Outre d’impressionnantes rétrospectives ou expositions dans de nombreux musées et d’importantes galeries à travers le monde, Valerio ADAMI marque désormais de son talent incomparable divers lieux publics. 2
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Il réalise d’imposantes fresques murales dans des bâtiments célèbres, comme la First National City Bank à Madison (USA), le foyer du Théâtre du Châtelet, le hall de la gare d’Austerlitz à Paris, le Park Tower Hôtel de Tokyo, le Mandarin Hôtel à Columbus Circus à New York… Homme d’échange, il côtoie durant toute sa vie nombre de personnalités artistiques, comme Oskar KOKOSCHKA rencontré à Venise, ou Wilfredo LAM et Roberto MATTA à Paris. Ces derniers resteront pour lui de très proches amis.
VALERIO ADAMI
L’OPTIMISTE DISEUR DE PEINTURE
a vu la lumière du jour à Bologne, en Italie, le 17 mars 1935. Etudiant la peinture à l’Académie de Brera, à Milan à l’âge de 21 ans, il découvre rapidement à l’issue de cette époque teintée d’influences classiques et expressionnistes, son langage propre. Extrêmement cultivé, il aborde à travers ses peintures souvent oniriques, l’association d’autres expressions artistiques et les influences entre elles, les auteurs et les œuvres de littérature, de musique, ou les voyages essentiels à son parcours. Dessinateur avant tout, ses œuvres aux contours noirs rappellent la démarcation propre aux bande-dessinées ou aux vitraux tels que ceux qu’il réalise en 1984 pour le hall de l’hôtel de ville de Vitry-sur-Seine en association avec le maître verrier Jacques LOIRE. Dès 28 ans, vivant alors entre l’Italie et Paris, il parcourt le monde et expose ses travaux notamment en Amérique, en Inde, à Cuba, au Mexique, en Israël, en France, en Argentine, au Japon, en Espagne, en Grèce, en Belgique, en Suisse….
Inspiratrice d’écrivains et de philosophes, son œuvre unique met en jeu l’histoire de la représentation, conjugue de grands aplats complexes « d’un passé qui se mélange avec le présent dans l’illusion du futur », et dans les greniers de sa mémoire, recompose d’infinies combinaisons. Vers la fin des années 60, Valerio ADAMI s’impose comme l’un des acteurs essentiels du mouvement de la Nouvelle Figuration. Il fixe définitivement son style, découvre ce qui va devenir son langage d’artiste composé essentiellement de saisie d’éléments les plus ordinaires et d’un goût particulier du cadrage. Ses dessins d’études extrêmement déterminés, voire obsessionnels lui permettent une gestation préalable indispensable à l’acte de peindre. Ses travaux reposent sur l’immédiateté du champ des couleurs et la continuité du geste de la représentation, éléments confrontés en deux temps distincts, fondant la puissance singulière de cette œuvre. D’une apparence simple, la représentation formelle de Valerio ADAMI nécessite une observation précise et une recherche intellectuelle conséquente. L’artiste bouleverse la représentation, dessine magistralement les objets et figures tout en repensant les volumes, en multipliant les images pour les fondre, les scinder en un seul et même tableau aux couleurs pures et sans ombre.
Couleurs, contours, traits, se marient dans un espace où les trois dimensions se réorganisent et où l’œil du regardeur peut s’égarer.
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La période très importante de la fin des années 1960-début 1970, est d’abord orientée vers une représentation de lieux urbains neutres. Puis l’artiste met en œuvre un procédé de découpage, de montage et d’associations et évoque la banalité des intérieurs à laquelle succède une peinture sciemment étrange, intégrant des lettres et des mots. Ce travail spécifique et fondateur, consacrant une forme de mémoire commune et culturelle peut aujourd’hui être considéré rétrospectivement comme l’un des plus marquants, des plus parlants et des plus optimistes de toute la figuration narrative. L’évolution du langage pictural de Valerio ADAMI porte ensuite sur l’épaisseur du cerne, les hachures, les contrastes ou le volume des segments, et aborde de nouveaux thèmes comme les paysages, les célébrités, la mythologie ou les évènements historiques … L’artiste semble de plus en plus orienter ses travaux du réel vers le rêve. Il invente des allégories compliquées, assombrissant les couleurs et délaissant pour partie l’acidulé cher à sa palette. Silvano BOZZOLINI, autre célèbre peintre italien, parisien d’adoption, disait que contrairement à son compatriote ADAMI, il évitait dans ses œuvres toute ligne horizontale dans laquelle il craignait de côtoyer la mort. Au contraire, le trait d’ADAMI n’est autre qu’un point en mouvement, ferme, maitrisé, une action en marche, source de vie, vecteur d’inspiration. Ses personnages s’agitent, s’élancent, se projettent, parlent fort, avec le corps, avec les mains, héros de commedia dell’arte se jouant dans la lumière de planches lumineuses, scènes de confrontation intense et de contraste spectaculaire. Intellectuel et également homme de lettres, il publie ses écrits pour la première fois à l’âge de 51 ans et notamment « Les Règles du montage : Sinopie (1989) » puis « Dessiner : les gommes et les crayons (2002) ».
Il partage la majeure partie de son temps et son travail entre ses ateliers de Paris, de Monte-Carlo et d’Italie. Par ses projections loquaces, la précision de son geste, la force de son mouvement, son intemporalité mélangeant notre passé à son 5 présent, ses carrefours hallucinants d’illusions colorées, ses contrastes imprévisibles, ses thèmes fascinants d’espoir, Valerio ADAMI demeure sans conteste un puissant optimiste diseur de peinture.
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INTERNO CON BALLERINA Acrylique sur toile 198 x 147 cm 24.1.1969 – 5.5.1969 Ostenda
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CORPS FÉLIN BONDISSANT D’ENTRECHATS, TENUE GRIFFÉE ET REINS CAMBRÉS, LE PETIT RAT SOURIT AU POULAILLER, RENARD À L’ŒIL FUTÉ. SANTÉ DE FER ET POINTES D’ACIER, IL CAMPE DE PLEIN PIED L’ENFER ET PARADIS, PARADE DE PARODIE. LES FIGURES VIREVOLTENT, GRACIEUSES, DÉSINVOLTES, LIGNE DE DISCIPLINE, ENVOLÉE DE BALLET. LA BARRE EST PORTÉE HAUTE, ÉLÉGANCE EN SOUFFRANCE, LE PARQUET LESSIVÉ SUR LA SCÈNE A CRAQUÉ.
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ENTRELACS DE SIGNES NOURRIS DE RÊVES, LE DÉCOR S’EST PLANTÉ, MENSONGE D’UNE NUIT D’ÉTÉ.
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INTERNO CON NUDO E VASCA DA BAGNO Acrylique sur toile 100 x 80 cm 8.7.1968
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TITRE 00 x 05 cm peinture sur abs 2011
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AU CABINET DE TOILETTE, LE SABOT A PRIS LE PAS. DERRIÈRE LE RIDEAU, LA PIÈCE RUTILE, LUEURS VERSATILES ÉMAILLÉES D’ÉCLATS. SOURIRE DE PETIT COIN, CUVETTE ET BALAYETTE, TOUS LES CHEMINS MÈNENT AU TRÔNE. ROI D’UN JOUR HUMBLE ET NU,SUJET INCONGRU, CÉSAR DE VERTU, LAVÉ DES SECRETS, ABSOUS DES DESSOUS, SANS HONNEUR NI COURONNE, TOUS LES JOURS EN PERSONNE L’HOMME DEBOUT SE FRICTIONNE.
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IL POSTO Acrylique sur toile 163 x 130 cm 29.10.1968 London 29.6.1969 Ostenda
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ENDORMIE, LA NUIT NUIT, LES ÂMES DÉROBÉES S’INSINUENT PAR LES GOUTTIERES SENTINELLES ET LES LANGUES ASSAGIES SE DONNENT AUX CHATS DE GARDE.
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INTERNO CON PIANO FORTE Acrylique sur toile 72 x 90 cm 1968
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RÉSURGENTES, ÉVANESCENTES DANS LE SALON DE MUSIQUE PLANENT LES ÂMES PHONIQUES. PRÉLUDES EN FUGUES RATTRAPÉS AU VOL, MÉMOIRE D’IVOIRE TOUCHÉE EN SOL, L’ÉTERNITÉ BLANCHE ET NOIRE VIBRE SUR LA TOUCHE, HISTOIRE FAROUCHE DE POINTS À LA LIGNE, MATIN ET SOIR.
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LONGTEMPS L’ESPRIT SE BERCE MEUBLÉ D’ABYMES, DE BOLÉROS DE RÉVEIL, ET LES CORPS SE DISPERSENT DANS LA PÉNOMBRE DES ALLÉGRESSES INONDÉE DE LUMIÈRE ET DE SONS ÉCLATANTS. ETRANGE ORANGE AU GOÛT AMER, ÉCLAIRS D’AUBE, PÉPINS PÉPITES, OR DE TENDRESSE, PRÉCIEUX INSTANTS TANNÉS SUR LE CUIR DU CANAPÉ, PAVANE AU TAPIS, LA VIE S’ÉTIOLE D’ÉTOILES. DO RÉ MI D’ADAMI, CARESSES BAROQUES DE VIOLE DE GAMBE AU PIED MARIN, FRISSONS D’ADRESSE AUX CORDES SENSIBLES, L’INSTANT PÉTRIFIÉ CHANTE L’AMOUR D’UNE OBSCÈNE DOUCEUR, LE VENT ARRÊTÉ PORTE SON JOUR D’INTENSES COULEURS. RUMEURS, MURMURES, LUEURS FRÉMISSANTES D’UN TEMPS COMPOSÉ MIS À NU, DÉSARTICULÉ FRACAS MIS À PLAT, PARTITION DÉCOUPÉE, TE DEUM D’INFINI, REQUIEM DE PASTEL, L’ABSENCE ET LA VIE SE MARIENT D’HARMONIE.
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NOCES FUGACES D’INTEMPOREL, PRISES EN NOTE, ÉGRENÉES, MER DE MAHLER À LA BANDE DESSINÉE DE LAGUNE MORTE À VENISE, TONNERRES DE WAGNER QU’ÉRUCTE BAYREUTH, LE BEAU DANUBE BLEU SUIT SON COURS, ONDE APAISANTE CERNÉE D’UN REGARD NOIR.
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INTERNO PUBBLICO 1 Acrylique sur toile 239 x 362 cm 1.2.1969 - 17.9.1969
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TORTURE DE COIFFURE, LAMES AFFUTÉES, CHEVEUX LÉGERS, TACTIQUE COSMÉTIQUE, REBELLES DE MÈCHES, ARTIFICES COLORÉS, LIGNES DE FRONT, CASQUE À RÉSISTANCE, GEL DES POSITIONS, PULVÉRISATIONS, TECHNIQUE ÉLECTRIQUE ET FEU CHIMIQUE, LA GUERRE DE SALON SE FAIT LA BELLE.
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FIGURA IN CASA Acrylique sur toile 99 x 80 cm 24.11.1969
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UN SILENCE PESANT DORT DANS LA PÉNOMBRE, LA VEILLEUSE S’EST ÉTEINTE. LE RADIATEUR JETTE UN FROID SUR LE BUFFET VIDE, LES MEUBLES FONT BANDE À PART ET LE LIT MANQUE DE CACHET, INHOSPITALIÈRE, LA PIÈCE À VIVRE MEURT D’ENNUI. détail
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CLUB PRIVATO « MOMENTI » PICCOLA GIMNASTICA DA CAMERA Acrylique sur toile 198 x 147 cm 26.11.1970 – 24.12.1970
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SONGER À L’INCROYABLE SCÈNE MONTRER L’IMPOSSIBLE MAGIE PORTER LE SPECTACLE SANS PEINE DANSER LA TENDRESSE INFINIE SOUFFRIR SANS JAMAIS SE LE DIRE SOURIRE MALGRÉ LES DÉCHIRURES AIMER ET PRÊT À EN MOURIR OSER LA SUBLIME AVENTURE
détail
ENTENDRE LE SOUFFLE DES SALUTS VIBRER JUSQU’À EN PERDRE PIED RESTER POUR ENCORE PARTAGER L’EXTASE D’UN AMOUR ABSOLU.
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PRIVACY (interno con travestito sulla poltrona) Acrylique sur toile 243 x 364 cm 4.1.1969 - 18.8.1969 London
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REMIS SUR PIED, LE TÉLÉPHONE N’EN FAIT QU’À SA TÊTE. BOUDEUR DE BOUDOIR, IL GARDE LE SILENCE D’INNOMABLES ABONNÉS ABSENTS. NUMÉRO VERT D’ESPÉRANCE, BEAU TEINT DE CIRCONSTANCE, LE POSTE DEMANDÉ N’EST PLUS ATTRIBUÉ.
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FIGURA CON VALIGIA Acrylique sur toile 198 x 147 cm 9.2.1969 Caracas 23.8.1969 Arona
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AMÈRE PORTEUSE ET BRAS DE FER EN CHEMIN, L’EXISTENCE S’INSTALLE À PETIT FEU, COUVÉE, RAVIVÉE. CHARBON ARDENT DE PREMIÈRE CLASSE, BEAU LAVABO, LASSE DE PALACE LA COLONNE CONTRASTÉE SE DRESSE, S’ADRESSE EN LETTRES ANONYMES FEUTRÉES ET COLORÉES, INTROSPECTION DOMPTÉE AUX RAYONS X, ANATOMIE GÉOMÉTRIQUE DE SILHOUETTE CÉLÉBRÉE SANS NOM, INCONNUE COMME UN SOLDAT DEBOUT AU CHAMP, SAPEUR SABREUR DONNEUR D’ORDRE AUX BRIGADES. RAMPE DE LAMPE, BABIOLE DE LUCIOLE, CIEL ARTIFICIEL,
détail
LA PLACE EST PRISE COÛTE QUE COÛTE. LA ROUTE EST LONGUE, VOYAGE INTÉRIEUR AUX BAGAGES ENTASSÉS, COMPARTIMENTÉS. CAISSONS VIFS ET MALLES MYSTÉRIEUSES, FAIT EXPRÈS D’ORIENT EXPRESS, LE WAGON LIT LES LIGNES D’UNE MAIN TENDUE VERS L’HORIZON, TRAIN FILANT SANS CRIER GARE.
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STUDIO PER UNA CAMERA D’ALBERGO (i contenitori) Acrylique sur toile 242 x 164 cm 10.2.1968 N.Y.
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HABITS D’ADAMI DRESSEUR DE DRESSING, PLACARD DORÉ D’AMIS ADORÉS, TRUC À PLUMES DE FEMME À POIL, EFFETS D’HIVER ET PRISE DE POIDS, EFFORT D’ÉTÉ, EPRISE DE TAILLE.
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INTERNO CON BILIARDO Acrylique sur toile 89 x 116 cm 8.3.1969
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VISÉES SUR TAPIS VERT TAMISÉ DE LUMIÈRE, NUIT DE JEU ÉLECTRIQUE A L’AMBIANCE ÉCLECTIQUE, LES BOULES ROULENT, DÉBOULENT, COULENT. BABILLARD DE BILLARD, BALLOT DE LAVABO, LE JOUEUR S’EN LAVE LES MAINS, MAITRE QUEUE SANS LENDEMAIN.
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CONCERTO Acrylique sur toile 147 x 114 cm 12.3.1972 – 27.4.1972
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ADVIENNE QUE POURRA, POISSON D’AVRIL, FARCE, FASTE TITRE ET CULTURE DE BELLE ÉPOQUE 00 x 05 cm peinture sur abs 2011 NAGEUSE D’EAU TROUBLE, CHANTS DE VALSE D’INNOCENTS SUSPENDUS, LA SALLE FORTE BAT LA MESURE DES INSTRUMENTS À COFFRE AU PAS RYTHMÉ QUI TOURNE MAL. SORTILÈGE DE CONCERT, SORCELLERIE DE SYMPHONIE, SORT SCELLÉ DE VIOLONCELLE, VIENNE ET REVIENNENT LES PAS DE DEUX SOURDS ET MAUDITS. MÉLODIES ÉTOURDIES AUX DANSES CADENCÉES, TEMPS TRAHIS D’OBSESSIONS, TEMPS DE TROIS D’ILLUSIONS, SONNENT ET RÉSONNENT LES JOURS DÉSUNIS, PLEURE LA MÉMOIRE DES VIOLONS LANGUISSANTS, POISON DE SAISON, SOMBRE MUSIQUE AMNÉSIQUE D’HISTORIQUES DAMNÉS ACOUSTIQUES. détail
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RELAX Acrylique sur toile 73 x 92 cm 27.7.1966 Arona 21.8.1966 Arona
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SENS DESSUS DESSOUS, PRIS DE HAUT, ÉPRIS DE BAS, LE FAUTEUIL FAUTIF RENVERSE LES CERTITUDES, TÊTE À QUEUE DES SENTIMENTS.
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QUE RESTE-T-IL DES MAUVAIS JOURS ? LES CORPS PASSENT, TRÉPASSENT, COUCHÉS, CACHÉS, DÉTACHÉS, PARFUM AUDACIEUX DES AMOURS ENVOLÉES, LIQUÉFIÉES, DES PROMESSES PERDUES AUX COINS DES BAISERS VOLÉS, COMMISSION DE COMMISSURES. LÈVRES PÂLES, FRAGILES ET ACIDULÉES, SUCRES D’ORGE CASSÉS, SES BRAS, SES YEUX S’IMPRÈGNENT, INCARNÉS JUSQU’À L’ONGLE DU DOIGT MAQUILLÉ D’APPARENCE. SERMENTS AVORTÉS D’UNE ENFANCE MENTEUSE, LES TIROIRS DE LA MÉMOIRE S’ACCOMMODENT DE LA VIE FROIDE, SIÈGES REMBOURRÉS D’INCONFORTS, CHALEURS D’ÉTATS D’ÂME ASSIÉGÉS DANS LES TOURS D’IVOIRE. ET LE CŒUR DE CRISTAL RÉSISTE ENVERS ET CONTRE TOUT, COMPTE À REBOURS LUMINEUX PRENANT LE POULS RAYONNANT DU JOUR SUIVANT. détail
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INTERNO CON TAVOLO VERDE SCENA CON FIGURE FIGURE CON OGGETTI Acrylique sur toile 80 x 100 cm 29.6.1966 Arona
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LE PASSÉ RECOMPOSÉ DE TERRES BRÛLÉES FAIT DES SIENNES. L’EAU A COULÉ SOUS LES PONTS COUPÉS ET LES CORPS SE REJOIGNENT DANS LE LIT DE LA VIE. MORCEAUX DE CHOIX, RETROUVÉS, RECONSTRUITS, ASSEMBLÉS, SUBMERGÉS DE LENDEMAINS, TÊTES, PIEDS DANS LE BAIN, LAVÉS DE REMORDS, PLONGÉS DE RÉCONFORT.
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LA VASCHE DA BAGNO IN TUBS Acrylique sur toile 200 x 300 cm (triptyque) 1966
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L’INTIMITÉ 3D, C’EST SE REGARDER NUS, N’EN RIEN CACHER, SE VOIR ET S’AIMER, OSER L’INCONGRUITÉ D’UN BONHEUR PRÉSERVÉ DES AUTRES, ÉTRANGEMENT PARTAGÉ SANS COMMENTAIRE, LE CUL DANS LA BAIGNOIRE DES JOURS ALÉATOIRES. ROBINET DE ROMAN FLEUVE, LA VIE S’ÉCOULE ET LES TEMPS CHANGENT COMME LES CORPS AUX TIÈDES SENTIMENTS. L’HEURE DERNIÈRE DE LA DOUCHE FROIDE VIENT UN JOUR, PLUS TARD. L’INTIMITÉ 3D, C’EST PATAUGER ENCORE, NE PAS GLISSER, SE CROIRE ET S’AIDER, OSER L’INCONSCIENCE DU GESTE D’INSTINCT, DE LA SUITE, DE LA PROCRÉATION DÉLIVRÉE AUX AUTRES, À L’HUMANITÉ RÉCEPTIVE PERPÉTUÉE DANS LE BAIN DE SANG FROID DES MORTELS HURLANTS À LA VIE, GEIGNARDS PRÉMONITOIRES À LA FACE DES SAGES-FEMMES. ROUGE DE PLAISIR, L’AMOUR SE LAVE DE TOUS SOUPÇONS, DANS L’ÉTERNELLE QUIÉTUDE DES SALLES D’EAU, CLAPOTIS DE DÉSIR MOITE, EXTASE TRANSPIRANTE, JOIE SUINTANTE DE TEMPS ACIDULÉS. L’INTIMITÉ 3D, C’EST GOÛTER LES JOURS CONTRARIÉS, PARDONNER ET DURER DANS LE DÉCLIN DE L’HIVER, OSER PRENDRE LA MAIN AU TREMBLEMENT DES CONFUSIONS, RIRE ENCORE DES COMPROMIS ET PASSER L’ÉPONGE SUR LES MOTS PERDUS DANS LES ABYSSES CROISÉS DE LA CONSCIENCE. C’EST SE PORTER À PETITS PAS, À PETITS FEUX DE PAILLE ET D’ESTOMAC, S’ABANDONNER SOUS L’EAU BATTANTE DES NAUFRAGES ET S’ÉTONNER ENCORE D’AIMER, SE CONFRONTER AUX LABYRINTHES, SE RETROUVER FACE AU DESTIN, DANS LE MIROIR EMBUÉ, SANS SE RETOURNER, PRÈS DE SERVIETTES TROP BIEN RANGÉES.
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LA TERRAZZA Acrylique sur toile 74 x 91 cm 1967
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ZÉPHYR D’AZUR NOYÉ D’HORIZON, LIGNE DE MER ÉTALE BERCÉE DES DIEUX, LE GRAIN DE PEAU SABLÉ SE LIVRE AU TEMPS, SUBLIMÉ. CHAISE LONGUE D’ESCAPADE AMARRÉE, TERRASSÉE, BAVARDE EN RADE AU SOLEIL, BRÛLÉE, LA FEMME DÉVÊTUE S’OFFRE AUX CIEUX, ÉPERDUE. ET L’AIR SE FAIT LUMIÈRE AVEUGLANTE, ÉTOUFFANTE, ET L’EAU EMBRASE LES YEUX D’ÉCUME CARESSANTE. SALÉ, VIVANT, DE CHAIR ET DE SANG, LE CORPS ÉVAPORÉ AUX ASTRES S’EST CONFIÉ, RAYONS DE PARADIS, SOLEILS D’ADAMI.
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TITRE 00 x 05 cm peinture sur abs 2011
conception graphique : Antje WELDE / www.voiture14.com photos Jean-Louis BELLURGET U.Mulas (portrait) TexteS : Jean CORBU
impression : Agpograf - Barcelone ISBN : 9782953540505 Imprimé en Europe Achevé d’imprimer avril 2012 Dépôt légal, avril 2012 © droits réservés