ACQUISITIONS RÉCENTES ART TRIBAL Septembre 2016
Galerie Jean-Baptiste Bacquart 48°51'22.21"N
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2°20'12.13"E
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27, rue de Seine 75006 Paris TĂŠl. : 09 81 24 16 18 E-mail : contact@jbbacquart.com
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A FINE SONGYE FIGURE RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO VERS 1880, H: 33cm PROVENANCE : HÉLÈNE ET PHILIPPE LELOUP, 1990. COLLECTION PRIVÉE ANGLAISE.
Les fétiches songye étaient des figures protectrices qui étaient destinées, selon leur taille, à la défense d'une personne individuelle (petits), d'une famille (moyens, comme ici), ou d'un village entier (grands). On plaçait des charges pour activer le pouvoir de la statue. Les orifices qui les accueillaient sont encore visibles ici. Notre pièce est dotée de remarquables qualités plastiques qui passent par la géométrie accusée de l'ensemble, mais également par l'aspect anguleux des volumes du dos qui s'opposent à la souplesse du visage. L'abstraction accusée des mains qui se fondent avec le ventre est d'une grande rareté. Leur pose est symbole de protection. Cet exemplaire fait partie d'un petit corpus dont les têtes sont résolument tournées à gauche ou comme ici, à droite, singulier et particulier au style du Belande et des Milembwe septentrionaux, dans le sud du territoire songye. Le cou, déporté sur la gauche, témoigne d'une grande maîtrise de la sculpture et de l'appréhension de l'espace par l'artiste. Enfin, la patine rouge-orangée est typique du kohu utilisé par les peuples du Belande notamment pour sa dureté, sa résistance et sa stabilité, ainsi que pour ses propriétés éminemment esthétiques.
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A RARE YOMBE FIGURE RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO VERS 1870, H: 32,5cm PROVENANCE : COLLECTION KLAUS CLAUSMEYER, DÜSSELDORF. RAUTENSTRAUCH-JOEST MUSEUM, COLOGNE. LOED VAN BUSSEL, AMSTERDAM, COLLECTION L. VAN DE VELDE, ANTWERP
Les fétiches étaient vénérés à travers l'intégralité du royaume du Kongo. Ils étaient porteurs de substances magiques, de charges appelées nkisi déposées sur la statue par le devin ou nganga pour l'activer lors de sa manipulation. Il pouvait s'agire de racines, de feuilles, de graines ou de restes d'animaux, placés de manière parfois spectaculaire et en abondance sur la tête ou fichées dans l'abdomen du fétiche.
Résultat de la collaboration entre trois acteurs : sculpteur, le nganga et les personnes qui demandent la manipulation. La posture de notre exemplaire indique et traduit la force absolue du roi, celui qui décide et juge : c'es une position royale. est à l'origine des noms qu'on donne à ce genre de statue mbau, "celui qui combat" ou n'kondi, "chasseur".
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A NSAPO NSAPO NECKREST by the "master of beneki" RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO VERS 1870, H: 14cm PROVENANCE : COLLECTION ALEXIS BONEW, BRUXELLES.
Ce type d'appui-nuque (également appelé "appui-tête") servait, selon certains spécialistes, à préserver les coiffures élaborées de leurs propriétaires. Il était lié aux esprits et forces de la nuit dont les pieds démesurés évoqueraient la marche. Leur grande taille sont aussi un signe de pouvoir chez les Songye et les peuples voisins. Notre exemplaire se ratache aux Nsapo-Nsapo, un groupe de Songye étant parti s'installer au Kasaï à la fin du XIXe siècle. Le style de leurs statues est proche de celui des Songye mais elles sont cependant souvent dotées d'un plus grand "réalisme". notre exemplaire fait partie de la production d'un artiste ou sous-groupe stylistique connu sous le nom de "Maître beneki" ou "Maître des Eki". Il est reconnaissable par l'aspect arrondi et élégant des traits du visage ainsi que par le traitement des pieds immenses, très plats et géométrisés. Certaines des œuvres du "Maître Beneki" sont conservées au Fowler Museum de Los Angeles ainsi qu'au musée de Tervuren ou encore au High Museum of Art d'Atlanta.
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A TLINGIT CREST HAT ALASKA PREMIÈRE MOITIÉ DU XXE SIÈCLE, H: 24cm approx PROVENANCE : COLLECTION PRIVÉE ANGLAISE COLLECTION PRIVÉE NÉERLANDAISE.
Ce type de chapeau, dont la forme conique est caractéristique, est le couvre-chef le plus prestigieux et estimé par les Tlingit, dont la société est très hiérarchisée. Il en va de même pour les objets. Les chapeaux de clan sont réalisés en bois ou en vannerie. Ils arborent différents animaux terrestres ou marins, mais aussi des oiseaux. Utilisés comme emblèmes de clan, on les retrouve généralement gravés et/ou peints sur les piliers des maisons, les casques et lesdits chapeaux. Le propriétaire est symboliquement protégé par la position de l'animal au sommet de sa tête tandis que son visage, lorsqu'il porte le chapeau, est peint de motifs propres à la famille dont il est le représentant. Ces chapeaux étaient portés lors des potlatchs funéraires, cérémonies durant lesquelles une famille payait les membres de clans opposés pour qu'il assistent aux funérailles d'un individu de haut rang et reconstruisent sa maison. Les chapeaux sculptés, hautement précieux, étaient montrés pour l'occasion montrés.On racontait alors leur histoire (le ou les mythes auxquels renvoie l'animal sommital, la "crête"). La vivacité, l'harmonie mais aussi l'état de conservation de la polychromie de notre pièce en font un objet rare et exceptionnel.
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A BAOULE DOOR CÔTE D'IVOIRE VERS 1900, H. PORTE : 46,5cm, TÊTE : 19,5cm PROVENANCE : COLLECTION HELENA RUBINSTEIN, VENTE HELENA RUBINSTEIN, 15 OCTOBRE 1966, CAT. N° 29.
Les peuple baoulé se distingue par un grand sens esthétique qui pousse ses membres à décorer abondamment les objets qu'ils utilisent dans leur quotidien. C'est le cas pour les sièges, les peignes, les poulies mais aussi les portes comme celle que nous présentons ici. Les portes font partie des rares objets africains purement usuels qui ne revêtent pas de rôle ou de dimension religieuse. Il s'agit certainement d'une des raisons pour lesquelles elles ont été amplement collectées ; c'est pourquoi il n'en reste plus beaucoup in situ alors même qu'elles étaient nombreuses autrefois. il existe différentes typologies de portes décorées avec des personnages en pied, des visages ou des scènes sculptées ainsi que des motifs géométriques. Notre pièce se distingue du corpus le plus largement répandu par le traitement de la tête en ronde-bosse qui fait tout son intérêt. Celle-ci ressort bien plus que les éléments sculptés sur la plupart des exemplaires connus, dont le décor est sculpté en bas-relief. D'une grande délicatesse, elle revêt les caractéristiques de la statuaire baoulé : une petit bouche pincée, de fines scarifications ainsi qu'un haut front cindé par une coiffure en couronne.
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A KORO CEREMONIAL CUP NIGÉRIA VERS 1910, H: 60cm PROVENANCE : COLLECTION LIUBA ET ERNESTO WOLF. PARIS
Les coupes koro de ce type, qui frappent par l'économie de moyen avec lesquels elles sont exécutées, étaient vraisemblablement utilisées lors de sacrifices cérémoniels ou de rites de secondes funérailles afin de boire ou de réaliser des libations de vin de palme ou de bière.
La frontalité de notre figure masculine, l'épuration des traits, le minimalisme de la silhouette ainsi que la forme cintrée du réceptacle sont caractéristiques de cette production. Notre exemplaire se distingue cependant du corpus le plus largement représenté : ses bras ne sont pas collés contre son buste mais se dégagent en oblique. Cette attitude confère à la statue force et stabilité. De plus, des graines d'abrus precatorius (ou aussi appelées "pois rouges") ornent la tête et le cou de l'objet. Si elles se retrouvent sur diverses productions des Koro comme des masques ou certains cimiers, leur présence sur des coupes de ce type est beaucoup plus rare. Le contraste créé entre leur couleur vive et celle, plus foncée, du bois est remarquable et très décoratif.
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A FINE SENUFO DEBLE FIGURE CÔTE D'IVOIRE VERS 1910, H: 99cm PROVENANCE : EDMOND MORLET, BELGIQUE. COLLETION PRIVEE BELGE. DEPUIS 1965
Ce type de statue est appelé deble : il s'agit d'une contraction de madebèle qui signifie "esprit de la brousse" ou "figure de forme humaine". Les deble sont le plus souvent réalisés en paire (une figure féminine, comme ici, et une masculine). Les deux statues représentent ainsi les ancêtre mythiques, le couple humain primordial engendré par Kolotyolo, le dieu créateur. Selon divers spécialistes , certaines d'entre elles ont été conçues comme des pièces isolées, non pour former une paire. La plupart des exemplaires connus proviennent du nord du territoire sénoufo ou de la région centrale, en Côte-d'Ivoire. Notre pièce présente une silhouette harmonieuse et un profil dont les courbes et contre-courbes se répondent. Elle offre un parfait exemple des qualités qui ont fait le succès de la production des Sénoufo à savoir une grande épuration, une belle simplification des volumes ainsi qu'une pureté des formes qui tend parfoit vers l'abstraction.
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A SENUFO DÉBLÉ FIGURE CÔTE D'IVOIRE VERS 1890, H: 87CM PROVENANCE : COLLECTION PRIVÉE AMÉRICAINE.
Les deble, dont nous offrons ici un second exemple, sont utilisés dans le cadre de la société secrète Poro, lors de rites funéraires. Les statues sont tapées contre le sol pendant la procession qui accompagne le défunt vers sa tombe afin de chasser les esprits malveillants en présence. En outre, la quasi-totalité des hommes sénoufo fait partie de la société secrète Poro. Cette dernière garantie des liens fructueux avec les ancêtres et le pendant – ou dimension féminine – de Kolotyolo nommée Katyeleeo (ou "Mère ancienne"). La société Poro prépare également ses membres, par son enseignement, au bon gouvernement et au leadership. La pièce présente, de sexe masculin, a été réalisée dans un style qui différe complètement de celui de notre exemplaire féminin. La réalisation du visage est en effet beaucoup plus fruste, donnant aux traits une grande force visuelle, les épaules et les bras sont recouverts de scarifications ou de parures, tandis que le buste adopte une forme tubulaire très régulière. L'écart stylistique entre ces deux deble atteste de la diversité mais aussi de l'inventivité de la production chez les Sénoufo.
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A NOK FIGURE NIGÉRIA VERS 200 AP. J.-C., H: 33,5cm. PROVENANCE : P. AMROUCHE; L. ENTWISTLE; COLLECTION RUDOLF ET LEONORE BLUM, ZURICH.
Les statues en terre cuite de la civilisation Nok font partie des icônes de l'art africain. Pourtant, nous ne connaissons pas leur fontcion exacte. Il est communément avancé qu'elles ont servi dans un contexte funéraire et que certaines d'entre elles représentent des personnalités importantes de la société d'alors. Montées au colombin, ces effigies sont donc creuses. L'aspect granuleux qui fait leur singularité et leur beauté est dû à l'ajout de grains de quartz et de silice dans l'argile qui les constitue. Notre exemplaire présente toutes les caractéristiques de la statuaire nok : un nez épaté, des lèvres charnues ainsi que des yeux en forme de triangle à la pointe inférieure arrondie dont la pupille est marquée par un trou. Les orifices tels que le nez, les oreilles ou la bouche sont eux aussi souvent percés. Cette effigie porte par ailleurs un bonnet et un collier à rangs multiples. Cette pièce est remarquable non seulement par sa taille imposante mais également par l'harmonie et la finesse qui s'en dégagentet lui confèrent majesté et sérennité.
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UN KARIWARI HOOK FIGURE PAPOUASIE NOUVELLE-GUINÉE, KARIWARI RIVER XVIe-XVIIIe SIÈCLES, H: 45cm. PROVENANCE : COLLECTION RUDOLF ET LEONORE BLUM, ZURICH.
Ce type de crochet, une des productions les plus typiques des peuples de la vallée du Kariwari, représente des êtres mythiques, les démons qui seraient nés des copeaux tombés lors de la taille, par le héro-soleil, du tambour à fente. Ils auraient introduit le meurtre sur la terre, c'est pourquoi ils sont fortement liés à la chasse et à la chasse aux têtes. Les crochets étaient conservés dans la maison des hommes avec les objets ayant rapport au culte comme les tambours à fente ou les trompettes de bois. Ils étaient consultés avant de pratiquer une éventuelle chasse ou chasse aux têtes : leur propriétaire leur faisait une offrande constituée de sang de la victime d'une chasse précédente mêlé au sien et parfois à d'autres éléments, notamment végétaux. Les crochets accompagnaient ainsi le guerrier qui les possèdait après sa mort, dans sa dernière demeure, souvent dans une grotte où ils étaient entreposés ce qui a permi leur bonne conservation, malgré leur ancienneté. Les restes de polychromie, la géométrisation régulière ainsi que la suggestion subtile des traits d'un visage anthropomorphe, font de notre pièce un exemplaire remarquable.
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A COOK ISLANDS STOOL, NO'OANGA ÎLES COOK, ATIU (?) PREMIÈRE MOITIÉ DU XIXe SIÈCLE, L: 40,5cm PROVENANCE : COLLECTION PRIVÉE ANGLAISE. COLLECTION PRIVÉE HOLLANDAISE.
Ce type de siège no'oanga était utilisé lors de rituels ou de cérémonies par le chef de tribu ou les personnages de haut rang afin de se rehausser physiquement et par la même, symboliquement. Le reste du peuple s'asseyait sur de simples nattes tressées, parterre. Appartenant au mobilier ce genre de tabouret était donc usuel mais aussi très emblématique, puisque symbole de pouvoir. il allie qualités esthétiques et pratiques ce qui est caractéristique d'une partie des objets utilitaires des îles Cook. La plupart de ces sièges monoxyles semble provenir de l'île d'Atiu. Les proportions harmonieuses de notre pièce ainsi que l'élégante courbe de son assise en font un exemple remarquable et d'une rare qualité, soulignée par la belle patine du bois. Une étiquette usée se trouve en-dessous du tabouret : elle est malheureusement indéchiffrable. Elle constitue pourtant une preuve indéniable de l'ancienneté de notre exemplaire.
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A KWAKIUTL FEAST DISH RÉGION DE VANCOUVER VERS 1900, L: 38cm. PROVENANCE : COLLECTION PRIVÉE AMÉRICAINE.
Revêtant une fonction purement utilitaire (celle de contenir de la nourriture), ces bols sont également des symboles de richesse et de prestige. Ils sont en effet sortis lors de deux occasions spécifiques : les banquets (grands festins communautaires) ou les potlatchs (cérémonies funéraires). Durant les potlatchs, de grands repas étaient organisés. Une multitude de plats étaient servis dans des récipients décorés et richement gravés et l'on procédait également à l'échange de cadeaux afin de montrer le prestige et la puissance des hôtes. A cette occasion, la taille du récipient dans lequel les convives mangeaient dépendait de leur rang dans la hiérarchie sociale. Chez les indigènes de la côte nord-ouest américaine, le caractère héréditaire revêt une grande importance : les bols s'inscrivent doublement dans cette tradition puisqu'ils sont transmis de génération en génération et sont ornés des animaux emblématiques du clan ou "crêtes" (crests), hérités du passé. La coupe que nous présentons prend la forme d'une loutre dont l'abdomen est sculpté d'un visage stylisé. La loutre est souvent associée aux guérisseurs. Il est donc possible que notre coupe ait eu une fonction médicinale ou apotropaïque.
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