Gael Policano Rossi (2012)
Romain y yo nos conocemos de toda la vida ahora me explica que Romain no tiene acento si no mejor una afectación nasal superior como quien saca una g de nosedónde g-Romain, ça va? vouz v-v-vous vibrantes los dientitos sobre el labio Romain y yo íntimos hacemos el chit chat levanta ritmo somos úh la lá conversación damos cátedra de culturas comparadas con optimismo ÉL me habla franco y YO le contesto feroz ca-ca-carca-jadas me gusta su cara cuando lo saco del eurocentrismo mi lectura económica de latinoamérica le parece exuberante extravagado me felicita con esa sonrisa cuando me confiesa tus compatriotas no hablan cosas así me vanaglorio no demasiado de que a ARGENTINA
también se puede venir a pensar fuerte cuando se levanta va a buscar shampain cada cosa que dijo retutumba en mi cabeza cada cosa vuelve y trae una copa para mí también no quiero saber cuándo ninguna cosa, si tu trabajo quién te espera cuándo volvés, cuándo te vas cómo es tu año, comme SI, comme ZAZ quiero más esto y listo es un montón dejate ser tu chauvinismo no me ofende tus cuentos tienen el tufillo de las cosas que les pasan a los hijos del poder no me espanta no me aterra jugate todas las indirectas que quieras sé que por la próxima hora la seguimos juntos asípegados hipnotizados mirándonos las lenguas y a mí me podés hacer el personaje que más te guste tu pensamiento práctico me da palpitaciones vertiginosa convergencia Ay Romain impresionantes impresionados chit chat y con la fuerza de un sol que amanece
todo lo ocupás sos la abundancia, un astro hermoso sobre esa cabeza benefactor, fértil, la buena suerte que tienen los nenes que nacen en las fiestas la alegría del hogar la cornucopia pero escapo como puedo de tu biografía estoy en arenas movedizas la expedición peligra tu pasado es un mapamundi lleno de líneas que cortan el planeta como una pizza tu cuerpo multiplicado por cien veranos por cien destinos, tus llegadas–te interrumpo antes de que hables de partidas y despedidas nada más nada de eso quiero saber y señalás algo importante sobre el fastfood no es la caisse heureux ni la joyeux festin es claramente un appi mial señalando la pobreza de lenguaje que tienen
en QUÉBEC como una revelación entiendo algo del CINE y yo creyendo que esas películas eran francesas al final eran canadienses –una vergüenza de la que salimos muy ráptus anécdotas del liceo el orgullo de la familia y la escuela de caballeros tu paso por la Gran Ecole la escuela nacional del poder instructores en la venta y los recursos del discurso el carisma: la intelligentsia europea les hommes de la rue Madison no muy lejos de tu propia caricatura racial tanto en el lobby como en el amor la vida la vivís como un séducteur sólo se conoce a un hombre realmente por la forma en la que hace negocios quisiera estar intimidado un poco que esta cosa sea otra cosa nuestra misma charla pero en el Ritz en Año Nuevo desvelados a bordo del Trans-Caspio en Alexanderplatz nevados nuestros pilotos, refugiados
en el bar más oscuro de todo Devonshire mirando perdidos la cinta que desfila las maletas buscando entre tantos nuestro bolso en común una lista de temas pendientes cuelga de la manija ya sabemos el destino de nuestro próximo encuentro o mucho más premeditamos el tatuaje: el mismo sellado en nuestros pasaportes Romain y yo nos conocemos de toda la vida y la vida acaba de empezar para nosotros: dos tickets a Hong Kong sin reservas de hotel porque sabemos bien que cada suelo que pisemos nos espera con mucha poesía mucha mucha toda la que nos toque, la que nos pinte, la que nos den aprendo a usar los dedos porque me decís que así es más sano aprendo de vos a poner la mano como DYLAN en la peli el pucho entre los dedos y aspirar fuerte y cortito no tengo idea todavía que aprendés vos de mí algo copado sobre el día de tu nacimiento
alguna cosa te queda seguro la banda sonora por ahí te soy muy sincero odié Madrid eso te causa gracia mi desinterés peut-être uhmh oui oui unimpressed le fluage mmné no te lo podés explicar y tu asombro vale oro fácil se nos hizo lo imposible pero la difícil tarea de ser tu capricho que seamos pequeños amigos intento onolo intento nosémás AMSTERDAM EL CALAFATE BLACK FRIDAY en NEW YORK con Romain el entusiasmo con Romain póm dela tegr con Romain de lo sublime a lo ridículo con Romain ahora o nunca
tu nombre y tu apellido grabados a fuego en mi cabeza y algún día que esté solo perdido y aburrido en PARÍS salir a encontrarte, que otra vez estés de ese lado de la mesa conmigo hasta que el planeta de una vuelta completa alrededor del sol.
Traduit par Rita Pauls
Romain et moi nous nous connaissons depuis toujours maintenant il m’explique que Romain n’a pas d’accent mais plutôt mieux une voyelle nasale comme quelqu’un qui sors un g d’on-ne-sait-oú Romain comment ça va? Vouz v-v-vous vibrantes les petites dents sur la lèvre Romain et moi intimes nous tchatchons le rythme s’emballe nous sommes Oh là là conversation on donne des cours de cultures comparées avec optimisme il me parle franc et je lui répond féroce des rires en cacascades j’aime son visage quand je l’enlève de l’eurocentrisme ma lecture économique d’Amérique Latine lui semble exubérante extravagante il me félicite avec ce sourire quand il me confesse tes compatriotes ne discutent pas des trucs comme ça je me vente pas trop qu’on puisse aussi venir en ARGENTINE penser fort quand il se lève il va chercher du shampagne
chaque chose qu’il a dit résonne-sonne dans ma tête chaque chose il revient et apporte une coupe pour moi je ne veux pas savoir quand rien, si ton boulot qui t’attend, quand tu reviens, quand tu t’en vas, comment ça se passe ta vie, comsi comme ça j’en veux encore de ça et ça y est, c’est trop laisse toi aller ton chauvinisme ne m’offense pas tes récits ont l’odeur des choses qui arrivent aux enfants du pouvoir, ça ne m’effraie pas ne me terrorise pas laisse entendre tout ce que tu veux je sais qu’on va passer la prochaine heure colléscommeça hypnotisés, en se regardant les langues et pour moi tu peux jouer le personnage que tu aimes le plus ton pragmatisme me fait palpiter vertigineuse convergeance Aïe Romain impressionnants impressionnés le chitchat et avec la force d’un soleil qui s’éveille tu l’occupes tout c’est toi l’abondance, un astre merveilleux sur cette tête bienfaiteur, fertile, la bonne chance qu’ils ont les gamins qui naissent pendant les fêtes la joie du foyer, la corne d’abondance mais je fuis comme je peux ta biographie
je suis dans des sables mouvants l’expédition est en danger ton passé est un planisphère plein de lignes qui coupent la planète comme une pizza ton corps multiplié par cent étés par cent destins, tes arrivées - je t’interrompt avant que tu parles de départs et d’au revoirs rien plus rien de ça je n’veux savoir et tu signales quelque chose d’important sur le fastfood ce n’est ni la caisse heureux ni la joyeux festin c’est clairement un appi miol en signalant la pauvreté de langage qu’ils ont au Québec comme une révélation j’arrive á comprendre quelque chose du cinéma et moi qui croyais que ces films étaient français… enfin, ils étaient canadiens – une honte d’où on est sortit très raptes anecdotes du lycée l’orgueil de la famille et l’école de jeunes garçons ton passage à travers la grande école nationale du pouvoir des formateurs en ventes et en procédés du discours le charisme: l’intelligentsia européens les hommes de la rue Madison
pas très éloignés de ta propre caricature raciale au lobby comme en amour tu vies la vie comme un séducteur on connaît vraiment un homme seulement par la façon dont il fait des affaires j’aimerais être un peu intimidé que cette chose soit une autre chose notre même conversation mais au Ritz pendant le Nouvel An éveillés à bord du Trans-Caspien à Alexanderplatz nos manteaux de pluie enneigés, réfugiés dans le bar le plus sombre de tout Devonshire en regardant perdus le tapis oú défilent les bagages en cherchant d’entre tous notre sac en commun une liste de sujets à traiter pend de la poignée on connaît déjà la destination de notre prochaine rencontre ou encore beaucoup plus: on prémédite le tatouage le même tampon sur nos passeports Romain et moi nous nous connaissons depuis toujours Et la vie vient de commencer pour nous deux Deux tickets à Hong Kong sans réservation d’hôtel Parce qu’on sait bien que chaque sol qu’on foulera Nous attendra avec beaucoup de poésie, des tas, des tas toute Celle qui nous arrive, celle qui nous dit,
celle qu’on nous donne J’apprends à utiliser les doigts puisque tu me dis Que c’est plus sain comme ça J’apprends de toi à mettre la main comme Dylan dans le film La clope entre les doigts et à aspirer fort et tout court Je n’ai encore aucune idée de ce que tu apprends de moi Un truc cool sur le jour de ta naissance Quelque chose va rester gravée, c’est sur La bande-son peut être Sincèrement, j’ai détesté Madrid C’est ça mon manque d’intérêt te fait rire peut-être Hein? Unimpressed le fluage –Hmmm… Tu ne peux pas t’expliquer ceci et ton étonnement est précieux L’ impossible est devenu facile pour nous mais La difficile tâche d’être ta lubie Qu’on soit des petits amis J’essaye ouj’essaye pas Chéplus Amsterdam El Calafate Black Friday
à New York Avec Romain l’enthousiasme Avec Romain pɔm də la tɛʁʁʁʁʁ Avec Romain du sublime au ridicule Avec Romain maintenant ou jamais Ton prénom et ton nom Marqués au fer dans ma tête Et un jour lorsque je serais seul Perdu et ennuyé à Paris Sortir pour te rencontrer et que tu sois de nouveau là De ce côté de la table avec moi jusqu’à ce que la planète fasse un tour complet autour du soleil.