’antenne sont valorisées pour leurs capacités à accrocher le téléspectateur et leur qualité d’experts sachant se mettre à la portée de tous. Les conseillers ont également mis en avant la capacité de France Télévisions à ancrer son offre de sport dans le respect des valeurs du service public, notamment à travers la couverture des Jeux paralympiques.


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DES ATTENTES FORTES SUR LE TRAITEMENT DU SPORT PAR FRANCE TÉLÉVISIONS

- Rappeler à l’écran les grandes règles du sport proposé, avant ou pendant la retransmission, et accompagner les retransmissions sportives par des commentaires qui expliquent simplement les actions et les tactiques. « Le rugby, je ne comprends toujours pas certaines règles. » « Les règles du handisport sont souvent plus complexes et j’aimerais bien avoir un rappel. » « Teddy Riner a gagné en quelques secondes, je n’ai pas trop compris pourquoi. » « J’ai besoin qu’on m’explique un minimum pour apprécier le match, pourquoi pas grâce à un bandeau intégré. » - Intégrer des pastilles ludiques en amont ou au sein des programmes sportifs pour vulgariser un sport sur un ton décalé. « Proposer une sorte de “Lapins crétins” pour adultes sur un ton un peu drôle. » « Être moins technique et plus ludique. » - Permettre un meilleur accès des personnes handicapées aux programmes. « Optimiser le sous-titrage des programmes sportifs pour les malentendants et sourds et l’audiodescription pour les malvoyants. »

© DAVID NIVIÈRE / SIPA / FTV

• Proposer plus de pédagogie sur les sports diffusés pour se mettre au niveau de tous et permettre à chacun d’en profiter.

« Intégrer davantage de consultants handisportifs. » • Faire preuve d’audace en couvrant des sports moins médiatisés. - Donner toute leur place aux compétitions féminines. - Approfondir la diversification et l’ouverture vers des sports moins médiatisés. « Tenter des sports que l’on voit moins mais qui sont passionnants à suivre. » « L’escalade à la télévision, ça peut être impressionnant. » « On voit peu de danse, pourtant, c’est un spectacle très télégénique. » - Continuer à augmenter la couverture du handisport : le mettre en avant mais sans en parler différemment. « Je suis très habituée à mes commentateurs pour les épreuves des JO, pourquoi changer pour les Paralympiques ? » « Il faut parler du handisport comme tous les autres sports. »

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- Ne pas avoir peur d’aller sur des territoires sportifs nouveaux et envisager une approche du e-sport. « Si on le met bien en scène, ça peut être super. » « On peut même penser une retransmission numérique sur francetv sport. » • Renforcer la couverture des compétitions lorsque les équipes françaises atteignent les rencontres finales, toutes disciplines confondues. Favoriser la pratique sportive : une finalité clé du sport sur France Télévisions Le Conseil considère comme une mission majeure du service public de créer un cercle vertueux où la satisfaction de regarder du sport à la télévision nourrisse l’envie d’en faire soi-même. • Aider les téléspectateurs, notamment les plus jeunes, à nouer avec la pratique sportive grâce à l’exemple de personnalités.

Les conseillers ont rappelé que la découverte de parcours de sportifs pouvait inspirer les plus jeunes (mais pas seulement). « L’impact des victoires des athlètes sur les inscriptions d’adhérents au sein des fédérations montre le besoin d’identification du public, peu importe l’âge. » « Il faut pouvoir s’attacher aux gens, connaître leurs parcours. » « Savoir comment un sportif a pu arriver là, c’est une autre façon d’intéresser les gens au sport. » • Proposer une plus grande visibilité et proximité autour du sport « amateur ». Ne pas hésiter à faire des focus sur ces sports plus proches des téléspectateurs. « Suivre sur la durée un petit club de foot de quartier, raconter son histoire. » « Pas besoin d’être un sportif professionnel pour avoir des choses à dire, il faudrait des portraits de joueurs lambda. »

Remettre toujours plus l’émotion au centre de l’offre sportive

Poursuivre la valorisation des « valeurs » du sport

Les conseillers ont insisté sur le besoin d’apporter de la fraîcheur et d’oser davantage de profils de consultants originaux, d’amateurs passionnés. Être audacieux, en proposant à des profils inhabituels, à des passionnés dont ce n’est pas forcément la vocation initiale autant qu’à des experts et valoriser les profils qui savent transmettre leur enthousiasme. Ne pas avoir peur de créer du décalage, d’amener des gens sur le terrain de l’humour, en gardant en priorité la passion. « Jean Rochefort a commenté les JO il y a dix ans. C’était atypique mais très sympa. » « Florian Gazan, il est technique et il a une émotion, une passion, on adhère. » « Apporter un peu de fraîcheur et permettre à un commentateur d’exprimer son ressenti. »

• Mettre l’accent sur la dimension humaine, en s’écartant de la « starification » des athlètes. Le storytelling fait autour de certains sportifs peut avoir un impact bénéfique ou non sur l’image d’un sport. « Les valeurs de solidarité, de respect des règles, de travail récompensé sont transgénérationnelles. » « Kylian Mbappé a une bonne image, loin de toutes les histoires qui détériorent l’image du foot. »

• Informer davantage sur les structures sportives qui accueillent les jeunes : faire connaître les lieux de pratiques sportives à l’échelle régionale, départementale, locale. • Amener à la pratique du sport en prenant en compte le besoin d‘accompagnement et de motivation positive à travers un programme dédié. « Faire bouger les gens, les aider à se mettre au sport. » « Avoir une émission qui propose une séance de sport complète. » « Réinventer Véronique et Davina sur un mode moderne. »

© DAVID NIVIÈRE / SIPA / FTV

Garantir la diversité et renforcer l’accessibilité du sport au plus grand nombre, en s’adressant mieux à tous les publics

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• Mettre en valeur le vivreensemble à travers les acteurs et les structures qui coexistent autour des sportifs. Montrer que le sport, c’est aussi une activité ancrée dans le collectif. « Il faut montrer les coulisses, les structures qui accueillent et qui forment les sportifs. »


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Renouveler l’écriture du sport télévisé pour mieux correspondre à ces attentes • Un renouvellement qui passe par la modernisation de l’écriture dans les magazines en général et à travers la réinvention du portrait de sportif en s’inspirant de l’écriture de nouveaux formats. Il s’agit de proposer un format moins cadré et formel, davantage instantané, en s’inspirant notamment de formats courts diffusés sur le Web. « Quand on parle de sport, il faut moins de plateaux, moins de cadrés, de figés sur la chaise. » « Il existe des formats moins montés, sur le Web, qui mettent en avant la spontanéité des gens interviewés. Par exemple, le “No Cut Challenge”. » • Optimiser l’articulation entre digital et diffusion télévisée. Promouvoir, sur certaines compétitions, une retransmission complémentaire plurimédia. Par exemple, pour Roland-Garros, proposer une couverture sur le digital en journée et, à partir de 17 heures, une diffusion à l’antenne. « C’est un très bon compromis pour Roland-Garros. » « Pour suivre en continu la journée, tout en retrouvant l’envie de se rassembler autour des rencontres les plus importantes en fin de journée. »

Communiquer davantage sur l’offre de France Télévisions en matière de sport • Améliorer la visibilité de l’offre sport du groupe. - Présenter plus clairement les sommaires des magazines en amont. - Chronométrer le replay des émissions sportives en détaillant les différents sports abordés. - Multiplier les annonces croisées interchaînes. - Proposer pour des sports mineurs une couverture et des horaires de diffusion grand public. Perfectionner l’articulation de l’offre de sport sur les chaînes du groupe • Continuer à mettre à profit le large éventail des chaînes du groupe pour diversifier l’offre sportive en associant toutes les chaînes, y compris France 5. Renforcer la ligne éditoriale de chaque chaîne en matière de discipline et s’emparer de la question du sport en affirmant une ligne éditoriale différente pour chaque chaîne tout en créant de la synergie entre elles. « Une série documentaire sur des sports moins connus du grand public pourrait avoir sa place sur France 5. » • La possibilité de créer une chaîne dédiée au sport a fait l’objet de discussions animées, sans aboutir à un consensus.

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LE TRAITEMENT DES JO 2024 PAR FRANCE TÉLÉVISIONS La question des droits des JO 2024 • Les conseillers ont évoqué à l’unanimité la nécessité que France Télévisions puisse diffuser les JO 2024, malgré le contexte difficile pour le groupe (budgétaire, concurrence accrue, inflation du prix des droits qui a été fortement critiquée par les conseillers). Ils ont dressé un plaidoyer en faveur du maintien de la couverture des JO par les chaînes du service public. - Les chaînes de France Télévisions sont, pour les conseillers, les plus légitimes à diffuser les JO 2024. « Je serais choqué d’avoir un président de la République et une maire de Paris mobilisés auprès des instances internationales pour avoir les JO et ne pas être derrière le service public. » « C’est important parce que le service public représente notre pays. » « Les JO de 2024 doivent être retransmis sur France Télévisions : ils ont lieu à Paris, donc c’est un enjeu public et non privé. » - En vertu du traitement spécifique que France Télévisions est en mesure d’offrir pour les JO, les conseillers réclament un autre regard, attaché aux valeurs du service public et à la valorisation de la dimension universelle et fédératrice de ces Jeux. « France Télévisions sait mettre en lumière les valeurs du sport, le côté collectif et positif des JO. »

© ANN-DEE - SIPA - FTV

« La performance, c’est aussi quelque chose de collectif. » « Évoquer les métiers qui gravitent autour d’un sport. »

• Des pistes de solutions ont été avancées par les conseillers pour permettre à France Télévisions d’acquérir les droits de diffusion des JO 2024, en recommandant que ces possibilités envisagées soient accompagnées d’une pédagogie et d’une plus grande transparence de la part du groupe sur la question des droits. - La possibilité d’installer un rapport de force différent avec une logique européenne. « Être plus fort à plusieurs avec une offre groupée à l’échelle de l’Europe. » - L’éventualité d’instaurer une règle spécifique pour les JO permettant de « s’affranchir exceptionnellement de certaines interdictions de publicité, tout en restant en accord avec son identité de service public ».

La couverture des JO 2024 par France Télévisions : une approche marquée par l’ADN du groupe de service public En amont des JO : • S’inscrire dans la continuité et savoir mettre à profit la durée pour accompagner le public vers les JO. - Découvrir la préparation d’un athlète d’un sport peu médiatisé. - Accompagner et « suivre les graines de champions », notamment dans les INSEP : la préparation et l’évolution de ces futurs athlètes. - Sensibiliser sur le long terme autour des questions de santé liées au sport. L’entretien d’un rapport fort aux territoires et l’ancrage dans le tissu social.

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- Suivre en amont la préparation « in situ » des JO : parler des lieux d’accueil des compétitions à travers des reportages sur l’histoire des stades, leur construction, etc. - Raconter l’impact socioéconomique des JO dans les territoires concernés : le projet du Grand Paris, le rayonnement sur le 93 et Marseille, sur la vie des régions, des villes, des habitants... - Renforcer un récit du local à l’échelle nationale : aller audelà du stade pour être dans la proximité comme avec le Tour de France. • Proposer de nouveaux formats pour préparer l’arrivée des JO. - La mise en feuilleton de la préparation des JO : raconter un sport et avoir un fil conducteur jusqu’aux JO à travers un feuilleton quotidien ou un focus hebdomadaire.


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- Proposer des portraits qui mettent l’accent sur la diversité des acteurs impliqués dans les JO, à travers des focus sur différents métiers. - Développer des formats documentaires, au cœur de l’identité de France Télévisions : des séries documentaires sur les métiers, les publics des JO, les Comités olympiques, les délégations étrangères, etc. - Ancrer les JO dans un passé médiatique collectif à travers des pastilles de l’INA (images d’anciennes compétitions).

- Favoriser le direct et utiliser l’intégralité des chaînes du groupe pour optimiser la couverture des JO. - Envisager la création d’une application dédiée et/ou d’un blog sur le site francetv sport permettant, entre autres, d’annoncer les rendez-vous des différentes épreuves. - Permettre une meilleure visibilité de francetv sport, notamment à travers des formats

LA SVOD : quels usages pour la télévision de demain ?

courts récurrents pendant la journée, sur les différentes chaînes du groupe (à l’image de L’Étape du jour). - Proposer la possibilité d’interagir via un dispositif de chat avec certains sportifs après les épreuves. - La création d’une chaîne éphémère dédiée aux JO est une option qui a été mentionnée.

REMARQUES PRÉLIMINAIRES SUR LE PROJET DE SVOD Les conseillers ont réagi à une version bêta de l’offre SVOD de France Télévisions qui leur a été présentée en janvier 2018. Fin mars, France Télévisions a décidé de mettre en pause son projet SVOD afin de faire évoluer son offre dans la perspective de s’associer avec de nouveaux acteurs (notamment privés et européens). Le rôle de ce rapport est de rendre compte des échanges qui ont animé les conseillers sur cette thématique, du mois de septembre 2017 jusqu’au mois de février 2018, avant la mise en pause du projet. Le projet reste d’actualité dans un cadre différent, c’est pourquoi les remarques du CCP resteront pertinentes et seront prises en compte dans la perspective d’une reprise future du projet.

Pendant les JO : • La revendication d’un regard propre aux chaînes du service public dans les valeurs véhiculées pour fédérer leurs publics. - Mettre en avant la dimension universelle des JO pour éviter toute tentation d’être trop francocentré : cérémonie d’ouverture, présentation des athlètes, etc. - Mettre l’accent sur la diversité des pays et les autres équipes : les JO comme une façon d’interroger la place du sport dans d’autres pays et d’autres cultures, s’ouvrir aux autres et à l’international. - Valoriser la rencontre sportive comme lieu d’échange, de fairplay et de dépassement de soi.

LA PLACE DE LA SVOD DANS LES NOUVEAUX USAGES DE LA TÉLÉVISION © ÉRIC VERNAZOBRES / FTV

• La mise en place d’un dispositif adapté à tous au moment de la retransmission des JO sur France Télévisions.

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Les usages de la télévision ont été profondément marqués par l’arrivée du digital permettant de passer d’une consommation linéaire, en direct, à des possibilités de visionnage en délinéarisé, sur des supports multiples. De nouveaux acteurs sont arrivés sur le marché de l’offre de contenus permettant

la multiplication des offres de vidéos à la demande (avec ou sans abonnement). Dans ce contexte, les membres du Conseil ont réfléchi au renouvellement des usages de la télévision. Les grandes attentes des conseillers sur le rapport entre linéaire et délinéaire dans leur consommation des contenus télévisuels La plupart des conseillers revendique un attachement fort à l’offre linéaire • Le suivi des programmes en direct reste le bénéfice majeur de la télévision. La notion de rendez-vous est structurante, notamment dans l’offre d’information. La capacité de certains programmes à réunir plusieurs publics devant un écran commun et à créer un véritable collectif est une réalité structurante et précieuse pour la majorité des conseillers. « Le confort de l’écran télé et la convivialité qu’il permet sont très importants. » « Il faut avant tout recréer une télé familiale, amicale et conviviale, pour ne pas avoir que de la diffusion perso dans son coin. » « J’aime savoir qu’on se retrouve ensemble pour l’occasion. » • C’est avant tout l’offre de programmes diffusée à l’antenne qui guide les téléspectateurs vers différentes options de visionnage de l’offre, notamment vers les

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plateformes digitales. Non exclusifs, ces usages sont surtout envisagés comme complémentaires et s’articulent en fonction du contexte. « Le replay, c’est bien pratique. Je peux commencer un programme à la télévision et, si je n’ai pas le temps, le finir en replay. » NB : sur le replay, les conseillers ont unanimement regretté un trop court délai de visionnage accordé après la diffusion antenne. Ils ont souhaité que France Télévisions puisse être en mesure de renégocier ce délai afin de le prolonger. Perception des usages des offres délinéarisées (replay, VOD, SVOD) – Les grandes forces de la SVOD aujourd’hui • Un catalogue foisonnant permettant la découverte de contenus inédits : la force d’une plateforme réside dans sa capacité à agréger une offre riche et diversifiée. « Entre le replay et ce que propose Molotov, on a l’embarras du choix. » « myCANAL propose beaucoup de films et de séries de qualité. » « Sur Netflix, il y a toujours une série qui peut me plaire. » « Sur Netflix, je regarde surtout des créations originales qui ne seront pas diffusées à la télévision. » « Sur YouTube, les contenus semblent sans limites. »


Une année d’échanges avec les téléspectateurs : compte-rendu du Conseil consultatif des programmes

• La dimension ergonomique et l’attractivité des plateformes est un critère de satisfaction majeur. « Ce qui m’attire en premier sur un site, ce sont le graphisme, la mise en page : il faut des couleurs harmonieuses. » « Une interface claire, épurée, avec du texte facilement lisible. » « Une identité visuelle forte. » • La grande importance accordée à la facilité du parcours utilisateur. « Il faut une catégorisation : la recherche par type d’émission est pratique quand on ne sait pas exactement ce que l’on recherche. » « Il faut un classement thématique. Ça ne doit pas être trop fouillis. » « J’aime quand la navigation est fluide, quel que soit le support. Si on peine avec la télécommande, c’est frustrant. » • L’atout d’une grande accessibilité des programmes, rendue possible grâce à la multiplication des supports de visionnage et la disponibilité dans le temps des programmes. « Je peux regarder un programme sur mon téléviseur comme sur ma tablette. » « Avec Netflix, je peux regarder mes séries 24h/24, sur différents écrans. »

LES ATTENTES ENVERS UNE FUTURE OFFRE DE FRANCE TÉLÉVISIONS Un prérequis : les projets d’offres en délinéarisé ne doivent jamais se faire au détriment de l’offre linéaire Certains conseillers ont exprimé une vraie inquiétude sur le risque qu’une nouvelle offre de SVOD puisse mettre en péril la qualité de l’offre linéaire. Ils revendiquent un projet d’offre SVOD qui puisse, à long terme, être un moteur dans la qualité générale croissante des programmes du groupe, notamment sur le linéaire. Ils souhaitent un projet SVOD qui corresponde aux nouveaux usages, sans occulter leurs habitudes de consommation de la télévision en direct. « J’espère que ça ne va pas détériorer la qualité des programmes, au contraire. » « La majorité du public devra continuer à pouvoir regarder directement à la télévision. » Les conseillers expriment des attentes fortes sur l’offre SVOD de France Télévisions Ils souhaitent qu’une offre SVOD signée par France Télévisions se démarque dans son ambition d’apporter quelque chose de nouveau, qui se démarque par rapport à la multiplication des acteurs privés. Face à l’explosion des offres, les conseillers attendent de France Télévisions une offre de qualité, riche et dynamique qui se donnerait les moyens d’être davantage qu’une version de Netflix nationale et à moindre budget.

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« J’ai envie que ça apporte quelque chose de fort, à l’image des valeurs d’une télévision publique. » « Si c’est juste pour avoir des rediffusions, ce n’est pas la peine. »

LA PERCEPTION DE L’OFFRE SVOD PRÉSENTÉE LE 19 JANVIER 2018 Les conseillers ont réagi à la présentation de la nouvelle offre SVOD de France Télévisions. Leur perception s’est faite à partir des documents présentés et concerne donc autant la présentation de l’offre en version bêta que la réalité de l’offre elle-même. Les grands points forts de la nouvelle offre SVOD de France Télévisions • Une ergonomie attractive. « C’est lisible et clair. Au premier coup d’œil, ça donne plutôt envie d’y aller. » « C’est dynamique, ça fait jeune. » « Visuellement, c’est accessible à tous. » • Une offre riche de contenus, à l’image des chaînes du groupe. « On a un peu de tout, pour différents publics. » « C’est un vrai plus d’avoir du contenu ludo-éducatif. » « Il y a quelques bonnes fictions européennes. » • Un point d’entrée commun pour une offre plurielle. « On a du replay, de la VOD, de la SVOD sur une seule et même plateforme, c’est pratique. »

• L’accompagnement éditorial de l’offre est une valeur ajoutée très appréciée (carte blanche, cycles thématiques, recommandations contextualisées). « La carte blanche par une personnalité impliquée dans la série ou autre, c’est une très bonne idée. » « Je pourrais être curieuse de regarder un programme recommandé par les équipes de France Télévisions. » « Les cycles thématiques apportent un plus. » • Un abonnement à un prix raisonnable sur le marché actuel. « 8 euros par mois pour l’offre proposée, ça me semble correct. Je sais qu’il y aura forcément quelque chose pour moi. » « C’est un prix plutôt abordable par tous. » « Il y a beaucoup de choses et, en plus, quand on est abonné, il n’y a aucune pub, même sur le replay. »

Les points faibles de la future offre SVOD de France Télévisions • Un catalogue assez classique et un peu limité. « Ça fait un peu trop “sérieux”, tout ça. » « Il semble y avoir trop de séries policières. » « Je trouve que ça manque d’audace dans les propositions faites aux jeunes. » « On a un peu l’impression qu’on est beaucoup sur du franco-français. » • La monétisation d’une offre proposée par un acteur public ne fait pas l’unanimité. « Je paie déjà la redevance. Il faudrait que la plateforme propose vraiment quelque chose en plus. » « Payer pour accéder à une

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• L’atout de la recommandation personnalisée pour proposer une offre au plus près des habitudes et goûts de chacun. « Netflix, je suis devenu accro, surtout que, quand on a fini une série, ils recommandent des contenus en fonction de ce qu’on a coché en créant notre compte. » « Grâce aux suggestions personnalisées en fonction de ce que j’ai déjà vu, je trouve facilement des séries qui me plaisent. »

plateforme France Télévisions, pour moi, ce n’est pas logique. » Certains conseillers ont émis une réserve concernant l’obligation de s’inscrire sur la plateforme : une étape perçue comme une contrainte qui ne semble pas tout à fait en accord avec la fonction d’une offre de service public. « Dans la mesure où la plateforme de France Télévisions est la réplique des programmes diffusés en linéaire, il me semble normal que son accès soit libre. » Les recommandations des conseillers pour l’optimisation de la plateforme De manière transversale, les conseillers attendent de France Télévisions de l’audace dans leur nouvelle offre SVOD. Ils souhaitent

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que France Télévisions soutienne un positionnement clair et différenciant, dans le respect de l’ADN du groupe. • Le catalogue : - Mettre davantage en avant la richesse de l’offre France Télévisions. « Il faudrait pouvoir accéder facilement à l’offre de sport. » « Les contenus de francetv éducation devraient avoir toute leur place sur cette plateforme. » - Proposer ou manifester une plus grande diversité des genres (humour, culture, fantastique, etc.). « Il faut davantage d’humour, de choses qui détendent. » « Du stand-up de comiques actuels, du théâtre... Il y a des choses à montrer. »


Une année d’échanges avec les téléspectateurs : compte-rendu du Conseil consultatif des programmes

« Des séries fantastiques. » « J’attends davantage de contenus culturels. » - Donner plus d’ampleur à la dimension européenne et s’ouvrir davantage à d’autres territoires, à des programmes venus d’autres pays. « Plus de séries nordiques, souvent très bien faites. » « Pourquoi pas tendre vers un Hulu à l’européenne ? » « Dénicher des talents et s’ouvrir à une offre de qualité dans le monde, notamment en Asie, en Israël, dans certains pays d’Afrique. » « Proposer du manga, par exemple. » - Profiter d’une diffusion en délinéarisé pour favoriser le développement de la VO et du sous-titrage en VO sur un maximum de programmes. « Permettre un accès à des programmes en VF mais aussi en VO. Sans oublier le sous-titrage en VO, beaucoup plus efficace pour l’apprentissage d’une langue que celui en VF. » « Il y a un intérêt pédagogique et d’ouverture au monde dans le fait de proposer un film en version originale. » • L’accompagnement et les discours autour de l’offre : - Mettre davantage en avant les exclusivités et les nouveautés sur le catalogue. - Aller plus loin dans l’éditorialisation du contenu par une personnalité et varier les points de vue. « Proposer une interview filmée où la personnalité s’exprime sur ce qu’elle aime regarder. »

« Mettre en avant des contenus attachés à cette personnalité. » « Proposer à différents types de personnalités de s’exprimer : des acteurs mais aussi des réalisateurs, costumiers, etc. »

« Des petits “extras”, comme voir les coulisses d’une émission ou le making of d’une série. » « La possibilité de voir ou revoir des vieux films, d’anciennes émissions de l’INA. »

- Valoriser l’abonné et son regard critique sur les programmes. « J’aimerais bien pouvoir exprimer mon point de vue sur l’offre à laquelle je suis abonné. » « Montrer les vidéos les mieux et les moins bien notées par les téléspectateurs ainsi que leurs commentaires. » « Chaque année, un questionnaire aux abonnés pour créer un palmarès des meilleures fictions. » « Créer des comités éditoriaux pour réagir aux programmes, voire même conseiller un programme en particulier, présenter un coup de cœur. »

• La communication de France Télévisions autour du lancement de son offre SVOD :

• L’abonnement : - Proposer un abonnement souple qui s’adapte aux besoins de chacun. « Je serais plutôt intéressée par un abonnement partiel, un peu moins cher, juste sur les séries. » « Pour mes enfants, ça me parlerait de pouvoir m’abonner à une sorte de bouquet jeunesse. » - Aller plus loin dans la valorisation de l’abonnement en proposant des contenus exclusifs dépassant le cadre des programmes antenne pour mieux privilégier l’abonné et favoriser sa fidélisation. « Si j’étais abonnée, j’apprécierais d’avoir des contenus inédits ou des créations originales. » « Avoir accès à la saison d’une série avant sa diffusion ou des avantpremières plus longues. »

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- Les conseillers ont insisté sur la nécessité d’un travail d’explication et de pédagogie. « Il faut expliquer pourquoi cette offre est payante indépendamment de la redevance, expliquer son coût. » « J’aurais besoin qu’on me dise en quoi ça peut venir soutenir la création de nouveaux programmes, que l’on détaille les avantages de la SVOD pour les chaînes. » - Le conseil a exprimé un besoin de transparence revendiquée par France Télévisions. « J’aimerais savoir à quoi vont servir mes données personnelles. »

Le local : un média d’avenir Les enjeux du local sont importants pour les conseillers qui ont exprimé de fortes attentes sur l’ancrage de la télévision publique dans les territoires. Le local représente une vraie valeur positive pour les téléspectateurs du service public. La capacité à représenter et couvrir une grande variété de lieux et d’individus sur l’ensemble du territoire national est un enjeu majeur auquel France Télévisions doit répondre. Les conseillers ont rappelé la nécessité d’une télévision au plus proche des gens, un local à l’échelle de tout un chacun qui parvienne à créer du commun. « Un média de proximité et de collectif dans lequel chacun doit pouvoir se retrouver. » « Pour avoir un média ancré dans le local, pas parachuté, il faut faire de son territoire, quel qu’il soit, un territoire à part entière. »

LES GRANDES ORIENTATIONS POUR OPTIMISER LE TRAITEMENT DU LOCAL À LA TÉLÉVISION Redéfinir les échelles territoriales pour redonner du sens au local Avec l’arrivée du digital, des réseaux sociaux, les évolutions des offres de chaînes locales, les conseillers ont exprimé le besoin de mieux définir ce qu’est le local dans une perception du monde en évolution.

Une plus grande prise en compte des enjeux spécifiques en fonction des échelles permettrait d’asseoir le local dans une offre abondante. « Il faut bien différencier l’information nationale et locale, l’information locale ne devant pas apparaître comme le parent pauvre de l’information nationale. » • Redonner une place visible au traitement du local. Une tendance à inclure le local dans le national, à en minimiser la place ou à brouiller les échelles est perçue comme un frein à l’épanouissement du traitement du local (ne pas céder à la facilité de l’info du bout de la rue ni de noyer le local dans l’info nationale répétée). « En Île-de-France, Paris est en première ligne mais pas trop la région. » « On a tendance à se désintéresser de la région au profit de la capitale. » « L’actualité locale semble souvent noyée dans l’actualité nationale. » « J’ai un peu l’impression qu’on insère le journal régional vite fait avant le national pour que “ce soit fait”. » • Réinventer l’échelle du local. Travailler davantage sur la richesse et la diversité de la notion de « local » en valorisant ses différentes strates (du régional à l’hyperlocal) et ainsi mieux représenter les différents sentiments d’appartenance des publics.

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« Entre le bout de ma rue et la France entière, il y a de la marge. » « Chez moi, tout est souvent centré sur Lyon, la grande ville la plus proche. J’ai parfois l’impression d’être oublié. » Se donner les moyens de prendre au sérieux le local à travers un traitement ambitieux des problématiques qui le concernent • La capacité à s’emparer des sujets locaux comme la condition sine qua non d’une information locale forte. Les conseillers ont rappelé qu’il ne faut pas hésiter à aborder tous les sujets locaux, surtout les sujets complexes, plus « chauds », qui soulèvent des tensions au cœur des territoires concernés. « Les gros dossiers en régions sont souvent mieux traités sur les journaux nationaux, c’est dommage. » « Notre-Dame-des-Landes est un sujet local et national, ça a été surtout traité par les infos nationales. » • La nécessité d’un traitement ambitieux et approfondi du local par des formats forts. La prise au sérieux de l’information et des enjeux locaux commence par refuser de cantonner le « local » à l’anecdotique. C’est pourquoi les conseillers ont insisté sur le besoin d’aller au fond des problématiques locales, à travers des reportages d’investigation, des débats, de l’analyse, du sérieux sur le long court


Une année d’échanges avec les téléspectateurs : compte-rendu du Conseil consultatif des programmes

Développer une écriture du local au service d’une plus grande proximité avec son public • Déployer une manière de s’adresser à son public en restant proche de lui. En étant moins formel et distant dans l’attitude et le ton, en s’autorisant des moments de décontraction, notamment à travers ses présentateurs / son incarnation. « La télévision régionale a une image ringarde et un peu coincée. Ce que l’on attend, c’est un ton plus spontané, convivial. » « Il faudrait qu’ils parlent davantage comme les gens. »

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« S’autoriser de l’émotion, une pointe d’humour. » « Un présentateur d’une antenne régionale doit être sérieux mais aussi dynamique et un peu impertinent. » • Multiplier des indices à l’écran d’un ancrage dans le local. « Il faut du dynamisme à l’écran, des bandeaux déroulants, relooker un peu les plateaux. » « C’est important d’avoir des génériques “régionalisés” pour montrer l’ancrage local de France 3. Avec les nouveaux génériques, c’est plus moderne et plus lisible, c’est vraiment très réussi. » • Un média qui parle des problématiques quotidiennes de son public. Un média qui se rend sur le terrain, concrètement, simplement, et qui en témoigne à travers des émissions dédiées, à l’écoute des problématiques de tous les jours. « Je suis tombée sur l’émission Parigo sur France 3. Ça traitait des sujets de

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société des Parisiens (le Grand Paris, les transports, etc.) et c’était plutôt bien fait. » « Il n’y a pas assez de communication sur ce type de programmes. » • Donner envie d’aller en régions, à travers notamment la délocalisation de certains rendezvous. « Ils le font pour Les Victoires de la musique, c’est bien. » « Fauteuils d’orchestre, animée par Anne Sinclair, met en avant de la musique classique. Il faudrait faire venir cette émission en régions où il y a de très bons orchestres. » « Pour créer du vivant et dire que Paris s’intéresse à la région, montrer que tout ne se passe pas qu’à Paris. » Valoriser le dynamisme du local et sa dimension positive Le traitement du local à la télévision doit parler de la vie du territoire en mettant en avant ce qu’on y fait et surtout ce qu’on aime y faire, ce qui donne envie d’y rester.

• Valoriser le local par le récit des traditions, de l’histoire et de la culture du territoire local mais sans se limiter à cette dimension. « Les Escapades de Petitrenaud, Les Carnets de Julie, La Maison France 5, etc. C’est aussi une manière de voyager dans le terroir, au cœur des villages, à la campagne et dans les villes, dans les quartiers, avec au rendez-vous l’histoire, la culture autour du savoir-faire et du savoirêtre. » « Il faudrait donner une meilleure place à L’Instant Régions en sortant du pittoresque, de l’anecdotique ou du tourisme. » « Montrer le dynamisme de la région à travers les actions locales diverses et variées, montrer qu’une région est vivante et active. » • Donner à voir de manière attractive la vie économique et sociale en couvrant les domaines qui participent du dynamisme d’un territoire (aborder les piliers majeurs du local : l’économie, l’emploi, les initiatives sociales, les associations, etc.). « Évoquer le plan régional de formation. » « Valoriser les créations des entrepreneurs, des petites entreprises et leur rayonnement. » « Sur Grand Lille TV, il y a souvent un reportage sur un entrepreneur local du Nord qui présente son activité, parle de ses projets. » « Parler davantage de la richesse du réseau associatif. »

Un média local doit être un média participatif qui fait remonter les voix de ses publics et qui permet à l’information de remonter à partir du terrain. © BERNARD BARBEREAU / FTV

• Les moyens du national pour traiter le local : réunir les moyens techniques et humains à la hauteur des ambitions mentionnées plus haut. Les conseillers ont exprimé de vraies attentes en termes d’investissements de la part de France Télévisions et des acteurs de l’audiovisuel en général. « J’ai le sentiment que les médias locaux se contentent plus facilement de pigistes. » « Les médias locaux manquent de moyens pour couvrir des sujets qui nécessitent une investigation plus poussée. »

Faire du média local un média ascendant à plusieurs voix

« Il faut traiter le local comme une source dynamique, sentir que le local est en action. » « L’actualité locale peut être source d’idées et d’enrichissement. »

« Il faut proposer de l’investigation sur le local à l’heure de grande écoute, sur le modèle d’Enquêtes de région. » « De l’analyse fouillée et documentée sur un sujet d’actualité locale. » « Il ne faut pas rester superficiel mais faire des reportages de fond sur les problématiques environnementales, scolaires, universitaires, etc. de la région. »

Fauteuils d’orchestre

• Développer une approche positive de l’information : le journalisme de solution, les bonnes nouvelles, la fonction agenda, etc. (le magazine On a la solution est un bon exemple de ce que les téléspectateurs attendent). « Ce qui manque le plus, c’est l’information heureuse ! Il faut parler des initiatives locales citoyennes, des maires ou des associations qui créent du lien. » « Montrer les lancements qui ont réussi. » « On a la solution, c’est un programme intéressant mais il n’est pas assez connu. » « L’agenda des sorties, des événements festifs, les initiatives insolites. » • Valoriser les initiatives et événements locaux sur le terrain. « On peut envisager de casser la grille pour suivre un événement particulièrement important pour les gens, pendant plusieurs heures, par exemple, pour l’ouverture d’un centre culturel. » « Les rendez-vous sportifs peuvent faire l’objet de reportages en parlant de tout ce qu’il y a autour du jeu. »

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• Donner la parole à ceux que l’on entend trop peu ou pas assez en leur proposant un espace de visibilité. « Donner la parole aux demandeurs d’emploi lambda, par l’intermédiaire d’offres de formations ou la présentation d’entreprises. » « Les travailleurs de l’ombre, qui mettent sur pied des initiatives locales originales et participent à insuffler un dynamisme, certes dans un périmètre restreint, mériteraient d’être mis en lumière (…). Leur démarche, leur choix de vie suscitent l’intérêt, la curiosité, l’envie. » • Faire émerger des figures inspirantes et être un tremplin pour de jeunes talents (sportifs, artistes, etc.), qui peuvent susciter de l’identification et, par la suite, inspirer une nouvelle génération de talents. « Suivre les groupes de musique indépendants dont on regorge en Alsace et qui ont une forte activité. » « Une rubrique qui mette en avant des artistes locaux, une sorte d’émission de talent, un Alcaline local. » « Couvrir les championnats sportifs régionaux est un moyen de faire connaître le potentiel de nos jeunes. »


Une année d’échanges avec les téléspectateurs : compte-rendu du Conseil consultatif des programmes

• Proposer un espace disponible et ouvert à l’expression des publics pour répondre au besoin d’interactivité avec la chaîne. « Permettre aux personnes de s’exprimer, être à leur écoute sur leur quotidien. » « Une sorte de libre antenne, avoir le sentiment que c’est “notre” TV. » « Faire des appels à candidatures pour les gens qui souhaitent mettre en avant leur travail. »

Le numérique comme levier moderne au service du local Le numérique offre des possibilités décuplées pour le traitement du local par les chaînes de France Télévisions. Les conseillers ont tout de même appelé à une certaine vigilance en rappelant l’exigence de qualité et de pertinence attachée au service public, quel que soit son support de diffusion. Dans ce sens, les conseillers jugent qu’un partenariat sur le digital avec France Bleu, le réseau de radios locales publiques, pourrait permettre une mutualisation des moyens au service d’une plus grande qualité

© JULIEN KNAUB / FTV

• Faire remonter l’information depuis le terrain : traiter le local par le local, partir du local pour mieux en appréhender les enjeux. « Inverser la base de l’info en général, en partant du local vers le diffuseur. » « Il faut faire remonter l’info, ce n’est pas parce que c’est local que c’est cheap. » « Développer un réseau de correspondants locaux, de “témoins citoyens” qui relaient des infos. » « On a des spécialistes en régions qui peuvent parler de sujets qui nous concernent dans la région, ils les observent depuis longtemps et sont les mieux placés pour en parler. »

- Des newsletters personnalisables sur quelques thématiques régionales. • Proposer un agenda culturel numérique, en fonction des régions. « Mettre davantage en avant les agendas culturels avec des interviews, des vidéos, des articles sur les scènes locales, théâtre, musique, expositions, etc. Le sport et ses clubs pour les faire vivre dans l’actualité locale. L’art sous toutes ses formes. » Des pistes d’optimisation pour France 3

Les Carnets de Julie

de l’offre et d’une optimisation de l’accès à l’information locale pour chacun des acteurs en fonction de ses spécificités. • Le numérique peut devenir une opportunité pour un média local de sortir des sentiers battus, en assumer une forme d’audace. « Mettre en avant des actions atypiques, par exemple le Bondy Blog. » « Casser les rythmes de l’antenne et se permettre de proposer autre chose, du temps long ou des brèves. » • Exploiter au maximum les réseaux sociaux, tout en veillant à une offre cohérente. - Les réseaux sociaux au service du besoin d’interactivité et d’incarnation : avec le développement des questions posées en live sur Facebook. « Comme l’a fait par exemple Thomas Sotto qui, suite à son émission, a répondu aux questions des téléspectateurs. »

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- Agréger des infos sur Facebook, que les internautes puissent apporter de l’information. « Ça fonctionne comme un cercle vertueux. » - Faire du numérique un levier pour améliorer l’image : diffuser sur les réseaux sociaux des formats courts, dynamiques (du type Brut). - Pallier le manque d’information / le besoin de davantage d’info à l’échelle locale / d’une plus grande réactivité : multiplier les brèves sur Twitter, bien référencer les actualités avec les #. « Je suis abonné à des comptes Twitter de journalistes locaux. » « Un fil Twitter de la locale qui retweete des messages de sa communauté, donne un écho à du contenu qui existe déjà, valorise les gens. »

Les conseillers ont témoigné leur attachement à la vocation régionale de cette chaîne. • Ils ont salué le nouvel habillage des journaux télévisés de France 3 qu’ils souhaitent voir comme une première étape vers une refonte plus large du traitement du local sur France 3. Ils ont effectivement insisté sur le besoin global de renforcer la visibilité des éditions régionales de la chaîne. • Le Conseil souhaite que la programmation de la chaîne témoigne d’un plus grand ancrage dans la proximité avec les régions, afin « que les téléspectateurs sachent que, sur France 3, ils seront “chez eux” ». • En ce sens, les membres du CCP ont proposé une refonte de la grille de programmation des antennes France 3 à travers plusieurs formats nouveaux.

- Ils proposent notamment de réinvestir la tranche horaire du matin en insistant sur le traitement de l’information locale, en proposant une émission inspirée de Télématin et axée sur la région. - Cette refonte passerait également par la proposition, en début d’après-midi, d’une émission locale associant de la découverte de métiers et des annonces d’emplois en fin d’émission. - L’après-midi pourrait être davantage consacrée à la culture avec un magazine historique, sur l’histoire locale (à la façon de Lorànt Deutsch). - Les conseillers ont aussi envisagé de laisser une large place en après-midi à des reportages en immersion dans des centres culturels de quartiers, des associations, des clubs sportifs afin de donner la parole aux acteurs locaux, notamment aux jeunes. - Le début de soirée doit rester consacré à l’information. Les conseillers ont proposé de la traiter également sous la forme de « zap info » constitué de vignettes très courtes. - Au global, accorder une plus grande place aux décrochages régionaux. • Plus largement le renouvellement des formats est un enjeu fort de modernité pour les téléspectateurs. Les conseillers apprécieraient d’avoir davantage de programmes plus courts, plus rythmés, à l’image des modules de Franceinfo, et sont ouverts à la découverte de nouveaux formats

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sur la chaîne. Cependant, ils valorisent également la présence de débats, de formats longs, immersifs et fouillés sur la chaîne, à la condition qu’ils soient bien événementialisés. • Enfin, certains conseillers ont envisagé la possibilité d’éclater l’offre de France 3 en deux chaînes : une chaîne généraliste d’un côté et une chaîne tout local de l’autre. Cette évolution radicale pourrait permettre une meilleure prise en compte des attentes spécifiques attachées au local.


Une année d’échanges avec les téléspectateurs : compte-rendu du Conseil consultatif des programmes

L’offre culturelle : une richesse à partager La culture à la télévision est un sujet qui a été proposé directement par les conseillers, en complément des autres thématiques. Le Conseil a réaffirmé le rôle clé de France Télévisions dans la promotion de la dimension culturelle à la télévision.

Une offre culturelle portée par une exigence de qualité comme ambition de service public Une vision valorisante de la culture sur le service public : une culture qui fait grandir, qui divertit et qui instruit. La culture est perçue comme une source d’enrichissement personnel et collectif. « Il faut se fixer une ligne de “conduite” avec des valeurs propres et produire quelque chose à la hauteur d’une télévision publique de qualité. » « La culture peut être vécue en solitaire ou solidaire. » Une offre culturelle variée à laquelle est attaché le Conseil • Des territoires culturels diversifiés couverts par les chaînes du groupe. « C’est une des missions de France Télévisions de nous ouvrir toutes sortes de cultures : musicale, littéraire, des beaux-arts... » « Nous disposons déjà d’une palette très éclectique sur France Télévisions. »

« L’offre est déjà intéressante sur France Télévisions avec des émissions comme Stupéfiant ! et Entrée libre. » « On refait le Boulevard, c’était une excellente façon de donner goût au théâtre. » • Le souhait de voir certaines offres culturelles s’élargir, notamment l’offre de théâtre et celle de cinéma, à travers la diffusion de davantage de films « cultes ». « J’aimerais voir plus souvent des pièces de théâtre anciennes ou contemporaines. Tout le monde n’habite pas Paris. Voir certaines pièces permettrait de rattraper un peu l’injustice des provinces. » « Diffuser de temps en temps des vieux films dignes d’intérêt (autres que Sissi ou les De Funès pendant Noël), afin de découvrir de vieux standards. » Une offre portée par des programmes culturels reconnus et rassembleurs • Le rôle de plusieurs émissions phares, ancrées dans l’ADN du groupe et des rendez-vous annuels

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© LAURENT MÉNEC

LA CULTURE, UN TERRITOIRE FORT DE L’OFFRE DE FRANCE TÉLÉVISIONS

© JEAN-PHILIPPE BALTEL/FTV

qui portent un coup de projecteur sur une pratique culturelle spécifique. « La Grande Librairie, Taratata, Secrets d’Histoire. » « On peut constater que France Télévisions diffuse beaucoup de grandes cérémonies culturelles : la Fête de la musique, Les Victoires de la musique classique et Les Molières. » • Des figures clés qui incarnent une façon de proposer de la culture propre à France Télévisions. « Je pense que la meilleure idée que France Télévisions a eu pour faire rentrer la culture dans les foyers a été d’embaucher Stéphane Bern. Avec son arrivée et celle de Secrets d’Histoire, il y a eu un tournant sur la façon de percevoir la culture. » « Franck Ferrand, avec L’Ombre d’un doute. » • Une offre large qui doit gagner en visibilité. « La culture doit encore sortir de sa confidentialité. » « Il y a une pastille qui s’appelle d’Art d’Art sur l’histoire d’une œuvre

d’art mais que l’on ne voit pas assez souvent à mon goût. »

UNE CONCEPTION DAVANTAGE ÉLARGIE DE LA CULTURE Les conseillers attendent de France Télévisions une vision toujours plus exigeante mais non restrictive de la culture, elle englobe notamment la culture générale et scientifique. Une culture ouverte et tournée vers le monde • S’adresser à tous les publics, notamment les jeunes, et aller chercher les gens, en respectant la diversité des publics. • Proposer d’autres modes d’expression culturelle moins médiatisés : la bande-dessinée, les arts plastiques, la philosophie, la danse. « La musique dont les genres ne sont pas toujours tous mis en valeur et surtout de la même manière. » « J’aimerais voir des reportages sur des artistes, pas forcément les grands classiques. Il y a beaucoup à montrer sur des plasticiens plus récents. »

« Le Cercle des petits philosophes, un documentaire qui fait réfléchir, une super initiative. » Une culture tournée vers la création Le service public doit jouer son rôle dans la découverte de nouveaux talents et la mise en avant d’artistes moins médiatisés et décalés. « Dénicher et nous faire découvrir de nouvelles tendances musicales. » « La télévision comme une pépinière de talents. » « Un tremplin pour les artistes naissants. » « France 3 pourrait y contribuer légitimement. » France Télévisions, au cœur d’un renouvellement de l’écriture et des formats dans le traitement de la culture à la télévision Renouveler davantage les sujets traités ainsi que les manières de les aborder. d’Art d’Art a été cité comme un bon exemple de programme original qui se démarque dans son traitement de l’histoire de l’art. Sur cette lancée, quelques formats courts sur Arte ont été cités.

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« À Musée Vous, À Musée Moi, c’est une série courte qui donne vie à dix tableaux de manière humoristique. Une très bonne idée, dommage que ce ne soit pas sur France Télévisions. » « J’aime l’émission Philosophie sur Arte. C’est un format simple de vulgarisation de la philosophie sur les grands thèmes de la vie. J’aimerais bien voir ce genre d’émission sur France Télévisions. »

LA CULTURE À PORTÉE DE TOUS Les conseillers sont attachés à ce que France Télévisions puisse parler de culture à tous et pour tous. Il s’agit d’une ambition clé du groupe dans sa mission de service public. « C’est un enjeu fondamental à l’heure où l’on peut se sentir perdu face à la culture qui peut nous sembler lointaine, inaccessible. » Une offre accessible pour une culture partagée « Le ton employé est extrêmement important afin de toucher le plus grand nombre. » « La télévision peut également nous accompagner, nous informer, en mettant la culture à la portée de tous, en ouvrant les portes des musées et en nous proposant des scènes ouvertes. » « Davantage d’info sur les dispositifs d’accès à la culture. »


Une année d’échanges avec les téléspectateurs : compte-rendu du Conseil consultatif des programmes

Une démarche de pédagogie et de vulgarisation nécessaire à l’appropriation des contenus culturels par un public large et intergénérationnel

Édité par la direction de la communication de France Télévisions – mai 2018 Présidente-directrice générale de France Télévisions et directrice de la publication : Delphine Ernotte Cunci Directrice de la Communication : Nilou Soyeux Directeur des Études et du Marketing antenne : Florent Dumont Directrice du Marketing relationnel : Chantal Neret Responsable Événements clients – coordination du Conseil consultatif des programmes : Armelle Henri Assistée de Mathieu Brunier, chargé de Marketing relationnel, et Valentine Tucoulat, stagiaire chargée de Marketing relationnel Rédaction : Jean-Maxence Granier, Bertrand Horel et Guillemette Pinon de l’agence marques et médias Think Out Conception et réalisation : Studio France Télévisions En savoir plus sur le Conseil consultatif : ccp.francetelevisions.fr

« Diffuser la culture de manière qualitative en proposant des approches pédagogiques et ludiques, pour tout âge et tout milieu social. » « Une offre alliant culture et pédagogie pas uniquement à destination des adultes, mais de tous. » « Rendre les formats pédagogiques et attrayants pour toutes les générations. »

La Direction du Marketing relationnel et la Direction des Études de France Télévisions tiennent à remercier tous les intervenants qui ont participé au projet et largement contribué à sa réussite : Pascal Golomer, directeur adjoint de la Direction des sports, Sven Lescuyer, directeur délégué de la Direction des sports, France Camus, conseillère de programmes à la Fiction de France 2, Grégory de Prittwitz, conseiller de programmes à la Fiction de France 3, Ghislain Faribeault, directeur du service vidéo à France Télévisions éditions numériques, Stéphanie Brémond, directrice éditoriale de France Télévisions, Perrine Albrieux, directrice marketing de France Télévisions SVOD, Olivier Daube, adjoint à la Direction Antennes et Programmes régionaux de France 3 et Stéphanie Faure-Crézé, responsable de la coordination des programmes régionaux de France 3.

« La culture sur différents supports : francetv éducation, des émissions disponibles sur le numérique exclusivement ou sur notre bon vieux linéaire. » « Les formats sur francetv éducation permettent de réviser mais aussi de découvrir, en s’adaptant aux différents niveaux du cursus scolaire. » « francetv éducation permet d’approfondir une thématique vue en cours ou de se la faire expliquer autrement. Les animations et les schémas sont très pédagogiques. » « Élargir la visibilité de ces modules. »

© MYBOX PRODUCTIONS 2016

Favoriser une diffusion plurielle et cohérente de l’offre culturelle sur différents supports, en optimisant notamment la plateforme francetv éducation et Culturebox

Infrarouge

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Et aussi : Valérie Patrin-Leclère, maître de conférences, responsable du département Médias au CELSA, Université de Paris-Sorbonne et chercheuse au GRIPIC, Laboratoire de recherche en sciences de l’information et de la communication, Benjamin Parrot, directeur communication et marketing du Stade de Reims, Hélène Monnet-Cantagrel, enseignante à Paris 3 et membre d’un laboratoire de recherche, le CEISME, Philippe Bouquillon, professeur de sciences de l’information et de la communication à l’université Paris 13, chercheur au laboratoire des sciences de l’information et de la communication et au Labex Industries culturelles et création artistique, Pierre Leroux, maître de conférences au département information et communication de l’université catholique de l’Ouest (Angers), chargé de cours à l’Institut d’études politiques de Rennes et membre du Centre de recherches administratives et politiques (CNRS / université de Rennes /Institut d’études politiques de Rennes) et coresponsable du projet Les Frontières du local : rhétoriques communautaires et microespaces publics.

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