PANACHE HIVER 2015
&
NOÉMIE YELLE JULIANNE CÔTÉ D’AMITIÉ ET D’EAU FRAÎCHE
bient么t chez
1126 Boul. de Maisonneuve Est
514.509.1126
salonpanache.ca
info@salonpanache.ca
UN MOT DU RÉDAC
Photo : Danny Leduc
LAISSER LA
PAROLE
Lorsque j’ai demandé à Noémie Yelle et Julianne Côté d’écrire l’une sur l’autre pour le magazine au lieu de procéder à une entrevue plus « conventionnelle », les deux comédiennes n’ont pas hésité une seconde. Je leur ai forcé de grandes lignes, un concept où chacune écrivait pourquoi sa vie à elle était plus belle que celle de l’autre. Elles et moi, on se connaît depuis longtemps. Je connais l’humour décapant de Noémie et Julianne, je sais qu’elles sont capables d’autodérision et de ridicule; j’avais donc confiance que cet angle soit fort amusant pour vous, lecteurs.
Sous les projecteurs et à travers la lentille de Pierre, le photographe, tout de suite la relation entre les deux amies a pris forme, dans toute sa beauté, sa complexité surtout. Est née la photo que vous avez en couverture : une histoire d’amitié entre deux femmes qui n’ont pas de censure l’une envers l’autre, une relation sans filtre qui n’est ni noire ni blanche, mais qui se présente plutôt sous toutes les nuances de gris. Merci mes belles amies de votre ouverture et de votre générosité. J’espère que ces pages seront à la hauteur de votre grande amitié.
Quelques semaines se sont écoulées et j’ai reçu les textes des deux amies; peu du sarcasme et du corrosif que je connaissais d’elles, certes un peu de cet humour caustique auquel je m’attendais, mais tout en douceur, tout en respect l’une pour l’autre. Comme si elles protégeaient leur amitié, leur bulle. Je les savais meilleures amies, voilà que je découvrais une amitié qui s’avérait être beaucoup plus grande que ce que je croyais connaître : une amitié sans condition entre deux femmes, une relation de symbiose et de respect, de protection aussi. Par leurs écrits, elles avaient choisi de ne pas respecter le thème, fort probablement inconsciemment. Leur amitié était trop grande pour tomber dans le sarcasme et le délire. Sont nés les textes que vous lirez plus loin.
...
Laisser la parole aux autres, c’est accepter d’être surpris. Noémie et Julianne venaient de me surprendre.
L’hiver est à nos portes et nous nous sommes mis au défi d’apporter un peu de chaleur dans les foyers.
...
À lire la musique bien forte et le café fumant. L’hiver peut arriver...
Nous sommes arrivés à 8 heures un jeudi matin pour la séance photo. C’était à moi de les surprendre… Je leur ai demandé de poser nues, à corps et à cœurs découverts. Sans hésiter, ensemble elles ont accepté. « Ensemble », car je ne crois pas qu’elles auraient eu le courage de le faire l’une sans la protection de l’autre.
Frédérick Russo
Dans cette édition hivernale de Panache, vous trouverez de nouveaux collaborateurs : Javo Leoon, qui m’a surpris de sa candeur et de son audace à me présenter une chronique « style pour hommes », ainsi que la comédienne et auteure Ingrid Falaise, qui nous fait grâce de sa plume. Nous vous transportons aussi vers Tokyo pour un ou plusieurs hivers grâce au récit de Vivian Morelli, chroniqueuse mode pour le Vogue Tokyo et correspondante pour le New York Times. Puis reviennent toujours faire un tour en nos pages nos fidèles talents : Alexandre Blazys, Caroline Bodson, Catherine Éthier et Virginie Vandelac.
/Russo2Go 03
22
TE N DAN CES
P.07
Le retour du Grunge
P.08
P.10
UNE TÊTE AFRICAINE GRUNGE
&
TABLE DES MATIÈRES
MAQUILLAGE
On s’en paillette
STYLE
P.11
Rouge accent aigu
P.13
MO DE
Le monde de
BETINA LOU P.14
P.15
P.22
ON D’AMITIÉ ET D’EAU FRAÎCHE
instaYUL
P.23
TON PETIT LOOK P.25 UN HIVER À P.29
FAIM
UN GROS ABDO
P.30
MUSIK
Playlist de grincheux
P.31
P.33 Direction artistique : Frédérick Russo Photographie : Pierre Manning, Shoot Studio Coiffure : Matt Waldron, Salon Panache Maquillage : Bruce Kiki Chan Stylisme : Caroline Bodson Vêtements : Betina Lou
UN NOËL PAÏEN
&
NOÉMIE YELLE JULIANNE CÔTÉ
INGRID FALAISE Je suis une princesse Glam
P.34
LE DERNIER MOT Noël, c’est l’amour
05
TE N DAN CES
Le basic
MODE
Punk
Le classique des blousons de cuir, un incontournable du grunge. Sa coupe très droite avantage même les corps les plus ingrats. C’est la base du look. BLOUSON STYLE MOTARD
250 $
HOMMES On sort un vieux blouson de cuir et on installe soi-même une série de boutons style studs sur les épaules ou sur le col. Pour les plus téméraires, on y ajoute des « spikes » ou des studs plus brillants !
Plus chic
Le must
Une touche d’élégance classique qui ne s’en laisse pas imposer. Le fameux motif tartan écossais évoque à la fois le grunge américain et le punk très British.
On porte la chemise dans le pantalon de jour et autour des hanches le soir. Ce motif est aussi très beau en bourgogne, vert forêt, bleu foncé et aubergine.
PANTALON BLACK WATCH AJUSTÉ
CHEMISE À CARREAUX JUNYA WATANABE
125 $ chez Simons
550 $ chez La Baie
STUDS PYRAMIDE
4.82 $ sur etsy.com
Punk
Une touche punk anglaise. On en met une, ou plusieurs, sur notre blouson et on alterne avec des badges vintage de tissus cousus ! ÉPINGLETTES
Prix varié sur etsy.com
Le retour du
GRUNGE par Javo Leoon
Plus chic
Punk
Pour compléter notre look de jour plus chic, cette bottine classique perforée à motifs est parfaite. Pour ajouter une touche plus edgy, on l’expose en roulant le pantalon jusqu’en haut de la botte !
Les nostalgiques seront heureux d’apprendre le retour en force des fameuses bottes « Docs ». Offertes en différents coloris, c’est LA référence ultime punk des années 90.
BOTTES INTENSI
BOTTES DR MARTENS
250 $ chez Browns
179.99 $ à la boutique Dr Martens
Les adeptes du grunge seront comblés avec le retour en force des tartans, des carreaux et du cuir ! Attention, on veut le grunge plus propret qu’il ne l’était dans les années 90 en y incorporant une touche fashion. On l’aime de deux manières : plus « chic », ou encore plus « punk British ». C’est fantastique, car il nous permet de faire le caméléon en ajoutant une touche d’audace à des soirées hyper chics ou dans un 5 à 7 et peut même se porter au travail en y adaptant les accessoires et les souliers. Monsieur Kurt Cobain serait fier de nous... 07
CHEVEUX
UNE TÊTE
08
AFRICAINE & GRUNGE
DONE UNDONE À travers des textures à la fois rêches et parfaitement douces, combinant brillance et effets mats en parfaite harmonie, Sandy Hogue, maître coiffeuse et coloriste chez Panache et gagnante du prestigieux trophée Contessa de styliste du Québec de l’année 2013, nous offre en chevelure un retour à la terre bien actuel. Cette relation fusionnelle entre textures, effets de lumière et techniques de coiffe donne des résultats surprenants, à la fois simples et complexes ; tant de dualités qui nous font plonger dans les cheveux, qu’on admire comme le tableau d’une artiste. On aime : les influences à la fois grunge et africaines qui ont inspiré la création de ces looks.
Coiffure : Sandy Hogue Maquillage : Bruce Kiki Chan Photos : Camille Tellier 09
PARTY DE BUREAU
ON S’EN
1.
PAILLETTE ! par Virginie Vandelac
On se diamante, on se glamourise et on s’en paillette ! Pour vos partys des fêtes, osez la micropaillette et la brillance. C’est le temps de l’année où il est permis d’en ajouter un peu plus, alors autant en profiter ! Voici quatre façons simples de puncher un maquillage de jour en y ajoutant un seul élément clé. Surtout, évitez la surcharge en jouant tous ces effets en même temps ; il faut plutôt opter pour le minimalisme et en choisir qu’un à la fois. Vous ne voulez pas être la boule disco de la soirée...
avant
Glamourisez vos yeux en ajoutant cinq ou six faux cils individuels dans le coin extérieur après avoir appliqué votre mascara préféré.
Faux cils individuels MUSST
après
2.
3.
Poudre irisée #953 MAKE UP FOR EVER
Illuminez vos lèvres en ajoutant une poudre diamant de micropaillette de couleur bronze à votre gloss transparent ou coloré habituel.
4.
Photos : Frédérick Russo
Faites scintiller vos yeux en appliquant au doigt sur la paupière mobile la même poudre diamant de micropaillette que pour les lèvres.
Poudre à diamant #4 MAKE UP FOR EVER 10
Rehaussez vos pommettes d’un fard lumineux pêche doré.
par Caroline Bodson
Vous multipliez les partys de bureau ? Ce n’est pas parce que c’est le temps des fêtes qu’il faut se déguiser en sapin ! Un seul mot d’ordre pour épater la galerie : simplicité. Et la simplicité commence toujours par une solide base : la petite robe noire, la complice parfaite pour tous vos événements, que vous pourrez réutiliser sans gêne le restant des fêtes en changeant simplement d’accessoires. Pourquoi ne pas oser ces petites touches de rouge qui vous démarqueront de vos collègues ? ROBE ENCOLURE V EN TULLE
On aime sa transparence et sa coupe… 89.95 $ chez Mango
ROBE ALICIA
Un coup de foudre ! Cette robe vous suivra plusieurs saisons. 200 $ chez Betina Lou
Et n’oubliez pas, si la soirée est bien arrosée, Nez Rouge vous appellerez !
MUST
ROUGE ACCENT AIGU
Si vous poussez le rouge jusqu’aux lèvres, ce que je vous encourage à faire, prenez-en un qui résiste bien. La couleur doit rester sur les lèvres et non sur les invités. CHAUSSURES AZARA
110 $ chez Aldo
ROBE MATIVA NIGHT
À ce prix, nous sommes séduites ! 49 $ sur 1861.ca
CEINTURE STYLE VINTAGE
29.31 $ sur Etsy.com
ROUGE À LÈVRES AQUA ROUGE de MAKE UP FOR EVER
BOUCLES D’OREILLES TESKOVA
10 $ chez Aldo
Et finalement, pour immortaliser la soirée, on prend des photos Polaroid avec ces accessoires faits main. On s’assure de s’y prendre à l’avance, puisqu’ils sont fabriqués sur commande. ACCESSOIRES FUN
65.40 $ sur Etsy.com
11
LE MONDE DE
BETINA LOU
P
armi la tonne de vêtements bien classés, Marie-Eve Emond, la designer à l’origine de Betina Lou, et son équipe nous ouvrent les portes de leur atelier avec toute la chaleur des petites entreprises qui voient grand. « C’est le plus gros prêt styliste qu’on n’ait jamais fait. Probablement parce que c’est moi qui m’en suis chargé et il faut croire que j’aime les vêtements que je conçois et que je n’arrive pas à choisir... », nous confie-t-elle en toute humilité.
MO DE
Cet été, Betina Lou a célébré son cinquième anniversaire. Fondée en 2009, la marque montréalaise a su gagner le cœur de ses fidèles clientes par ses coupes classiques revisitées, ses petits cols, ses détails délicats et ses tenues ajustées. Betina Lou offre des vêtements féminins, intemporels et faciles à porter au quotidien. Modernité et tradition s’associent afin de créer des pièces-clés aux détails délicats et bien pensés. L’utilisation de couleurs neutres permet aux vêtements de rester polyvalents et de résister à l’épreuve du temps. Tous les vêtements Betina Lou sont dessinés et coupés à Montréal pour être ensuite assemblés par de petites équipes de confection locales. Pour assurer le confort de leurs vêtements et leur port quotidien, la conceptrice mise sur la qualité des matières et l’intemporalité des couleurs. C’est pourquoi elle favorise la flanelle, le Tencel et la laine de mérinos d’origine italienne, qui se démarquent par leur souplesse et leur douceur, qu’elle présente dans multiples nuances de gris, ivoire et marine, combinées, pour sa collection automne, au vert forêt, ocre et bordeaux. Lorsqu’on lui parle de son succès, de sa passion, ses yeux pétillent et elle rougit presque. « Nous sommes désormais distribués un peu partout au Canada, à quelques endroits aux États-Unis, à Hong Kong et depuis peu à Tokyo, dans une nouvelle boutique du quartier Shibuya ». Et elle replonge le nez dans ses vêtements. Pour admirer la collection complète de Betina Lou et voir les points de vente, visitez le betinalou.com.
À l’exception de la photo en page 15 de Noémie Yelle et Julianne Côté, tous les vêtements de la séance photo avec les deux comédiennes sont signés Betina Lou.
Photographie : Pierre Manning, Shoot Studio Coiffure : Javo Leoon, Salon Panache Maquillage : Bruce Kiki Chan 13
La crème de la crème. Le plus grand vendeur mondial de la gamme de produits Babor. Vous avez dit « Booster au collagène » ? Mmmmmm. OUI ! CRÈME BOOSTER AU COLLAGÈNE DE DOCTOR BABOR 50ML 154 $ chez Panache
Le chandail boyfriend. Parce que c’est comme mettre le chandail de ton chum, mais celui-ci te fait vraiment bien. LE GRAND PULL BOYFRIEND DE TWIK 68 $ chez Simons
Oui, il est possible de dompter les cheveux rêches, frisottés, bouclés et indisciplinés. Petit dernier de la grande famille Kevin.Murphy, il est parfait pour les styles de coiffure « laver et porter » ! SMOOTH.AGAIN DE KEVIN.MURPHY 200ML
ON
Hiver = peau sèche. C’est l’occasion de troquer votre crème pour le corps pour une crème plus riche. On vous propose un beurre calmant à la lavande. Le summum. BEURRE CALMANT POUR LE CORPS DE BABOR SPA 200ML 65 $ chez Panache
Que des beaux bijoux, créés par deux artistes de chez nous, Sammy Janes Hughes et Erika Drolet, qui ont fusionné leurs talents en 2011 pour nous offrir des créations uniques faites à la main à Montréal ! COLLIER JANE & RYE (POUR ELLE OU LUI) 18 $ sur janeandrye.com
Fixatif qui contient une poudre micropulsée pour gonfler la crinière, sans l’effet cartonné ou collant ! On ne trouve donc absolument rien à lui reprocher, bien au contraire. Un must pour les cheveux fins. NEXT DAY HAIR DE WILD STYLERS 200 ML 29 $ chez Panache
&
JULI ANNE CÔTÉ
NOÉMIE YELLE
D’AMITIÉ ET D’EAU FRAÎCHE
ELLES JOUENT TOUTES LES DEUX DANS L’EXCELLENTE WEBSÉRIE FÉMININ / FÉMININ ET ONT AUSSI LONGTEMPS PARTAGÉ L’ÉCRAN DANS LA SÉRIE RAMDAM, PUIS DANS LA POPULAIRE VIRGINIE. MAIS ELLES SONT SURTOUT AMIES DANS LA VIE. JULIANNE CÔTÉ & NOÉMIE YELLE NOUS LIVRENT DE LEUR PROPRE PLUME UN VIBRANT HOMMAGE À LA PLUS BELLE AMITIÉ : LA LEUR. 15
JULI ANNE CÔTÉ
MON JUJU par Noémie Yelle
J
’AI RENCONTRÉ JULIANNE IL Y A 10 ANS. ON S’ÉTAIT CROISÉ ALORS QU’ELLE AUDITIONNAIT POUR LE FILM AURORE ET QUE JE LUI DONNAIS LA RÉPLIQUE. MAIS C’EST VRAIMENT QUAND ELLE A DÉCROCHÉ LE RÔLE DE SARA DANS RAMDAM QUE J’AI EU UN DES PLUS GROS COUPS DE FOUDRE AMICAUX DE MA VIE. Notre amitié a débuté avec des insultes. Ça nous faisait vraiment rire de s’envoyer chier haut et fort sur le plateau. En fait, ça faisait rire pas mal juste nous deux. Un jour, il y a même un acteur qui est venu me voir pour me dire que ça ne se faisait pas de parler comme ça à de jeunes actrices.
Mais ce n’est pas juste au niveau de l’humour que nous nous sommes rejoint, Juju et moi ; lors du tournage de Ramdam, elle habitait encore chez ses parents en banlieue et venait dormir chez moi, à Montréal, dans le but de se rapprocher du plateau de tournage. Elle était comme une petite sœur pour moi, et moi une grande sœur pour elle. Ou une maman. Une mom. Une momzou. C’est comme ça qu’elle m’appelle encore aujourd’hui... Julianne est de sept ans ma cadette, mais n’en demeure pas moins d’une maturité impressionnante. C’est souvent à elle, par exemple, que je confie mes enfants pour une soirée. Léo et Mila l’appellent affectueusement « mon Juju ». Eux, tout comme moi, considèrent qu’elle fait partie de la famille.
16
Julianne est l’amie avec qui j’invente des expressions, avec qui je « blow » sur des blagues pas si drôles pendant vingt textos, avec qui je fais dodo — pour la nuit ou pour une sieste —, quand l’une ou l’autre n’a pas envie d’être seule, avec qui je mange du popcorn jusqu’à plus faim, pour qui je vais chez Costco acheter SA sorte de céréale en format géant, même si ça ne lui dure qu’une soirée. C’est celle que j’appelle à trois minutes
de préavis pour un croissant ou un café, celle avec qui un repas au resto dure quinze minutes top chrono. C’est aussi celle avec qui je peux faire des jokes politiquement non correctes à propos de mes propres enfants. En gros, on n’a pas tant de vie, mais on s’a. Quiconque croise sa route se devra d’acquiescer : Julianne est un rayon de soleil. Pis moi je suis chanceuse parce qu’il ne passe pratiquement pas une journée sans qu’on se donne des nouvelles. Quand j’emménage dans un nouveau lieu, je m’empresse de lui procurer un double de clé. D’ailleurs, je ne me souviens pas la dernière fois qu’elle a sonné en arrivant chez nous. Ça me plaît. On est deux fusionnelles et on se complète. J’admire ce petit bout de femme. J’admire son talent de comédienne bien évidemment, mais j’admire surtout sa force, sa drive, sa répartie, son intégrité. Elle n’a pas beaucoup de défauts. En fait, elle a les mêmes que moi : un brin fragile, un brin insécure. Genre. Alors même à travers nos défauts, on s’aide, on se comprend et on avance. Après autant d’années d’amitié, je sais qu’elle est dans ma vie pour de bon. Avec elle, je peux tout dire, je me sens vraie, je me sens moimême. Il n’y a pas de filtre. On parle même des trucs qui nous déplaisent chez l’autre : les rares chicanes qu’on a eues ont duré à peu près une heure et se sont résolvées par des larmes et des excuses de part et d’autre. Bref, je vous en souhaite tous une dans votre vie. Parce que c’est simple puis c’est doux. Je profite de cette tribune pour dire haut et fort que J’AIME JULIANNE CÔTÉ ! P.S. : Julianne, mon babezou, mon Juju, veuxtu sortir avec moi ? On s’rait bin nous deux.
Vous pouvez suivre Julianne Côté au petit écran dans les séries En thérapie sur les ondes de TV5 ainsi que dans Les pêcheurs à Ici Radio-Canada.
« Elle était comme une petite sœur pour moi. Et moi une grande sœur pour elle. Ou une maman. » Noémie Yelle
Direction artistique : Frédérick Russo Photographie : Pierre Manning, Shoot Studio Coiffure : Matt Waldron, Salon Panache Maquillage : Bruce Kiki Chan Stylisme : Caroline Bodson Vêtements : Betina Lou 17
« Elle est plus qu’une amie ou une grande sœur. Comme un mix d’humaines phares dans ma vie ; elle m’aide à garder mon équilibre. »
Julianne Côté
Direction artistique : Frédérick Russo Photographie : Pierre Manning, Shoot Studio Coiffure : Matt Waldron, Salon Panache Maquillage : Bruce Kiki Chan Stylisme : Caroline Bodson Vêtements : Betina Lou 18
DE L’AMOUR PORCIN
par Julianne Côté
N
oémie Yelle, c’est la première personne qui m’a marquée à mon arrivée dans la métropole. À l’époque (IL Y A DE CELA CENT ANS), j’habitais en banlieue de Montréal et me déplaçais presque exclusivement en transports en commun pour me rendre à mes tournages. Je la trouvais tellement jolie, avec ses grands yeux de biche et sa cascade de cheveux ensoleillés. Elle faisait le métier que je rêvais de faire ; enfin, je me heurtais à la réalité que j’avais tant désirée.
Accueillante et chaleureuse, elle m’a tout de suite mise à l’aise. Avec elle, j’ai affiné mon humour, ma répartie, testant mes limites par le biais de gags lourdauds plus ou moins pertinents. Elle a toujours été ma plus grande fan, ce qui ne m’aiguillait pas toujours dans les voies du bon goût, puisqu’elle a elle-même l’humour assez corrosif. Rapidement, la connivence s’est transformée en amitié sincère. La différence d’âge ne s’est jamais fait ressentir, puisqu’elle me traitait comme son égale. J’allais dormir chez elle, on partageait des soupers, se parlait de nos (ses) amours (disons qu’à ce stade-là de mon évolution de femme, j’étais aussi déniaisée qu’un bambin de cinq ans). Elle a grandement contribué à mon épanouissement. J’avais devant moi un modèle de femme assumée et épanouie et je me trouvais chanceuse. Je l’étais aussi. Je ne me souviens pas qu’il y ait eu de phases de silence entre nous deux. Ça se produit par vague, l’amitié ; souvent, les tumultes de la vie peuvent entraîner une distance temporaire entre deux amies. Pas nous. Je pense que c’est ce qui nous rend si uniques. J’ai tout vécu avec elle. Elle a tout vécu avec moi. Elle était aux premières loges de toutes mes « premières fois ». Elle me connaît par cœur et vice versa. Mes peines d’amour, c’est avec elle que je les ai cuvées. Elle me cuisinait son plat vedette : des tortillas de poulet et légumes à la bière et
je me roulerais dedans si je le pouvais.
NOÉMIE YELLE
Honnêtement, c’est la meilleure chose qui me soit arrivée dans la vie (ce qui est intéressant, c’est que ce segment « description de bouffe » était pas rushant pantoute : j’ai faim). Puis je restais à coucher. Elle m’écoutait, patiemment... M’enveloppait de sa tendresse sincère. Ça te remet sur les rails pis c’est pas trop long, un beau brin de femme comme Noémie. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que je la surnomme affectueusement « momzou ». Elle est plus qu’une amie ou une grande sœur. Comme un mix d’humaines phares dans ma vie ; elle m’aide à garder mon équilibre. L’arrivée de ses poupons de lait a aussi eu l’effet d’une bombe dans ma vie. Léo, à la nuque délicate et au visage céleste, puis Mila, la plus belle créature terrestre jamais répertoriée. Je ne pensais pas avoir d’enfants avant de les rencontrer. J’ai eu le privilège de les garder dès leurs balbutiements et je ressentais déjà tellement d’amour envers eux que je me suis dit qu’au final, mettre ses propres créatures au monde pourrait être un plan envisageable. J’aime rire avec elle, j’aime lui partager mon ressenti. Ce qui est bien, aussi, c’est que nous menons déjà des vies de vieilles femmes ensemble. Nous nous couchons tôt, mangeons des Social Tea et sommes ivres après seulement un bloody caesar. Noémie, je t’aime depuis le premier jour. Notre confiance mutuelle me rassure sur ce qui s’en vient. Ne va pas trop loin, veux-tu ? Il nous reste tellement à partager, à deux... P.S. J’accepte ta proposition de couple. Quittons le navire et partons sur la go ensemble. C’est là que notre bonheur réside. En plus d’interpréter le rôle de Zoé dans la série Au secours de Béatrice à TVA, Noémie Yelle incarne la secrétaire de Martin Matte dans la série Les beaux malaises.
19
#PANACHEMONTREAL PARTAGEZ VOTRE EXPÉRIENCE AU SALON PANACHE SUR NOTRE NOUVEAU SITE WEB !
50 $
À GAGNER CHAQUE MOIS *
Utilisez le #PANACHEMONTREAL sur Instagram et voyez votre photo apparaître EN DIRECT sur notre tout nouveau site web. Visitez régulièrement le SALONPANACHE.CA pour voir nos dernières créations et nos dernières folies !
/PanacheMontreal *Crédit applicable sur votre prochaine facture. Valide sur les services de coupe et coloration seulement. Chaque mois, la photo gagnante sera choisie par notre équipe éditoriale. Certaines conditions s’appliquent. Tous les détails en salon.
*
instaYUL
ILS ONT LEUR STYLE BIEN À EUX. ILS SONT 100 % MADE IN MONTRÉAL. ET ON AIME BEAUCOUP LES SUIVRE SUR INSTAGRAM ! TAMY EMMA PÉPIN, ANIMATRICE ET CRÉATRICE DE CONTENUS
HABITE : LE MONDE @TAMYEMMAPEPIN
Elle nous fait voyager sur Urbania et Évasion et le voyage se poursuit sur Instagram. Passionnée de médias, de nouvelles technologies, la globetrotteuse jongle agilement avec le 2.0 et se farcit un trip qui nous amène ailleurs, loin. Un voyage à l’intérieur de soi, tout en légèreté.
MICK CÔTÉ, JOURNALISTE HABITE : SAINT-HENRI @COTEMICK
Plongez dans le quotidien carré de la vie et de la ville de Mick, journaliste au quotidien The Gazette. Le gars avoue passer son temps à documenter les choses qu’il apprécie. Il nous propose des sujets légers et chaleureux à travers une lentille moody et calme, que l’on parcourt avec une certaine mélancolie.
JF SAVARIA, PHOTOGRAPHE AMATEUR HABITE : LE PLATEAU @JFSAVARIA Un Montréal saturé, abandonné, vu à travers la distorsion de formes et de couleurs de la lentille de ce passionné de graffitis et de street art. À la manière d’un photoreportage, on découvre la ville hors des photos de cappuccino que nous bombardent tous ces autres comptes en vogue. Ça fait du bien à notre ville !
SUIVEZ-NOUS :
22
/PanacheMontreal #PanacheMontreal
MAYSR HABITE : LES RUELLES DE MONTRÉAL @MAYSR_SMALLDOOR
Des petites portes. Des petites portes partout dans la ville. Des dreadlocks longues comme le temps que l’on passe à regarder ses petites portes. On ne vous en dit pas plus.
TON PETIT LOOK par Frédérick Russo
Elles forment une armée de blogueuses mode d’environ cinquante collaboratrices qui s’attaquent à tous les sujets avec autodérision. Elles ne se prennent que très rarement au sérieux, mais frappent toujours dans le mille, avec pertinence et intelligence. Il suffit d’une courte visite sur le site tonpetitlook.com pour constater l’hyperactivité de ces femmes qui nous concoctent des articles culottés. Elles fêtent cette année leur quatrième anniversaire, nous assurant que « quatre ans, ça équivaut à cinquante ans en âge web ».
Mon resto préféré : Le ramen Ya, sur Saint-Laurent. Ma boutique chouchou : Boutique Unicorn, toujours sur Saint-Laurent. Ma découverte 2014 : C’est plutôt une redécouverte et c’est la chaine Dynamite. Le secret le mieux gardé de la toile : Mon secret ? Je ne regarde jamais de blogues de mode. Ma boutique en ligne préférée : ETSY, pour l’ensemble de son œuvre... Mon produit chouchou : Le nettoyant pour le visage au soya de Fresh. Pour moi, la mode, c’est : drôle et l’fun ! La beauté, c’est : pas facile avec un enfant de 14 mois. C’est l’hiver, on en profite pour : faire du layering et prendre des bains. Lors d’une soirée entre filles, on jase de : tout sauf nos enfants, pour finalement parler juste de ça. La star qui me faire voir des étoiles : J’ai tellement un crush d’adolescente sur James Franco...
BL OG
EN RAFALE
Photo : Martin Wheeler pour l’émission À 4 épingles sur MAtv
Quand on leur demande ce qui les différencie des autres blogues que l’on retrouve en abondance sur la toile, Carolane Stratis, l’une des deux jumelles à l’origine de Ton Petit Look (TPL pour les intimes,) est catégorique : « Ça a l’air cliché à dire, mais on est vraiment naturelles. On ne s’est pas inventé un personnage virtuel. Quand les gens nous rencontrent en vrai, on fait les mêmes jokes que sur le blogue. On ne se prend pas pour d’autres. Aussi, c’est important pour nous de faire des actions concrètes pour promouvoir une bonne estime de soi ». Découvrez Carolane en rafale.
23
LE TEMPS DES FÊTES
Photos : Maaserhit Honda
UN HIVER À
ELLE Y VIT DEPUIS MAINTENANT CINQ ANS ET Y A TROUVÉ L’AMOUR AVEC LE PHOTOGRAPHE QUI L’A IMMORTALISÉE POUR CET ARTICLE. ENTRE DEUX CHRONIQUES MODE QU’ELLE SIGNE POUR MTV 81, VOGUE TOKYO OU LE NEW YORK TIMES, LA MONTRÉALAISE VIVIAN MORELLI SE PERD DANS SES HIVERS NIPPONS. 25
UN HIVER À
CHRONIQUE D’UNE FILLE (PAS SI) PERDUE
par Vivian Morelli
M
a première rencontre avec le Japon au grand écran fut avec le film Lost in Translation de Sofia Coppola, qui m’avait grandement marqué à l’époque et qui continue de me faire rêver, malgré que la réalité ait remplacé la fantaisie depuis quelques années. En réalité, mon tout premier contact avec le Japon fut lors de mon enfance, avec l’image d’un bouquin National Geographic : une magnifique mariée japonaise vêtue d’un kimono blanc, si élégante, qui se tenait tout simplement dans un jardin traditionnel, le mont Fuji en arrière-plan. Cette image est restée gravée dans ma mémoire ; cette dame si gracieuse, la beauté du paysage et cette culture si fascinante, si mystérieuse. Dans les années qui ont suivi, je me suis complètement perdue dans des films comme Chungking Express, qui montraient la splendeur des grandes villes asiatiques et leurs doses excessives de lumières néon. Mon cœur était Asie, même si je n’y avais jamais mis le pied ; je devais absolument y aller. Et c’est là que tout a commencé, vraiment. Mes premiers pas au Japon furent très, très loin des lumières néon et des gratte-
26
ciel à la Coppola. Je me suis retrouvée sur l’île de Shikoku, à cinq heures en train rapide de Tokyo, douze heures en bus… Une année difficile, isolée, solitaire et mélancolique. L’été était terriblement chaud et humide, et l’hiver insupportable. J’ai passé de longues nuits sans arriver à trouver sommeil, à me promener en bicyclette à travers les interminables rizières, avec les grenouilles en guise de trame sonore. Ce fut une longue année. Mais jamais je n’ai regretté ma décision. Bien que le Japon me rendait la vie difficile, j’étais déterminée à y rester et à m’en sortir avec succès. Suite à cette expérience laborieuse, mon rêve est devenu réalité et je me suis installée à Tokyo, mégalopole à la population qui excède celle du Canada au grand complet. À moi les horizons avortés par les gratte-ciel de Shinjuku, à moi la fameuse intersection de Shibuya et la mélodie caractéristique de la ligne de train Yamanote qui boucle la capitale. Enfin, je pouvais dire adieu à la solitude. J’étais entourée de milliers de gens à toute heure du jour ; Tokyo ne dort jamais. Moi non plus d’ailleurs. Pendant les premiers mois, j’ai complètement cessé de dormir, Tokyo avait tant à offrir… Tout ce dont j’avais été privée. J’ai noyé les longs mois d’isolement et de solitude dans les nuits blanches, entourée de ces inconnus qui m’ont fait sentir chez moi, temporairement.
Et soudainement, un premier hiver s’est glissé dans mon quotidien, et les folles nuits de Shibuya ont fait place à de longues soirées passées seule dans ma petite chambre au plancher tatami. Pour une Québécoise, les hivers à Tokyo sont plutôt doux. Par contre, les vieilles maisons traditionnelles comme la mienne manquent d’isolation et les courants d’air glacial font partie du quotidien. C’est lors de cet hiver que j’ai réalisé à quel point Tokyo est un endroit solitaire. Malgré toutes ces foules, malgré les lumières néon et les divertissements, cette ville est un endroit qui peut nous faire sentir si reclus. J’en ai conclu que le Japon convenait seulement aux introvertis et amateurs de solitude, et ai alors décidé d’y prendre plaisir et d’y vivre une expérience enrichissante. Tout comme les Japonais, j’ai succombé aux petits plaisirs saisonniers, si discrets, mais qui font partie de l’essence de la culture nipponne. L’hiver, on se rassemble autour du kotatsu, table basse recouverte d’une épaisse couverture qui émet de la chaleur. On y passe des heures à discuter et à éplucher des mikan, mandarines japonaises en vente seulement lors de la saison froide. Et que dire des bains japonais ! Que ce soit au sento (bain public), aux onsens (bains thermaux naturels) ou à la maison, rien ne bat un bain pour se garder au chaud. On passe de longues minutes à se laver et à se gommer, pour ensuite plonger jusqu’au cou dans un bassin d’eau presque brûlante. Un rituel quasi religieux. L’hiver japonais est romantique ; il ne neige que très rarement à Tokyo, alors nous prenons le train jusqu’à Kyoto, y admirer le magnifique temple d’or Kinkakuji sous la neige. Nous passons des heures blottis près du poêle, car le chauffage central n’existe pas. J’ai survécu à ce premier hiver, puis à un deuxième, un troisième, et bientôt un cinquième. Les traditions saisonnières japonaises ont fortement contribué à mon bien-être et m’ont fait tomber en amour avec ce pays et sa culture, qui m’abasourdit par moments, mais qui réussit toujours à me séduire dans les moments les plus inattendus. Le Japon n’est pas nécessairement un endroit solitaire, mais au fil des années j’ai trouvé cet isolement assez réconfortant. Et quant au film Lost in Translation, c’est très Tokyo, mais je ne me m’y sens plus perdue, même pas du tout. Un jour, la mariée japonaise vêtue de blanc, ce sera peut-être moi.
Entre deux épluchettes de mikan, Vivian écrit pour MTV 81, Vogue Tokyo et est correspondante pour le New York Times. On peut la suivre, en anglais, sur ifoundintranslation.com
27
PANACHE PRINTEMPS 2015
LE CHOCOLAT CHAUD DES FÊTES
Pour les soirées cocooning plutôt frisquettes
C’EST DÉJÀ LE PRINTEMPS Prévoyez vos achats publicitaires ! PLUS DE
10 000 LECTEURS DÈS LA PREMIÈRE ÉDITION ! ventes@fredeproductions.com
514.574.3733
Dans une casserole, faites chauffer 1 tasse de lait sans faire bouillir. Ajoutez-y un carré de chocolat misucré et une mini-canne concassée de bonbon à la menthe. Une fois le mélange homogène, verser le chocolat chaud dans une tasse et garnissez de crème fouettée. Réconfortant, il saura également satisfaire votre dent sucrée… Slurp ! Pour une version alcoolisée, ajoutez-y une once de crème irlandaise (Baileys).
DOMAINE TSELEPOS
Cabernet Merlot – Grèce 21,80 $ (Code SAQ : + 965 103)
La saison froide étant maintenant entamée, quoi de mieux qu’un bon rouge pour se réchauffer le cœur ! La Grèce, qui mérite une mention pour l’excellent rapport qualité/prix de ses vins, nous offre ici Domaine Tselepos, un vin de caractère aux notes boisées et subtilement épicées, avec des arômes de petits fruits. Relativement corsé, il accompagnera à merveille votre rôti ou vos tourtières et charmera même les plus connaisseurs !
UN GROS ABDO J’vous avertis, vous allez virer folles. par Frédérick Russo
J
e suis parti en Europe. Cet été sur un coup de tête, j’ai pris mes cliques puis j’ai flyé sur Paris. Même pas le temps de prendre mes claques que je me retrouvais en classe très économique d’un avion très moyen, direction lumière, la ville. Alexandre Blazys avait écrit une inspirante chronique design sur la rive gauche de Paris dans la dernière édition du magazine et m’avait donné le goût de traverser l’Atlantique. J’ai donc squatté le voyage de mon ami grenoblois Docteur Verdonck — vous ne prononcez que le « c » ou le « k », faut choisir, sinon ça sonne vraiment bizarre —, Français expatrié au Québec qui s’en allait justement en tournée française au même moment. Je me suis invité dans sa famille et dans sa vie sans trop lui demander sa permission. Allait commencer le « Russo & Verdonck All You Can Eat France Tour ».
J’écris ce billet quelques mois plus tard et, bien que je sois retourné me faire rebondir les poignées d’amour sur l’elliptique, je n’ai toujours pas perdu ce sourire dodu qui mord dans la table. Si ça se trouve, je me délecte d’autant plus des plaisirs de la vie depuis que j’arbore quelques coquets kilos. Et vous savez quoi ? Ça ne m’empêche pas d’avoir des amis, ça ne m’empêche pas d’être en couple, ça ne m’empêche surtout pas d’être aimé. Ça m’empêche juste un peu parfois de m’aimer moi-même, le soir surtout, lorsque je me suis claqué un extra sauce dans ma poutine au chorizo. J’vous dis ça parce que le temps des fêtes arrive. Je m’en irai célébrer au
Saguenay pendant plus d’une semaine. Si vous pensez qu’on mange beaucoup quand on va en France, c’est que vous n’avez pas une mère saguenéenne. C’est l’orgie. La bouffe, pas la mère. Une mère saguenéenne, c’est comme si Jehanne Benoît et son encyclopédie avaient couché avec Martin Picard et son Pied de cochon et qu’ils auraient accouché d’une jolie petite personne-là-là qui fait frire des boules de pâte au foie gras. C’est accueillant, c’est chaleureux et ça fait de méchantes bonnes tartes au sucre. J’vous dis ça parce que, pendant que je me remplirai la panse sans complexes, pendant aussi que plein d’autres auront rien à manger alors que j’aurai des reflux gastriques, vous allez admirer cette tourtière bien dorée et juteuse en pensant à la salade que vous devrez manger sans appétit une semaine plus tard. Vous avalerez votre assiette à reculons en pensant à des feuilles de laitue pas de vinaigrette. Pis vous allez virer folles. Parce que vous ne vous aimerez pas comme vous êtes : différentes, dodues, les seins tombants, la vulve battante et accueillante, le sourire aux lèvres, le ventre plein, mordant dans la vie avec votre gros abdo. J’ai faim. Joyeux Noël.
Photos : Frédérick Russo
De Biganon à Colmar, en passant par la métropole, on m’a gavé comme une oie de fromages et de viandes en sauce à Paris, de choucroute, de flammekueche et de myrtilles en Alsace, puis de vin et de champagne à Bordeaux. On m’a gavé comme si on voulait me bouffer le foie gras et je ne me sauvais pas, hypnotisé par ce énième plat que l’on déposait devant moi. J’étais repu, sonné par l’abus, magnifiquement heureux. Du coup, j’étais gros, le ventre plein et la tête vide.
Je suis revenu à Montréal ; le miroir m’a crié qu’on m’avait greffé un gros abdo tout autour du nombril. Un gros abdo et un pubis qui rebondit. Alors j’ai couru de la maison au gym, mes totons d’homme rebondissant au gré de mes pieds alourdis qui battaient la cadence. J’ai couru trois longues minutes, puis je me suis arrêté en plein milieu du chemin. Devant un Dairy Queen. Mon estomac ne comprenait pas pourquoi je courais. Mon cerveau s’est mis à sécréter un tas d’endorphines. Pour la grosse molle, pas pour la course. J’ai remercié la crémière avec mes bajoues et m’en suis retourné en léchant mon cornet. Fuck le gym, je suis tellement plus heureux avec ma twistée choco-vanille.
29
PLAYLIST POUR
GRINCHEUX
L’arrivée du temps des fêtes signifie pour plusieurs le début des centres commerciaux bondés et la culture des clochettes agressantes. Parmi les cantiques harmonieux qui sonnent comme des bouilloires défectueuses et tous ces artistes qui se donnent un second souffle en sortant un énième Minuit Chrétien, il est possible de trouver plusieurs versions modernes des chansons classiques. Notre conseil : créez une liste de lecture intitulée « Noël pour Grincheux », à laquelle vous ajoutez des pièces revisitées à d’autres qui ne sont pas dédiées à la période festive. Surtout, n’hésitez pas à parcourir les blogues et à farfouiller iTunes à la recherche de perles de chansons de Noël ! Voici notre sélection de musiques, que même les plus rabat-joie finiront par trouver supportables à écouter… No Christmas for Me Zee Avi Album : This Warm December: Brushfire Holiday’s, Vol. 1
La populaire interprète propulsée sur Youtube gratte sa guitare et boude Noël. Dear Santa Moth Wranglers Album : A Very Magistery Christmas (Exclusive)
Une chanson qui débute par « Dear Santa, don’t come to my house », ça augure bien ! Turning Out… par Bastille Album : All This Bad Blood
Les Londoniens à l’origine du succès de Pompeii nous surprennent avec cette proposition de O Holy Night accentuée de chœurs. On ne s’y attendait pas… O Holy Night Tracy Chapman Album : A Very Special Christmas
Album : The Hotel Café Presents Winter Songs
Quand les voix de deux artistes provenant de la scène indie se rencontrent et se juxtaposent… Christmas for Two Sixpence None the Richer Album : The Dawn of Grace
Le genre de toune qui s’écoute bien en faisant des tartes, un dimanche de neige.
On complète la liste de lecture avec : Carol of the Bells The Bird and the Bee Album : Carol of the Bells — Single
Little Drummer Boy (Black Forest Version) Iain Archer Album : It’s Not Like Christmas
L’interprète de Fast Cars nous fait cadeau de sa voix vulnérable et androgyne dans une version tout en retenue d’un des plus grands classiques de Noël. C’est plein de réconfort.
Maybe Next Year (X-Mas Song) Meiko
Lullaby for an Anxious Child Sting
Album : A Winter’s Night
Album : If On a Winter’s Night… 30
Winter Song Sara Bareilles & Ingrid Michaelson
On allume le feu de foyer et on écoute l’album nostalgique et médiéval au complet.
Album : Winter Songs
Rudy The Be Good Tanyas Come On Santa The Raveonettes
Album : Wishing You a Rave Christmas
UN NOËL PAÏEN par Alexandre Blazys
D
ès la douce descente des premiers flocons d’un décembre assombri, l’excitation de mon enfance me réjouit d’une fébrilité naïve et pure. C’est l’approche du temps de fêtes. Ces festivités jadis païennes qui se célébraient autour du noble thème de la lumière sont vite devenues, grâce aux chrétiens, la célébration de notre sauveur, le petit Jésus de Nazareth. Minuit Chrétien résonne encore à mes oreilles. Le téléviseur affichait les images d’un oratoire bondé. Nous nous rassemblions autour d’une magnifique crèche, dans laquelle maman déposait un nouveau-né de cire dans son berceau de paille, enveloppé de sa robe de dentelle et couronné d’une chevelure bouclée de laine dorée. Place aux cadeaux. Ces doux souvenirs d’une fin des classes aux vêtements humides, de deux longues semaines passées à jouer dans la neige d’une ruelle remplie de voisins, chez qui les biscuits et gâteaux montaient dans des fourneaux chauffés par des mamans prêtes à recevoir la visite. Ces beaux moments chez la visite, où l’on se retrouvait endormi parmi les manteaux des matantes, s’accoudant sur nos cousins, la panse et l’esprit remplis, voire bourrés.
À l’époque où les clochers sonnent moins fort, qu’est-il devenu de cette poussière d’or d’autrefois ? Ne m’appartient-il pas désormais de créer pour moi et pour mes proches ces nouveaux moments qui deviendront
Qu’elle s’opère cette magie ; Noël n’en tient qu’à nous ! Il est grand temps de remettre à l’ordre tous ceux qui ont perdu la foi en ce moment dans l’année, de leur donner une raison de recevoir, de rire, de pleurer, de partager, de manger, de boire, de se retrouver autour d’un sapin, d’une belle table remplie de bougies et d’autres générosités. Il est grand temps de nous donner une raison de retrouver notre cœur d’enfant, celui qui est toujours là et qui ne demande qu’à battre et à frémir suite à une bonne dose d’un somptueux chocolat chaud fait maison, préparé par nul autre que soi-même. Parce que la foi, c’est quoi au final ? C’est de croire que c’est encore beau. C’est de croire qu’on reste toujours un enfant en dedans et que la magie de Noël ne meurt jamais. La foi, c’est de croire que le bonheur existe dans une bonne grosse pointe de tourtière et dans l’odeur d’un sapin fraîchement rentré. C’est de croire que la magie de Noël existe vraiment. Moi, j’y crois. Et vous ? Alexandre Blazys est un concepteur d’intérieurs qui œuvre dans les domaines commercial et résidentiel. Il est le cofondateur de blazysgerard, une boîte de design montréalaise.
Photos : Alexandre Blazys
Ah ! Quel bonheur de retrouver chaque année ce sentiment de plénitude le temps d’un moment ; le temps des fêtes.
ensuite des souvenirs empreints de cette même magie ?
31
J
e suis une princesse glam. En enfilant mes shorts de spinning ce matin-là, comme par enchantement le glam s’est envolé. C’est plutôt une grosse culotte blanche paddée telle une couche pleine à craquer qui moule mes fesses et mes cuisses molles de n’avoir jamais fréquenté les gyms avant ce jour fatidique. D’autant plus qu’elles sont blanches comme l’hiver qui approche. Le chandail sport que j’ai stupidement choisi rouge révèle dans le miroir du vestiaire top branché du Studio Locomotion une réflexion de vieille canne de Noël. Merde. Quelle idée de m’inscrire à des cours de spinning, nouvelle mode qui vous promet de brûler 800 calories par séance ! C’est le chiffre qui m’a interpellée, nullement la mise en forme ni l’amour du vélo. « C’est quoi déjà un vélo ? ». La faute revient à mon ami Fred, rédacteur en chef du magazine que vous avez entre les mains et propriétaire du Salon Panache, entrepreneur aux idées folles et sans limites, qui m’a trainée ici. Ou non, je m’avise : c’est la faute de la nouvelle shape de Dieu grec de cet ami fou qui m’embarque toujours dans ses projets dingues, du genre écrire cette chronique. D’autant plus que pour fêter notre amitié nous avons bu des bulles, hier, trop de bulles. Brillant. Il est 8h30 en ce samedi matin et j’ai la gueule de bois pour mon premier cours.
SPINNING
j’arriverai à survivre à l’heure qui suivrait. Je ne suis plus seule dans la pièce déjà humide. Les sportifs commencent à s’agglutiner à l’avant de la salle et, lorsque je relève la tête, restée scotchée à mon guidon par manque de souffle — et non par gêne, je le souligne, hum hum —, mon égo constate que seul le professeur a la stature d’un athlète olympique. Tout autour de moi se trouvent différentes formes : rondes, carrées, allongées, boursoufflées, petites, sculptées. Différents âges aussi. Un homme qui ressemble étrangement à mon vieux grand-père prend place à mes côtés et, d’une gentillesse noble, me propose de réajuster mon siège (non, je n’utiliserai pas le mot selle). « C’est votre premier cours ? », me demande-t-il. Oui, effectivement. Mince alors, ça parait tant que ça… Il m’expliquera les rudiments du spinning, la résistance du vélo, l’abandon à la musique et surtout pourquoi donner le meilleur de moi-même, car le meilleur de soi est le moindre que l’on puisse donner. Mots d’un vieux sage qui résonnent dans ma tête et que j’applique encore aujourd’hui à différentes sphères de ma vie.
JE SUIS UNE PRINCESSE GLAM par Ingrid Falaise
Photo : Frédérick Russo
L’entraîneur augmente le son de la musique et nous entamons notre aventure, dévalant des montagnes alpines, grimpant Je descends les marches qui mènent à des côtes si abruptes que je dois me lever la pièce aucunement bondée; arriver de mon siège et pédaler de toutes mes d’avance me permet de choisir un vélo à forces. Nous roulons dans les dunes du Sal’arrière afin que ma forme non resplendis- hara et spinnons tous ensemble au rythme sante ne soit pas la risée de tous. Oui, le de la musique entrainante. Je donne tout. jugement des gens me fait peur. Je passe La force du groupe me propulse hors de la porte de la pièce noire où le professeur mon égo, de mes inquiétudes, de mon aps’affaire à réchauffer ses muscles pour parence. Rouge comme un homard cuit, le cours qui débutera dans moins d’une la sueur ayant mouillé cheveux, chandail, demi-heure. Je m’arrête net. Arnold ? cuissards, j’applaudis avec mes comparses Shwarzenegger ? C’est toi ? Un homme lorsque nous atterrissons à nouveau dans abondamment musclé, sans une once de la salle une heure plus tard. Je me sens graisse enrobant son corps et à la stature forte. d’un bloc de glace, pédale de toutes ses forces sur ce vélo stationnaire qui semble Brûlée, fatiguée, le corps en feu, j’ai fait vouloir sortir de son étau pour rejoindre fondre les 800 calories et ai gagné la les rangs du tour de France. Ma tête se gratitude de m’être surpassée. met à spinner aussi vite que le prof : je ne suis pas à ma place, je n’y arriverai pas. L’hiver, quelques années plus tard, lorsque la neige blanche ou brune recouvre les rues Tout de même motivée à faire fondre cette de Montréal, lorsque la gadoue salit mes graisse qui cache sûrement chez moi aussi bottes et mon char, je spinne encore et des muscles sculptés au couteau, n’ayant toujours, forçant comme une bête du haut pas envie de me désister, j’enfourche une de mes cuisses dures. L’été, le vent fouetdes bicyclettes high-tech. Quinze minutes tant mon visage qui s’enivre des paysages, d’échauffement plus tard et, déjà à bout je roule. de souffle, je me questionne à savoir si Ingrid Falaise est comédienne et auteure.
33
LE DERNIER MOT un twin-set à sa mamma italienne, pour Noël ? De ses petites mains peu sûres, il connaissait sa taille : elle était à peu près « large de même ». Le Banco. Le gars qui veut que tu le sauves en sachant pas ce qu’il veut, ce qu’il faut, ni ce que sa mère prend comme grandeur de culottes. Trois fois, j’ai écrémé le magasin avec lui, convaincue qu’il allait s’effondrer d’effroi chaque fois qu’il regardait sa montre. Sa mamma l’attendait, bouche pleine de panettone, convaincue que son gars lui donnerait un sapristi de beau gros quelque chose dans une taille bien précise. Des bulles de bain, ça ne lui avait pas traversé l’esprit. Ce Noël-là, il habillerait sa mère des pieds à la tête, pis c’est final. Dix chances sur dix de se tromper. Dix chances sur dix que le zipper de mamma ne remonte jamais.
NOËL, C’EST L’AMOUR
par Catherine Éthier
I
l y a le temps des cerises. Le temps des cathédrales. Mais, celui que je préf ère, c’est le holly jolly temps des fêtes. On aime-tu assez ça, Noël, HAN? Surtout le mois qui le précède, en fait. Parce qu’on se le confiera: une fois le 25 arrivé, le build-up a tellement pris des proportions Mickey Mouse-esques qu’il est assez rare que le jour J comble mes folles attentes. Que Pierre Lebeau m’invite à monter dans son pick-up rouge et qu’on s’envole vers un ciel de carton-pâte dans un malaise rapidement géré par un générique atteint d’un puissant va-vite. Que la magie opère. Et Noël, au-delà des belles intentions de se retrouver, de manger du cipaille et de se chuchoter des chandails de chalet, c’est stressant en petit péché. C’est qu’il faut contenter tout le monde (et emballer tout ce beau contentement avec un chou pis des frills). Culottes de pyjama pas trop laides pour le beau-frère, gugusse que ma sœur aimera pas ANÉWÉ et sent-bon pour le reste de la parenté; mille cossins, moult grimenaudes et la petite veine du front qui se gère mal le débit (de boisson). Voulez-vous bien me dire pourquoi on se donne tout ce mal ? Chaque année, j’ai juste envie de caller un franc (mais charismatique) : ne nous donnons donc rien ; aimons-nous, à la place. Ou restons donc chacun chez soi à regarder des Dexter.
34
Ça va faire pareil. S’éviter l’angoisse à grelots de devoir vendre un rein et sa glande pour pouvoir offrir tout ce qui comblera notre prochain. La peur d’offrir trop peu. La peur d’offrir raté. C’est aussi pourquoi chaque Noël, je me remémore ce 24 décembre 2004 où, carriériste petite vendeuse du Simons, je servais, ravie, les pauvres étourdis venus pisser nerveux sur la moquette de la dernière minute. Et je me souviens de cet homme, tout particulièrement. La détresse de ses yeux. Ça ou « Monica la mitraille me poursuit depuis l’allée des bas collant, appelleriez-vous diligemment le SWAT ? », même affaire. À 16h30, le 24 décembre (vous savez, l’heure où la dinde est PRESQUE PRÊTE), le pauvre diable avait décidé que ça serait peut-être bien une excellente idée de penser acheter le cadeau de sa mère. Trente minutes pour trouver un kit à une mamma italienne de St-Léonard. UNE MAMMA QUE JE N’AVAIS JAMAIS VUE DE MA VIE. D’une part, as-tu vu l’heure, chose ? Et d’autre part, QUI achète
Et cette conviction qu’une petite commis qu’il rencontrait pour la toute première fois maîtrise avec justesse toute la subtilité des goûts vestimentaires d’une septuagénaire italienne décrite au crayon de cire ; juste ça, c’était fantastique. Ça fait que ce Noël-là, quelque part à Saint-Léonard, y’a une petite dame qui a reçu la grosse jupe à plis que JE lui avais choisie, dans MA teinte préférée pis de LA taille dans laquelle, à travers les yeux de son concombre de fils, j’avais décidé qu’elle se saucissonnerait au Nouvel An. Noël, c’est l’amour. Mais me semble que des fois, je m’en passerais. La bise.
Blogueuse sur Urbania et Sympatico, Catherine Éthier est aussi l’une des collaboratrices de Ce show... avec Mike Ward sur les ondes de Musique Plus.
CRÉDITS PANACHE Hiver 2014 salonpanache.ca
Rédacteur en chef Directeur artistique
Frédérick Russo 514.574-3733 fred@fredeproductions.com
Collaborateurs
Alexandre Blazys Caroline Bodson Julianne Côté Catherine Éthier Ingrid Falaise Danny Leduc Javo Leoon Vivian Morelli Virginie Vandelac Noémie Yelle
Révision des textes
Danny Leduc dannyleduc@outlook.com
Ventes
ventes@fredeproductions.com
Conception visuelle & graphisme
MAHTAVADESIGN.COM Marie-Claude LeBlanc hello@mahtavadesign.com
Publié par
Frède productions 514.574.3733 4731 Garnier, Montréal Québec H2J 3S6 L’éditeur n’est pas responsable des contenus des annonces publicitaires ou de toute garantie ou offre incluses dans lesdites annonces. L’éditeur n’est pas responsable de toute erreur d’impression en dehors de son contrôle et dans un tel cas la responsabilité de l’éditeur ne doit pas excéder la somme demandée par l’éditeur pour la publication de telle publicité. Toute reproduction en tout ou en partie de cette publication est interdite sans l’accord écrit préalable de l’éditeur.
Imprimé au Canada, sur papier recyclable. © 2014
ET RIEN D’AUTRE.
C OIFFURE C OLORATION ESTHÉ TIQUE 514.509.1126
INFO@SALONPANACHE.CA
SALONPANACHE.CA
1126 boul. de Maisonneuve E. Montréal (Qc) H2L 1Z5