(RE)SHAPING LANDSCAPES
GALERIE RIVIERE / FAIVELEY
(RE)SHAPING LANDSCAPES
ALEXANDRA DAVY JEAN DE POMEREU BRUNO FONTANA OLIVIA LAVERGNE JÉRÉMIE LENOIR KARINE MAUSSIÈRE ALBIN MILLOT JEAN NOVIEL ROBERT OVERWEG SANTIAGO VANEGAS CLÉMENT VERGER
(RE)SHAPING LANDSCAPES Le mot « paysage » indique initialement un « tableau représentant un pays ». Le paysage est créé par les regards croisés de l’artiste et du spectateur. La compréhension de l’espace se fait en fonction de l’interprétation culturelle qu’on en fait. Extrêmement présent en photographie, le paysage est parfois un simple décor ou second plan mais il est souvent, et ce depuis les débuts de la photographie, le sujet même de l’image. Le thème du paysage présente son évolution et sa diversité tout au long de l’Histoire de la photographie. Ainsi, la première prise de vue photographique dont Nicéphore Niepce est l’auteur, les paysages de l’Ouest américain d’Ansel Adams, le regard de Raymond Depardon, l’Ecole de Düsseldorf et bien d’autres appréhensions de l’espace ont forgé l’Histoire du paysage en photographie. S’ il s’agit d’une thématique tout à fait classique, la vision photographique du paysage est aujourd’hui multiforme. Elle puise son inspiration dans les diverses étapes de la représentation photographique de l’espace tout au long des derniers deux cents ans. On assiste aujourd’hui à un remodelage du paysage et à une nouvelle perception de l’espace. L’exposition collective (Re)Shaping Landscapes révèle ces nouveaux paysages et ces nouvelles appréhensions. (Re)Shaping Landscapes rassemble les travaux de dix artistes traitant tous de manière différente la thématique du paysage en photographie. Il s’agit de transformer le très classique thème et de proposer une nouvelle dimension dans la représentation de l’espace. Au-delà de la contemplation, plusieurs artistes interviennent dans le paysage qu’ils le photographient, le transformant ainsi en décor. Cette intervention s’effectue tantôt lors de la prise de vue, tantôt lors de la retouche des images. Une exposition qui offre donc une vision plurielle grâce à une pléthore de points de vue, de techniques et d’intentions. Tandis que certains traitent le paysage à travers une technique classique –photographie à la chambre, prise de vue frontale - comme Clément Verger qui documente ces espaces à l’apparence naturelle en réalité créés pas l’homme, d’autres offrent une vision plus fantastique avec une série de retouches digitales comme par exemple Jean Noviel ou encore Santiago Vanegas. Chaque artiste expose un paysage personnel et ressenti de façon différente. Si Olivia Lavergne photographie des forêts à la végétation verdoyante mise en avant par les flashs et
lumières continues installés lors de la prise de vue, Jérémie Lenoir, lui, préfère se pencher sur la notion de territoire et de marges avec des espaces photographiés à quatre cents mètres audessus du sol. La notion de marge est aussi présente dans le travail d’Alexandra Davy mais son traitement est tout à fait différent. Une prise de vue frontale, avec comme thème principal la maison certes, mais surtout la haie qui la borde. Bruno Fontana, quant à lui, s’engage à créer des typologies de paysages urbains. Enfin, Robert Overweg considère l’espace virtuel comme un paysage à part entière et en fait une série photographique, s’y promenant comme un photoreporter le ferait dans le monde réel ou bien s’engageant à traquer le bugs graphiques qui se cachent parfois dans les jeux vidéos. (Re)Shaping Landscapes est donc une exposition dévoilant ces multiples espaces urbains, naturels, remodelés avant ou après la prise de vue photographique, qui sont nos nouveaux paysages.
Exposition : Part I - du 6 au 20 septembre Part II du 4 au 26 octobre Du mardi au samedi de 11h à 19h
Alexandra Davy Lignes Vertes Si la végétation est de l’ordre du naturel, le mur lui est culturel. Intra muros il dissimule ce que l’on cache, extra muros ce que l’on aimerait voir. D’où sans doute cette manière de donner à nos haies végétales l’aspect taillé de la pierre ou du béton armé
Biographie La démarche plasticienne d’Alexandre Davy s’articule autour des notions d’identité et d’absence, qui se manifestent dans l’altérité des lieux qu’elle photographie ou imagine. Dans ses images, la frontière entre illusion et réalité parfois nous échappe. Le temps est suspendu et l’ambiguïté latente. Son admiration pour des peintres comme Edouard Hopper et Giorgio De Chirico la pousse vers un esthétisme épuré et minimaliste.
ALEXANDRA DAVY Lignes Vertes
Jean De Pomereu Into Frozen Silence L’Antarctique demeure l’ultime tabula rasa. Un univers minéral, berceau des vents et des glaces; incarnation de la nature en son état le plus dénudé. Une sphère mystèrieuse propice à nous mener vers l’essentiel. Des icebergs sans nom. Des totems de ce monde sousterrain qui transitent à la surface gelée de l’eau et de l’atmosphère ; nés de la perpétuelle transformation du monde physique.
Biographie Jean consacre son travail photographique à l’Antarctique depuis 2003. Il y réalise de nombreux séjours dans le cadre d’expéditions scientifique et artistique. Ses photographies ont été exposés en Grande-Bretagne, Espagne, Belgique, Chine, en Nouvelle-Zélande, et aux États Unis. JEAN DE POMEREU Into Frozen Silence
Bruno Fontana Typologies Il est question d’un vaste inventaire de formes issues d’aménagements ou d’archétypes construits. Des éléments ou espaces qui peuvent à priori nous paraître anodins, mais qui nous parlent pourtant du fonctionnement de nos sociétés modernes, de nos usages, nos habitudes, nos loisirs et de notre culture de masse. La répétition systématique et sérielle de ces sujets photographiés toujours frontalement leur confère alors un intérêt esthétique qui outrepasse leur statut fonctionnel pour le remaner à la dimension d’objets mémoriels ou patrimoniaux.
Biographie Bruno Fontana, autodidacte passionné par la photographie et l’architecture est fortement influencé par l’Ecole de Düsseldorf et par les travaux des Becher et de leurs élèves. Il est révèlé par le concours SFR Jeunes Talents . En été 2013, il expose son eouvre dans le cadres des Rencontres d’Arles. BRUNO FONTANA Typologies
Olivia Lavergne Jungles Olivia imagine et s’approprie le territoire. Son regard transforme le paysage, l’image suggère un tableau photographique. Le choix des formes végétales, des couleurs - ocre, vert, bleu - est codifié comme dans une peinture de paysage et le dispositif lumineux en clair obscur renforce le caractère inhabituel des scènes. Dans cette série, il est question de l’exploration d’un territoire et de sa métamorphose. Olivia Lavergne s’intéresse à une végétation mystérieuse, une forêt dense ; la jungle comme point de départ à une exploration imaginaire.
Biographie Après des études littéraires, Olivia s’oriente vers la photographie et débute un travail d’auteur à partir de 2003. En 2006-2007, elle suit les cours de l’université Paris VIII et de l’Ecole Nationale des Arts Décoratifs et obtient une Maitrise en Photographie puis un Master en Art Contemporain. Dans ses images, la mise en scène flirte avec le réel et cela dès les premiers travaux exposés en 2010 lors des Voies off aux Rencontres Internationales de la Photographie. Olivia voyage à Berlin, à New-York, en Guyane. Ses recherches sur l’architecture, la composition de l’image et l’impact de la lumière, l’amènent à explorer de façon plus personnelle une végétation tropicale et dense, une forêt luxuriante.
OLIVIA LAVERGNE Jungles
Jérémie Lenoir L’autre Paris Produit des processus politiques et économiques, le paysage contemporain évolue aujourd’hui jusqu’à disparaître dans son assujettissement. Les «tiers paysages» se multiplient avec analogie à grande échelle, alors que les périphéries saturées des villes se cloisonnent dans des architectures impersonnelles et déshumanisées. «Lorsqu’un paysage a perdu sa cohérence, disait Alain Buttard, le seul sens que puisse lui donner un photographe, c’est celui de la cohérence perdue!». Au coeur du bassin parisien, l’Autre Paris se focalise sur les territoires frontières entre villes et campagnes, ces espaces de tensions, ces zones en « marge » qui révèlent l’évolution de nos paysages et questionnent, à travers eux, l’identité que nous nous construisons.
Biographie Sans sujet propre, sans intention particulière visant à une représentation objective d’une « vérité » du paysage, les photographies de Jérémie Lenoir proposent un voyage singulier et sensible dans ce que Marc Augé nommait les « non lieux ». Profondément influencé par les artistes de la Kunstakademie de Düsseldorf et par les thématiques de Jurgen Nefzger, Raymond Depardon ou Thierry Girard, ses clichés tentent une représentation du réel et sa transfiguration en tableaux : entre imaginaire poétique et préoccupation sociale, son travail se veut alerte des mutations profondes de notre monde et de notre civilisation
JÉRÉMIE LENOIR L’autre Paris
Karine Maussière Le temps en ruines* Artiste visuelle, Karine Maussière utilise la photographie, la cartographie et s’essaie à l’écriture à suivre sur son blog http://kalucine. blogspot.com C’est durant son cursus aux Beaux Arts qu’ellle se consacre à la photographie de paysage et de friches urbaines, ces espaces concrets qui hébergent l’imaginaire. La quête d’une appropriation du paysage habite sa recherche artistique. Cette appropriation se fait par la photographie mais aussi et surtout par le mouvement du corps. Depuis, la notion du mouvement est comme un leitmotiv. Lors de sa résidence à Sarajevo, elle poursuit sa recherche sur “le temps en friches” et propose des images réalisées au polaroid . * “le temps en ruines” Marc Augé
Biographie “ Tout en étudiant l’art et la photographie à l’école Supérieure des Beaux Arts de Marseille (DNSEP 96) et passé un post-diplôme à l’école d’Architecture (1998), Karine s’intéresse aux écrits de Gilles Clément, Michel Foucault et d’Hakim Bey et se consacre à la photographie de paysage et de friches urbaines. Partie à Berlin, elle réalise ses premières graphies de marches urbaines. Bruxelles, Londres, Lisbonne, Barcelone, Rome suivront. En 2006, elle part faire un tour du monde. Arpentant les plus grandes mégapoles, elle pense à la photographie comme un outil sensible plus que technique : elle abandonne son rolleiflex et n’utilise depuis, qu’un photophone, qui lui permet de faire des instantanées. “Monomaniaque” (dixit Yannick Vigouroux), “collectionneuse” (Yannick Vallet), son travail sériel, traite du vide. Son travail photographique est un regard sur notre environnement, une manière de tenir un discours sur notre système, sur ce qu’il est, sur ce qu’il devient; parfois, plus intime et poétique, il est de l’ordre du sensible. En interrogeant sa perception de l’espace qui l’entoure, il contribue au renouvellement du genre en proposant des photographies en petits formats, recherche liée à une approche poétique, là où le sensible demeure au cœur de l’œuvre. “
KARINE MAUSSIÈRE Le temps en ruines
Albin Millot NYC Cinematic Collections NYC Cinematic Collections est une série réalisée au Sténopé. L’ancêtre de la photographie : un simple trou dans une boite noire fait office de chambre photographique. Les pauses des photographies prennent quelques minutes, imprimant sur l’image les mouvement du corps et respirations de l’artiste ALBIN MILLOT NYC CINEMATIC
Biographie Albin travaille au sténopé. L’ancêtre de la photographie : un simple trou dans une chambre noire fait office de boîtier photographique. Les pauses de ses photos prennent quelquefois des dizaines de minutes. «Le sténopé se justifie alors comme étant l’instrument de capture idéal, continue Albin, c’est un cerveau sensible, libéré de son corps, de sa conscience et de son environnement.» Aussi, face aux éléments photographiés, Albin fait corps avec son appareil. Les flous des ses photos sont autant de respirations, de mouvements du corps, à peine perceptibles: «Une façon de ralentir le temps, le cadencer, disposer d’une image, s’y appesantir. La laisser émerger sans pouvoir se figurer ce à quoi elle ressemblera.»
Jean Noviel Paysages fabriqués Pour son travail au cinéma il est régulièrement amené à concevoir de grands tirages qu’on vient placer à l’arrière des décors. Leur rôle consiste à donner l’illusion du réel et de sa profondeur dans le studio de prise de vues. Cette série justement pose la question du statut de l’image et de la représentation comme pure fabrication, qu’elle soit d’origine picturale, cinématographique ou littéraire. Images troublantes d’un monde relevant du rêve ou de l’imaginaire qui viennent instiller une forme de fiction dans notre lecture du réel.
Biographie Dans ses recherches personnelles, il s’intéresse aux traces, aux usages et aux normes qui fondent notre rapport au réel. Ses travaux tentent ainsi d’interroger le monde pour en saisir les contradictions matérielles ou géographiques. Ils portent principalement sur la photographie en tant que support et objet de fiction individuelle ou d’une mémoire collective. JEAN NOVIEL Paysages fabriqués
Robert Overweg The End of the Virtual World Robert Overweg photographie depuis dix ans les mondes virtuels des jeux vidéos. Ces environnements sont pour lui une extension directe de son monde physique, et révèlent un nouvel espace public dans notre société contemporaine. S’arrêtant aux zones de non jeu, aux erreurs de graphisme, aux fins de jeu, il dissèque ce qui l’entoure à la manière d’un photographe documentaire. Ses photographies attirent notre attention sur les endroits inhabituels, déshumanisés, chaotiques, mais qui nous apparaissent, comme étrangement familiers.
Biographie Robert Overweg est un photographe hollandais de 30 ans. Il a commencé à travailler sur les frontières entre réel et virtuel à partir de 2007, en utilisant les mêmes techniques de photographie dans ces deux mondes. Ces environnements virtuels apparaissent dans les jeux dits de «FPS» First Person Shooter. Robert Overweg, les voit comme une extension de son du monde réel. Ce monde est comme un révélateur d’un nouvel espace de la société contemporaine. Ses travaux ont été exposés en Allemagne, au Pays-Bas, en Italie et en Corée et sont présents dans de nombreux musées.
ROBERT OVERWEG Apartment one 2011, , Mafia 2
Santiago Vanegas Invisible Ink - Radical Absence Santiago propose une expérience du monde vécu comme une tension, une conversation entre les choses et l’espace dans lequel elles évoluent. Des espaces dans les espaces, de la géométrie, des étendues animées mais apparemment vide. Autoroutes chorégraphiques, espace vides qui tous conversent avec une frontière mouvante.
Biographie D’origine colombienne, Santiago vit et travaille à Atlanta. Fortement influencé par ses origines colombiennes, le réalisme latino-américain et le cinéma, il crée un monde dans lequel l’obscurité et la lumière de la vie se conjuguent. Ce petit quelque chose sur lequel on ne parvient pas à mettre le doigt… Santiago propose une expérience du monde vécu comme une tension, une conversation entre les choses et l’espace dans lequel elles évoluent. Il en parle comme d’une poésie incompréhensible. Des espaces dans les espaces, de la géométrie, des étendues animées mais apparemment vide. Autoroutes chorégraphiques, espace vides qui tous conversent avec une frontière mouvante.
SANTIAGO VANEGAS Radical Absence
Clément Verger I. On the anthropogenic landscape Dans son projet « on the anthropogenic landscape », Clément Verger propose de questionner l’apparente naturalité des paysages qui nous entourent. Depuis toujours, l’être humain a manipulé la nature pour l’adapter à ses besoins et à ses désirs, nivelant les côtes, planifiant des forêts, creusant des vallées. Mais dans le monde contemporain, où la « nature » devient un espace récréatif, perçu en opposition au bâti et au mode de vie urbains dominants, la part de l’homme dans la formation des paysages tend à être oubliée, alors même que son influence directe ou indirecte touche les paysages à une échelle globale. Par la photographie, Clément Verger cherche à faire apparaître les traces de l’activité humaine – de l’Antiquité à l’époque contemporaine – dans ce qui nous apparaît spontanément comme intouché ou « sauvage ».
Biographie Clément Verger est un photographe né en 1988 dans le sud est de la France. Après avoir étudié les arts et la communication visuels à l’Ecole Nationale Supérieure d’Art Olivier de Serres à Paris, Clément est reçu en tant que boursier à la subvention européenne Léonard de Vinci. Il s’installe ensuite à Londres en 2008 où il travaille aux côtés des photographes du collectif Luna du magazine Lunatic et en tant que photographe freelance. Il obtient son master d’études photographiques avec mention à l’université de Westminster en 2011. Il vit et travaille actuellement à Paris. Il est sélectionné en 2013 pour le portfolio du New York Times et est accepté pour une résidence de six mois au sein de la galerie RX. Son travail est exposé à la galerie P3, à la galerie West à Londres, à la galerie Tamart et au réfectoire des Cordeliers à Paris. En 2012, il participe à la Biennale de Santorin. Ses derniers projets seront exposés au sein de la galerie Rivière et Faiveley, de la galerie RX ainsi qu’au musée de minéralogie des mines Paristech en 2014.
clément verger On the anthropogenic Landscape
La Galerie Rivière / Faiveley est spécialisée en photographie émergente. Notre programmation essaye de rendre compte du foisonnement du traitement de l’image aujourd’hui : avec une majorité de photographies plasticiennes, nous exposons aussi des installations, vidéos et collages photographiques. Nos artistes ont en commun de vouloir défier les limites du médium photographique, d’interroger les représentations traditionnelles et l’objectivité du regard. Dans une volonté d’échange et de découverte, nous organisons régulièrement, en plus des exposions, des rencontres avec des photographes, signatures de livres et des masterclasses.
La Galerie est ouverte du mardi au samedi de 11h à 19h et sur RDV Galerie RIVIERE / FAIVELEY 70 rue Notre Dame de Nazareth 75003 Paris
www.galerierivierefaiveley.com