1994 - 2004 10 ans d'IFAS -Recherche en Afrique australe 1994-2004 : Alors que l'Afrique du Sud célèbre ses dix premières années de démocratie et retourne, pour la troisième fois, aux urnes dans le calme d'élections “régulières et transparentes”, une petite communauté d'irréductibles gaulois affirme chaque jour un peu plus sa présence au coeur du quartier de Newtown, Johannesburg. Parvenu à un tournant de son existence, l'IFASRecherche profite de cette année anniversaire pour s'interroger sur sa propre mission et tenter de renouer avec un rituel que certains estiment obsolète à l'heure de la mondialisation des systèmes d'information et de communication. Pourtant, notre nouvelle lettre d'information, LESEDI*, à travers un support papier traditionnel et un support électronique, entend rétablir, à l'instar de l'encart recherche de la première version du Newtown Zebra, un contact régulier et crucial avec la communauté de chercheurs de l'hexagone et du continent africain. C'est eux qui ont fait, depuis dix ans déjà, d e l ' I FA S - R e c h e r c h e c e t e s p a c e d'échanges scientifiques et d'enrichissement de la connaissance mutuelle de nos sociétés. A l'IFAS depuis février 2004, j'ai pris la succession de Philippe Guillaume qui a dirigé la section Recherche de 2001 à 2003. Je tiens ici à saluer l'action de Philippe, notamment dans le domaine de la publication. Une collection, déjà conséquente, consacrée aux meilleures thèses françaises sur l'Afrique australe a vu le jour sous son impulsion. Renouvelant les regards sur différentes villes sudafricaines, ces ouvrages, publiés chez Karthala, constituent aujourd'hui un ensemble de référence bientôt élargi à d'autres domaines que la géographie urbaine : dynamiques identitaires et politiques publiques notamment en 2005. Une meilleure valorisation des résultats des chercheurs travaillant avec l'Ifas passe également par une politique de publication en anglais permettant une distribution en Afrique anglophone mais aussi dans les centres mondiaux de recherche africaniste que sont la Grande-Bretagne et l'Amérique du Nord. Enfin, les Cahiers de l'IFAS, collection de travaux et documents en anglais, devrait sonner le jour à deux nouveaux numéros cette année, l'un par Cécile Ambert de Development Works sur la gestion du Sida par les municipalités sud-africaines et l'autre par Julien Zwang sur des questions démographiques liées elles aussi à la problématique du Sida dans l'une des provinces les plus pauvres du pays, le Limpopo. Cette politique de publication sera donc l'une de mes préoccupations majeures dans les mois qui viennent. Il est également temps de dresser le bilan de l'IFAS après une décennie
* Lesedi : terme qui signifie « connaissance » en sesotho.
d'existence. Sous l'égide du conseil scientifique du Pôle Afrique du ministère français des Affaires étrangères (commun aux quatre instituts de recherche d'Afrique sub-saharienne), l'IFAS sera amené à redéfinir les thématiques fortes de la nouvelle ère dans laquelle entre l'Afrique australe aujourd'hui. Une politique soutenue de constitution d'équipes mixtes, une attention marquée pour la formation et l'intégration des jeunes chercheurs du Nord et du Sud, enfin un souci constant pour la construction de savoirs communs seront les lignes fortes de la programmation de l'Institut. L'analyse de l'action publique et les relations francosud-africaines seront deux terrains propices au développement de nouvelles aires d'échanges scientifiques. LESEDI vise donc à mieux vous faire connaître nos activités et notre actualité, en espérant susciter curiosité et réactions. Aurelia Wa Kabwe-Segatti Directrice scientifique
L'Afrique du Sud : dix ans après - Transition accomplie? Ouvrage collectif faisant le bilan de cette décennie, L'Afrique du Sud dix ans après sort chez Karthala en juin 2004. Fruit du travail de chercheurs soutenus par l'Ifas, l'ouvrage explore des thèmes clés allant du Sida aux politiques de logement, d'immigration, de réforme foncière ... Suite p.4
Contact : Institut Français d'Afrique du Sud Recherche 66 Wolhuter Street P.O. Box 542 Newtown 2113 Johannesburg Tel. 011 836 05 61/62/64 Fax: 011 836 58 50 Courriel : secretariatrecherche@ifas.org.za
Rappel historique et mission de l'Institut Etabli par le Ministère des Affaires étrangères le 12 mai 1995, l'IFAS-Recherche a été fondé pour répondre à la volonté de la France de prendre part à la construction de la nouvelle Afrique du Sud dans le domaine de la recherche en sciences humaines et sociales. La compétence régionale de l'Institut sur l'ensemble de l'Afrique australe l'amène à développer des projets transversaux sur les pays de la zone ainsi que des partenariats avec les Instituts d'Ibadan et de Nairobi sur des programmes continentaux. Véritable institut en réseau (il soutient en effet environ 80 chercheurs par an des centres de recherche français et européens les plus prestigieux sur l'Afrique australe), sa mission est de promouvoir la constitution d'équipes mixtes de recherche à travers des appels d'offres selon une programmation annuelle. L'Ifas s'emploie à accueillir chercheurs et étudiants français durant leur mission de terrain et à soutenir les chercheurs d'Afrique australe en mission en Europe. L'Institut a, depuis neuf ans, mis l'accent sur le thème de la reconstruction de l'espace et des identités dans l'Afrique du Sud post-apartheid puis sur le thème de l'observation des indicateurs du changement social et politique, en privilégiant une approche transdisciplinaire. Quatre programmes majeurs reflétant la variété des disciplines en sciences humaines et sociales sont aujourd'hui en cours de réalisation (voir page suivante). Les transformations de plus en plus complexes des sociétés de la région australe, les relations étroites qui se tissent aujourd'hui avec le reste du continent, la croissance de l'importance géo-stratégique de l'Afrique du Sud sur le continent africain et le partenariat fructueux de plus en plus marqué entre l'Afrique du Sud et la France sont autant d'indices d'une nécessité d'explorer des thèmes fédérateurs. Parmi les pistes de réflexion qui ont été lancées, on peut citer le rôle des politiques éducatives dans la construction d'une citoyenneté inclusive, les politiques linguistiques et leurs effets sur la modernisation des langues africaines à l'échelle continentale, les dynamiques animant la décision en Afrique australe, à travers les logiques d'acteurs, les groupes d'intérêts et les politiques publiques ; les implications socio-historiques et politiques des migrations anciennes et contemporaines en Afrique australe ; et enfin, les rôles respectifs et potentiellement conjoints de l'Afrique du Sud et de la France sur le continent africain dans la prévention et la résolution de conflits, la gestion des situations de crise et le maintien de la paix, et la définition des politiques étrangères des pays d'Afrique sub-saharienne.
recherche sur les enjeux fonciers en Afrique australe avec Chris Alden de la London School of Economics. Trois boursiers de thèse du Ministère des Affaires Etrangères sont accueillis par l'IFAS. Nicolas Péjout, doctorant en sociologie de l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS), vient d'obtenir un renouvellement pour une troisième année. Ses recherches portent sur les politiques et les modes d'utilisation des NTIC comme outils de contestation des relations et structures de pouvoir. Renaud Lapeyre et Nicolas Pons-Vignon, tous deux doctorants de l'EHESS, rejoindront l'équipe en septembre 2004. Renaud Lapeyre s'apprête à travailler sur la sécurisation foncière et la gestion participative des ressources en Namibie et en Afrique Australe et Nicolas Pons-Vignon sur les transformations des formes de travail salarié en Afrique du Sud, dans le contexte des grandes fermes commerciales. Enfin, pour la première fois cette année, l'Ambassade de France en liaison avec l'IFASRecherche, attribuera une bourse de thèse locale sans condition de langue française à un étudiant sud-africain travaillant sur des thématiques en phase avec les axes de la programmation de l'IFAS. Maude Angot, de l'Institut d'Etudes Politiques de Toulouse, réalisera son stage de troisième année pendant neuf mois au sein de l'Institut, pour s'occuper des outils de communication externe (lettre d'information, site web). Deux stagiaires de l'Institut Français d'Urbanisme, Jeanne Garo et Delphine Rudau, travailleront en binôme avec deux stagiaires sud-africains afin de compléter le Système d'Information Géographique du programme « Sécurité, dynamiques urbaines et privatisation de l'espace ». Trois stagiaires de l'Ecole de StCyr Coëtquidan, Mathias Serot-Almeras, Alban Coëvet et Alexandre Thellier viendront réaliser des recherches dans le cadre de maîtrises en Relations Internationales et Sociologie de l'Armée. Ils seront accueillis par le South African Institute of International Affairs et l'Africa Institute of South Africa. Signalons que l'équipe de l'IFAS-Recherche a la chance de pouvoir s'appuyer sur Laurent Chauvet, traducteur assermenté, Werner Prinsloo, webmestre-bibliothécaire, Catherine Duncan, responsable de communication, et Mathy Bombutsi, secrétaire de l'IFAS-Recherche. Leur concours nous est particulièrement précieux dans l'édition et la publication et sans eux nous ne pourrions fonctionner. Enfin, l'ensemble de l'équipe de l'Institut, dirigé par Bénédicte Alliot, attachée culturelle, apporte un soutien administratif et logistique.
L'équipe en bref Nommée directrice scientifique depuis février 2004, Aurelia Wa Kabwe Segatti, angliciste et politiste de formation (ENS-Cachan, CEAN Bordeaux, Université de la Réunion), a travaillé sur la reformulation de la politique d'immigration sud-africaine et les enjeux régionaux des systèmes migratoires, et plus largement sur les modes d'élaboration des politiques publiques. Michel Lafon, ingénieur d'études CNRS mis à disposition de l'IFAS depuis 2001, est spécialiste des langues « -ntu » d'Afrique australe. S'intéressant à leur codification et à leur instrumentalisation dans l'histoire, Michel mène plus largement des recherches sur les politiques linguistiques des pays de la zone et prépare une grammaire descriptive du zoulou. Il est coordinateur pour l'enseignement des langues africaines à la Wits Language School, de l'Université de Witwatersrand.
L’Equipe de l’Ifas Recherche et les représentants du CNRS et de l’IRD.
Docteur en économie de l'Université Pierre MendèsFrance (Grenoble), chercheur associé à l'Institut National de la Recherche Agronomique (INRA), Ward Anseeuw est agroéconomiste. Boursier de recherche post-doctorale à l'IFAS, d'avril à octobre 2004, il est co-responsable du programme de
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Lettre d'information de l'Ifas-Recherche - no. 1 - août 2004
Programmation scientifique en cours 2004-2005 Archives Khoesan Ce programme d'histoire et d'archéologie vise à constituer en France et en Afrique australe une équipe de recherche travaillant sur l'histoire des Khoesan en mettant à profit une approche transdisciplinaire (histoire, art rupestre, archéologie, sources orales, ethnomusicologie). Chasseurscueilleurs et éleveurs semi-nomades, les San et les Khoekhoe, populations sans Etat, ont longtemps été réputés sans histoire, ou du moins n'entrant dans l'histoire que comme victimes de l'histoire des autres. Ce projet vise à corriger ce biais, en axant délibérément les recherches vers l'histoire et la publication de documents conçus comme des archives. La phase de terrain se déroulera sur 2004 et 2005 et sera l'occasion d'une série de séminaires de formation-recherche impliquant des doctorants des deux pays sur financement CNRS. La région de la Berg River (Northern Cape) sera le lieu de survey archéologique. Un colloque international de restitution est prévu début 2006 autour de la question des brassages de population khoesan et bantoues en Afrique australe autour de l'an 1000. (Voir l'article de F-X Fauvelle dans cette lettre). Ce projet dirigé par François-Xavier FauvelleAymar, historien, chercheur CNRS à L'institut d'Etudes Africaines de l'Université de Provence, rassemble une équipe issue de l'ESEP (Préhistoire de l'Afrique), de l'Ecole des Chartes, du Département d'archéologie de Toulouse (UMR CNRS 5608 UTAH) et du Département d'archéologie de l'Université de Wits. (Voir article : « Pour ou contre le néolithique d'Afrique australe ? » dans ce numéro).
Sécurité, dynamiques urbaines et privatisation de l'Espace en Afrique subsaharienne L'objectif de ce programme est la compréhension des perceptions des notions de sécurité et de criminalité dans leur relation aux formes actuelles de privatisation des services de sécurité et de l'espace public dans une sélection de villes africaines afin d'en évaluer l'impact potentiel sur le développement durable urbain. Mettant l'accent sur les processus politiques, sociaux et économiques à l'œuvre derrière ces transformations spatiales, ce programme examine les implications en terme d'urbanisme, de gestion du foncier et de gouvernement local. Une comparaison internationale fondée sur un cadre méthodologique commun combinant système d'information géographique (SIG) et méthode qualitative a été défini. Un atelier de travail avec le Johannesburg City Council aura lieu en août 2004, une participation au colloque du réseau Gated Communities International est prévue en février 2005 à Pretoria ainsi qu'un colloque international de restitution fin 2005-début 2006. Dirigé par Elisabeth Peyroux, de l'équipe Géotropiques, Paris X, et Delphine Sangodeyi, de l'Institut Français d'Urbanisme, ce programme de recherche a permis la constitution d'une équipe de 19 chercheurs et d'un SIG coordonné par Nathalie Paralieu (HSRC). Le partenariat implique un réseau continental s'appuyant sur l'IFAS, les IFRA de Nairobi et d'Ibadan, les Départements de Géographie des Universités de Witwatersrand (P & DM), Cape Town, de l'Université de Namibie, des Universités de Paris X et XIII, de l'IFU, l'ENS Lyon, le CEAN de Bordeaux, le HSRC, l'UN Habitat et le Johannesburg City Council.
Répercussions de la crise zimbabwéenne sur les politiques foncières en Afrique australe (Afrique du Sud, Botswana, Mozambique, Namibie)
redistribution du foncier dans la région australe. Cette crise pose un certain nombre d'interrogations quant aux normes issues de la période post-indépendance telle la démocratie, les droits de l'Homme et l'adhésion à l'économie de marché. La thèse centrale de ce programme de recherche qui a débuté fin 2003 pose la nature du régime en place comme le déterminant majeur de la compréhension du processus d'élaboration des politiques foncières dans les états d'Afrique australe. L'analyse tentera d'éclairer la tension entre l'autonomie bureaucratique, le néolibéralisme et les impératifs du néo-patrimonialisme dans la construction des politiques publiques. Une revue exhaustive de la littérature et des entretiens avec les autorités et les acteurs nationaux et locaux permettront de lier les niveaux macro et micro-politique et socio-économique. Les travaux de terrain se dérouleront sur 2004 en Afrique du Sud, au Botswana, en Namibie et en 2005 au Mozambique. Un premier atelier de confrontation des résultats intermédiaires se déroulera fin 2004 à Londres. Un colloque international de restitution et de confrontation sera organisé fin 2005 suivi d'un ouvrage en anglais. Ce programme, dirigé par Chris Alden, de la London School of Economics, a été l'occasion pour l'IFAS de mettre en place pour la première fois une bourse post-doctorale de six mois afin de permettre à un jeune chercheur, Ward Anseeuw, agro-économiste, de réaliser un terrain de manière continue en Afrique australe en bénéficiant de l'infrastructure et de la logistique de l'Institut. L'Institute for Global Dialogue, dirigé par Garth Le Pere, est également partenaire du programme.
Connaissance du zoulou Ce programme a été initié en 2001, avec la mise à disposition auprès de l'Ifas de Michel Lafon, linguiste africaniste du Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS). Son objectif général est d'inscrire le zoulou, et les langues d'Afrique australe, dans le champ de la recherche française. Il comporte deux aspects principaux: la production de matériaux linguistiques et l'introduction de l'enseignement du zoulou en France. Une description du zoulou en français, qui sera à notre connaissance, la première, est en cours de rédaction. Celle-ci reprend les travaux existant de façon critique la grammaire de Doke datant des années 1920 continue d'inspirer les descriptions actuelles, alors que certaines analyses, pour remarquables qu'elles aient pu être à l'époque, apparaissent désormais discutables. Mais elle intègre aussi des données originales, en tenant compte du zoulou urbain actuel du Gauteng, sensiblement différent de la variété standard sur laquelle sont fondés la plupart des travaux antérieurs. Le travail suivant sera un lexique français-zoulou, pour lequel des données ont déjà été compilées; sa réalisation toutefois est dépendante d'une collaboration avec un centre lexicographique local. Un manuel de conversation, sous-produit de cette recherche, est aussi en cours d'élaboration. Le zoulou figure sur le cursus de l'Institut National des Langues et Civilisations Orientales (INALCO) depuis 2002, grâce au soutien du Service de Coopération et d'Action Culturelle de l'Ambassade de France qui a permis la venue d'une monitrice de langue, mademoiselle Sthokozile Mhlanga et l'appui enthousiaste du département Afrique de l'INALCO. Il a suscité un grand intérêt, manifesté par un nombre d'inscrits significatif, ce qui milite en faveur de sa continuation. En marge de cette recherche, Michel Lafon collabore avec les enseignants de langues africaines de la Wits Language School, sur les questions relatives à la pédagogie du zoulou.
L'une des conséquences de la crise zimbabwéenne est d'avoir attiré l'attention sur les politiques relatives à la
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Dialogue et rapports interculturels : le rôle de l'école dans la construction d'un modèle démocratique participatif et pluriculturel en Afrique du Sud Ce projet, encore en gestation, vise une observation de l'évolution propre de l'école en Afrique du Sud d'une part, et une mise en perspective à travers une comparaison avec la trajectoire française de l'autre. A un siècle d'écart, les deux pays ont en effet connu un projet national et un projet scolaire étroitement liés. Au-delà des différences historiques, on a bien affaire dans les deux cas à un projet politique qui vise à construire un sentiment d'appartenance commun, en promouvant une identité et une citoyenneté fictionnelles et idéales. La comparaison est justifiée ensuite par la mise en œuvre d'une collaboration franco sud-africaine dans le domaine éducatif, qui se traduit par l'exportation d'un dispositif (les « ZEP » renommées « EAZ »). Il importe de comprendre quels sont la signification, la nature et les effets de cette exportation d'un modèle et d'une technologie dans le secteur éducatif. Les ZEP, en France, sont bien le lieu où se posent des
L'IFAS-Recherche en événements Colloque “Translation-Transnation” - 19942004, 10 ans d'échanges littéraires entre l'Afrique du Sud, la France et les Pays-Bas.
questions qui font sens en Afrique du Sud, concernant la réduction des inégalités, l'intégration des groupes socioethniques défavorisés et stigmatisés, la mobilité sociale individuelle vs collective, la reconnaissance des préjudices historiques et la renégociation de l'identité nationale dans un contexte de pluralité culturelle. Au moment où l'Afrique du Sud s'engage de façon volontaire dans le remodelage en profondeur de son système éducatif, l'exemple français sur les conditions et les effets de telle et telle politique scolaire mise en œuvre peut être particulièrement éclairant. Pour la France, les limites auxquelles ces politiques se heurtent aujourd'hui peuvent être mieux dépassées par un détour comparatif, et dans le processus même d'exportation du modèle. Cette équipe de recherche, coordonnée par Vijé Franchi du Laboratoire URMIS et Jean-Paul Payet de l'Université de Lyon 2, bénéficie d'une double expertise sur le système scolaire sud-africain et sur le système scolaire français, ainsi que des réseaux de partenariat scientifique et institutionnel dans les deux pays.
2005 conjointement avec l'Association of French Studies in Southern Africa, dans un numéro spécial coordonné par Jean-Pierre Richard, traducteur et maître de conférences à l'Université Paris 7.
Lancement de l'ouvrage IFAS-Karthala L'Afrique du Sud, dix ans après Transition accomplie ? (suite p.1)
Lundi 29 et mardi 30 mars 2004 A l'initiative conjointe de l'Ifas Culture et Recherche, ce colloque international a dressé un bilan de la question des échanges littéraires entre le français, l'anglais, l'afrikaans, le néerlandais et les langues africaines d'Afrique australe et orientale (shona, zoulou, kiswahili) ces dix dernières années. Fruit d'un partenariat multilatéral entre l'IFAS, Dibuka (centre d'information de l'Alliance française), l'Ambassade des PaysBas, le WISER (Wits Institute for Socio-Economic Research), la School of Languages and Literatures de l'Université de Witwatersrand et l'Université Paris 7, ce colloque a rassemblé, à travers différents panels organisés autour de la chaîne du livre, des invités prestigieux du monde littéraire (Marlene van Niekerk, Chenjerai Hove), de la traduction (Georges Lory, Catherine Lauga Du Plessis), et de l'édition (Kwela). Les choix de politiques éditoriales, des aspects techniques de traductologie, les caractéristiques du lectorat sud-africain vis-à-vis des littératures en langues étrangères traduites, la place de l'afrikaans et des langues africaines par rapport à langlais dans la nouvelle littérature sud-africaine, tous ces thèmes ont été abondamment débattus. Un des temps forts du colloque, la confrontation de Marlene van Niekerk, auteur de Triumf, à ses traducteurs a cristallisé les tensions. L'auteur a ainsi eu à répondre à différentes questions sur la vision offerte dans le roman de la classe ouvrière et des laisséspour-compte afrikaners du quartier de Triumf, construit sur les vestiges de Sophiatown à Johannesburg. Une publication des meilleures communications est prévue début Philippe Guillaume, Marianne Morange, Donald Moerdijk et Judith Hayem ont présenté cet ouvrage collectif à l'occasion d'un cocktail-débat organisé par les éditions Karthala le 22 juin dernier à Paris. Depuis dix ans, l'Afrique du Sud sort progressivement du système d'apartheid : si les ruptures avec l'ancien régime sont nettes, la gestion d'un héritage structurel lourd rend cette transition à la fois difficile et ambivalente. Difficile car les attentes de la population contrastent avec la complexité des enjeux à traiter. Ambivalente car cette transition est faite d'innovations et de continuités.
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Lettre d'information de l'Ifas-Recherche - no. 1 - août 2004
C'est cette trajectoire que les contributions réunies ici tentent d'éclairer. Les analyses proposées partagent un regard critique sans complaisance ni mépris sur les transformations à l'œuvre. Le croisement des disciplines et le traitement de l'Afrique du Sud comme un pays ordinaire, normalisé, sorti des paradigmes du « miracle » ou de l'« exception », donnent l'occasion d'aborder des thèmes essentiels à la compréhension de la société post-apartheid. Organisé autour de quatre grandes parties explorant la reconfiguration du pouvoir, la recomposition des territoires, la restructuration de la connaissance et les dynamiques de reconnaissance et enfin la reconstruction de Soi et du rapport à l'Autre, L'Afrique du Sud dix ans après tente d'apporter quelques éclairages récents sur des questions aussi diverses que les réseaux au pouvoir, l'accès à l'emploi, au logement, à l'école, le gouvernement électronique, le rapport à l'histoire et le rôle de la littérature dans la reconstruction identitaire, et différents autres domaines des politiques publiques (langues, immigration, réforme foncière). Cet ouvrage est également l'occasion de marquer les dix ans d'existence du pôle recherche de l'Institut Français d'Afrique du Sud (IFAS) et de souligner sa contribution majeure à la construction des savoirs francophones sur l'Afrique australe.
Atelier “Gating and policing: an international comparison of safety strategies” avec le Johannesburg City Council, 3 août 2004. A l'initiative de Nazira Cachalia, responsable de l'Economic Developement Unit, du City Council de Johannesburg, un atelier de travail en présence des responsables de différents services du City Council et de chercheurs associés au programme « Sécurité, dynamiques urbaines et privatisation dans les villes d'Afrique subsaharienne », se déroulera le 3 août prochain afin de proposer des pistes de réflexion sur la gestion par les pouvoirs publics municipaux des différentes stratégies sécuritaires développées par les particuliers, mieux connues sous le nom de « gated communities » ou d'enclosure. Après une présentation des défis que le personnel de la City doit relever en matière d'insécurité et d'enclosure, quatre communications des membres du programme tenteront d'éclairer le débat et de susciter des pistes de réflexion à l'élaboration des politiques de la ville : Claire Bénit, « Community responses to insecurity: a difficult partnership between residents, police and the municipality (case study in Yeoville and Observatory, Johannesburg) » ; Marianne Morange, « Insecurity, residential strategies and urban dynamics in Cape Town » ; Elisabeth Peyroux, « The relevance of scientific research results on gating and policing for practioners and city planners in an international perspective », et Delphine Sangodeyi, « Processes of Privatization and Public Answer to Shape Places in the Fragmented Brazilian Society ».
Nicolas Péjout participera à un séminaire de travail restreint du 13 au 17 septembre 2004 à Budapest en Hongrie dans le cadre de la mise en place d'un programme de coopération scientifique sud-africain-hongrois destiné à produire une étude comparative de la délibération persuasive dans deux sphères publics d'émergence de la démocratie électronique : la Hongrie et l'Afrique du Sud. Michel Lafon participera à la conférence de l'African Language Association of Southern Africa du 5 au 7 juillet 2004 à Roma au Lesotho, pour présenter une communication intitulée « Challenges in translating a Shona novel into French ». Il présentera une communication intitulée ‘The Local Impact of the International Recognition of South African Languages’ lors de la conférence du Pansalb à Pretoria le 29 septembre prochain. A l'invitation de l'IFAS-Recherche, Denis-Constant Martin, politiste et ethno-musicologue du Centre d'Etudes et de Recherche Internationales (CERI), réalisera du 11 septembre au 10 octobre 2004 une mission de recherche dans le Gauteng et au Cap pour achever son travail sur l'identité métisse. Il donnera parallèlement une conférence sur l'histoire du Jazz en France au 20ème siècle (en partenariat avec l'IFAS Culture et l'Alliance française sous réserve). Aurelia Wa Kabwe-Segatti se rendra aux journées de la Coopération et du Développement International organisées par le ministère français des Affaires Etrangères à Paris les 16 et 17 juillet 2004.
A ne pas manquer en Afrique australe !
Conférence internationale Ten Years of Democracy in Southern Africa : Historical Achievement, Present State, Future Prospects, organisée par UNISA Queens University, Canada, Sunnyside Campus, Pretoria du 23 au 25 août 2004 (renseignements : Ms Mary-Lynn Suttie at suttim@unisa.ac.za).
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Colloque international Wiser Cresp (EHESS) Life and death in a time of Aids: The Southern African Experience, 14 16 octobre 2004, (www.wits.ac.za/wiser).
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Conférence internationale A Decade of Freedom : Celebrating the Role of the International Antiapartheid Movement in South Africa's Liberation Struggle organisée conjointement par le Documentation Centre & la Campbell Collections de l'University du KwaZulu-Natal du 10 au 13 octobre 2004, International Convention Centre, Durban, South Africa (http://www.ukzn.ac.za/aam2004/abt.htm).
Conférences et missions IFAS L'IFAS-Recherche invitera Etienne Balibar, spécialiste français de la question de la Gauche et du débat sur le marxisme en France, dans le cadre de la conférence What's left of the left ? du Wits Institute for Socio-Economic Research (WISER - Université de Witwatersrand, Johannesburg), les 22 et 23 septembre 2004 (www.wits.ac.za/wiser).
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CNRS / IRD Le bureau du Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS) à Johannesburg C'est par l'initiative de Madame Anne d'Albis, Directeur de Recherche au CNRS, que dès 1996 des contacts ont été établis avec les instituts de recherche sud africains. Le développement des relations a mené rapidement à la signature le 24 octobre 1997 d'un premier protocole d'accord avec la National Research Foundation (NRF), à l'époque Foundation for Research Development (FRD). De nouveaux contacts ont permis en mai 2001 de renouveler l'accord avec la NRF et d'en signer un autre avec le Council for Science and Industrial Research (CSIR). Au départ de Madame d'Albis en 2001 c'est l'attaché scientifique de l'ambassade de France, Monsieur Patrick Lefort qui assure l'intérim jusqu'à la nomination en octobre 2002 d'un représentant permanent du CNRS pour l'Afrique sub-saharienne et l'Océan Indien William Mourey. Actuellement les coopérations couvrent tous les domaines de la recherche au CNRS : Physique, Mathématiques, Chimie, Sciences pour l'Ingénieur, Sciences de l'Homme et de la Société, Astronomie, Sciences de la Vie, Sciences de l'Univers, Sciences et Technologie de l'Information et de la Communication. Plus de 100 laboratoires CNRS sont impliqués dans cette collaboration et 35 programmes sont actuellement cofinancés par le CNRS, la NRF, le CSIR et l'Ambassade de France. Parmi ces projets, 6 Programmes Internationaux de Coopération Scientifiques ou PICS, mis en œuvre pour une durée de 3 ans, fonctionnent en Sciences Humaines, Sciences de la Vie et Sciences de l'Univers. Pour 2005, quatre nouveaux projets ont été déposés, ainsi que deux Groupes De Recherche Internationaux (GDRI) et un Laboratoire International Associé (LIA). Nos partenaires sont les universités de Witwatersrand, l'Université de Johannesburg (ex-RAU), de Cape Town, de Stellenbosch, du Kwazulu-Natal, de Port Elisabeth, de Rhodes et de Potchefstroom, l'Observatoire Astronomique d'Afrique du Sud, le Laser Centre du CSIR, les Muséums de Cape Town et de Pretoria.
Les événements à venir ! !
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Mission du Directeur des Relations Internationales du CNRS en Afrique du Sud du 6 au 10 septembre 2004. Atelier sur l'étude et la conservation des peintures rupestres (en coopération avec le Rock Art Research Institute) en France du 13 au 23 septembre 2004. Inauguration du Télescope HESS du 27/09 au 2/10/2004 (Désert du Namib). Mission archéologique franco sud africaine à Diepkloof (PICS 1454) en novembre 2004. Atelier du PICS 1452 du 21 au 27 novembre 2004 à Hluhluwe-iMfolozi, Kwazulu-Natal.
Contact
: Dr. William MOUREY Représentant du CNRS en Afrique sub-saharienne et dans l’océan Indien 66 Wolhuter street, PO BOX 542 Newtown, 2113 Johannesburg Tel 27 (0)11 836 0561 (ext 213) Fax 27 (0)11 836 5850 Cell phone 27 (0)82 226 4726
L'Institut de Recherche pour le Développement (IRD) en bref L'IRD est un établissement public à caractère scientifique et technologique, placé sous la double tutelle des ministères chargés de la Recherche et de la Coopération. Il a pour mission spécifique de contribuer à la recherche pour le développement durable des pays du Sud, en partenariat avec les institutions de ces pays. Les missions de l'IRD s'articulent entre la recherche, la formation et l'expertise. L'IRD mène des recherches en Afrique, en Asie, dans l'Océan Indien, en Amérique latine et dans le Pacifique. Outre le siège situé à Paris, il dispose de 34 centres et représentations dans le monde. Une représentation légère pour l'Afrique du Sud est hébergée à l'IFAS. Le budget annuel de l'établissement est de l'ordre de 200 millions d'Euros. Il emploie 700 chercheurs, 790 ITA (Ingénieurs, Techniciens, Administratifs) et 550 personnels permanents de recrutement local. Les programmes de recherche peuvent associer directement des chercheurs étrangers (statut de « Chercheur Associé » à une unité de recherche). Les activités sont menées dans 97 unités de recherche ou de service, dont un grand nombre sont des unités mixtes (UMR) incluant des équipes de l'IRD, de l'Université et d'autres établissements publics de recherche. Les domaines thématiques couvrent les sciences de l'univers, les sciences de l'environnement, les sciences biologiques, la sciences de la santé et les sciences humaines et sociales.
L'IRD en Afrique du Sud L'IRD est représenté officiellement en Afrique du Sud depuis 1995. l'Institut a gagné une place importante dans le monde de la recherche en Afrique du Sud au travers de la conduite programmes de recherche et de formation, de conférences, de publications et d'attribution de bourses. Les principaux domaines de recherche en cours concernent l'océanographie, les ravageurs de la canne à sucre, la géographie urbaine, la sociologie.
Quelques publications !
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Actes du Symposium sur la Science en Afrique. Mouton J., Waast R. et Ritchie F. (eds), Université de Stellenbosch, 2002. African Immigration to South Africa . Morris A. & Bouillon A. (eds). Protea- Ifas, 2001. La science au service d'un développement durable. coll. IRD - Ministère de la Recherche, 2002. Inégalités et politiques publiques en Afrique. Winter G. (coordinateur) ? Karthala - IRD, 2001 Gouvernance, dynamiques urbaines et développement économique : une analyse comparative des métropoles de Durban, Abidjan et Marseille. Bouillon A., Freund B., Hindson D. et Lootvoet B. (éds), IRD - Université de Durban Westville - Université du Natal, Durban, 2002. Développement durable, doctrines, pratiques, évaluations, Martin J.-Y. (éd.), IRD - IFAS, 2002. Production du film Aliens or Broers? En partenariat avec la SABC2, le Ministère des Affaires Etrangères, le Department of Arts, Culture, Science and Technology.
Courriel: cnrs@ifas.org.za
Contact : Dr. Jean-Marie FRITSCH Représentant de l’IRD en Afrique du Sud c/o IFAS, PO Box 542 NEWTOWN, 2113 JOHANNESBURG, South Africa Tel : 27 (0)11 836 05 61 / 05 64 Fax : 27 (0)11 836 58 50 Courriel : irdafsud@iafrica.com
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Lettre d'information de l'Ifas-Recherche - no. 1 - août 2004
Magazine ... Pour ou contre le Néolithique d'Afrique australe ? Arrière-plans et enjeux d'un débat sur l'histoire du peuplement et des modes de production par les membres du programme Archives Khoesan. L'Afrique australe est habitée depuis des dizaines de milliers d'années par des populations de chasseurs-cueilleurs ou « chasseurs-collecteurs » (hunters-gatherers). L'existence plusieurs fois millénaire de ce mode de vie n'implique pas que les sociétés qui le pratiquèrent soient restées semblables à elles-mêmes tout au long de leur « préhistoire ». Elles ont eu, au contraire, une véritable histoire, dont seuls nous sont visibles certains aspects liés à leur culture matérielle. Une histoire ponctuée de trois événements majeurs, le dernier en date étant l'arrivée et l'installation des Européens. Les deux précédents, quoique certainement moins brutaux, n'en ont pas moins affecté en profondeur le monde dans lequel vivaient les sociétés locales, notamment en introduisant de formidables innovations quant à la façon de se procurer de la nourriture. Le premier de ces événements est l'apparition de la poterie et de l'élevage du mouton. D'après les restes archéologiques, cette révolution se produisit il y a environ 2500 ans vers le nord du Botswana et atteignit très rapidement le Northern et le Western Cape. Le second est l'apparition de l'agriculture, au cours des premiers siècles de notre ère, le long de la frange côtière du Mozambique au KwaZulu-Natal, et sa diffusion dans la moitié Est de l'Afrique australe†. On sait que la révolution agricole se produit en Afrique du Sud avec l'installation au sud du Limpopo de nouvelles populations d'agro-pasteurs métallurgistes parlant des langues bantoues. C'est également une hypothèse migratoire qui est mise en avant pour expliquer l'apparition de l'élevage et de la céramique quelques siècles plus tôt. Des auteurs de la fin du 19ème siècle et du début du 20ème ont défendu l'idée d'une migration de populations nord-africaines ou proche-orientales descendues le long de la vallée du Rift pour venir, au bout de leur route, se métisser avec les San d'Afrique australe ; les éleveurs Khoekhoe (appelés Hottentots dans les récits de voyage) auraient été leurs descendants. Dans les années cinquante, le linguiste Joseph Greenberg a contribué à une profonde reformulation du problème, en établissant la parenté entre la langue khoekhoe et certaines langues san. Ces langues forment une sous-famille (appelée aujourd'hui Khoe) à l'intérieur du phylum khoesan‡. Quoiqu'il subsiste des doutes sur l'unité de ce phylum, l'unité de l'ensemble Khoe ne pose pas de problème aux linguistes, invitant à penser que c'est du sein d'une population de chasseurs-cueilleurs qu'émergèrent les premiers éleveurs. Dès lors, l'hypothèse d'une migration transcontinentale n'était plus tenable. Des historiens§ proposèrent alors un nouveau modèle, qui est le plus généralement admis aujourd'hui, avec des variantes de détail : par suite de contacts avec des éleveurs (non identifiés) présents il y a environ 2500 ans aux confins de l'Afrique australe et de l'Afrique centrale (sud de la Zambie, nord du Botswana, nord-ouest du Zimbabwe ?), des chasseurscueilleurs locuteurs d'une langue khoe auraient acquis des techniques d'élevage du mouton et de fabrication de la
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céramique. Ils auraient ensuite entamé une migration rapide en direction du Sud. En bout de course, les ancêtres des Khoekhoe auraient commencé, il y environ 2000 ans, à se disperser pour occuper les territoires qu'on leur connaissait au temps des premiers témoignages européens** : la moitié sud de la Namibie, la vallée de l'Orange, le pourtour côtier de trois provinces du Cap. Dans plusieurs publications récentes††, Karim Sadr, archéologue à l'université du Witwatersrand, a ouvert une perspective profondément différente, opérant même un véritable changement de paradigme. Faisant observer que les signes d'un changement brutal de culture sont tout simplement inexistants et que rien ne vient attester la réalité d'une migration d'éleveurs, il propose d'analyser les changements qui se produisent en Afrique du Sud au tournant de notre ère comme un ensemble complexe de processus de diffusion d'idées, de techniques et d'animaux domestiques au sein de populations de chasseurs-cueilleurs. Karim Sadr n'exclut pas a priori la possibilité d'épisodes migratoires au cours de ce processus ; il estime simplement que, en l'état actuel des connaissances, les sites archéologiques fouillés semblent mieux correspondre à des « chasseurs avec mouton » (hunters-with-sheep) qu'à des éleveurs au sens propre du terme. Par là, il met en valeur une caractérisation faite sur une base strictement archéologique et non pas ethnographique : l'apparition de l'élevage et de la poterie ne semble plus, dès lors, être la résultante d'une migration d'éleveurs protoKhoekhoe, mais un phénomène d'adoption d'un certain nombre de nouvelles pratiques par des populations déjà présentes. Cette introduction de l'élevage et de la céramique chez des populations de chasseurs techniquement caractérisées par l'usage d'outils de pierre (Late Stone Age), Karim Sadr l'a baptisée Néolithique d'Afrique australe (Neolithic of Southern Africa), par comparaison avec des phénomènes semblables de néolithisation survenus ailleurs en Afrique ou en Europe. En revanche, Karim Sadr a suggéré que, si migration il y eut, elle put se produire dans la première moitié du second millénaire, moment où apparaît un style de céramique pouvant être comparée à la céramique khoekhoe. L'une des conséquences du changement de perspective opéré par Karim Sadr est que le lien qui paraissait unir les premiers éleveurs d'Afrique du Sud et les Khoekhoe se trouve dénoué. Rien n'indique que les premiers furent les ancêtres des seconds. Dès lors, la question de l'origine des Khoekhoe se trouve déplacée. Ces questions ont faits l'objet de discussions lors du dernier colloque international de la Southern African Association of Archaeologists, qui s'est tenu à Kimberley du 4 au 8 avril 2004. Etaient présents de très nombreux archéologues et d'autres spécialistes de l'Afrique australe, autour de panels sur Mapungubwe, le Earlier Stone Age, le Late Stone Age, l'art rupestre, l'archéologie publique, etc. Une session d'une quinzaine de participants, coordonné par Karim Sadr, était consacrée au « Néolithique », avec l'objectif de comparer les problématiques sud-africaines et européennes et de confronter les vues des différents chercheurs sur la question de la diffusion de l'élevage et de la céramique en Afrique australe. Deux chercheurs français étaient présents, grâce à l'aide apportée par la National Research Foundation et l'Institut Français d'Afrique du Sud : François Bon (archéologue, maître
Sur la préhistoire de l'Afrique australe, voir en particulier l'excellent livre de Martin Hall, The Changing Past. Farmers, Kings and Traders in Southern Africa 200-1860, Cape Town, David Philip, 1987, auquel manque bien sûr les acquis des 15 dernières années. Pour un ouvrage faisant le point des connaissances actuelles en matière d'archéologie, voir Peter Mitchell, The Archaeology of Southern Africa, Cambridge, Cambridge University Press, 2002. Joseph H. Greenberg, The Languages of Africa, 1966 [1963], Bloomington, Indiana University Press, 2e édition. Christopher Ehret, « The First Spread of Food Production to Southern Africa », in C. Ehret & M. Posnansky (eds.), The Archaeological and Linguistic Reconstruction of African History, Berkeley, University of California Press, 1982, p. 158-181 ; Richard Elphick, Kraal and Castle. Khoekhoe and the Founding of White South Africa, New Haven et Londres, Yale University Press, 1977, p. 3-22. Sur les Khoekhoe tels que décrits par les sources européennes, voir François-Xavier Fauvelle-Aymar, L'invention du Hottentot. Histoire du regard occidental sur les Khoisan (XVe-XIXe siècle), Paris, Publications de la Sorbonne, 2002. Karim Sadr, « The First Herders at the Cape of Good Hope », African Archaeological Review, 15 (2), 1998, p. 101-132 ; « The Neolithic of Southern Africa », Journal of African History, 44, 2003, p. 195-209.
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de conférence en préhistoire à l'université de Toulouse-leMirail, laboratoire UTAH) et François-Xavier Fauvelle-Aymar (historien, chargé de recherches au CNRS, Institut d'Etudes Africaines d'Aix-en-Provence). Tous deux participent au programme « Archives Khoesan », soutenu par l'Institut Français d'Afrique du Sud, programme qui vise à aborder l'histoire des Khoesan dans le temps long à partir d'une approche pluridisciplinaire (histoire, archéologie, archivistique, ethnomusicologie, art rupestre). La communication de François Bon, écrite avec son collègue toulousain Nicolas Valdeyron, partait d'une réflexion épistémologique sur les critères retenus pour opérer les grandes divisions de la préhistoire européenne. Les auteurs ont fait observer que les typologies de l'outillage lithique sur lesquelles reposent l'identification des grandes « cultures » paléolithiques et mésolithiques ont paradoxalement laissé dans l'ombre la question de la fonction des objets et ont dissimulé certains rapprochements qui pouvaient être faits entre les cultures, en particulier sur le plan des armes de chasse. De la même façon, l'insistance portée sur le matériel céramique pour caractériser le Néolithique a conduit à négliger le rôle de la chasse dans ces sociétés et, par là, à minimiser les possibles continuités techniques entre l'époque des derniers « vrais » chasseurs (au Mésolithique) et celle des premiers éleveurs. Ces réflexions trouvent un champ d'application en Afrique du Sud sur la question de la « transition » entre chasseurs et éleveurs. Si la place de la chasse dans les premières sociétés d'éleveurs est souvent au centre des réflexions des spécialistes, les aspects techniques relatifs aux armes de chasse sont relativement peu abordés ; ils sont pourtant de nature à nous livrer des informations importantes sur les continuités ou les ruptures culturelles et techniques entre chasseurs et éleveurs d'Afrique du Sud. C'est dans cette même perspective que Bruno Bosc-Zanardo, étudiant en préhistoire à Toulouse-le-Mirail (sous la direction de Nicolas Valdeyron) a entamé, dans la lignée des travaux pionniers de Janette Deacon, une recherche sur les armes de chasse. La collection sélectionnée pour démarrer ce travail est celle
La contribution sud-africaine aux modèles de gouvernement électronique, par Nicolas Péjout, doctorant, boursier de recherche à l'IFAS. Contact : nicolas@ifas.org.za Cet article résume la présentation d'une communication intitulée : « Batho Pele Putting People First ? A Critical Look at e-Government in South Africa » au séminaire de recherche international sur les théories et pratiques de gouvernement électronique, organisé par l'Université de Naples du 20 au 23 mai 2004 à Capri. Dans l'esprit d'un atelier qui vise à comparer les conceptions et les mises en œuvre des politiques publiques de gouvernement électronique dans plusieurs pays, ce papier poursuit trois objectifs. Un objectif empirique : comment l'Afrique du Sud se positionne-t-elle par rapport à d'autres pays ? Un objectif théorique : comment la conception sud-africaine du gouvernement électronique, dans ses objectifs comme dans ses moyens, contribue-t-elle à l'élaboration de modèles de gouvernement électronique, susceptibles d'être imaginés par la science politique ? Un objectif méthodologique : comment la mise en œuvre d'une politique de gouvernement électronique, telle qu'elle est pratiquée en Afrique du Sud, peut-elle participer à la construction d'une grille d'analyse commune favorable à la comparaison internationale dans ce domaine ? Un rappel du cadre conceptuel de la politique de gouvernement électronique en Afrique du Sud permet d'abord de cerner la philosophie générale du projet : « Batho Pele Putting People First ». Les deux objectifs principaux sont la rationalisation interne de l'appareil politico-administratif et l'amélioration de la fourniture d'informations, biens et services aux citoyens. L'arrière-plan politique étant connu, un inventaire raisonné et non exhaustif des initiatives de
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préservée dans le département d'anthropologie (resp. Mrs Lesogo Mogami) du McGregor Museum à Kimberley, riche de plusieurs centaines de flèches. Un catalogue raisonné, suivi d'une publication présentant une première typologie des flèches khoesan, sont attendus. De son côté, la communication de François-Xavier Fauvelle-Aymar a porté sur la question de l'origine des Khoekhoe. Acceptant les hypothèses de Karim Sadr visant à déconnecter les premiers éleveurs d'Afrique du Sud et les Khoekhoe, l'auteur a défendu, à partir d'une relecture d'une source majeure mais peu utilisée, la Description du Cap de Bonne-Espérance de Peter Kolbe (1719), l'idée que les Khoekhoe historiques ne présentent pas l'apparence de « chasseurs-avec-mouton » que nous livre l'archéologie, mais plutôt celle de vrais pasteurs accordant à la vache une place centrale dans leurs représentations, leurs rituels, leur vie économique. A partir d'une comparaison ethnographique de certaines pratiques d'élevage, il apparaît que les sociétés khoekhoe présentent des similarités frappantes avec certaines sociétés pastorales d'Afrique de l'Est. Ce qui peut conduire à réhabiliter, mais cette fois dans une chronologie courte, l'idée de phénomènes migratoires associés à des processus d'interaction entre sociétés. On le voit, la discussion n'est pas close. Il semble même, à bien des égards, que le dossier soit encore seulement entrouvert, et il est certain que des travaux décisifs sur l'histoire du peuplement et celle des modes de production en Afrique australe sont à venir, alors que l'essentiel semblait acquis il y a quelques années à peine. Dans ce renouvellement des connaissances qui s'opère sous nos yeux, la rupture amorcée par Karim Sadr est déterminante, non pas tant par les nouvelles hypothèses qu'elle permet de formuler que parce qu'elle est une incitation à repenser les cadres géographiques, chronologiques et ethniques qui informent l'histoire longue de l'Afrique australe.
gouvernement électronique est décliné sous cinq rubriques : la fourniture d'information, l'interaction entre administrations et citoyens, la mise en place de portails d'information et de services électroniques, les transactions électroniques et la transformation globale du système de gouvernement sudafricain. Cet état des lieux, plus axé sur l'offre de gouvernement électronique, est complété par une réflexion sur les enjeux d'accès, à la fois physique et social. L'état des infrastructures de télécommunications incite, à cet égard, le gouvernement sud-africain à développer une conception originale du gouvernement électronique qui ne doit pas tant être construit sur Internet que sur les technologies mobiles, et particulièrement le téléphone portable étant donné sa forte pénétration au sein de la population et du territoire. Malgré les indéniables avantages offerts par le gouvernement électronique, deux risques majeurs doivent être mentionnés. D'une part, la politique sud-africaine de gouvernement électronique propose une « philosophie politique commerciale » qui comprend l'Etat comme une entreprise, réduit la démocratie à un régime de production et de fourniture d'informations et de services et assimile le statut de citoyen à celui de client. Cela se traduit concrètement par une forte implication du secteur privé dans la conception et la mise en œuvre des politiques de gouvernement électronique. D'autre part, le risque d'une montée en puissance d'un « Big Brother » (voire de « Little Sisters » !) souligne l'attention qui doit être portée à la constitution d'un dispositif de surveillance panoptique high-tech avec, en Afrique du Sud, le Home Affairs National Identification System (HANIS) porté par le Ministère de l'Intérieur. Malgré ces deux handicaps, les perspectives ouvertes par le gouvernement électronique restent favorables à la conceptualisation et la mise en œuvre d'un modèle spécifiquement sud-africain de gouvernement électronique, à la faveur du développement des logiciels libres (open source software). Malgré les difficultés rencontrées par ce scénario technico-politique, le gouvernement sud-africain assure la
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promotion, tant nationale, continentale qu'internationale de ces technologies « indigènes » afin d'élaborer une infrastructure politico-administrative la plus adaptée aux besoins et enjeux locaux et de promouvoir concrètement la dynamique de Renaissance Africaine. Ce papier a également été présenté dans le cadre d'un séminaire de recherche commun Centre d'Etude d'Afrique Noire (CEAN) / Africanti / Maison des Sciences de l'Homme d'Aquitaine (MSHA) le 25 mai 2004. Les débats suscités par le papier lors des deux manifestations peuvent être résumés autour de trois idées principales : - Quel(s) modèles de gouvernement électronique ? Il semble aujourd'hui qu'un seul modèle de gouvernement électronique, construit autour de la rationalisation des administrations et de leur compréhension en termes commerciaux, domine. Le contenu normatif d'un tel modèle est plutôt de nature néo-libérale. Quels peuvent être des modèles de gouvernement électronique alternatifs qui tiennent mieux compte des données culturelles ? Quelle philosophie politique peut porter ces modèles ? Comment les pays du Sud, notamment l'Afrique du Sud, peuvent-ils contribuer à la construction de ces modèles ? Ces enjeux représentent un défi scientifique de taille pour la science politique. Quelles conséquences pour les administrations des Suds ? L'analyse des politiques publiques et modes d'appropriation quotidiens du gouvernement électronique dans les Etats du Sud est particulièrement nécessaire à la compréhension de la formalisation de l'informel. De nombreuses sociétés, profondément marquées par l'informel, pourraient en effet se transformer sous la pression des initiatives de gouvernement électronique qui visent à rationaliser, donc à formaliser, non seulement l'appareil interne des administrations mais toutes les interactions entre Etat et citoyens. Les problématiques de l'« Etat mou », de la « privatisation de l'Etat » ou de l'« Etat néopatrimonial » pourraient à cet égard utiliser le prisme du gouvernement électronique pour ré-actualiser leur conclusion.
écrire en anglais. Parmi les facteurs le plus souvent évoqués, le purisme linguistique et le puritanisme, qui ne permettent pas d'aborder les thèmes de la vie actuelle (par exemple Phaswane Mphe, écrivain sud-africain, ironise, dans son roman Welcome to our Hillbrow, sur le fait qu'un manuscrit mentionnant le sexe sera rejeté s'il est en sepedi …), au-delà de la limitation des marchés. Pour abolir la coupure linguistique, dénoncée comme l'un des facteurs responsables de la marginalisation persistante du continent, le renouveau de la production littéraire moderne en langues africaines, notamment du roman, paraît l'un des chemins les plus prometteurs car il est apte à forger et diffuser le vocabulaire et les expressions nécessaires pour rendre compte du monde moderne ainsi qu'à créer les habitudes de lecture chez la jeunesse. Dans cette perspective, la traduction a un rôle essentiel à jouer : d'une part, un auteur africain se sentira d'autant plus encouragé à écrire dans sa propre langue qu'il sait qu'il pourra être traduit, pouvant espérer droits et reconnaissance; d'autre part, cela constitue un pas vers la banalisation des langues africaines, qui doivent enfin être considérées non plus seulement comme des objets de recherche, mais comme des langues ordinaires; cela est partie intégrante de leur accès à la modernité.
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Ce sont ces thèmes que Michel Lafon, auteur d'une traduction d'un roman en shona de l'écrivain zimbabwéen Charles Mungoshi, a développés lors de réunions et de colloques récents : conférence IFAS Dibuka-Université du Witwatersrand-Ambassade des Pays-Bas intitulée TranslationTransnation en mars 2004, conférence Translation and Transculturality à l'université de Groningen en mai 2004 et Conférence d'Alasa (African language Association of South Africa) au Lesotho en juillet 2004.
Comment gérer l'ambivalence de ces technologies politiques ? Si la transparence et l'efficacité administratives peuvent être des arguments indéniables en faveur du gouvernement électronique, son ambivalence est également incontestable. Le prix à payer pourrait être celui d'une moindre protection de la vie privée personnelle et, in fine, celui d'un contrôle panoptique de la société. Toute réflexion sur le gouvernement électronique doit dès lors s'attarder sur l'architecture juridique ad hoc mise en place et situer toute politique d'innovation administrative reposant sur les technologies de l'information par rapport à la donne politique. -
L'importance de la traduction de la littérature moderne en langue africaine par Michel Lafon, CNRS IFAS. Contact : michel@ifas.org.za Il ne faut pas négliger les enjeux de la traduction de la littérature moderne en langue africaine. De telles traductions restent encore très rares; elles posent, du fait de l'écart culturel renforcé par les spécificités du contexte de leur création, des problèmes particuliers, mais elles doivent être encouragées. La situation présente se caractérise en effet par un paradoxe: alors que le lien entre langue, développement et démocratie n'a jamais été autant mis en exergue, et que les pays de la zone australe cherchent à promouvoir les vernaculaires - l'éducation bilingue revient à la mode, les déclarations pour leur usage hors la sphère familiale se multiplient - la production littéraire paraît en déclin là même où les politiques coloniales l'avaient encouragée (Afrique du Sud et Zimbabwe en particulier), les écrivains préférant souvent
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1994-2004: 10 years of IFAS-Research in Southern Africa Just as South Africa is celebrating ten years of democracy with a third round of free and fair elections since 1994, one small community of indomitable Gauls, IFAS-Research is also celebrating a decade, that of its existence in the Cultural Precinct of Newtown in Johannesburg. IFAS-Research will be using this opportunity to question its own mission and reaffirm the need to publish a printed and electronic newsletter LESEDI* to establish a regular and crucial contact with the research community in France and on the African continent, as was the case with the Research insert of the first Newtown Zebra magazines (issues N°1 to N°20), promoting scientific exchange and sharing knowledge on our societies. Since February 2004, I have succeeded Philippe Guillaume who ran the Research section of the French Institute from 2001 to 2003. I would like to take this opportunity to thank Philippe for paving the way as regards publishing academic works. Indeed, a significant collection of works dedicated to the best French theses on Southern Africa was published while he was in office. Renewing perspectives on various South African cities, these works, published by Karthala, constitute today an important body of reference that, in addition to Urban Geography, will soon include Identity Dynamics and Public Policies (from 2005). In line with IFASResearch policies and to ensure a wide readership, the findings of IFAS researchers are translated into English, enabling distribution not only in Anglophone Africa but also in international centres of research on Africa, as found in the UK and North America. Finally, two new issues of the Cahiers de l'IFAS - a collection of works and documents published in English - will come out this year to document the research work of Cécile Ambert on the management of AIDS by South African local municipalities and that of Julien Zwang on the demographic issues linked to AIDS in one of the poorest provinces of the country, the Limpopo Province. Enforcing our publication policy will thus be one of my major preoccupations in the following months.
constantly ensuring that knowledge is shared, will be the main goals of the programming of the Institute. Analysing public action and French-South African relations will serve to develop new areas of research exchange. The aim of LESEDI is thus to keep you informed of our activities and our news and, hopefully, to arouse your curiosity and generate feedback. Aurelia Wa Kabwe-Segatti IFAS-Research Director
Ten Years of Democratic South Africa: Transition Accomplished? Ten Years of Democratic South Africa will come out in June 2004 with Karthala. This collective work gives an assessment of the decade with the findings of IFAS researchers and explores key themes from AIDS to housing, immigration and land reform policies among others... To be continued on p.4
Contact : French Institute of South Africa 66 Wolhuter Street P.O. Box 542 Newtown 2113 Johannesburg Tel.: 011 836 05 61/62/64 Fax: 011 836 58 50 EMail: secretariatrecherche@ifas.org.za
It is also time to assess IFASResearch after one decade of existence. Under the aegis of the Research Council on Africa of the French Ministry of Foreign Affairs (shared by all four Sub-Saharan Research Institutes), IFAS will be brought to redefine the main themes of the new era in which Southern Africa finds itself today. Sustaining the policy for establishing mixed teams, emphasising the training and integration of young researchers from the North and the South as well as
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Lesedi : word meaning « knowledge » in Sesotho.
keyprint (011) 478 0167
History and Institute
Mission
of
the
Established by the French Ministry of Foreign Affairs on the 12th of May 1995, IFAS-Research has been founded to answer France's wish to take part in the construction of the new South Africa concerning research in the Human and Social Sciences. Its regional jurisdiction over Southern Africa is bringing IFAS-Research to develop cross-projects on the countries of the region as well as partnerships with the Institutes of Ibadan and Nairobi on continental programmes. IFAS-Research functions like a network institute (whereby it supports around 80 researchers every year coming from the most prestigious French and European centres on Southern Africa), and its mission is to promote the creation of mixed research teams through calls for proposals as per annual programmes. IFAS-Research works on welcoming French students and researchers during their field trips in Southern Africa and on assisting Southern African researchers doing research work in Europe. For the past nine years, the Institute has been emphasizing at first the reconstruction of space and identities in post-apartheid South Africa, then the observation of social and political change indicators by favouring an interdisciplinary approach. Four main programmes reflecting the diversity of disciplines in Human and Social Sciences are ongoing to this day (cf. following page). The increasingly complex transformation of societies in the Southern region, the close relationships South Africa is creating today with the rest of the continent, its growing geo-strategic importance on the continent and its fruitful and increasingly marked partnership with France, are as many indications for the need to explore federating themes. Amid the many themes treated, let us note the following: the role of educational policies in the construction of an inclusive citizenship; linguistic policies and their impact on the modernisation of African languages on a continental scale; the dynamics behind decision-taking in Southern Africa through actors, interest groups and public policies; the sociohistorical and political implications of former and contemporary migrations in Southern Africa; and, finally, the respective and mutual roles of South Africa and France on the African continent in preventing and resolving conflicts, managing crises and maintaining peace, as well as the definition of foreign policies of Sub-Saharan countries.
IFAS this year. Nicolas Péjout, doctoral student in Sociology from the Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS), has recently obtained an extended bursary to complete his third year with the Institute. His research concerns the way New Information and Communication Technologies (NICT) have been used as tools to question economic, political and social power relations and structures in South Africa. Renaud Lapeyre and Nicolas Pons-Vignon, both doctoral students from the EHESS, will join the team in September 2004. Renaud Lapeyre will be working on land securisation and participatory management of resources in Namibia and Southern Africa. Nicolas Pons-Vignon will be working on the changes in paid forms of work in South Africa, within the context of large commercial farms. Finally, for the first time this year, the French Embassy, in relation with IFASResearch, will be allocating a bursary for a local doctoral thesis with no language requirement (i.e. the successful candidate is not required to speak French) to a South African student working on a theme in line with the programming of IFAS-Research. Maude Angot of the Institut d'Etudes Politiques of Toulouse, will undertake her third-year training for a ninemonth period with IFAS and will be in charge of the Institute's external communication tools (Newsletter and Website). As part of their practical training, two students from the Institut Français d'Urbanisme, Jeanne Garo and Delphine Rudau, will be working jointly with two South African students in order to complete the GIS of the programme on “Security, Urban Dynamics and Privatisation of Space”. Three students in training of the Military Academy of St-Cyr Coëtquidan, Mathias Serot-Almeras, Alban Coëvet and Alexandre Thellier will conduct research as part of their Honours' degree in International Relations and Army Sociology. They will be welcomed by the South African Institute of International Affairs and the Africa Institute of South Africa. Let us note that IFAS-Research is assisted by Laurent Chauvet, sworn translator, Werner Prinsloo, librarianwebmaster, Catherine Duncan, in charge of communication, and Mathy Bombutsi, IFAS-Research secretary, without whom we could not operate, particularly as regards editing and publishing. Finally, we receive from the entire team of the Institute, headed by Bénédicte Alliot, Cultural Attachée, administrative and logistic support.
IFAS-Research Team Appointed Director of Research since February 2004, Aurelia Wa Kabwe-Segatti is an English lecturer and political scientist (ENS-Cachan, CEAN Bordeaux, University of Réunion). Her research work concerns South African immigration policy reformulation, the regional stakes of migration systems and, more generally, public policy formulation. Michel Lafon, a CNRS researcher with IFAS since 2001, is specialised in the “-ntu” languages of Southern Africa. Interested in their codification and use throughout history, Michel conducts research more generally on the linguistic policies of the region and is at present preparing a descriptive grammar of Zulu. He is also the co-ordinator for African language teaching at the Wits Language School of the University of the Witwatersrand.
Ifas-Research team and the representatives of CNRS and IRD.
Doctor of Economy from the University Pierre MendèsFrance (Grenoble) and associate researcher with the Institut National de la Recherche Agronomique (INRA), Ward Anseeuw is an agro-economist. Benefiting from a bursary to pursue post-doctoral research with IFAS from April to October 2004, Ward, together with Chris Alden of the London School of Economics, is in charge of the research programme on the land stakes in Southern Africa. Three doctoral students benefiting from a bursary from the French Ministry of Foreign Affairs are being welcomed by
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Ifas-Research Newsletter - no. 1 - august 2004
Current 2004-2005 Research Programming Khoesan Archives The aim of this history and archaeology programme is to constitute a research team, in France and Southern Africa, working on the history of the Khoesan, using an interdisciplinary approach (history, rock painting, archaeology, oral material and ethnomusicology). Hunters-gatherers and semi-nomadic herders, the San and the Khoekhoe, stateless populations, were for a long time deemed to have no history or to have been part of history as the victims of the history of others. The project means to correct this error, by deliberately focusing the research work on the history and publication of documents conceived as archives. The practical part of the programme will take place during 2004-2005 and will offer opportunities for a series of research and training seminars for doctoral students of both countries, financed by the CNRS. The Berg River region (Northern Cape) will serve as archaeological survey site. An international dissemination conference has been planned for the beginning of 2006 around the issue of Khoesan and Bantu populations intermixing in South Africa around the year 1000. (Cf. the article entitled “For or Against Neolithic of Southern Africa?” in this Letter). This project is headed by François-Xavier FauvelleAymar, historian, CNRS researcher with the Institut d'Etudes Africaines of the University of Provence, and brings together a team of researchers from the ESEP (Pre-history of Africa), the Ecole des Chartes, the Department of Archaeology of Toulouse (UMR CNRS 5608 UTAH) and the Department of Archaeology of the University of the Witwatersrand.
Security, Urban Dynamics and Privatisation of Space in Sub-Saharan Africa The aim of this programme is to understand perceptions on security and criminality in the way they relate to actual forms of privatisation of security services and public space within a selected number of African cities, in order to assess their potential impact on urban sustainable development. Highlighting the political, social and economic processes underlining spatial transformations, this programme examines implications in terms of urban planning, land management and local government. International comparison based on a common methodological framework combining GIS and qualitative methods was defined for the programme. A workshop with the Johannesburg City Council will take place in August 2004. A colloquium held by the Gated Communities International network is scheduled for February 2005 in Pretoria. Finally, an international dissemination conference will be held at the end of 2005 beginning of 2006. Headed by Elisabeth Peyroux of the Géotropiques team of the University of Paris X, and Delphine Sangodeyi of the Institut Français d'Urbanisme, this research programme resulted in the creation of a 19-researcher team working in collaboration with a GIS station co-ordinated by Nathalie Paralieu (HSRC). The partnership involves a continental network relying on IFAS, IFRA-Nairobi and Ibadan, the Geography Departments of the Universities of the Witwatersrand (P & DM), Cape Town, Namibia, Paris X and XIII, IFU, ENS Lyon, the CEAN of Bordeaux, the HSRC, the UN Habitat and the Johannesburg City Council.
Impact of the Zimbabwean Crisis on Land Policies in Southern Africa (South Africa, Botswana, Mozambique and Namibia). One of the consequences of the Zimbabwean crisis is that policies relating to land redistribution in the region have become the focus of attention. The crisis raises a few questions regarding standards set during the post-independence period such as democracy, Human Rights and adherence to free market economy. The main argument of this research programme that began at the end of 2003 is that the regime in power is the Main determinant for understanding the elaboration process of land
policies in the States of Southern Africa. Analysing the situation will try to clarify the tension between bureaucratic autonomy, neo-liberalism and neo-patrimonialism requirements in the construction of public policies. An exhaustive examination of the literature and interviews with the authorities and national and local actors will enable us to link macro and micro political and socio-economic levels. The field work will take place over 2004 in South Africa, Botswana, Namibia and in 2005, in Mozambique. A first workshop comparing interim results will take place at the end of 2004 in London. An international dissemination and confrontation colloquium will be organised at the end of 2005, followed by a publication in English. This programme is headed by Chris Alden of the London School of Economics and offered IFAS the opportunity to implement, for the first time, a post-doctoral six-month bursary to enable agro-economist researcher Ward Anseeuw to work uninterruptedly in Southern Africa by benefiting from the infrastructure and logistics of the Institute. The Institute for Global Dialogue, headed by Garth Le Pere, is also a partner in the programme.
Zulu Studies This programme was launched in 2001 when Michel Lafon, African linguist of the Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), was posted at IFAS. The general objective of this programme is to raise interest for isiZulu and Southern African languages in French research. It includes two main aspects: producing linguistic material and introducing the teaching of Zulu in France. A descriptive grammar of Zulu in French, a first of its kind, is presently being drafted. It critically recapitulates existing works: while Doke's grammar, dating from the 1920s, is still used as a basis for today's descriptive work, certain of his analyses, as remarkable as they were at the time, appear questionable today. Furthermore, Lafon's descriptive grammar will integrate original data, taking into account present-day Gauteng Zulu which differs from the standard variety on which most former works are based. A French-Zulu lexicon is to be compiled; its making will require working in collaboration with a local lexicographic centre. A phrase book, by-product of the research undertaken so far, is also being compiled. Zulu features on the curriculum of the Institut National des Langues et Civilisations Orientales (INALCO) since 2002 where it is taught by a South African lecturer, Ms Sthokozile Mhlanga, thanks to the support of the Cultural and Cooperation Division of the French Embassy in Pretoria and the enthusiasm of the Africa Department of INALCO. Many students showed an interest in the course as can be seen from the number of enrolments, thus ensuring its continuation. In addition to his research work, Michel Lafon is also collaborating with lecturers of African languages at the Wits' Language School on issues of Zulu pedagogy.
Dialogue and Intercultural relations: the Role of Schools in the Construction of a Participatory and Multicultural Democratic Model in South Africa The aim of this project, still in the embryo stage, is to observe the actual evolution of schools in South Africa on the one hand, and to put this observation into perspective through a comparison with that of French schools on the other hand. South Africa, today, and France, one century ago, have known closely related national and educational plans. Beyond historical differences, these plans are about a political project aiming to build a sense of shared belonging by promoting fictional and ideal identity and citizenship. In this light, a French-South African collaborative programme is being implemented in the educational domain, with the exportation of a Priority Educational Areas model (renamed “Education Action Area”). It is important to understand the meaning, nature and impact of the exportation of this model and technology in the educational
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sector. Priority Educational Areas are used in France to question the system, a process that would indeed make sense in the South African context concerning the reduction of inequalities, disadvantaged and stigmatised socio-ethnic group integration, individual vs collective social mobility, recognising historical prejudices and re-negotiating national identity in a context of multiculturalism. At a time when South Africa is voluntarily working towards remodelling deeply its educational system, the French example on the conditions and impact of an implemented educational policy can prove particularly
IFAS-Research - Events Colloquium “Translation-Transnation” 1994-2004, 10 years of literary exchange between South Africa, France and the Netherlands Monday 29 and Tuesday 30 March 2004 The result of a joint initiative by IFAS-Culture and IFASResearch, this international colloquium gave an account of the issue of literary exchange between French, English, Afrikaans, Dutch and African languages of Southern and Eastern Africa (Shona, Zulu, Kiswahili) during the last ten years. The result of a multilateral partnership between IFAS, Dibuka (multimedia centre of the Alliance française), the Royal Netherlands Embassy, WISER (Wits Institute for Socio-Economic Research), the School of Languages and Literatures of the University of the Witwatersrand and the University of Paris 7, this colloquium, through various panels organised around the life cycle of a book, gathered prestigious guests from the world of literature (Marlene van Niekerk, Chenjerai Hove), translation (Georges Lory, Catherine Lauga Du Plessis) and publishing (Kwela). Themes such as choices of editorial policies, translation technical aspects, the characteristics of the South African readership vis-à-vis translated foreign literatures, the position of Afrikaans and African languages compared with English in the new South African literature, were widely debated during this colloquium that also enabled the translators of Marlene van Niekerk, author of Triumf, to ask her to clarify her vision of the working class and Afrikaner outcasts of Triomf (formerly Sophiatown). The best papers read at the colloquium will be published at the beginning of 2005 jointly with the Association of French Studies in Southern Africa, in a special issue co-ordinated by Jean-Pierre Richard, translator and senior lecturer at the University of Paris 7.
enlightening. As far as France is concerned, the limitations of these policies today can be overcome through comparison and in the process itself of model exportation. The research team involved in this project, co-ordinated by Vijé Franchi of the Laboratoire URMIS and Jean-Paul Payet of the University of Lyon 2, benefits from an expertise on both the South African and French school systems, as well as from networks of scientific and institutional partnerships in both countries.
Book Launch by IFAS-Karthala L'Afrique du Sud, dix ans après Transition accomplie ? (Ten Years of Democratic South Africa Transition accomplished?) (continuation from p.1) Philippe Guillaume, Marianne Morange, Donald Moerdijk and Judith Hayem introduced this collective work during a reception organised by Karthala publishers on the 22nd of June 2004 in Paris. For the past ten years, South Africa has been progressively coming out of the apartheid system. Although all ties with the former regime have been severed completely, managing the heavy structural legacy has made the transition a difficult as well as ambivalent process - difficult because the expectations of the population contrast with the complexity of the stakes which have to be dealt with; and ambivalent because the transition is based on innovations as well as continuities. The contributions gathered in this book will try to clarify the trajectory of that transition. Offered analyses share a critical look, without complacency nor contempt, on the transformations at work. Crossing disciplines and dealing with South Africa as an ordinary and standardised country that can no longer be qualified as being a “miracle” or an “exception”, gives us an opportunity to address themes that are essential to understanding post-apartheid society. Organised around four main themes exploring power reconfiguration, land redistribution, knowledge restructuration and recognisance dynamics and, finally, reconstruction of the self in relation to others, Ten Years of Democratic South Africa tries to shed a new light on issues as diverse as networks in power, access to employment, housing and education, E-Government, relation to history and the role of literature in identity reconstruction, as well as on other doMains of public policies such as languages, immigration and land reform. This work is also an opportunity to celebrate the 10 years of the Research section of the French Institute of South Africa (IFAS) and to highlight its major contribution to constructing francophone knowledge on Southern Africa.
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Workshop on “Gating and Policing: an International Comparison of Safety Strategies” with the Johannesburg City Council, 3rd of August 2004. On the initiative of Nazira Cachalia, in charge of the Economic Developement Unit of the City Council of Johannesburg, a workshop with various City Council Division Directors and researchers associated with the programme “Security, Urban Dynamics and Privatisation of Space in SubSaharan Cities”, will take place on the 3rd of August 2004 to reflect on the management by the various municipal authorities of the various security strategies developed by individuals, better known as gated communities. After introducing the challenges of insecurity and gating to be taken up by City Council personnel, four members of the programme will try to clarify the debate and arouse reflection on the elaboration of city policies. These members are Claire Bénit, “Community responses to insecurity: a difficult partnership between residents, police and the municipality (case study in Yeoville and Observatory in Johannesburg)”; Marianne Morange, “Insecurity, residential strategies and urban dynamics in Cape Town”; Elisabeth Peyroux, “The relevance of scientific research results on gating and policing for practioners and city planners in an international perspective” and Delphine Sangodeyi, “Processes of Privatisation and Public Answer to Shape Places in the Fragmented Brazilian Society”.
Not to be missed in Southern Africa !
International conference Ten Years of Democracy in Southern Africa : Historical Achievement, Present State, Future Prospects, organised by UNISA Queens University, Canada, Sunnyside Campus, Pretoria from the 23th to the 25th August 2004 (information : Ms Mary-Lynn Suttie at suttim@unisa.ac.za).
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International conference A Decade of Freedom : Celebrating the Role of the International Antiapartheid Movement in South Africa's Liberation Struggle jointly organized by the Documentation Centre & the Campbell Collections of the University of KwaZulu-Natal from the 10th to the 13th of October 2004, International Convention Centre, Durban, South Africa (http://www.ukzn.ac.za/aam2004/abt.htm).
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Colloquium organised by Wiser Cresp (EHESS) on “Life and death in a time of Aids: The Southern African Experience”, from the 14th to the 16th of October 2004, (www.wits.ac.za/wiser).
IFAS Conferences and Research Trips IFAS-Research invited Etienne Balibar, French expert on the issue of the political Left and the dabate on Marxisme in France, within the framework of the conference entitled What's left of the left ? organised by the Wits Institute for Socio-Economic Research (WISER of the University of the Witwatersrand), on the 22nd and 23rd of September 2004 (www.wits.ac.za/wiser). Nicolas Péjout will take part in a working seminar from the 13th to the 17th of September 2004 in Budapest (Hungary) within the framework of the implementation of a South AfricanHungarian scientific co-operation programme intended to produce a comparative study of persuasive deliberation in two emerging electronic public spheres: Hungary and South Africa. Michel Lafon will take part in the conference organised by the African Language Association of Southern Africa from the 5th to the 7th of July 2004 in Roma (Lesotho), to read a paper entitled “Challenges in translating a Shona novel into French”. IFAS-Research has invited Denis-Constant Martin, political scientist and ethno-musicologist of the Centre d'Etudes et de Recherche Internationales (CERI), to undertake a field trip in Gauteng and Cape Town from the 11th of September to the 10th of October 2004, with a view to complete his research on Coloured Identity. In parallel, he will give a lecture on the History of Jazz in France during the 20th century (in partenership with IFAS-Culture and the Alliance Française to be confirmed). Aurelia Wa Kabwe-Segatti will attend the International Co-operation and Development day organised by the French Ministry of Foreign Affairs in Paris, on the 16th and 17th of July 2004.
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CNRS / IRD The Office of the French National Centre for Scientific Research (CNRS) in Johannesburg On the initiative of Ms Anne d'Albis, then CNRS Director of Research, contacts were made as early as 1996 with South African research institutes. The development of relations led to the rapid signature, on the 24th of October 1997, of a first agreement protocol with the National Research Foundation (NRF), formerly Foundation for Research Development. In May 2001, new contacts enabled the CNRS to renew their agreement with the NRF to sign another with the Council for Science and Industrial Research (CSIR). After the departure of Mrs d'Albis in 2001, Mr Patrick Lefort, Scientific Attaché with the French Embassy in Pretoria, stood in until the appointment, in October 2002, of a permanent CNRS representative for SubSaharan Africa and the Indian Ocean, Mr William Mourey. Co-operation today covers all the scientific domains of CNRS: Physics, Mathematics, Chemistry, Engineering Sciences, Human and Social Sciences, Astronomy, Life Sciences, Sciences of the Universe, Information and Communication Science and Technology. More than 100 CNRS laboratories are involved in this collaboration and 35 programmes are presently co-financed by the CNRS, the NRF, the CSIR and the French Embassy. Among these projects, 6 International Programmes of Scientific Co-operation (PICS), implemented for a three-year period, are running in the Human Sciences, Life Sciences and Sciences of the Universe. Four new project proposals have been submitted for 2005, as well as two International Research Groups (GDRI) and one International Associated Laboratory (LIA). Our partners are the Universities of the Witwatersrand, Johannesburg (formerly RAU), Cape Town, Stellenbosch, KwaZulu-Natal, Port Elisabeth, Rhodes and Potchefstroom, the Astronomical Observatory of South Africa, the Laser Centre of the CSIR, as well as the Museums of Cape Town and Pretoria.
Future events ! !
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6-10 Sept 2004: Field trip to South Africa of CNRS Director of International Relations. 13-23 Sept 2004: Workshop on the rock painting study and conservation (in co-operation with the Rock Art Research Institute) in France. 27 Sept 2 Nov2004: Inauguration of HESS Telescope (Namib Desert). November 2004: Franco-South African archaeological field trip in Diepkloof (PICS 1454). 21-27 Nov 2004: PICS 1452 workshop in HluhluweUmfolozi, KwaZulu-Natal.
Contact: Dr. William MOUREY Resident CNRS Representative in Sub Saharan Africa and the Indian Ocean 66 Wolhuter street, PO BOX 542 Newtown, 2113 Johannesburg Tel.: 27 (0)11 836 0561 (ext. 213) Fax: 27 (0)11 836 5850 Cell phone: 27 (0)82 226 4726 E-mail: cnrs@ifas.org.za
The Institut de Recherche pour le Développement (IRD) IRD is a French State-owned science and technology research agency under the joint authority of the French ministries in charge of research and co-operation. Its specific purpose is to contribute to research for sustainable development in the countries of the South, in partnership with local institutions. IRD has three basic missions: research, training and consultancy. IRD conducts research in Africa, Asia, the Indian Ocean, Latin America and the Pacific Ocean. While its head office is situated in Paris, it has at its disposal 34 centres and representations worldwide. IRD is represented in South Africa with an office at IFAS in Johannesburg. The annual budget of the Institute amounts to 200 millions Euro. IRD employs 700 researchers, 790 Engineers, Technicians and Administrative staff as well as 550 locally recruited permanent staff. Research programmes cater for foreign researchers being directly associated with a project (in which case such researchers take on the status of “Associate Researcher” within a Research Unit). Activities take place within 97 research or service units of which many are mixed units that include teams from IRD as well as Universities and other public research organisms. Domains covered by IRD range from Science of the Universe, Environmental Sciences and Biological Science to Health Sciences and Human and Social Sciences.
IRD in South Africa IRD has been represented officially in South Africa since 1995. It has earned an important position in the research world in South Africa through research and training programmes, conferences, publications and bursary allocations. The Main ongoing research domains concern Oceanography, Sugar Cane Pest, Urban Geography and Sociology.
Various publications !
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Actes du Symposium sur la Science en Afrique. Mouton J., Waast R. and Ritchie F. (eds), University of Stellenbosch, 2002. African Immigration to South Africa . Morris A. & Bouillon A. (eds). Protea- Ifas, 2001. La science au service d'un développement durable. coll. IRD Ministry of Research, 2002. Inégalités et politiques publiques en Afrique. Winter G. (coordinateur) ? Karthala - IRD, 2001 Gouvernance, dynamiques urbaines et développement économique : une analyse comparative des métropoles de Durban, Abidjan et Marseille. Bouillon A., Freund B., Hindson D. et Lootvoet B. (éds), IRD University of Durban Westville - University of Natal, Durban, 2002. Développement durable, doctrines, pratiques, évaluations, Martin J.-Y. (éd.), IRD - IFAS, 2002. Production du film Aliens or Broers? En partnership avec la SABC2, The French Department of Foreign Affairs, the Department of Arts, Culture, Science and Technology.
Contact: Dr. Jean-Marie FRITSCH IRD Representative for South Africa c/o IFAS, PO Box 542 NEWTOWN, 2113 JOHANNESBURG, South Africa Tel.: 27 (0)11 836 05 61 / 05 64 Fax: 27 (0)11 836 58 50 E-mail: irdafsud@iafrica.com
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the lands in which they were known to live when the first Europeans** arrived: the southern half of Namibia, the Orange Valley and the coastline of the three Cape Provinces.
Focus on ... For or Against Neolithic of Southern Africa? Background and Stakes of a Debate on the History of People's Settlement and Production Modes by the members of the Khoesan Archives programme. Southern Africa has been inhabited for dozens of thousands of years by hunter-gatherer populations. While this lifestyle has been in existence for several millenniums, it does not mean that the societies practicing hunting-gathering remained the same throughout their “prehistory”. On the contrary, they have been part of a history of their own, of which only few aspects linked to their material culture are left for us to see today. That history has been punctuated by three major events, the last one being the arrival and settlement of the Europeans. The two former events, less brutal, did not affect any less the world in which these local societies lived, particularly as regards the introduction of formidable innovations for obtaining food. The first event is the appearance of pottery and sheep breeding. Based on archaeological remains, it appears that this revolution took place around 2500 years ago towards the North of Botswana and reached very rapidly the Northern and Western Cape. The second event is the appearance of agriculture, during the first centuries of our era, along the coast of Mozambique to KwaZulu-Natal, and its diffusion in the eastern half of Southern Africa†. We know that the agricultural revolution occurred in South Africa with the settlement of new Bantu-speaking agroherder metallurgist populations, south of the Limpopo River. This is also a migratory hypothesis put forward to explain the appearance of animal breeding and ceramic a few centuries earlier. Authors from the end of the 19th and beginning of the 20th centuries defended the idea that North-African or MiddleEastern populations migrated South along the Rift Valley and, at the end of their travel, mixed with the San of Southern Africa; the Khoekhoe (called Hottentots in travel accounts) would have been their descendants. In the fifties, linguiste Joseph Greenberg contributed to a strong reformulation of the problem by establishing that Khoekhoe and San languages were cognates. These languages form a sub-family (called Khoe today) within the Khoesan phylum‡. Although doubts still exist as to the unity of this phylum, the unity of the Khoe group does not create any problem for linguists, making one think that the first breeders came from a hunter-gatherer population. From then on, the hypothesis on transcontinental migration was no longer tenable. Historians§ then proposed a new model, more generally accepted today, with variations: following contacts with (non identified) breeder around 2500 years ago on the border of Southern and Central Africa (south of Zambia, north of Botswana and north-west of Zimbabwe?), Khoe-speaking hunter-gatherers potentially acquired techniques for sheep breeding and ceramic manufacturing. They would then have begun a rapid migration towards the South. At the end of their travel, the ancestors of the Khoekhoe would have begun to scatter, around 2000 years ago, to occupy
In several recent publications††, Karim Sadr, an archaeologist at the University of the Witwatersrand, opened up a very different perspective, proposing even a change of paradigm. Observing that indications of a brutal cultural change were simply inexistent and that nothing proved that breeders migrated, he proposed to analyse the changes taking place in South Africa at the turn of our age as a complex set of processes for the diffusion of ideas, techniques and domestic animals within hunter-gatherer populations. Karim Sadr does not a priori exclude the possibility of migratory episodes during this process; he simply deems that, in the actual state of knowledge, excavated archaeological sites seem to correspond more appropriately to hunters-with-sheep than to breeders per se. In this, he is highlighting a characterisation made on a strictly archaeological and not ethnographical basis: the appearance of breeding and pottery no longer seems, from then on, to be the result of proto-Khoekhoe breeder migration, but a phenomenon of adoption of a number of new practices by already-present populations. Karim Sadr named the introduction of breeding and ceramic among hunter populations technically characterised by stone tools usage (Late Stone Age) the Neolithic of Southern Africa, compared with similar phenomena of neolithisation occurring in other places in Africa or in Europe. On the other hand, Karim Sadr suggested that, if migration had indeed taken place, it might have occurred during the first half of the second millenium, a period during which appeared a style of ceramic comparable to that of the Khoekhoe. One of the consequences of the change of perspective carried out by Karim Sadr is that the link that seemed to connect the first breeders of South Africa with the Khoekhoe no longer holds. Nothing indicates that the former were the ancestors of the latter. From then on, the issue of the Khoekhoe origin has shifted. These issues were the subject of discussions during the last international colloquium of the Southern African Association of Archaeologists held in Kimberley from the 4th to the 8th of April 2004. Many archaeologists and other experts on Southern Africa took part in the colloquium, around panels on Mapungubwe, Earlier Stone Age, Late Stone Age, rock painting and public archaeology among others. A session with around fifteen participants co-ordinated by Karim Sadr was dedicated to the “Neolithic” and aimed at comparing South African and European problematics and to confront the views of various researchers on the issue of breeding and ceramic diffusion in South Africa. Two French researchers attended the colloquium, thanks to the support of the National Research Foundation and the French Institute of South Africa: François Bon (archaeologist and senior lecturer in prehistory at the University of Toulouse-le-Mirail, laboratoire UTAH) and François-Xavier Fauvelle-Aymar (historian and CNRS research scientist, Institut d'Etudes Africaines d'Aix-en-Provence). With the support of the French Institute of South Africa, both researchers are taking part in the Khoesan Archives programme, a programme based on a multidisciplinary
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On the prehistory of Southern Africa, see more particularly Martin Hall's excellent The Changing Past. Farmers, Kings and Traders in Southern Africa 200-1860, Cape Town, David Philip, 1987, which only lacks knowledge acquired during the past 15 years. For a reference assessing the state of current knowledge in the field of archaeology, see Peter Mitchell, The Archaeology of Southern Africa, Cambridge, Cambridge University Press, 2002. ‡ Joseph H. Greenberg, The Languages of Africa, 1966 [1963], Bloomington, Indiana University Press, 2e édition. § Christopher Ehret, « The First Spread of Food Production to Southern Africa », in C. Ehret & M. Posnansky (eds.), The Archaeological and Linguistic Reconstruction of African History, Berkeley, University of California Press, 1982, p. 158-181 ; Richard Elphick, Kraal and Castle. Khoikhoi and the Founding of White South Africa, New Haven et Londres, Yale University Press, 1977, p. 3-22. ** On the Khoekhoe as described by European sources, see François-Xavier Fauvelle-Aymar, L'invention du Hottentot. Histoire du regard occidental sur les Khoisan (XVe-XIXe siècle), Paris, Publications de la Sorbonne, 2002. †† Karim Sadr, « The First Herders at the Cape of Good Hope », African Archaeological Review, 15 (2), 1998, p. 101-132 ; « The Neolithic of Southern Africa », Journal of African History, 44, 2003, p. 195-209.
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approach that aims to tackle the history of the Khoesan in the long term (history, archaeology, archive science, ethnomusicology and rock painting). François Bon's paper, written with Toulouse-based colleague Nicolas Valdeyron, began from an epistemological reflection on the criteria adopted to work on the great divisions of European prehistory. The authors observed that lithic tools typologies on which identification of the great palaeolithic and mesolithic “cultures” is based, paradoxically left the issue of objects function unanswered and hid certain potential comparisons between cultures, particularly concerning hunting weapons. Similarly, insisting on characterising the Neolithic with the use of ceramic material led to neglecting the role of hunting in these societies and, at the same time, minimising possible technical continuities between the age of the last “true” hunters (in the Mesolithic) and that of the first breeders. These reflections are applicable in the South African context as far as the issue of “transition” between hunters and breeders is concerned. While the position held by hunting among the first breeder societies is often a focus of reflection for experts, technical aspects in respect of hunting weapons are, by comparison, rarely dealt with; yet they are likely to give us important information on the cultural and technical continuities or ruptures between the hunters and breeder of South Africa. In the same perspective, Bruno Bosc-Zanardo, a student of prehistory at the University of Toulouse-le-Mirail (under the supervision of Nicolas Valdeyron) has begun, in the tradition of Janette Deacon's pioneering work, a study on hunting weapons. The collection chosen for this is the collection of several hundred arrows kept at the Anthropological Department (run by Ms Lesogo Mogami) of the McGregor Museum in Kimberley. An annotated catalogue and a
South African Contribution to Models of eGovernment, by Nicolas Péjout, doctoral researcher, IFAS-Research bursary holder. nicolas@ifas.org.za. This article is a summary of a paper entitled “Batho Pele Putting People First? A Critical Look at e-Government in South Africa”, read at the international research seminar on “EGovernment Theories and Practices”, organised by the University of Naples from the 20th to the 23rd of May 2004 in Capri. In the spirit of a workshop aiming to compare eGovernment public policy concepts and implementations in several countries, this paper has three objectives. An empirical objective: How does South Africa position itself in comparison with other countries? A theoretical objective: How does the South African concept of e-government, in its objectives as well as means, contribute to the elaboration of e-government models likely to be imagined by political science? A methodological objective: How can the implementation of an egovernment policy such as that practised in South Africa, take part in the construction of a common analysis chart favorable to international comparison in this domain? A reminder of the conceptual framework of egovernment policy in South Africa allows us, at first, to grasp the general philosophy of the project: “Batho Pele Putting People First”. The two main objectives are the internal rationalisation of the politico-administrative machinery and the improvement of the supply of information, goods and services to citizens. The political background being known, a reasoned and non-exhaustive inventory of e-government initiatives is given under five headings: the supply of information, interaction between administrations and citizens, the implementation of information portals and e-services, etransactions and the global transformation of the South African government system. This situation which is focused more on egovernment offer is supplemented by a reflection on the stakes
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publication introducing a first typology of Khoesan arrows are expected. François-Xavier Fauvelle-Aymar's paper, on the other hand, dealt with the issue of Khoekhoe origin. Accepting the hypotheses of Karim Sadr aiming to separate the first breeders of South Africa from the Khoekhoe, Fauvelle-Aymar, on rereading a major yet little used source entitled Description of the Cape of Good Hope by Peter Kolbe (1719), defended the idea that the first Khoekhoe did not have the appearance of “hunters-with-sheep” as portrayed by archaeology, but, rather, that of true herders giving a central place to cows in their representations, rituals and economic life. Based on the ethnographic comparison of certain breeding practices, it appears that Khoekhoe societies show striking similarities with certain pastoral societies of Eastern Africa, a situation that could lead to the reinstatement of the idea of migratory phenomena associated with interaction processes between societies, although in this case it would imply a short chronology. As can be seen, the debate is far from over. It even seems that, when a few years ago it all seemed to fit together, the subject has barely been touched upon, in many respects, and that decisive works on the history of people's settlement and production modes in Southern Africa have yet to be written. Karim Sadr's paradigm change is certainly significant, not so much because it promotes the formulation of new hypotheses, but because it encourages rethinking the geographical, chronological and ethnic frameworks making up the long history of Southern Africa.
of physical as well as social access. In this regard, the state of telecommunication infrastructures encourages the South African government to develop an original concept of egovernment that must not be built so much on the Internet as on mobile technologies and cellular phones in particular, given its strong penetration within the population and the territory. Despite the undeniable advantages offered by e-government, two major risks must be mentioned. On the one hand, the South African policy on e-government proposes a “commercial political philosophy” that sees the State as a firm, reduces democracy to a regime of production and supply of information and services, and assimilates the status of citizen to that of client. Concretely, this indicates a strong participation of the private sector in e-government policy concept and implementation. On the other hand, the risk of seeing the rising power of a “Big Brother” (and even “Little Sisters”) underlines the attention that should be paid to the creation of a high-tech panoptic surveillance system with, in South Africa, the Home Affairs National Identification System (HANIS) implemented by the Department of Home Affairs. Despite these two drawbacks, the perspectives opened up by e-government remain favorable to the conceptualisation and implementation of a specifically South African model of e-government, to the advantage of open source software development. Despite the difficulties encountered in this technico-political scenario, the South African government is ensuring the national as much as continental and international promotion of these “indigenous” technologies, in order to elaborate a politico-administrative infrastructure most adapted to local needs and stakes and to concretely promote African Renaissance dynamics. This paper was also read within the framework of a research seminar organised jointly by the Centre d'Etude d'Afrique Noire (CEAN) / Africanti / Maison des Sciences de l'Homme d'Aquitaine (MSHA) on the 25th of May 2004. The discussions resulting from the paper during these interventions can be summarised around three major ideas: - Which e-government model to use? It seems today that only one e-government model is predominant, that which is built around the rationalisation of
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administrations and their understanding in commercial terms. The normative content of such a model is rather of a neo-liberal nature. What other e-government models taking better into account cultural data can we find? What political philosophy can these models include? How can the countries of the South, South Africa in particular, contribute to the construction of these models? These represent a major scientific challenge for political science. What are the consequences for the administrations of the South? Analysing e-government public policies and daily modes of appropriation in the States of the South is particularly necessary to understanding the formalisation of what is informal. Many societies, deeply marked by the informal world, could indeed be transformed under e-government initiative pressure that aims to rationalise, and therefore to formalise not only the internal machine of administrations, but also every interaction between the State and its citizens. The problems of “lax State”, “privatisation of the State” or “the neo-patrimonial State” could, in this regard, examine e-government to update their conclusion. -
him/her to benefit from copyrights and recognition; on the other hand, this will constitute a step towards the 'commonalisation' of African languages, acknowledging them as everyday languages and no longer as mere object of research. These are the themes that Michel Lafon translator of a Shona novel by Zimbabwean author Charles Mungoshi developed in recent meetings and colloquiums: Conference on Translation-Transnation organised by IFAS, Dibuka, the University of the Witwatersrand and the Royal Netherlands Embassy in March 2004; Conference on Translation and Transculturality at the University of Groningen in May 2004; and the Alasa Conference (African language Association of South Africa) in Lesotho in July 2004 and will deal with the forthcoming Pansalb Conference.
How can one manage the ambivalence of these political technologies? While administrative transparency and efficency can serve as undeniable arguments in favour of e-government, its ambivalence is also indisputable. The price to pay could be that of seeing one's private life being less protected and, in fine, that of the panoptic control of society. Any reflection on egovernment must from then on examine the ad hoc judicial structure being set up, and locate any ICT-based administrative innovation policy in relation to the political deal at hand. -
The Importance of Translating Modern Literature into African Languages by Michel Lafon, CNRS IFAS. Contact: michel@ifas.org.za The importance of translating modern literature into African languages should not be neglected. Such translations are still rare. While they face particular problems due to the cultural gap reinforced by the specificities of the context of creative writing in African languages, they should be encouraged. The present situation shows a paradox: while the link between language, development and democracy has never been highlighted as much as it is today, and while Southern African countries seek to promote vernacular languages through bilingual education and use in modern life, literary production seems to be in decline in the very place where colonial policies had encouraged it (South Africa and Zimbabwe in particular), with writers often preferring to write in English. Among the factors most often called upon besides a limited local market are linguistic purism and puritanism that do not favour tackling everyday life themes (e.g. Phaswane Mphe, a South African writer, in his novel Welcome to our Hillbrow wrote ironically that a manuscript mentioning sex will be rejected if written in sePedi …). To bridge the linguistic gap, denounced as one of the factors responsible for the persistent marginalisation of the continent, the renewal of modern literary production in African languages, particularly the novel, appears as one of the most promising and necessary paths to enable the creation and dissemination of vocabulary and expressions required to document the modern world, as well as the promotion of reading habits among the youth. In this perspective, translation has a vital role to play: on the one hand, an African author will feel all the more encouraged to write in his/her own language when s/he knows that it will be possible for his/her work to be translated and for
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Seuls les ouvrages dont le prix est indiqué sont disponibles sur commande à l'IFAS (secretariatrecherche@ifas.org.za). Une remise de 30% sur le prix indiqué en rands sera faite pour les étudiants d'Afrique australe (faxer la carte d'étudiant). Les frais de port sont en supplément. Pour les autres s'ouvrages, s'adresser directement à l'éditeur. / Only priced works are available on order (secretariatrecherche@ifas.org.za). A 30% discount in Rands will be granted to students from Southern Africa (please fax your student card). Freight is additional. For non-priced publications, please contact the publisher directly.
Les Cahiers de l'IFAS AMBERT, Cécile (Development Works), Integrated Development Planning in a Context of HIV and AIDS Municipal Planning and Responses, N°5 (à paraître en décembre 2004 / to come out in December 2004). ZWANG, Julien, Perceptions and Attitudes Towards Premarital Fertility in South Africa - Qualitative Study in Social Changes and Health Risks Among Young Adults, N°4, (à paraître en September 2004 / to come out in September 2004) LAFON, Michel and Scott, DRIME, June 2003, Food Security in Southern Africa, Causes and Responses from the Region, Johannesburg, IFAS, N°3, 120 p / frais de port uniquement / only postage costs FAURE, Véronique, February 2002, Bodies and Politics, Healing Rituals in the Democratic South Africa, Johannesburg, IFAS, N°2, 76 p / épuisé / out of stock MOLLER, Valérie and Helga, DICKOW, March 2001, Five Years into Democracy, Elite and Rank-and-file Perspectives on South African Quality of Life and the “Rainbow Nation”, Johannesburg, IFAS, N°1 / épuisé / out of stock
Co-édition IFAS-IRD / IFAS-IRD Co-Publications
Co-éditions IFAS- PROTEA / IFAS- PROTEA CoPublications
ALDEN Chris and Guy MARTIN, 2004, France and South Africa: Towards a New Engagement with Africa, Pretoria. HUGON, Philippe, 2004, The Economy of South Africa, Pretoria, IFAS-Protea. PERRET, Sylvain and Marie-Rose MERCOIRET, 2003, Supporting Small-Scale Farmers and Rural Organisations: Learning from Experiences in West Africa, A Handbook for
IFAS-HSRC
/
IFAS-HSRC
Co-
BEKKER, Simon and Rachel Prinsloo (Dir.), 1999, Identity? Theory, Politics, History, Pretoria, HSRC-IFAS.
Co-édition IFAS-IFRA / IFAS-IFRA Co-Publications
BEKKER, Simon and Antoinette, LOUW (Dir.), 1996, Cities Under Siege. Urban Violence in Southern, Central and Western Africa, Université du Natal (Durban),IFAS-IFRA.
Publié avec le concours de l'IFAS (section en cours de compilation) / Published with the support of IFAS (ongoing compilation)
GUILLAUME, Phillipe, PEJOUT, Nicolas and Aurelia WA KABWESEGATTI, (Dir.), 2004, Ten Years of Democratic South Africa: Transition Accomplished? Paris, IFAS-Karthala, 361 p. € 18,15 / R 150 PEYROUX, Elizabeth, 2004, Windhoek la capitale de la Namibie, changement politique et recomposition des périphéries, Paris, IFAS-Karthala, 373 p. € 18,15 / R150 GERVAIS-LAMBONY, Philippe, LANDY, Frédéric, et Sophie, OLDFIELD (Dir.), 2003, Espaces arc-en-ciel, Identités et territoires en South Africa et en Inde, Paris, IFAS Karthala Géotropiques, 365 p. € 17 / R140 GUILLAUME, Philippe, 2002, Johannesburg, Géographie de l'exclusion, Paris, IFAS Karthala, 375 p. MAYNET-VALLEIX, Hélène, 2002, Durban, les Indiens, leurs territoires, leur identités, Paris, IFAS Karthala, 252 p. RICARD, Alain, 2000, Excursion missionnaire dans les Montagnes bleues, suivi de la notice sur les Zoulas, Paris, IFAS Karthala, 209 p. BRAHIMI, Denise, 2000, Nadine Gordimer, la femme, la politique et le roman, Paris, IFAS Karthala, 196 p. BOUILLON, Antoine (Dir.), 1999, Immigration africaine en Afrique du Sud, Les migrants francophones des années 90, Paris, IFAS Karthala, 235 p. GERVAIS-LAMBONY, Philippe, JAGLIN, Sylvie, et Alan MABIN (Dir.), 1999, La question urbaine en Afrique australe, Perspectives de recherche, Paris, IFAS Karthala, 325 p.
MARTIN, Jean-Yves (Dir.), 2002, Développement durable, doctrines, pratiques, évaluations, IRD-IFAS.
Co-édition Publications
Co-éditions IFAS Karthala, collection Hommes et Sociétés / IFAS-Karthala Co-Publications Man and Society Collection
Development Operators and Local Managers, Pretoria, IFAS-Protea, 320 p. BOUILLON, Antoine and Alan MORRIS 2001, African Immigration to South Africa: Francophone Migration of the 1990s, Pretoria, IFAS-Protea, 175 p. CLING, Jean-Pierre, 2001, From Isolation to Integration: The Post-Apartheid South African Economy, Pretoria, IFASProtea, 188 p. DE VILLEBOIS-MAREUIL, 2000, Oorlogsdagboek van veggeneraal De Villebois-Mareuil, Pretoria, IFAS-Protea. QUIGNARD, Pascal, 2000, Elke oggend van die wêreld (Tous les matins du monde), Pretoria, IFAS-Protea.
SALAZAR, Philippe-Joseph, Osha, Sanya and Wim van Binsbergen (Dir.), March 2004, “Truth in Politics: Rhetorical Approaches to Democratic Deliberation in Africa and Beyond”, Quest, Volume XVI, www.quest-journal.org
Publications à paraître ou en projet / Not yet available or ongoing publications Co-éditions IFAS-Karthala (à paraître) / IFASKarthala Publications (not yet available)
BENIT, Claire, 2004, La fragmentation urbaine à Johannesburg. Recomposition des pouvoirs locaux, mobilités de travail et dynamiques résidentielles dans la ville post-apartheid (titre provisoire), Paris. MORANGE, Marianne, 2004, Habiter à Port Elisabeth. Propriétaire ou locataire dans la ville post-apartheid (titre provisoire), Paris. GRAEFE, Olivier, 2005, Territoires urbains et pouvoirs locaux dans les anciens homelands de Namibie. Des collectivités urbaines en gestation, Paris. HAYEM, Judith, 2005, La figure ouvrière en South Africa après la fin de l'apartheid. De l'usine lieu de la chance à l'unanimisme productiviste. (titre provisoire), Paris. HLAKOANE, Lydia, 2005, L'arbre de la liberté éclaboussé de sang (titre provisoire), Paris. LHOPITALLIER, Laurent, 2005, La ruralité en Afrique du Sud, Paris. WA KABWE SEGATTI, Aurélia, 2005, Etre étranger dans la nouvelle Afrique du Sud. La reformulation d'une politique d'immigration (titre provisoire), Paris.
En anglais / In English FASSIN Didier (Dir.), Afflictions, From Apartheid to Aids, version anglaise d'un ouvrage à paraître en septembre 2004 chez Karthala / English version of a book to be published in French by Karthala in September 2004. ALDEN Chris & Ward ANSEEUW, Southern Africa and the Crisis in Zimbabwe, A Comparative Study of Land Policy and Constitutional, Liberation and Post-Liberation Regimes.
Programmes • Urban Security and Privatisation of Space in SubSaharan Cities July-August 2004: Claire Bénit (University of Marseille): Johannesburg. Marianne Morange & Sophie Didier (GéotropiquesUniversity of Paris XIII), 26 July- 31 August 2004: Elisabeth Peyroux (Géotropiques-University of Paris X-Nanterre): co-ordination Johannesburg / Windhoek 3 August 2004: IFAS/Johannesburg City Council Workshop:"Gating and Policing: an International Comparison of Safety Strategies". Claire Bénit: "Community Responses to Insecurity: a Difficult Partnership Between Residents, Police and the Municipality (case study in Yeoville and Observatory, Johannesburg)"; Marianne Morange:"Insecurity, Residential Strategies and Urban Dynamics in Cape Town"; Elisabeth Peyroux: "The Relevance of Scientific Research Results on Gating and Policing for Practioners and City Planners in an International Perspective"; Delphine Sangodeyi: "Processes of Privatization and Public Answer to Shape Places in the Fragmented Brazilian Society". • Impact of the Zimbabwean Crisis on the Land Reform Policies of Southern African Countries. 15 May-15 October 2004: Ward Anseeuw (INRA): IFAS-Research post doctoral bursary, South Africa / Botswana 13- 28 June 2004: Chris Alden (London school of Economics) Windhoek & Johannesburg JulyAugust 2004: Ward Anseeuw, North-West Province & Botswana September-October 2004: Chris Alden (London school of Economics) November 2004: Dissemination conference of the first results of field trips in London, London School of Economics. • Citizenship and Racism Education 11-19 May 2004: Vijé Franchi (Laboratoire URMIS) Contacts with South African universities and presentation of the work schedule for 2004 for the programme Citizenship Education”. October 2004: Jean-Paul Payet (University of Lyon 2) & Vijé Franchi: co-ordination and lanching of programme. • Khoesan Archives October 2004 Field trip of Emmanuel Olivier & Jean-Loïc Le Quellec
• Zulu studies - Michel Lafon September 2004, Pansalb colloquium in Durban: "Local Impact of International Recognition of South African Languages".
Jeunes chercheurs / Junior researchers 24 June-26 August 2004: Céline Vacchiani-Marcuzzo (University of Paris) Doctoral research on the location of multinationals in the urban system of Cape Town. 29 June-22 August 2004: Mathilde Rogez (Ecole Normale Supérieure-Ulm.) Research work on the notion of boundaries in Mark Behr's and J.M. Coetzee's novels. 6 July-11 August 2004: Fanny Chabrol (Université Paris I) Research for Master's degree on public policies on the fight against AIDS in Botswana. 6 September-21 October 2004: Pierre Anouilh (Centre d'Etudes d'Afrique NoireBordeaux) Research on the community of San Egidio in Mozambique. August 2004: Maude Angot (IEP-Toulouse) Arrival of new trainee student (Political Science) to replace Pierre Aycard, whose mission will be to ensure the co-ordination of the external communication tools of the Institute. 1 September-30 November 2004: Delphine Rudaux & Jane Garo ( IFU) IFAS trainee students within the framework of the programme “Urban Security and Privatisation of Space in Sub-Saharan Cities”. Gathering data on crime in Johannesburg, analysis and cartographic work. 1 September-mid-December 2004: Arrival of three officer-students of the military school of Saint Cyr-Coëquidan: Alexandre Thellier, Mathias Serot Almeras Latour and Alban Coevoet, to conduct research work for Honour's degree on internal security issues, foreign policy of South Africa and RSA involvement in peace keeping operations on the African continent. In collaboration with the Africa Institute in Pretoria and the South African Institute of International Affairs in Johannesburg. September 2004: Arrival of Renaud Lapeyre (Ehess) and Nicolas Pons-Vignon (Ehess), doctoral bursary from the French Department of Foreign Affairs.