Mardi 26 octobre 2021 Vol. 205
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The Bretagne News
EOLIENNE : ENTRE ÉNERGIE VERTE ET COLÈRE NOIRE Rapport spécial
Eolienne : entre énergie verte et colère noire
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De l’énergie pour construire le monde de demain Par les reporters du Bretagne News
L
’éolienne est connue comme étant l’énergie cinétique du vent qui permet d’actionner le mouvement des pales. Le vent fait tourner les pales grâce à leur profil aérodynamique et inclinable pour s’adapter à la vitesse relative du vent.
Ces dernières sont reliées à un générateur qui va produire de l’électricité. Elles tournent cependant à très faible régime à cause du bruit et de la résistance mécanique. Il est donc impossible de produire l’électricité suffisante pour faire fonctionner le générateur. C’est pourquoi avant le raccordement au générateur, la vitesse est accélérée grâce à une boite de vitesse. Ce mécanisme possède aussi un frein pour arrêter la rotation des pales en cas de vitesse de vent excessive. Les pales doivent normalement faire face au vent, cependant la direction du vent peut changer à tout moment. Grâce à un anémomètre (qui capte la direction du vent), l’éolienne reçoit un signal en cas de changement et le mécanisme se décale pour y faire face ainsi que les pales s’inclinent également en fonction de la vitesse et de la direction du vent. L'électricité produite est directement envoyée par des câbles à la base de l’éolienne, elle passe par un transformateur de puissance puis est transférée directement aux centrales éoliennes raccordées au réseau électrique public d’EDF. On a différents types de parcs éoliens. Les éoliennes terrestres, mais aussi les parcs éoliens offshore qui sont soit posés, soit flottant.
Il faudra ensuite attendre 1888 pour que la première éolienne domestique soit construite par Charles F.Bush, un scientifique de Cleveland en Ohio, et par la suite en 1891 pour que le dispositif éolien de Charles F.bush soit, repris par le danois Poul La Cour qui dessinera la première éolienne industrielle nommée «Lykkedarg». Il faudra ensuite attendre 1888 pour que la première éolienne domestique soit construite par Charles F.Bush, un scientifique de Cleveland en Ohio, et par la suite en 1891 pour que le dispositif éolien de Charles F.bush soit, repris par le danois Poul La Cour qui dessinera la première éolienne industrielle nommée «Lykkedarg». A titre d’exemple, en 1920, Albert Betz a formulé la loi portant son nom, qui étudie à la fois le freinage idéal du vent, mais également les limites de l’utilisation du vent. Selon cette loi, l’énergie cinétique du vent ne peut pas être exploitée au maximum à 59,3%. Malheureusement, le développement de l’éolienne sera freiné pendant une grande partie du 20ème siècle en raison de la forte consommation de pétrole et de charbon. Il faudra atteindre les années 70 pour que, suite aux premier choc pétrolier et à l’augmentation brutale du prix des énergies fossiles, ont retrouvent un certain regain pour l’énergie éolienne.
FRANCE En 2018, l’Europe est le deuxième producteur d'électricité à partir de l’éolien, après l’Asie. La France est quant à elle dans le top 10 des pays producteurs. À l’horizon 2030, la France à comme objectif d’atteindre les 40% de la production totale en énergie renouvelable Historique.
La genèse
Une réglementation qui fluctue
Les premières utilisations du vent comme source d’énergie remontent aux moulins à vent apparut durant L'Antiquité au Moyen-Orient et en Egypte. Ces moulins à vent se sont, ensuite, généralisé dans toutes l’Europe seulement à partir du 12 ème siècle.
Jusqu'en 2011, l’installation d’un parc éolien n'était soumis qu’à un simple permis de construire. Cependant, depuis 2011, et plus précisément depuis les Lois Grenelles I et II, les éoliennes vont être soumises au régime d’autorisation d’installation classée pour la protection de l’environnement ICPE.
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1888 Première éolienne domestique construite par Charles F.Bush
13 Cette autorisation, outre le fait d’introduire une étude de danger, a permis d’introduire la prescription de mesure ERP, ainsi que d’introduire un suivi régulier tout au long de l’exploitation des éoliennes. Depuis l’ordonnance n°2017-80 du 27 Janvier 2017, les éoliennes sont soumises à "L’autorisation environnementale" visant à diminuer la durée d’instruction de chaque projet. Pour fluidifier ceci, un décret de 2018 est venu diminuer ces délais en confiant aux cours administratives d’appel le traitement des contentieux relatif aux éoliennes terrestres. A noter que pour l’éolienne offshore c’est le conseil d’état qui est compétent. Les éoliennes offshores vont être dispensées de toute formalité au regard du code de l'urbanisme et ont un cadre juridique tout a fait distinct. "Ces "également au regard de ce titre que s’effectue une distance d’éloignement de 500 m tout immeuble habité ou de toute zone destinée à l’habitation telle que définie dans les documents d’urbanisme. Les distances d’éloignement entre éolienne dépendent de leur hauteur. Malgré ces avancées considérables de l’éolien, on retrouve, encore de nos jours, des propositions de loi faisant l’apologie du nucléaire relativement aux énergies éoliennes. A titre d’exemple la proposition de loi du 13 Juillet 2021 visant à interdire l’implantation de nouvelles éoliennes, attaquant les éoliennes d’un point de vue tant économique, culturelle qu’écologique.
A savoir
Une multiplicité d’acteurs à concerter Les projets de parcs éoliens regroupent une grande diversité d’acteurs, particuliers comme professionnels, privés comme publics. Ainsi, les phases de concertation entre ces différents acteurs sont des moments clés dans la sortie de terre de telles installations. La complexité réside dans les divers intérêts portés par chaque acteur, et leur moment d’intervention dans le déroulé d’un projet.
D’étapes à passer Le cycle de vie d’un parc éolien est échelonné en diverses phases. La principale est celle de l’exploitation, qui dure en moyenne de 20 à 30 ans. Chronologiquement, on note :
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L’analyse de pré-faisabilité : définition de la zone favorable, présentation du projet aux élus et propriétaires concernés, obtention d’un accord foncier
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La conception du projet : réalisation d’une étude environnementale et paysagère, d’une étude d'impact, d’une évaluation financière
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L’autorisation : validation du régime ICPE, mise en place de l’enquête publique, décision préfectorale
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Le financement : lancement de plans et appels de financement
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La construction : transport des éoliennes, installation du parc éolien, raccordement aux réseaux
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L’exploitation : signature d’un contrat avec EDF Le démontage/recyclage : démontage du parc et remise en état du site
Dans le domaine de l’éolien, ce sont les porteurs de projet qui sollicitent les collectivités plutôt que l’inverse. De fait, on parle peut d’appel d'offres pour les parcs éoliens. Ce sont les grands groupes qui viennent proposer leur projet au territoire ciblé. 26 Octobre 2021 Exposition et débat sur les éoliennes Universite Rennes 2 The Bretagne News
Eolienne : entre énergie verte et colère noire
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Les bénéfices des parcs éoliens contrebalancent-ils les pressions exercées sur l’environnement ?
…mais des inconvénients négligeables sur la vie locale
Des avantages notables en faveur d’une transition énergétique efficace
Les effets des éoliennes sur les populations locales sont parfois négligés dans les discussions, notamment du fait d’une part du faible nombre relatif de personnes concernées par les nuisances ; et d’autre part du caractère “confort” des revendications, qui seraient liés à un aspect de bien-être superficiel. Or il s’agit de nuisances sérieuses et palpables, qui peuvent fortement impacter la santé psychologique et physique des riverains, avec des nuisances sonores (semblables à un vol constant d'hélicoptère) et visuelles (ombres créées dans les logements et effets stroboscopiques).
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Dans une l’urbanisation naturels sont présentent incontestable au sol.
ère où l’étalement de est de mise et les milieux menacés, les éoliennes se comme une solution de par leur faible emprise
Les fondations d'une éolienne occupent une surface au sol de 100 à 300 m²
C’est un avantage de taille, qui concurrence toutes autres installations produisant de l’énergie, renouvelable ou non (centrale nucléaire, site de méthanisation, parcs de panneaux photovoltaïque).
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Côté bilan carbone, les pro-éoliennes affichent souvent une empreinte faible tout au long de la vie d’une éolienne. Cette conclusion est à nuancer, notamment car le démontage, souvent point central des controverses liées aux éoliennes, n’est pas pris en compte dans ce bilan.
Le faible coût de production est également un point fort de cette énergie renouvelable, notamment car le passage progressif à l’éolien en France est financièrement soutenu depuis de nombreuses années par l’Etat.
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En effet, si les bénéfices sont notables à l’échelle nationale (amélioration du mix énergétique, profit d’une énergie verte pour des milliers d’habitants etc), nous oublions souvent ceux qui subissent au quotidien ces installations géantes.
Des impacts sur les riverains
Des impacts sur les ressources et la biodiversité La rotation fréquente, rapide et de grande ampleur des pales d’éoliennes provoque des dommages sur l’avifaune. En effet, de nombreuses études démontrent une mortalité assez élevée chez certaines populations faunistiques, notamment lors de mouvements de migration ou de déplacement liés à l’approvisionnement, à la reproduction des certains espèces. Les défenseurs de l’environnement en font leur combat. Sur le volet de l’économie locale, l’implantation d’éoliennes offshore menace les ressources halieutiques et l'activité des pêcheurs, des acteurs souvent investis dans la lutte contre ces projets.
2019 Pêcheurs s'opposant à la construction d'un parc éolien au large de la coste en Normandie
Deux types de parcs éoliens
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Étude de cas Les parcs éoliens “Onshore” Le parc éolien onshore d'Ollières-Artigues est constitué de 22 éoliennes de 125 mètres de haut avec une puissance totale de 110GWh. Le parc se situe dans le Haut Var et est exploité par la société “Provencialis”. Il y a de nombreux enjeux autour de ce projet territorial, tout d’abord le site bénéficie de vastes étendues éloignées des habitations et bénéficie d’un accès direct à une ligne haute tension. De plus, la région est déficitaire en production d’énergie d’origine renouvelable.
Parc éolien offshore de Dieppe-Le Tréport
Les parcs éoliens “Offshore" Le parc éolien offshore de Dieppe-Le Tréport est composé de 62 éoliennes, exploité par Siemens Gamesa Renewable. Le parc permet la production de 2000 Gwh d’électricité annuellement. L’investissement représente 2 Milliards d'euros d'investissement et la zone d’appel d’offre s'étend sur 110km². Le parc est un enjeu économique pour une nouvelle filière industrielle « Eolien en Mer » avec la création de 1500 emplois et est une opportunité pour les entreprises locales. Dans cette étude de cas, ici les impacts environnementaux concernent les oiseaux, les mammifères marins et plus particulièrement le milieu physique et les paysages ainsi que la pêche. Le parc évite les zones de forte concentration d’oiseaux (goéland argenté et fou de bassand) et le constructeur du parc s'engage à limiter les nuisances sonores pendant la phase de construction. Il n’y a pas d'impact sur la côte et une réduction de l'impact visuel a été prévu en installant des éoliennes plus puissantes donc moins d'éoliennes que prévu initialement. Une concertation avec les acteurs de la pêche a été organisé car il étaient plutôt opposés à la construction du parc éolien Offshore.
Malgré des investissements dédiés à la préservation de l’environnement et une concertation pour des actions efficaces et durables , des controverses ont rapidement émergées dès le début autour du projet à travers une remise en question de l'efficience des éoliennes pour la production d’électricité et l’impact environnemental et visuel dans ce paysage remarquable outre les terrassements et conséquences potentielles sur l’avifaune et espèces vivant sur le site.
Parc éolien offshore de Dieppe-Le Tréport
Parc éolien onshore d'Ollières-Artigues
Parc éolien onshore d'Ollières-Artigues
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Copyright c 2021
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Rapporteurs Cécile Pilet Mathilde Papin
Rédaction et édition de textes Alice Régnier Baptiste Morel Naida Saindou
Création et édition d'images graphiques Gabriela Millán
26 Octobre 2021 Aménagement et Controverses
Université Rennes 2, Rennes, France
Dans un contexte d’urgence climatique et une ambition Onusienne d’abaisser de 7,8% dès 2020 pendant 10 ans les gaz à effet de serre mondiaux pour essayer de stabiliser la hausse des températures à 1,5 degrés de réchauffement depuis l’ère industrielle d’ici la fin du siècle, l’éolien est-il un allié ou un leurre à la transition énergétique bas carbone ?
Fort est de constater que mener une politique volontariste en faveur du développement des ENR comme l’a fait l’Allemagne ces dernières années en programmant une sortie du nucléaire ne lui a pas permis de rompre sa dépendance aux énergies fossiles : au contraire cela a augmenté les émissions directes de son mix énergétique qui est désormais basé pour moitié sur des ressources fossiles (+ de vert mais + de noir aussi) pour pallier l’intermitence des systèmes EnR. En effet, les émissions de CO2-equivalent associées à la production de kWh (en englobant tout le cycle de vie d’un dispositif de production, de sa construction à son démantèlement en passant bien sûr par les émissions directes quand le mode est fossile sont de 6g Co2-eq/kWh (nucléaire) ; 10-12g CO2-eq/kWh hors stockage (éolien). Le stockage sur batterie est à 50g Co2-eq/kWh environ). Pour combler l’intermittence et le caractère aléatoire de la ressource nécessaire au fonctionnement des systèmes EnR pour combler les besoins, l’Allemagne a dû mettre en service des usines au charbon (1000g Co2eq/Kwh) qui sont pilotables pour faire face à la demande électrique lorsque les systèmes ENR ne peuvent y répondre et cela en contradiction totale avec une sortie urgente de l’exploitation des énergies fossiles pour la production électrique.
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