“When Size does not Matter” une exposition d’objets miniatures Tribaux 7 au 10 avril 2016
Galerie Bacquart 27 rue de Seine, 75006 Paris tel : 09 81 24 16 18 contact@jbbacquart.com 1
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1- Une statuette Congo,
soclage Kichizo inagaki
Congo Bois Hauteur : 9,3 cm Vers 1880 Prov : Robert Duperrier puis Collection française depuis 1968 Ancienne collection Paul Guillaume Les n‘kisi sont pourvus d‘une charge qui leur octroient une puissance magique . Ils protègent des maladies, des vols et assurent le succès des récoltes. Cette petite statuette, par ses proportions et son épaisse patine, témoigne d’un usage prolongé et lui confère un grand charme. C’est ce qui a probablement attiré Paul guillaume, le grand marchand d’art moderne et tribal . Il décida ensuite de faire socler cette ravissante statuette par Kichizo inagaki, le fameux socleur japonais basé a Paris dans les années 1930.
Publication : “Art Négre : Ancienne Collection Paul Guillaume“, Hotel Drouot, Paris , 9 nov 1965, n°61.
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2- Pendentifs Inuit 2- Un Pendentif Inuit
Alaska Ivoire marin Alaska Hauteurs :. Ivoire marin Provenance:: 11,5 Collectiion Longueur cm privée Américcaine Circa1880 1870 Vers
Provenance : collection privée Américaine
La fabrication d‘amulettes était l‘un des modes d‘expression artistique des Inuits. Avant l‘arrivée des missionnaires, les amulettes faisaient partie de leur vie quotidienne : chaque individu en portait une. Elle était censée faciliter la chasse ou tout autre exploit et protégeait son propriétaire de la maladie ou des accidents. Cette amulette-baleine posséde une belle patine de couleur crème. Son rôle était probablement de préserver celui qui la portait des accidents pouvant survenir lors de la chasse à la baleine, ce qui expliquerait la forme de l‘objet. Il nous faut noter la superbe abstraction de cet objet; témoignage de la qualité et de la créativité du sculpteur inuit.
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3- Un Pendentif Inuit Alaska Ivoire marin Longueur : 10 cm Vers 1880 Provenance : collection privée Américaine
Ce pendentif inuit représente une baleine béluga. La chair de béluga faisait et fait encore partie de l‘alimentation de base des Inuits. Leur chasse nécessitait plusieurs chasseurs répartis dans plusieurs bateaux. Il s‘agissait parfois d‘une tâche périlleuse. Ce type d‘amulettes protégeait le chasseur de baleine lors de ses sorties en mer.
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4- Une Poulie Gouro Côte d‘Ivoire Bois Hauteur : 15,5 cm Vers 1900 Provenance : collection Carlo Monzino, Lugano, Suisse
Les poulies gouro sont des éléments de métier à tisser et donc, à l’origine, des objets purement usuels. Elles supportent la bobine autour de laquelle s’enroule le fil relié aux deux lisses du métier que le tisserand soulève tour à tour à l’aide d’un système de pédales. Les poulies constituent le seul élément décoratif du métier à tisser. Chacune est commandée à un sculpteur par le tisserand pour son propre plaisir esthétique. Elles présentent un poli fin et une délicatesse remarquable dans leurs détails. Leurs formes varient, notamment celle de l’étrier qui peut être triangulaire ou en fer à cheval, mais également celle du protome, qui peut parfois figurer des têtes d’animaux, des masques ou des personnages entiers. Le profil harmonieux et la coiffure assymétrique recherchée de cet exemplaire lui confèrent toute son élégance.
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4- Boucle d‘oreille Mapuche 5- Trois hamecons Chili Micronésie, îles Marshall métal Nacre, métal, Height: ecm. fibres végétales, feuilles de pandanus Fin XIX siècle Provenance: Paul Poiret (couturier) Hauteur : entre 7,1 et 9,2 cm Circa 1880 Provenance : collection privée française
Ces hamecons étaient utilisés pour la pêche à la bonite. L‘hameçon se compose d‘un crochet, mata, rattaché par un lien, vovoso, à une petite plaque de coquillage. Un mythe explique pourquoi cet hameçon est particumlièrement efficace pour la pêche à la bonite. Il raconte comment l‘hamecon fut apporté par un «dieu» qui enseigna uniquement aux hommes de la côte à pécher la bonite, laissant les hommes vivant à l‘intérieur des terres dans l‘ignorance. C‘est donc son origine divine qui confère son efficacité à cette technique. En outre, il existe des autels ainsi que des rituels de la bonite. Avant chaque partie de pêche, on consulte le propriétaire de l‘autel. Si son avis est défavorable, celle-ci est remise. Il est très important pour un chef de posséder cet autel de la bonite afin d‘avoir du pouvoir, ou mana.
Pour des exemples similaires, voir:
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6- Une Tabatière Zoulou Afrique du sud Bois Vers 1880 Hauteur: 10 cm Provenance : collection privée anglaise
Les tabatières sont une production caractéristique de l’art zoulou – aussi appelé « art des Nguni septentrionaux ». Elles sont généralement sculptées dans de la corne et adoptent des formes abstraites ou figuratives. Leur finesse d’exécution démontre souvent l’habileté des artistes africains à utiliser les formes naturelles et les différents matériaux qui leur sont disponibles. Les tabatières contenaient de la poudre à priser qui était utilisée quotidiennement par les notables zoulous. Notre tabatière est, dans le corpus zoulou, un objet d’exception. Elle est remarquable par sa forme – un ovale presque parfait –, mais aussi par la finesse de son pied et les très belles scarifications qui rythment ses côtés. Le tout est mis en valeur par une patine exceptionnelle qui témoigne d’un usage prolongé.
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7- Un Appui-nuque des îles Fidji îles Fidji Bois et fibres de noix de coco Longueur : 52 cm ; Hauteur : 16 cm Vers 1850 Provenance : collection privée anglaise
Dans les îles Fidji comme dans les îles Tonga, l‘usage des appuis-nuque – également appelés appuis-tête – était réservé aux personnages de haut rang. Les Polynésiens étaient persuadés que la tête était le siège du mana, ce pouvoir intimement lié au monde divin, force vitale et spirituelle qui se manifestait aussi bien chez certains hommes que dans certains objets, entre autre par leur efficacité. De fait, la tête avait besoin d‘une protection, surtout pendant le sommeil, afin notamment de ne pas entrer en contact avec le sol. Les appuis-nuque se transmettaient de génération en génération. Chaque propriétaire, tour à tour, investissait l‘objet d‘une partie de son mana. Ce type de pièce était donc fabriqué puis manipulé avec la plus grande précaution. Notre exemplaire est particulièrement élégant avec la courbe de l‘appui nuque accentuée et la très belle patine d‘usage brillante sur sa surface
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8 - Une Statue Songye République démocatrique du Congo Bois Hauteur : 32,6 cm Vers 1870 Provenance : Hélène et Philippe Leloup, Paris, 1990. Collection privée anglaise. Les effigies Songyé sont des représentations d‘ancêtres ainsi que des forces de l‘univers. La pensée songye repose en effet sur un système cosmogonique basé sur un ensemble de signes et de forces complexes. Ces statues faisaient l‘objet de cultes réguliers et étaient parées de conglomérats magiques ou de parures le plus souvent perdues. Les ancêtres qu‘elles représentent étaient les maîtres des vivants, investissant toute chose et tout élément de la nature. Certaines statues, de sexe féminin, avaient le pouvoir de favoriser la fécondité des femmes et la fertilité de la terre. L‘attitude de cette effigie, les mains posées sur le bas du ventre démesurément gonflé, est caractéristique de ce type de statues songye. La plupart d‘entre elles sont cependant frontales et symétriques. Cette pièce fait partie des quelques exemples qui tournent résolument la tête à droite ou à gauche – ici à droite –, pose qui lui confère une belle et indéniable dynamique. Malheureusement la signification de cette attitude ne nous est pas connue. Les exemplaires de petite taille étaient destinés à un usage domestique et privé tandis que les exemplaires plus grands protégeaient l‘ensemble du village et pouvaient servir dans des rituels publics. Stylistiquement; cette statue fait parti du groupe extrêmement restreint ( moins de 10 exemplaires connus) des statues a tête tournées que le père Francois Neyt a identifié comme le vieux style des Belande. Une statue proche présentant la même taille et une patine similaire est celle reproduit en page 60 (Neyt, F., Songye, 2004)
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9- Une Cuillère Tlingit Côte Nord-ouest, Amérique du Nord Bois de caribou, corne de chèvre sauvage, corne de mouflon, coquille d‘haliotide Vers 1890 Longueur : 24 cm Provenance : Cargo West, Vancouver, John L. Brown, Toronto Aggregation Gallery, Toronto, 1977 Herman Binder, USA
Les habitants de la côte nord-ouest du continent américain fabriquent des cuillères rituelles à partir de corne de chèvre ou de mouflon. La plupart de ces cuillères reprend l‘empilement ou l‘imbrication anthropo-zoomorphe que l‘on retrouve dans l‘iconographie des grands totems en bois, évoquant mythes et appartenances claniques. Cette vaisselle de prestige faisait l‘objet de dons et de contre-dons. Sur cet exemplaire, la loutre de terre sculptée sur le manche symbolise un puissant esprit protecteur. Elle nous permet de supposer que cette cuillère appartenait à un chaman. Elle était probablement utilisée lors de rituels chamaniques pour administrer des potions liées aux rites apotropaïques. Cet objet a la particularité de faire partie d‘un petit groupe de cuillères ayant un manche en ivoire ou en os (on recense seulement 5 spécimens dans ce corpus).
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10- Une Statue Tellem Mali Bois, pigments rouges XVIe siècle Hauteur : 21 cm Provenance : Henri et Hélène Kamer, Paris, 1960 Jeff Vanderstraete, Lasne Collection de M. et Mme Robert Hendrickx, Bruxelles, avant 1963 Les Tellem produirent des statues à la silhouette quasi abstraite et presque toujours symétriques. Les plus anciennes d‘entre elles datent du Xe siècle. Elles étaient utilisées dans le cadre du culte des ancêtres ou afin d‘appeler la pluie. Cette statuette est de style naturaliste. Ses jambes sont légèrement fléchies et le nombril proéminent. Les bras fragmentés sont levés dans une attitude d‘imploration et encadrent un visage légérement aplati. Les textes ethnologiques décrivent des libations successives de mil ou de sang de poulet sur ces statues lors de rituels. Elles étaient enterrées avec leur propriétaire dans une grotte après sa mort. Avec le temps, la patine rituelle s‘est minéralisée, ce qui donne à la surface des sculptures son aspect caractéristique, craquelé. Sur cet exemplaire, cette patine est d‘une remarquable qualité.
Exposition : «Art d‘Afrique dans les collections belges», Musée Royal de l‘Afrique Centrale, Tervuren, 29 juin 30 octobre 1963 ; mentionné au catalogue, n° 58, p.11.
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11- Un Pendentif zoomorphe, Cuillère rituelle Golfe du Mexique ou Costa Rica Culture olmèque Jade Entre 500 et 800 av. J.-C. Hauteur : 6,2 cm Provenance : collection M. Fulvio Salas La culture olméque, qui s‘épanouit de 1200 av. J.-C. à 500 av. J.-C., est la première des grandes civilisations de la Mésoamérique. L’art olmèque se caractérise notamment par une grande maîtrise de la sculpture et de la ciselure. Cette maîtrise est visible aussi bien dans l’art colossal que dans l’art miniature. Ce type de pièce représente à l‘origine une cuillère figurant le „monstre-oiseau“. On retrouve ces objets au Costa-Rica et dans l‘État du Guerrero au Mexique. La cuillère-pectoral est percée dans la partie supérieure de deux trous d‘attache qui permettent de suspendre celle-ci. La partie à proprement parler en forme de cuillère, soulignée en léger creux, était utilisée par les chamans. Ils sniffaient les substances hallucinogènes contenues dans ce réceptacle afin d’atteindre le monde des dieux. Notre cuillère-pendentif rituelle est en jade clair à surface brillante. Elle représente un profil d‘oiseau, dont l‘aile repliée est soulignée par un léger creux. Une bordure plate sert à contenir la substance hallucinogène. Sur la tête de l’oiseau figurent deux yeux soulignés eux aussi par deux petits creux. Pour des exemples similaires, voir:
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12- Une Montre Ashanti Ghana Or natif 1900 Longueur : 17,5 cm Provenance : collection privée anglaise
Ce type d‘objet d’apparat est typique de l‘osmose faite entre les civilisations Africaines et européennes. En effet, cet objet est une imitation en or d‘une montre européenne. Elle a été probablement commandée par un chef Akan qui avait vu un européen porter une montre et qui, ne pouvant avoir une originale, a décidé d‘en commander une en or massif.
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13- Une Paire de Boucles d‘Oreilles Iles Marquises, Polynésie Française Ivoire marin XVIIIe siècle Longueur : 7,8 cm Provenance : collection Josefowitz, Suisse collection Ligabue,Venise, Italie Aux Marquises, les ornements d’oreilles étaient portés par les deux sexes : ceux des hommes étaient grands et lourds, présentant des figures de tiki sculptées sur l’éperon, alors que ceux des femmes, plus petits, étaient délicatement travaillés en de multiples figures de tiki. On entend par tiki une représentation humaine sculptée de façon stylisée. Les oreilles étaient rituellement et cérémonieusement percées et l’on utilisait pour cela une pique courte sculptée d’un ou plusieurs tiki. Les objets présentés ici constituent une très belle paire d’ornements masculins appelé ha akai. La figure du tiki était portée à l’arrière de l‘oreille pour protéger son propriétaire.
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14- Une Poupée Ashanti dite Akuaba Ghana Bois, perles XIXe siècle Hauteur : 26 cm Provenance : collection privée anglaise
Les poupées akuaba sont une des productions les plus reconnaissables et fameuses de l‘art africain. Les Ashanti leur prêtent plusieurs rôles et pouvoirs dont les deux principaux sont de permettre aux femmes stériles de concevoir mais aussi, pendant la grossesse, de protéger l‘enfant qui va naître de la difformité, voire même de la laideur. La tête plate des akuaba, semblabe à un disque, correspond à une exagération de l‘idéal de beauté akan – groupe ethnique dont les Ashanti font partie – : un front haut et oval, légèrement aplati. La silhouette elle aussi plate répond à une exigence pratique : les femmes ashanti portent les akuaba dans le tissu de leur jupe, contre le dos, comme elles le feraient avec un véritable enfant. Une fois qu‘elles ne servent plus, ces poupées sont placées sur des autels domestiques. Cet exemplaire se distingue par la finesse de son visage ainsi que celle du collier de perles à son cou, mais également par sa belle patine d‘usage. La face légèrement concave et les motifs graphiques à l‘arrière de celle-ci participent aux qualités esthétiques indéniables de cette akuaba.
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15- Une Poulie Baoulé Côte d‘Ivoire Bois Vers 1890 Hauteur : 18,7 cm Provenance : collection privée anglaise
L‘utilisation de poulies de métier à tisser sculptées – d‘apparence humaine ou zoomorphe –, hautement décoratives, est commune à un certain nombre des populations présentent en Côte d‘Ivoire et au Ghana. Le visage aplati de cet exemplaire correspond bien à la tradition et au corpus baoulé. Il adopte également cet aspect plat car les poulies étaient destinées à être vues de face. La profusion des détails – de la coiffure, de la barbe – ainsi que les nombreuses stries et scarifications ou motifs géométriques sont autant de manifestations du raffinement de la sculpture baoulé. Ce peuple est entre autre connu pour le soin avec lequel il a décoré les objets de la vie quotidienne, faisant preuve de qualités de stylisation remarquables qui placent leurs production parmi les plus élégantes des arts africains.
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16- Une Tête Baoulé en laiton Côte d‘Ivoire Laiton XIX ème Hauteur : 8,6 cm Provenance : collection C. Bonnefoy
Ce type d‘objet en laiton servait de poids, ou bien il figurait un chef disparu. La représentation de la tête funéraire ashanti est très rare. Cet exemplaire est d‘une grande finesse et la qualité de la fonte est exceptionelle.
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17- Une Boîte a priser Inuit Alaska Ivoire marin XIX ème Hauteur : 8,5 cm Provenance : Collection Beasley ?, Angleterre Collection privée anglaise
A l‘intérieur de la boite se trouve une étiquette de la collection Beasley, datée du 9 décembre 1923. Malheureusement, les registres Beasley conservés au British Museum ne mentionnent pas d‘objet Inuit à cette date.
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18- Un Manche de Dague Italie,Vérone Ivoire XVIIe siècle Hauteur : 12,5 cm Provenance : collection Schmidt
Ce type de manche était destiné à orner des épées ou dagues d‘apparat. L‘exemplaire ici présent figure un griffon, symbole de la ville de Vérone, mais aussi de force et de pouvoir. L‘animal tient entre ses griffes une échelle, élément qui figure sur les armoiries de la famille Della Scala qui gouverna la ville pendant 125 ans, aux XIIIe et XIVe siècles. La finesse de la taille de l‘ivoire est remarquable sur cet objet.
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19- Un Peigne Ivoire Baoulé Côte d‘Ivoire Ivoire Fin XIXé siècle Hauteur : 8, 5cm Provenance : collection privée anglaise
Ce type de peigne était utilisé par les femmes baoulé. Le nombre de dents peut varier. Il en va de même pour le matériau dans lequel ces objets étaient fabriqués : on en connait également en bois. Cet exemplaire en ivoire est pourvu d‘une patine légèrement orangée qui recouvre la majorité de sa surface. Son fini poli, voire brillant, lui donne un aspect précieux. La forme de la poignée incurvée, très élégante ici, est caractéristique de ce genre de peigne. Cette pièce, à l‘image de la poulie présentée précédemment, témoigne du soin esthétique que les Baoulé apportent à la fabrication des objets utilisés dans leur quotidien.
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Crédits Photographiques et copyright : Galerie Jean-Baptiste Bacquart Crédit photographique objet 9 : Hughes Dubois, Paris
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