MÉMOIRE RECHERCHE // 2015-2016 // IAT (Intelligence et Architecture du Territoire)
Le Parc des Jalles Un parc en mutation à l’heure métropolitaine
ENSAP BX
Par Garance Humeau
SOUS LA DIRECTION D’HÉLÈNE SOULIER & JULIE AMBAL
Garance Humeau Année universitaire 2015-2016 Directeurs d’étude et membres du jury: Hélène Soulier, paysagiste DPLG, docteure en architecture et enseignante à l’ensapBx Julie Ambal, paysagiste DPLG, doctorante en sociologie urbaine et enseignante à l’ensapBx Participants: Xavier Guillot, architecte DPLG, HDR en architecture et enseignant à l’ensapBx
Le Parc des Jalles Un parc en mutation à l’heure métropolitaine
Légende: Aéroport de Bordeaux Mérignac Gare Saint-Jean Tramway existant et projet Infrastructures routières (Rocade, Boulevards) Parcs paysagés
Espaces et sites naturels Tache urbaine Hydrographie 1. Situation métropolitaine © GH
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2. Hydrographie de la vallée des Jalles © GH
à PARC : du latin parcus (enclos), il se définit comme un espace clos et aux limites déterminées. C’est un espace arboré et délimité, soumis à des règles établies. à JALLES : Chevelus de petit «cours d’eau», en gascon. Ce sont les rivières qui résultent du bassin versant des Jalles de Blanquefort situé sur le plateau landais. Elles évoluent dans les zones humides situées dans le Nord de Bordeaux-Lac, en Gironde. Elles parcourent le territoire sur trente kilomètres d’ouest en est pour aller se jeter dans la Garonne. Il en existe une multitude : la Jallère, Jallespont, la Jalle de la Lande, la Jalle d’Eysines, la Jalle du Taillan, la Jalle neuve, la Jalle du Canteret, la Jalle du sable, la Jalle noire, la Jalle de la bécassine et la Jalle de la violette. Certaines proviennent de la source du Thil. D’autres se nourrissent uniquement des eaux de pluies. Cet ensemble d’hydronymes donne son nom à la vallée des Jalles.
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Sommaire Sommaire
Avant-propos: choix du sujet et un projet continu
p. 07 p.09
Introduction : qu’est ce qu’un parc?
p.11
Chapitre 1. Histoire et définition générale
p.13
Chapitre 2. Méthodologie d’une définition ouverte du parc dans un contexte changeant
p.31
p.39
Partie 1 : le Parc des Jalles, un parc en mutation
Chapitre 3. Le résultat d’un territoire protégé, patrimonialisé et polué Chapitre 4. Les acteurs du parc: politiques, institutions et architectes Chapitre 5. Les dynamiques paysagères de la vallée des Jalles Chapitre 6. Les acteurs du territoire : habitants, communes, agriculteurs, paysagistes,
p.41 p.55 p.65 p.83
gardes forestiers et chasseurs
Partie 2 : le parc métropolitain des Jalles?
p.95
Chapitre 7. La métropolisation : un phénomène mondial et local
p.97
Chapitre 8. Le Parc des Jalles comme espace structurant de Bordeaux Métropole
p.103
Chapitre 9. Changement d’échelles et de modalités de projet
p.111
p.127
Conclusion : le parc, un prétexte de conciliation
Postface Annexes Glossaire Bibliographie Bibliographie thématique Table des matières Table des illustrations Remerciements Résumé
p.133 p.135 p.179 p.191 p.197 p.202 p.206 p.209 p.211
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Avant-propos
Choix du sujet et un projet continu
Je suis une «campagnarde urbaine». Je suis née à la campagne et j’ai oublié à quel point ce que nous avons vécu nous transforme. Je pense que cette expérience de quinze années en Dordogne a en partie déterminer ce choix de sujet. Depuis mon lycée jusqu’à mon entrée à l’école d’architecture, j’habite Bordeaux cela fait maintenant quatre années que mon habitat et mon sujet d’étude est la ville. Au plus profond de moi-même, je suis de la campagne. Je cherche des espaces urbains qui vont me paraître familiers. Ce qui me plaisais dans l’idée de concevoir un parc c’est le lieu en lui-même. C’est comme un café. C’est un lieu où l’on peut profiter d’être seul mais entouré. Entouré de d’autres personnes mais aussi de la végétation qui pousse, des animaux qui évoluent ou de l’eau qui s’écoule. C’est le calme dans la dynamique urbaine. Aussi, il devient un lieu utile et même nécessaire à nos villes, un espace d’inspiration et de respiration qui échappe au quotidien urbain. En mars 2013, j’ai réalisé un stage dans l’agence de paysage et d’architecture BASE. Dans le cadre de l’initiative des « 55 hectares de nature », j’ai ainsi pu découvrir le Parc des Jalles. Le stage a pris fin peu après que l’appel d’offre eut été remporté et je n’ai donc pas continué sur ce projet. Cependant, je me suis interrogée sur le fait que seuls les politiques et les professionnels de l’espace aient connaissance d’un « parc » de 5000 hectares situé dans la CUB (Communauté urbaine de Bordeaux). La vallée des Jalles me semblait infinie et ce « parc » indéfini. En visitant le parc de la Villette en août 2014, je me demandais quelle était la place de l’architecte dans le projet d’un parc et comment le parc était-il devenu un espace public ouvert ? Pourquoi la CUB (communauté urbaine de Bordeaux) n’a t-elle pas de tels parcs ? En septembre 2014, dans le cadre du domaine IAT (Intelligence et Architecture du Territoire), j’ai travaillé sur l’une des potentielles portes d’entrée du Parc des Jalles : Eysines Cantinolle. IAT est un domaine qui a commencé par une
expérimentation en 2014 qui a pour ambition d’allier la pratique de l’architecture à celles des sciences politiques. Avec le site de Cantinolle, j’ai pu comprendre les difficultés que l’on rencontre lorsqu’on intervient dans le paysage périurbain. Le sujet du Parc des Jalles m’apparaît comme un fil conducteur et me livre des réponses que je cherchais pour les projets et les réflexions que j’ai pu nourrir au fil de mon cursus en école d’architecture. Il m’a semblé intéressant de considérer les deux années de master comme deux années continues qui constituent ainsi un aboutissement. Mon PFE (projet de fin d’étude) s’inscrira dans la continuité de ce mémoire, ces deux exercices d’école traiteront plus ou moins du même sujet : le Parc des Jalles. En faisant ce choix, je retourne à l’ancienne pratique du diplôme TPFE (travail personnel de fin d’étude). A ce moment là, on réalisait le mémoire et le PFE sur un même sujet choisi par l’étudiant. Je dois souligner que ce projet tombe dans un contexte de débat sur l’enseignement de l’architecture, du paysage et au sein de l’ensapBx, plus généralement. Je tenais à indiquer que dans ce travail, je ne prends pas part à ces débats de l’école. C’est un choix personnel que j’ai fait, pour répondre à mes besoins pédagogiques. Je ne souhaite pas que ce travail serve un quelconque discours sur l’enseignement de l’architecture ou du paysage ni même sur leur formation ou l’exercice d’obtention des diplômes de ces disciplines.
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3. Parc la Villette Ă Paris
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Introduction Qu’est ce qu’un parc?
Ce chapitre concerne une première approche du sujet des parcs ainsi que l’énonciation de la méthodologie employée. Ce corpus a fait l’objet d’un long travail de recherche de définition du parc par l’identification d’outils, de critères et de comparaison. Pour que la lecture soit fluide, les échafaudages de cette recherche sont aujourd’hui absents du corpus. La première partie de cette introduction n’est donc que la partie émergée de l’iceberg. Elle répond à la question, «Qu’est ce qu’un parc?» et permet d’aborder le sujet et d’identifier les premiers concepts nécessaires à sa compréhension. La méthodologie que nous proposons sur ce sujet est celle de la découverte du domaine de la recherche dans la discipline de l’architecture. Dans la quête de l’apprentissage cette méthodologie est imparfaite. Encore une fois, elle n’exprime que le choix final de ce qu’il nous semblait le plus pertinent à énoncer sur un sujet aussi vaste, au croisement des regards et des champs de connaissance.
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Légende des schémas des parcs Ville
Quartier Bourg
Métropole
Périphérie Rayonnement
9. Central Park à New-York
5. Le parc de voisinage © GH
6. Le parc de quartier © GH
7. Le parc central © GH
8. Le parc périurbain © GH
Limites Usages
10. Schéma Central Park © GH
341ha
MONDIAL
11. Limites administratives © GH
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12. Étalement urbain © GH
Chapitre 1
Histoire et définition générale
« On distingue parmi les parcs
urbains, selon leur dimension, ellemême liée à leur aire d’influence : - les parcs de voisinage, dans un rayon de 5mn de marche (quelques hectares) - les parcs de quartier (10ha environ) ; - les parcs centraux dans un rayon de 15 mn de marche (quelques dizaines d’hectares) ; - les parcs péri-urbains nécessitant l’emploi d’un moyen de transport (plusieurs centaines d’hectares).»1
L’historienne Françoise Choay définit quatre types de parcs selon leur dimension, leur situation urbaine et leur aire d’influence. Le parc de voisinage (-10ha et rayon 5min de marche), le parc de quartier (10ha), les parcs centraux (+10ha et 15min de marche) et les parcs périurbains (+100ha et transports en commun). Le parc pourrait donc se définir selon ses dimensions et son contexte urbain. Cette définition semble cependant incomplète (Illustration n°5-8). Certains parcs atteignent de nouvelles dimensions (+1000ha), leur rayonnement est mondial et se situe pourtant en hyper centre.
de ce projet. Les habitants semblent avoir, eux aussi, un rôle grandissant dans ces projets futurs. Enfin, la création d’un parc semble s’inscrire dans un temps long de projet. Comme support de réflexion, nous nous intéresserons à un exemple de parc en constitution qui est situé au Nord de BordeauxLac dans la métropole de Bordeaux, en Gironde : le Parc des Jalles. C’est un vaste espace inondable de 5 000 hectares. Il réunit huit des vingt-huit communes de la métropole : Bordeaux, Bruges, Eysines, Le Haillan, Le Taillan-Médoc, Saint-Médard-enJalles, Blanquefort et Parempuyre (Illustration n°11). Il s’agit d’un site complexe sur lequel on dénombre près de 32 études en 2007. Ses limites sont constituées par l’étalement urbain (Illustration n°12) de ces villes pour qui le foncier est un atout économique porteur de conflit. En quoi l’étude du Parc des Jalles pose-t-elle un nouvel éclairage sur la notion de parc?
Par exemple Central Park (Illustration n°9) à New-York est situé dans le quartier de Manhattan, on comprend bien qu’un parc ne peut se définir uniquement par ses dimensions, son mode de déplacement ni même par son taux de fréquentation (Illustration n°10). Le concept de parc véhicule, depuis qu’il existe, l’image d’une nature artificielle et transformée. Il est porteur des enjeux de cohabitations de l’homme et de la nature et il induit une notion de préservation de cette dernière. Lorsqu’on s’intéresse au processus de projet d’un parc, il semble que ce soit le résultat de la convergence de multiples facteurs qui détermine à un moment le début du projet. Les institutions politiques semblent avoir un rôle important quand à l’élaboration 1 MERLIN, CHOAY, Dictionnaire de l’urbanisme et de l’aménagement, Paris, édition PUF, 2010, p.459-461
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13. Schéma du parc du XVI © GH
14. Schéma du parc du XVIII © GH
-10ha
10ha
PRIVÉ
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QUARTIER
Pour éclairer la situation de la vallée des Jalles, nous commençons par aller voir ce qu’est un parc de manière générale.
A. Les parcs de loisirs: du privé vers le public ou l’idéal d’une nature en ville Il semble que les premiers « parcs-jardins » qui furent l’essence des parcs apparaissent en Italie au XVIème siècle, à la fin de la renaissance italienne, dans un contexte de monarchie. Le roi exerce sa souveraineté grâce au droit divin, lui et son conseil sont les seuls à décider de la commande. Le territoire de cette époque se compose de villes héritées du moyen-âge et d’étendues rurales. A l’écart, dans la campagne, on va réaliser de nombreux châteaux. Ils représentent le rayonnement du pouvoir sur le territoire et dans l’espace. Autour de ces châteaux on va composer des « parcs ». A cette époque les parcs sont réalisés par des architectes et ils s’inscrivent dans la continuité des palais. De grands escaliers monumentaux s’étendent vers les jardins et invitent à la balade. Ces réalisations sont dites classiques. Elles s’inspirent des théories du nombre d’or et replace l’homme au centre de toutes les compositions artistiques. Le plus souvent se sont des compositions vues du ciel. La nature semble déjà maîtrisée par l’homme qui lui dessine des formes. Tout comme les châteaux, ces jardins sont des lieux de représentation, réservés au roi et à sa cour. Seuls les résidents sont admis à s’y promener. Ces idées et inspirations vont être véhiculées en France, durant ce qu’on va appeler la Renaissance Française, toujours au XVIème siècle. (Illustration n°13) Au XVIIIème siècle, le Romantisme et les Lumières vont inspirer la composition des jardins avec des références aux voyages ou à la peinture. Le règne de la monarchie française approche de sa fin mais le roi décide toujours de l’aménagement du territoire. Entre temps, les villes se sont développées, elles concentrent toujours plus d’activités et de pouvoir. Elles posent de nouvelles questions pour le bien-être de ses habitants. La nature vient du latin nasci,
qui est tout ce qui se rapporte au vivant. Pour les anciens, la nature est l’ensemble de l’univers. À partir du XVIIème siècle, la nature est l’ensemble du vivant obéissant à des lois physiques dont l’homme se trouve séparé. La nature va avoir un caractère utilitaire alors que l’homme reste une fin en soi. De nos jours, eu égard aux problèmes environnementaux, l’homme et la nature sont pensés de nouveau ensemble, cela constitue une nouvelle réflexion écologique. Spatialement, chez les Modernes, la nature, qui s’oppose à ce qui est construit, est le plus souvent assimilée à des espaces verts par opposition au bâti et à l’urbain. Au XVIIIème siècle, le philosophe Rousseau prône le retour à la nature avec de grandes théories sur le monde des premières industries (Illustration n°14). Cela s’est traduit par l’apparition des premiers parcs urbains composés par des paysagistes et toujours par des architectes. Dans leur composition, la nature est mise au premier plan. On va commencer à vouloir même fabriquer de toutes pièces des moments de nature idéalisée et des architectures imitant des ruines et invitant à la pause : les folies. Ce sont des moments d’architecture dans les parcs du XVIII-XIXème siècles. Elles représentent des ruines ou des petites villas. Le mot s’inspire du latin folia (feuille). On pourrait parler d’architecture paysagère, quand l’architecture et le jardin composent un nouveau paysage. Elles sont principalement dessinées par les architectes. Du XVIème au XVIIIème siècles les limites du parc sont celles des propriétés privées et sont donc très marquées. Leurs dimensions n’excèdent pas 10 hectares. Pour la plupart, ils sont donc toujours rattachés aux châteaux avec lesquels ils ont été conçus. Ils sont parcourus pour la détente et la représentation sociale mais ils sont réservés à l’aristocratie. La révolution de 1789 va entraîner une requalification du territoire et une nouvelle conception de la société. Ce n’est qu’au XIXème siècle qu’émergent les parcs tels que nous les connaissons aujourd’hui. À Paris, sous le second empire, le baron Haussmann et les ingénieurs des ponts et chaussées vont produire des réseaux de
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15. Schéma du parc d’agrément du XIXeme siècle © GH
+20ha
20ha
COMMUNAL
17. Plan du parc de Boston © Olmsted
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16. Schéma du parc d’Olmsted © GH
AGGLOMERATION
parcs et jardins destinés au bien-être des citadins. Les villes ont continué à prospérer et le tissu ancien ne répond plus à ses besoins croissants. Ensemble, le baron Haussmann et ses ingénieurs2 tracent de grands axes destinés à aérer le tissu urbain et permettre aux nouveaux réseaux d’y circuler. Dans leurs volontés hygiénistes, ils libèrent des parcelles qui vont être utilisées pour réaliser des parcs. C’est un travail d’architecte mais surtout d’ingénieur pour un urbanisme scientifique et technique. Les parcs sont des espaces normalisés, composés strictement et de façon mécanique en continuité de la restructuration de la voirie. On voit aussi apparaître la plupart du mobilier standardisé, comme les bancs et les grilles, qui sont toujours présents dans nos parcs ou jardins publics des centres villes denses contemporains. Même leur fonctionnement n’a pas changé : aujourd’hui, ce sont toujours des lieux clos, ouverts la journée et fermés la nuit. On continue à vouloir même fabriquer des lieux de nature rêvée avec par exemple des grottes et lacs artificiels. On trouve aussi des pontons de ciment imitant le bois, des rusticages dans le langage du paysagiste. Leurs dimensions se situent en dessous de 20 hectares. Les parcs sont toujours des lieux de balades et de représentation. On pourrait parler de parc d’agrément. Ils sont pratiqués par la bourgeoisie de l’époque mais ils sont ouverts à tous les publics. Le parc d’agrément semble se définir comme espace végétal délimité qualifié par sa pratique de l’espace ou par les usages dans le but est d’amener le plaisir à ses visiteurs. L’agrément induit un caractère agréable mais futile. C’est un lieu de détente mais qui ne semble pas indispensable (Illustration n°15). Progressivement on identifie et on définit le métier de paysagiste comme concepteur du territoire. Au XVIème siècle, Henri IV avait commencé à qualifier les « jardiniers » en quatre professions dont la pratique des « courtilliers » est la plus proche de celle de concepteur. A Boston, aux États-Unis au XIXème siècle, l’architecte paysagiste Frederick Law Olmsted invente un système 2 CHOAY, Les Mémoires d’Haussmann, Paris, édition SEUIL, 2000
de parcs qui structure la ville (Illustration n°16). Il s’appuie sur la géographie et la topographie (vallée, vallon...). (Illustration n°17) Il propose de l’amplifier et de dessiner ce qui sera le futur cadre de l’étalement urbain contemporain. C’est un regard précurseur du territoire et de ce qu’il deviendra, qui s’explique par son contexte américain. La pratique du paysagisme contemporain repose pour beaucoup sur cette méthode. Elle inspirera donc de nombreux paysagistes de la scène actuelle comme par exemple Michel Devisgnes3. En France, on utilisera le système des parcs américains comme référence pour les villes nouvelles mais dans une dimension appauvrie, dans une dimension de « coulées vertes ». Aujourd’hui, en France, ce terme est détourné en « trames vertes ». Les trames vertes et trames bleues sont des mesures phare de la loi Grenelle II concernant la biodiversité. Ce sont des outils d’aménagement du territoire à l’échelle nationale. Elles représentent un ensemble de réservoirs de la biodiversité reliés entre eux par des corridors écologiques. Elles sont politiques et non pas physiques. Les dimensions des espaces d’Olmsted se rapprochent néanmoins de celles des parcs contemporains. Leurs limites deviennent moins perceptibles, ils ne sont plus les espaces affectés aux citadins et suggèrent un questionnement sur l’opposition de l’espace urbain à celui rural. En 1980, les villes font face à l’omniprésence de l’automobile et pour les parcs on pourrait parler de crise ou de moment de rupture. La conception d’espaces réservés et techniques réalisés par Haussmann s’essouffle et on voit apparaître de nouveaux parcs urbains qui mesurent une cinquantaine d’hectares et sont pourvus de salles de spectacle, jeux etc... Le parc urbain semble défini par l’urbanisme des années 1980-1990, sa situation géographique et son rapport à la ville. C’est un espace végétal de « nature » en opposition ou par référence au système urbain. Il est plus ou moins clos, délimité et étendu. Il est destiné à des usages de divertissement, de promenade, de balade 3 MASBOUNGI, Le paysage en préalable, Michel Desvignes, Grand prix d’urbanisme 2011, Paris, éditions Parenthèses et DGALN, 2011, p23
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18. Plan du Parc de La Villette © Tschumi
19. Schéma du Parc de La Villette © GH
54ha
METROPOLITAIN 20. Folies du Parc de La Villette © Tschumi
21. Plan de Disneyland © Walt Disney
22. Schéma du parc d’attraction © GH
+80ha
MONDIAL
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pour les citadins. La culture s’invite dans le parc avec par exemple la rédaction d’un programme ambitieux (Cité de la musique devenu le Philharmonie de Paris, Musée des sciences du Parc de La Villette)4. Le Parc de la Villette est l’une des rares réalisations de cette envergure dans le contexte de Paris intra périphérique (Illustration n°18). Il mesure 55ha, c’est une respiration dans la ville (Illustration n°19). Un grand concours est organisé et beaucoup d’architectes et de paysagistes y participent. Il est réalisé en 1979 et c’est l’architecte Bernard Tschumi qui va le dessiner. L’architecte suisse va proposer un projet d’espace public composé de nombreux équipements pour répondre au programme. Dans sa composition, l’espace végétal s’organise comme une trame orthogonale que l’architecture vient rompre. L’architecture ponctue le parcours avec des folies revues et inspirées du déconstructivisme (Illustration n°20). Il détruit des cubes et y entremêle des courbes. Il utilise la couleur rouge qui est esthétiquement la nuance opposée au vert de la « nature ». C’est une nouvelle façon de concevoir un parc, c’est un parc d’architecte. Il entre en rupture totale avec la réalisation du jardin, c’est un parc actif. Dans ce paysage, le parc, les programmes, la ville puis ses usagers composent. C’est un espace public ouvert de jour comme de nuit, un parc populaire. Socialement, le parc de la Villette représente les idéologies politiques des années 19801990. C’est un parc ouvert à tout le monde et en continu. Aujourd’hui lorsqu’on s’y balade en été, il est peuplé par de nombreux habitants de la ville, notamment par ceux qui ne peuvent pas partir en vacances. L’espace public semble se définir comme un espace inaliénable, ouvert et souvent urbain. Il a trois dimensions. C’est le lieu de représentation et d’expression de tous les citoyens. Néanmoins l’idée d’un parc comme espace public peut sembler critiquable et on parle même d’utopie du parc et de l’espace public dans le projet du parc la Villette5. Nous avons déjà souligné que ces réalisations sont rares, l’agglomération bordelaise n’en compte pas de telles. Au même moment, on croit en la société industrielle qui tend à celle de consommation. 4 LAVALOU, La Villette : Cité de la musique, Parc et Grande Halle, Cité des sciences, Paris, Editions du patrimoine, 2002 5 MAHFOUZ, L’utopie socialiste du parc de la Villette « Espace public et politique », Mémoire Master 2, tuteur Denis Morand, Université de Marne la vallée et Institut des Géosciences, 2006-2007.
On voit apparaître des villes nouvelles créées de toutes pièces et avec elles de nouveaux types de parcs : les parcs d’attractions. Comme par exemple à Marne-la-Vallée, où le territoire de la ville se lie à celui du parc Disney. Ces parcs sont mécanisés et proposent des activités pour adultes et enfants. Ce sont des lieux privés et leurs entrées sont payantes. Certains architectes imaginent les parcs du futur comme tels. Du besoin de nature, nous sommes passés au besoin de divertissement et de suréquipement (Illustration n°21). « les enfants de Disneyland et de la Silicon Valley, les parcs à thèmes envahissent les périphéries urbaines : nouveaux produits hautement compétitifs quand les parcs se mettent à l’heure de la marchandise. Citroën, Bercy, La Villette seront-ils les derniers sites où l’on aura réservé quelques lieux à la jouissance d’une présence végétale sans parcours ni agitation imposés? » 6
Cela met en question la pratique de l’espace des parcs. Parcourons-nous un parc dans une recherche de calme ou de divertissement ? La réponse serait tout de même pour le calme, puisque nous ne sommes pas arrivés aux extrêmes dont Maheu s’inquiétait. Néanmoins, on pourrait dire que l’idée d’un parc aux programmes plus diversifiés , plus denses était né. La balade ne suffit plus et les parcs vont continuer de développer des programmes toujours plus créatifs comme les parcours de santé ou encore les golfs. (Illustration n°22) Il semble que les parcs évoluent en fonction de la société. Spatialement les villes s’industrialisent. Politiquement, nous sommes passés de la monarchie vers l’empire pour arriver à une démocratie. Nous devons donc certainement au XVIIIème siècle notre vision idéalisée, magnifiée et imitée de la nature mise sous cloche. Nous devons au XIXème siècle l’objet technique qu’il est devenu. Progressivement, ces espaces liés aux châteaux deviennent des entités qui ont leurs 6 MAHEU, Cahier du CCI n°4, Paysage : parcs urbains et suburbains, Paris, éditions du centre Pompidou, 1988, p.5-7
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23. Jardin ouvrier à Eysines © BC
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propres singularités. Nous avons pu parler de folies paysagères. Depuis le XVIème siècle, il semble que le parc a toujours été un objet dont la conception fût partagée entre architectes et paysagistes. L’architecte ne le conçoit plus comme le prolongement de l’escalier qui met en scène ses résidents, il intervient aussi ponctuellement par la création de moments construits et singuliers. En un sens, les paysagistes connaissent les milieux vivants ce qui leur permet de porter un nouveau regard sur la conception du territoire. Dès le XIXème siècle, on remet en question l’opposition de la ville, la nature puis la campagne dans la conception des grands parcs. Petit à petit les parcs se dotent de nouveaux loisirs comme des petits théâtres de marionnettes, des balançoires et des manèges. Puis de lourds programmes de culture ou de divertissement. On atteint une certaine limite des parcs dans les réalisations des années 1990. Progressivement les mairies acquièrent ces sites privés pour en faire des espaces publics. Spatialement, la plupart de ces espaces correspondent à la définition du parc, de l’enclos puisqu’ils sont encore entourés de grilles mais petit à petit mais ils s’ouvrent. Leurs dimensions augmentent considérablement et leurs limites deviennent poreuses. Socialement, on peut dire que ce sont toujours des espaces de représentations sociales. La bourgeoisie parcourt le parc et succède à l’aristocratie. On pourrait conclure que les fondement des parcs contemporains résident dans les projets de Bernard Tschumi, Frederick Law Olmsted et bien d’autres, partagés entre les pratiques du paysagisme et de l’architecture.
B. Jardin et renouveau des parcs par la pratique de l’agriculture L’agriculture semble se définir comme l’ensemble des pratiques ancestrales qui consiste à produire un rendement d’aliments comestibles. Cela revient à travailler la terre ou faire de l’élevage. Elle peut être vivrière, biologique ou industrielle, elle reste nécessaire à notre existence. Ces vingt dernières années, elle a pris un nouveau tournant notamment dans la construction des parcs. Si elle est la
culture et l’entretien des espèces végétales que renferme le parc, elle introduit aussi la notion de rendements et d’une culture pour se nourrir. Pour le comprendre, nous allons nous rapprocher de la définition des jardins qui tend finalement vers celle des parcs. Puis nous verrons des méthodes de projets des paysagistes Desvignes et Corajoud. Enfin nous nous intéresserons à l’agriculture périurbaine qui s’est fortement développée aujourd’hui. Depuis l’antiquité jusqu’à aujourd’hui, nous avons pu noter qu’il existe des ambiguïtés entre les notions de parc et de jardin. Mais quelles différences existe-t-il vraiment ? Le jardin semble se définir comme espace de culture de la terre organisé, délimité et clos. Il peut être privé ou public dans le but de produire un rendement ou d’être parcouru. Le jardin s’étend sur un territoire peu étendu. On peut dire qu’il semble être apparu avant le parc. Au Moyen-Âge, sous forme de jardins expérimentaux pour des plantes médicinales. Il y a donc bien l’idée d’une culture dans un but précis. Plus généralement, à cette époque le jardin est associé au domaine privé. Ses limites sont donc marquées, tout comme les premiers parcs mais ses dimensions sont nettement inférieures. Le jardin introduit donc la notion d’appartenance dont nous avons parlé pour le parc précédemment. Le jardin est un lieu de détente et de rendement réservé à ses possesseurs. Avant le XIXème siècle, on peut dire que le jardin se situe autant en espace rural qu’urbain. Le jardin public, en s’approchant de la notion de parc, va s’agrandir et ouvrir ses portes aux citoyens. Il semble se définir comme un enclos refermant un espace urbain naturalisé. Le jardin botanique est un espace clos qui retrace l’évolution des espèces végétales de la région dans laquelle il est établi. Il est souvent composé d’un bâtiment qui est le lieu d’exposition pour les collections des espèces. Le jardin étant précédemment réservé aux classes aisées, comme le parc, il est ouvert après la révolution française. Les jardins publics et botaniques s’inscrivent
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24. Plan de l’évolution des paysages pour les quais de Bordeaux © Desvignes
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dans la lignée des parcs du XIXème siècle. Il sont situés dans les villes et introduisent donc l’idée d’une nature idéale dont nous avions parlé dans l’histoire des parcs. Le jardin botanique introduit l’idée d’un parc à thème, ici celui de l’histoire des espèces. Le « jardin populaire ou démocratique » apparaît au XIXXXème siècle en Europe et durant l’occupation communiste. Le jardin ouvrier émerge pendant l’industrialisation et avec les cités ouvrières. Il permet alors à l’ouvrier qui habite près de son lieu de travail de produire lui-même son alimentation. Il réapparaît fortement dans l’ère de l’occupation communiste au XXème siècle. Il vient de l’idée que chacun doit avoir accès à un jardin pour produire son alimentation. Il est populaire et on le cultive par nécessité, différemment du jardin partagé dont il est l’ancêtre. (Illustration n°23) Les jardins ont donc une longue histoire qui accompagne celle des parcs. Néanmoins le « parc », défini comme un espace public au statut particulier, pousse plus loin la notion de jardin devenu populaire. Quand la pratique du jardin se limite encore aux bourgeois et aux classes aisées pour s’ouvrir progressivement à tous. Le parc, lui, ne se limite plus à un espace privé. À partir du XIXème siècle les jardins, tout comme les parcs se situent dans un contexte urbain. Aussi dans ce contexte on remet déjà en question le rapport entre la ville et la nature. Cette réflexion sur la ville et le jardin va inspirer de nombreux contemporains comme Bernard Lasus, paysagiste, qui défend l’idée que « le jardin fait la ville et non le contraire ». Il nous invite à réfléchir sur l’importance du partage du projet entre les paysagistes, architectes et citoyens. Le jardin est aussi un lieu de l’agriculture, de la culture et production d’espèces végétales pour un rendement particulier. Avant le XXème siècle le parc est cultivé pour la détente de ses visiteurs. Nous allons voir comment la pratique de l’agriculture dans le parc est remise à l’ordre du jour. En s’inspirant de ses expériences aux EtatsUnis, Michel Desvignes compose par la gestion forestière. Cette méthode consiste à planter des arbres sur des parcelles latentes
qui après leurs pousses et une sélection seront utilisés dans le projet. Il appelle cette parcelle « paysage zéro » (Illustration n°24). Lorsque les projets s’instaurent sur un temps long, ce « paysage zéro » 7 évolue sur un temps court mais nécessaire à l’anticipation de la fabrique du paysage. Cette méthode va profondément imprégner la pratique du paysagisme d’aujourd’hui. Les parcs sont situés dans la périphérie des villes, dans l’espace des « rurbains » qui concentre aujourd’hui 65% de l’habitat pavillonnaire français. Aussi, Desvignes qualifie de «Champs urbains » 8 les parcs dans leur dimension de temps longs et de lieux des possibles. Il introduit l’agriculture dans les parcs et les parcs dans les champs. Il semble que ce paysagiste ait une vision très urbaine du monde rural, où selon lui tout n’est qu’espace public. Cela entre en confrontation avec le statut des espaces ruraux qui est majoritairement privé. La plupart de ces projets traitent donc d’un travail des lisières entre la ville et le périurbain ainsi qu’entre les parcelles privées ou publiques. «Il ne s’agit pas d’une fascination pour le grand thème contemporain du développement durable, ni d’une réponse à l’affolement généralisé face à la nécessité de sauver la planète. La question n’est pas d’opposer à la panique un système de rédemption. Ces « champs urbains » sont les lieux privilégiés de diverses recherches : traitement et stockage de l’eau, des déchets, production d’énergie, fertilisation des sols, recyclage, compostage etc. »9
Il nous parle d’«agriculture publique»10 qui diffère profondément de l’agriculture productive. On comprend bien que cette manière d’introduire l’agriculture dans le parc ne vient pas du « Green-washing » actuel, ni de la nécessité de nourrir la planète, ni même 7 MASBOUNGI, Le paysage en préalable, Michel Desvignes, Grand prix d’urbanisme 2011, Paris, éditions Parenthèses et DGALN, 2011, p.49 8 TIBERGHEIN, CORNER, Natures intermédiaires, les paysages de Michel Desvigne, Bâle, Boston, Berlin, Birkhaüser, 2009, p.89-91 9 TIBERGHEIN, CORNER, Natures intermédiaires, les paysages de Michel Desvigne, Bâle, Boston, Berlin, Birkhaüser, 2009, p.89-91 10 TIBERGHEIN, CORNER, Natures intermédiaires, les paysages de Michel Desvigne, Bâle, Boston, Berlin, Birkhaüser, 2009, p.89-91
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25. Parc Gerland à Lyon © Corajoud
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26. Vue satellite du parc Gerland à Lyon
encore de la préservation du territoire mais plutôt de l’expérimentation intégrée au sein du processus de projet. Le Parc Gerland est situé dans la ville de Lyon (Illustration n°25). Il a été réalisé par les paysagistes Michel Corajoud, Claire Corajoud et Gabriel Chauvel. En 2003, à l’occasion de la remise du grand prix de l’urbanisme, Michel Corajoud nous dit qu’ils ont réalisé « un jardin qui fasse référence à la maîtrise des plantes par le travail de l’homme : agriculteurs, horticulteurs, maraîchers »11. Cette fois la pratique de l’agriculture est mise en scène et au premier plan dans le parc. On peut dire qu’il s’inscrit dans la continuité du « jardin en mouvement » de Gilles Clément au Parc Citroën Cévennes qui révélait les « cycles et associations naturelles des plantes. » Pour le Parc Gerland on parle de campagne à la ville et «d’un jardin dans la ville qui évoque moins la « nature » que la campagne ». La campagne semble être l’espace à caractère rural et naturel situé autour des villes. C’est une étendue de pays plat et découvert (par opposition à bois, montagne, etc.) ou assez plat et à l’intérieur des terres. Selon le philosophe Gaston Roupnel, la campagne aurait depuis longtemps perdu son caractère naturel. Depuis l’introduction de l’agriculture (paléolithique), ce que nous caractérisons de campagne ne serait plus qu’un paysage artificiel. Si on a pu voir précédemment que le parc est un espace qui évoque la nature, ici Corajoud détourne cette notion de nature vers la notion de campagne qui semble indissociablement liée à la pratique de l’agriculture. Elle est pratiquée pour la gestion et l’entretien du parc. « La tonte fréquente, la fauche des associations végétales qui exacerbent les facteurs saisonniers et accélèrent le processus de croissance (vigueur des pousses de l’année). Ce mode de gestion met en scène labours, semis, bouturages et fauches. C’est lui qui décide de la structure en bandes très simples, très rationnelles sur lesquelles va s’épanouir la diversité 11 MASBOUNGI, Michel Corajoud et cinq grandes figures de l’urbanisme, Grand prix de l’urbanisme 2003, Paris, éditions Parenthèses et DGUHC, 2003, p.37-38
des plantes associées. »
(Illustration n°26) Par cette étude de cas, nous pouvons dire que Corajoud importe et révèle une pratique de l’agriculture qui, comme Desvignes, n’est toujours pas liée à une nécessité. Si la nature dans les parcs ne semble plus exister telle que nous l’imaginions, comme un idéal végétal vivant où l’homme ne serait pas intervenu, il semble que la campagne dans le parc apporte un nouvel angle d’approche. Depuis l’après-guerre et les jardins ouvriers, nous avons vu que les jardins ont bien évolués et que cette pratique s’est popularisée. Chacun a pu avoir accès à une parcelle pour la culture. Aussi nous allons voir que le jardin connaît aujourd’hui un regain d’intérêt considérable. Ces vingt dernières années les considérations écologiques se sont accrues et les espaces urbains se sont minéralisés. On sait que l’on doit protéger son environnement mais aussi consommer mieux et local. On parle d’une agriculture citoyenne qui s’est largement développée partout en Europe. Plus précisément dans les villes et sur des espaces de friches. On peut parler d’agriculture citoyenne car les citoyens vont se réunir pour partager un jardin, cultiver ensemble pour produire certains produits de leur alimentation. Le jardin partagé est un espace de culture délimité et clos que se partagent des acteurs invités ou de droit de propriété. Dans notre société, de plus en plus individualiste, on observe un retour à ces pratiques dites participatives, qui impliquent les citoyens et leur permettent un échange. Dans l’article L.561-1 du projet de loi Accompagner le renouveau des jardins collectifs, en donne une nouvelle définition. « On entend par jardins partagés, les jardins créés ou animés collectivement, ayant pour objet de développer des liens sociaux de proximité par le biais d’activités socioculturelles et étant accessibles au public » 12 12 Sénat
Déposé et validé à la séance du 2 juillet 2003 au
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Spatialement, il représente une parcelle divisée en sous-parcelles qui est située en ville ou à la campagne et où chacun vient apporter sa contribution et cultive son espace. Ces jardins ne sont pas uniquement nourriciers, ils induisent aussi un caractère de lieu de rencontre et de rénovation urbaine. Le paysagiste Gilles Clément nous dit que « Jardiner c’est résister»13. La pratique du jardinage prend donc un sens nouveau pour l’habitant qui est amené à mettre les mains à la terre. La plupart des jardins partagés sont parfois d’anciens jardins ouvriers et le plus souvent ils sont situés dans les villes. Aujourd’hui, on va s’intéresser de nouveau à ces espaces. Plus généralement, on observe dans nos villes contemporaines une réintroduction de l’agriculture en ville. L’agriculture apparaît comme une pratique nouvelle qui consiste à réintroduire l’agriculture en ville. On la pratique sur des parcelles qui peuvent être libres ou sur des espaces urbains nouveaux comme des toits par exemple. Elle s’appuie sur les principes d’un renouveau local et maîtrisé, pour lutter contre le phénomène de mondialisation. Elle est souvent liée aux engagements participatifs. Au-delà de la production d’un rendement, elle peut permettre de redynamiser un quartier. On va planter des friches ou élever des abeilles sur les toits de Paris, dans le but d’offrir une nouvelle alimentation aux citadins. Bien que les volontés qui poussent les citadins à jardiner soient tout-à-fait louables, nous devons souligner que le maraîchage issu de cette agriculture urbaine tend à une certaine limite. En 2012, un collectif de scientifiques allemands publie une étude qui démontre que les légumes produits en ville seraient jusqu’à dix fois plus nocifs qu’un produit de supermarché commun, notamment pour les cultures biologiques14. En effet, une tomate cultivée dans une aire urbaine contiendrait douze fois plus de métaux lourds qu’une tomate que l’on trouvera dans n’importe quel 13 CLEMENT, La sagesse du jardinier, Paris, Editions Jean-Claude Béhar, 2006 14 Säumel, Kotsyuk, Hölscher, Lenkereit, Weber, Kowarik, How healthy is urban horticulture in high traffic areas? 2012
supermarché. Des problèmes similaires ont été recensés à Paris avec des vagues de mortalité chez les abeilles. On peut néanmoins imaginer que ces études ont été réalisées dans un contexte d’hyper-centre et on peut donc s’interroger sur la capacité des zones périurbaines à produire du maraîchage. S’il faut rester prudent face à une agriculture urbaine, le maraîchage périurbain lui se porte plutôt bien. Autour de chaque ville, on dénombre un certain nombre de points de ventes privés et d’AMAP (Association pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne) qui vont permettre aux citadins de s’alimenter localement. C’est un regroupement d’agriculteurs pour la création de fermes à but coopératif et lucratif. Dans la pratique, des particuliers paient tous les mois une somme à l’agriculteur qui lui permet d’exercer sa pratique même lorsqu’il n’y a pas de rendement en hiver. Le particulier peut ensuite venir choisir ses produits directement et rencontrer les agriculteurs sur leurs sites de travail ou récupérer un panier dans un point de récupération en ville. Ces activités peuvent aussi être génératrices de nouvelles dynamiques de redéveloppement urbain. Nous avons pu voir qu’entre les notions de parc et de jardin, il y a beaucoup de similitudes et leurs histoires s’entremêlent. Le jardin se popularise, s’ouvre aux citoyens pour devenir un parc. Néanmoins, on comprend bien que le jardin rajoute une valeur nourricière au parc. Aujourd’hui, la question de l’agriculture est plus que jamais remise à l’ordre du jour et elle apparaît sous toutes ses formes. Michel Desvignes inscrit son système de gestion forestière dans le processus de projet des parcs. Michel Corajoud met en scène et au premier plan la pratique de l’agriculture dans le parc. La nature devient campagne. Enfin, les citoyens peuvent eux-mêmes mettre la main à terre pour produire une alimentation locale. Peut-être est-ce dû à notre contexte d’incertitudes écologiques mais l’agriculture s’immisce dans tous les esprits des citoyens, autant ruraux que urbains, que ceux des professionnels de l’espace ou encore ceux des politiciens.
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Pour conclure, il semble que le parc ne puisse se définir par sa situation dans le contexte urbain, ses dimensions, ses limites et les règlements qui leurs sont appliqués, les usages et les éléments contenus, ainsi que son rayonnement. Il est en perpétuelles mutations. Il se définit constamment selon son contexte urbain, sociologique, politique, économique... tant de disciples qui induisent le croisement d’acteurs qui doivent être sensibilisés à la pluridisciplinarité. Les parcs questionnent toujours la place de la nature et de la campagne face à nos villes grandissantes. Ils introduisent maintenant les réflexions liées aux espaces périurbains, aux lisières des villes et aux franges. En un sens ce sont des espaces artificialisés qui ont comme référents une échelle urbaine. Sa définition comme « enclos » est amenée à disparaître, selon son échelle et selon son contexte. Spatialement, leurs dimensions croissent et leurs limites s’effacent. Nous avons pu voir qu’ils sont amenés à se démocratiser et se populariser. On parle même d’espace public au sein du parc. Si ces limites s’effacent, le parc a toujours des contenus qui se rapportent à des volontés de préservation. Ils sont associés à la détente, les équipements croissants qui les composent sont pourtant amenés à disparaître et peu à peu ils laissent place aux machines du parc d’attraction. Les parcs interrogent le contraste qu’ils incarnent entre les volontés de préservation et celles de divertissement. Ils mettent désormais au premier plan l’agriculture du projet jusqu’à l’entretien et l’évolution de la pensée à son propos. Depuis toujours ils sont les lieux de représentation sociale. Leurs rayonnements ne sont pas liés à leurs échelles mais plutôt à leur contexte et à leur attractivité territoriale. Les professionnels de l’espace sont nombreux à participer à leurs élaborations, ce qui en fait un objet de conception hybride. Mais qu’est ce que le parc de demain ? Et comment l’exemple de la vallée des Jalles nous offre un nouvel éclairage de ce concept?
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Chapitre 2
Méthodologie d’une définition ouverte du parc dans un contexte changeant
Ce chapitre concerne la méthodologie que nous avons mis en place pour éclairer le sujet des parcs par le Parc des Jalles. Il apparaît donc l’hypothèse principale. Nous développerons la période à laquelle nous sommes attachée ainsi que les acteurs plus ou moins directs du projet. Nous éclairerons ensuite les éléments qui composent ce corpus et qui ont su évoluer au fil des différentes phases de rendu du mémoire.
A. Hypothèses La méthodologie mobilisée afin de mettre en évidence cette réflexion s’est constituée à partir d’une hypothèse principale : si la définition de la notion de parc ainsi que le rôle qu’il joue dans l’espace urbain ont subi une évolution continuelle jusqu’ici, alors la métropolisation qui touche l’agglomération bordelaise représente sans doute une nouvelle étape identifiable dans la constitution de ce «parc». En effet, le parc semble évoluer en fonction des changements de notre société. Comme nous avions précédemment pu voir, il ne peut pas se définir selon des critères objectifs et hors de son contexte territorial. Il est le résultat d’une conception humaine pluridisciplinaire qui existe à un moment donné singulier de l’histoire. Il porte des enjeux de préservation et de patrimonialisation, reflet d’une cohabitation entre l’homme et la nature. La perspective d’un paysage fait évoluer notre première définition du parc et permet de dépasser ainsi un concept trop restrictif. A l’heure de la métropolisation des villes françaises et dans un contexte de ville contemporaine diffuse1, Gilles Pinson nous dit: « Ce qui, selon Jacques Levy, différencie fondamentalement les métropoles d’hier et d’aujourd’hui, c’est qu’alors que les premières régnaient sur des époques où l’urbain et le rural s’opposait physiquement, socialement et fonctionnellement, les 1 SECCHI, Première leçon d’urbanisme, Paris, éditions Parenthèses, 2006.
métropoles contemporaines émergent dans un contexte d’ « achèvement de l’urbanisation » où la distinction villecampagne s’est estompée jusqu’à quasiment disparaître. »2
Les limites entre l’espace urbain et l’espace rural s’estompent, et avec elles, celles du parc. Nous pourrions alors nous interroger sur l’impact de ce changement métropolitain dans la constitution du parc. Une hypothèse secondaire arrive alors: si la métropolisation a généré des changements dans l’organisation administrative des services des communes, on peut s’interroger sur ces mêmes changements au sein des services concernés du parc. L’exemple du Parc des Jalles, développé tout au long de ce corpus, nous permet de mettre en évidence l’hypothèse que la métropolisation serait une nouvelle étape du parc.
B. Contexte du projet du Parc des Jalles Des les premières recherches, le parc apparaît en partie comme le résultat d’un contexte politique et urbain particulier, en un temps donné. Nous nous intéressons au cas particulier du Parc Jalles. Aussi, il semble important de s’intéresser à son contexte dans les politiques urbaines. L’agglomération de Bordeaux, la CUB (Communauté urbaine de Bordeaux) avait été fondée le 1er janvier 19683. Elle évoluait en parallèle du phénomène d’intercommunalité jusqu’au 1er janvier 2015, la CUB devient métropole4. On pourrait penser qu’il s’agit simplement d’un changement de qualification institutionnelle, un changement de nom mais ce basculement représente bien plus. Gilles Pinson nous dit:
2 PINSON, ROUSSEAU, Les systèmes métropolitains intégrés, état des lieux et problématiques. p.30 3 Loi n°66-1069 du 31 décembre 1966 relative aux communautés urbaines 4 Décret du 23 décembre 2014 pris en exécution de la loi de modernisation de l’action publique territoriale et d’affirmation des métropoles (Loi MAPAM) du 27 janvier 2014
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27. Schéma de la chronologie du projet du Parc des Jalles © GH
1999
2006
2007
2013
2014
1ère Charte du PIJ
2015
?
Atelier paysage Duprat
Charte Desvignes Stage BASE
Charte BASE
Diplôme Duprat
Balade été métropolitain ALPAGE
Visite virtuelle Cap sciences Duprat
Charte ADH PIJ: Parc intercommunal des Jalles
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IAT Cantinolle
« La fabrique de nouveaux territoires d’action et de représentation (comme l’intercommunalité) est une solution permettant aux espaces de représentation de se ré-articuler avec les espaces de l’action. »5
En ce sens il faut comprendre que la métropolisation tend bien à ré-articuler indirectement la représentation du territoire et avec elle, les projets, l’action. Dans ce corpus, nous supposons que le basculement de la CUB pour Bordeaux Métropole, a joué et jouera un rôle non négligeable dans la constitution du Parc des Jalles. D’une part, il a entraîné des remaniements politiques et administratifs. Ce ne sont plus les mêmes services et personnes qui travaillent sur le Parc des Jalles. La gestion du projet change et avec elle la communication et son organisation politique, culturelle, environnementale, sociale etc. D’autre part, la métropolisation offre la possibilité de repenser notre conception de la ville et, plus généralement, notre représentation du territoire. Elle induit un changement d’échelles, de référents, de temps et d’espaces qu’il nous semble important d’appréhender. Nous proposons d’étudier la période de constitution du Parc des Jalles, soit de 19996 à 2015. Cette période correspond aussi au basculement entre un système basé sur l’intercommunalité et un système métropolitain. Dans ce corpus, nous tenterons de faire évoluer notre définition de l’espace urbain qui varie en fonction du contexte que nous avons évoqué précédemment: la métropolisation. Dans la période de 1999 à 2015, trois chartes se sont succédées pour le Parc des Jalles (Illustration n°27). La première, en 1999, officialise l’intérêt commun d’un espace inondable de 5 000 hectares, Le Parc Intercommunal des Jalles, que porte les sept communes concernées (Bordeaux, Bruges, Eysines, Le Haillan, Le TaillanMédoc, Saint-Médard-en-Jalles, Blanquefort) auxquelles s’ajoutera par la suite une huitième (Parempuyre). Cette charte est alors une charte politique qui va ensuite devenir le 5 PINSON, ROUSSEAU, Les systèmes métropolitains intégrés, état des lieux et problématiques. p.47 6 1ere charte du Parc intercommunal des Jalles,
support d’un projet intercommunal. Dans la première commande, on exprime le besoin d’identifier les points clés et de dessiner des «totems» (panneaux de description environnementale) du territoire. En 2007, en réponse à cette commande, on publie une seconde charte, c’est une charte de projet principalement réalisée par l’agence ADH (Doazan + Hirschberger & associés). La commande évolue on demande d’identifier les «portes» et les «maisons» du parc. Pour répondre à cette nouvelle demande, depuis 2013, une nouvelle charte est en cours de réalisation par l’agence BASE (Bien Aménager Son Environnement). Elle n’est pas encore publiée aujourd’hui. A travers ces trois chartes du Parc des Jalles, la constitution et la définition du parc évoluent. Comme nous l’avions dit précédemment, le Parc des Jalles a fait l’objet de nombreuse études ces dernières années. Dans ce corpus, nous nous sommes intéressé a trois regard sur le territoire. Le premier est celui de Michel Desvignes qui réalise en 2006 la charte des paysages de la ville de Bordeaux7. Il nous est apparu pertinent d’interroger la constitution du parc, qui n’est pas encore identifié comme tel, dans un contexte plus vaste. Le second regard est celui d’ADH et de son équipe qui pose les fondements d’une réflexion aboutie sur l’espace du parc. Ces deux études sont aussi les plus publiées lorsqu’on entreprend des recherches sur le sujet du Parc des Jalles. Enfin il nous a semblé intéressant de joindre le projet de Stéphane Duprat et ALPAGE sur ce sujet car il complète les deux premières visions du territoire. Ces trois études interrogent les pratiques des professionnels de l’espace dans le territoire et nous donnent des clés pour comprendre le territoire des Jalles.
7 La charte des paysages de la ville de Bordeaux, construire le futur paysage bordelais, Direction générale de l’aménagement urbain de la ville de Bordeaux, Direction des espaces verts et du paysage, 2006
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C. Les outils du corpus Il semble important de souligner que le regard posé sur ce sujet, est celui d’une étudiante en architecture. Ce travail a nécessité une compréhension des phénomènes ou éléments qui se rapportent à la pluridisciplinarité. Il évolue entre l’architecture, le paysage, l’urbanisme, la politique et bien d’autres. Cette diversité de champs disciplinaires se retrouve dans la bibliographie. Depuis le début, nous avons aussi mis en place un glossaire des différents termes que nous avons rencontrés et définis un vocabulaire qui nous est propre sur le sujet du Parc des Jalles. D’autre part, nous avions aussi réalisé des grilles d’analyses des différentes références de parcs nationaux. Cette analyse permettait de définir les parcs selon certains critères qui sont, la situation du parc dans le territoire, l’histoire du lieu, la préservation du territoire, les enjeux de biodiversité, la pratique de l’agriculture, les enjeux patrimoniaux, les pratiques sociales, les statuts d’espace, les acteurs du projet, les moyens et les coûts d’entretien du parc et enfin les programmes ou activités dans le parc. Parfois ces critères s’entremêlaient comme pour la pratique de l’agriculture et l’entretien du parc. Ce travail, qui est le fruit de nombreux essais, nous a permis d’aborder la question des parcs. Les outils d’analyse du Parc des Jalles ont été amenés à changer. Les critères finaux sont les suivants : 1 : Situation dans le contexte urbain 2 : Espace géographique et pratiques vernaculaires 3 : Dimensions et limites 4 : Statuts d’espace et points de patrimoine contenus 5 : Évolution des pratiques du territoire et pollution 6 : Le discours des acteurs
Ces grilles étaient des éléments de travaillent qui n’ont pas abouties avec le sujet final. Elles ne trouvent finalement plus leurs places dans le corpus. Néanmoins elles ont nourri notre réflexion tout au long du
mémoire. L’ensemble de ces outils semblent intéressants car il nous oblige à ouvrir les projets dans la pratique professionnelle de l’espace surtout lorsque nous sommes amenés à travailler sur des espaces périurbains. En parallèle, nous avons réalisé une étude des discours sur le Parc des Jalles grâce aux articles des journaux du Sud-Ouest de 1992 à 2016. Ce journal populaire, qui fédère les informations locales, nous apparaissait comme particulièrement pertinent pour éclairer ce sujet. Ces coupures représentent 80 articles, collectés gratuitement grâce aux fonds de la bibliothèque municipale de Bordeaux Mériadeck. En un sens cette étude nous éclaire déjà sur l’évolution de la représentation du territoire de 1999 à 2015. Aujourd’hui, le journal comporte une rubrique « Agglorama » qui existe seulement depuis 2008. Avant cela, on énumérait les actualités de chaque commune individuellement. Avant 2006, il existait même un journal pour chaque espace géographique de l’agglomération bordelaise (Bordeaux nord, Bordeaux sud etc.). Par exemple, les actualités concernant le Parc des Jalles se trouvaient dans le SudOuest de Bordeaux rive gauche nord. Nous pouvons donc comprendre que la presse locale va suivre les grandes orientations politiques des régions mais avec un certain retard. Cet ensemble de presse nous montre bien que nous sommes dans un contexte de globalisation. On ne parle plus de représentation individuelle des communes mais d’un ensemble. La France est l’un des pays ayant le plus de communes d’Europe. C’est le pays le plus morcelé administrativement. C’est un problème que l’on va tâcher de résoudre par des regroupements et une simplification des prises de décisions locales. Ce phénomène est aussi lié à celui de la globalisation mondiale. Politiquement, on va donc tendre à regrouper les communes puis les régions. Néanmoins, il faut bien comprendre que ces regroupements n’empêchent pas le relais d’informations au niveau local des communes. Si l’on menait la même étude sur l’ensemble des journaux régionaux français, nous trouverions certainement une situation généralisée sur la France.
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28. Schéma d’analyse des discours sur le Parc des Jalles dans les journaux du Sud-Ouest © GH
AGGLOMÉRATION // LA CUB INTERCOMMUNALITÉ
MÉTROPOLE
17 Élection Régionale
Élection Régionale
Élection Municipale
Élection Municipale
12
Nombres d’articles de journaux
10
10 8
6
6
6
5
5 4
2 1
1999
36
Élection Municipale
Élection Régionale
2 1
2004
1
2007
2009
2011
2013
2015
Nous avons classé les informations de ces articles sur le Parc des Jalles selon la dénomination du parc, les institutions concernées, les acteurs du projet, les dimensions et limites du parc, les espaces géographiques et administratifs concernés, les problèmes à la mise en place, les intentions de projet et les programmes envisagés dans le parc. Cette étude à donné lieu à une analyse quantitative (Illustration n°28) et une analyse de fond8. Ces analyses ont permis de nourrir l’ensemble du corpus pour comprendre l’évolution du Parc des Jalles. L’ensemble des illustrations de ce corpus a fait l’objet d’une attention particulière en ce qui concerne la représentation du territoire. Elles interrogent jusqu’au rendu final du mémoire les supports, la question des échelles de représentation et de cadrage, dans un souci de d’uniformité graphique et pour une meilleur compréhension du lecteur. Enfin, nous avons réalisé une série de onze entretiens des «acteurs» du projet. À travers nos investigations sur ce sujet, ces «acteurs» représentent l’ensemble des personnes concernées directement ou indirectement par le projet du Parc des Jalles. Certains viennent simplement compléter la représentation que nous avons de ce site. Nous avons rencontré Stéphane Hirschberger, ADH (Doazan+Hirschberger&associés), et Catherine Cloup de l’équipe de la première charte de projet réalisée en 2007. Stéphane Duprat, paysagiste membre d’ALPAGE, enseignant à l’ensapBx et ancien élève de l’ensapBx. Delphine Willis paysagiste chez Friche&Cheap et ancienne élève de l’ensapBx. Ces deux anciens élèves de paysage à l’ensapBx avaient réalisé leurs diplômes sur le sujet du Parc des Jalles. Nous avons pu parler avec les responsables de la Réserve nationale des marais de Bruges et du SIJALAG, chargés respectivement de la protection de la réserve et de la gestion des Jalles. Nous avons aussi rencontré Mr Cédric Lavigne, docteur en histoire, chercheur au CNRS et
consultant en archéogéographie. Dans une position d’expert, il avait réalisé une étude sur le Parc des Jalles. Nous avons pu interroger Marine Lejamtel, BASE (Bien aménager son environnement) qui avait travaillé sur la dernière charte de projet du parc. Enfin, nous nous sommes entretenues avec Mme Céline Gerbeau-Morin, chef du service Expertise nature, vulnérabilités et aménagement durable, Mme Elise Génot, chef du service Valorisation du patrimoine naturel, paysager et agricole, Mme Ronja Mattmann, chef de projet Périmètre de protection des espaces agricoles et naturels péri-urbains et M. Yves Suffran, chargé de mission et animateur Natura 2000, soit l’ensemble des services de la direction de la nature de Bordeaux Métropole concernés par le Parc des Jalles. Les premiers entretiens avaient été réalisé dans la dernière phase du mémoire (1012/2015), avant le rendu final (01/2016)et les derniers dans la phase de retouche pour le mémoire recherche (02-06/2016). Le choix des intervenants s’est fait grâce au travail préliminaire qui a permis d’identifier les acteurs du territoire. Notamment grâce aux articles du Sud-Ouest. Le plus souvent un entretien en a engagé un autre. Ces moments ont pris la forme de discussions ouvertes. Elles répondent aux questions que nous nous sommes posées tout au long des réflexions sur le sujet. Elles engagent le dialogue par l’angle que chacun choisi qui permet de mettre en évidence un discours particulier ainsi que ces objectifs et compétences sur le territoire de la vallée des Jalles. Ces entretiens prennent la forme de fiches annexes qui argumentent ponctuellement le développement du corpus.
8 Cf annexes de la grille des discours des journaux du Sud-Ouest, p. 138
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Partie 1
Le Parc des Jalles, un parc en mutation
29. Moulin Blanc de Blanquefort et le pont en acier corten réalisé par la mairie © BC
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30. Plan de l’hydrographie de la vallée des Jalles © GH
Canal du Despartin Jalle du Flamand
Jalle d’Alesme
Jalle de la violette La violette
Jalle de la Lande Canal du Canard Lac Ford
Zones des sources Jallepont
Jalle du Taillan
Jalle d’Eysines
Jalle de Canteret Jalle Neuve
Jalle du Sable
La Jallère ou Jalle Noire La Hutte
Lac de Bordeaux 31. Bassin versant des Jalles de Blanquefort © SAGE
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32. Plan de situation du bassin versant de Blanquefort dans le SAGE © SAGE
Chapitre 3
Le résultat d’un territoire protégé, patrimonialisé et polué
A. La vallée des Jalles : une géographie, un marais artificialisé et une zone inondable La vallée des Jalles porte le nom des ruisseaux qui s’écoulent d’ouest en est. (Illustration n°30) En réalité, l’ensemble du réseau hydrographique des Jalles de Blanquefort est rattaché à un réseau bien plus vaste, celui du bassin versant de Blanquefort (Illustration n°31), lui-même rattaché à l’estuaire de la Gironde. (Illustration n°32) Un bassin versant est ensemble géographique qui détermine l’écoulement des eaux dans un même sens qui converge vers ce qu’on appelle un exutoire qui peut être un océan, une mer ou encore un fleuve, comme c’est le cas pour le bassin versant des Jalles. Cet écoulement récolte les eaux des précipitations et les eaux des sources. Il entraine avec lui sédiments et polluants sur son passage. Chaque bassin versant sous-divisé par des sous-bassinsversant qui se divisent ensuite en chevelus de cours d’eau sur le territoire. Depuis 2005, on tente de mettre en place un SAGE (Schéma d’Aménagement et de gestion des Eaux de l’estuaire de la Gironde et des milieux associés). En 2005, il a été proposé un périmètre du SAGE pour les communes de l’estuaire de la Gironde. Des études15 sont réalisées sur l’ensemble de ce périmètre puis par bassin versant par le bureau d’étude EAUCEA et le SMIDDEST (Syndicat Mixte pour le Développement Durable de l’Estuaire de la Gironde). L’échelle de la gestion du réseau hydrographique des Jalles appelle donc à une échelle bien plus vaste de projet. Les Jalles sont donc les chevelus de cours d’eau du bassin versant de Blanquefort situé à l’ouest. Ce chevelu de cours d’eau vient buter sur le bourrelet alluvial des longs de Garonne, mesurant en moyenne cent à huit cent mètres 15 EAUCEA et SMIDDEST, Atlas des bassins versant, SAGE, Conseil générale de Gironde, 2008
de large16 et vient se jeter dans la Garonne. Cet ensemble constitue la zone des marais de Bruges, Blanquefort et Parempuyre. La vallée s’organise donc par la présence de ces marais et de limites topographiques. (Illustration n°33) On observe une dépression topographique importante de l’ordre de 18m sur 1km entre les points hauts de la vallée et les cours d’eau qui s’alignent au niveau de la Garonne, qui elle-même s’aligne au niveau de l’océan soit 0m de hauteur. Cet ensemble topographique constitue certainement les fondations des volontés d’un espace continu propice au parc. Spatialement, on ne ressent cette topographie qu’au niveau de la Jalle, dans le centre de la vallée. Cet effet est certainement dû aux immeubles ou aux forêts, qui viennent interférer avec le regard lorsqu’on observe ce paysage. Cette vallée spatialise l’idée à grande échelle d’un espace en repli sur soi-même, un écrin qui contient des éléments précieux de l’agglomération. Ce site est aussi soumis aux règles des PPRI (Plan de Prévention des Risques d’Inondation). (Illustration n°34) Cette zone humide d’anciens marécages a subi de nombreux travaux de régulation des eaux (aqueducs, digues, écluses) pour prévenir les dangers des inondations. La vallée des Jalles constitue une zone d’anciens marais qui ont été annexés et asséchés au XVIIème siècle par un système de drainage hollandais de canaux et de trame bocagère qui irriguent le territoire et vont permettre de cultiver ces terres (Illustration n°29). Au XIXème siècle on réalise des grands travaux pour l’approvisionnement en eau de la région. Après l’accord en amont des politiques, ces ouvrages vont être construits par des ingénieurs. Le mot aqueduc vient du latin aqua et ductus qui signifient l’eau conduite. C’est une construction de canaux souterrains ou aériens destinés à acheminer l’eau d’un point A vers un point B. Dans la vallée 16 LAVIGNE, Etudier les dynamiques paysagères dans les démarches de projet : pour quoi faire ?, L’exemple de la vallée des jalles, Carnet du paysage n°27, 2015. P.163
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33. Plan de la topographie de la vallée des Jalles © GH
34. Plan de la vallée des Jalles au 1706-1724 © LAVIGNE
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des Jalles, les aqueducs sont souterrains. On construit l’aqueduc souterrain d’Eysines puis l’aqueduc du Taillan (12km). Ce dernier irrigue Bordeaux en eau potable depuis 1857. Il en fait l’une des premières zones de captage sur nappes phréatiques tertiaires et quaternaires provenant de la source du Thil à Saint-Médard-en-Jalles. Pour la gestion des inondations, on va construire des digues à partir du XVIIème siècle. La digue est un remblais le plus souvent de terre qui va longer une rivière, un fleuve, une mer ou un océan pour empêcher l’eau de déborder sur des terres plus basses. Il peut être naturel ou artificiel. Cet ouvrage est très présent jusque dans les années 2000 où on va s’intéresser à des digues de faibles impacts écologiques. Comme la digue de Labatut, la digue du syndicat des marais et la digue de Conrad Gossen, la digue de l’Ouest, la digue du Nord. Ces digues vont permettre de recueillir les dépassements d’eau dans des bassins comme les bassins de Vermeney. En 1952, la vallée va connaître une inondation importante qui va entraîner ce classement. Cet incident était dû au mauvais entretien du réseau de drainage des Landes médocaines, qui ne permettait plus l’écoulement des eaux. L’eau des Landes (40m de hauteur) a débordé vers Jallepont (7m de hauteur) entraînant un effet de cuve. « Ni les digues bordant les Jalles, ni les écluses sur la Garonne ne peuvent contenir et évacuer les eaux, qui débordent et, faute de pouvoir rejoindre la Garonne dont elles sont séparées par le bourrelet alluvial, transforment en lac les terres basses du nord de Bordeaux. »17. En 1960 on met en place un système d’assainissement et gestion des eaux de pluies. En 1980, on creuse le lac de Bordeaux. Cet ensemble de mesures va permettre de limiter les inondations futures dans la zone de Bordeaux Nord, néanmoins la situation au cœur de la vallée des Jalles reste problématique. Pour cette brève étude de l’aspect hydrologique des Jalles, on peut s’apercevoir d’une situation généralisée en France et dans le monde : la maîtrise de l’art hydraulique et de la prévention de l’eau 17 LAVIGNE, Etudier les dynamiques paysagères dans les démarches de projet : pour quoi faire ?, L’exemple de la vallée des Jalles, Carnet du paysage n°27, 2015. P.167
est encore aujourd’hui mal connue et mal contrôlée. On utilise depuis toujours des système ancestraux et étrangers (exemple des systèmes des canaux flamands) et on ne s’est intéressé de nouveau à ces ouvrages et à leur impact sur l’environnement que très tardivement. La vallée des Jalles est représentative de ces expérimentations en devenir pour la gestion de son patrimoine hydraulique. Aujourd’hui l’espace des Jalles est situé à près de 80% en zone rouge inondable du PPRI (Plan de Prévention du Risque d’Inondation). Cela en fait un lieu sans utilisation particulière. Elle n’est pas constructible donc la pression foncière est promise à s’arrêter face aux facteurs de l’inondation et aux prescriptions du PPRI. Dans ce sens la vallée des Jalles devient un site idéal pour un potentiel parc. L’appellation de zone humide vient de l’anglais wetland, c’est un espace de terres gorgées d’eau. Selon le code de l’environnement, c’est un ensemble de « terrains, exploités ou non, habituellement inondés ou gorgés d’eau douce, salée ou saumâtre de façon permanente ou temporaire ; la végétation, quand elle existe, y est dominée par des plantes hygrophiles pendant au moins une partie de l’année »18. La zone humide de la vallée des Jalles est soumise aux lois d’un PPRI (Plan Prévention du Risque d’Inondation), les enjeux concernant la prévention et la préservation de l’eau sont donc importants. Quelques institutions vont s’intéresser à ces enjeux. En juillet 2013, la DREAL d’Aquitaine (Direction Régionale de l’Environnement, Aménagement et Logement) créé un SPC (Service de Prévision des Crues) va remettre à jour l’évaluation des dangers futurs que peuvent représenter les crues. La vallée des Jalles reste néanmoins un espace habité. C’est toujours un lieu de préservation de la biodiversité. Le règlement appliqué aux zones à risque d’inondations induit que l’ensemble de la vallée des Jalles demeure inconstructible puisqu’elle est située en zone rouge du PPRI. (Illustration n°35) Il devient un terrain protégé de l’urbanisation, pourtant artificialisé, mais qui ne porte plus d’enjeux 18
Code de l’environnement Article L211-1 CE
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35. Plan de la zone inondable du PPRI © GH
36. Plan du patrimoine bâti du Parc des Jalles © GH
Les châteaux: 1. Château du Taillan 2. Château du Lout 3. Château Dulamon 4. La forteresse de Blanquefort 5. Château Grattequina 6. Château du Magnol 7. Château de Gajac
Les moulins: 1. Moulin de Gajac 2. Moulin du Thil 3. Moulin du Moulinat 4. Moulin Blanc 5. Moulin Noir 6. Moulin de Canteret 37. Pont néo-classique de Gajac © BC
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38. Forteresse de Blanquefort © BC
économiques pour ces acteurs. En ce sens, l’espace de la vallée des Jalles est déjà un parc. Nous avons bien vu la géographie d’une vallée qui délimite un ensemble de bassins versants dont sont issue les Jalles et qui vont se jeter dans la Garonne. La Garonne a un bourrelet alluvial qui entraine une stagnation des eaux et en font un marais. Ce marais devient une zone rouge du PPRI. L’ensemble de ces facteurs qui induisent la genèse d’un paysage détermine un espace qui a subsisté face à l’urbanisation massive dans la région. Si la vallée des Jalles a des chances d’être définie comme un parc constitué, les raisons sont bien dues à sa situation géographique.
B. Les enjeux patrimoniaux : des points remarquables du territoire Grâce à l’étude des journaux des Sud-Ouest de 1999 à 201519, aux différentes visites sur site et aux études réalisées sur ce site, nous avons pu relever les points du patrimoine de la vallée des Jalles. Le patrimoine c’est tout ce qui fait l’objet d’un héritage. Il peut être historique, économique ou politique. On pourrait parler d’empreintes que l’homme a laissé, qu’il reconnaît et qu’il souhaite transmettre. Ces formes peuvent être diverses mais elles vont faire l’objet d’un traitement particulier de préservation. Aujourd’hui, on patrimonialise des éléments existants. En ce sens on attend une certaine limite. On parle aussi de muséification ou d’une mise sous cloche du patrimoine. Cet espace est en grande partie constitué de zones humides soumises aux risques des inondations. A l’Ouest du parc nous avons la zone des sources de Saint-Médard-en-Jalles. Nous avons déjà pu voir que cette source a été l’une des quatre sources de captage de l’eau potable de l’agglomération. Dans l’entretien que nous avons pu réaliser avec l’architecte Stéphane Hirschberger20, il nous explique que dans la vallée des Jalles, l’eau est présente sous toutes ses formes d’utilisation de la société, pour l’énergie ou la chimie, pour 19 À l›oeuvre pour faire vivre le patrimoine, Sud Ouest - 2014-02-13 20 Cf annexes des entretiens, ADH, p.42
l’embellissement, ou encore pour la défense. On a donc un patrimoine hydrologique qu’il a été nécessaire de construire pour acheminer l’eau ou la traverser. Comme nous l’avons vu précédemment, les aqueducs d’Eysines et du Taillan ont été réalisés au XIXème siècle pour une nécessité alimentaire. On peut trouver aussi le pont néo-classique de Gajac, réalisé en 1850 dans le but d’un traversement de l’eau. On rencontrera aussi six moulins dans la vallée des Jalles. Ils correspondent à la volonté de répondre aux besoins énergétiques des habitants. Enfin, on trouvera des lavoirs, comme le lavoir de Blanquefort. Les lavandières de la ville de Bordeaux lavaient le linge dans ces eaux réputées être pures et qui étaient les seules accessibles21. Cet ensemble d’ouvrages lié à la présence de l’eau constitue un patrimoine historique de la vallée des Jalles. Dans l’idée de la constitution d’un parc, ces ouvrages deviennent les jalons d’activités révolues ou pas, dans une histoire du territoire que l’on souhaiterait partager. Pour le patrimoine bâti de la vallée des Jalles on pourrait parler d’un patrimoine vernaculaire et d’un patrimoine classé. Le patrimoine vernaculaire est tout ce qui provient d’un site localisé, d’un contexte géographique particulier et d’un savoir-faire ancestral de notre société. Il est patrimoine parce que des populations l’identifient comme représentatif de leur héritage. On pourrait parler d’un patrimoine non-officiel ou quotidien. Il remet en question la définition du patrimoine, il l’ouvre à ce qui est existant. Dans la vallée des Jalles, le patrimoine vernaculaire est lié à la pratique de l’agriculture du marais. On trouvera donc des hangars et des granges, comme celui du Taillan, qui est une réalisation en bois, le hangar de Saint-Médard-enJalles, la grange du Bois du Taillan et la grange en bois de Saint-Médard-en-Jalles. Ce sont des espaces privés de stockage du matériel agricole ou de denrées récoltées. On va trouver aussi un ensemble de cabanes maraîchères comme celle qui a été rénovée par Mr Lacrampette, à Eysines. Cette cabane 21
Cf annexes des entretiens, ADH, p.42
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39. Moulin Noir de Blanquefort © BC
40. Jalle d’Eysines et d’une exploitation maraîchere © BC
41. AMAP à proximité du Parc Majolan à Blanquefort © BC
42. Exploitant maraîcher de Blanquefort © BC
43. Plan IGN du Parc Majolan
44. Schéma du Parc Majolan © GH 4ha
METROPOLITAIN
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a été rénovée dans le but d’en faire un lieu visité, un « éco musée du maraîchage ». Le patrimoine classé est un ensemble d’éléments qui sont officiellement reconnus comme importants pour la mémoire collective, auxquels on va appliquer un ensemble de règles pour sa préservation puis sa transmission. Il existe un grand nombre de classements qui peuvent être nationaux, européens ou mondiaux. Ils se réfèrent à des textes de lois spécifiques. Dans le Parc des Jalles on va trouver un grand nombre de domaines, châteaux, forteresses et chapelles dans la vallée des Jalles. (Illustration n°39) Cet ensemble patrimonial représente les états passés des compositions du moyenâge au XVIIIème siècle qui se rapportent aux espaces privés des grands domaines. Il n’en reste pas moins aujourd’hui des points remarquables du territoire. Malgré le classement à l’UNESCO de la forteresse de Blanquefort, la ville n’a toujours pas entrepris des rénovations ou mesures d’accès. On peut en arriver à se poser la question des mesures de préservation existantes et quelles sont les aides attribuées aux communes pour la sauvegarde du patrimoine.
sur la commande d’un riche banquier. Il est représentatif d’une nature rêvée et magnifiée. On y trouve une grotte et lac artificiels. Ses limites sont matérialisées par des murets bordés d’eau. L’eau est détournée des Jalles. Le Parc est vendu après la faillite du banquier puis il va être abandonné jusqu’en 1975, lorsque la commune va le racheter. Il ne devient public qu’en 1984. Cet exemple de réalisation nous montre bien qu’au XIXème siècle les parcs sont des lieux privés et réservés à une certaine classe, dans une logique d’exclusion. Son ouverture au public est tardive. De 2007 à 2008, on va faire des grands travaux de réaménagement (3 millions d’euros). (Illustration n°45) Cet aménagement est réalisé par la paysagiste Graziella Barsacq, l’architecte Fabien Pédelaborde et l’artiste mosaïste Danielle Justes. Le parc est l’objet d’une réalisation pluridisciplinaire. Aujourd’hui, ce parc à un rayonnement métropolitain, l’ensemble de la population s’y rend pour courir ou s’y balader le dimanche en famille.
Dans une recherche des contenus de la vallée des Jalles, nous avons pu voir qu’il existait de nombreux points patrimoniaux bâtis du territoire. Cet inventaire nous confirme bien que les enjeux de préservation et de mise en valeur, les abribus d’un parc sont bien présents dans la vallée des Jalles. Aussi nous allons voir qu’il existe aussi des parcs remarquables inclus dans le vaste espace de la vallée des Jalles. Quels sont-ils et comment les définir?
Dans les années 1980, on creusait le lac artificiel de Bordeaux-Lac au Nord de la CUB. Dans un premier temps en raisons des risques d’inondations. De 1970 à 1990, nous sommes dans une logique de création de parc de divertissement. Le lac va être promu comme un espace dédié aux sports et à la détente. On installe une école de voile par exemple et des cheminements cyclables ou piétons pour les joggers. Dans ce contexte, en 1975 on inaugure le bois de Bordeaux comme un espace de divertissement de l’agglomération. Il mesure 150 hectares. Il intègre et identifie le golfe de Bordeaux, en 1976 et le parc floral (33 hectares), en 1992.
La métropole de Bordeaux compte quelques réalisations de parcs du XVIII-XIX èmes siècles. Le Parc bordelais (28ha) et le jardin public (10ha) s’inspirent des grands parcs urbains du XIXème siècle. Dans la vallée des Jalles, on trouve le Parc Majolan (4ha) qui jouxte le centre ville de Blanquefort. (Illustration n°43) C’est un patrimoine situé dans la commune de Blanquefort. Il fut réalisé de 1870 à 1880, par le paysagiste Le Breton
Le bois est un espace arboré d’une certaine étendue et d’une densité importante d‘espèces arborescentes. Celui de Bois de Bordeaux n’est pas un parc mais il est représentatif de l’évolution de la définition du « parc » des années 1990. Son emplacement a changé, comme sa composition, son organisation ou sa programmation. Ce parc rentre dans une logique d’inclusion. C’est un système de réseau de parcs. En 1975, le bois
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45. Vue du projet du Parc Majolan © Barsacq
46. Plan IGN du Bois de Bordeaux
47. Schéma du Bois de Bordeaux © GH
150ha
COMMUNAL
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de Bordeaux se compose de 87ha artificiels et 50ha de prairies et d’étangs. Il se situe en périphérie de Bordeaux. (Illustration n°46) Ses dimensions (150 hectares) sont donc de l’ordre d’un territoire. On commence donc à voir une évolution certaine dans les types de parcs. Les pratiques qu’il induit sont liées aux parcs qu’il inclue. Le Golf de Bordeaux, espace sportif, est réservé aux pratiquants de ce sport, souvent associé à la classe aisée de la société. Le parc floral est espace délimité consacré à l’exposition, la culture et la sauvegarde spécifique des fleurs. C’est un parc pour la promenade. Ce terme générique s’inscrit dans la continuité des parcs d’agrément du XIXème siècle. Ces espaces inclus sont délimités et fermés la nuit. Dans sa charte des paysages de la ville de Bordeaux, Michel Desvignes souhaite renforcer un axe Nord-Sud en identifiant le parc floral comme une porte d’entrée des « parcs du Nord ». En résumé l’espace du bois de Bordeaux est un territoire qui inclut le golf de Bordeaux et le parc floral. C’est un parc urbain qui s’inscrit dans la continuité des préoccupations des années 1980-1990. Il résulte de la volonté de la ville de Bordeaux de se doter d’espaces et d’équipements accessibles aux citoyens pour la détente et le sport, face aux besoins des habitants. C’est un espace pour les gens qui veulent faire du sport dans la « nature ». On peut y faire du golf, jogging, de la marche à pied et de bicyclette. Néanmoins en 2002, Alain Juppé, maire de Bordeaux, déplore que le parc floral soit « sous-fréquenté »22. On propose de revitaliser le parc par des animations et de créer un parking. Les bordelais ne semblent donc pas se rendre si loin dans la CUB. Pourtant la ville de Bordeaux est un espace majoritairement minéral, l’espace végétal est le plus souvent privé. On pourrait donc s’interroger sur les besoins et la capacité de mobilité des bordelais au sein de la CUB. (Illustration n°47) Le patrimoine bâti et le patrimoine végétal forment bien les points remarquables de la vallée des Jalles qui sont au service de la constitution d’une identité pour le Parc des 22 Nouveaux projets pour le Lac, Sud Ouest - 2002-0226
Jalles. Néanmoins, la notion de patrimoine a toujours été controversée. La définition même d’un patrimoine est qu’il se définit par une population qui le reconnaît comme étant remarquable. Or, bien souvent en France il s’agit en réalité d’un patrimoine touristique. Dans ce sens, il perd donc sa conception évolutive et devient une vitrine que nous souhaitons exhiber aux yeux du monde. Le patrimoine de la vallée des Jalles a été reconnu par les communes, par la CUB et par la métropole. Il répond bien à l’idée d’un patrimoine touristique lié à l’histoire d’une région viticole et agricole. Nous avons pu réaliser un entretien de Stéphane Duprat, c’est un paysagiste et professeur à l’école d’architecture de Bordeaux. Il est devenu un acteur du Parc des Jalles. Il a réalisé son TPFE (travail de fin d’étude) puis s’est vu proposé une commande publique pour la réalisation d’une visite virtuelle de la vallée. Il est intervenu dans le cadre de l’été métropolitain pour organiser des visites du site. Il organise aujourd’hui un module d’enseignement avec des étudiants en paysage. Dans l’entretien que nous avons réalisé23, il interroge la notion de patrimoine de la vallée des Jalles. A propos de la rénovation de la cabane d’Eysines en « éco musée du maraîchage », il nous dit que « C’est un lieu qui ne sert pas, c’est un objet qui serait posé dans un musée et qui représente un état historique qui n’apporte plus rien aujourd’hui. »24. En cela il remet en question la vision que nous avons de la pratique du maraîchage. Cette pratique encore actuelle dans la vallée des Jalles, pour lui, ne peut pas être montrée comme un objet dans un musée, c’est comme une pratique révolue. On pourrait aussi souligner l’absence de représentation patrimoniale liée à l’élevage qui est pourtant toujours existant sur le territoire des Jalles. Que faire des abattoirs de Bordeaux à Parempuyre ? Aussi l’ensemble des parcs qui existent au sein de la vallée des Jalles retrace bien l’évolution de l’histoire des parcs que nous avons pu voir précédemment. Ils participent à la définition d’un nouveau type de parc, par un changement d’échelle. Ces parcs ont bien une échelle communale ou périurbaine mais quel est leur rôle dans le 23 24
Cf annexes des entretiens, Stéphane Duprat, 153 Cf annexes des entretiens, Stéphane Duprat, p.153
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48. Vue aérienne du SNPE à Saint-Médard-en-Jalles
49. Plan d’implantaion de la station d’épuration de Cantinolle
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« parc » des Jalles ?
C.
Un territoire pollué
En 1660, le gouvernement français achète des terrains à proximité de ressources en eau. (Illustration n°48) Six moulins à poudre sont installés sur les ruisseaux des Jalles et constituent la « poudrerie royale » qui deviendra la « poudrerie nationale ». La poudre fabriquée est utilisée pour l’armée. L’étendue de terrains disponibles permet l’implantation d’un vaste espace militaire et de sa maind’œuvre. Progressivement, des quartiers se dessinent et en 1786 on identifie officiellement la commune de Saint-Médard-en-Jalles. Cette commune s’est donc depuis toujours développée sur ses ressources hydrauliques, devenues support d’une activité économique importante. Aujourd’hui, la « poudrerie nationale » est devenue le groupe SNPE (Société Nationale de Poudres et Explosifs) qui s’est spécialisé dans l’élaboration de systèmes à propulsion de poudre. Elle sert les services nationaux civils, militaires et de la sécurité pour l’automobile. Le secteur de l’aéronautique s’est donc développé vers le sud-ouest. Dans l’espace de la propriété de la SNPE on va réaliser des essais de propulsion et explosions qui vont permettre la création de réacteurs de fusées. Ces essais entraînent des débordements polluants qui se déversent dans les eaux des Jalles depuis Saint-Médard-en-Jalles. Cette pollution est principalement due au perchlorate de sodium et d’aluminium. Comme on peut l’imaginer, ces débordements font l’objet de peu de publications et d’aucune lorsqu’on aborde le sujet du Parc des Jalles. Depuis janvier 2015, nous avons tout de même pu noter une augmentation de ces rejets toxiques dans les Jalles qui ont entrainé la mort des poissons qu’elles contiennent. Ces déversements semblent avoir pénétré dans les nappes phréatiques de la zone des sources, ce qui a entraîné la fermeture de la source de captage d’eau potable depuis 2011 et prive aujourd’hui la métropole d’un approvisionnement en eau relatif à 10%. Dans un communiqué de presse
à la date du 20 mai 2015, Gérard CHAUSSET, président du groupe EELV (Europe Ecologie les Verts) de Bordeaux Métropole et adjoint au Maire de Mérignac, annonce25 l’annulation de subventions de la métropole pour la SNPE et donne son soutien à la plainte de la DREAL (Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement) contre la SNPE. Il dénonce une « irresponsabilité écologique » de la part de ces entreprises. Comme nous avons pu le voir précédemment, les Jalles sont les chevelus de cours d’eau qui proviennent d’un bassin versant bien plus vaste. L’eau du bassin versant de la vallée des Jalles semble donc être polluée en amont, de la zone des sources jusqu’à la Garonne. En aval, des sondes sont régulièrement posées par des étudiants, suivies par des associations mais la situation apparaît comme problématique. Nous sommes forcés de nous interroger sur les contrôles qui existent sur les rejets de ces entreprises et de leur impact sur l’environnement. Pour conclure, on peut dire que ces activités économiques sont l’essence même de la commune de Saint-Médard-en-Jalles. Il faut aussi reconnaître que le secteur de l’aéronautique représente aujourd’hui de forts enjeux, en matière de hautes technologies et d’innovations, de positionnement à l’échelle nationale mais aussi mondiale mais aussi un bassin d’emplois conséquent. Sur la Jalle d’Eysines, à proximité de la zone d’activités de Cantinolle, on va trouver une station d’épuration. (Illustration n°49) C’est un espace où on va traiter les eaux usées de la métropole puis les rejeter dans les cours d’eau attenants. C’est une activité nécessaire quand on connaît les besoins moyens en eau des habitants français. Les rejets d’eau sont soumis à des contrôles stricts, néanmoins, on peut s’interroger sur les normes et la composition de ces eaux rejetées. Nous avons bien vu que les Jalles ne sont que les chevelus de cours d’eau qui découlent d’un réseau plus vaste, le bassin versant des Jalles de Blanquefort. Des études sur 25
Cf annexes p.169
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le bassin versant de Blanquefort ont montré qu’un peu avant l’espace de Cantinolle le passage des poissons se fait de plus en plus difficile26. Des études de prélèvements d’eau dans les Jalles27 indiquent que la qualité de l’eau se serait nettement détériorée depuis les années 2000. La composition chimique des eaux serait mauvaise pour les êtres vivants, (nitrate, phosphore, ammoniaque et nitrites) notamment au nord dans la Jalle des sables. La situation semble donc préoccupante. Ces deux activités, l’une économique pour l’innovation, l’autre publique pour l’environnement, ne sont les pollueurs que d’une infime partie des Jalles de Blanquefort. Les eaux, dans leur écoulement depuis le bassin versant à l’ouest entraînent l’ensemble des pollutions et sédiments auquel elles sont confrontées en amont. Chaque individu de la région y a donc une part de responsabilité, qu’elle soit directe ou indirecte.
pratiques et un état des lieux de la pollution dans les parcs.
Les pollutions diverses qui s’écoulent dans les Jalles se diffusent dans l’ensemble des marais de Bruges en passant par Blanquefort et jusqu’à Parempuyre. Dans ce contexte, la vallée des Jalles ne semble plus apte à produire un rendement nourricier. De plus, le maraîchage que l’on aimerait y développer serait de la culture biologique qui est encore plus vulnérable face aux agressions extérieures, notamment aux métaux lourds. On peut bien sûr espérer une régulation des pollutions des eaux et envisager une dépollution, mais dans un temps long et pour obtenir un seuil de pollution tolérable dans les sols et dans l’eau sachant qu’ils ne seront jamais totalement sains. Ce triste constat sert aussi d’argument à ce que la vallée des Jalles devienne un parc pour offrir un espace de parcours et de découvertes et sensibiliser les acteurs à la protection de l’environnement. En un sens si on souhaite améliorer cette situation, la vallée doit demeurer « au repos » le temps qu’une dépollution soit efficace. On peut observer une évolution des critères du parc, les usages amènent à une évolution des 26 EAUCEA et SMIDDEST, Atlas des bassins versant, SAGE, Conseil générale de Gironde, 2008 27 CRUZ, Etude de la qualité des cours d’eau et de la perception des acteurs sur le territoire de la Communauté Urbaine de Bordeaux (33), Stage de fin d’étude, Master 2 Ecologie humaine, Université bordeaux III, 2011
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Chapitre 4
Les acteurs du parc: politiques, institutions et architectes
A. Création d’un parc dans un contexte d’englobalisation En France en 1999, nous sommes dans un contexte d’intercommunalité sur le territoire. Cette politique est orientée autour du développement durable. Le gouvernement rencontre déjà des difficultés à décentraliser le pouvoir en province. À Bordeaux, Alain Juppé est alors maire et président de la CUB (Communauté Urbaine de Bordeaux). Il est affilié au parti de l’UDF (Union pour une Démocratie Française) devenue simultanément UMP (Union pour un Mouvement Populaire), puis en 2015, Les Républicains. Sa politique est donc généralement plus de droite. Depuis 1998, Alain Rousset est président du conseil régional. C’est une personnalité du Parti Socialiste donc de gauche. Entre Juppé et Rousset il ne semble pas y avoir de conflits concernant leur coopération. Durant cette période on parle de grands projets tel que la création du SRADT (Schéma Régional d’Aménagement et de Développement du Territoire). On voit déjà que les régions promeuvent une politique de projets à échelle régionale. Bordeaux et l’Aquitaine plus généralement ont la particularité d’avoir une agence d’urbanisme créée en 1969 : l’A’urba. C’est une association loi 1901 mais avec une certaine importance et qui dégage un grand nombre de salaires. Elle fonctionne un peu comme une agence privée, avec une certaine hiérarchie mais ses missions sont toutes d’ordres publics. Ainsi, depuis 1969, l’A’urba orchestre, réalise et archive toutes les études de la région. Elle traite d’urbanisme, d’aménagement du territoire et de politique de la ville. Elle produit le support des discours politiques pour l’ensemble de la région. Elle devient à la fois un acteur principal des projets et aussi un fond très dense d’informations. Elle est à l’origine de certaines des études, des orientations de projet ou documents que nous citerons.
En 2000, nous sommes dans un contexte d’agglomération, la CUB (Communauté urbaine de Bordeaux). On parle alors de « coulées vertes » ou de « boucles vertes » qui sont des projets de réseaux de parcs à l’échelle de la CUB. Ils s’inscrivent bien dans le même phénomène de regroupement mais cette fois pour les « espaces verts ». La notion d’espaces verts provient de l’époque des modernes de l’après-guerre. Au XXème siècle, le quartier entier est rationalisé pour la fonctionnalité, ses bâtis de logements, les déplacements et les loisirs de ses habitants et donc aussi les espaces végétaux qui bordent ces habitations. Ce modèle est aujourd’hui révolu et avec lui l’appellation d’espace vert. Avec le temps, on va plutôt parler « d’espace de nature » ou de « nature en ville ». Dans ce réseau de « boucle verte », le 24 mars 2000, on met en place le projet du Parc intercommunal des Jalles. Sept communes (Parempuyre ne sera admise que sous-condition de 2001 à 2003) signent une première charte politique. Elle les engage à reconnaître le parc pour ses intérêts écologiques et économiques sans pour autant que cela interfère avec leurs projets en cours. Pour la première fois, on parle de « parc » pour la vallée des Jalles. Cette appellation induit bien un territoire commun mais n’identifie ni les limites, ni les pratiques sociales, ni encore les statuts d’espaces particuliers du parc. C’est un terme de définition politique pour la protection. Aujourd’hui nous sommes à la troisième charte du Parc des Jalles, l’engagement des communes n’a pas changé. Une charte est un outil politique évolutif et dynamique. Il reflète l’engagement volontaire des signataires à respecter et promouvoir des valeurs communes, des principes généraux de comportement et des règles de vie communes. Juridiquement la charte provient du droit souple, les acteurs n’ont pas d’obligation de respecter leurs engagements. C’est donc un ensemble d’orientations générales pour un territoire. La charte peut
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lier entre elles des personnes morales : par exemple une communauté urbaine avec des associations. La charte est élaborée au terme d’une réflexion concertée entre ces acteurs qui proposent ensemble des plans d’action et des engagements mutuels. Si la charte du Parc des Jalles a été signée le 24 mars 2000, c’est parce que tous les acteurs du projet ont bien pris conscience des enjeux écologiques et économiques de cet espace. De plus, ils ont eu la volonté de réfléchir et d’élaborer une politique commune. Toutes ces décisions ont certainement été beaucoup influencées par les ambitions de la CUB, plus précisément celles de Vincent Feltesse, maire de Blanquefort depuis 2001 qui deviendra président de la CUB en 2007. On peut interroger son statut de législation souple pour des enjeux écologiques. Si on comprend bien que la charte n’existe que par la volonté de ses acteurs, elle ne les oblige en rien à intervenir. Nous verrons que c’est certainement la raison de l’inaction effective depuis ces quinze dernières années. La charte introduit bien le nom de « parc » pour la vallée des Jalles et elle projette la considération d’un territoire commun. Elle induit aussi l’idée de créer une institution solidaire légiférant pour le parc. Les deux grands objectifs du parc sont de limiter l’urbanisation, l’étalement urbain massif ces dernières années, et de valoriser les activités agricoles traditionnelles qui sont porteuses de l’identité du territoire. Nous avons pu voir que le territoire de la vallée des Jalles fait l’objet d’intérêts pour les communes et la CUB pour une politique globale par la création d’une charte. Les enjeux sont bien de limiter l’étalement urbain et de valoriser les pratiques de l’agriculture au sein du parc. Cette charte a entrainé la création d’institutions propres au Parc des Jalles. En 2003 on parle d’un comité de pilotage du projet du Parc des Jalles. Il est le garant du bon déroulement de l’étude et du montage du projet. Il est dirigé par Vincent Feltesse. Les enjeux sont:
« préserver et valoriser durablement un espace naturel majeur, sans compromettre les projets structurants déjà validés »28
On veut aussi préciser les contours du parc qui rentre dans le PLU (plan local d’urbanisme) de l’agglomération bordelaise. On souhaite racheter les terrains d’emprises privées le long de la rivière. Enfin Alain Rousset, après une visite du parc avec le maire du Haillan, Bernard Labiste, souligne l’importance du patrimoine du parc (les moulins) et le maintien d’un environnement de qualité dans une société « hors-sol »29. En 2003 on crée le Syndicat aménagement «Jalle, rivière propre» qui deviendra la SIJALAG (Syndicat Intercommunal des Jalles de Lande à Garonne) évoqué en 2010. Ce syndicat d’étude a été créé en 1979. Ses compétences sont d’assurer le bon écoulement des eaux des Jalles et de promouvoir les actions pour révéler le patrimoine aquatique. En 2004, il acquiert des compétences de gestion des risques fluviomaritimes des digues de Garonne (10km). Enfin en 2011, on parle de la Commission intercommunale d’aménagement foncier des Jalles qui est composée de propriétaires maraîchers (Vincent Sarreau, Philippe Laville et Claude Meu). Elle fait l’examen des possibilités des autres logements pour les agriculteurs. En 2004, cette commission fait l’état des lieux foncier du territoire des Jalles qui va être à l’origine du PPEANP (Périmètre de Protection et de mise en valeur des Espèces Naturels Périurbains). Les communes du Haillan, Bruges, Blanquefort et Eysines ont voté pour la création d’une commission pour étudier les modalités d’aménagement foncier de la zone maraîchère. On comprend bien que dans cet espace les statuts sont problématiques car majoritairement privés et porteurs de conflits. Les rachats des terrains par les mairies sont très lents et encore aujourd’hui inachevés. Toutefois, cet ensemble d’institutions propres au parc est encore révélateur de volonté de créer un parc constitué, une entité propre au Parc des Jalles. 28 Un véritable poumon vert pour la CUB, Sud Ouest 2003-07-29 29 Alain Rousset et la matière grise, Sud Ouest - 200309-11
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50. Plans des limites de la commande et des limites du projet de la charte Š ADH
AVANT
APRES
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La vallée des Jalles a fait l’objet de nombreuses études. Nous avons choisi de ne présenter qu’une sélection de projets qui nous semblaient les plus pertinents pour accompagner nos réflexions. Ces travaux sont aussi ceux qui ont été les plus publiés, certainement parce qu’ils sont plus en cohérence avec les intentions des politiques de la CUB puis de la métropole. Dans le cadre de ces études menées sur le Parc des Jalles, commandées par les institutions publiques, en 2007, l’agence ADH propose une charte innovante, une charte de projet.
B. La vivant»
charte
d’ADH:
un
«parc
Stéphane Hirschberger fait parti de l’agence ADH et il est aussi enseignant à l’ENSAPBX (école nationale supérieure d’architecture et de paysage de Bordeaux). L’agence se présente comme une structure coopérative et pluridisciplinaire. Dans le cadre du projet sur le Parc des Jalles, de 2007 à 2008, ADH s’associe à BIOTOPE (bureau d’étude environnemental) et à Catherine Cloup (paysagiste). La maîtrise d’ouvrage de la commande est la CUB (communauté urbaine de Bordeaux). Dans l’entretien de Stéphane Hirschberger30, architecte, il nous apprend que la commande initiale était de mettre des bornes informatives ou totems révélant la biodiversité du territoire.
du Parc des Jalles »32. Cette charte introduit la notion de temps dans le processus de projet entre les temps longs de réflexion et d’actions pour changer le territoire. Elle propose dix engagements qui prennent en compte le montage du projet pour conforter une identité au parc. On identifie aussi les acteurs du parc (les communes, les élus, les services, les écologistes, les citoyens et les structures de projet). On se réfère à des exemples de réalisations de grands parcs intercommunaux français (parc de la Deûle, à Lille et parc Miribel-Jonage, à Lyon). Enfin, on prend comme références des grands paysagistes et théoriciens comme Henri Prost, CN. Forestier et FL. Olmsted. La charte révèle aussi l’intérêt de l’hydrographie de cet espace naturel à valoriser, d’une campagne nouvelle dans son rapport avec la ville et propose des pistes de projet vers un équilibre pour le Parc des Jalles. Pour la première fois, on va identifier les limites du parc mais comme une part du projet. (Illustration n°50) On identifie les forces qui poussent le parc à exister (patrimoine, environnement, économie, loisirs et pression foncière) aussi les limites que le parc atteint car c’est un paysage fragmenté (programmes, limites communales, empilement d’études et son périmètre). La synthèse de ce travail se rapproche des problématiques auxquelles nous tâchons de répondre. Elle questionne la définition du parc, d’un paysage des Jalles et propose un projet qui « mêle des réflexions de Maîtrise d’œuvre et de Maîtrise d’Ouvrage »33.
Cette commande arrive après la publication de la notice du PPEANP (Périmètre de Protection et de mise en valeur des Espaces Agricoles et Naturels) de l’A’urba (Agence d’Urbanisme Bordeaux) en 2005. La réponse se trouve sur le site même de la vallée des Jalles et propose d’identifier et de définir le Parc des Jalles comme un « parc vivant ». « Parc pour souligner l’exigence d’un projet pensé de territoire, vivant parce que la nature et les hommes le façonnent. »31. L’équipe intègre et s’approprie la charte en proposant une « charte paysagère et environnementale
Lors de son entretien, Hirschberger nous dit:
30 Cf annexes des entretiens, ADH, p.42 31 ADH, C.Cloup, Biotope, Un parc vivant, Charte environnementale et paysagère du Parc des Jalles, CUB 2008, p.4
32 ADH, C.Cloup, Biotope, Charte environnementale et paysagère du Parc des Jalles, CUB 2007 33 ADH, C.Cloup, Biotope, Charte environnementale et paysagère du Parc des Jalles, CUB 2007, p.7
« Catherine Cloup s’est beaucoup occupée des questions de biodiversité, avec Biotope aussi, Julien Cordier. Elle a beaucoup travaillé sur la question des paysages.»
En ce sens, c’est un projet pluridisciplinaire mais dont l’acteur principal est l’architecte. On peut dire que cette réponse confirme que le Parc des Jalles est bien un espace en devenir, défini comme une entité, comme un parc constitué dont on définit les limites,
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51. Schéma de définition du Parc des Jalles © GH
5000ha
METROPOLITAIN
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les contenus mais surtout la mise en oeuvre. Dans l’ensemble, on répond à la commande qui concerne la pratique du site par les habitants et donc un besoin de promenade mais on ouvre la question aux réels enjeux et problèmes du site, on ne se contente pas de poser des « totems ». En 1999, en France, nous sommes dans un contexte d’agglomération, après l’intercommunalité et avant la métropolisation. En 2000, nous avons pu voir que l’agglomération menait des recherches de grands projets « verts », de boucles ou de trames. C’est dans ce cadre de recherches qu’apparaît le Parc des Jalles et que ses communes vont signer sa première charte. Le but de cette charte et de celles qui suivront est de limiter l’étalement urbain et de promouvoir l’agriculture péri-urbaine. En 2007, l’agence ADH répond à la commande des « totems » de la CUB. Elle propose une nouvelle charte de projet qui remet en question la commande de la CUB mais conforte l’existence d’un parc pour la vallée des Jalles. Entre les acteurs politiques, les institutions publiques et l’architecte, les points de vue font bien l’unanimité, la vallée des Jalles est un parc, le Parc des Jalles.
Nous avions pu conclure que le parc se définit toujours selon sa situation urbaine, ses dimensions, ses limites, ses activités et son rayonnement. Précédemment, nous avions pu voir que la géographie de la vallée des Jalles a induit la création de marais contenus entre la zone de sources et les bourrelets alluviaux des bords de Garonne. Cette singularité du territoire en a fait un lieu inconstructible. En référence à Olmsted, cette vallée devient un parc et une limite qui structure l’étalement urbain des villes futures. Pour en faire un lieu de pratique de l’agriculture, nous avons redessiné les cours d’eau et drainé les marais, ce qui en fait un territoire artificialisé. Partout l’homme est intervenu dans cette « nature », c’est ce qui caractérise le parc luimême. On y trouve des points remarquables de patrimoine hydraulique, vernaculaire ou classé. C’est donc un site où les enjeux de préservation sont primordiaux mais dans l’idée de les partager, de les promouvoir. En un sens, le Parc des Jalles (Illustration n°51) nous apparaît bien comme un parc constitué mais seulement selon certains critères qui sont le résultat de sa géographie, de la genèse du paysage, des éléments patrimoniaux qui le composent, de l’évolution de ces pratiques et de la pollution qui en font un site artificialisé en attente d’un renouveau. Le discours des institutions et de l’architecte confirme bien l’idée que la vallée des Jalles est déjà un parc mais dont la définition reste à préciser.
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à PAYSAGE : le paysage apparaît comme un ensemble compréhensible et représenté par la peinture au XVème siècle dans les Flandres. Au XVIIIème siècle, apparaît la notion de paysage comme territoire existant. C’est une représentation qui peut être sujet à un découpage de plans successifs. C’est un espace regardé à travers les yeux d’un observateur. Le paysage est donc pluriel. Plus généralement, on peut dire que c’est une image partagée d’une partie d’un territoire. Cette représentation se compose de plusieurs plans (ex : le ciel, les montagnes, les arbres). Selon les architectes paysagistes belges, Bas Smets, le projet de paysage se réalise par un processus en deux temps : « le paysage imaginé » et « le paysage réalisé ». Selon l’architecte Georges Descombes, il faudrait trois définitions du paysage. Les deux premières existent déjà, l’une se réfère à l’artialisation européenne, elle est restrictive et l’autre est phénoménologique, elle inclut tout. Selon lui, il faudrait donc une troisième définition du paysage qui serait anthropologique, in situe et in visu1.
1 DESCOMBES, conférence, Dessiner une rivière, à l’EPFL (école polytechnique fédérale de Lausanne).
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52. Plan de la zone humide de la vallée des Jalles © a’urba
53. Diagramme d’occupation des sols du PPEANP © a’urba
Agricoles Forestier 54. Vue aérienne de la vallée des Jalles en 2005
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Divers
Chapitre 5
Les dynamiques paysagères de la vallée des Jalles
Si sur certains critères, la vallée des Jalles nous apparaît bien comme un parc constitué, d’autres éléments semblent actuellement aller à l’encontre de la constitution du Parc des Jalles.
A. Mixité paysagère et préservation d’espaces : un paysage fragmenté La vallée des Jalles est située au carrefour de différentes entités paysagères au sein même de cet espace, on pourrait parler d’intrication d’entités paysagères. Nous avions déjà pu constater cela en travaillant sur la zone de Cantinolle, à Eysines. C’est le site du futur terminus du tram D et l’une des potentielles portes d’entrée du Parc des Jalles. Nous avions constaté que l’espace de Cantinolle se trouve au carrefour de différents paysages aux identités déterminées. A l’ouest de la vallée des Jalles, les forêts des Landes s’étendent jusqu’à l’océan, entrecoupées par des avenues, des pistes cyclables balnéaires et des zones d’espaces commerciaux. Au nord, c’est le début du plateau du Médoc, des étendues de vignes, domaines viticoles et des grands axes routiers. À l’est, se déploient les paysages des bords de Garonne, marais et bourrelets alluviaux. Enfin au sud, on rencontre les paysages urbanisés de la métropole de Bordeaux, avec la diversité et ses franges urbaines qui la composent. À l’intérieur de la vallée, ces entités s’entremêlent avec le paysage du maraîchage, palus et autres entités moins singulières. (Illustration n°52) Si l’on considère que la pratique du maraîchage est l’identité du Parc des Jalles, le paysage n’en reste pas moins divers et en demande d’une identité propre. Dans la vallée des Jalles, on observe donc une grande diversité d’entités qui forment un paysage irrégulier et discontinu. On trouve notamment un paysage de bocage, c’est un ensemble de prairies et champs bordés de chemins qui composent un paysage de formes irrégulières mais qui résulte de
l’agriculture de la région du sud-ouest. D’après la notice du PPEANP des Jalles1, l’occupation agricole des sols qui inclut les terres maraîchères, prairies et friches devenir, représente 54% de la surface totale des sols. (Illustration n°53) La moitié des terres seraient donc destinées à l’agriculture. Nous avons pu voir que le maraîchage pourrait être l’identité de ce paysage mais qu’il inclut lui-même des diversités paysagères et spatiales. On trouvera des champs cultivés, des cultures sous serres mais aussi des combinaisons de cultures sous serres et en champ ainsi que des espaces de friches en devenir. De plus, on trouve dans les prairies des élevages bovins et équins qui génèrent encore des paysages différents. Enfin, les forêts représentent 33%2 de l’occupation des sols de la vallée des Jalles. Toujours dans la notice du PPEANP3, on nous dit qu’il existe deux types de forêts distinctes, des ceintures forestières bordant les grands axes routiers et des boisements épars. Ces forêts s’organisent sur le territoire en fonction de la topographie et surtout de l’hydrométrie. L’espèce principalement présente sur le site est l’aulne. Le paysage des Jalles est caractéristique d’un marais aménagé par l’homme pour y pratiquer de l’agriculture. (Illustration n°54) C’est un paysage commun d’espace rural alors qu’il est situé aujourd’hui au cœur de la métropole. L’étendue de cette vallée sur 5 000 hectares et la diversité des entités paysagères qui s’imbriquent atteste bien de la difficulté à créer une identité propre pour un potentiel Parc de Jalles. En cela, la définition de parc est restrictive pour la vallée des Jalles et on préférera parler d’un paysage qui par définition est en mutation. 1 Conseil général de Gironde, PPEANP des Jalles, périmètre de protection et de mise en valeur des espaces agricoles et naturels périurbains, 2005, p.10 2 Conseil général de Gironde, PPEANP des Jalles, périmètre de protection et de mise en valeur des espaces agricoles et naturels périurbains, 2005, p.10 3 Conseil général de Gironde, PPEANP des Jalles, périmètre de protection et de mise en valeur des espaces agricoles et naturels pérurbains, 2005, p.13
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55. Plan de la réserve naturelle nationale du marais de Bruges © GH
56. Plan des zones NATURA 2000 © GH
2
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1. Marais de Bruges, Blanquefort et Parempuyre 2. Réseau hydrographique de la Jalle de Saint-Médarden-Jalles et d’Eysines
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Nous avons pu voir la grande diversité paysagère qu’il existe au sein de la vallée des Jalles. Nous allons voir que ces espaces ont toujours fait l’objet de préservations diverses et variées. L’un des premiers et principaux espaces de préservation de la vallée des Jalles est la réserve naturelle nationale des marais de Bruges (RNN64). (Illustration n°55) Elle a été créée en 1983. Pour rappeler le contexte bordelais des années 1980, on creusait le Lac de Bordeaux. Une réserve naturelle est un espace délimité de sauvegarde pour la protection d’espèces, de matières premières, de pratiques ou de paysages4. On applique à plus ou moins l’intégralité de son territoire un ensemble de règles pour sa surveillance. Elle peut être privée ou publique et son échelle peut être locale, régionale ou nationale selon sa superficie. Elle a aussi une fonction pédagogique. On commençait donc à se préoccuper de l’environnement au sens large (gestion risques inondations, préservation de la biodiversité). C’est une réserve nationale, elle est donc inscrite par le ministre de l’environnement. Sa gestion est faite par l’association SAPENSO (Société pour l’étude et la protection de l’environnement et de la nature dans le Sud-Ouest). Elle renferme les espèces d’un des derniers marais initialement caractéristiques de la région de Bordeaux. Un règlement strict lui est appliqué et la réserve doit obéir à un ensemble de règles. On y circule à pied, sans chien, on ne doit pas déranger la faune, ni détériorer la flore. Les dimensions de la réserve sont de 262 ha. Spatialement c’est un enclos, délimité, fermé et surveillé. Spatialement c’est une boucle. Elle ne permet pas de traverser le territoire. On pourrait parler d’un espace en repli sur luimême. La réserve de Bruges dans un espace périurbain dans l’agglomération bordelaise auparavant est aujourd’hui au cœur de la métropole, ce qui nous oblige à repenser ses enjeux, son fonctionnement et ses relations avec son contexte. L’association des mots « réserve » et « naturelle » est porteuse de débat. Comment 4
Art. L. 332-2 du code de l’environnement
ce que l’on nomme « réserve » de quelque chose peut-elle être encore « naturelle » ? Est ce vraiment une solution que de parquer la biodiversité pour la protéger ? Ce moyen de préserver le territoire pose les mêmes questions que la gestion patrimoine. On pourrait aussi souligner la première fois que nous commençons à parler d’espace de protection de l’environnement, au XIXème siècle, au cœur de la révolution industrielle qui a métamorphosé nos espaces urbains. Les réserves et Parcs Nationaux sont les deux niveaux de protection des espaces naturels en France. Le parc national est une étendue de territoire classée pour la protection de sa biodiversité, ses matières premières, ses pratiques historiques ou paysages. Sa superficie peut dépasser le million d’hectares. Il n’est pas forcément délimité. En France le premier parc est créé en 1913. Sa gestion est faite par un établissement public national. Un ensemble de loi lui sont propres pour assurer la surveillance du site. La différence entre ces deux niveaux de préservation est que le Parc National est géré par un établissement public national. Nous devons préciser que si ces deux niveaux de préservation semblent aider à une protection de la nature ils sont en réalité dédiés à la recherche de la préservation. En ce sens, on comprend bien que les solutions pour la préservation de l’environnement ne sont pas encore trouvées. Spatialement on peut reprocher à ces espaces d’être fermés et imperméables dans un contexte d’urbanisation continue. Depuis 2012, deux zones de la vallée des Jalles sont inscrites dans le réseau européen Natura 2000. (Illustration n°56) Elles font donc l’objet d’un intérêt communautaire. Les zones NATURA 2000 constituent un réseau européen de sites protégés à intérêts communautaires créé en l’an 2000. Il reconnaît ces valeurs comme patrimoniales. Il s’inscrit dans une logique de développement durable. Il induit la création d’un contrat avec ces acteurs, composé du DOCOB (documents d’objectifs) et de la charte Natura 2000. Cet ensemble de documents législatifs n’a pas pour but d’entraîner des mesures pénales mais plutôt de gager d’une volonté commune allant dans
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57. Plan des ZNIEFF I © GH
1. « Marais de Bruges » & « Grand marais de montferand »
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3 2
2. Lac de Bordeaux 3. « Station botanique du Barrail long » & « Mare du bois de Thouars »
58. Plan des ZNIEFF II, Marais de Bruges, Blanquefort et Parempuyre © GH
59. Plan de la ZICO © GH
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le même sens. La gestion de ces sites relève des collectivités (ou groupe) territoriales. Son financement provient des États-régions et de la FEADER (Fonds européen agricole pour le développement rural). La première est la zone du réseau hydrographique des Jalles allant d’Eysines qui s’étend jusqu’après Saint-Médard-en-Jalles, appelée aussi zone du réseau hydrographique de ThilGamard ou encore zone de préservation des sources. Comme nous l’avions souligné précédemment, la vallée des Jalles fait l’objet d’intérêts concernant les ressources en eau de la métropole. Cet espace de captage alimentait l’agglomération. Or depuis 2009, trop de pollutions diverses semblent avoir entraînées la fermeture de cette zone d’approvisionnement. La seconde zone Natura 2000 de la vallée des Jalles est celle du marais de Bruges qui correspond au même espace que la réserve naturelle nationale de Bruges. Un même site serait donc soumis à plus d’un ensemble de lois concernant la préservation d’un patrimoine environnemental. L’un serait du ressort d’une association, un autre de collectivité territoriale. On voit déjà qu’on atteint une certaine limite dans cet empilement législatif sur la question environnementale. On recense un certain nombre d’espaces ZNIEFF (zone naturelle d’intérêt écologique, faunistique et floristique) dans la vallée des Jalles. Les ZNIEFF sont mises en place depuis 1982. Il ne s’agit pas d’une mesure réglementaire mais d’une délimitation d’un périmètre d’observation. On identifie deux types de zones la ZNIEFF I, peu étendue et qui représente un type d’habitat de la biodiversité et la ZNIEFF II qui a une plus grande superficie ainsi qu’une grande diversité d’habitats d’espèces. Ces espaces d’inventaires scientifiques des espaces relèvent du Muséum national d’Histoire naturelle pour le Ministère de l’Environnement. On trouve deux ZNIEFF I, l’espace du Lac de Bordeaux et le marais de Bruges, (Illustration n°57) qui correspond à l’espace de la réserve naturelle nationale de Bruges et ses abords. On identifie aussi une ZNIEFF II, le marais de Bruges, Blanquefort et Parempuyre (Illustration
n°58) qui englobe l’ensemble de l’espace entre et autour des ZNIEFF I et remonte jusqu’au nord des marais de Parempuyre. Ce grand ensemble de territoire détermine les potentiels « corridors écologiques » de la vallée des Jalles. C’est donc un espace que des spécialistes ont reconnu comme patrimoine environnemental de la métropole pour la diversité d’espèces présentes dans les zones humides. Ces inventaires sont menés sur le terrain par l’A’urba et répertorié sous forme de fiches par la DIREN (Direction régionale de l’environnement). On évalue l’évolution des espaces étudiés à différentes dates selon leurs typologies, les activités humaines pratiquées, les intérêts écologiques présents et les dégradations et menaces potentielles. Dans une fiche publiée pour la mise à jour du PLU, on trouve en remarque que « puisqu’une partie (262ha) de la ZNIEFF I du marais de Bruges est située dans la réserve naturelle nationale, elle bénéficie d’une bonne protection »5. Pour la ZNIEFF II, on relève que les espaces n’ont pas changé bien que l’on observe une augmentation de l’agriculture notamment de la maïsiculture et le développement de l‘urbanisation qui restent une menace6. On peut en arriver à questionner le rôle de ces inventaires ainsi que leurs modes de réalisation qui sont censés être les bases d’une prévention législative pour la sauvegarde de l’environnement. Une fois de plus, la réserve naturelle nationale de Bruges fait l’objet de l’intérêt collectif de prévention pour l’environnement, mais dans quel but ? Dans la vallée des Jalles on distingue une ZICO (zone importante pour la conservation des oiseaux), zone importante de protection de conservation des oiseaux de Parempuyre. (Illustration n°59) Les ZICO sont mises en place en France dans les années 1990, ce sont des mesures d’inventaires des oiseaux et de leurs habitats de zones identifiées comme remarquables. Elles s’inscrivent dans le programme international Birdlife international. Celle de la vallée des Jalles 5 Cf Annexes de l’A’URBA, PLU approuvé par délibération du conseil CUB du 21 jullet 2006, CUB, Bordeaux, 2012, p.87. p.172 6 Cf Annexes de l’A’URBA, PLU approuvé par délibération du conseil CUB du 21 jullet 2006, CUB, Bordeaux, 2012, p.101. p.173
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60. ZPENS, Le marais de Bruges © GH
61. Plan de superposition des zones de préservation des Jalles © GH
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correspond approximativement à l’espace de la ZNIEFF II du marais de Bruges, Blanquefort et Parempuyre et s’étale donc sur plus d’une commune. Nous n’avons à ce jour pu trouver aucun compte rendu de l’état de la présence des espèces d’oiseaux, ni d’informations concernant leurs habitats. Entre les ZNIEFF et les ZICO, il y a bien une volonté de faire un recensement des espèces présentes dans les espaces remarquables pour la protection de la faune et de la flore. Ces inventaires sont les bases d’identification des ZPENS (zones de préemption des espaces naturels sensibles) qui induisent des mesures législatives. On peut interroger le mode de réalisation de ces inventaires et leur utilité. Sur quelles bases ces terrains sont-ils identifiés ? Qui les réalise ? S’ils n’induisent pas de moyens préventifs ou législatifs particuliers, ne contribuent-ils pas à la patrimonialisation de l’environnement ? Bordeaux métropole compte quatre ZPENS (zone de préemption des espaces naturels sensibles) dont une qui n’est autre que l’espace de la réserve naturelle nationale des marais de Bruges. (Illustration n°60) L’urbanisme français a mis en place les ZPENS après désignation par un ENS (espace naturel sensible) qui existe depuis 1976. L’ENS est un outil au service des politiques environnementales. Il permet d’identifier des espaces naturels menacés ou rendus vulnérables. Il contribue à la constitution des « trames bleues et vertes » nationales. Il s’inscrit dans le réseau écologique d’Europe. Il induit la création des ZPENS et la mise en place d’une taxe départementale. En Gironde, il est géré par la SAFER (société d’aménagement foncier et d’établissement rural). Les ZPENS font partie de la politique des espaces naturels considérés comme sensibles. On applique une jurisprudence paradoxalement pour sa protection et son ouverture au public. La préemption consiste en trois étapes de protection, l’identification d’un périmètre de la zone, une procédure d’aliénation (achat des terrains) et le choix de la destination du bien acquis. La SAFER existe depuis 1960. C’est un organisme français de
sociétés anonymes sous le contrôle de l’État. Ses missions sont d’intérêts généraux et a un droit de préemption. Le SAFER doit assurer la transparence du marché foncier rural par la réinsertion et la promotion des activités agricoles. On comprend bien qu’en matière de délimitation pour la préservation de l’environnement en urbanisme, il existe une multitude de classements possibles. Ils se référent au droit de préemption, à une réglementation ou encore à un simple suivi de leur évolution. Dans Bordeaux métropole, c’est l’A’urba qui est chargée de faire ces relevés sur site. Nous parlions de responsabilité d’une autorité compétente, mais est-ce bien le cas ? Si l’agence d’urbanisme de la métropole semble bien réaliser des études exemplaires d’urbanisme et de planification, est-elle bien la plus qualifiée pour les questions de préservation de la biodiversité ? Si nous avons bien saisi, l’espace de la réserve naturelle nationale serait donc soumise à plus de six zonages institutionnels différents. Théodore Monod, qui est un spécialiste des systèmes de protection de l’environnement, nous parles d’une réserve naturelle intégrale: « si la notion de parc nationale est bien connue, encore que le mot soit très loin d’avoir toujours été utilisé dans une acceptation identique, celle de Réserve naturelle intégrale ou Strict Natural Reserve, dans la terminologie de la Convention de Londres (1933), ne pouvait évidemment susciter un intérêt comparable. Le parc national, au sens habituel du mot et par conséquent sous la forme où l’ont popularisé les premiers, avant bien d’autres pays, les États-Unis, s’il est une aire protégée et contrôlée, est destiné à l’agrément, à la récréation et à l’instruction du public. La réserve naturelle intégrale, par contre, a pour objet la conservation absolue d’un territoire d’où sera exclue toute activité humaine, quelle qu’elle soit, à la seule exception des recherches scientifiques à y entreprendre. »7. 7 Définition de Théodore Monod, Publication UICN, n°2, 1965, COHEN, Dictionnaire Théodore Monod, humaniste et pacifiste, le cherche midi, Paris, 2004, p.156
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62. Plan du PPEANP des Jalles © GH
63. Plan des activités agricoles © GH (sources CUB)
64. Plan de la trame arboré © a’urba
Exploitants agricoles Association
Sites du projet de la Vacherie
Trame arborée 65. Terrains maraîchers © BC
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Hydrographie 66. Forêt humide du Lac Ford © BC
AMAP
Aussi pour la réserve nationale de Bruges nous pourrions envisager un classement comme réserve naturelle intégrale. Ainsi, nous éviterions toute les atteintes que peut porter la présence de l’homme dans son environnement mais aussi un empilement législatif. (Illustration n°62) En février 2005, est créé le PPEANP (périmètre de protection et de mise en valeur des espaces naturels périurbains)8. Les PPEANP sont créés en 2005, ce sont des outils de préemption foncière pour le conseil général (département). Il émerge des préoccupations qui concernent la protection des espaces naturels contre l’urbanisation. En effet, en Gironde, en presque dix ans de 1999 à 2008, il y a eu près de 5 500 hectares artificialisés soit un peu plus que les dimensions d’un Parc des Jalles. Pour empêcher ce développement foncier, on va créer ce périmètre de protection destiné à donner aux acteurs du projet un droit de préemption pour la vente et l’achat des parcelles de terrains de cette zone. (Illustration n°61) Ce périmètre de protection s’appuie sur un arsenal juridique relatif aux lois concernant la protection de l’environnement et d’un droit de préemption. Il a été fait à l’initiative de la commune d’Eysines, puis des huit communes du parc. Ses dimensions sont en cohérence avec le SCOT (schéma de cohérence territoriale). On parle d’une certaine parité dans les distributions des surfaces aux communes de ce périmètre. Les communes les plus concernées par le PPEANP sont Eysines et Le Taillan Médoc. Les limites du PPEANP ont été déterminées grâce à trois études préalablement réalisées. La première concerne la vallée maraîchère révélée par le comité d’aménagement foncier en 2009. La seconde est une étude de viabilité économique du site réalisée par l’APIETA en 2009. Enfin, la troisième est un plan de gestion du site de captage des sources du Thill par l’association CISTUDE en 2008. La synthèse de ces trois études révèle des difficultés à 8 Conseil général de Gironde, PPEANP des Jalles, périmètre de protection et de mise en valeur des espaces agricoles et naturels péri-urbains, 2005
identifier les différentes occupations des sols dans la vallée des Jalles. Ce site serait donc 54% agricole, 33% forestier et 13% divers. Pour l’espace agricole, on montre deux activités principales en déclin ou en besoin de protection, les prairies d’élevage bovin ou équin et les terres maraîchères. On dénombre 36 exploitants sur les terrains du PPEANP. (Illustration n°63) Dans l’espace forestier on identifie une ceinture forestière dense autour de la D1215, près de la zone des sources dans l’espace de la zone NATURA 2000. Elle s’étend sur trois communes : Saint-Médarden-Jalles, Le Taillan et Le Haillan. Le reste des forêts est éclaté sur le territoire. (Illustration n°63) Enfin, la partie « divers » regroupe des jardins familiaux (Blanquefort, Bruges et Eysines), des jardins privés, un réseau de voieries de desserte, un réseau hydrologique, des habitants, des terrains maraîchers et des équipements publics et sportifs. À la manière du travail de la SAFER, le PPEANP permet donc de promouvoir et de protéger l’agriculture. Il mesure 785 hectares et c’est déjà un vaste site. Nous pouvons noter la complexité à définir un paysage continu et cet exemple nous donne une idée des difficultés qu’il existe pour étudier, révéler et concilier les différents enjeux du Parc des Jalles (5 000 hectares), notamment lorsqu’il s’agit du rachat du foncier. Néanmoins cette volonté de périmètre protégé nous montre bien la volonté de délimiter l’espace d’un parc que l’on souhaite préserver et où les politiques souhaiteraient y développer des pratiques agricoles. Le problème du PPEANP, vérifié dans les années qui ont suivi sa mise en place, est qu’il joue un rôle important entre les différents acteurs du site (institutions et privés) et a donc un rôle de médiateur dans les conflits et non plus seulement une préemption juridique. Nous aurions pu penser que qualifier le territoire des Jalles de « parc » pourrait garantir une application législative qui permettrait la préservation intégrale de la vallée. La réalité est plus complexe. Les dimensions et la diversité paysagère du Parc des Jalles rendent difficile l’identification d’un
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67. Plan des domanialité en 2002 © a’urba
68. Plan du parcellaire en 2002 © a’urba
Propriété de l’Etat, la région, et le département Propriété de la CUB Propriété des communes Propriété privés
69. Plan de la rocade et de ses sorties © a’urba
6 8
5
7
4
9
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70. Tableau de synthèse des déplacements en 2000 © a’urba et CETE
4
Labarde
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Le Vigean
5
Bruges
8
Eysines
6
Campilleau
9
Magudas
paysage commun. La situation de la vallée des Jalles est représentative de l’empilement des appellations et législations concernant l’environnement en France. En matière de préservation, on requiert souvent la bonne volonté des acteurs et il semble finalement que ce morcellement institutionnel serve des enjeux de vitrines politiques vertes plutôt qu’une préservation effective. On parle beaucoup de « patrimoine naturel ». On pourrait questionner cette notion. Peut-on qualifier de patrimoine des activités comme l’agriculture ou l’élevage qui fonctionnent encore aujourd’hui et participent à la dynamique du site ? Si on ajoute que dans « naturel » on entend aussi parler de la biodiversité, d’espèces vivantes, ne pourraiton pas plutôt parler de « patrimoine vivant » ? Mais n’est-ce pas là un paradoxe ? Les entités paysagères et les enjeux de préservation font bien de la vallée des Jalles un paysage fragmenté. Si nous avions vu que la définition du parc a bien évolué, cette fragmentation paysagère et préservatrice ne joue pas en faveur de l’idée d’un Parc des Jalles.
B. Statuts d’espace et ruptures : un paysage habité Lors de l’entretien que nous avons réalisé avec l’architecte Stéphane Hirschberger9, on nous apprend que l’ensemble du Parc des Jalles est à 97% privé. L’urbanisme de la vallée des Jalles a même une autre particularité : au moment de la redistribution des terrains après la Révolution, l’ensemble des parcelles a été découpé en partant du milieu du cours d’eau. Aussi, on peut observer que pour chaque parcelle privée attenante au fleuve, la propriété va jusqu’au milieu de la Jalle. Les observations que l’on peut faire sur la carte des domanialités en 200210 de la vallée des Jalles (Illustration n°67) confirment bien que ce territoire appartient majoritairement au domaine privé. Le résultat de cette spécificité domaniale est visible au niveau du cadastre. (Illustration n°68) Le territoire se compose 9 Cf annexe des entretiens, ADH, p.42 10 A’URBA, Parc intercommunal des Jalles, schéma de référence, CUB, Bordeaux, mars 2002
donc d’un ensemble cadastré public et privé mais aussi d’espaces non-cadastrés. La lecture du cadastre de la vallée des Jalles complique encore l’identification des statuts d’espaces. Lorsqu’on parle d’un « parc », il semble difficile de concevoir qu’il serait en grande partie constitué d’espace privé. Cela se traduit spatialement par des alignements des parcelles clôturées, habitées en front, à proximité des villes et délaissées ou d’un gazon entretenu à l’arrière, vers les jalles. Le rachat des terrains pour constituer l’espace public du parc est long et les mairies peuvent bien sûr faire valoir un droit de préemption mais qui ne leur permet pas d’acquérir un espace public continu. Nous avons pu voir que la vallée des Jalles se caractérise principalement par son appartenance au domaine privé. Nous allons voir qu’à cela s’ajoutent les infrastructures et axes routiers qui sont les externalités de la ville, devenus aujourd’hui des espaces à part entière de la métropole. La vallée des Jalles est située au nord de la rocade, ceinture périphérique de Bordeaux. (Illustration n°69) On dénombre quatre grands axes secondaires transversaux routiers (Nord-Sud) fortement pratiqués par des flux incessants de véhicules. Ces axes routiers émergent de six sorties ou échangeurs de la rocade (sorties 4 à 9). Les sorties 4 et 5 vont de Bruges à Blanquefort. La sortie 4 devient le premier axe transversal de la vallée des Jalles, la D209 et la sortie 5, le second, l’allée du Bois. Les sorties 6 à 9 vont d’Eysines à Saint-Médard-en-Jalles. La sortie 6 devient le troisième axe, la D210 puis la D2. Enfin les sorties 7 à 9 convergent vers l’espace de Cantinolle pour remonter vers le Médoc. Elles traversent la vallée des Jalles en un troisième axe transversal, la D2215 qui devient la D1. L’ensemble de ces axes est très utilisé, notamment par des flux domicile-travail. (Illustration n°70) L’espace de la rocade et de ses sorties a fait l’objet d’une étude des déplacements par l’A’urba11. 11 A’URBA, Les cahiers thématiques de la rocade, la rocade et ses différents usages, CUB, Bordeaux, décembre
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71. Plan de la ZA Cantinolle par l’A’urba © a’urba
73. Plan de l’Ecoparc de Blanquefort © a’urba
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72. Cantinolle, un carrefour de la métropole © a’urba
Sur ces axes transversaux, on observe aussi un fort trafic de poids-lourds entre les deux pôles industriels de la vallée des Jalles, celui de la zone d’activités de Bruges (fret) et celui de l’Ecoparc de Blanquefort (industrie et économie). D’Eysines à Saint-Médard-enJalles, on observe un fort trafic de véhicules qui convergent vers la zone de Cantinolle qui les redistribue ensuite vers les landes ou le Médoc12. Lorsqu’on observe la synthèse des flux de la rocade par échangeur, on se rend compte que les sorties de la rocade sont très fréquentées et par conséquent les axes qui traversent la vallée des Jalles le sont tout autant. La plupart des études sur la vallée des Jalles ne semblent pas montrer les ruptures franches que représentent ces quatre axes routiers dans le paysage des Jalles. Ces axes transversaux vont à l’encontre de l’idée de paysage continu, d’un corridor écologique et même de celle de la constitution d’un parc. Ils les contraignent à devenir des espaces d’entre-deux, des morceaux de parc discontinu. Le dépassement ou traversement de ces axes routiers nous apparaît comme un des problèmes principaux de la cohabitation entre le monde rural et urbain, auxquels il faudra pourtant trouver une solution. Nous avons vu que le paysage des Jalles est caractérisé par son appartenance principale au domaine privé, que des grands axes transversaux découpent le territoire des Jalles et qu’ils sont très pratiqués par des flux domicile-travail mais aussi par des véhicules de logistique industrielle. En ce sens la vallée des Jalles devient paysage habité. Même si par définition le paysage est un espace habité, cela ne semble pas, à première vue, correspondre à l’idée que l’on se fait d’un parc.
2011 12
Cf annexes p.174
C. Des activités multiples : un paysage économique Nous avons choisi des zones économiques du territoire car elles se distinguent dans le paysage des Jalles. Elles sont des espaces économiques entraînant un grand nombre de déplacements routiers. Elles sont des espaces porteurs de projets pour la métropole. Nous devons souligner qu’il existe néanmoins un grand nombre d’activités économiques plus particulières, comme la casse Diatan 2000, ayant aussi un impact important sur la vallée des Jalles. À l’ouest du Parc des Jalles, on trouve la zone d’activité de Cantinolle à Eysines, c’est un carrefour de la métropole. (Illustration n°71) Elle est située au croisement de différentes entités paysagères : les landes, Bordeaux et son agglomération, le Parc des Jalles et le Médoc. (Illustration n°72) C’est un espace de passage dont émergent les activités caractéristiques des espaces périurbains et devient progressivement une centralité. On y trouve des commerces, des hôtels, une station essence, un supermarché. Comme la plupart des zones d’activités françaises, elle est caractérisée par des espaces urbains délaissés et un manque de densité. D’après une étude réalisée sur les zones d’activités économiques de la CUB13, Cantinolle s’étend sur 27ha dont 8,9ha sont réservés à la protection d’espaces agricoles ou « naturels ». Cet espace génère 203 emplois distribués dans des activités de commerces de détails. C’est un lieu devenu porteur de projets métropolitains (terminus du tram D et 50 000 logements), qui en fait une porte d’entrée potentielle du Parc des Jalles. Au nord du Parc des Jalles, on trouve le pôle industriel de l’Écoparc de Blanquefort. (Illustration n°73) C’est un espace industriel, de logistique et de commerces de gros. C’est un espace important de la structure économique de la métropole, il existe depuis 1968. Il s’étend sur 362ha qui sont distribués entre des grandes entreprises de gravières 13 A’URBA, Atlas des zones économiques de la CUB, CUB, Bordeaux, 2012
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74. Plan de la ZA de Brugesintra rocade © a’urba
75. Plan de la ZA de Brugesintra rocade © a’urba
76. Plan des activités économiques industriels de la vallée des Jalles © GH
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et Ford (90ha) et constitue 3824 emplois pour la métropole. Tout comme l’espace de Cantinolle, on observe un manque de densité et des délaissés urbains. Néanmoins l’effet n’est pas le même puisqu’on y travaille mais que l’on n’y dort pas. De plus il s’étend au nord, en connexion avec l’espace rural et non pas en prise directe avec la métropole. En 2009, au départ de Ford, cet espace industriel a fait l’objet d’un projet de réaménagement des ZAE (zone d’aménagement économique). La mission a été confiée à l’architecte urbaniste Pierre Lascabettes. Le projet est d’affirmer la relation avec la Parc des Jalles, valoriser le futur pôle multimodal de la gare tramtrain de Blanquefort et gérer les interfaces entre espaces habités et industries. On doit renforcer l’attractivité du site et intégrer les problématiques du « développement durable », c’est pourquoi on parle d’Écoparc. Comme dans les discours politiques, le Parc des Jalles sert de support pour parler d’écologie du développement durable. Mais de quelle écologie s’agit-il exactement alors que le parc n’existe même pas vraiment encore ?
Jalles (Illustration n°76) nous apparaissent comme étant des éléments structurants du paysage. Elles s’installent aux différents points cardinaux de la vallée comme des entrées du Parc des Jalles. Elles sont des points clés de l’économie de la métropole générant presque 7 000 emplois. Elles entraînent des espaces bâtis de faible densité et qui n’ont souvent pas de qualité architecturale. Elles doivent principalement avoir des accès routiers pour les automobiles et les poids lourds. Elles sont caractérisées par des sols de mauvaises qualités et imperméabilisés. Si nous avions bien vu que les parcs modernes intègrent de plus en plus de programmes, ils restaient pourtant de l’ordre du divertissement. Un parc peut-il intégrer des zones d’activités économiques ? Et s’il ne les intègre pas vraiment, peut-il se trouver à côté en prônant l’écologie et en les ignorant ?
Enfin au sud du Parc des Jalles, on identifie le pôle industriel de Bruges. La rocade le sépare en deux zones d’activités distinctes, la ZAE de Bruges intra rocade (Illustration n°74) et la zone de fret extra rocade. (Illustration n°75) Cet espace économique a deux accès directs à la rocade par les sorties 5 et 6. Cette zone d’activités existe et s’est développée depuis les années 1970. Elle longe la voie de chemin de fer et la départementale D210, qui est un axe identifié de la vallée des Jalles dont les flux de véhicules et notamment de poids lourds sont importants. Dans l’ensemble, cette zone d’activités mesure 176ha pour 2 970 emplois. Les activités sont principalement liées à la logistique et commerce en gros. L’entreprise principale qui y est implantée est Petro marine. La zone d’activité est attenante aux terrains de la réserve naturelle nationale de Bruges, ce qui n’est pas sans poser des questions quant à la légitimité de sa création en 1983.
Depuis le XVIIème siècle, la vallée des Jalles est un haut lieu de la tradition du maraîchage dans une trame bocagère,14 c’est ce qui va faire l’identité du parc. De 1789 à 1924, une activité de maraîchage intense se déroule dans la vallée des Jalles. Elle nourrit la ville de Bordeaux. Cette activité s’essouffle durant l’après-guerre puisqu’il faut approvisionner en masse une population grandissante. En effet si on recensait 380 exploitants maraîchers en 1924 au Taillan-Médoc, il n’en reste en 2015, plus que quatre. Vincent Feltesse, ancien maire de Blanquefort et ancien président de la CUB, va remettre au premier plan les activités maraîchères de la vallée des Jalles. Dans l’étude des discours réalisée grâce aux journaux du Sud-Ouest, lorsqu’on aborde le Parc de Jalles on trouve une vingtaine d’articles concernant la culture maraîchère. On comprend bien que ce sont une initiative politique et des enjeux économiques qui
Les activités industrielles de la vallée des
Nous avons bien vu que la vallée des Jalles est le support d’activités économiques industrielles. Nous allons maintenant voir qu’il existe aussi d’autres activités plus en prises avec le territoire d’une vallée maraîchère.
14 DESVIGNES, La charte des paysages de la ville de Bordeaux, construire le futur paysage bordelais, Direction générale de l’aménagement urbain de la ville de Bordeaux, Direction des espaces verts et du paysage, 2006
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poussent les agriculteurs à renouer avec le territoire des Jalles et principalement dans la culture biologique. À ce propos, le paysagiste Stéphane Duprat nous dit que « les habitants construisent avec et contre »: « les agriculteurs un peu durs des années 1950-1980, leurs fils et filles aujourd’hui sont passés en Bio. Malgré tout, même ceux qui sont contre, se retrouvent par l’effet des générations dans les volontés de la métropole et dans ce que veulent les institutions publiques et notamment la CUB. »15.
Si on voit que les intérêts et les pratiques de l’agriculture ont bien changé depuis le XVIIème siècle, d’autres activités agricoles se sont développées, comme la maïsiculture intensive. C’est une tendance à la monoculture issue de l’introduction du phénomène de globalisation dans l’agriculture. Cette pratique influe aussi sur le paysage et le transforme. On aurait tendance à l’oublier face à la prolifération de publications concernant le maraîchage, mais la vallée des Jalles a aussi toujours été un lieu de l’élevage bovin et équin. On trouve encore actuellement quelques espaces de production encore actifs. La ville de Blanquefort et la CUB, sous l’influence de Vincent Feltesse, ont laissé le projet de rénovation de la vacherie en 201116. Le projet est confié à l’architecte et enseignant de l’ENSAP BX, Christophe Hutin. Les enjeux du projet consistent à réhabiliter une ancienne vacherie pour y faire de l’élevage de brebis. C’est un bâtiment remarquable du XIXème siècle qui jouxte le Parc Majolan. L’idée est de « faire se rencontrer la nature, l’animal et l’humain, dans un projet qui articule l’accueil des enfants avec une exploitation agricole à vocation économique et des événements culturels. »17. La livraison du projet était prévue pour mars 2015. Un atelier d’enseignement encadré par Stéphane Duprat est mené sur ce sujet avec des étudiants en paysage. C’est un sujet intéressant car le projet de la vacherie est encore sujet aux controverses, il 15 Cf annexes des entretiens, Stéphane Duprat, p.153 16 Le pari de la Vacherie, Sud Ouest - 2015-07-03 17 HUTIN, Projet de la vacherie de Blanquefort http://www.christophehutin.com/CH/Projet_Vacherie.html
a du mal à trouver sa place dans les enjeux métropolitains notamment parce que les acteurs manquent de concertation. L’atelier de paysage propose donc de réaliser des entretiens et de les diffuser ensuite sur un blog18, soit de créer une confrontation indirecte entre les acteurs du projet de la vacherie. On dénombre également dans la vallée des Jalles, un certain nombre de vignobles caractéristiques de la région des vins de Bordeaux et des exploitants d’agriculture intensive (maïs). Ces exploitations agricoles, d’élevages ou viticoles, constituent bien un paysage vivant et économique. Nous avons vu que la vallée des Jalles est depuis le XVIIème siècle le support d’activités économiques liées à ses ressources en eau. Ces activités évoluent en fonction des besoins de la société et par son contexte économique mondial tendant à une industrialisation, standardisation et globalisation. En ce sens, on pourrait parler de paysage économique, puisqu’il est vivant, en perpétuelle mutation et se construit par les acteurs eux-mêmes. Si le parc semblait intégrer de plus en plus de programmes, d’éléments construits et d’activités, il reste plus ou moins difficile d’intégrer certaines de ses activités économiques dans l’idée d’un Parc des Jalles.
18 ARENES, BALLA, BUGEAUD, GEVERS, LANZOLLA, MARCHAND, RODRIGUEZ, encadrés par Stéphane Duprat, Blog des moutons de la vacherie, ENSAPBX, 2015 https://leblogdesmoutonsdelavacherie.wordpress. com/2015/10/11/au-fil-de-nos-rencontres/
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Chapitre 6
Les acteurs du territoire: habitants, communes, agriculteurs, paysagistes et associations A. Habitants et communes: chacun pour soi La vallée des Jalles est constituée à 97% d’espaces privés. Ces habitants sont parfois des nouveaux habitants de l’espace périurbains de la métropole mais aussi d’anciens agriculteurs. Selon l’architecte Hirschberger, les propriétaires espèrent encore un jour vendre leurs parcelles à des prix constructibles. Il nous dit « ce qui bloque, c’est que les agriculteurs pensent toujours que ces terrains vont devenir constructibles et que ça va payer leur retraite. Certains l’ont obtenu, à une époque où on était moins vigilant »19. Bien que l’ensemble de la zone du Parc des Jalles soit classée en zone rouge du PPRI (plan de prévention des risques d’inondation) et par conséquent inconstructible, le rachat des terrains de la municipalité pour le projet du Parc des Jalles est long. Des étudiants paysagistes sont allés à la rencontre des habitants de la vallée20, selon eux, les habitants ne semblent pas avoir conscience d’habiter dans un « parc ». Dans l’idée de la constitution d’un espace public pour le parc, le plus gênant pour les agriculteurs, dans la vente de leurs terrains, serait de considérer leurs années d’entretien de ces terres réduites à néant. L’étude des discours des Sud-Ouest nous montre que les communes considèrent le Parc des Jalles comme un fond de réserve de projets à promouvoir en cas de période électorale. L’architecte Hirschberger, nous dit des communes que «chacun tire la couverture à soi puis considère que c’est un fond de ville.» Il nous raconte aussi le déroulement d’une réunion à Blanquefort avec le maire, au moment où il était architecte conseil pour la mairie «Un jour j’étais assis à côté du président de la Communauté 19 Cf annexe des entretiens, ADH, p.42 20 ARENES, BALLA, BUGEAUD, GEVERS, LANZOLLA, MARCHAND, RODRIGUEZ, encadrés par Stéphane Duprat, Blog des moutons de la vacherie, ENSAPBX, 2015 https://leblogdesmoutonsdelavacherie.wordpress. com/2015/10/11/au-fil-de-nos-rencontres/
urbaine, Vincent Feltesse, qui était maire de Blanquefort, et on regardait une carte de Blanquefort, (…) Moi je mettais le nord au nord et lui, on le voyait, il mettait sa commune au nord et il mettait donc le Parc des Jalles, pour lui dans l’autre sens, au fond. Il mettait le nord vers lui. » Cet épisode nous semble révélateur de la situation intercommunale des Jalles. Chacune des communes mène donc un certain nombre de projets sans prendre en compte une cohérence pour la création du Parc des Jalles.
B. Les agriculteurs: préservation et promotion
entre
On a pu voir que les agriculteurs sont de plus en plus nombreux à cultiver de nouveau le territoire de la vallée des Jalles et qu’ils s’intéressent à de nouvelles cultures plus respectueuses de l’environnement, comme la culture biologique. Dans les années 1990 Vincent Feltesse, directeur de la CUB (communauté urbaine de Bordeaux) et ancien maire de Blanquefort a proposé de remettre à l’ordre du jour la culture des maraîchers et un retour aux circuits courts possibles pour tous les habitants de la métropole. En 2002, on crée Association Arbio Aquitaine qui a pour but de fédérer les professionnels, communiquer, promouvoir les produits Bio régionaux et organiser les marchés à l’échelle de la région. En 2007, dans le Parc des Jalles, on crée le MIAM (mouvement informel d’aide aux maraîchers) à Bruges. Cette initiative autant politique que citoyenne s’appuie sur le principe des AMAP (Association pour le maintien d’une agriculture paysanne) et renforce la solidarité des maraîchers. Le Parc des Jalles deviendrait une réserve agricole pour la métropole. Le paysagiste Stéphane Duprat nous dit à propos de cette pratique : « Ce que je trouve intéressant c’est une vente directe d’un maraîcher. La personne vient acheter un produit et en achetant ce produit elle découvre
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la personne qui génère le paysage qu’elle apprécie et peut ensuite venir le visiter. »21.
S’il semble que cette pratique du maraîchage redonne un sens et une valeur économique à ce paysage, nous devons tout de même souligner que s’il existait un seuil de pollution acceptable dans les sols, beaucoup de terrains ne seraient pas cultivables. D’autre part, les agriculteurs semblent réticents à l’idée d’un « parc » des Jalles. Comme on peut l’imaginer, ils ne sont pas ravis à l’idée que des citadins viennent parcourir les chemins de leurs champs, ce qui pourrait être à l’origine de conflits d’intérêts courants (vols de légumes, détérioration des champs). Néanmoins, il semble que si la culture maraîchère est de nouveau pratiquée c’est bien parce qu’il y a la possibilité d’un profit économique, il y a une demande des habitants de la métropole donc aussi des citadins. En ce sens, les agriculteurs semblent partagés entre préservation et promotion de leur pratiques. Lorsqu’on aborde les points de vue professionnels sur le Parc des Jalles, celui des paysagistes se distingue.
C. Les paysagistes: les «parcs du Nord» et la vallée Michel Desvignes intervient dans le processus du projet du Parc des Jalles, lorsqu’il l’aborde dans sa charte des paysages de la ville de Bordeaux22. Nous avons pu parler de sa notion des « champs urbains » et sa méthode de gestion forestière dans la partie concernant le renouveau des parcs agricoles et des pratiques de l’agriculture dans le parc. C’est un professionnel de l’espace aux multiples facettes. Il est d’abord botaniste et géologue diplômé de Lyon en 1979. En 1984, il devient paysagiste diplômé de l’école de Versailles. En 1986 il est lauréat du concours de l’Académie de France à Rome et reprend des travaux 21 Cf annexe des entretiens, Stéphane Duprat, p.153 22 DESVIGNES, La charte des paysages de la ville de Bordeaux, construire le futur paysage bordelais, Direction générale de l’aménagement urbain de la ville de Bordeaux, Direction des espaces verts et du paysage, 2006
de recherches par l’obtention de fonds. En 1988, il se marie et s’associe à l’architecte paysagiste, Christine Dalnoky. Ensemble, ils composent des jardins, des espaces publics et remportent en 2000 la médaille de l’Académie d’architecture. En 2003, il remporte le Grand Prix de l’Urbanisme. Il va travailler avec de nombreux architectes comme Renzo Piano, Richard Rogers, Herzog et de Meuron ou encore Rem Koolhaas ou Norman Fooster. Il intervient beaucoup dans l’enseignement des grandes écoles de paysages et d’architecture notamment aux cotés de Michel Corajoud et d’Alexandre Chemetoff. C’est un paysagiste de renommée mondiale qui a travaillé dans beaucoup de villes et de pays différents (Londres, Minneapolis, Pays-Bas ou Japon). Il a aussi vécu longtemps aux Etats-Unis où il s’est inspiré des méthodes d’Olmsted et de ses disciples sur les réflexions menées sur les parcs. En France, il intervient dans les grands projets des villes comme pour Lyon confluence ou pour la charte paysagère de la ville de Bordeaux. Il introduit donc un travail à l’échelle du grand territoire dans les villes françaises. Cette pluridisciplinarité lui permet d’avoir du recul sur ses réalisations et une meilleure compréhension du territoire. La géographie sera souvent sa clé de compréhension et de lecture du territoire. Pour lui, le végétal structure la future morphologie des villes. Dans sa manière d’exercer le paysagisme, on peut dire qu’il est très urbain. Pour lui, l’espace public est continu et s’étend bien au-delà des frontières des villes. Nous savons que Michel Desvignes est un proche des élus de la ville de Bordeaux, on a pu le voir aux côtés de Michèle Laruë-Charlus (directrice générale de l’aménagement de la ville de Bordeaux) ou d’Alain Juppé (maire de la ville Bordeaux) lors des différentes manifestations culturelles comme lors d’AGORA (biennales d’architecture de Bordeaux). Depuis les années 2000, il joue donc un rôle important de conseiller au sein de l’agglomération. On pourrait parler de chef d’orchestre qui transmet une partition aux dirigeants de la ville. Une partition sur laquelle seraient écrites les grandes lignes des projets de paysage de l’agglomération. Il inaugure la
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77. Plan du projet des canaux © Desvignes
1. Secteur des territoires naturels
2. Secteur des équipement public
3. Secteur de développement urbain de Bordeaux Nord
78. Plan de la vallée des Jalles au 1706-1724 © LAVIGNE
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question d’une charte paysagère à l’échelle de la ville de Bordeaux. Les objectifs de cette charte seront retranscrits dans les nouvelles versions du PLU (plan local d’urbanisme) de la CUB. Les enjeux alors identifiés seront ceux pour la ville de demain. Nous devons noter que Desvignes ne parlera pas du « Parc des Jalles », il parlera des «Parcs du Nord ». Il s’agit d’une charte de la ville de Bordeaux dont l’échelle du projet est celle de la ville de Bordeaux. Dans la charte, la dénomination de « Parc des Jalles » apparaît pourtant dans les premières pages sur le plan d’orientation du projet des trames vertes de l’A’urba. Néanmoins, dans le projet de la charte, il semble s’étendre au nord bien audelà des limites communales de Bordeaux. En ce sens, nous pouvons comprendre que l’idée d’un « parc » des Jalles est liée à l’échelle de l’agglomération. Lorsque l’on travaille à l’échelle locale ou communale, l’idée de « parc » des Jalles ne semble plus concevable, en tout cas pas pour Desvignes. En 2006, Desvignes fait donc l’état des lieux des Parcs du Nord comme un espace de parcs urbains qu’il faut encore développer et articuler entre eux. Il regroupe donc le bois de Bordeaux (86ha), le Parc Floral (33ha) qui font partie du Parc des Jalles mais aussi Les Berges du Lac (17ha) de la ville de Bordeaux. Nous devons rappeler que l’élaboration de cette charte concerne la ville de Bordeaux. Les intuitions de projet concernant l’espace des parcs du Nord sont tout de même intéressantes puisqu’on propose une recherche de continuité Nord-Sud de la ville. Spatialement, ses intentions concernent donc l’entrée sud du parc jusqu’au Parc Floral. Desvignes va situer historiquement cet espace dans une tradition de trames bocagères du XVIIème siècle liée au système de canaux flamands. (Illustration n°78) Ces principes sont pour lui « issus de l’histoire et de la géographie : une continuité Nord-Sud des Berges de Garonne et une continuité est-ouest suivant les paysages des anciens marais». Le projet consiste donc à remettre à l’ordre du jour le système de canaux et ainsi de produire une nouvelle structure à grande échelle du
paysage. (Illustration n°77) Il va s’appuyer sur deux composants encore existants : les Jalles et les éléments naturalistes présents sur le site. Les grandes lignes du projet vont ensuite consister à connecter les parcs entre eux par des cheminements à l’échelle intercommunale. On développe les cordons boisés et bosquets d’arbres en introduisant de nouvelles espèces végétales (voir palette végétale de la charte). On requalifie les voiries de dessertes par des trottoirs. On introduit des parkings paysagers. Enfin, on propose la construction d’équipements publics et de terrains de sport. Pour préciser le projet on va diviser cette zone du Nord en trois parties. (Illustration n°77) Dans la première, « les territoires naturels » (Nord Est), on crée un maillage de corridors EstOuest qui va faire la jonction entre les parcs, les bois et les équipements. Les équipements publics sont intégrés à la trame bocagère. La seconde partie est une « zone d’équipements publics » (Nord Ouest) qui est une bande de transition entre la ville et les parcs. C’est aussi l’espace des connexions Nord-Sud. On intègre le parc des expositions et ses parkings à la trame bocagère. Enfin, dans la troisième partie, celle du « développement urbain de Bordeaux Nord » (Sud Est) la trame bocagère devient un réseau pour la voirie et le bâti en s’appuyant sur l’existant. On instaure un réseau de promenades et de corridors écologiques continus. Pour conclure, on peut dire que Michel Desvignes montre bien comment il utilise sa pluridisciplinarité pour une lecture d’un paysage continu. Dans le projet, on peut noter l’aisance du changement d’échelle avec lequel il compose. L’idée d’un nouveau maillage qui structure à la fois le végétal, l’urbain et l’architecture pour un paysage, semble intéressante. Néanmoins il ne considère pas cet espace des parcs du Nord comme une part intégrée au parc des Jalles et donc ne s’inscrit pas dans une continuité territoriale à l’échelle métropolitaine. Il parle d’ailleurs de projet à l’échelle intercommunale. D’autre part nous avons précédemment pu voir que cet espace est soumis à un PPRI (plan de prévention des risques d’inondations). Ce projet ne semble
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pas le prendre en considération. Enfin, pour l’utilisation du système de trame bocagère on peut dire que c’est un système ancien qui ne prend pas en compte les avancées et les nouveaux objectifs concernant la gestion de l’eau. Peut-être qu’aujourd’hui Desvignes ne proposerait plus le même projet. Aujourd’hui, on pourrait remettre en question son intention de retracer des canaux artificiels et d’y mêler tous les usages et programmes. Le second regard sur le territoire du Parc des Jalles, est celui du collectif ALPAGE, ou l’Atelier de paysage en partage. Il y a deux phases de projets en 2006 puis en 2013. Ce collectif a été créé en 2009 à l’initiative de Benjamin Chambelland et Stéphane Duprat. Ce sont deux paysagistes diplômés de l’ENSAPBX (école nationale supérieure d’architecture et de paysage de Bordeaux). Leurs projets se présentent souvent comme des animations sur des principes participatifs. Ils proposent un accompagnement des collectivités territoriales sur les grands projets. Leur pluridisciplinarité intervient lors de leurs différentes collaborations selon les projets. En 2006, Stéphane Duprat réalise son diplôme de fin d’étude et choisit comme site le Parc des Jalles. Lorsqu’on lui demande pourquoi, il nous répond « J’ai grandi sur ses franges, en dehors du périmètre mais pas loin»23. C’est le début de sa longue histoire avec le parc qui durera sept ans. Ce projet d’étudiant va donner lieu à une commande publique qui va permettre de créer une exposition virtuelle en association avec Cap sciences et par le financement de la CUB (Communauté urbaine de Bordeaux). L’ambition du projet est de révéler le territoire par le voyage, le parcours, la rencontre, le partage et le bivouac. Révéler aussi la diversité des paysages et ses acteurs qui dans leurs actions prennent part au paysage. C’est un récit de vécu, à travers les yeux d’un « touriste » le long des Jalles. En 2013, en association avec l’atelier ZEA (paysagistes) et l’association Friche and Cheap (paysagistes), le collectif ALPAGE va proposer des balades dans le cadre 23
Cf annexe des entretiens, Stéphane Duprat, p.153
de l’été métropolitain pendant le dialogue compétitif des 55 000 hectares de nature. Ces parcours introduisent des problématiques contemporaines comme celle de la gestion du double statut de zone humide et de zone inondable. La question des conditions d’accueil du public sur un site principalement de statut privé. Enfin comment protéger et renforcer l’activité du maraîchage pour une agriculture périurbaine. Pour y répondre, les paysagistes d’ALPAGE vont prendre pour prétexte ces balades et proposer aux participants d’élaborer des cartes mentales du paysage en mettant en parallèle des mots et des photos des éléments repérés sur le parcours. Pour résumer leurs intentions de projet, les paysagistes d’ALPAGE introduisent une nouvelle façon de percevoir le territoire des Jalles de plein pied et développent surtout l’aspect économique d’un retour à la pratique du maraîchage qui est aussi une volonté politique. Nous devons souligner que ces paysagistes ne nous parlent pas d’un « parc » des Jalles. Lorsque nous avons posé la question à Stéphane Duprat, sa réponse est catégorique : « La notion de “parc” ne me semblait pas adaptée par rapport à l’héritage qu’on a de ce mot dans l’histoire des jardins et des paysages. Je pense que c’est encore une erreur de parler de “parc” des Jalles. C’est profondément une vision d’urbains »24. Il nous dit aussi « Pour moi, vouloir seulement faire visiter le parc, c’est le degré zéro du projet. D’un côté on aura les marcheurs et de l’autre les agriculteurs »25.
Il semble que les paysagistes ne participent pas à l’idée d’une définition de la vallée des Jalles comme un « parc » des Jalles. Peutêtre qu’aujourd’hui Desvignes nous parlerait de Parc des Jalles mais les paysagistes d’ALPAGE sont déterminés, c’est une erreur.
24 25
Cf annexes des entretiens, Stéphane Duprat, p.153 Cf annexes des entretiens, Stéphane Duprat, p.153
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D.
Les associations
Il aurait été intéressant d’obtenir l’avis des associations comme Cistude Nature sur la notion de « parc » des Jalles pour le comparer aux discours des autres acteurs du site. Nous avons néanmoins l’avis de Guy Perey, président du syndicat de chasse, par une lettre ouverte qu’il a adressée au maire d’Eysines, Christine Bost, en 201126. À l’occasion de la semaine du développement durable à Eysines, il déplore l’état écologique de la vallée des Jalles et l’inaction communale pour la préservation. Il indique que ce désastre écologique est le problème de la mise en œuvre d’un parc intercommunal ou de développement de l’activité maraîchère, pouvant causer des problèmes sanitaires sous-jacents.
La notion de paysage semble bien éclairer la situation de la vallée des Jalles. Nous avons bien vu que la vallée des Jalles pourrait être définie comme un paysage fragmenté, habité et économique. Nous devons rappeler que la notion de paysage se réfère bien à la perception que les acteurs ont du paysage. De manière générale, lorsque l’on questionne un habitant de la métropole sur le Parc Jalles, personne ne sait définir son espace, ce qu’il contient, ni même où il est situé. On connaît le Parc Majolan par exemple, mais pas le Parc des Jalles. En ce sens, on comprend bien que l’idée d’un«parc» pour la vallée des Jalles est restée au niveau embryonnaire du projet. Entre les communes et les habitants, chacun tire la couverture à soi, ce qui entraîne le développement de l’urbanisation dans la vallée des Jalles. Cette situation est révélatrice du contexte généralisé de l’individualisation de la société. D’autre part, les paysagistes ne semblent pas s’accorder avec l ‘idée que le vallée des Jalles soit un parc. Ils trouvent cette définition trop urbaine et sont gênés par l’idée d’agrément uniquement destiné aux loisirs. Nous avons bien noté que les points de vue des acteurs de la vallée divergent et en cela on ne peut pas vraiment parler d’un parc constitué. Le Parc des Jalles demeure un fond de plan qui n’est pas encore partagé.
26 Le président des chasseurs écrit au maire, Sud Ouest - 2011-04-05 Cf. annexes p.177
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à MÉTROPOLISATION : provient du grec meter et polis et du latin metropolis soit de la « ville mère » ou de «la capitale d’une province». Dans un contexte de globalisation mondiale, le processus de métropolisation signifie qu’une ville mère englobe ses villes périphériques pour devenir une métropole et peut ainsi prétendre à une représentation à l‘échelle mondiale. Le rayonnement de la métropole est due à sa concentration des populations, des pouvoirs décisionnels, économiques et culturels. Spatialement, elle représente l’aire urbaine de l’ancienne agglomération qui a évoluée en parallèle du phénomène d’intercommunalité. Le phénomène de métropolisation se caractérise par la mise en réseau des éléments structurant du paysage, on parle alors de «système d’objet» et de «système d’action»27 pour le territoire.
27 SANTOS, La nature de l’espace, Paris, L’Harmattan, 1997.
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III.
Partie 2
Le parc métropolitain des Jalles?
79. Élevage bovin autour de la forteresse de Blanquefort, arrière plan centre bourg de Blanquefort © BC
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80. Schémas de l’évolution des villes, un phénomène englobant © GH
1.
2.
3.
4. Quartier Bourg Périphérie Rayonnement
5. 96
Chapitre 7
La métropolisation: un phénomène mondial et local
On peut se demander si la métropolisation ne serait pas qu’un qualificatif urbain et institutionnel. Aussi, ce chapitre vise à définir quels changements concrets se sont établis au sein de Bordeaux métropole. Pour cela nous commencerons par situer ce phénomène généralement, le territoire métropolitain, ses représentations et son organisation. Enfin, pour comprendre quels sont les enjeux métropolitains du Parc des Jalles, nous verrons l’exemple de la fédération de la direction de la nature de Bordeaux métropole et de la refonte de la «politique nature» métropolitaine.
A. Territoire et organisation des métropoles D’un point de vue territorial, si l’on souhaite résumer grossièrement l’évolution urbaine, on peut dire que depuis toujours, par ses besoins d’extension économique, sociale, culturelle et politique etc., la ville s’étend. Elle efface l’ancienne dualité ville-campagne. Ce phénomène pourrait être qualifié d’«englobant» (Illustration n°80). La ville englobe successivement bourgs, quartiers, périphéries et même aujourd’hui d’autres villes. Dans ce phénomène, il ne faut pas comprendre que la ville même s’est perdu dans le «global», mais plutôt qu’elle s’intègre dans un nouveau système au rayonnement local et mondial. En France, depuis la loi MAPAM1, on compte dix métropoles de plus de 10 000 habitants chacune. Le rayonnement de ces métropoles est en partie hérité. Pour le cas de Bordeaux Christian Sallenave nous dit: « La métropole Bordelaise a la chance d’être déjà mondialisée, par son vin, mais aussi son football qui a fortement contribué à son rayonnement et bientôt par sa « nouvelle » université du campus de Talence, Pessac et Gradignan. » 2
Cette héritage a conduit les villes à se ralier 1 Décret du 23 décembre 2014 pris en exécution de la loi de modernisation de l’action publique territoriale et d’affirmation des métropoles (Loi MAPAM) du 27 janvier 2014 2 SALLENAVE, Métropoles… Quel devenir pour nos villes ?, Bordeaux, Paris, Talence, New-York, mythes et rites urbains, Talence, édition Bastingage, 2014. p.35
par différents réseaux à l’échelle mondiale, comme le disait Braudel « Les villes mondes ont ainsi tissé leur toile. ». Ces villes mondes évoluent à différentes échelles et la toile de leurs réseaux est principalement économiques3. On parle aussi de «métapoles» et Christian Sallenave nous dit, en se référant à Asher4 : « Étymologiquement, écrit-il, elle signifie « au-delà de la ville ». Et c’est bien cela dont il s’agit. La métropolisation ne dissout pas les villes ; elle donne au contraire forme à un territoire qui va d’une certaine manière au-delà de la ville dont nous avons héritée des siècles et lustres précédents, mais qui l’intègre en la dépassant.» 5
Les villes se sont étendues. Au sein de ces nouveaux espaces englobés, il existe de nombreux paradoxes. « D’un coté, les centres métropolitains se rapprochent les uns des autres grâce au développement des transports ferroviaires à grande vitesse et des liaisons aériennes interrégionales ; de l’autre, l’étalement urbain consubstantiel à la métropolisation a tendance à éloigner en temps et en distance les populations des centres-villes et des zones d’emploi»6
D’après Gilles Pinson, deux notions principales se confrontent: celle de l’«homogénéité» et celle l’«hétérogénéité»7. La première s’apparente à la notion de polarisation des centre-villes attractifs que l’on va chercher à densifier. Dans un autre sens ville se diffuse et intègre une multitude d’espaces et d’usages que l’on aurait du mal à considérer comme 3 SASSEN, The global city, New-york, London, Tockyo, éditions Broché, 2001 4 ASHER, La république contre la ville. Essai sur l’avenir de la France urbaine, L’Aube, Paris 1998, p.28 5 SALLENAVE, Métropoles… Quel devenir pour nos villes ?, Bordeaux, Paris, Talence, New-York, mythes et rites urbains, Talence, édition Bastingage, 2014. p.68 6 PINSON, ROUSSEAU, Les systèmes métropolitains intégrés, état des lieux et problématiques. p.33 7 PINSON, ROUSSEAU, Les systèmes métropolitains intégrés, état des lieux et problématiques.
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métropolitains. A travers ces deux notions énoncées précédemment on peut donc dire que dans Bordeaux Métropoles, le Parc des Jalles fait partie de l’«hétérogénéité» de la métropole. C’est l’espace d’entre-deux, entre la ville et la campagne qui est resté protégé par son caractère inondable. Qui dit métropolisation dit système métropolitain. Il représentent les interactions que nouent les villes entre elles et à leurs échelles respectives. Ces systèmes intervient donc de l’échelle mondiale à l’échelle locale et vis versa. Ils relèvent des avancées concernant la mobilité, les technologies et la gouvernance de notre époque. Au niveau territorial, ils s’accompagnent d’avancées spatiales et sociales que nous avons soulignées précédemment. En France la métropolisation a permis une remise en question de l’organisation institutionnelle et leurs compétences. Jusque là, entre intercommunalité et agglomérations, beaucoup de compétences étaient communales. Cette articulation entre le local et le global pouvait porter préjudice aux projets territoriaux tels que le Parc des Jalles. Aujourd’hui, la métropole fédère et intègre ces acteurs communaux dans des grands projets de villes. « Si les systèmes métropolitains interrogent tant aujourd’hui les acteurs des politiques territoriales et les sciences sociales, c’est d’abord parce qu’ils font figures de laboratoires de nouveaux mondes sociaux dans lesquels les modalités de stratification sociale et les conditions de mobilité et d’intégration sociale ont été profondément bouleversées. »8
Les systèmes métropolitains sont bien considérés comme un nouveau laboratoire de compréhension, de gestion et de projets du territoire. Pour éclairer ce sujet, il nous faut parler d’un cas concret concerné par le sujet du Parc des Jalles.
8 PINSON, ROUSSEAU, Les systèmes métropolitains intégrés, état des lieux et problématiques. p.28
B.
Bordeaux Métropole «Nature»
Avant janvier 2015, les services de la «nature» étaient communaux. Lors de notre rencontre avec Elise Génot, on comprend bien que ces services communaux vis à vis des espaces de «nature» étaient techniques9. C’est à dire concrètement concernés par l’entretien des parcs et jardins. Il n’y avait personne pour coordonner des opérations globales ou territoriales visant à la protection ou valorisation du «patrimoine naturel». Le contexte métropolitain a permis la refonte de l’action nature. Les compétences partagées dans ce domaines reposent en partie sur l’article L110-1 du code de l’environnement: «I. - Les espaces, ressources et milieux naturels, les sites et paysages, la qualité de l’air, les espèces animales et végétales, la diversité et les équilibres biologiques auxquels ils participent font partie du patrimoine commun de la nation.
II. - Leur protection, leur mise en valeur, leur restauration, leur remise en état et leur gestion sont d’intérêt général et concourent à l’objectif de développement durable qui vise à satisfaire les besoins de développement et la santé des générations présentes sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs. etc.»
Depuis 2015, la métropole a acquis trois nouvelles compétences pour l’«action nature». à la place des communes, elle s’occupera de la gestion des milieux aquatiques, protection contre les inondations et lutte contre les nuisances sonores. En coopération avec les communes, elle devient compétente en matière d’actions de valorisation du patrimoine naturel et paysager. Le projet du Parc des Jalles est directement concerné par ces nouvelles compétences en matière d’inondations, nuisance sonore et valorisation. Aussi nous savons que le SIJALAG a été intégré dans les services de Bordeaux Métropole10 . On 9 p.163 10
Cf. annexes des fiches entretiens, Elise Génot,
Cf. annexes des fiches entretiens, SIJALAG, p.159
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81. Schémas de l’articulation des services de Bordeaux Métropole Nature © GH
A- Planification
B- Législation
C- Médiation
ASRCE SCOT PLU 3.1
3.
2. BLOI MAPTAM
1.
4.
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Csensibilisation réseau AMO 1. Connaissance «Nature» 2. PPRI - Trame verte/bleu - ZH et biodiversité 3. Agriculture urbaine 4. PEANP / ZPENS - NATURA 2000 - Parc des Jalles
peut espérer que dans une vision du territoire plus global, cette acquisition de compétence concernant la gestion de l’eau notamment pose un nouvel éclairage sur les enjeux liés à la pollution. Ces services auront la capacité de mettre en système les différents acteurs du territoire pour trouver des solutions durables via l’animateur privilégié qu’est la métropole. Pour répondre à ces différents enjeux de l’«action nature» il faut articuler les cadres, les projets et les méthodes. En d’autres termes, l’action collective doit répondre à un cadre législatif qui leurs donne leurs compétences. Ce cadre législatif et la planification doivent aussi intégrer les démarches en cours de la métropole telle que celle des 55 000 hectares de Nature (Illustration n°81). En matière de planification, la métropole dispose de trois outils: le SRCE (schéma régional de cohérence écologique), le SCOT (schéma de cohérence territorial et le PLU 3.1 (plan local d’urbanisme). Nous développerons ultérieurement ces outils plus précisément, par rapport au parc des Jalles. Ces nouvelles compétences va permettre d’aboutir à une meilleur connaissance, gestion puis sensibilisation des espaces de nature dans la métropole.
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82. Schéma de référence du SCOT 2001 © a’urba
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83. Schéma de référence du SCOT 2003 © a’urba
Chapitre 8
Le Parc des Jalles comme espace structurant de la métropole
A. Des intentions bienveillantes: SCOT et PLU 3.1 Si nous avons déjà vu que le Parc des Jalles existe principalement par des initiatives politiques intercommunales, ce chapitre nous permet de comprendre comment il devient un élément structurant de la trame des projets portés par la métropole. Depuis les années 2000, SCOT (schéma de cohérence territoriale) est instauré par la loi SRU (Solidarité et Renouvellement Urbain). C’est un document d’urbanisme qui ne définit précisément ni les limites, ni le périmètre, ni le programme des projets de l’agglomération. Il donne les grandes orientations pour coordonner une cohérence territoriale. Il rentre dans le cadre d’un PADD (projet d’aménagement et de développement durables) qui est un outil au service de la préservation du territoire pour les générations futures. En 2000, la loi SRU intègre le PADD au PLU et la loi UH (Urbanisme et Habitat) lui retire son opposabilité au tiers. Les tiers soumis au contrat du PADD ne sont plus dans l’obligation de le respecter. Entre 2001 et 2003 et jusqu’à aujourd’hui, le SCOT de la CUB (Communauté Urbaine de Bordeaux) a fait l’objet de plusieurs évaluations28. On observe un changement d’échelle progressif. Des schémas de références ont permis de dessiner progressivement les grandes intentions métropolitaines. (Illustrations n°82 et 83) Depuis 2014, on parle d’aire métropolitaine mais les thématiques abordées sont restées sensiblement les mêmes. Concernant le Parc des Jalles, il est clairement identifié à partir de 2003. Cette évaluation concernait la gestion de la menace du foncier pour les exploitations agricoles et a été réalisée par le Sysdau et l’A’urba. Le Parc des Jalles apparaît comme une solution remarquable 28 SYSDAU, A’URBA et CUB, Mise en œuvre et évaluation du SCOT de l’aire métropolitaine Bordelaise, décembre 2007
de la métropole pour « tirer profit »29 des problèmes de cohabitation. Concernant les pratiques du parc, on parle d’« ouvrir le parc sur la ville et le fleuve ». Cette volonté, qui n’est pas développée, pose des questions fondamentales de cohabitations qui nous obligent à repenser notre conception de la nature. Pour conclure, l’A’urba évoque le fait que les représentants du monde agricole semblent déplorer un manque de concertation dans le projet. En effet, on peut se poser la question du rôle des habitants du site dans le projet du Parc des Jalles. En 2010, la loi Grenelle II renforce les objectifs du SCOT. C’est une loi concernant un engagement national pour la préservation de l’environnement. Elle concerne des domaines multiples liés à l’urbanisme, le bâtiment, les énergies, les transports, la biodiversité, la santé et la gouvernance. Cette loi a été appliquée en février 2010, elle suit la loi Grenelle I (2009) et devrait être suivie d’une potentielle loi Grenelle III. Du point de vue de l’environnement, cela concernent la prise en compte des dangers dans la valorisation du territoire, le développement de mobilités douces, l’établissement de la charpente paysagère de la métropole, le renforcement de la trame de biodiversité et la valorisation de l’agriculture périurbaine. On comprend bien que les enjeux portés par la métropole pour le Parc des Jalles répondent aux exigences du SCOT. C’est pourquoi, dans les documents du rapport de 2014 concernant « une métropole nature »30, on voit apparaître le Parc des Jalles comme l’élément principal de la structure paysagère. (Illustration n°84) Dans la légende, on présente le parc comme une continuité naturelle à renforcer et comme un socle agricole, naturel et forestier. Les grandes lignes du projet de cohérence concernent donc l’agriculture, l’hydrologie et le paysage. On parle aussi d’« espace 29 SYSDAU, A’URBA et CUB, Mise en œuvre et évaluation du SCOT de l’aire métropolitaine Bordelaise, décembre 2007, p.68 30 SYSDAU, Document d’orientation et d’objectifs Rapport principal, SCOT de l’aire métropolitaine bordelaise approuvé le 13 février 2014
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84. Plan du SCOT de 2014 © a’urba et SYSDAU
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naturel urbain » pour le parc floral. Par cette dénomination, on pourrait questionner cette classification des éléments du territoire qui ne semble pas être adaptée à la réalité de ce territoire. Le SCOT de Bordeaux métropole verte nous révèle donc bien le Parc des Jalles comme une entité structurante de la métropole. Il accompagne aussi les changements d’échelles traduits par une évolution des discours : de l’intercommunalité vers la métropole. Étonnamment, les documents du SCOT montrent et proposent une métropole très verte. L’écologie d’un territoire serait-elle donc plus lisible à très grande échelle ? Ces cartes sont en fait destinées principalement aux discours politiques et n’influent pas sur de réels changements territoriaux. Aussi, ces grandes orientations sont donc imprécises, notamment du point de vue de l’urbanisme. On pourrait remettre en question le rôle ou la valeur de ce document de l’urbanisme contemporain en faveur de l’écologie. On pourrait aussi interroger le rôle de cet outil mais aussi son mode d’élaboration. Sur des questions d’environnement, que les outils relèvent des bonnes volontés est dangereux. Enfin on pourrait aussi s’enquérir du temps de mise en œuvre concret du projet énoncé dans le SCOT.
l’échelle des communes et plus précisément des parcelles. La loi Grenelle II replace l’environnement au cœur des préoccupations du PLU 3.1. On prend en compte les « trames vertes et trames bleues » de la métropole. En 2006, le PLU de la CUB intègre le PADD pour la gestion de l’eau. En juillet 2006, le PLU a approuvé par délibération du conseil de la CUB et du PADD concernant la gestion de l’eau. On va préconiser une utilisation plus sélective des ressources en eau afin de préserver les eaux de qualité, une protection de tous les forages soit par servitude d’utilité publique, soit par utilisation de protection et de limitation d’urbanisation, une économie de la ressource en eau potable par utilisation d’autres sources de captage, en privilégiant le pompage d’autres nappes (Miocène, Oligocène et Crétacé) ou le pompage spécifique (par exemple eaux de surface de la Garonne) pour les eaux industrielles dans les zones à vocation économique. Enfin, dans un guide en accord avec le SAGE de la Gironde (charte de l’environnement de la CUB), on propose des économies par récupération des eaux pluviales.
Nous avions pu voir que le SCOT intégrait les risques (feux et inondations) dans le développement de l’attractivité du territoire. Nous allons voir comment l’outil du PLU fait respecter les intentions du SCOT pour le Parc des Jalles à l’échelle de la parcelle. En 2000, la loi SRU (Solidarité et Renouvellement Urbain) remplace le POS (Plan d’Occupation des Sols) par le PLU (Plan Local d’Urbanisme) qui est un ensemble de documents du droit de l’urbanisme, définit les prescriptions précises de chaque parcelle à l’échelle communale. Depuis, la métropole de Bordeaux entreprend un grand travail de PLU, un plan concerté sur l’ensemble du territoire métropolitain. Ce PLU 3.1, tente de considérer tous les enjeux des différents acteurs de la métropole. Ce document applique les lois d’urbanisme à
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85. Plan du PLU de 2012 Š a’urba
86. Plan de la couronne de sites de projets agricoles, sylvicoles et naturels
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Dans le PLU, le Parc des Jalles apparaît encore comme un espace majeur à vocation agricole de la trame verte pour la métropole. Dans une version du PLU 3.1 de 2012, on peut voir deux axes principaux de continuité écologique à préserver (Est-Ouest et Nord-Sud). (Illustration n°85) On voit aussi des axes secondaires de connexions de nature à affirmer, renforcer ou créer (zone des sources de Saint-Médard-enJalles et zone de Bordeaux-Lac). On énonce « boucle verte » à l’échelle de la métropole qui est en fait un faible essai de tracé continu. (Illustration n°86) On pourrait s’interroger sur le tracé de cette boucle. Que relie t-il ? À qui est-il destiné ? On parle de deux zones de nature accessibles pour des usages, non identifiés. On relève aussi trois zones de projet d’espaces de nature publics. En 2006, lorsqu’on publie la charte des paysages de la ville de Bordeaux réalisée par Michel Desvignes31, le Parc des Jalles s’inscrit avec les Parcs des Coteaux et le Parc du Bourgailh, dans le projet des trames vertes du PLU communautaire. Le Parc des Jalles apparaît donc comme un site majeur de préservation et de restauration des espaces de nature dans la métropole. Cette représentation du Parc des Jalles confirme bien l’existence d’un parc constitué. On peut toujours s’interroger sur la définition même de la nature et de son rapport avec la ville. Par rapport aux intentions de programmes dans les espaces du parc, on peut aussi se questionner sur leur définition. Enfin, dans ce PLU on ne met toujours pas en valeur les ruptures de continuité du territoire pourtant nombreuses. Encore une fois on pourrait s’interroger sur ces outils de définition du territoire.
et leur développement autour des axes de transport, les 50 000 logements. L’autre, la revalorisation et la mise en connexion d’espaces « naturels », 55 000 hectares de Nature. Le projet du Parc des Jalles se situe à l’articulation de ces deux grandes politiques de projets. Néanmoins le Parc des Jalles lui-même est plus concerné par l’opération des 55 000 hectares de nature. Dans le cadre d’un dialogue compétitif, c’est l’agence de paysagistes TER qui répond en 2012 avec une proposition de réflexions sur les « bords » habités entre ville et nature. Nous ne nous intéresserons pas à ce projet qui ne développe pas l’idée d’un parc pour la vallée des Jalles32. Néanmoins, il semble bien qu’à l’avenir le Parc des Jalles intègre inévitablement les deux grandes politiques de projets des 50 000 logements et des 55 000 hectares de Nature. De plus, ces grandes politiques semblent incarner le débat stérile entre l’opposition des mondes ruraux et urbains et même celui entre architecte et paysagiste. Le prétexte de la métropolisation nous offre la possibilité d’entrevoir une solution sur la question des parcs. Aussi nous allons voir un exemple de parc métropolitain existant pour éclairer les attentes qu’on peut avoir du Parc métropolitain des Jalles.
B. Dynamique métropolitaine: 50 000 et 55 000 Il existe deux grandes politiques publiques de projets en cours dans la métropole de Bordeaux. L’une concerne les logements 31 DESVIGNES, La charte des paysages de la ville de Bordeaux, construire le futur paysage bordelais, Direction générale de l’aménagement urbain de la ville de Bordeaux, Direction des espaces verts et du paysage, 2006
32 TER, agence de paysage, Penser la nature de la CUB par ses bords, dialogue compétitif des 55 000 hectares de nature, CUB, 2012
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87. Plan du projet de l’île de Nantes © SAMOA
88. Plan du parc métropolitain de l’île de Nantes © SAMOA
89. Situation métropolitaine du parc métropolitain des Jalles © GH
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90. Dépassement de l’intercommunalité © GH
C. Le parc métropolitain de l’Île de Nantes Comme nous avons pu le dire précédemment, les grands projets urbains sont bien des enjeux de concurrences entre les grandes métropoles. Dans un autre contexte, Nantes métropole a lancé le grand projet urbain de l’île de Nantes géré par le SAMOA (Société d’Aménagement de la Métropole Ouest Atlantique). Le projet consiste à redynamiser une île de 337 hectares, au centre de Nantes, ayant subi le phénomène de désindustrialisation. (Illustration n°87) Depuis sa genèse, le projet s’est organisé en deux phases de projet, avec l’outil du plan guide, successivement menées par Alexandre Chemetoff puis par le bureau Bas Smets. Des professionnels de l’espace pluridisciplinaire et à la renommée mondiale sont amenés à participer. Ils proposent des solutions innovantes pour la fabrique de la ville de demain. Ce projet fait l’objet de nombreuses publications et supports d’expérimentations multiples en matière d’urbanisme, de paysagisme et d’architecture.
L’idée d’un parc des Jalles résulte bien de volontés politiques et urbaines de faire coexister la nature et la ville dans la métropole. (Illustration n°89-90) Le programme des commandes est clair, il s’agit de faire de la vallée des Jalles le support de médiations pour la protection de la biodiversité et de créer des parcours de découverte. C’est un espace structurant qui articule la diversité des paysages de la métropole. Ce projet rentre bien dans les politiques de grands projets métropolitains qui sont des enjeux de concurrences entre les métropoles.
Dans ce cas-là, ce ne sont pas les multiples innovations de projets qui nous intéressent, mais le fait que l’on parle d’un parc métropolitain de 14 hectares au sein du site dans la phase 2 du projet de l’île de Nantes. (Illustration n°88) Le parc a perdu son statut domanial, il n’a plus de limite. Il évolue entre les espaces bâtis du projet pour tisser un lien entre les habitations et le CHU. Il coud les séquences de vie de son quartier. C’est un espace public qui compose et structure l’espace bâti. L’ensemble crée un nouveau paysage. La dénomination d’un « parc métropolitain » semble être une initiative du SAMOA, non pas de BAS SMETS mais on comprend bien que le parc métropolitain englobe tout l’espace, les programmes et épouse topographie, parcelles et bâtis. C’est un parc pluriel, porteur des enjeux de la métropole.
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91. Héritage partagé entre l’eau et la préservation © GH
92. Evolution de la tache urbaine dans la vallée des Jalles © a’urba
1973 ZA
1996 Urbanisation 93. Evolution de la tache urbaine dans la métropole © a’urba
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Chapitre 9
Changement d’échelle et de modalité de projet
A.
Le système de parcs
La conception du Parc métropolitain des Jalles passe par la reconnaissance de l’héritage des paysages des Jalles comme un espace fragmenté, morcelé, pollué mais aussi habité et économique. L’histoire de l’héritage de la vallée des Jalles semble bien relative à un héritage de la trame hydraulique des Jalles. La géographie du site a entraîné la formation du bassin versant qui draine l’eau jusqu’aux chevelus des Jalles. L’eau des jalles provient des eaux de pluie mais aussi de sources comme celle de Saint-Médard-en-Jalles. Les Jalles tendent ensuite à se jeter dans la Garonne. Le bourrelet alluvial de la Garonne a entraîné la formation de marais. Pour les cultiver, l’homme a aménagé ces marais en trame bocagère. L’eau des Jalles a entraîné la création d’un certain nombre d’ouvrages pour l’acheminer jusqu’à la ville, la traverser mais aussi pour éviter des inondations. L’eau est bien utilisée sous toutes ces formes dans la vallée des Jalles. Entre-temps, les marais sont devenus les écosystèmes de faunes et de flores, les villes ont également prospéré et se sont étendues. Le paysage s’est modifié en fonction des évolutions de la société. La vallée des Jalles est aujourd’hui classée en zone rouge du PPRI (plan de prévention des risques d’inondations) ce qui la rend inconstructible. Certaines parties de la vallée sont aussi classées pour leur remarquable faune ou flore. D’autres espaces sont devenus supports d’activités économiques industrielles. C’est cette histoire imparfaite qui est l’héritage de la vallée des Jalles, elle constitue les fondements préexistants du projet du Parc des Jalles. L’héritage de la vallée est donc en partie dû à la géographie, à la nature mais aussi au travail de l’homme, à ses activités, qui ont plus ou moins transformé le paysage. (Illustration n°91) La redécouverte des Jalles et de sa vallée représente un fort potentiel pour la
métropole. Ce potentiel existant provient d’un héritage qui n’est pas toujours parfait, parfois même désastreux mais il peut être reconquis, requalifié, restauré pour proposer un renouveau du territoire pour la conception du Parc métropolitain des Jalles. Comme nous l’avions vu, le parc a évolué depuis le XXème siècle. Il est devenu un espace public aux limites moins perceptibles et poreuses. Le parc métropolitain invite de nouveau à s’interroger sur les limites du Parc des Jalles. On comprend bien qu’on ne peut plus à proprement parler de limites du parc. Si ADH proposait des limites de projet, les paysagistes (TER ou BASE) semblent bien faire des limites, des bords et des franges, la question centrale pour répondre aux commandes de la CUB. En effet, elles apparaissent comme une piste de projet intéressante. Les limites du Parc des Jalles sont multiples. Elles sont en partie composées des bâtis de l’étalement urbain des huit communes du parc. (Illustrations n°92-93) D’autre part, elles se composent des franges urbaines, des zones économiques et des infrastructures. Elles peuvent aussi être végétales, faites de bocages, de prairies, de forêts et de friches. Ces limites sont aussi inévitablement liées à la trame des Jalles et la zone inondable qui constitue l’espace de leurs débordements. Enfin elles sont constituées des aléas topographiques qui caractérisent la vallée des Jalles. Cette nouvelle conception des limites du parc induit bien une réflexion sur les liens qui existent dans le paysage entre les frontières de l’urbain et celles du monde rural. Pour résumer, elles se composent d’un maillage rural qui s’est constitué bien avant les aires urbaines, des coutures du parcellaire et des plis du territoire. Le parc métropolitain ne semble alors pas défini par ses limites qui sont floues et parfois inexistantes. Si le parc ne se constitue plus par ses limites,
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94. Plan du Parc de la Deûle © Simon
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nous allons voir qu’avec le concept de parc métropolitain ses dimensions aussi sont amenées à être redéfinies. Comme nous l’avons vu précédemment l’aire métropolitaine englobe aujourd’hui les 28 villes de l’agglomération de Bordeaux mais aussi leurs périphéries. Entre ces espaces urbains s’articulent d’autres territoires plutôt caractérisés par une appartenance au monde rural. Le Parc des Jalles appartient à cette catégorie d’espaces entre deux. Si l’idée d’un parc contenu dans un ensemble de systèmes urbains donne aujourd’hui son sens au Parc des Jalles, ses dimensions restent problématiques. C’est pourquoi on pourrait plutôt parler de système de parcs33. Ce n’est plus un parc défini par son domaine mais un parc éclaté dans le territoire. Il devient une part du paysage, un parc tentaculaire qui s’immisce sur les terrains impropres à l’urbanisation, sur les « délaissés » urbains. En ce sens il met aussi en réseau les éléments qui le composent comme les parcs urbains déjà existants (Majolan, le Bois de Bordeaux) mais aussi les zones de périmètre protégé comme la réserve naturelle nationale. À cela s’ajoutent les points du patrimoine construit et habité. Le parc devient un espace d’articulation entre les entités urbaines du territoire. Il leur permet de recoudre avec leurs périphéries et le monde rural. Il permet un dialogue entre les habitants, constitue un lien entre les acteurs de la métropole. On peut aussi voir le parc comme un système métropolitain qui pourrait relier les autres parcs de la métropole et ainsi poser les premiers maillons d’une « boucle verte » de la métropole bordelaise. Dès son invention, le parc semble être un espace de cohabitations. En ce sens, nous nous intéresserons à l’exemple du parc de la Deûle (Illustration n°94). Il est situé dans la métropole de Lille et son aire d’influence est de 2 000 hectares. Le projet du parc a débuté en 1960, lorsque l’Etat projette de créer un grand équipement de loisirs sur l’espace du parc de la Deûle. Le projet fut rejeté par les habitants car ils le considéraient trop ambitieux et gourmand en espace
foncier. C’est seulement 40 ans après que les opérations commencent. Entre-temps, une association de communes s’est constituée ainsi qu’une équipe de professionnels menée par le paysagiste Jacques Simon en collaboration avec Pierre DHENIN, directeur d’Espace Naturel de Lille Métropole. En 1997, on déclare d’utilité publique 277 hectares du parc. Le parc est aussi identifié comme enjeu principal de la trame du paysage de la métropole de Lille. Les enjeux du projet étaient nombreux. On devait restaurer un paysage périurbain et post industriel, privilégier la préservation de l’eau et des écosystèmes, redonner une cohérence territoriale et valoriser l’héritage existant du site. La réponse qui a été faite s’appuie sur le concept de parc en réseau. Le parc perdait son aspect domanial pour devenir un parc éclaté sur le territoire. Aussi, on n’a pas essayé d’aménager l’ensemble du parc mais de le réaliser par morceaux, par points de projets d’intervention sur un premier périmètre déterminé (Wavrin, Santes, autour du canal de la Deûle). Le projet de parc s’intègre au maillage rural, aux coutures du parcellaire et aux plis du territoire. Il s’organisait en trois thèmes « nature retrouvée » (Gîte-Santes), « nature domestiquée » (Ansoreuilles-Wavrin) et « nature rêvée » (Houplin-Ancoisne). Le premier volet consistait à dépolluer le site pour retrouver les qualités que le site avait perdues. Le second volet était de réconcilier le domaine urbain et rural ainsi que les loisirs et l’agriculture. C’est dans ce second volet qu’intervient bien la question de la réconciliation au sein du parc, entre la dynamique urbaine et l’économie rurale. Enfin, le dernier volet consistait à la réalisation d’un jardin de mosaïques, alliant l’art et le territoire. Sur l’ensemble, le paysagiste n’intervient pratiquement pas dans le parc. On parle de fabrique du paysage par ses acteurs, par la concertation, la mise en place d’une charte de vocabulaire commun et d’un conseil consultatif métropolitain. Le résultat est particulièrement réussi puisqu’il a reçu en 2006 le grand prix du paysage.
33 FORESTIER, Grandes villes et systèmes de parcs, Paris, éditions Norma, 1997
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95. Plan du potentiel périmètre de projet du Parc métropolitain des Jalles © GH
1973 ZA 1996 Urbanisation 96. Plan de l’évolution de la tache urbaine du périmètre de projet © a’urba
98. Extrait du PLU de la métropole © BM
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97. Plan cadastral du périmètre de projet © a’urba
B. Périmètre d’intervention, mise en réseau des points et activités : un parc habité Nous avons bien compris qu’aucun zoning de prévention ou de préservation n’a aidé à la constitution d’une réalité physique du Parc des Jalles. Aussi, nous avons pu voir que le parc se définit comme un système de parcs. Pour réaliser le parc métropolitain des Jalles, il faudrait donc définir un périmètre d’utilité publique comme pour le Parc de Deûle. Nous avons pu remarquer que les communes les plus actives pour la constitution du Parc des Jalles étaient les communes de Blanquefort et d’Eysines. Ces deux communes étaient particulièrement actives dans la promotion de la culture maraîchère, par la création d’AMAP et d’associations pour promouvoir cette agriculture que nous avons trouvée dans les journaux du Sud-Ouest. À Eysines, la cabane maraîchère a aussi été réhabilitée en écomusée. Même si le Parc des Jalles reste la toile de fond des projets communaux, on comprend bien que ces deux communes ont fait le pari d’attirer les regards sur la vallée des Jalles. La mise en place d’un périmètre d’utilité publique semblerait s’établir à cheval sur les communes de Blanquefort, d’Eysines et inévitablement sur celle de Saint-Médarden-Jalles. (Illustration n°95) Cette dernière commune a une part non négligeable de ce potentiel périmètre d’intervention puisqu’elle abrite la zone de captage des sources à la confluence des eaux des bassins venant des Jalles de Blanquefort. Il semblerait que l’espace du parc métropolitain des Jalles puisse être décrété d’utilité publique pour plusieurs raisons. La première est évidente, c’est la préservation et la restauration des corridors écologiques des marais qui forment un patrimoine vivant important de la métropole. La seconde raison pourrait être liée au besoin d’espaces « naturels » et récréatifs des citadins. Nous avions déjà évoqué, lors de l’identification du Parc Floral, qu’Alain Juppé déplorait le manque de fréquentation du parc. Le territoire des jalles ne semble pas à première vue trop éloigné des centres urbains qui l’entourent. Néanmoins il apparaît
bien qu’il existe une différence entre les ressentis perçus et vécus des usagers et un besoin d’attractivité supplémentaire pour le Parc métropolitain des Jalles. La troisième raison de constituer un territoire protégé par l’utilité publique serait économique. Les institutionnels défendent depuis longtemps la valorisation et encouragement de l’agriculture dans des espaces périurbains. On comprend bien qu’un potentiel périmètre serait envisageable sur les communes de Blanquefort, Eysines et Saint-Médard-enJalles. Ce périmètre semblerait être propice à la qualification d’espace d’utilité publique pour des raisons écologiques, sociales et économiques. Aussi la situation de ces trois communes dans le complexe métropolitain semble les définir comme étant les plus sensibles à la pression de l’urbanisation. (Illustration n°96) Ce périmètre ne définirait pas les limites du parc métropolitain mais constituerait un premier espace de projet. Un périmètre d’utilité publique permettrait d’identifier des espaces de projets pour résoudre les problématiques d’espace tampon entre urbain, périurbain et rural. Le parc métropolitain est bien un système de parcs en réseau mais aussi un parc éclaté sur le territoire. Aussi il faudrait identifier une solution spatiale qui constituerait un lien entre les morceaux du parc. Dans le contexte des Jalles, il nous apparaît pertinent que les coutures entre les points du territoire se fassent par les sentiers existants complétés par des sentiers de projet et les bords de l’eau. Le Parc métropolitain des Jalles correspond bien au résultat de l’occupation des bocages de la vallée des Jalles. Les sentiers agricoles font donc partie de l’héritage du site, ce sont des petits chemins qui permettent de circuler entre les entités du paysage. (Illustration n°97) Nous avions vu que la particularité du parcellaire des Jalles était d’être privé et ce jusqu’au milieu de la vallée des Jalles. (Illustration n°98) Néanmoins, on pourrait imaginer un système de constitution d’un espace public rural par les sentiers. Pour cela il faudrait que les
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99 Situation métropolitaine du Parc des Coteaux © GH
100. Plan du projet du Parc des Coteaux © GPV rive droite
101. Affiche de la biennale des paysage, Panorma 2014 © Poivre
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102. Nuage du Parc de l’Ermitage © Bruit du Frigo, Zebra3 et BuySelf
communes envisagent un nouveau mode de « rachat » du foncier. Aujourd’hui la situation est problématique. Au-delà d’espérer vendre ces terrains comme espace constructible, les habitants ne veulent pas céder leurs biens qui sont les fruits de leur travail ou au moins de leur entretien durant des années. On peut comprendre leur désaccord si les communes proposent des prix négligeables. Aussi on pourrait envisager la mise en place d’un système de pécule des travaux fournis par parcelle pour les habitants et d’un seuil de prix correct pour les rachats des communes. Le Parc des Coteaux est un exemple de réalisation d’un parc métropolitain situé dans l’agglomération. (Illustration n°99) Il s’étale sur 400ha. Il est implanté sur les flancs des coteaux de la Garonne. (Illustration n°100) C’est une zone à risques qui est par définition inconstructible et délaissée de l’urbanisation. Il s’étend sur quatre communes (Bassens, Lormont, Cenon et Floirac). Il a été l’espace de développement de grands domaines et de parcs ainsi que de l’activité de carrière. C’est un système de parcs. Sur son territoire le Parc des Coteaux tend à mettre en réseau les parcs et points remarquables du territoire qui le composent comme le Parc du rectorat et le Parc du Castel à Floirac. Du Domaine Seguinaud (9ha) et du Domaine de Beauval (16ha) à Basens. Du Domaine du Loret (14ha), du Parc du Cypressat (17ha) et du Parc Palmer (25ha) à Cenon. On trouve aussi le Parc de l’Ermitage (30ha) de Lormont et le Parc des Iris du Domaine de la Burthe (70ha dont 60ha de forêt) à Floirac. La ville de Bordeaux s’est toujours plus développée sur la rive gauche de la Garonne. La géographie de la rive droite est moins propice au développement urbain et se compose des coteaux Garonne. Aussi, dans les communes de Floirac, Cenon et Lormont on a implanté de grands ensembles d’habitations caractéristiques de l’aprèsguerre qui posent aujourd’hui des problèmes sociologiques conséquents. Le projet du Parc des Coteaux a démarré en 2002 lorsqu’on a mis en place le GPV (Grand Projet de Ville) Rive droite. Ce projet ressort de l’intervention de l’État et de fonds
de l’Union européenne car il est situé dans un espace social sensible. Le projet du parc a duré dix ans et a été le support de réflexion de nombreux professionnels de l’espace. La mise en place du GPV a facilité son élaboration pour débloquer un fond de 20 millions d’euros. L’un des protagonistes de l’histoire du Parc des Coteaux est le paysagiste, Jean-Pierre Clarac. Il a mené un certain nombre d’études pionnières sur le Parc des Coteaux. En 2003, comme réponse à une commande de la CUB, il affirme la continuité paysagère du Parc et propose de tisser un lien physique continu. Depuis, le projet s’est fait par morceau, des aménagements ponctuels des chemins qui permettent aujourd’hui de rendre praticable l’ensemble des 25 km de promenade au cœur de la métropole. Sur les 25 sites du Parc des Coteaux, 10 ont été aménagés. La paysagiste Graziella Barsacq a aussi réalisé l’aménagement du Parc de l’Ermitage. En 2011, ce même parc est classé ZNIEFF (zone naturelle d’intérêt écologique, faunistique et floristique). On retrouve des problématiques liées à la préservation dans le Parc. Ce qui est intéressant, c’est que la ville a souhaité développer un événement culturel attractif pour inciter les citadins à venir parcourir ce parc. Depuis 2010, on a mis en place la Nuit verte, Panoramas (Illustration n°101) qui est la biennale des paysages pour révéler les coteaux de Garonne. Pendant ces événements qui se déroulent chaque année, on peut voir des installations artistiques dans le Parc de L’Ermitage. Cette initiative culturelle permet bien de donner un prétexte aux habitants de la métropole pour se déplacer et venir découvrir le paysage des coteaux. En 2011, Bruits du frigo, Zebra3 et BuySelf installent aussi le refuge du Nuage (Illustration n°102) dans le parc. Ce refuge est ponctuellement loué par l’Office de tourisme de Lormont à des usagers, ce qui offre une manière de plus de découvrir le paysage. D’autre part, l’ensemble du Parc des Coteaux a fait l’objet d’un projet de Parc LAB (Laboratoire du parc des coteaux), de 2013 à 2014, par les paysagistes ALPAGE. C’est une volonté d’élus et de techniciens des communes pour créer une méthode commune de gestion et d’identification des usages dans le parc. Ce
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103. Plan de l’évolution des activités du Parc métropolitain des Jalles © GH
104. Exemple de bassin de phytoremediation
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suivi de projet va permettre par la rencontre et l’échange de créer une cohérence pour l’entretien des espaces du parc. En 2015, Benjamin Chambelland, paysagiste doctorant d’ALAPGE, intègre GPV pour mettre en place le projet d’un plan collaboratif pour la gestion intercommunal du parc. Si on compare avec le processus de création du Parc de la Deûle de Lille métropole, la réalisation du projet du Parc des Coteaux a nécessité quatre fois moins de temps. C’est grâce à la création du GPV qu’on a pu dégager des fonds et qu’aujourd’hui le Parc des Coteaux est bien un système de parcs constitués. Le parc a servi de support d’expérimentations et d’innovations pour les parcs de demain, à la fois pour les paysagistes, urbanistes mais aussi les architectes. Enfin, le Parc des Coteaux remet de nouveau à l’ordre du jour la question de la fréquentation de ces grands parcs métropolitain ainsi que celle de leurs mobilités. Le parc métropolitain pourrait donc se constituer à partir d’un périmètre d’utilité publique qui s’étendrait sur les communes de Blanquefort, Eysines et Saint-Médarden-Jalles. L’utilité publique se définit par des besoins écologiques, récréatifs et économiques. Dans ce classement d’utilité publique, il semblerait qu’il faille prendre en considération la notion d’un paysage habité pour dédouaner les habitants afin qu’ils acceptent de céder leurs terrains. Les sentiers semblent bien constitués des liens potentiels pour constituer un espace public rural. Enfin pour le Parc des Coteaux, on voit comment on a pu tisser des liens sur le territoire et comment le projet d’un parc s’est constitué sur un espace géographique délaissé par l’urbanisation. On peut en arriver à se demander comment l’évolution des pratiques dans la vallée des Jalles permet d’identifier des pistes de projet pour le parc métropolitain des Jalles.
C. La fabrique durable du territoire et parc Nous avions bien pu identifier que les activités de la vallée des Jalles avaient pu évoluer. L’ancienne usine de poudre de Saint-Médard-en-Jalles est devenu un lieu d’essai pour l’aéronautique, les moulins des Jalles ne produisent plus d’électricité et l’agriculture s’est industrialisée. L’ensemble de ces changements induit des changements spatiaux dans la vallée et des pollutions des eaux et des sols plus ou moins importantes. (Illustration n°103) Si on veut pouvoir a nouveau profiter des terrains de la vallée pour un parc, il semble aujourd’hui incontournable de considérer la dépollution comme un enjeux majeur de projet. Dépollution ne veut pas forcement dire une inactivité sur les parcelles. Il semble que ce moyen d’un « retour à la nature » puisse être superposable aux activités d’un parc d’agrément. Il existe des réponses innovantes de dépollution comme la phytoremediation34 ou encore la permaculture. On utilise des plantes pour dépolluer et on cultive hors sol. Elles filtrent naturellement certains déchets polluants. Il existe différents types de plantes pour des dépollutions spécifiques. Si on crée des bassins de rétention dans les zones polluées, ces plantes agissent comme station d’épuration naturelle. Dans le parc métropolitain on pourrait envisager une proposition d’une hydrographie revisitée et la combinaison de la pratique de la phytoremediation. (Illustration n°104) La dépollution est bien le reflet des cohabitations qui devront trouver des solutions dans le parc métropolitain. S’il existe des solutions innovantes performantes et naturelles il faut bien envisager que les comportements doivent aller dans le sens de la protection de ce milieu qui abrite des êtres vivants. En ce sens, on peut imaginer des moyens préventifs qui passent par la médiation et la sensibilisation des acteurs du parc métropolitain pour que la dépollution 34 Article du 17 décembre 2015 du site Gerbeaud : http://www.gerbeaud.com/nature-environnement/phytoremediation-depollution-sol-eau-plantes,968.html
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puisse être d’un intérêt collectif. On ne fait pas d’utopie sur un changement rapide et radical de la qualité des sols par ces moyens, ils ne seront jamais vraiment dépollués, mais on envisage une amélioration de la situation. De plus cette démarche s’inscrit dans un temps long de projet. Le processus de dépollution durera déjà plusieurs années. L’agriculture est une pratique qui a participé et participe encore à transformer le paysage de la vallée des Jalles. Si elle a failli disparaître pendant un temps, elle a subsisté. Nous avons bien vu qu’aujourd’hui cette activité fait l’objet d’un regain d’intérêt. Dans l’exemple du Parc de la Deûle on a pu voir que les acteurs du projet ont composé avec la participation active des agriculteurs pour établir une charte d’un vocabulaire commun d’entretien des terrains. D’autre part, la création du Parc LAB du Parc des Coteaux nous montre bien que le souci d’une cohérence des pratiques est au cœur des préoccupations. L’agriculture est bien une activité nourricière dans un but économique mais elle façonne aussi le paysage et donne encore une raison de se déplacer aux citadins dans cet espace de bord de villes. On comprend bien que l’agriculture participe et va encore participer activement à la fabrique du Parc métropolitain des Jalles. Mais elle n’est pas incompatible avec des activités liées aux loisirs des citadins. Cette superposition d’activités correspond au volet « Nature domestiquée » du projet du Parc de la Deûle. Nous avons pu voir que la vallée des Jalles a bien été identifiée par la métropole comme espace de parc paysagé ou d’espace de nature à valoriser. Par les commandes de la CUB, nous avons bien compris que les intentions étaient d’ouvrir le parc. Cette initiative est support de réflexions sur de nouvelles cohabitations, cette fois entre les populations urbaines, et “rurbaine”. La métropole de Bordeaux se définit par le rattachement des communes à la ville mère
qui est Bordeaux. Aussi, dans Bordeaux nous avions pu analyser que l’espace publique est minérale et que l’espace végétal était contenu dans des intériorités du domaine privé. Si aujourd’hui le besoin d’espaces « naturels » récréatifs ne semble pas évident, face aux besoins grandissant de la métropole le Parc métropolitain des Jalles pourrait être amené à devenir un lieu d’agrément indispensable à la métropole. Quand une grande partie de population sera désormais naît et aura toujours vécue en ville, il semble indispensable de protéger et valoriser des espaces d’un caractère différent support de pratiques vernaculaires qui doivent être transmises aux générations futures. Le parc métropolitain dans sa dimension de paysage habité induit bien des pratiques et activités qui sont amenés à le transformer. La dépollution doit bien être le sujet principal du projet. L’agriculture doit continuer de perdurer mais elle doit aussi envisager une cohabitation avec l’idée de parcours du parc par les habitants de la métropole. Dans cette démarche, le parc métropolitain porte bien des enjeux de réponses aux problèmes de cohabitations entre ces pratiques. Il résout des problèmes d’échelle métropolitaine mais aussi locale.
D. Échange des acteurs du parc : une perspective de bien commun Si la situation du Parc des Jalles semble bien s’enliser c’est bien en raison d’une inaction des acteurs du projet. Aussi nous allons voir quelles sont les possibilités qui existent pour privilégier le dialogue et la concertation. Il existe différents types de dispositifs institutionnels permettant le dialogue entre les acteurs d’un projet. Lors de son entretien, l’architecte Stéphane Hirschberger35 nous confie que le Parc des Jalles doit mettre en place un SIVU (Syndicat Intercommunal à Vocation Unique). Il permet de concerter des acteurs sur un sujet d’intérêt collectif (électricité, déchets, culture). Ses compétences sont définies par son statut. 35
Cf annexes des entretiens, ADH p.145
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Parmi les compétences d’un SIVU on trouve bien celle de la gestion de parc naturel et des rivières qui correspondent aux enjeux du Parc métropolitain des Jalles. Dans le projet du Parc de la Deûle on parle d’un conseil consultatif métropolitain. Cette seconde solution, moins institutionnelle et officielle permet peut être d’éviter un enlisement caractéristique des administrations françaises.
des espèces et milieux vivants. Ils composent avec les urbanistes et architectes pour parler d’une identité spatiale du parc. Les urbanistes amènent des connaissances du territoire comme celles concernant l’évolution du contexte urbain ou celles des mobilités. Enfin les architectes conjuguent leurs connaissances de l’espace à leurs moyens de représentations singulières du paysage.
Nous avons bien vu qu’il existe des solutions pour la concertation des acteurs du projet. Elles permettraient de dépasser les blocages administratifs des échelles régionales ou départementales comme pour l’agriculture par exemple. Dans un second temps, il faudrait bien envisager la constitution d’une équipe pluridisciplinaire de professionnels de l’espace qui veilleraient sur le projet jusqu’à son élaboration spatiale.
Chacun de ces professionnels occupe une place importante et les connaissances qu’ils amènent sont indispensables. Néanmoins, il faudrait arrêter de considérer les commandes concernant le Parc des Jalles comme des réponses ponctuelles qui vont résoudre ce projet qui prendra certainement des années de réalisation. Sur la question de la réalisation de ce projet, architectes et paysagistes, semblaient en accord pour dire que ce projet n’est pas un aménagement fini, que l’on livre clés en main, mais bien un projet que se fait avec les habitants.
Dans les différents exemples de projet de parc que nous avons pu voir, leur réalisation est toujours liée à la combinaison de connaissances multiples du territoire. Sur les trois regards professionnels que nous avons pu voir sur le Parc des Jalles, nous pouvons dire que Desvignes ne le considère pas comme une entité autonome et aboutie mais dans une continuité de projets à l’échelle de la ville Bordeaux. ALPAGE intervient sur le récit de la pratique de l’espace qu’il ne situe pas non plus dans un parc. ADH pose la vallée des Jalles comme un parc dans sa charte et entame un travail de définition même du « parc vivant» des Jalles. À travers ces trois projets, on voit que le territoire du Parc de Jalles appelle à un jeu d’aller-retour des échelles. Ces acteurs ont tous un rôle à jouer dans l’enseignement dans les écoles contemporaines de paysage et d’architecture. Ces trois structures choisies sont toutes pluridisciplinaires. Ce qui révèle bien un site qui fait appel à de multiples connaissances. Le « parc » des Jalles est encore un site au besoin d’identité et de structuration pour les actions futures. En effet, cette accumulation de pratiques professionnelles semble indispensable pour des projets tels que celui du Parc métropolitain des Jalles. Les paysagistes apportent leurs connaissances
D’après les exemples que nous avons vu, comme celui du Parc de la Deûle, la réussite de projets métropolitains comme celui du Parc métropolitain des Jalles semble bien résider dans l’implication des habitants dans le processus de projet. Un certain nombre de professionnels de l’espace ont fondés leurs pratiques sur la concertation et cherchent à comprendre comment impliquer les habitants. Parmi eux, on trouve par exemple le collectif bordelais Bruit du frigo. Pour répondre aux commandes, dans un premier temps, ils « habitent » toujours les sites, en réalisant des cabanes de projets puis organisent des événements pour attirer puis recueillir les avis des habitants en les encourageant à s’intéresser aux projets en cours. On peut dire que l’atelier que Stéphane Duprat mène avec ses étudiants sur le site de la vallée des Jalles représente un des fondements d’un projet concerté pour le Parc métropolitain des Jalles. Rappelons le, ces ateliers sont situés sur le site même dans la vallée des Jalles, dans des locaux prêtés par les mairies. Le prétexte du projet est une commande de réflexion sur le projet de la Vacherie de Blanquefort. Les étudiants ont collectés des témoignages
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des acteurs du site puis les ont publiés sur un blog qui devient une plateforme évolutive d’informations ouverte sur le projet du Parc des Jalles. D’autre part il existe bien des médiums permettant d’ouvrir le dialogue et de susciter l’intérêt des habitants pour le projet. L’usage de la vidéo par exemple permet de raconter d’une manière pédagogique et vivante les différents témoignages et instaure un dialogue indirect entre ces acteurs. Pour conclure, nous avons bien vu que les enjeux du Parc métropolitain des Jalles sont d’arriver à faire coexister Nature et métropole. Le parc métropolitain se définit comme étant un système de parcs de la nouvelle aire urbaine, la métropole. Dans son rapport à la ville, il évoque moins la nature que la campagne. Il est implanté sur des espaces de « délaissés géographiques » comme un marais en cœur de vallée ou un bord de coteaux. Aussi, il est inconstructible. Ces dimensions sont métropolitaine (500-1 000ha). Il est constitué d’espaces privés et publics. Ces limites sont celles de l’urbanisation, poreuses et mouvantes. Il structure l’étalement urbain. Il constitue un paysage. Il est le résultat du travail de l’homme dans la nature, c’est un espace artificiel souvent pollué. L’agriculture y tient une place importante, son économie la réconcilie avec la dynamique urbaine. C’est un lieu de préservation active et notamment de préservation essentielle comme celle de la biodiversité mais aussi de nos ressources. C’est une mise en réseau des parcs, il inclut d’autres parcs, zoning de préservation et les éléments d’un patrimoine habité. Il participe aux grands projets urbains et sert les discours qui sont des vitrines politiques des grandes métropoles. C’est un parc qui existe et qui est entretenu par des volontés habitantes. C’est un parc d’agrément qui est pourtant indispensable. Le parc est devenu un système de parcs, un parc éclaté et vivant. En ce sens l’apport de la notion de paysage habité et économique vient compléter la définition du parc métropolitain. Elle s’appuie sur un héritage existant et vernaculaire des Jalles. L’évolution des pratiques du territoire révèle bien des enjeux de cohabitations. Nous avons pu voir des exemples éclairants
de parcs métropolitains. Ils soulignent le besoin d’aller voir des références extérieures qui apportent des solutions pour les projets. Ils soulignent l’intérêt collectif pour la préservation notamment qui doit être soutenu et partagé par tous les acteurs. Nous avons pu voir qu’il faudrait convenir d’un périmètre d’utilité publique qui semblerait dans un premier temps s’établir sur les communes de Blanquefort, Eysines et Saint-Médarden-Jalles. Les enjeux du projet du parc concernent bien ceux le cohabitation entre les activités du monde urbain et rural comme la dépollution, l’agriculture comme fabrique de l’espace et un nouveau lieu d’agrément pour les citadins. Enfin les acteurs du site doivent s’investir de manière active et continue dans ce projet que ce soit l’équipe pluridisciplinaire des professionnels de l’espace autant que celle des habitants. Ainsi, si tous ces facteurs sont réunis, le Parc métropolitain des Jalles aurait bien une chance d’exister dans la réalité du territoire de la vallée des Jalles.
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III.
Conclusion
Le parc, un prétexte de conciliation
105. Vue de la vallée des Jalles à proximité de l’entrée de Cantinolle, balade de l’été métropolitain 2015 © GH
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Conclusion
Le parc, un prétexte de conciliation
S’il semblait que les parcs pouvaient se définir selon des critères établis, nous avons pu voir que ces caractéristiques ont sues se mouvoir et d’adaptées à leur contexte. Finalement, nous avons vu que ce qui en faisait en un sens un parc constitué était ce qui ne peut entrer dans une définition générale des parcs. En effet, le caractère inondable par sa géographie et l’état des pollutions de ces 5000 hectares de «nature» ne semblent pas, à première vue, les éléments évidents allant dans le sens de la constitution d’un «parc». Le recours à l’intercommunalité et la charte apparaissaient dès lors comme nécessaire sur un site à l’échelle macroscopique en besoin d’une politique et d’une législation ouverte et souple. Nous devons souligner que le Parc des Jalles obéit bien à sa propre dynamique paysagère. Si le «parc» était bien né d’une volonté institutionnelle, nous avons pu voir qu’il est aussi en constitution «naturelle». Sans concertation, le parc de demain est en train de se constituer. Les gardes forestiers protègent les limites boisées sensibles et porteuses de la biodiversité établie. Les habitants se baladent le dimanche. Les agriculteurs vendent déjà de main à main leurs produits bio cultivés localement. Les automobilistes circulent et les grandes zones économiques produisent, vendent, exportent et disparaissent. Encore une fois, il se constitue sur des critères que nous aurions du mal, décontextualisés, à envisager comme les fondements d’un «parc métropolitain». Le contexte du parc reste bien toujours lié à la situation urbaine du parc. Aujourd’hui, en 2016 nous sommes à l’heure de la métropolisation. Cette transition semble offrir l’opportunité d’un nouvel élan pour le Parc des Jalles. Les services de Bordeaux Métropole Nature ont acquis des nouvelles compétences qui concerne l’eau et au son. Les compétences concernant la protection de l’environnement sont relativement nouvelles en France. Aussi, on parle même d’une «refonte» des services
Nature au sein de la métropole. Pour le Parc des Jalles cela se traduit par la création, en attente de validation, d’une OIM (opération d’intérêt métropolitain). Cette reconnaissance va permettre de définir, plus précisément et en un temps, avant les prochaines élections communales, les rôles respectifs des communes et de la Métropole dans le projet. Ce nouvel élan s’appuiera sur la dernière étude en date, celle de BASE. Il est aussi question de proposer un budget pluri-annuel ainsi qu’un mode de gouvernance. Pour conclure sur les différentes pratiques des professionnels de l’espace que nous avons étudié,entre architecte et paysagiste, la spécialisation n’est pas réellement ce qui pèse dans la balance de la situation de la vallée des Jalles. Certes chacun à ces propres méthodes qui se donnent et se traduisent par la représentation d’une vision du territoire singulière. Mais les premières raisons de l’inactivité collective sur le territoire restent liées à l’absence de portage politique, au manque d’implication des réels acteurs du territoire dans les projets (habitants, agriculteurs) et aux financements qui ne peuvent évidemment répondre à un tel périmètre. Il pourrait être réalisé comme il a été des dizaines de projets variés. Les connaissances des experts offrent des clés de compréhension du territoire. Mais entre la complexité organisationnelle et les budgets, il est probable que rien venant de ces études ne se produirait concrètement sur le site. Peut être, les acteurs des projets futurs auraient-ils néanmoins raison de s’affranchir des limites, du périmètre de projet imposées? La vallée des Jalles, de part sa situation géographique et son histoire est bien devenue le terrain d’expérimentations futures de la notion de «parc». Elle est devenue le terrain de conciliation des espaces emblématiques des différents visages de la France urbaine et rurale. C’est le territoire d’un parc dont les critères seraient incertains. En évolution perpétuelle et même en construction «autonome». Le changement d’échelles et de
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106. Plan du parc de la paix Kruger en Afrique
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dynamiques institutionnelles pourraient bien permettre un nouvel élan d reconnaissance et d’implication de ce «patrimoine». Les notions sous-jacentes aux ambitions de la métropole comme les systèmes, les sentiers et les solutions dépolluantes, deviennent des outils de fabrique d’un territoire «durable». Enfin on pourrait emettre l’hypothèse que ce grand site en quête d’identité nécessiterait la désignation d’une équipe de projet dans le temps. Si l’on résume, nous avons bien vu que l’enjeu du Parc des Jalles est bien de réconcilier le monde urbain et le monde rural. Allons voir ailleur, dans le monde, on trouve alors les parcs de la paix. Ils représentent le dernier rêve1 de Nelson Mandela. Utiliser les espaces transfrontaliers, entre deux pays, si possible en guerre, pour créer de gigantesques réservoirs de biodiversité et impliquer un travail d’équipe entre ces deux pays. Ces espaces sont devenus des réalisations concrètes, comme le Parc Kruger, en Afrique du Sud (Illustration n°106). Depuis les parcs de la paix sont devenus nombreux dans le monde (227), leurs dimensions sont nationales (+1000ha) et des associations tachent de leur donner un caractère concret. Le parc ne devient plus qu’un prétexte de conciliation de deux mondes et dépassent largement les dimensions du Parc des Jalles. En ce sens, si on pousse plus loin cette notion de cohabitation au sein du territoire, on s’aperçoit que le parc devient plus qu’un prétexte de concialiation.
1 FOUREST & VENNER, Les parcs de la paix, le dernier rêve de Nelson Mandela, 2015
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Postface
Une désillusion nécessaire et l’apprentissage de l’humilité
En commençant sur ce sujet, je pensais que d’une part le parc était un espace idéal qui subsistait dans le grand territoire et que d’autre part c’était un sujet de «design» pour des professionnels de l’espace. Ce travail m’a permis de déconstruire ces deux présupposés. Dans un monde où tout est fait de compromis et de cohabitations, il ne semble pas absurde qu’il n’y ait plus vraiment de place pour une «nature idéale». J’ai compris que la plupart des éléments et espaces des 5 000 hectares du Parc des Jalles sont exposés à des pollutions, aux axes routiers et à des dynamiques économiques et politiques autonomes. Il me semble maintenant que pour ce parc continu d’exister il faudra que notre regard sur la préservation de l’environnement change. D’autre part pour aborder de tels sujets, il nous faut bien des clés et des disciplines entremêlées pour le comprendre le représenter et savoir identifier quelles sont les priorités. Ce travail m’a permis de comprendre les enjeux du site et sa complexité. Il a déterminé des pistes et des espaces de projets. J’y puise finalement une vraie maturité sur les questions territoriales, que ce soit dans le domaine de l’urbanisme, du paysage, de l’architecture, de la politique, l’agriculture, la géographie, l’archéologie ou encore de l’industrie. Ce mémoire m’a permis de me positionner, d’avoir mon propre point de vue sur un grand nombre de sujets. Il a aussi ouvert mon regard et attisé ma curiosité sur ce qui était parfois invisible mais indispensable comme la dé-pollution de l’eau ou la gestion des déchets.
d’un projet de bassins de lagunage, d’espaces d’agrément augmentés, de la concrétisation des corridors écologiques, d’agriculture urbaine et partagée, de requalification d’une ZAE, de micro architecture pour les insectes ou encore de la réhabilitation d’une casse automobile. Je sais déjà que je ne pourrais pas tout faire et qu’il faudra faire des choix. Je souhaite néanmoins élaborer un projet qui inclut une architecture située, émergente du site et des besoins des acteurs dans le contexte du parc. Pour conclure méthodologiquement l’état de lard, la constitution de la bibliographie et le travail de définition du sujet aura duré un an. La définition de la problématique, deux mois et la rédaction trois mois. Durant cette dernière période et en parallèle du PFE (projet de fin d’étude), nous avons réalisé un travail de relecture, d’ajustement et complément. Les choix que j’ai réalisés pour aboutir ce corpus sont les plus intéressants de mon apprentissage. Ils étaient décisifs dans le sens où ils ont changé mon regard sur le fonctionnement du monde en générale. Ce qui nous entoure et donne un cadre à ma quête professionnelle. Je sais pas encore si je serai architecte ou encore quelle architecte je deviendrai. En un sens, ces choix sont aussi dérisoires puisque que j’ai encore toute ma vie pour les redéfinir, les travailler, apprendre et les construire même sur des sujets que j’ai dû abandonné.
Ce corpus, dans lequel je me suis parfois perdue m’a appris l’humilité. C’était un sujet trop vaste. Les résolutions auxquelles j’ai pu aboutir ne représentent qu’une infime Pour le projet de fin d’étude qui m’attend j’envisage donc de poser de nouveaux ces questionnements et découvertes sur la table. Je ne saurais pas dire s’il s’agira précisément
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Annexes Puisque le Parc des Jalles fait aussi l’objet de commandes répétées de la CUB (communauté urbaine de Bordeaux) puis de la Métropole de Bordeaux faites à des professionnels de l’espace, paysagistes ou architectes, je tenais à souligner tous les éléments collectés, entretiens et informations que ce travail contient sont bien destinés à des fins pédagogiques.
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Annexes
Sommaire
Méthodologie
1. Grille d’analyse des discours des journaux du Sud-Ouest de 1992 à 2016
Entretiens
2. Fiche entretiens d’ADH 3. Fiche entretiens de Catherine Cloup 4. Fiche entretiens de Cédric Lavigne 5. Fiche entretiens de BASE 6. Fiche entretiens de Stéphane Duprat 7. Fiche entretiens de Delphine Willis 8. Fiche entretiens de la réserve nationale des marais de Bruges 9. Fiche entretiens du SIJALAG 10. Fiche entretiens du service de l’Expertise nature, vulnérabilités et aménagement durable de Bordeaux Métropole 11. Fiche entretiens du service de la Valorisation du patrimoine naturel, paysager et agricole de Bordeaux Métropole 12. Fiche entretiens du service du Périmètre de protection des espaces agricoles et naturels péri-urbains de Bordeaux Métropole 13. Fiche entretiens du service de la Natura 2000 de Bordeaux Métropole
p.138 p.145 p.147 p.149 p.151 p.153 p.155 p.157 p.159 p.161 p.163 p.165 p.167
Documents
15. Article du Sud-Ouest sur le site RUE89 concernant la suppression des subvention pour Hérakles après les déversements accidentels polluant 16. A’URBA, PLU approuvé par délibération du conseil CUB du 21 juillet 2006, CUB, Bordeaux, 2012, p.87 17. A’URBA, PLU approuvé par délibération du conseil CUB du 21 juillet 2006, CUB, Bordeaux, 2012, p.101 18. A’URBA, Les cahiers thématiques de la rocade, la rocade et ses différents usages, CUB, Bordeaux, décembre 2011 19. A’URBA, Les cahiers thématiques de la rocade, la rocade et ses différents usages, CUB, Bordeaux, décembre 2011 20. A’URBA, Les cahiers thématiques de la rocade, la rocade et ses différents usages, CUB, Bordeaux, décembre 2011 21. Le président des chasseurs écrit au maire, Sud Ouest - 2011-04-05
p.169 p.172 p.173 p.174 p.175 p.176 p.177
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Période Président Dir. CUB Élus Régionaux Année Contexte politique Dénomination
François Mitterrand Jacques Chaban-Delmas Bernard Landouzy
Jacques Chirac Alain Juppé Bernard Landouzy
ÉLECTIONS RÉGIONALES
ÉLECTIONS MUNICIPALES ÉLECTIONS PRÉSIDENTIELLES
1992
1995
Jacques Chirac Alain Juppé Bernard Landouzy
1996
Jacques Chirac Alain Juppé Georges Peyronne
1998
ÉLECTIONS RÉGIONALES
Jacques Chirac Alain Juppé Georges Peyronne
1999
Dimensions / Limites Institution
Zone géographique Acteur
Problèmes
Préconisations / Projet
Mise en tercom >24 ma
Programme
Article
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-Une motion pour les quatre ponts, Sud Ouest - 1999-11-19
1. Grille d’analyse des discours des journaux du Sud-Ouest de 1992 à 2016
Méthodologie
DEBUT PJ Jacques Chirac Alain Juppé Bernard Landouzy
1996
Jacques Chirac Alain Juppé Georges Peyronne
1998
ÉLECTIONS RÉGIONALES
Jacques Chirac Alain Juppé Georges Peyronne
1999
POUMON / C VERT(E) POU
Jacques Chirac Alain Juppé Georges Peyronne
2000
Jacques Chirac Alain Juppé Christian Frémont
Jacques Chirac Alain Juppé Christian Frémont
ÉLECTIONS MUNICIPALES
ÉLECTIONS PRÉSIDENTIELLES
2001
2002
Parc des Jalles Parc intercommunal des Jalles
Stéphane Saubusse, militant écologiste vert Mme Lalanne, élue ex-majorité??
Jacques Ch Alain Jup Christian Fré
2003
Parc des jalles Coulée verte des jalles Parc intercommunal d (création 2000 par la C Syndicat aménagemen vière propre» Alain Juppé, maire ville de Bordeaux Pierre Hurmie (verts)
Vincent Feltes, maire d fort et président du com tage des Jalles Ludovic Freygefond, m Medard-en-Jalles Bernard Labiste, maire Alain Rousset, préside régional Sege Lamaison, conse et maire de Saint-Med Annick Aguirre, consei nale Michel Sainte-Marie, d
Patrick Faure 3 300ha 4 400ha (8 commune)
1500ha Blanquefort Parempuyre
Saint-Medard en jalles Parempuyre (+1100ha Blanquefort Bruges Eysines Le Haillan Le Taillan-Medoc -parc floral «sous-fréquenté» -Mérignac soleil un modèle pour Bordeaux-lac (propos du dir. A’urba)
Mise en place du projet d’un parc intercommunal des jalles >24 mars 2000
-Une motion pour les quatre ponts, Sud Ouest - 1999-11-19
-Dossier Blanquefort: -Parc floral >Affaire Decons au Pian >revitaliser avec animations >Voie du tasta >creation parking >reserve naturelle à Bruges/Blanquefort >Digue maceau >aeroport Eysines -Adhesion de Parempuyre à la charte du Parc des Jalles -Condition opposition: >integerer zone Grattequina (activité indus) au PJ
-Oui à la charte, Sud Ouest - 200108-30 -Stéphane Saubusse pour les Verts, Sud Ouest - 2001-03-05
-Charte de «développe rial durable» >Parempuyre admise >Préservation et valor zones humides >Lutte contre pollution >Ouverture au public e des berges -Engagement des com «Préserver et valorise un espace naturel maj compromettre les proje déjà validés» -Précision des contour -Entrée du parc dans P communes de l’agglom delaise -Rachat des terrains p non-privée le long de l -Importance du PJ et m Moulinat -Importance de mainte ronnement de qualité d ciété «hors-sol» -Un arboretum pour l’e au Moulin de Gajac (ja nique spé)
-Nouveaux projets pour le Lac, Sud Ouest - 2002- -Alain Rousset et la m 02-26 Sud Ouest - 2003-09-1 -Un véritable poumon CUB, Sud Ouest - 200
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S
Période Jacques Président Chirac Alain Dir. Juppé CUB Christian Élus Frémont Régionaux Année 2002 Contexte politique ÉLECTIONS PRÉSIDENTIELLES Dénomination
Dimensions / Limites Alain Juppé, maire villeInstitution de Bordeaux Pierre Hurmie (verts)
Zone géographique Acteur
-parc floral «sous-fréquenté» Problèmes -Mérignac soleil un modèle pour Bordeaux-lac (propos du dir. A’urba) -Parc floral Préconisations / Pro>revitaliser avec animations jet >creation parking
Programme
POUMON / COULÉE VERT(E) POUR CUB François JacquesMitterrand Chirac Jacques Alain Chaban-Delmas Juppé Christian Bernard Landouzy Frémont
Jacques JacquesChirac Chirac Alain Alain Rousset Juppé Bernard Alain Géhin Landouzy
ÉLECTIONS RÉGIONALES
ÉLECTIONS ÉLECTIONSRÉGIONALES MUNICIPALES ÉLECTIONS PRÉSIDENTIELLES
2003 1992
Parc des jalles Coulée verte des jalles Parc intercommunal des Jalles (création 2000 par la CUB) Syndicat aménagement «Jalle, rivière propre»
2004 1995
Jacques Jacques ChiracChirac AlainAlain Juppé Rousset Bernard Landouzy Francis Idrac
19962005
Jacques Chirac Jacques Chirac Jacques Chirac Alain Juppé Alain Rousset Alain Juppé Georges Peyronne Francis Idrac Georges Peyronne
Futur Parc intercommunal des Jalles
Marie-Francoise Jay, redac Sud-Ouest
2006
1999
Parc des Jalles Parc intercommunal des Jalles Zone maraichere de la communauté du Parc des Jalles GPV (Grand projet de ville) Vincent Feltesse, maire de Blanquefort Alain Rousset, président CUB Pierre Brana, maire Eysines Francis Brieff Catherine Gabas Michel Bourgoin Michel David , redac. Sud-Ouest Laurie Bosdecher
Patrick Faure 3 300ha 4 400ha (8 commune) Saint-Medard en jalles Parempuyre (+1100ha) Blanquefort Bruges Eysines Le Haillan Le Taillan-Medoc
1998
ÉLECTIONS RÉGIONALES
PPRI (plan prévention risque inondation) enquête publique (disponible et ouvert pour évolution)
Vincent Feltes, maire de Blanquefort et président du comité de pilotage des Jalles Ludovic Freygefond, maire SaintMedard-en-Jalles Bernard Labiste, maire du Haillan Alain Rousset, président du conseil régional Sege Lamaison, conseiller général et maire de Saint-Medard-en-Jalles Annick Aguirre, conseillere regionale Michel Sainte-Marie, député
Parempuye (inondations) Eysines
-70% territoire Parempuyre constitué de marais -Village de Lagrange zone rouge (en contradiction avec SCOT qui indique zone constructible mais avec contrainte) -Charte de «développement territo- -Enquête publique pour PPRI >Création réglementation ouverte et participative rial durable» >Contour zone inondable correspond et matériali>Parempuyre admise >Préservation et valorisation des sé par des chemins >Village de Lagrange zone rouge (en contradiczones humides tion avec SCOT qui indique zone constructible >Lutte contre pollution des eau >Ouverture au public et valorisation mais avec contrainte) >Limites des crues 5m par endroit dernière crue des berges 1m50 donc ramener a 2,5m -Engagement des communes: «Préserver et valoriser durablement -Réaménagement axe Taillan et Haillan un espace naturel majeur, sans >Pistes cyclable compromettre les projet structurant >Espace piéton déjà validés» -Précision des contour du parc -Entrée du parc dans PLU des 27 communes de l’agglomération bordelaise -Rachat des terrains pour emprise non-privée le long de la rivière -Importance du PJ et moulin du Moulinat -Importance de maintenir un environnement de qualité dans une société «hors-sol» -Un arboretum pour l’entrée du parc au Moulin de Gajac (jardin botanique spé)
-Nouveaux projets pour le Lac, Sud Ouest - 2002- -Alain Rousset et la matière grise, Article 02-26 Sud Ouest - 2003-09-11 -Un véritable poumon vert pour la CUB, Sud Ouest - 2003-07-29
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OUVERTURE DU PJ
Blanquefort
Nico Vinc Fra
ÉLECTIONS
Parc des Jalles Vallée du parc des Jalle
GPV (Grand projet de v PAE (programme d’amé et la commune Haillan) Vincent Feltesse, maire Philippe Laville, maraic Catherine Cestari, adjo Jean-Paul Desbarats, p à Bruges» Bruno Mouchet Bernard Labiste, maire Isabelle Maillé, secréta des races d’Aquitaine Elisabeth Vignié, adjoin et à l’environnement
4500ha, huit communes 4700ha
4 500 ha
8 communes de la rive gauche Blanquefort Espaces naturels de la basse vallée de la jalle de Blanquefort depuis le secterus des sources du thil jusqu’à la Garonne Eysines
8 communes Secteur nord du Haillan Jalles Champs près de Parem
Acquisition des parcelle Pression immobilière se -Visite des châteaux: >Dillon >Saint-Ahon >Dehez >Grand Clapeau >Maurian >Dulamon -Ouverture usine embouteillage Mitsiu -Usine Ford Aquitaine Industries
-La gestion des inondations, Sud Ouest - 2004- Le parc des Jalles en avant-première, Sud 05-26 Ouest - 2005-09-20 -La motion, Sud Ouest - 2004-01-09 -Le parc des Jalles en avant-première, Sud Ouest - 2005-09-20 -La gestion des inondations, Sud Ouest - 200405-26 -La motion, Sud Ouest - 2004-01-09
-Élaboration Charte environnementale et paysagère -3°phase d’étude et valorisation du parc Majolan (167 000€) -Gestion écologique des prairies attenantes au Bois de Bordeaux -Plan de soutien à l’agriculture traditionnelle (15 000€) -Site du parc à théme du Bourgailh de pessac situé sur ancienne décharge bouclera ceinture verte avec PJ et PC -Ave du 11 Novembre ou Route des quatre ponts RD210 19000 véhicules dont poid lourds >Reconstruction ponts trop étroit >Élargissement voie >Piste cyclable -Constitution dossier enquête et pré-opérationnel pour PJ -Signature de la charte intercommunale des Jalles >Étude globale de schéma de référence -Réalisation sentier pédestre de 10km a Eysines (Continuité bourg et PJ)
-Élaboration Charte Miseenv en -Réintroduction de tercom vach parition, «Beyrette >24«Pig ma en lait de 1848 à 1960. masse.
Agriculture. Culture Kiw Balade piéton et vélo
-L’opposition veut du concret, -Une motion Sud Ouest pour- les quatre -L’association ponts, Cistude n 2006-11-24 Sud Ouest - 1999-11-19 Sud Ouest - 2007-12-2 -Un débat très politique, Sud Ouest - 2006-11- -Le prix du faux gazon, 23 -L’avenir des Rainettes -[COMMUNAUTÉ URBAINE.], Sud Ouest -La nature à portée de 2006-01-21 -La pomme de terre AO -[Le parc à thème du Bourgailh, cher à Alain -Vache bordelaise et po Rousset, a été voté hier matin à l’unanimité au Ouest - 2007-11-06 Conseil mais la droite a -Moratoire prolongé, Su posé ses conditions], Sud Ouest - 2006-01-21 -La croissance du Tailla -2006 en chantier, Sud Ouest - 2006-01-11 - [Une nouvelle piste cy en fin de matinée par le Feltesse.] Sud Ouest -Économie, Sud Ouest -78 hectares verts, bien -[Et aussi pour les cycli a été inaugurée samed de la commune, Vincent Felt -Une boucle verte dans 2007-08-17 -Économie, Sud Ouest -78 hectares verts, bien -[Et aussi pour les cycli a été inaugurée samed de la commune, Vincent Felt -Une boucle verte dans 2007-08-17
OUMON / COULÉE ERT(E) POUR CUB Jacques Chirac Alain Juppé Christian Frémont
2003
c des jalles ulée verte des jalles c intercommunal des Jalles ation 2000 par la CUB) dicat aménagement «Jalle, rie propre»
OUVERTURE DU PJ Jacques Chirac Alain Rousset Alain Géhin
Jacques Chirac Alain Rousset Francis Idrac
2004
2005
ÉLECTIONS RÉGIONALES
Futur Parc intercommunal des Jalles
PPRI (plan prévention risque inondation) enquête publique (disponible et ouvert pour évolution)
cent Feltes, maire de Blanqueet président du comité de piloe des Jalles ovic Freygefond, maire Saintdard-en-Jalles nard Labiste, maire du Haillan n Rousset, président du conseil onal e Lamaison, conseiller général maire de Saint-Medard-en-Jalles ick Aguirre, conseillere regioe hel Sainte-Marie, député
Marie-Francoise Jay, redac Sud-Ouest
Parempuye (inondations) Eysines
-70% territoire Parempuyre constitué de marais -Village de Lagrange zone rouge (en contradiction avec SCOT qui indique zone constructible mais avec contrainte) arte de «développement territo- -Enquête publique pour PPRI >Création réglementation ouverte et participative durable» >Contour zone inondable correspond et matérialirempuyre admise sé par des chemins éservation et valorisation des >Village de Lagrange zone rouge (en contradices humides tion avec SCOT qui indique zone constructible tte contre pollution des eau uverture au public et valorisation mais avec contrainte) >Limites des crues 5m par endroit dernière crue berges 1m50 donc ramener a 2,5m gagement des communes: éserver et valoriser durablement -Réaménagement axe Taillan et Haillan >Pistes cyclable espace naturel majeur, sans mpromettre les projet structurant >Espace piéton à validés» écision des contour du parc trée du parc dans PLU des 27 mmunes de l’agglomération boraise chat des terrains pour emprise -privée le long de la rivière portance du PJ et moulin du ulinat portance de maintenir un envinement de qualité dans une soé «hors-sol» arboretum pour l’entrée du parc Moulin de Gajac (jardin botaue spé)
in Rousset et la matière grise, Ouest - 2003-09-11 véritable poumon vert pour la B, Sud Ouest - 2003-07-29
2006
Parc des Jalles Parc intercommunal des Jalles Zone maraichere de la communauté du Parc des Jalles GPV (Grand projet de ville) Vincent Feltesse, maire de Blanquefort Alain Rousset, président CUB Pierre Brana, maire Eysines Francis Brieff Catherine Gabas Michel Bourgoin Michel David , redac. Sud-Ouest Laurie Bosdecher
rick Faure 00ha 00ha (8 commune)
nt-Medard en jalles empuyre (+1100ha) nquefort ges ines Haillan Taillan-Medoc
Jacques Chirac Alain Rousset Francis Idrac
Blanquefort
Nicolas Sarkozy Vincent Feltesse Francis Idrac
2007
ÉLECTIONS PRÉSIDENTIELLES Parc des Jalles Vallée du parc des Jalles GPV (Grand projet de ville) PAE (programme d’aménagment conjoint entre la CUB et la commune Haillan) Vincent Feltesse, maire de Blanquefort Philippe Laville, maraicher à Bruges Catherine Cestari, adjointe à la culture Jean-Paul Desbarats, président association «Bien vivre à Bruges» Bruno Mouchet Bernard Labiste, maire du Haillan Isabelle Maillé, secrétaire générale du conservatoire des races d’Aquitaine Elisabeth Vignié, adjointe déléguée aux espaces verts et à l’environnement
4500ha, huit communes 4700ha
4 500 ha
8 communes de la rive gauche Blanquefort Espaces naturels de la basse vallée de la jalle de Blanquefort depuis le secterus des sources du thil jusqu’à la Garonne Eysines
8 communes Secteur nord du Haillan qui appartient au Parc des Jalles Champs près de Parempuyre, trame bocagère en ville
Acquisition des parcelles difficiles Pression immobilière secteur nord-ouest CUB -Visite des châteaux: >Dillon >Saint-Ahon >Dehez >Grand Clapeau >Maurian >Dulamon -Ouverture usine embouteillage Mitsiu -Usine Ford Aquitaine Industries
-La gestion des inondations, Sud Ouest - 2004- Le parc des Jalles en avant-première, Sud 05-26 Ouest - 2005-09-20 -La motion, Sud Ouest - 2004-01-09 -Le parc des Jalles en avant-première, Sud Ouest - 2005-09-20 -La gestion des inondations, Sud Ouest - 200405-26 -La motion, Sud Ouest - 2004-01-09
-Élaboration Charte environnementale et paysagère -3°phase d’étude et valorisation du parc Majolan (167 000€) -Gestion écologique des prairies attenantes au Bois de Bordeaux -Plan de soutien à l’agriculture traditionnelle (15 000€) -Site du parc à théme du Bourgailh de pessac situé sur ancienne décharge bouclera ceinture verte avec PJ et PC -Ave du 11 Novembre ou Route des quatre ponts RD210 19000 véhicules dont poid lourds >Reconstruction ponts trop étroit >Élargissement voie >Piste cyclable -Constitution dossier enquête et pré-opérationnel pour PJ -Signature de la charte intercommunale des Jalles >Étude globale de schéma de référence -Réalisation sentier pédestre de 10km a Eysines (Continuité bourg et PJ)
-Élaboration Charte environnementale et paysagère / -Réintroduction de vache «Bordelaise» en voie de disparition, «Beyrette «Pigaillée» qui fournissent Bordeaux en lait de 1848 à 1960. Années 1950, déclin car nourrir masse.
Agriculture. Culture Kiwi BIO Balade piéton et vélo
-L’opposition veut du concret, Sud Ouest 2006-11-24 -Un débat très politique, Sud Ouest - 2006-1123 -[COMMUNAUTÉ URBAINE.], Sud Ouest 2006-01-21 -[Le parc à thème du Bourgailh, cher à Alain Rousset, a été voté hier matin à l’unanimité au Conseil mais la droite a posé ses conditions], Sud Ouest - 2006-01-21 -2006 en chantier, Sud Ouest - 2006-01-11
-L’association Cistude nature dans le débat budgétaire, Sud Ouest - 2007-12-27 -Le prix du faux gazon, Sud Ouest - 2007-12-26 -L’avenir des Rainettes, Sud Ouest - 2007-11-29 -La nature à portée de main, Sud Ouest - 2007-11-16 -La pomme de terre AOC, Sud Ouest - 2007-11-08 -Vache bordelaise et pomme de terre d’Eysines, Sud Ouest - 2007-11-06 -Moratoire prolongé, Sud Ouest - 2007-10-27 -La croissance du Taillan, Sud Ouest - 2007-10-06 - [Une nouvelle piste cyclable a été inaugurée samedi en fin de matinée par le maire de la commune, Vincent Feltesse.] Sud Ouest - 2007-09-25 -Économie, Sud Ouest - 2007-05-29 -78 hectares verts, bientôt 100, Sud Ouest - 2007-01-04 -[Et aussi pour les cyclistes Une nouvelles piste cyclable a été inaugurée samedi en fin de matinée par le maire de la commune, Vincent Feltesse.] Sud Ouest - 2007-09-25 -Une boucle verte dans l’agglomération, Sud Ouest 2007-08-17 -Économie, Sud Ouest - 2007-05-29 -78 hectares verts, bientôt 100, Sud Ouest - 2007-01-04 -[Et aussi pour les cyclistes Une nouvelles piste cyclable a été inaugurée samedi en fin de matinée par le maire de la commune, Vincent Feltesse.], Sud Ouest - 2007-09-25 -Une boucle verte dans l’agglomération, Sud Ouest 2007-08-17
141
Périodes
Président Dir. CUB Élus Régionaux Année Contexte politique Dénomination
DURABLE NATURE MODÈLE URBAIN NATURE DANS L’URBAIN Nicolas Sarkozy Vincent Feltesse Francis Idrac
2008
Nicolas Sarkozy Vincent Feltesse Dominique Schmitt
2009
ÉLECTIONS MUNICIPALES Futur Parc intercommunal des Jalles
Futur parc intercommunal des Jalles
Institution
Codéveloppement (contrat entre CUB et communes pour horizon Codéveloppement (contrat entre CUB et communes pour horizon 2015-2020) 2015-2020) Lancement MIAM (mouvement informel d’aide aux maraîchers) AMAP (Association pour le maintien d’une agriculture paysanne) MIAM (mouvement informel d’aide aux maraîchers)
Acteurs
Conseil municipal du Haillan Roger Dulout, représentant opposition «divers gauche» Bernard Labiste, maire du Haillan Jean-Alain Bouyssou, élu délégué au développement durable Béatrice de Francois, maire de Parempuyre Hervé Pons Guy Faydi
Ludovic Freygefond maire de Taillan-Medoc Francois Buhr opposant au maire (UMP) Yannick Bretagne, élu en charge de l’agenda 21 Sabine Menaut, élu ville de Parempuyre Nicolas Lalanne (UMP) Parempuyre Béatrice de Francois, maire de Parempuyre Creham, bureau d’études d’urbanisme Christophe Jusson, élu chargé des déplacement et circulation douce Vincent Feltesse, maire de Blanquefort Elie Baron, habitant de la zone maraîchère du Taillon-Medoc Jean-Michel Ferrier, élu à l’environnement et à la foret CUB (communauté urbaine de Bordeaux) Patrick Partarrieu, groupe Apardelo Sabine Menaut, Parempuyre avenir Nicole Lalane, Union pour Parempuyre Hervé Pons, rédacteur Sud-Ouest: (h.pons@sudouest.com)
Dimensions / Limites Zone géographique
PJ= de Saint-Medard à la réserve de Bruges
Moulin Moulinat, ville du Haillan Blanquefort à Parempuyre
Problèmes
142
Taillan-Medoc Parempuyre zone Arboudeau et zone gravière Blanquefort Moulin Blanc Taillan-Medoc Parempuyre Valorisation espaces naturels Solution zone accueil de gens du voyage -Parempuyre, peu d’entreprises et beaucoup de voiries à entretenir ou améliorer
ZONE AMÉN CATAS RENOUVELL
Nicolas Sarkozy Vincent Feltesse Patrick Stefanini
N V P
2010
ÉLECTIONS RÉGIONALES Parc intercommunal des jalles Futur Parc des Jalles MIAM (mouvement informel d’aide aux maraîchers) SIJALAG (Syndicat intercommunal des jalles de Lande à Garonne)
Philippe Laville, maraîcher à Bruges Laurent Pécout, (UMP) opposant au projet Serge Lamaison, maire de Saint-Medard-en-Jalles Sepanso, groupe écologistes Jeacque Mangon, représentant Vert Xavier Darcos, représentant régional Droite Alain Rousset, représentant régional Gauche Christine Bost, maire d’Eysines Conseil général Joseph Larramendy CUB (Communauté urbaine de Bordeaux) Claude Eveno, urbaniste Gilles Clément, ingénieur horticole, paysagiste, écrivain, jardinier et enseignant ENSPV Ludovic Freygefond, maire Taillan-Medoc Serge Lamaison, président du SIVOM et maire de Saint-Medard-en-Jalles Jean-Paul Debarats, origine du mouvement MIAM (mouvement informel d’aide aux maraîchers) Gaëlle Bertoneche, coordinatrice du réseau AMAP de Gironde Annabel Albrech, responsable du reseau AMAP à la marie du Haillan (annabel.albrech@ ville-lehaillan.fr) Hervé Pons, rédacteur Sud-Ouest: (h.pons@sudouest.com) Laurie Bosdecher, rédactrice Sud-Ouest: (l.bosdecher@sudouest.com) 4300ha 4700ha au nord de Bordeaux (Eysines, le Haillan, Bruges, Blanquefort et le Taillan) «l’entredeux jalles» Bruges La Haillan Saint-Medard-en-Jalles Corbiac, prox. Parc Feydit Eysines Maison d’animation des Jalles, St-Médard-en-Jalles Taillan-Medoc Déprise agricole Pression urbaine (foncière) Contraintes environnementales (inondations)
PIJ (Parc intercommunal
PEANP (Périmètre de pro périurbains) Groupe Cantinons ensem Jacques Net) Commission intercommu reau, Philippe Laville et C Syndicat de chasse Pierre Saingou, associati Brigitte Terraza, conseillè Jalles: «il s’agit d’une zon il est clair que els terrains rain à batir.» Guy Perey, président du Christine Bost, maire d’E Serge Lamaison Stéphane Duprat, paysag deaux métropole Francoise Cartron, vice-p Veronique Ferreira, prem Dirrecteur des services e
Christine Morice, rédateu
4000ha
Bruges Labatut-Bruges PEANP sur Eysines, Blan Le Haillan Blanquefort
Zone protection n’est une Baisse prix des terrains p Zone agricole située en z Jalles en mauvais état éc Plateau de Cares imprati Zone de protection des s cable Station d’épuration qui po Disparition des canards, Disparition des nénuphar Présence algues toxique Absence de passe à pois l’écologie Ce désastre écologique n jalles ou de jardin maraîc Risque sanitaire Pas d’intérêt des élus loc PIJ méconnu des bordela Mise en place du PEANP Taillan-Medoc et Haillan Poursuite de l’aménagem secteur Labatut-Bruges Examen des possibilité d Vote unanime entre les c fort, Eysines) pour créatio modalités d’aménagemen -Gare tram-train Blanque -CUB doit requalifier la vo -Blanquefort demande da centre-ville -Ecoparc de Blanquefort -La vacherie de Blanquef mération) -Accès au lavoir prés de
Préconisations / Projet
-Moulin réhabilité mais pas en fonction, sécurisé pour des visites Construction logements dans la zone de la gare de Parempuyre Aménagement zone artisanale rue Landegrand, Parempuyre -Aménagement «cheminement nature en centre ville», -le long de la «jallette». 6ha de nature pour piétons et cycliste livrés 2014. Chemin doux parallèle au cours pasteur pour aller en ville. Secteur Hustin, rue Venteille, Miotte vers l’hyper-centre. 3 petits franchissent le ruisseaux du Haillan. Assainissement collectif ruisseaux. 4,5 millions d’euros dont ville 2,9millions d’euros. 2014 après ave République.
Programme
Site du moulin de Moulinat constituera un fondement du projet Parcours santé Foret Arboudeau fréquentée par marcheurs et Joggeurs de la maison de l’eau et de environnement. Située à proximité du Pôle intermodale secteur de la gare 310 000€ moulin, pas dans ces murs. Fonctions pédagogique et ludique Sentier découverte dans le cadre de la mise en valeur d’espaces naturels du Parc des Jalles (balades natures). Gare cycliste à proximité du moulin Parc de «circulation douce» amorcé par démolition maison angle ave pasteur et rue Hustin Musée de l’artichaut dans la veille école du port Lagrange à Parempuyre Base nautique non-bruyante gravière entre la gare et Arboudeau à Parempuyre
Une station vélos libre-service à la gare de Blanquefort, prévue pour 22 février 2010 Une maison de l’eau, à l’entrée du parc, vocation pédagogique associé à une gare cyclable au terminus du future tram D. Le parc, espace naturel pour piéton et cycliste Les bois pour la balade à Saint-Medard Guinguette, praire, «épicerie solidaire» à Saint-Medard-en-Jalles Logements Aquitanis marachage et itineraire de promenade et randonnées Taillan-Medoc
Été des Jalles: animation munes (Bruges, Eysines, >Raid des maraîchers >Balade au fil des Jalles >Exposition dans la vach >Fête de la patate à Eysi >Jalles House Rock à Sa >Bruges en fête >Carré des colonne prod >>Laboratoire artistique d
Articles
-Le centre-ville passe au vert, Sud Ouest - 2008-11-05 -Un panier hebdomadaire garanti, Sud Ouest - 2008-10-07 -Du grain à moudre, Sud Ouest - 2008-09-30 -Pour le tram à Cantinolle, Sud Ouest - 2008-06-28 -Un bâti maîtrisé, Sud Ouest - 2008-02-02 -J’ai mille idées pour la ville, Sud Ouest - 2008-01-17
-Nouvelle donne dans les délégations, Sud Ouest - 2010-12-16 -Tous dans le même panier, Sud Ouest - 2010-10-07 -De nouveaux territoires à peupler Les 50 000 nouveaux logements que souhaite la CUB d’ici 2030 devraient émerger le long de « l’arc de développement durable », du Lac à Euratlantique, et le long des axes du tram. Sud Ouest (site web) - 2010-11-29 -Les réalisations s’accélèrent, Sud Ouest - 2010-09-22 -La nature pour modèle urbain, Sud Ouest - 2010-09-13 -Remous autour des jalles, Sud Ouest - 2010-06-19 -[SAINT-MÉDARD-EN-JALLES Permanence quartiers. Bruno Cristofoli, adjoint de proximité aux quartiers Centre (centre-ville et Caupian), tiendra une permanence demain, de 18 h 30 à 19 h 30, au centre Pierre-Mendès-France.] Sud Ouest - 2010-03-24 -En cours et à venir, Sud Ouest - 2010-02-19
-Les attentes de la Ville e -[Fête de la musique PAR lieu le mardi 21 juin à par Ouest - 2011-06-18 -[A Eysines...], Sud Oues -« Ford, c’est d’abord une PS Vincent Feltesse fait a tour d’horizon des dossie réalisations, Ford, le tram - 2011-06-17 -La culture et la nature, S -Une vocation agricole co -Le président des chasse 05 -Voyager dans le temps e -Le tour des points chaud -Le tour des points chaud pilleau, le tram-train à la de la CUB et le maire ont Sud Ouest (site web) - 20 - 34 mois, 12 questions, S -La zone maraîchère au c
Dépôt du dossier de réhabilitation du moulin de Moulinat aux fonds nationaux et européens. Aménagement de la zone Renardière Etude pour création d’un éco-quartier de 900-1300 logements Puy-du-Luc Aménagement du centre bourg de Parempuyre et route de Soulac Création itinéraire cyclable le long de la route de Soulac entre la zone Cantinolle et entrée du Taillan Acquisition foncière Diatan (casse) pour aménagement du pôle ludique avec accès au parc des Jalles Étude requalification voie entre Ave de la Boëtie et chemin du four-à-Chaux pour déplacement doux Acquisition zone naturelle des Ardilliers pour dé pollution des terrains et création logement pour anciens habitants et gens du voyage Modification du PLU pour zone Arboudeau à Parempuyre qui devient inconstructible Création de sanitaires et point d’eau pour parcours santé de la foret d’Arboudeau L’Ouverture de la piste cyclable du Port-du-Roy (entre parc des exposition et ave du général-de-Gaulle) Reconstruction d’un pont du moulin blanc, seul passage entre Cantinolle et Vigean sur la Jalle pour riverains et randonneurs. 14m de longueur pour 330 000€, un mois de travaux Projet de remembrement des terres agricoles pour plus de rationalité et efficassité de la production agricole Pour 2011: Aménagement de la route de Bordeaux CBVG (parcours de santé ave du Chateau-Pichon) 400 000€ Laison cyclable Parempuyre Blanquefort 145 000€ Carrefour route de macau, rue du générale de Gaulle et rue de Landegrand 310 000€ Étude urbaine pour zone Arboudeau patrimoine forestier et aménagement le long de la gravière Musée de l’artichaut dans la veille école du port Lagrange à Parempuyre Mise en valeur du lavoir
-Campagne contre le tarmac, Sud Ouest - 2009-12-04 -Les bois ouverts à la balade, Sud Ouest - 2009-12-01 -Les familles séduites par leur maraîcher, Sud Ouest - 2009-10-22 -[LE HAILLAN Réflexion autour d’une « Maison de l’eau » Une « Maison de l’eau » est en projet sur la commune du Haillan, à l’entrée du futur Parc des Jalles, vaste territoire de 4 300 hectares qui réunirait] Sud Ouest - 2009-10-20 -Les quatre moteurs de la ville, Sud Ouest - 2009-10-13 -27 opérations à décliner, Sud Ouest - 2009-10-10 -Un poste qui divise, Sud Ouest - 2009-10-07 -Mise en valeur des espaces naturels, Sud Ouest - 2009-10-07 -Une unanimité bien locale, Sud Ouest - 2009-09-17 -Un pont entre deux époques, Sud Ouest - 2009-08-18
Les cantines des écoles s’approvisionnent chez les maraîchers locaux de Bruges Futur axe cycliste de Blanquefort vers Lacanau Construction d’une nouvelle «maison de l’eau» à proximité du moulin de Moulinat, une maison dans le moulin? (Proposition de Laurent Pécout) Pour 2014: 15 parcs naturels (dont 50 accessibles piétons), pas de «jardins publics» Guinguette de Caupian Prairie de la Garmade Etude sur travaux et redécoupage des parcelles sur 460ha à Eysines Élaboration d’une politique agricoles sur territoire CUB Mise en valeur des espaces de natures et agricoles de la trame urbaine Demande étude d’aménagement foncier au conseil général pour zone du PJ à Taillan-Medoc Restaurer activités maraîchère sur le secteur de «l’entre-deux jalles» au Taillan Déménagement de l’entreprise Diatan 2000 «Nature de villes» séminaire organisé par la CUB -Parc des Jalles -Parc des Coteaux -Parc Majolan -Parc de l’Ermitage -Parc des Berges de Garonne -Marais de la presqu’ile d’Ambes -Vallée de l’Eau Bourde -Ecosite du Bourgailh Projet des Jalles: réintégration de la nature dans l’urbain Mise en place une mission centrée sur l’élaboration d’une politique agricole et mise en valeur des territoires naturels et agricoles
y se mitt
ur horizon 2015-2020)
ulation douce
edoc
com)
à entretenir ou améliorer
DURABLE NATURE MODÈLE URBAIN NATURE DANS L’URBAIN
ZONE AMÉNAGEMENT FONCIÈRE CATASTROPHE ECOLO RENOUVELLEMENT CONTRAT SUB
PARCOURS SPORTIF
AMÉNAGEMENTS DURABLES Encourager BIO
Nicolas Sarkozy Vincent Feltesse Patrick Stefanini
Nicolas Sarkozy Vincent Feltesse Patrick Stefanini
François Hollande Vincent Feltesse Michel Delpuech
François Hollande Vincent Feltesse Michel Delpuech
2010
2011
ÉLECTIONS RÉGIONALES Parc intercommunal des jalles Futur Parc des Jalles MIAM (mouvement informel d’aide aux maraîchers) SIJALAG (Syndicat intercommunal des jalles de Lande à Garonne)
Philippe Laville, maraîcher à Bruges Laurent Pécout, (UMP) opposant au projet Serge Lamaison, maire de Saint-Medard-en-Jalles Sepanso, groupe écologistes Jeacque Mangon, représentant Vert Xavier Darcos, représentant régional Droite Alain Rousset, représentant régional Gauche Christine Bost, maire d’Eysines Conseil général Joseph Larramendy CUB (Communauté urbaine de Bordeaux) Claude Eveno, urbaniste Gilles Clément, ingénieur horticole, paysagiste, écrivain, jardinier et enseignant ENSPV Ludovic Freygefond, maire Taillan-Medoc Serge Lamaison, président du SIVOM et maire de Saint-Medard-en-Jalles Jean-Paul Debarats, origine du mouvement MIAM (mouvement informel d’aide aux maraîchers) Gaëlle Bertoneche, coordinatrice du réseau AMAP de Gironde Annabel Albrech, responsable du reseau AMAP à la marie du Haillan (annabel.albrech@ ville-lehaillan.fr) Hervé Pons, rédacteur Sud-Ouest: (h.pons@sudouest.com) Laurie Bosdecher, rédactrice Sud-Ouest: (l.bosdecher@sudouest.com) 4300ha 4700ha au nord de Bordeaux (Eysines, le Haillan, Bruges, Blanquefort et le Taillan) «l’entredeux jalles» Bruges La Haillan Saint-Medard-en-Jalles Corbiac, prox. Parc Feydit Eysines Maison d’animation des Jalles, St-Médard-en-Jalles Taillan-Medoc Déprise agricole Pression urbaine (foncière) Contraintes environnementales (inondations)
t aux fonds nationaux et européens.
Les cantines des écoles s’approvisionnent chez les maraîchers locaux de Bruges Futur axe cycliste de Blanquefort vers Lacanau Construction d’une nouvelle «maison de l’eau» à proximité du moulin de Moulinat, une maison dans le moulin? (Proposition de Laurent Pécout) Pour 2014: 15 parcs naturels (dont 50 accessibles piétons), pas de «jardins publics» du pôle ludique avec accès au parc Guinguette de Caupian Prairie de la Garmade min du four-à-Chaux pour déplacement Etude sur travaux et redécoupage des parcelles sur 460ha à Eysines Élaboration d’une politique agricoles sur territoire CUB n des terrains et création logement Mise en valeur des espaces de natures et agricoles de la trame urbaine Demande étude d’aménagement foncier au conseil général pour zone du PJ à Taillan-Medoc re qui devient inconstructible Restaurer activités maraîchère sur le secteur de «l’entre-deux jalles» au Taillan é de la foret d’Arboudeau Déménagement de l’entreprise Diatan 2000 arc des exposition et ave du géné«Nature de villes» séminaire organisé par la CUB -Parc des Jalles e entre Cantinolle et Vigean sur la Jalle -Parc des Coteaux 30 000€, un mois de travaux -Parc Majolan de rationalité et efficassité de la pro-Parc de l’Ermitage -Parc des Berges de Garonne -Marais de la presqu’ile d’Ambes s de santé ave du Chateau-Pichon) -Vallée de l’Eau Bourde -Ecosite du Bourgailh Projet des Jalles: réintégration de la nature dans l’urbain rue de Landegrand 310 000€ Mise en place une mission centrée sur l’élaboration d’une politique agricole et mise en valeur r et aménagement le long de la grades territoires naturels et agricoles
ements Puy-du-Luc de Soulac entre la zone Cantinolle et entrée du
PIJ (Parc intercommunal des Jalles) PEANP (Périmètre de protection des espaces agricoles et naturels périurbains) Groupe Cantinons ensemble (Bernard Seurot, Claude Rahoul et Jacques Net) Commission intercommunale d’aménagement foncier (Vincent Sarreau, Philippe Laville et Claude Meu, propriétaires) Syndicat de chasse Pierre Saingou, association le bonheur commence par la confiance Brigitte Terraza, conseillère communautaire déléguée au parc des Jalles: «il s’agit d’une zone agricole située en zone rouge inondable il est clair que els terrains ne peuvent pas se vendre au prix du terrain à batir.» Guy Perey, président du Syndicat de chasse Christine Bost, maire d’Eysines et conseillère générale Serge Lamaison Stéphane Duprat, paysagiste chargé des visite cap-sciences et bordeaux métropole Francoise Cartron, vice-présidente CUB Veronique Ferreira, premiere adjointe au maire Dirrecteur des services etchniques
2012
2013
ÉLECTIONS PRÉSIDENTIELLES Futur parc des Jalles Parc des Jalles Cap 33 asso sport en famille
Parc des Jalles
Ludovic Freygefond, maire de Le Taillan-Medoc Josyane Gasnier Phillipe Quéron, élu aux finances
Jean-denis Dubois, éleveur vache limousine bio de la vallée maraichere à Bruges Alain Rousset, vice-président du conseil régional Brigitte Terraza, maire de Bruges et conseillère communautaire déléguée au parc des jalles Phillipe Lasalle Saint-Jean, président asso Arbio aquitaine
Hervé Pons, rédacteur Sud-Ouest: (h.pons@sudouest.com)
François Ho Alain Jup Michel Delp
2014
ÉLECTIONS MU
Association Arbio Aquitaine
Christine Morice, rédateur Sud-Ouest (c.morice@ sudouest.fr)
Christine Morice, rédateur Sud-Ouest
4000ha
4500ha sur 7 communes
Bruges Labatut-Bruges PEANP sur Eysines, Blanquefort, Bruges, le Taillan-Medoc et le Le Le Haillan Blanquefort
Taillan-Medoc Blanquefort Parempuyre
Bruges Blanquefort
Blanquefort
-Début du projet de piste cyclable reliant blanquefort et Parempuyre à la ville de Bordeaux (long de la route de bordeaux) montant estimé étude comprise 1 450 000€ -Redef ave Labarde+ piste cyclable 3,1milions € -Déviation du Médoc au Taillan-Medoc -Acquisition de 3 000m2 parcelle supplémentaires pour Taillan-Medoc >Completer le reseau de cheminement doux >Valorisation de la zone maraîchère -Parcours sportif dans la continuité salle palio, skate aprk et city-stade
-Publication charte architecturale et paysagère -Valorisation de la zone maraîchère >Rénovation du site de la gare >Création parking d’entrée du parc des Jalles -Boucle verte de pistes cyclables 33km -Label territoire Bio engagé: Récompense préconisation Grenelle de l’environnement 6% surface cultivées bio
Livraison médiathèque à Pa -Arrivée du tram-train à Blan
- Du champ à l’assiette, Sud Ouest (site web) 2012-09-21 -Le programme des vacances, Sud Ouest - 201208-16 -Réserves vertes à Bruges, Sud Ouest - 2012-0417 -Le sport en forêt, Sud Ouest - 2012-04-04
- Le temps du bilan, Sud Ouest - 2013-12-12 -Une sensibilisation aux cultures alternatives, Sud Ouest - 2013-11-14 - [Boucle verte : on balise !...], Sud Ouest - 201309-20 - Des idées pour valo riser la nature, Sud Ouest 2013-07-10 - Dernière ligne droite, Sud Ouest (site web) 2013-06-25 - Tous aux refuges, Sud Ouest - 2013-06-15 - Un label très bio, Sud Ouest - 2013-04-09 -2013, année de forts investissements, Sud Ouest - 2013-02-23
- [LE PARC DES JALLES...] 11-08 - Un match à quatre, Sud Ou -Labyrinthe végétal sur les b Ouest - 2014-02-20 -À l’oeuvre pour faire vivre le Ouest - 2014-02-13 -Questions à Philippe LAVIL Ouest (blogues) - 2014-02-1 -Bienvenue à la ferme, Sud
Zone protection n’est une zone de spoliation Baisse prix des terrains pour maraîchers Zone agricole située en zone rouge inondations Jalles en mauvais état écologique Plateau de Cares impraticable par creusement de tranché Zone de protection des sources de Cantinolle en friches et impraticable Station d’épuration qui pollue les Jalles Disparition des canards, poules d’eau et poisson Disparition des nénuphars du moulin blanc Présence algues toxiques Absence de passe à poissons du Moulin promise par l’adjoint à l’écologie Ce désastre écologique ne permet la mise en place du parc des jalles ou de jardin maraîcher Risque sanitaire Pas d’intérêt des élus locaux sur problèmes écolo PIJ méconnu des bordelais Mise en place du PEANP sur zone d’Eysines, Blanquefort, Bruges, Taillan-Medoc et Haillan Poursuite de l’aménagement foncier vallée maraîchère de Jalles secteur Labatut-Bruges Examen des possibilité des autres logements pour agriculteurs Vote unanime entre les communes (Le Haillan, Bruges, Blanquefort, Eysines) pour création d’une commission pour étudier les modalités d’aménagement foncier de la zone maraîchères -Gare tram-train Blanquefort (Medoc-Bordeaux) -CUB doit requalifier la voirie autour des voies SNCF à Blanquefort -Blanquefort demande dabord rénovation des esapces-publics en centre-ville -Ecoparc de Blanquefort -La vacherie de Blanquefort: projet agrotourisme (dimension agglomération) -Accès au lavoir prés de la forteresse Blanquefort
ge à Parempuyre
eurs et Joggeurs
’espaces naturels du Parc des Jalles
Une station vélos libre-service à la gare de Blanquefort, prévue pour 22 février 2010 Une maison de l’eau, à l’entrée du parc, vocation pédagogique associé à une gare cyclable au terminus du future tram D. Le parc, espace naturel pour piéton et cycliste Les bois pour la balade à Saint-Medard Guinguette, praire, «épicerie solidaire» à Saint-Medard-en-Jalles Logements Aquitanis marachage et itineraire de promenade et randonnées Taillan-Medoc
-Nouvelle donne dans les délégations, Sud Ouest - 2010-12-16 -Tous dans le même panier, Sud Ouest - 2010-10-07 -De nouveaux territoires à peupler Les 50 000 nouveaux logements que souhaite la CUB d’ici 2030 devraient émerger le long de « l’arc de développement durable », du Lac à Euratlantique, et le long des axes du re de 4 300 hectares qui réunirait] Sud tram. Sud Ouest (site web) - 2010-11-29 -Les réalisations s’accélèrent, Sud Ouest - 2010-09-22 -La nature pour modèle urbain, Sud Ouest - 2010-09-13 -Remous autour des jalles, Sud Ouest - 2010-06-19 9-10-07 -[SAINT-MÉDARD-EN-JALLES Permanence quartiers. Bruno Cristofoli, adjoint de proximité aux quartiers Centre (centre-ville et Caupian), tiendra une permanence demain, de 18 h 30 à 19 h 30, au centre Pierre-Mendès-France.] Sud Ouest - 2010-03-24 -En cours et à venir, Sud Ouest - 2010-02-19
009-10-22 » Une « Maison de l’eau » est en
Été des Jalles: animation culturelles dans le parc des Jalles 4communes (Bruges, Eysines, Blanquefort et Saint-Medard-en-Jalles) >Raid des maraîchers >Balade au fil des Jalles par paysagiste Stéphane Duprat >Exposition dans la vacherie de Blanquefort >Fête de la patate à Eysines >Jalles House Rock à Saint-Medard-en-Jalles >Bruges en fête >Carré des colonne production au bord des Jalles >>Laboratoire artistique de territoire
-Les attentes de la Ville envers la CUB, Sud Ouest - 2011-11-24 -[Fête de la musique PAREMPUYRE La Fête de la musique aura lieu le mardi 21 juin à partir de 19 heures.], Sud Ouest - 2011-06-18 -[A Eysines...], Sud Ouest - 2011-09-16 -« Ford, c’est d’abord une histoire humaine » À mi-mandat, le maire PS Vincent Feltesse fait avec « Sud Ouest » un tour d’horizon des dossiers. L’évolution de la ville, les principales réalisations, Ford, le tram-train. Sud Ouest (site web) - 2011-06-17 -La culture et la nature, Sud Ouest - 2011-05-26 -Une vocation agricole confortée, Sud Ouest - 2011-04-13 -Le président des chasseurs écrit au maire, Sud Ouest - 2011-0405 -Voyager dans le temps et dans l’espace, Sud Ouest - 2011-02-03 -Le tour des points chauds, Sud Ouest - 2011-01-29 -Le tour des points chauds L’implation possible de Renault à Campilleau, le tram-train à la gare, Ausone : le président de la CUB et le maire ont fait ensemble une visite de terrain, hier. Sud Ouest (site web) - 2011-01-29 - 34 mois, 12 questions, Sud Ouest - 2011-01-25 -La zone maraîchère au coeur des débats, Sud Ouest - 2011-01-21
143
AMÉNAGEMENTS Périodes DURABLES Encourager BIO François Hollande Président Vincent Feltesse Dir. CUB Michel Delpuech Élus Régionaux 2013Année Contexte politique Parc des Jalles Dénomination Association Arbio Aquitaine Institution
DURABLE NATURE MODÈLE URBAIN NATURE DANS L’URBAIN François Nicolas Hollande Sarkozy Alain Vincent JuppéFeltesse Michel Delpuech Francis Idrac
François Hollande Alain Juppé Pierre Dartout
ÉLECTIONS ÉLECTIONS MUNICIPALES MUNICIPALES
ÉLECTIONS RÉGIONALES
20142008
2015
Futur Parc intercommunal des Jalles
Nicolas Sarkozy Vincent Feltesse Dominique Schmitt
2009
Futur parc intercommunal des Jalles
Codéveloppement (contrat entre CUB et communes pour horizon Codéveloppement (contrat entre CUB et communes pour horizon 2015-2020) 2015-2020) Lancement MIAM (mouvement informel d’aide aux maraîchers) AMAP (Association pour le maintien d’une agriculture paysanne) MIAM (mouvement informel d’aide aux maraîchers)
Jean-denis Dubois, éleveur vache limousine bio Acteurs de la vallée maraichere à Bruges Alain Rousset, vice-président du conseil régional Brigitte Terraza, maire de Bruges et conseillère communautaire déléguée au parc des jalles Phillipe Lasalle Saint-Jean, président asso Arbio aquitaine
Conseil municipal du Haillan Bordeaux métropole Ludovic Freygefond maire de Taillan-Medoc Roger Dulout, représentant opposition «divers gauche» Francois Buhr opposant au maire (UMP) Bernard Labiste, maire du Haillan Yannick Bretagne, élu en charge de l’agenda 21 Jean-Alain Bouyssou, élu délégué au développement durable Sabine Menaut, élu ville de Parempuyre Béatrice de Francois, maire de Parempuyre Nicolas Lalanne (UMP) Parempuyre Béatrice de Francois, maire de Parempuyre Hervé Pons Creham, bureau d’études d’urbanisme Guy Faydi Christophe Jusson, élu chargé des déplacement et circulation douce Vincent Feltesse, maire de Blanquefort Christine Morice, rédateur Sud-Ouest (c.morice@ Elie Baron, habitant de la zone maraîchère du Taillon-Medoc sudouest.fr) Jean-Michel Ferrier, élu à l’environnement et à la foret CUB (communauté urbaine de Bordeaux) Patrick Partarrieu, groupe Apardelo Sabine Menaut, Parempuyre avenir Nicole Lalane, Union pour Parempuyre Hervé Pons, rédacteur Sud-Ouest: (h.pons@sudouest.com)
Dimensions / Limites Bruges Blanquefort
Zone géographique
PJ= de Saint-Medard à la réserve de Bruges
Moulin Blanquefort Moulinat, ville du Haillan Blanquefort à Parempuyre
Parempuyre
Problèmes
-Publication charte architecturale et paysagère / Préconisations -Valorisation de la zone maraîchère Projet >Rénovation du site de la gare >Création parking d’entrée du parc des Jalles -Boucle verte de pistes cyclables 33km -Label territoire Bio engagé: Récompense préconisation Grenelle de l’environnement 6% surface cultivées bio
Programme
- Le temps du bilan, Sud Ouest - 2013-12-12 Articles -Une sensibilisation aux cultures alternatives, Sud Ouest - 2013-11-14 - [Boucle verte : on balise !...], Sud Ouest - 201309-20 - Des idées pour valo riser la nature, Sud Ouest 2013-07-10 - Dernière ligne droite, Sud Ouest (site web) 2013-06-25 - Tous aux refuges, Sud Ouest - 2013-06-15 - Un label très bio, Sud Ouest - 2013-04-09 -2013, année de forts investissements, Sud Ouest - 2013-02-23
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Taillan-Medoc Parempuyre zone Arboudeau et zone gravière Blanquefort Moulin Blanc Taillan-Medoc Parempuyre Valorisation espaces naturels Solution zone accueil de gens du voyage -Parempuyre, peu d’entreprises et beaucoup de voiries à entretenir ou améliorer
-Moulin Livraison réhabilité médiathèque mais pas à Parempuyre en fonction, sécurisé pour des visites Construction -Arrivée du tram-train logements à Blanquefort dans la zone de la gare de Parempuyre Aménagement zone artisanale rue Landegrand, Parempuyre -Aménagement «cheminement nature en centre ville», -le long de la «jallette». 6ha de nature pour piétons et cycliste livrés 2014. Chemin doux parallèle au cours pasteur pour aller en ville. Secteur Hustin, rue Venteille, Miotte vers l’hyper-centre. 3 petits franchissent le ruisseaux du Haillan. Assainissement collectif ruisseaux. 4,5 millions d’euros dont ville 2,9millions d’euros. 2014 après ave République.
Dépôt du dossier de réhabilitation du moulin de Moulinat aux fonds nationaux et européens. Aménagement de la zone Renardière Etude pour création d’un éco-quartier de 900-1300 logements Puy-du-Luc Aménagement du centre bourg de Parempuyre et route de Soulac Création itinéraire cyclable le long de la route de Soulac entre la zone Cantinolle et entrée du Taillan Acquisition foncière Diatan (casse) pour aménagement du pôle ludique avec accès au parc des Jalles Étude requalification voie entre Ave de la Boëtie et chemin du four-à-Chaux pour déplacement doux Acquisition zone naturelle des Ardilliers pour dé pollution des terrains et création logement pour anciens habitants et gens du voyage Modification du PLU pour zone Arboudeau à Parempuyre qui devient inconstructible Création de sanitaires et point d’eau pour parcours santé de la foret d’Arboudeau L’Ouverture de la piste cyclable du Port-du-Roy (entre parc des exposition et ave du général-de-Gaulle) Reconstruction d’un pont du moulin blanc, seul passage entre Cantinolle et Vigean sur la Jalle pour riverains et randonneurs. 14m de longueur pour 330 000€, un mois de travaux Projet de remembrement des terres agricoles pour plus de rationalité et efficassité de la production agricole Pour 2011: Aménagement de la route de Bordeaux CBVG (parcours de santé ave du Chateau-Pichon) 400 000€ Laison cyclable Parempuyre Blanquefort 145 000€ Carrefour route de macau, rue du générale de Gaulle et rue de Landegrand 310 000€ Étude urbaine pour zone Arboudeau patrimoine forestier et aménagement le long de la gravière Musée de l’artichaut dans la veille école du port Lagrange à Parempuyre Mise en valeur du lavoir
ZONE AMÉN CATAS RENOUVELL
Nicolas Sarkozy Vincent Feltesse Patrick Stefanini
N V P
2010
ÉLECTIONS RÉGIONALES Parc intercommunal des jalles Futur Parc des Jalles MIAM (mouvement informel d’aide aux maraîchers) SIJALAG (Syndicat intercommunal des jalles de Lande à Garonne)
Philippe Laville, maraîcher à Bruges Laurent Pécout, (UMP) opposant au projet Serge Lamaison, maire de Saint-Medard-en-Jalles Sepanso, groupe écologistes Jeacque Mangon, représentant Vert Xavier Darcos, représentant régional Droite Alain Rousset, représentant régional Gauche Christine Bost, maire d’Eysines Conseil général Joseph Larramendy CUB (Communauté urbaine de Bordeaux) Claude Eveno, urbaniste Gilles Clément, ingénieur horticole, paysagiste, écrivain, jardinier et enseignant ENSPV Ludovic Freygefond, maire Taillan-Medoc Serge Lamaison, président du SIVOM et maire de Saint-Medard-en-Jalles Jean-Paul Debarats, origine du mouvement MIAM (mouvement informel d’aide aux maraîchers) Gaëlle Bertoneche, coordinatrice du réseau AMAP de Gironde Annabel Albrech, responsable du reseau AMAP à la marie du Haillan (annabel.albrech@ ville-lehaillan.fr) Hervé Pons, rédacteur Sud-Ouest: (h.pons@sudouest.com) Laurie Bosdecher, rédactrice Sud-Ouest: (l.bosdecher@sudouest.com) 4300ha 4700ha au nord de Bordeaux (Eysines, le Haillan, Bruges, Blanquefort et le Taillan) «l’entredeux jalles» Bruges La Haillan Saint-Medard-en-Jalles Corbiac, prox. Parc Feydit Eysines Maison d’animation des Jalles, St-Médard-en-Jalles Taillan-Medoc Déprise agricole Pression urbaine (foncière) Contraintes environnementales (inondations)
Les cantines des écoles s’approvisionnent chez les maraîchers locaux de Bruges Futur axe cycliste de Blanquefort vers Lacanau Construction d’une nouvelle «maison de l’eau» à proximité du moulin de Moulinat, une maison dans le moulin? (Proposition de Laurent Pécout) Pour 2014: 15 parcs naturels (dont 50 accessibles piétons), pas de «jardins publics» Guinguette de Caupian Prairie de la Garmade Etude sur travaux et redécoupage des parcelles sur 460ha à Eysines Élaboration d’une politique agricoles sur territoire CUB Mise en valeur des espaces de natures et agricoles de la trame urbaine Demande étude d’aménagement foncier au conseil général pour zone du PJ à Taillan-Medoc Restaurer activités maraîchère sur le secteur de «l’entre-deux jalles» au Taillan Déménagement de l’entreprise Diatan 2000 «Nature de villes» séminaire organisé par la CUB -Parc des Jalles -Parc des Coteaux -Parc Majolan -Parc de l’Ermitage -Parc des Berges de Garonne -Marais de la presqu’ile d’Ambes -Vallée de l’Eau Bourde -Ecosite du Bourgailh Projet des Jalles: réintégration de la nature dans l’urbain Mise en place une mission centrée sur l’élaboration d’une politique agricole et mise en valeur des territoires naturels et agricoles
PIJ (Parc intercommunal
PEANP (Périmètre de pro périurbains) Groupe Cantinons ensem Jacques Net) Commission intercommu reau, Philippe Laville et C Syndicat de chasse Pierre Saingou, associati Brigitte Terraza, conseillè Jalles: «il s’agit d’une zon il est clair que els terrains rain à batir.» Guy Perey, président du Christine Bost, maire d’E Serge Lamaison Stéphane Duprat, paysag deaux métropole Francoise Cartron, vice-p Veronique Ferreira, prem Dirrecteur des services e
Christine Morice, rédateu
4000ha
Bruges Labatut-Bruges PEANP sur Eysines, Blan Le Haillan Blanquefort
Zone protection n’est une Baisse prix des terrains p Zone agricole située en z Jalles en mauvais état éc Plateau de Cares imprati Zone de protection des s cable Station d’épuration qui po Disparition des canards, Disparition des nénuphar Présence algues toxique Absence de passe à pois l’écologie Ce désastre écologique n jalles ou de jardin maraîc Risque sanitaire Pas d’intérêt des élus loc PIJ méconnu des bordela Mise en place du PEANP Taillan-Medoc et Haillan Poursuite de l’aménagem secteur Labatut-Bruges Examen des possibilité d Vote unanime entre les c fort, Eysines) pour créatio modalités d’aménagemen -Gare tram-train Blanque -CUB doit requalifier la vo -Blanquefort demande da centre-ville -Ecoparc de Blanquefort -La vacherie de Blanquef mération) -Accès au lavoir prés de
Site du moulin de Moulinat constituera un fondement du projet Parcours santé Foret Arboudeau fréquentée par marcheurs et Joggeurs de la maison de l’eau et de environnement. Située à proximité du Pôle intermodale secteur de la gare 310 000€ moulin, pas dans ces murs. Fonctions pédagogique et ludique Sentier découverte dans le cadre de la mise en valeur d’espaces naturels du Parc des Jalles (balades natures). Gare cycliste à proximité du moulin Parc de «circulation douce» amorcé par démolition maison angle ave pasteur et rue Hustin Musée de l’artichaut dans la veille école du port Lagrange à Parempuyre Base nautique non-bruyante gravière entre la gare et Arboudeau à Parempuyre
Une station vélos libre-service à la gare de Blanquefort, prévue pour 22 février 2010 Une maison de l’eau, à l’entrée du parc, vocation pédagogique associé à une gare cyclable au terminus du future tram D. Le parc, espace naturel pour piéton et cycliste Les bois pour la balade à Saint-Medard Guinguette, praire, «épicerie solidaire» à Saint-Medard-en-Jalles Logements Aquitanis marachage et itineraire de promenade et randonnées Taillan-Medoc
Été des Jalles: animation munes (Bruges, Eysines, >Raid des maraîchers >Balade au fil des Jalles >Exposition dans la vach >Fête de la patate à Eysi >Jalles House Rock à Sa >Bruges en fête >Carré des colonne prod >>Laboratoire artistique d
-Le - [LE centre-ville PARC DES passe JALLES...], au vert, Sud Sud Ouest Ouest -- 20142008-11-05 -Des mesures contre -Campagne les crues, contre Sud le Ouest tarmac,- 2015-09-19 Sud Ouest - 2009-12-04 -Un 11-08 panier hebdomadaire garanti, Sud Ouest - 2008-10-07 -Le pari de la Vacherie, -Les boisSud ouverts Ouest à la - 2015-07-03 balade, Sud Ouest - 2009-12-01 -Du - Ungrain match à moudre, à quatre,Sud SudOuest Ouest- -2008-09-30 2014-03-20 -La nature pousse -Lesautour familles duséduites stade, Sud parOuest leur maraîcher, - 2015-05-08 Sud Ouest - 2009-10-22 -Pour -Labyrinthe le tramvégétal à Cantinolle, sur lesSud bords Ouest de Jalle, - 2008-06-28 Sud -La nature pousse -[LEautour HAILLAN du stadeParcs Réflexion autour fermésd’une pour «les Maison de l’eau » Une « Maison de l’eau » est en -Un Ouest bâti- 2014-02-20 maîtrisé, Sud Ouest - 2008-02-02 matchs, Sud Ouest projet(site sur web) la commune - 2015-05-08 du -J’ai -À l’oeuvre mille idées pourpour fairelavivre ville,leSud patrimoine, Ouest - 2008-01-17 Sud -La Métropole vue Haillan, d’ici,àSud l’entrée Ouest du- futur 2015-01-20 Parc des Jalles, vaste territoire de 4 300 hectares qui réunirait] Sud Ouest - 2014-02-13 Ouest - 2009-10-20 -Questions à Philippe LAVILLE, maraîcher, Sud -Les quatre moteurs de la ville, Sud Ouest - 2009-10-13 Ouest (blogues) - 2014-02-10 -27 opérations à décliner, Sud Ouest - 2009-10-10 -Bienvenue à la ferme, Sud Ouest - 2014-01-21 -Un poste qui divise, Sud Ouest - 2009-10-07 -Mise en valeur des espaces naturels, Sud Ouest - 2009-10-07 -Une unanimité bien locale, Sud Ouest - 2009-09-17 -Un pont entre deux époques, Sud Ouest - 2009-08-18
-Nouvelle donne dans les délégations, Sud Ouest - 2010-12-16 -Tous dans le même panier, Sud Ouest - 2010-10-07 -De nouveaux territoires à peupler Les 50 000 nouveaux logements que souhaite la CUB d’ici 2030 devraient émerger le long de « l’arc de développement durable », du Lac à Euratlantique, et le long des axes du tram. Sud Ouest (site web) - 2010-11-29 -Les réalisations s’accélèrent, Sud Ouest - 2010-09-22 -La nature pour modèle urbain, Sud Ouest - 2010-09-13 -Remous autour des jalles, Sud Ouest - 2010-06-19 -[SAINT-MÉDARD-EN-JALLES Permanence quartiers. Bruno Cristofoli, adjoint de proximité aux quartiers Centre (centre-ville et Caupian), tiendra une permanence demain, de 18 h 30 à 19 h 30, au centre Pierre-Mendès-France.] Sud Ouest - 2010-03-24 -En cours et à venir, Sud Ouest - 2010-02-19
-Les attentes de la Ville e -[Fête de la musique PAR lieu le mardi 21 juin à par Ouest - 2011-06-18 -[A Eysines...], Sud Oues -« Ford, c’est d’abord une PS Vincent Feltesse fait a tour d’horizon des dossie réalisations, Ford, le tram - 2011-06-17 -La culture et la nature, S -Une vocation agricole co -Le président des chasse 05 -Voyager dans le temps e -Le tour des points chaud -Le tour des points chaud pilleau, le tram-train à la de la CUB et le maire ont Sud Ouest (site web) - 20 - 34 mois, 12 questions, S -La zone maraîchère au c
2. Fiche entretiens d’ADH
Entretiens
ADH NOM : Stéphane Hirschberger, architecte DPLG, agence ADH, enseignant dans la formation architecture de l’ensapBx LIEU : Agence ADH, Bordeaux (33) TEMPS : 1h
CITATIONS :
«Oui, c’est à dire qu’on n’a pas remis en question le mot « parc » parce que c’est comme ça qu’il s’appelait, le PIJ (Parc Intercommunal des Jalles).» «Il y avait deux parties dans notre étude, une partie qui définit le parc comme une entité pour s’affranchir des limites administratives, qui est en lien avec le territoire et ce qui le compose. C’est dynamique. La seconde partie, un parc « vivant », c’était comment il peut se transformer à partir des acteurs.» «Au point de départ, la commande du président de la CUB, c’était comment mettre des bornes informatives le long des chemins.» «C’est un territoire à 97% privé, entre les gravières, les chasseurs, les agriculteurs et les viticulteurs.» «A l’époque, en 2007, c’était beaucoup moins présent que maintenant la question de l’agriculture urbaine.» «Il y a une vraie question qui particulièrement à la CUB et à la métropole bordelaise, c’est que lorsqu’on est dans un système de cogestion communal, c’est à dire qu’on distribue équitablement à chacune des communes, l’idée qu’un territoire intercommunal soit sa réalité propre, est une idée extrêmement difficile à faire passer.» «Surtout, ce qui bloque c’est que les agriculteurs pensent toujours que ces terrains vont devenir constructibles et que ça va payer leur retraite. Certains l’ont obtenu, à une époque où l’on était moins vigilants.» «On a toutes les formes d’eau, d’utilisation de l’eau dans les sociétés. André Guillerme a écrit Les Temps de l’eau : la Cité, l’eau et les techniques sur ce sujet, dans lequel il décrit comment par les différents usages de l’eau, le territoire s’est façonné. C’est donc à la fois l’énergie, la chimie, l’embellissement, la défense, l’eau sert à tout.» «A un moment, il faut surtout réfléchir au fait que le parc, on ne pourra pas le décider de l’extérieur. Il faudra le faire avec les gens.» «Qu’est ce qui empêchait les huit maires, même s’il y avait des différences politiques, de se mettre autour d’une table et de dire: « écoutez le Parc des Jalles on le fait ensemble ».»
«En fait, ils ont chacun tiré la couverture à eux puis ils considèrent que c’est un fond de ville. (...) Un jour j’étais assis à coté du président de la Communauté urbaine, Vincent Feltesse, qui était maire de Blanquefort, et on regardait une carte de Blanquefort, (...) Moi je mettais le Nord au Nord. Lui, on le voyait il mettait le Nord vers lui, sa commune au Nord et positionnait le Parc des Jalles au fond.» «Pour faire un aménagement de ces hectares, il faudrait qu’il y ait vraiment un syndicat intercommunal, un SIVU (Syndicat Intercommunal à Vocation Unique).» «Il y a la patate d’Eysines, il y a des balades» «Avec les zone Natura 2000, les ZNIEFF, les ZICO, le PP... Au bout d’un moment on ne sait plus trop. Il y en a qui protège les animaux, d’autres les paysages, ou encore l’eau. Ça protège tout. A force de protéger, ça protège mais on ne plus rien faire.» «Un parc métropolitain pourrait d’abord être un système de parcs métropolitains. (...) les parcs en « collier » est qui sont des systèmes, dans lequel l’eau est intégrée et qui sont de support d’urbanisation. » «C’est insolite que ça soit resté non-urbanisé. C’est parce que c’était inondable, protégé par l’inondabilité. Au moment où on a une réserve imprévue. C’est comme dans le cas du Parc des Coteaux, elle était privée à cause des villas de villégiatures, des chartreuses et en même temps parce que c’est les coteaux, inconstructible, on est en bord de ravin.» «Aujourd’hui, on n’a pas d’interlocuteur. C’est divisé en plusieurs directions à la communauté. Je ne parle même pas aujourd’hui, comme c’est le grand chambardement à la métropole, je ne sais même plus quelles vont être les directions qui s’occupent de la nature.»
RÉSUMÉ : La question de la dénomination
du «parc» avait été évoquée sans pour autant avoir trouvé un terme plus approprié. En 2007, la commande de la CUB était claire: réfléchir à des bornes informatives, des «totems», le long des balades dans le PIJ (Parc intercommunal des Jalles). L’équipe avait proposé un projet différent et long dans le temps. Il semble que les problème qui empêchent ce projet d’aboutir soient liés, d’une part au manque de coopération et d’investissement des
145
communes et d’autre part aux difficultés pour l’achat des terrains pour la constitution d’un espace public du parc.
146
3. Fiche entretiens de Catherine Cloup
NOM : Catherine Cloup, paysagiste (ADH charte 2007) LIEU : Pyramide de l’ensapBx, Talence (33) TEMPS : 2h
CITATIONS :
« Cantinolle c’est à la fois une porte et un verrou » « Pour moi, l’espace que ce soit intérieur ou extérieur c’est la même famille » « La casse, c’est la friche humaine, culturelle et économique » « Dans la notion de parc intercommunal, l’échelle métropolitaine dépasse l’échelle intercommunale (…) peut donner de nouvelles ambitions » « Le Parc des Coteaux donne une vision plus traditionnelle du parc » « Dans le Parc des Jalles, il a un travaille pour révéler cette identité » « Nous sommes dans une période de transition sur l’agriculture » « Dans la version initiale y avait un projet par commune » « C’était un peu systématique de vouloir une porte, une maison… dans chaque communes » « la réserve, ils sont un peu « anti-parc » mais c’est sans doute grâce à eux que le parc est possible » « Quand la réserve a été créée, en 1970, on avait vraiment pas les même préoccupations » « Le terme de « parc », ça met à distance, les gens qui travaillent dedans n’ont pas envie d’etre dedans, comme des indiens » « C’est un langage de touriste et d’observateur de dire le « parc » » « L’espace public, c’est tout les chemins qui suivent les cours d’eau qui parcourent le parc qui peuvent être partager par tout les acteurs » « Le système de parc c’est quand même quelque chose de clos, on ne va pas y échapper, mais la relation entre l’extérieur et l’épaisseur de cette relation est déterminante. Ce n’est pas une barrière. Ce n’est pas la réserve naturelle » « Toutes les questions sont beaucoup de l’ordre d’un portage politique » « Le projet a évoluer au fur et a mesure » « Le cahier de la charte, ce n’est qu’un aboutissement »
Catherine Cloup de la notion de métropolisation pour la situation des Jalles. Puis de l’exemple du parc de la Deûle. L’objectif de l’étude de 2007, était un projet politique qui dépassai les échelles intercommunales, qui préfigurait à la métropole. La commande initial était d’établir une charte environnementale et paysagère. Lorsqu’on compare avec le Parc des Coteaux, avec le GPV a bien mieux aboutit. L’équipe avait amorcé le travail de ce qu’aurait pu être le parc. Sept ou huit interview avait été relatés. Concernant la réserve, il faudrait mieux trouver des compromis dans le parc, ne pas opposer des acteurs. Le « parc vivant » c’était pour montrer qu’une évolution était possible. C’était « vivant » dans tout les termes vivant culturellement, vivant économiquement et vivant pour les trois piliers du développement durable. La notion d’espace public était importante dans le projet ADH. Il avait été identifié un vocabulaire pour le parc qui était celui du chemin, des endroit intermédiaires et particuliers. Les limites avaient beaucoup évoluées. Il y avait les limites inondables, les limites urbaines. Parallèle projet des 55 000 c’est la nature inclue dans ville, par intrication. Dans la un premier temps la charte c’était une synthèse avec quatre grands chapitre. Pour faire cette synthèse il y a un gros travail de fond qui avait été réalisé.
RÉSUMÉ : Présentation du sujet du mémoire
puis PFE pari pris sur la casse. Le parc est en perpétuelle mutation, la métropolisation comme nouvelle étape du parc. On a parlé
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4. Fiche entretiens de Cédric Lavigne
Cédric Lavigne
NOM : Cédric Lavigne, docteur en histoire, chercheur au CNRS et consultant archéogéographie LIEU : Café Régent, Bordeaux (33) TEMPS : 2h
CITATIONS :
en
« L’idée c’est d’apporter ma connaissance préalablement au projet pour nourrir le regard des équipes de projet et les amener à proposer quelques chose qui soit beaucoup plus fin en terme d’hybridation, de couture avec l’héritage » « Je ne suis pas un homme de projet » « Depuis le début il vous manque un socle de connaissance. C’est quoi l’histoire de ce lieu ? » « En 1857, il y a la loi sur l’enrésinement des communes, sur les zones de l’ordres on se mettre à planter du pain, a enrésiner. On va creuser des crastres, des canaux de drainage et tout se réseau de cratres est venu se greffer sur la Jalles. (...) Pendant la guerre ce réseau a été complètement délaissé et après guerre beaucoup de travaux de nettoyage » « En 1952, il y a eu un hiver extrêmement pluvieux avec un épisode pluies prolongé. » « Il y avait un ancien paléochenal. Un des points où elle a rompu ses digues, c’est précisément un des points où passait le paléochenal. Pourquoi ? Car ce paléochenal à affilier la digue en sousœuvre et la digue a rompu a cet endroit là. » « En 1960, on créé le grand Lac de Bordeaux. En faisant ça, on a fait des aménagements dans la vallée de la Jalle qui ont aggravé le risque, paradoxalement. » « Toujours cette nécessité de changer l’échelle de l’espace et l’échelle de temps. Changer l’échelle de l’espace c’est à dire ne pas réfléchir à l’échelle du projet mais comment se projet il s’insert dans la vallée entière. (...) Changer l’échelle de temps, si on avait pris du recul dans l’échelle de temps, on se serrait aperçu qu’il y avait un héritage, le paléochenal. » « Cette connaissance là devient un outil de médiation (...) de faire émerger une vision partagée (...) tout le monde peut comprendre puis faire le projet » « La Départementale D2 vient départager des terres de bonnes et moins qualité car c’était un point de passage historique. » « Il y a deux trois ans la chambre de l’agriculture a essayé d’installer un agriculteur dans la vallée de Jalles (...) et il a passé l’hiver les pieds dans l’eau,
il a été inondé et ne pouvait pas cultiver. » « Il y aurait un jeu de chaises musicales à faire. Aller installer les chevaux là où les sols sont les moins bons et inversement, là où on essai d’installer les agriculteurs (...) aller les mettre là où on a gelé les sols. » « Au niveau de la réserve de Bruges, il y a un projet de reconnexion de la réserve avec les berges de Garonnes. Cette réserve est « boomkerisée » et paradoxalement elle s’appauvrie. Les espèces ne circulent plus. (...) Pour cette connexion ils étaient partis sur la Jallère. (...) On pourrait reconnecter les différentes tâches avec l’ancien paléochenal de Jalles. » « Sur les portes du parc il y avait des points de franchissement historiques » « Il y a une difficulté qui est le problème de la circulation transversale (...) Autant, historiquement il y avait des circulations transversales, autant il n’y avait pas de circulations longitudinales. » « Cantinolle (...) c’est une accumulation de projets qui ont été pensé à d’autres échelles et dont l’insertion locale n’a pas été faite de façon très judicieuse. » « Comme la station d’épuration rejette dans la Jalle d’Eysines, en terme de qualité l’eau est très mauvaise l’été. Alors que la Jalles du Taillan est de meilleure qualité. »
RÉSUMÉ : La première charte a donné
quelques états des lieux ponctuels qui ne permettaient pas une intelligibilité de l’ensemble du territoire. Il y a avait un besoin d’informations complémentaires pour la nouvelle charte. L’ensemble de l’étude s’appuyait sur les paléochenaux de la vallée. Il y avait un volet sur l’inondation, sur l’agriculture (PPEANP), la réserve naturelle de Bruges. Au XVIIème siècle on a construit des canaux pour drainer la vallée. En 1952, c’est la dernière grande inondation où la Jalles a rompu ses digues en quatre point. Lorsqu’on a fait le lac de Bordeaux, on a aggravé la situation dans les Jalles. La digue de Labatut proche de la ZAC de Campilleau a fermé la vallée. La connaissance de la qualité des terres nourrit les projets d’agricultures et permet de définir les espaces cultivables ou de prairie. Pour la nouvelle charte c’était de réfléchir à identifier des clés du paysage des
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5. Fiche entretiens de BASE
NOM
:
Marine Lejamtel, ingénieure paysagiste chez BASE (Bien Aménager Son Environnement) LIEU : Jardin public et dans l’agence, Bordeaux (33) TEMPS : 1h30
CITATIONS :
« On vous fait passer l’eau mais alors vous nous donner un bout de chemin pour les randonnées » « En face, sur l’avenue d’Eysines, ça s’est construit, les agriculteurs ont réussit à valoriser leurs terrains et ça leur semble aberrant » « La création d’un LABEL Parc des Jalles, un peu comme une mini AOC, pour valoriser les produits, le terroir » « Le premier travail de la CUB concerné les limites du Parc » « Nous avons identifier les pépites du parc (…) on s’est intéressé aux parcours des boucles communales puis aux portes dans les franges des sites » « Trouver des lieux stratégiques a proximité des lieux en émulation, mutualiser » « Nous sommes allé voir toutes les communes, une par une, pour faire l’inventaire des projets en cours et savoir comment les faire monter en puissance » « Préfigurer tout de suite, les points qui peuvent s’allumer, ce qu’on a appeler les projets initiateurs, les projets qui peuvent commencer très vite » « identifier les projets prioritaires (…) que le parc se fasse petit a petit» « En rencontrant les agriculteurs, c’est avec eux qu’on a pu délimiter les terrains » « La commande était claire, (…) c’était proposer un réseau de portes, des points, puis de cheminements puis identifier les maisons » « Réintégrer les constructions en cours, identifiés par les communes » « Mettre en réseau les initiatives locales » « Les limites du parc sont identifiées par le PLU, avec un zonage particulier qui porte bien la mention Parc des Jalles » « Associer les chemins aux structures paysagères existantes » « C’est le but de ne pas traverser des milieux très intéressant d’un point de vue écologique, de ne pas fragmenter les milieux » « Systèmes de contre partie écologique » « Souvent ce que fait Eysines ou Le Taillan, ils ne sont pas au courant » « Ne pas s’imposer aux propriétaires »
BASE « La porte de Cantinolle, c’est une porte interne au parc, situé à un endroit de récemment » « Ce qui est bien avec ce Tram D, c’est qu’il va dans els deux sens, les habitants pourrons aller vers la ville et les urbains vers le parc » « Sur le secteur de Jallespont, il faut apaiser le trafic » « Emmener les élus sur : On va vous montrer ! »
RÉSUMÉ : Cet entretiens s’est déroulé après
celui de Mr Lavigne, archéo-géographe, ce qui nous a permis d’établir une transition sur la question d’une continuité entre ces deux travaux. Ce qui avait été réemployer dans la nouvelle charte, comme les paleochenaux. Marine a commencé par me présenter les grands axes de projets sur lesquels avaient travailler l’agence. Un an et demi de projet avec des temps des élections. S’intégrer dans des projets comme le bois du Thill ou la réhabilitation de la gravière. En 2014, projet des bassins de lagunages autour de la station d’épuration. Le cheminent, le défilé, va accompagner le faisseau de Jalles libre, vaisseaux naturel des sources vers la Garonne. Connexions inter rives qui vont de portes a portes transversalement. Les principaux problèmes était de montrer que ces cheminements étaient potentiels. Bien montrer que cela va se faire points par points car tout les acteurs ne sont pas d’accord avec le projet. Changement métropole acquièrent la compétence des cours d’eau qui peuvent être intéressantes dans le Parc des Jalles. ça facilite le montage du projet. Cette étude devient une matrice sur laquelle peuvent se greffer d’autres projets .
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Jalles pour les portes et les cheminements doux.
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6. Fiche entretiens de Stéphane Duprat
NOM : Paysagiste DPLG, agence ALPAGE, ancien étudiant et enseignant dans la formation paysage de l’ensapBx LIEU : Pyramide de l’ensapBx, Talence (33) TEMPS : 30min
CITATIONS :
«La notion de « parc » ne me semblait pas adaptée, par rapport à l’héritage qu’on a de ce mot dans l’histoire des jardins et des paysages.(...) Ce que je trouvais dommage c’est que c’était trop attaché à l’idée de loisirs et pas assez à la dimension économique et sociale de ces paysages.» «Si on fait le point et quelque chose qui n’a jamais était fait, on pourrait évaluer la valeur économique que génère ce territoire, en termes d’emplois, ce n’est pas rien. Il y a certainement une vraie valeur économique. « «L’image qu’ont les institutions publiques de ce parc, basé sur une agriculture écologique, une écologisation et une patrimonialisation des paysages et des milieux naturels. C’est très français comme façon de voir les choses.» «C’est en train de se faire dans le temps et ce n’est pas en train de se faire de manière directe. Ce n’est pas un consensus des acteurs économiques du territoire, des institutions publiques. Ce n’est pas une rencontre de leurs intérêts dans un projet collectif et partagé. Pas du tout. Mais ça se fait de manière totalement informelle.» «Les habitants construisent avec et contre.» «Les agriculteurs un peu durs des années 19501980, leurs fils et filles aujourd’hui sont passés au Bio.» «Cap Sciences a proposé à la métropole de faire de mon travail de diplôme une exposition virtuelle. Après nous l’avons transformé en commande sur laquelle nous avons travaillé ensemble. C’est un outil de sensibilisation.» «Nous ce qu’on a proposé, avec Friche & Cheap et ZEA, on a créé une équipe pour faire des balades pendant l’été métropolitain sur les 55 000 hectares. C’était à l’été 2012.» «La Jalle est totalement privée. Les propriétaires sont propriétaires de la berges et jusqu’au milieu du cours d’eau, sur toute la Jalle. C’est une particularité du territoire des Jalles et ce qui pose des questions de gestion.» «Pour moi, vouloir seulement faire visiter le parc, c’est le degré zéro du projet. Si d’un côté on aura les marcheurs et de l’autre les agriculteurs. Ce que je trouve intéressant c’est une vente directe d’un
Stéphane Duprat maraîcher. La personne vient acheter un produit et en achetant ce produit elle découvre la personne qui génère le paysage qu’elle l’apprécie et peut ensuite venir le visiter.» «Pour moi l’illustration la plus flagrante de l’aboutissement de cette vision, c’est la construction du pont du moulin blanc, en acier corten. Pour moi, c’est l’expression culturaliste de ce que veut faire de ce parc.(...) C’est son premier acte. Un autre acte, c’est la rénovation de la cabane des maraîchers à Eysines. Ils ont choisi de refaire une cabane de maraîchers à l’identique, comme au XIXème siècle. C’est l’idée d’un patrimoine.» «Un parc c’est quoi ? Un endroit où il y a des portes d’entrée, c’est un endroit où on gère les lisières car il y a un dedans et un dehors donc on met des clôtures au parc. C’est une transcription littérale du modèle de parc comme le jardin public ou le parc bordelais dont on a hérité il y a un moment.» «Ce ne sont pas des paysagistes qui ont créé des parcs, ce sont des architectes. On est toujours dans cette mécanique et on n’arrive pas à s’en sortir.» «La vallée des Jalles pourrait ressembler à un parc puisqu’il n’y a pas un centimètre carré qui n’a pas été aménagé. (...) Cela ne serait qu’une étape de plus.»
RÉSUMÉ : Il semble que la notion de «parc»
ne soit pas le propre des paysagiste car elle représenterait un caractère patrimonial du territoire. C’est aussi une vision d’urbains. Ce qui semble intéressant c’est l’aspect économique du territoire et ce qui est en train de se dérouler sans projet, sans l’aide des institutions: la vente directe des maraîchers. Le paysagiste avait travaillé sur la vallée des Jalles pour son diplôme et pour les balades de l’été métropolitain.
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7. Fiche entretiens de Delphine Willis
NOM : Delphine Willis, paysagiste (Friche &
Cheap) et ancienne étudiante en paysage à l’ensapBx LIEU : Bureaux de Friche & Cheap, Bordeaux (33) TEMPS : 2h
CITATIONS :
« Dans notre façon de travailler nous sommes très sensible aux zones de franges » « Le stade c’est un vrai événement dans ces espaces périurbains » « Un lieu recherche qui permet de développer des produit sur la base de pare-brise ou autres » « Il n’y avait pas forcément de grandes surfaces agricoles à atteindre, qu’il fallait identifier aussi bien les grandes surfaces que els petites, sans jugement de valeur, et qu’il fallait accepter que toutes ces surfaces constituaient la surface agricole de Bordeaux » « Mettre bout à bout toutes les initiatives de plusieurs de surfaces » « Le projet de la vacherie (...) ça va faire dix ans qu’il essai d’émerger » « C’était assez politique comme choix, le Bois de Bordeaux, juste à limite administrative, pour monter un projet agricole dans une ville de moyenne importance (...) que ce soit domicilié à Bordeaux » « Se mettre en lien avec d’autres projets du parc » « Créer des partenariats entre différentes communes du Parc des Jalles» « Il faut faire des rotations pour les vaches, on ne peut pas les laisser au même endroit. Le Port autonome aurait pu prêter des terrains et la vacherie les bâtis. C’était, selon moi, un bon échange » « Il y a un éleveur, Dubois, cela fait des années qu’il entretiens gracieusement des terrains du Bois de Bordeaux pour pouvoir y mettre ses bêtes » « Essayer d’hybrider des pratique d’éleveurs avec des terrains municipaux » « Après l’histoire des pollutions de sol, je suis toujours septique à ces questions là. Lorsqu’on regarde un peu les pratiques agricoles aujourd’hui qui sont a 95% non respectueuses de l’environnement. (...) Les terres du Parc des Jalles sont acceptables. » « Les animaux tassent les sols » « Les sols il faut prendre ça avec relativité » « Les zones tampons c’est des espaces entre deux (...) qui absorbent deux choses conflictuelles (...) on parle plus de marges ou de franges»
Delphine Willis « Je voulais associer la réserve et la zone industrielle » « Bizarrement c’était compliqué de trouver un paysagiste sensible à l’agriculture (...) Les questions agricoles restent des choses très abstraites (...) soit on rencontre des techniciens soit des théoriciens »
RÉSUMÉ : Dans son projet de fin d’étude, le
stade était apparu tardivement dans le projet. Vis à vis de Cantinolle, la casse semblait être un point intéressant à conserver. Par rapport au réemploie il y a des agences qui travaillent sur l’automobile comme Rural Studio (USA). Par rapport à l’agriculture, c’était la chambre d’agriculture de Bordeaux qui n’avait qu’un seul agriculteur à l’époque domicilié dans le Bois de Bordeaux. L’équipe Friche & Cheap travaillait déjà à la création de jardins partagés, il y a avait un réseau. Le projet s’articulait entre l’arrivée du stade, d’autres projets comme la vacherie, le port autonome. La mise en réseau de lieux pour l’élevage. Le regard de l’élevage vis à vis de la dynamique du paysage été intéressante. La place de l’agriculture dans le paysagisme reste à définir ou expérimenter.
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8. Fiche entretiens de la réserve nationale des marais de Bruges
La réserve NOM : Responsable SEPANSO de la Réserve nationale des marais de Bruges LIEU : Maison de la réserve, Bruges (33) TEMPS : 1h
CITATIONS :
« La réserve elle existe de 1983 donc c’est bien antérieur. Il n’y a pas… enfin il y a surtout eu une concertation entre les collectivités. » « Déjà, ce qui me dérange un peu c’est le terme de « parc ». (...) Je préfère le terme de vallée des Jalles. Le terme de parc, parc égale loisirs. Ce n’est pas ça. Il y a des activités si la vallée des Jalles est dans cet état c’est parce qu’il y a des activités agricoles qui perdurent depuis des siècles (maraîchage, élevage) et c’est ce qui fait son identité. » « Le statut de réserve, il y a une réglementation, c’est décret ministériel. Tout le monde, nous compris, est soumis à cette réglementation. » « Le parc donne une idée d’unité, de cohésion dans l’esprit des gens. Dalleur les gens, au lieu de dire réserve, il emploie le mot de parc. (...) Dans le comportement, dans la perception de l’espace c’est totalement différent (...) vous vous attendez avoir un certain nombres de liberté, d’activités et c’est occulter encore une fois que c’est un lieu de travail et un lieu de vie pour des espèces. » « La notion de parc c’est dévolue en priorité au bien être de l’humain. » « La mission première d’une réserve naturelle c’est la mission de protection des habitats et des espèces. » « Faudrait pas que ça devienne un gros Center Park » « A l’origine c’est Mr Manot, le maire de l’époque qui a été assez avant-gardiste et courageux, puisque cela représente 1/5 de la commune de Bruges » « C’est pas construit c’est détruit. Lorsqu’on assèche c’est des millions de mètre cube de remblais. » « Nous, un des gros enjeux de la réserve c’est d’arriver à obtenir une zone périphérique de protection. C’est un statut reconnu. (...) un statut de périmètre de protection » « On a un problème depuis des années avec les tortues Cistude qui pondent en dehors de la réserve. » « C’est un laboratoire à ciel ouvert cette réserve. On cumule tous les problèmes environnementaux sur un espace protégé, naturel. (...) on a des lignes
à hautes tensions, des problèmes d’incivilité, des problèmes d’espèces invasives, de pollution d’eau (...) la destruction des habitats en périphérie et les routes » « Avec les mesures compensatoires, il y a des choses qui sont apparues. Notamment des ouvrages de franchissement. » « Il y a eu un muret de fait. (...) les animaux qui traversent la route, ils serrent les fesses et ils butent sur le muret. » « Ce qui est apparu avec le train-tram c’est un mur surmonté d’un grillage de séparation des deux voies. (...) Il n’y a plus rien qui passe. Un mur qui serait prévu sur neuf kilomètres, c’est à dire des boulevards jusqu’à la gare de Blanquefort. C’est le mur de Berlin pour les animaux. Ça coupe totalement le corridor écologique. » « On a fait un poster, au dernier congres de la société analogique de France, le Jeu du Grand Massacre. » « Du temps de Mr Feltesse, j’étais allé à une réunion publique, à la mairie, ouverte à tout le monde, pour parler de l’intérêt des corridors écologiques. (...) depuis cette époque il n’y a toujours concrètement rien qui n’a été fait. » « On avance mais lentement (...) Il y a des espèces qui vont disparaître, comme c’est le cas du vison d’Europe. » « Les bas coté de route, il n’y a pas longtemps on ne s’embêtait pas, c’était du désherbant. Apres on est passé à la tonte régulière. Maintenant, il y a des endroits où on est train de dire que quand c’est possible on fait des fauches tardives. On avance ! » « La Vacherie, sur le principe c’est bien, après je connais pas. » « Il y a plein de choses a faire, on ne s’ennuie pas. » « J’espère qu’il n’y a plus personne à penser que nous sommes des doux rêveurs assis dans l’herbe avec une pâquerette dans la bouche à attendre que ça se passe. Sinon je les invite à venir passer une journée sur la réserve. » « Vous me parliez du SCOT, mais il y a beaucoup de chose qui sédimentent. C’est bien de faire des études mais à un moment il faut passer à la pratique. » « Si je veux être pessimiste je dirai que c’est la vingtième réunion la COP 21. Maintenant ça va être plus compliqué, il y a des engagements et il faut que cela se traduise par des signatures. » « Il faut que ça bouge parce que sinon ça va dans le mur. »
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RÉSUMÉ : Il semble qu’il n’y ait pas eu de concertation avec la réserve. La notion de « parc » ne correspond pas à la réalité et au projet dans la vallée des Jalles, d’un point de vue écologique ou économique. Le loisir ne coïncide pas avec la protection. La réserve est assez visitée surtout le dimanche. Le projet de la réserve c’est s’agrandir sur sa zone périphérique. La réserve qui est l’une des seules réserves nationales péri urbaine a une situation extrêmement compliquée. Elle subit de forte pression et doit répondre à un grand nombre de complication écologique. Il y a quelques solutions (passage sous les ponts, grillages de guidage) qui existent mais qui sont longues à mettre en place. Les responsables de la réserve semblent dépasser par le manque de réaction face à leurs préoccupations. Il semble que les concepteurs ne soient pas sensibilisés aux questions de la protection des espèces. Il y a plus qu’un éleveur au sein de la réserve, Jean-Denis Dubois. La réserve s’organise sur un aller-retour sur 2,5 kilomètre. La maison de la réserve serrait à rénover.
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9. Fiche entretiens du SIJALAG
SIJALAG NOM : Responsable du SIJALAG (Syndicat
Intercommunal de la Jalles de la Landes à la Garonne) LIEU : Maison du SIJALAG, Saint-Médarden-Jalles (33) TEMPS : 1h
CITATIONS :
« Je suis technicien rivière, j’ai été souvent
sollicité pour des réunions, beaucoup pour les agriculteurs (...) un peu par rapport au paysage, à l’environnement. (...) J’étais un appuie technique » « Les missions du SIJALAG et maintenant de Bordeaux métropole » « Apres c’est l’interaction avec tous les acteurs qui touchent à l’eau. Pour un agriculteur c’est soit parce qu’il a trop d’eau, soit pas assez. » « Pour NATURA 2000, c’est le SIJALAG qui a fait le DOCOB, le document d’objectif et c’est Bordeaux Métropole qui l’a porté. (...) C’est un état des lieux du secteur. » « Il y avait un suivi de l’état de l’eau, avant Bordeaux Métropole (...) il y a deux grosses stations d’épuration sur la vallée de la Jalles et donc il y avait l’obligation de faire un suivi de l’eau (...) Depuis le premier janvier Bordeaux Métropole a repris toutes les compétences du SIJALAG. » « Par rapport à la potabilité, (...) on s’est aperçu que la pollution entre la rivière, la Jalle et nappe était très rapide. La rivière ce n’est pas que ce que l’on voit à l’œil. C’est un ensemble. Il y a le lit mineur, nappe phréatique, mais il y a une nappe d’accompagnement. (...) la nappe d’accompagnement frôle les nappes phréatiques. » « Pour arriver à traiter toutes ces pollutions, il faut partir à la source. Eduquer les gens. (...) C’est comme els station d’épuration, cela traite une substance, on en découvre une autre nocive, on va adapter le traitement. Ça va coûter des millions et des millions. On ne va jamais en finir. Autant éviter de les rejeter au départ. » « On voit que sur cinq six cent mettre, le cours d’eau fait son travail d’épuration. Alors que ce cours d’eau est très pollué. (...) des métaux lourds. (...) En règle générale, par rapport à la pression que peut avoir une rivière, la qualité n’est pas trop mal. (...) ça pourrait être pire. » « Il faut faire la différence entre cours d’eau et fossé. Ce n’est pas facile et il y a des batailles pour dans le Parc des Jalles. »
« Les digues empêchent la rivière de monter en crue et de s’étaler sur son lit majeur. Elle n’a pas de souffle. Elle a du mal à respirer. (...) Une rivière, ça a besoin de monter en cru. (...) c’est vivant une rivière. » « On était six (...) il y a 180 kilomètres de cours d’eau. (...) en cinq ans ils font le tour.» « Les métaux lourds dans le maraîchage (...) c’est la question 100 000 euros. » « Comment un cimetière de voiture peut se retrouver là ? »
RÉSUMÉ : Le travail du SIJALAG c’est la
quantité (inondation et maintien étiage) et la qualité de l’eau. Cela revient par moment à ouvrir, fermer les moulins en fonction de la demande. Pour la Jalles il y a deux grands secteurs : le plateau landais et la vallée de la Garonne. L’artificialisation de la vallée s’est faite par les moulins puis par les digues. Les moulins sont des écluses. Cette artificialisation à fragilisé la rivière. Les trois pollutions généralisées qui industrielles, agricoles et urbaines. La source de Saint-Médard-enJalles n’est plus utilisée. Il y a un dialogue entre les nappes profondes de la rivière selon les saisons. Une plante envahissante, le gereadomsia, a remplit les cours d’eau et empêche le bon écoulement des eaux. Elle provient d’un mauvais entretien de particulier.
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10. Fiche entretiens du service de l’Expertise nature, vulnérabilités et aménagement durable de Bordeaux Métropole
Céline Gerbeau-Morin
NOM : Responsable du service de l’expertise
nature, vulnérabilité et aménagement durable de Bordeaux Métropole LIEU : Bureaux de la direction de la nature, Bordeaux (33) TEMPS : 1h
CITATIONS :
«L’organigramme n’est pas simple aujourd’hui.» «Cette direction est intégrée dans une direction générale qui s’appelle valorisation du territoire. Dans cette direction il y a la direction de l’urbanisme, du foncier, de la nature et de l’habitat. Il y a également l’économie, c’est tout ce qui concoure à l’aménagement du territoire. Dans la direction de la Nature il y a deux service, celui dirigé par Élise Génot qui correspond à une nouvelle compétence de la métropole. Cette compétence est d’en faire ce que l’on veut.» «La volonté d’instaurer une OIM (opération d’intérêt métropolitain au parc des Jalles» «Le service que je dirige est expertise nature, vulnérabilité et gestion des risques. (...) et aménagement durable» «Je suis l’interface de l’urbain et de la nature» «Le secteur du Parc des Jalles et Cantinolle est un peu un secteur entre les deux» «C’est un territoire à protéger et à mettre en valeur (...) un territoire à l’interface de toutes les marges urbaines» «Il se pose vraiment la question du travail de cette lisière entre l’urbanisation qui progresse. D’autant plus, qu’on y fait arriver un tram. Il y a une affirmation du fait urbain assez forte» «Mieux vivre en ville» «Depuis 2013, lorsque j’étais encore à la direction de l’urbanisme, c’était un secteur qui m’intéressait beaucoup» «Quand on regarde, Cantinolle est la croisée, intercommunale, de trois communes, le Taillan, Eysines et le Taillan. On a une confrontation de l’urbain pas très tenu et le grand paysage.» «Beaucoup de projets urbains se multipliaient sans qu’il n’y est une réflexion à la macro échelle de ce grand territoire»
«C’est une porte d’entrée sur le Medoc, avec la ligne du Tram D. Quelle est l’image que l’on donne à cette porte d’entrée?» «Est ce que c’est une porte d’entrée très urbaine? Ce n’est pas l’image qu’elle a. Ou est ce que c’est une porte d’entrée nature?» «Aujourd’hui c’est un secteur d’entre deux» «Il n’est pas du tout qualifié par les communes car c’est le bout de chacune de ces communes» «C’est la porte de sortie d’Eysines et la porte d’entrée du Taillan» «On a un changement du modèle périurbain à ce moment là. Ce changement qui est en cours doit être accompagné pour pas que cela devienne n’importe quoi» «Quand on regarde on a des PAE, une ZAC qui vont générer beaucoup de populations supplémentaires» «On a une espèce de dynamique de désenclavement avec le tram qui va arriver», avec le parc relais, un pôle multimodal» «On a la station d’épuration de Cantinolle. (...) Il y avait une réflexion de la part de la direction de l’eau pour augmenter sa capacité» «On a une réflexion à mener sur les marges du Medoc, il y a la ZAC de Cares(...) le périmètre va se concentrer essentiellement autour des axes du tram» «C’est un secteur essentiellement économique pas très qualifiant. Il contribue même a donner cet espace d’entre deux» «La problématique de Diatan qui est un sujet un peu sensible à la métropole et notamment pour l’ancien maire du Taillan (...) il voulait la supprimer mais on ne se débarrasse pas d’une entreprise comme ça (...) même s’ils ont fait des efforts pour améliorer leurs rejets dans la Jalle, c’est quand même une porte d’entrée particulière pour le Parc des Jalles (...) ça contraste» «C’est un espace très ouvert visuellement parlant, alors que c’était beaucoup plus tenu avant (...) qui pourrait être une magnifique ouverture sur le grand paysage et qui est mangée par la station d’épuration et par Diatan» «Des équipements qui n’ont pas leurs places
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là» «Pour Diatan on est quand même entre deux bras de la Jalle, même s’ils contrôle leurs rejets. Quand on parle d’agriculture Bio et d’agriculture raisonnée, c’est compliqué si on ne contrôle pas ça» «Ce sont des entreprises qui viennent de l’état, il y a quand même un souci la dessus» «Quel sens on donne a ce territoire d’entredeux, de délaissé?» «L’espace de Cantinolle est très routier (...) Aujourd’hui il y a quand même 20 000 véhicules par jour, à terme, avec la déviation on pourra compter 12 000 véhicule. On devrait profiter de cette pacification pour lui redonner un autre visage en travaillant sur le carrefour et l’espace public» «Il faut se poser la question de qualifier vraiment cet espace comme une porte d’entrée du Parc des Jalles. Lui donner un symbole, une vitrine» «Entre 2013 et 2014, on fait travailler Louis Berger et Citadia, pour qu’ils nous élaborent une stratégie développement qui soit fédératrice pour les trois communes» «Cette étude a été présenté aux élus en leur proposant un scénarios de destination nature en retravaillant le carrefour (...) comme étant le point de départ d’un futur projet» «Identifier une façade maraîchère (...) une centralité commerciale (...) travailler sur une accroche économique» «Il avait été validé mais avant les élections et c’est un secteur qui a un peu évolué, le Taillan a changé de couleur politique et le Haillan a changé avec une élue jeune» «Les élus, ce n’était pas leur priorité donc on a suspendu jusqu’en décembre dernier» «On a un peu l’impression d’un secteur du bout du monde (...) il n’y en a pas énormément des secteurs dans l’agglomération (...) c’est l’un des seuls carrefours de cet ampleur là» «L’idée de ce référentiel de projet c’était faire prendre conscience aux élus de ce potentiel» «C’est extrêmement difficile de quantifier la valeur d’un espace naturel»
RÉSUMÉ : Nous avons abordé la question
de l’organisation au sein des services de Bordeaux Métropole Nature. Nous avons ensuite abordé la place de Céline Gerbeau-
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Morin dans ces services. Elle apparait comme le lien entre l’interface de l’«urbanisme» et de la nature. Ensuite nous avons abordé la question de Cantinolle dans cette interface ville nature. Comment s’articulent les différents enjeux sur ce site. Nous avons énuméré les différents enjeux qui se croisent sur ce site, quels sont les problèmes principaux et quelle identité donner au territoire. Finalement nous avons souligner qu’il n’existe pas d’espaces naturels de cette qualité et un tel carrefour.
11. Fiche entretiens du service de la Valorisation du patrimoine naturel, paysager et agricole de Bordeaux Métropole
Élise Génot
NOM : Responsable du service de la
valorisation du patrimoine naturel, paysager et agricole de Bordeaux Métropole LIEU : Bureaux de la direction de la nature, Bordeaux (33) TEMPS : 30min
CITATIONS :
«Le parc de projet mais ce n’est pas encore une réalité sur le terrain.» «La métropole essai de structurer ce projet depuis un petit moment avec des études comme celles d’ADH et de BASE après il n’a pas encore pris sa réalité notamment politique. Il est surtout porté par notre direction» «Les élus ne le portent pas comme un parc intercommunal ni même comme un parc» «Il manque le lien et le portage politique» «Notre rôle est un rôle d’intermédiaire, de médiateur et d’animateur territorial» «On est partenaire avec d’autres institutions ou d’autres têtes de réseaux» «On est financeur de certains programmes que ces acteurs peuvent avoir sur le terrain et puis on est financeur des projets des communes» «C’est un projet pour lequel on a pas beaucoup de crédit et une commande politique pas claire (...) il n’est pas totalement porté (...) même si on a déboursé des sommes importantes pour les études» «C’est un projet et parfois même un concept» «Le SCOT réfléchit beaucoup à la mise en action du territoire (...) il cherche à trouver les outils pour rendre concretes ces recommandations» «A Bordeaux Métropole il existe des budgets, principalement pour co-financer des projets mais qui rentrent dans le concept du parc, il manque un petit peu de budget» «Ce qui manque plus concrètement, c’est la décision d’avoir un chef de file» « Le Parc de la Deûle c’est une SEM» «La semaine prochaine, on propose à nos élus de créer une opération d’intérêt métropolitain mais en fait, cela veut juste dire que c’est la métropole qui va s’occuper du pilotage, de la gouvernance»
«La métropole n’a pas vocation a acquérir ces milliers d’hectares» «On soutient par exemple la commune de Parempuyre qui souhaite aménager un marais» «L’étude de BASE c’est arriver finalement à circuler même si on acquière pas» «Avant toutes les communes hors Bordeaux étaient de Bordeaux donc il y avait une sorte d’unité politique, maintenant il y a des communes de gauche, de droite» «Il semble légitime que ce projet soit un projet métropolitain, et intercommunal mais nous devons savoir comment les communes vont accepter ça» «J’avais un peu de mal avec ce logo de Bordeaux métropole car pour moi, il fait un peu trop référence à la commune» «Les études ont répondu à leur cahier des charges (...) c’est la décision de faire qui n’a pas été là» « En 2007, il n’y a pas le travail pédagogique qui aurait du être fait pour diffuser de l’étude» «Pour l’étude de BASE, le projet en terme de chiffrage était sur-dimensionné par rapport aux moyens» «Depuis le 1er janvier on a intégré certains services de ville qui sont venus au sein de notre organisation. On voit bien que nos collègues qui viennent des services des villes, n’ont pas la même culture du territoire»
RÉSUMÉ : Il semblait important de souligner
que le Parc des Jalles était encore un «projet». Il n’y avait pas un portage politique. Nous avons évoqué le financement qui n’apparaissait pas comme le problème principale du projet. Le problème semble venir du portage politique et du «chef de file». Une réunion se tiendra sous peu pour en décider. Nous avons abordé la question du «conflit» du phénomène englobant des communes par la métropole. Nous avons abordé la question des études qui semblent avoir répondu à leurs commandes respectives. Le problème étant toujours l’absence de portage politique. Enfin nous avons abordé la notion de «plusvalue» métropolitaine.
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13. Fiche entretiens du service du Périmètre de protection des espaces agricoles et naturels péri-urbains de Bordeaux Métropole
Ronja Mattmann
NOM : Responsable du PPEANP de Bordeaux Métropole LIEU : Bureaux de la direction de la nature, Bordeaux (33) TEMPS : 20min
CITATIONS :
«Le PEANPP un outil de projet de territoire sur le long terme» «Le périmètre a notamment une portée sur la durabilité des espaces naturels et agricoles au PLU, ils ne peuvent plus être AU (à urbaniser) ou U» «Il ne peut être modifié que par décret ministériel donc c’est un périmètre très stable» «Le droit de préemption du département ce n’est pas intervenir juste s’il y a une vente, seulement si nécessaire.» «Le volet de cet outil c’est un programme annuel d’actions et multipartenarial» «Ce programme d’action a été co-construit sur un an et demi avec les propriétaires, les acteurs locaux, les exploitants, les gestionnaires, les communes, les régions, l’état...Voilà, tout le monde autour d’une table et on a fait plusieurs ateliers de concertation.» «Le département a délégué la partie animation à la métropole» « La lutte conte les espaces classés nuisibles parce que cela impacte beaucoup les exploitations comme le lapin de garenne ou les ragondin» «L’ensemble des actions se déroulent sur dix ans, 2015 à 2025» «Les éléments du PPEANP intègrent les différents périmètre comme NATURA 2000 ou le Parc des Jalles ou encore le PPRI.» «Ce n’est pas un projet du Parc des Jalles, le PPEANP» «J’ai comme un droit de regard sur le programme d’action, sur ce qui se fait ou doit être fait» «Les ateliers de concertation prenaient différentes formes. Il y avait la grande messe, plus d’une centaine de personnes, au début et à la fin.(...) Les ateliers spécifiques sur les différentes problématiques.»
RÉSUMÉ : Le rôle de ce service est
d’assurer la protection du PPEANP qui sont des espaces naturels et agricoles inclus dans le périmètre du Parc des Jalles. Nous avons abordé les trois outils qui sont le périmètre, le droit de préemption et le programme d’action. Le rôle de la métropole dont Mlle Mattmann dirige le service est d’animer les missions du PPEANP soit organiser et communiquer entre les différents acteurs du projet. L’ensemble des travaux de ce service ont été publiés dans une nouvelle notice.
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14. Fiche entretiens du service des Natura 2000 de Bordeaux Métropole
Yves Suffran
NOM : Responsable des NATURA 2000 de Bordeaux Métropole LIEU : Bureaux de la direction de la nature, Bordeaux (33) TEMPS : 20min
CITATIONS :
«C’est un programme européen et une partie du Parc des Jalles a été classée NATURA 2000» «Nous avons l’animation de deux zones NATURA 2000» «Nous essayons de développer des contrats pour les agriculteurs en faveur de la protection de l’environnement» «Par exemple sur le site de la zone des sources du Thil-Garmade, qui est gérée par la lyonnaise des eaux, on a financé la réouverture de ce bois pour favoriser la présence de la tortue Cistude d’Europe et le cuivré des marais.(...) À cheval sur SaintMédard-en-Jalles, le Haillan et le Taillan» «Il y a tout le côté communication et sensibilisation. Il y a cinq membres qui ont signé la charte NATURA 2000. (...) Le Haillan, Eysines, Blanquefort, un maraîcher et Bordeaux Métropole. Cela reste une charte de bonne pratique mais c’est un engagement.» «Valoriser et récupérer des financements européens» «On va mettre en place des passage sous voirie (...) qui vont permettre aux animaux de passer sous les ponts» «En 2017, on saura si on a des financements» «Entre les animateurs de NATURA 2000 déjà il n’y a pas de lien entre nos différents travaux (...) Il y a sans doute une échelle de travail plus macro lorsqu’il s’agit des NATURA 2000 mais elle nous échappe un peu» «L’animation NATURA 2000 date de 2012» «Nous travaillons pour la DDTM (direction départementale des territoire et de la mer (...) c’est la représentation départementale de l’État français» «NATURA 2000 ce n’est pas quelque chose de contraignant, on peut juste informer, inciter les bonnes pratiques, avec des contrats qui subventionnent en partie»
«Il y a des pompes qui tournent à vide pour brasser l’eau des nappes, ce qui prendra des années pour les dépolluer.» «Le travail de l’animation c’est de faire comprendre les richesse du site (...) l’incitation financière»
RÉSUMÉ : Nous avons commencé par
aborder la place des NATURA 2000 dans le Parc des Jalles. Nous avons parlé des étapes d’interventions concrètes de ce service. Nous discuter de la question des fonds, de l’intégration des notion de pollution. Plus généralement de la nature de la charte est basée sur le volontariat.
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Documents 15. Article du Sud-Ouest sur le site RUE89 concernant la suppression des subvention pour Hérakles après les déversements accidentels polluant
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16. A’URBA, PLU approuvé par délibération du conseil CUB du 21 juillet 2006, CUB, Bordeaux, 2012, p.87
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17. A’URBA, PLU approuvé par délibération du conseil CUB du 21 juillet 2006, CUB, Bordeaux, 2012, p.101
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18. A’URBA, Les cahiers thématiques de la rocade, la rocade et ses différents usages, CUB, Bordeaux, décembre 2011
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19. A’URBA, Les cahiers thématiques de la rocade, la rocade et ses différents usages, CUB, Bordeaux, décembre 2011
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20. A’URBA, Les cahiers thématiques de la rocade, la rocade et ses différents usages, CUB, Bordeaux, décembre 2011
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21. Le prĂŠsident des chasseurs ĂŠcrit au maire, Sud Ouest - 2011-04-05
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Glossaire
A AGRICULTURE : ensemble des pratiques ancestrales qui consiste à produire un rendement d’aliments comestibles. Cela revient à travailler la terre ou faire de l’élevage. Elle peut être vivrière, biologique ou industrielle, elle reste nécessaire à notre existence. AGRICULTURE URBAINE : pratique nouvelle qui consiste à réintroduire l’agriculture en ville. On la pratique sur des parcelles qui peuvent être libres ou sur des espaces urbains nouveaux comme des toits par exemple. Elle s’appuie sur les principes d’un renouveau local et maitrisé, pour lutter contre le phénomène de mondialisation. Elle est souvent liée aux engagements participatifs. Au-delà de la production d’un rendement, elle peut permettre de redynamiser un quartier. AMAP : Association pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne. Regroupement d’agriculteurs pour la création de fermes à but coopératif et lucratif. Dans la pratique, des particuliers paient tous les mois une somme à l’agriculteur qui lui permet d’exercer sa pratique même lorsqu’il n’y a pas de rendement en hiver. Le particulier peut ensuite venir choisir ses produits directement et rencontrer les agriculteurs sur leurs sites de travail ou récupérer un panier dans un point de récupération en ville. AQUEDUC : vient des mots latins aqua et ductus qui signifient l’eau conduite. C’est une construction de canaux souterrains ou aériens destinés à acheminer l’eau d’un point A vers un point B. Dans la vallée des Jalles, les aqueducs sont souterrains.
B BALADE : terme qui définit à la fois, l’action et le substantif. C’est la déambulation ou circulation orientée pour la distraction. C’est une promenade informelle, un loisir de temps court sur un territoire connu ou non. BASSIN VERSANT : ensemble géographique qui détermine l’écoulement des eaux dans un même sens qui converge vers ce qu’on appelle un exutoire qui peut être un océan, une mer ou encore un fleuve, comme c’est le cas pour le bassin versant des Jalles. Cet écoulement récolte les eaux des précipitations et les eaux des sources. Il entraine avec lui sédiments et polluants sur son passage. Chaque bassin versant sous-divisé par des sous-bassins-versant qui se divisent ensuite en chevelus de cours d’eau sur le territoire. BOCAGE : prairies et champs bordés de chemins qui composent un paysage de formes irrégulières mais qui résulte de l’agriculture de la région du sud-ouest. BOIS : Espace arboré d’une certaine étendue et d’une densité importante d‘espèces arborescentes.
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C CAMPAGNE : espace à caractère rural et naturel situé autour des villes. C’est une étendue de pays plat et découvert (par opposition à bois, montagne, etc.) ou assez plat et à l’intérieur des terres. Selon le philosophe Gaston Roupnel, la campagne aurait depuis longtemps perdu son caractère naturel. Depuis l’introduction de l’agriculture (paléolithique), ce que nous caractérisons de campagne ne serait plus qu’un paysage artificiel. CHARTE : c’est un outil politique évolutif et dynamique. Il reflète l’engagement volontaire des signataires à respecter et promouvoir des valeurs communes, des principes généraux de comportement et des règles de vie commune. Juridiquement la charte provient du droit souple, les acteurs n’ont pas d’obligation de respecter leurs engagements. C’est donc un ensemble d’orientations générales pour un territoire. La charte peut lier entre elles des personnes morales : par exemple une communauté urbaine avec des associations. La charte est élaborée au terme d’une réflexion concertée entre ces acteurs qui proposent ensemble des plans d’action et des engagements mutuels.
D DIGUE : c’est un remblais le plus souvent de terre qui va longer une rivière, un fleuve, une mer ou un océan pour empêcher l’eau de déborder sur des terres plus basses. Il peut être naturel ou artificiel. Cet ouvrage est très présent jusque dans les années 2000 où on va s’intéresser à des digues de faibles impacts écologiques. DOMAINE : C’est une étendue sur laquelle une personne de droit étend son pouvoir, qui lui est conféré par le droit de la propriété. Autrefois lié aux souverains ou seigneurs, il est aujourd’hui toujours lié à l’idée d’un patrimoine ou héritage.
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ÉCLUSE : ouvrage d’art hydraulique. Elle va permettre la navigation des bateaux sur un cours d’eau ou de limiter les débordements des eaux en cas de crues. Spatialement, elle se compose de deux « verrouilleurs » appelés des biefs (autrefois ventelles) et d’un bassin intermédiaire dans lequel on peut faire varier le niveau de l’eau. ENS : espace naturel sensible. Existe depuis 1976. C’est un outil au service des politiques environnementales. Il permet d’identifier des espaces naturels menacés ou rendus vulnérables. Il contribue à la constitution des « trames bleues et vertes » nationales. Il s’inscrit dans le réseau écologique d’Europe. Il induit la création des ZPENS et la mise en place d’une taxe départementale. En Gironde, il est géré par la SAFER. ESPACE NATUREL : Par opposition à l’espace artificiel ou urbain, il représente un ensemble d’éléments qui n’aurait pas subit l’intervention de l’homme. Si on peut considérer que l’état de nature n’existe plus, on qualifie de naturel un espace sur lequel se mêlerait la faune et la flore, avec un caractère aléatoire et diversifié. ESPACE PUBLIC : c’est un espace inaliénable, ouvert et souvent urbain. Il se définit en trois dimensions. Il est le lieu de représentation et d’expression de tous les citoyens. ÉTANG : Petite étendue d’eau stagnante dans et autour de laquelle évolue une faune et une flore spécifique à sa localisation.
F FERME : Espace privé dédié à l’agriculture. Elle induit donc un espace pour la culture de la terre et un espace pour l’élevage. Spatialement, elle se compose d’une certaine étendue d’extériorités et d’intériorités, l’étable des animaux mais aussi de la maison des propriétaires. Si le roman de George Orwel, la ferme des animaux, nous dit que la ferme a une organisation politique, on peut tout de même dire qu’en réalité elle a bien une organisation mais sociale. FOLIES : ce sont des moments d’architecture dans les parcs du XVIII-XIXème siècles. Elles représentent des ruines ou des petites villas. Le mot s’inspire du latin folia (feuille). On pourrait parler d’architecture paysagère, quand l’architecture et le jardin composent un nouveau paysage. Elles sont principalement dessinées par les architectes. FORET : Espace d’un ensemble d’arbres dans lequel évolue une faune et une flore qui lui est spécifique. « Partir en foret » nous induit le fait qu’elle est le lieu de la promenade. FORET HUMIDE : Espace boisé dont l’atmosphère, l’air et le sol serraient pourvu d’eau, ce qui induirait une faune et une flore particulière. FRICHE : Au début, vient d’un espace qui aurait été abandonné à son développement naturel. En urbanisme, la friche urbaine est la zone située entre la ville et la campagne qui aurait été délaissé par les activités humaines. On observe des problèmes de délimitation ainsi que, bien souvent, des zones commerciales échouées. En paysagisme, ces espaces font aujourd’hui l’objet d’un regain d’intérêt et d’un fort attrait. Il pose notamment la question de la place de l’histoire et de la mémoire du lieu dans les projets.
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J JALLES : Chevelus de petit «cours d’eau», en gascon. Ce sont les rivières qui résultent du bassin versant des Jalles de Blanquefort situé sur le plateau landais. Elles évoluent dans les zones humides situées dans le Nord de Bordeaux-Lac, en Gironde. Elles parcourent le territoire sur trente kilomètres d’ouest en est pour aller se jeter dans la Garonne. Il en existe une multitude : la Jallère, Jallespont, la Jalle de la Lande, la Jalle d’Eysines, la Jalle du Taillan, la Jalle neuve, la Jalle du Canteret, la Jalle du sable, la Jalle noire, la Jalle de la bécassine et la Jalle de la violette. Certaines proviennent de la source du Thil. D’autres se nourrissent uniquement des eaux de pluies. Cet ensemble d’hydronymes donne son nom à la vallée des Jalles. JARDIN : espace de culture de la terre organisé, délimité et clos. Il peut être privé ou public dans le but de produire un rendement ou d’être parcouru. Le jardin s’étend sur un territoire peu étendu. JARDIN OUVRIER : il apparaît au XIXème, pendant l’industrialisation dans les cités ouvrières. Il permet alors à l’ouvrier qui habite près de son lieu de travail de produire lui-même son alimentation. Il réapparaît fortement dans l’ère de l’occupation communiste au XXème siècle. Il vient de l’idée que chacun doit avoir accès à un jardin pour produire son alimentation. Il est populaire et on le cultive par nécessité, différemment du jardin partagé dont il est l’ancêtre. JARDIN BOTANIQUE : espace clos qui retrace l’évolution des espèces végétales de la région dans laquelle il est établi. Il est souvent composé d’un bâtiment qui est le lieu d’exposition pour les collections des espèces. JARDIN PARTAGÉ : espace de culture délimité et clos que se partagent des acteurs invités ou de droit de propriété. Dans notre société, de plus en plus individualiste, on observe un retour à ces pratiques dites participatives, qui impliquent les citoyens et leur permettent un échange. Dans l’article L.561-1 du projet de loi Accompagner le renouveau des jardins collectifs, on donne une nouvelle définition, « On entend par jardins partagés, les jardins créés ou animés collectivement, ayant pour objet de développer des liens sociaux de proximité par le biais d’activités socioculturelles et étant accessibles au public ». Spatialement, il représente une parcelle divisée en sous-parcelles qui est située en ville ou à la campagne et où chacun vient apporter sa contribution et cultive son espace. JARDIN PUBLIC : enclos refermant un espace urbain naturalisé. Le jardin étant précédemment réservé aux classes aisées, il est ouvert après la révolution française.
L LAC : Grande étendue d’eau non-salée qui peut être issu d’une source ou créé de manière artificielle, on aurait creusé un trou qui se serait avec le temps rempli d’eau de pluie. LOI GRENELLE II : loi concernant un engagement national pour la préservation de
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l’environnement. Elle concerne des domaines multiples liés à l’urbanisme, le bâtiment, les énergies, les transports, la biodiversité, la santé et la gouvernance. Cette loi a été appliquée en février 2010, elle suit la loi Grenelle I (2009) et devrait être suivie d’une potentielle loi Grenelle III.
M MARAIS : Étendue d’eau stagnante, boisé qui se compose d’une faune et d’une flore très spécifique car capable de vivre des conditions de forte humidité. MARAÎCHERS : C’est un ensemble d’agriculteurs spécialisés dans la production de légumes. MARAÎCHAGE : Production exclusive de légumes. MARE : Petite surface d’eau naturelle ou artificielle caractérisée par une faune et une flore spécifique, comme les canards, les grenouilles, roseaux ou nénuphars. MÉTROPOLISATION : provient du grec meter et polis et du latin metropolis soit de la « ville mère » ou de «la capitale d’une province». Dans un contexte de globalisation mondiale, le processus de métropolisation signifie qu’une ville mère englobe ses villes périphériques pour devenir une métropole et peut ainsi prétendre à une représentation à l‘échelle mondiale. Le rayonnement de la métropole est due à sa concentration des populations, des pouvoirs décisionnels, économiques et culturels. Spatialement, elle représente l’aire urbaine de l’ancienne agglomération qui a évoluée en parallèle du phénomène d’intercommunalité. Le phénomène de métropolisation se caractérise par la mise en réseau des éléments structurant du paysage, on parle alors de «système d’objet» et de «système d’action»1 pour le territoire.
N NATURA 2000 : réseau européen de sites protégés à intérêts communautaires créé en l’an 2000. Il reconnaît ces valeurs comme patrimoniales. Il s’inscrit dans une logique de développement durable. Il induit la création d’un contrat avec ces acteurs, composé du DOCOB (documents d’objectifs) et de la charte Natura 2000. Cet ensemble de documents législatifs n’a pas pour but d’entraîner des mesures pénales mais plutôt de gager d’une volonté commune allant dans le même sens. La gestion de ces sites relève des collectivités (ou groupe) territoriales. Son financement provient des États-régions et de la FEADER (Fonds européen agricole pour le développement rural). NATURE : vient du latin nasci, qui est tout ce qui se rapporte au vivant. Pour les anciens, la nature est l’ensemble de l’univers. À partir du XVIIème siècle, la nature est l’ensemble du vivant obéissant à des lois physiques dont l’homme se trouve séparé. La nature va avoir un caractère 1 SANTOS, La nature de l’espace, Paris, L’Harmattan, 1997.
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utilitaire alors que l’homme reste une fin en soi. De nos jours, eu et gars aux problèmes environnementaux, l’homme et la nature sont pensés de nouveau ensemble, cela constitue une nouvelle réflexion écologique. Spatialement, chez les Modernes, la nature, qui s’oppose à ce qui est construit, est le plus souvent assimilée à des espaces verts par opposition au bâti et à l’urbain.
P PADD : projet d’aménagement et de développement durables. C’est un outil au service de la préservation du territoire pour les générations futures. En 2000, la loi SRU intègre le PADD au PLU et la loi UH (Urbanisme et Habitat) lui retire son opposabilité au tiers. Les tiers soumis au contrat du PADD ne sont plus dans l’obligation de le respecter. PATRIMOINE : c’est tout ce qui fait l’objet d’un héritage. Il peut être historique, économique ou politique. On pourrait parler d’empreintes que l’homme a laissé, qu’il reconnaît et qu’il souhaite transmettre. Ces formes peuvent être diverses mais elles vont faire l’objet d’un traitement particulier de préservation. Aujourd’hui, on patrimonialise des éléments existants. En ce sens on attend une certaine limite. On parle aussi de muséification ou d’une mise sous cloche du patrimoine. PATRIMOINE CLASSE: c’est un ensemble d’objets qui sont officiellement reconnus comme important pour la mémoire collective, auxquels on va appliquer un ensemble de règles pour sa préservation puis sa transmission. Il existe un grand nombre de classement qui peuvent être nationaux, européen ou mondial. Ils se réfèrent à des textes de lois spécifiques. PATRIMOINE VERNACULAIRE: c’est un ensemble d’éléments qui proviennent d’un site localisé, d’un contexte géographique particulier et d’un savoir-faire ancestral de notre société. Il est patrimoine parce que des populations l’identifient comme représentatifs de leur héritage. On pourrait parler d’un patrimoine non-officiel ou quotidien. Il remet en question la définition du patrimoine, il l’ouvre à ce qui est existant. PAYSAGE : Le paysage est un ensemble compréhensible et représenté par la peinture au XVème siècle dans les Flandres. Au XVIIIème siècle, apparaît la notion de paysage comme territoire existant. C’est une représentation qui peut être sujet à un découpage de plans successifs. C’est un espace regardé à travers les yeux d’un observateur. Le paysage est donc pluriel. Plus généralement, on peut dire que c’est une image partagée d’une partie d’un territoire. Cette représentation se compose de plusieurs plans (ex : le ciel, les montagnes, les arbres). Selon les architectes paysagistes belges, Bas Smets, le projet de paysage se réalise par un processus en deux temps : « le paysage imaginé » et « le paysage réalisé ». Selon l’architecte Georges Descombes, il faudrait trois définitions du paysage. Les deux premières existent déjà, l’une se réfère à l’artialisation européenne, elle est restrictive et l’autre est phénoménologique, elle inclut tout. Selon lui, il faudrait donc une troisième définition du paysage qui serait anthropologique, in situe et in visu2. PARC : du latin parcus (enclos), il se définit comme un espace clos et aux limites déterminées. C’est un espace arboré et délimité, soumis à des règles établies. PARC D’AGRÉMENT : espace végétal délimité qualifié par sa pratique de l’espace ou par les usages dans le but est d’amener le plaisir à ses visiteurs. Dont l’agrément induit un caractère 2
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DESCOMBES, conférence, Dessiner une rivière, à l’EPFL (école polytechnique fédérale de Lausanne).
agréable mais futile. C’est un lieu de détente mais qui ne semble pas indispensable. PARC FLORAL : Espace délimité consacré à l’exposition, la culture et la sauvegarde spécifique des fleurs. PARC LAB3 (Laboratoire du parc des coteaux) : Volonté d’élus et de techniciens des communes pour créer une méthode commune de gestion et d’identification des usages dans le parc. PARC MÉTROPOLITAIN : système de parcs de la nouvelle aire urbaine, la métropole. Dans son rapport à la ville, il évoque moins la nature que campagne. Il est implanté sur des espaces de « délaissés géographiques » comme un marais en cœur de vallée ou un bord de coteaux. Aussi, il est inconstructible. Ces dimensions sont métropolitaine (500-1 000ha). Il est constitué d’espaces privés et publics. Ces limites sont celles de l’urbanisation, poreuses et mouvantes. Il structure de l’étalement urbain. Il constitue un paysage. Il est le résultat du travail de l’homme dans la nature, c’est un espace artificiel souvent pollué. L’agriculture y tient une place importante, son économie la réconcilie avec la dynamique urbaine. C’est un lieu de préservation active et notamment de préservation essentielle comme celle de la biodiversité mais aussi de nos ressources. C’est une mise en réseau des parcs, il inclut d’autres parcs, zoning de préservation et les éléments d’un patrimoine habité. Il participe aux grands projets urbains et sert les discours qui sont des vitrines politiques des grandes métropoles. C’est un parc qui existe et qui est entretenu par des volontés habitantes. C’est un parc d’agrément qui est pourtant indispensable. PARC NATIONAL : étendue de territoire classée pour la protection de sa biodiversité, ses matières premières, ses pratiques historiques ou paysages. Sa superficie peut dépasser le million d’hectare. Il n’est pas forcément délimité. En France le premier parc est créé en 1913. Sa gestion est faite par un établissement public national. Un ensemble de loi lui sont propres pour assurer la surveillance du site. PARC URBAIN : parc défini par l’urbanisme des années 1980-1990, sa situation géographique et son rapport à la ville. C’est un espace végétal de « nature » en opposition ou par référence au système urbain. Il est plus ou moins clos, délimité et étendu. Il est destiné à des usages de divertissement, de promenade, de balade pour les citadins. PATRIMOINE : c’est tout ce qui fait l’objet d’un héritage. Il peut être historique, économique ou politique. On pourrait parler d’empreintes que l’homme a laissé, qu’il reconnaît et qu’il souhaite transmettre. Ces formes peuvent être diverses mais elles vont faire l’objet d’un traitement particulier de préservation. Aujourd’hui, on patrimonialise des éléments existants. En ce sens on attend une certaine limite. On parle aussi de muséification ou d’une mise sous cloche du patrimoine. PATRIMOINE CLASSE: c’est un ensemble d’objets qui sont officiellement reconnus comme importants pour la mémoire collective, auxquels on va appliquer un ensemble de règles pour sa préservation puis sa transmission. Il existe un grand nombre de classements qui peuvent être nationaux, européens ou mondiaux. Ils se réfèrent à des textes de lois spécifiques. PATRIMOINE VERNACULAIRE: c’est un ensemble d’éléments qui proviennent d’un site localisé, d’un contexte géographique particulier et d’un savoir-faire ancestral de notre société. Il est patrimoine parce que des populations l’identifient comme représentatifs de leur héritage. On pourrait parler d’un patrimoine non-officiel ou quotidien. Il remet en question la définition du patrimoine, il l’ouvre à ce qui est existant. PLU : Plan Local d’Urbanisme. C’est un ensemble de documents du droit de l’urbanisme. Il définit les prescriptions précises de chaque parcelle à l’échelle communale. PPEANP : Périmètre de protection et de mise en valeur des espaces naturels périurbains. Créé en 2005, c’est un outil de préemption foncière pour le conseil général (département). PRAIRIE : espace naturel délimité, où l’on cultive une flore particulière dédiée à nourrir l’élevage animalier qui va le pratiquer. PROMENADE : Terme qui définit à la fois, l’action et le substantif. C’est la déambulation ou 3
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circulation orientée par le loisir. C’est une balade de temps long qui aurait un but.
R RÉSERVE NATURELLE : espace délimité de sauvegarde pour la protection d’espèces, de matières premières, de pratiques ou de paysages. Elle est établie par une loi de 2002. On applique à plus ou moins l’intégralité de son territoire un ensemble de règles pour sa surveillance. Elle peut être privée ou publique et son échelle peut être locale, régionale ou nationale selon sa superficie. Elle a aussi une fonction pédagogique. RÉSERVE NATURELLE INTÉGRALE : si la notion de parc nationale est bien connue, encore que le mot soit très loin d’avoir toujours été utilisé dans une acceptation identique, celle de Réserve naturelle intégrale ou Strict Natural Reserve, dans la terminologie de la Convention de Londres (1933), ne pouvait évidemment susciter un intérêt comparable. Le parc national, au sens habituel du mot et par conséquent sous la forme où l’ont popularisé les premiers, avant bien d’autres pays, les États-Unis, s’il est une aire protégée et contrôlée, est destiné à l’agrément, à la récréation et à l’instruction du public. La réserve naturelle intégrale, par contre, a pour objet la conservation absolue d’un territoire d’où sera exclue toute activité humaine, quelle qu’elle soit, à la seule exception des recherches scientifiques à y entreprendre.4 RURBAINS : Habitants ni la campagne, ni la ville, ils sont les résidants du péri-urbains. C’est un terme à résonnance péjorative, qu’on l’emploie souvent pour dénoncer leur mauvaise conduite en matière développement durable. RUSTICAGES: Dans le langage du paysagisme, ils désignent le ciment imitant le bois pou fabriquer des pontons romantique, c’est une pratique très utilisée au XIXème siècle.
S SAFER : société d’aménagement foncier et d’établissement rural. Existe depuis 1960. C’est un organisme français de sociétés anonymes sous le contrôle de l’État. Ses missions sont d’intérêts généraux et a un droit de préemption. Le SAFER doit assurer la transparence du marché foncier rural par la réinsertion et la promotion des activités agricoles. SCOT : schéma de cohérence territoriale. Instauré en 2000, par la loi SRU (Solidarité et Renouvellement Urbain), c’est un document d’urbanisme qui ne définit précisément ni les limites, ni le périmètre, ni le programme des projets de l’agglomération. Il donne les grandes orientations pour coordonner une cohérence territoriale. Il rentre dans le cadre d’un PADD. SENTIERS : petits chemins qui permettent de circuler entre les entités du paysage. 4 Définition de Théodore Monod, Publication UICN, n°2, 1965, COHEN, Dictionnaire Théodore Monod, humaniste et pacifiste, le cherche midi, Paris, 2004, p.156
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T TERRITOIRE : Espace géographique étendu qui résulte du travail de l’humain. TRAME VERTE et TRAME BLEUE : mesures phare de la loi Grenelle II concernant la biodiversité. Ce sont des outils d’aménagement du territoire à l’échelle nationale. Elles représentent un ensemble de réservoirs de la biodiversité reliés entre eux par des corridors écologiques.
U URBANITÉ : C’est l’ensemble des points de vue et culture liées au fait d’habiter la ville. Vient du mot latin urbanitas, soient les qualités humaines acquises en société. Lorsqu’on parle d’un territoire, cela nous permet de mesurer son caractère urbain en opposition à la ruralité.
Z ZICO : zone importante pour la conservation des oiseaux. Mises en place dans les années 1990, ce sont des mesures d’inventaires des oiseaux et de leurs habitats de zones identifiées comme remarquables. Elles s’inscrivent dans le programme international Birdlife international. ZNIEFF : zone naturelle d’intérêt écologique, faunistique et floristique. Mise en place depuis 1982. Il ne s’agit pas d’une mesure réglementaire mais d’une délimitation d’un périmètre d’observation. On identifie deux types de zones la ZNIEFF I, peu étendue et qui représente un type d’habitat de la biodiversité et la ZNIEFF II qui a une plus grande superficie ainsi qu’une grande diversité d’habitats d’espèces. Ces espaces d’inventaires scientifiques des espaces relèvent du Muséum national d’Histoire naturelle pour le Ministère de l’Environnement. ZPENS : zone de préemption des espaces naturels sensibles de l’urbanisme français mis en place après désignation par un ENS (espace naturel sensible). Elle fait partie de la politique des espaces naturels considérés comme sensibles. On applique une jurisprudence paradoxalement pour sa protection et son ouverture au public. La préemption consiste en trois étapes de protection, l’identification d’un périmètre de la zone, une procédure d’aliénation (achat des terrains) et le choix de la destination du bien acquis. ZONE HUMIDE : de l’anglais wetland, c’est un espace de terres gorgées d’eau. Selon le code
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de l’environnement, c’est un ensemble de « terrains, exploités ou non, habituellement inondés ou gorgés d’eau douce, salée ou saumâtre de façon permanente ou temporaire ; la végétation, quand elle existe, y est dominée par des plantes hygrophiles pendant au moins une partie de l’année ».
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Bibliographie Ouvrages :
-ASHER, La république contre la ville. Essai sur l’avenir de la France urbaine, L’Aube, Paris 1998 -BASSAND, KAUFMANN, JOYE, Enjeux de la sociologie urbaine, Presses polytechniques et universitaires romandes, Lausanne, 2007 -CAMBIER, Quand la ville fait monde, Paris, Cahiers philosophiques N°118, SCERENCNDP, Juin 2009 -CHOAY, Les Mémoires d’Haussmann, Paris, édition SEUIL, 2000. -CLEMENT, La sagesse du jardinier, Paris, Editions Jean-Claude Béhar, 2006 -COHEN, Dictionnaire Théodore Monod, humaniste et pacifiste, Paris, le cherche midi, 2004 -DELBAERE, La fabrique de l’espace public, ville paysage et démocratie, Paris, Ellipses Editions, 2010. -DOLLFUS, La mondialisation. Presses de Sciences Po, Paris, 2007 -FORESTIER, Grandes villes et systèmes de parcs, Paris, éditions Norma, 1997. -HALBERT, L’avantage métropolitain. Presses universitaires de France, Paris, 2015 -LAVALOU, La Villette : Cité de la musique, Parc et Grande Halle, Cité des sciences, Paris, Editions du patrimoine, 2002 -Les Cahiers de l’institut d’aménagement et d’urbanisme de la région d’Ile-de France, no 106, Paris, déc.1993 (0153-6184) -MAHEU, Cahier du CCI n°4, Paysage : parcs urbains et suburbains, Paris, éditions du centre Pompidou, 1988. -MASBOUNGI, Penser la ville par le paysage, éditions la Villette, Paris, 2002. -MASBOUNGI, L’intimité avec le territoire, Francis Cuillier, Grand prix de l’urbanisme 2006, Paris, éditions Parenthèses et DGUHC, 2006. -MASBOUNGI, La ville passante, David Mangin, Grand prix de l’urbanisme 2008, Paris, éditions Parenthèses et DGALN, 2008. -MASBOUNGI, Le paysage en préalable, Michel Desvignes, Grand prix d’urbanisme 2011, Paris, éditions Parenthèses et DGALN, 2011. - MASBOUNGI, Michel Corajoud et cinq grandes figures de l’urbanisme, Grand prix de l’urbanisme 2003, Paris, éditions Parenthèses et DGUHC, 2003. -MERLIN, CHOAY, Dictionnaire de l’urbanisme et de l’aménagement, Paris, édition PUF, 2010. -Ministère de l’équipement, du logement, des transports et de l’espace, L’aménagement des espaces verts, Conception technique et réalisation dossiers d’études et de travaux, Modalités administratives, Paris, éditions du Moniteur, 1992. -SALLENAVE, Métropoles… Quel devenir pour nos villes ?, Bordeaux, Paris, Talence, New-York, mythes et rites urbains, Talence, édition Bastingage, 2014 -SANTOS, La nature de l’espace, Paris, L’Harmattan, 1997. -SASSEN, La globalisation. Une sociologie. Gallimard, Paris, 2009 -SECCHI, Première leçon d’urbanisme, Paris, éditions Parenthèses, 2006. -TERRIN, Jardins en ville, ville en jardin, Gardens in the city, Paris, éditions Parenthèses, 2013. -TIBERGHEIN, CORNER, Natures intermédiaires, les paysages de Michel Desvigne, Bâle, Boston, Berlin, Birkhaüser, 2009. -WERQUIN, DEMANGEON, Jardins en ville : nouvelles tendances, nouvelles pratiques, Paris, édition Dominique Carré / Direction de l’Architecture et du Patrimoine, 2006.
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Sites internet :
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Projets, chartes, mémoires et théses:
-ADH, C.Cloup, Biotope, Charte environnementale et paysagère du Parc des Jalles, Bordeaux, CUB 2007 -ADH, C.Cloup, Biotope, Un parc vivant, Charte environnementale et paysagère du Parc des Jalles, Bordeaux, CUB, 2008 -ALPAGE et DUPRAT, Voyage au fil des Jalles, TPFE Paysage ENSAP BX, Bordeaux, 2006 -ALPAGE, 55 000 hectares : visites guidées, visites pour la CUB (Communauté Urbaine de Bordeaux), Bordeaux, 2013 -A’URBA, Atlas des zones économiques de la CUB, Bordeaux, CUB, 2012 -A’URBA, Les cahiers thématiques de la rocade, la rocade et ses différents usages,
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Bordeaux, CUB, décembre 2011 -A’URBA, Parc intercommunal des Jalles, schéma de référence, Bordeaux, CUB, mars 2002 -A’URBA, PLU approuvé par délibération du conseil CUB du 21 juillet 2006, Bordeaux, CUB, 2012 -BANZO, VALETTE, L’éco-urbanisme face aux espaces non bâtis: l’enjeu de la mixité, UMR 5185 ADES / TEMPOS, CNRS / Université Bordeaux 2 et 3 - Conseil général de Gironde, PPEANP des Jalles, périmètre de protection et de mise en valeur des espaces agricoles et naturels péri-urbains, Bordeaux, 2005 -CRUZ, Étude de la qualité des cours d’eau et de la perception des acteurs sur le territoire de la Communauté Urbaine de Bordeaux (33), Stage de fin d’étude, Master 2 Ecologie humaine, Université bordeaux III, 2011 -BESNIER, Entre urbain et agricole, imaginer des osmoses fertiles, TPFE Paysage ENSNP 2012-2013 - EAUCEA et SMIDDEST, Atlas des bassins versant, SAGE, Conseil générale de Gironde, 2008 -DESVIGNES, La charte des paysages de la ville de Bordeaux, construire le futur paysage bordelais, Direction générale de l’aménagement urbain de la ville de Bordeaux, Direction des espaces verts et du paysage, 2006 -DUVIELLA, Porte sur le Parc des Jalles, TPFE Architecture ENSAP BX, Bordeaux, 2008 -LAVIGNE, Etudier les dynamiques paysagères dans les démarches de projet : pour quoi faire ?, L’exemple de la vallée des Jalles, Carnet du paysage n°27, 2015 -RUSSIAS, Construire au fil de l’eau, révéler l’identité du Parc des Jalles, Bordeaux, PFE Architecture ENSAP BX, 2013 -TER, agence de paysage, Penser la nature de la CUB par ses bords, dialogue compétitif des 55 000 hectares de nature, Bordeaux, CUB, 2012 -SYSDAU, A’URBA et CUB, Mise en œuvre et évaluation du SCOT de l’aire métropolitaine Bordelaise, Bordeaux, décembre 2007 -SYSDAU, Document d’orientation et d’objectifs - Rapport principal, SCOT de l’aire métropolitaine bordelaise approuvé le 13 février 2014, Bordeaux, 2014 -WILLIS, Une ferme urbaine de Bordeaux, TPFE Paysage ENSAP BX, Bordeaux, 2012
Articles de presse :
-RUEFF, « Les jardins, un luxe nécessaire», Urbanisme, juin/juillet 1993 (1240-0874), n° 264-265, p. 37-57
Archives des articles du Sud-Ouest sur Le Parc des Jalles de 1999 à 2015 : -Inondations : pas de plan de protection au Parc des Jalles , Sud Ouest - 2015-10-02 -Des mesures contre les crues, Sud Ouest - 2015-09-19 -Le pari de la Vacherie, Sud Ouest - 2015-07-03 -La nature pousse autour du stade, Sud Ouest - 2015-05-08 -La Métropole vue d’ici, Sud Ouest - 2015-01-20 -[LE PARC DES JALLES...], Sud Ouest - 2014-11-08 -Un match à quatre, Sud Ouest - 2014-03-20 -Labyrinthe végétal sur les bords de Jalle, Sud Ouest - 2014-02-20 -À l oeuvre pour faire vivre le patrimoine, Sud Ouest - 2014-02-13 -Bienvenue à la ferme, Sud Ouest - 2014-01-21 -Le temps du bilan, Sud Ouest - 2013-12-12 -Une sensibilisation aux cultures alternatives, Sud Ouest - 2013-11-14
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-[Boucle verte : on balise !...], Sud Ouest - 2013-09-20 -Des idées pour valoriser la nature, Sud Ouest - 2013-07-10 -Tous aux refuges, Sud Ouest - 2013-06-15 -Un label très bio, Sud Ouest - 2013-04-09 -2013, année de forts investissements, Sud Ouest - 2013-02-23 -Le programme des vacances, Sud Ouest - 2012-08-16 -Réserves vertes à Bruges, Sud Ouest - 2012-04-17 -Le sport en forêt, Sud Ouest - 2012-04-04 -Les attentes de la Ville envers la CUB, Sud Ouest - 2011-11-24 -[Fête de la musique PAREMPUYRE La Fête de la musique aura lieu le mardi 21 juin à partir de 19 heures.], Sud Ouest - 2011-06-18 -[A Eysines...], Sud Ouest - 2011-09-16 -La culture et la nature, Sud Ouest - 2011-05-26 -Une vocation agricole confortée, Sud Ouest - 2011-04-13 -Le président des chasseurs écrit au maire, Sud Ouest - 2011-04-05 -Voyager dans le temps et dans l’espace, Sud Ouest - 2011-02-03 -Le tour des points chauds, Sud Ouest - 2011-01-29 -34 mois, 12 questions, Sud Ouest - 2011-01-25 -La zone maraîchère au coeur des débats, Sud Ouest - 2011-01-21 -Nouvelle donne dans les délégations, Sud Ouest - 2010-12-16 -Tous dans le même panier, Sud Ouest - 2010-10-07 -Les réalisations s’accélèrent, Sud Ouest - 2010-09-22 -La nature pour modèle urbain, Sud Ouest - 2010-09-13 -Remous autour des Jalles, Sud Ouest - 2010-06-19 -[SAINT-MÉDARD-EN-JALLES Permanence quartiers. Bruno Cristofoli, adjoint de proximité aux quartiers Centre (centre-ville et Caupian), tiendra une permanence demain, de 18 h 30 à 19 h 30, au centre Pierre-Mendès-France.] Sud Ouest - 2010-03-24 -En cours et à venir, Sud Ouest - 2010-02-19 -Campagne contre le tarmac, Sud Ouest - 2009-12-04 -Les bois ouverts à la balade, Sud Ouest - 2009-12-01 -Les familles séduites par leur maraîcher, Sud Ouest - 2009-10-22 -[LE HAILLAN Réflexion autour d’une « Maison de l’eau » Une « Maison de l’eau » est en projet sur la commune du Haillan, à l’entrée du futur Parc des Jalles, vaste territoire de 4 300 hectares qui réunirait] Sud Ouest - 2009-10-20 -Les quatre moteurs de la ville, Sud Ouest - 2009-10-13 -27 opérations à décliner, Sud Ouest - 2009-10-10 -Un poste qui divise, Sud Ouest - 2009-10-07 -Mise en valeur des espaces naturels, Sud Ouest - 2009-10-07 -Une unanimité bien locale, Sud Ouest - 2009-09-17 -Un pont entre deux époques, Sud Ouest - 2009-08-18 -Le centre-ville passe au vert, Sud Ouest - 2008-11-05 -Un panier hebdomadaire garanti, Sud Ouest - 2008-10-07 -Du grain à moudre, Sud Ouest - 2008-09-30 -Pour le tram à Cantinolle, Sud Ouest - 2008-06-28 -Un bâti maîtrisé, Sud Ouest - 2008-02-02 -J’ai mille idées pour la ville, Sud Ouest - 2008-01-17
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-L’association Cistude nature dans le débat budgétaire, Sud Ouest - 2007-12-27 -Le prix du faux gazon, Sud Ouest - 2007-12-26 -L’avenir des Rainettes, Sud Ouest - 2007-11-29 -La nature à portée de main, Sud Ouest - 2007-11-16 -La pomme de terre AOC, Sud Ouest - 2007-11-08 -Vache bordelaise et pomme de terre d’Eysines, Sud Ouest - 2007-11-06 -Moratoire prolongé, Sud Ouest - 2007-10-27 -La croissance du Taillan, Sud Ouest - 2007-10-06 -Économie, Sud Ouest - 2007-05-29 -78 hectares verts, bientôt 100, Sud Ouest - 2007-01-04 -[Et aussi pour les cyclistes Une nouvelles piste cyclable a été inaugurée samedi en fin de matinée par le maire de la commune, Vincent Feltesse.] Sud Ouest - 2007-09-25 -Une boucle verte dans l’agglomération, Sud Ouest - 2007-08-17 -L’opposition veut du concret, Sud Ouest - 2006-11-24 -Un débat très politique, Sud Ouest - 2006-11-23 -[COMMUNAUTÉ URBAINE.], Sud Ouest - 2006-01-21 -[Le parc à thème du Bourgailh, cher à Alain Rousset, a été voté hier matin à l’unanimité au Conseil mais la droite a posé ses conditions], Sud Ouest - 2006-01-21 -2006 en chantier, Sud Ouest - 2006-01-11 -Le parc des Jalles en avant-première, Sud Ouest - 2005-09-20 -La gestion des inondations, Sud Ouest - 2004-05-26 -La motion, Sud Ouest - 2004-01-09 -Alain Rousset et la matière grise, Sud Ouest - 2003-09-11 -Un véritable poumon vert pour la CUB, Sud Ouest - 2003-07-29 -Nouveaux projets pour le Lac, Sud Ouest - 2002-02-26 -Oui à la charte, Sud Ouest - 2001-08-30 -Stéphane Saubusse pour les Verts, Sud Ouest - 2001-03-05 -Une motion pour les quatre ponts, Sud Ouest - 1999-11-19
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Bibliographie thématique Les parcs -CHOAY, Les Mémoires d’Haussmann, Paris, édition SEUIL, 2000 -CRUZ, Etude de la qualité des cours d’eau et de la perception des acteurs sur le territoire de la Communauté Urbaine de Bordeaux (33), Stage de fin d’étude, Master 2 Ecologie humaine, Université bordeaux III, 2011 -FORESTIER, Grandes villes et systèmes de parcs, Paris, éditions Norma, 1997. -LAVALOU, La Villette : Cité de la musique, Parc et Grande Halle, Cité des sciences, Paris, Editions du patrimoine, 2002 -Les Cahiers de l’institut d’aménagement et d’urbanisme de la région d’Ile-de France, no 106, déc.1993 (0153-6184) -MAHEU, Cahier du CCI n°4, Paysage : parcs urbains et suburbains, Paris, éditions du centre Pompidou, 1988. -MAHFOUZ, L’utopie socialiste du parc de la Villette « Espace public et politique », Mémoire Master 2, tuteur Denis Morand, Université de Marne la vallée et Institut des Géosciences, 2006-2007. -Ministère de l’équipement, du logement, des transports et de l’espace, L’aménagement des espaces verts, Conception technique et réalisation dossiers d’études et de travaux, Modalités administratives, Paris, éditions du Moniteur, 1992. -RUEFF, Les jardins, un luxe nécessaire, Urbanisme, juin/juillet 1993 (1240-0874), n° 264265, p. 37-57 -WERQUIN, DEMANGEON, Jardins en ville : nouvelles tendances, nouvelles pratiques, Paris, édition Dominique Carré / Direction de l’Architecture et du Patrimoine, 2006. Le rapport Urbain/Rural -AMZERT et COTTET-DUMOULIN, Du «sauvage» à «l’inaltérable» : les conditions sociales de création d’un espace naturel en milieu urbain : le cas du parc de Miribel-Jonage., Vol. 75 n°4, 2000. L’interface nature-sociétés dans les hydro systèmes fluviaux. p. 283-292. http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geoca_1627-4873_2000_ num_75_4_2480 http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geoca_1627-4873_2000_ num_75_4_2480 -COHEN, Dictionnaire Théodore Monod, humaniste et pacifiste, Paris, le cherche midi, 2004 -DELBAERE, La fabrique de l’espace public, ville paysage et démocratie, Paris, Ellipses Editions, 2010. - DESCOMBES, Dessiner une rivière, conférence à l’EPFL (école polytechnique fédérale de Lausanne) : https://www.youtube.com/watch?v=XjNgTk8VfzM -MASBOUNGI, Penser la ville par le paysage, éditions la Villette, Paris, 2002. -MASBOUNGI, L’intimité avec le territoire, Francis Cuillier, Grand prix de l’urbanisme 2006, Paris, éditions Parenthèses et DGUHC, 2006. -MASBOUNGI, La ville passante, David Mangin, Grand prix de l’urbanisme 2008, Paris, éditions Parenthèses et DGALN, 2008. -MASBOUNGI, Le paysage en préalable, Michel Desvignes, Grand prix d’urbanisme 2011, Paris, éditions Parenthèses et DGALN, 2011. -MASBOUNGI, Michel Corajoud et cinq grandes figures de l’urbanisme, Grand prix de l’urbanisme 2003, Paris, éditions Parenthèses et DGUHC, 2003. -MICOUD, La campagne comme espace public?, Géocarrefour. Vol. 76 n°1, 2001, L’espace public. p. 69-73. http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geoca_1627-4873_2001_ num_76_1_2508
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-MERLIN, CHOAY, Dictionnaire de l’urbanisme et de l’aménagement, Paris, édition PUF, 2010. -SANTOS, La nature de l’espace, Paris, L’Harmattan, 1997. -SECCHI, Première leçon d’urbanisme, Paris, éditions Parenthèses, 2006. -TIBERGHEIN, CORNER, Natures intermédiaires, les paysages de Michel Desvigne, Bâle, Boston, Berlin, Birkhaüser, 2009. Archives des articles du Sud-Ouest sur Le Parc des Jalles de 1999 à 2015 : -Des idées pour valoriser la nature, Sud Ouest - 2013-07-10 -Tous aux refuges, Sud Ouest - 2013-06-15 -La nature pour modèle urbain, Sud Ouest - 2010-09-13 -Une boucle verte dans l’agglomération, Sud Ouest - 2007-08-17 Agriculture, jardin et agriculture péri urbaine -CLEMENT, Jardins planétaires : http://www.gillesclement.com/cat-jardinplanetaire-tit-Le-Jardin-Planetaire -CLEMENT, La sagesse du jardinier, Paris, Editions Jean-Claude Béhar, 2006 - Säumel, Kotsyuk, Hölscher, Lenkereit, Weber, Kowarik, How healthy is urban horticulture in high traffic areas? 2012 : http://suppversity.blogspot.fr/2012/08/urban-gardening-12xmore-cadmium-in.html -RUEFF, « Les jardins, un luxe nécessaire», Urbanisme, juin/juillet 1993 (1240-0874), n° 264-265, p. 37-57 -TERRIN, Jardins en ville, ville en jardin, Gardens in the city, Paris, éditions Parenthèses, 2013. Archives des articles du Sud-Ouest sur Le Parc des Jalles de 1999 à 2015 : -Une sensibilisation aux cultures alternatives, Sud Ouest - 2013-11-14 -Un label très bio, Sud Ouest - 2013-04-09 -La culture et la nature, Sud Ouest - 2011-05-26 -Une vocation agricole confortée, Sud Ouest - 2011-04-13 -La zone maraîchère au coeur des débats, Sud Ouest - 2011-01-21 -Tous dans le même panier, Sud Ouest - 2010-10-07 -Les familles séduites par leur maraîcher, Sud Ouest - 2009-10-22 -Une unanimité bien locale, Sud Ouest - 2009-09-17 -Un panier hebdomadaire garanti, Sud Ouest - 2008-10-07 -Du grain à moudre, Sud Ouest - 2008-09-30 -La pomme de terre AOC, Sud Ouest - 2007-11-08 -Vache bordelaise et pomme de terre d’Eysines, Sud Ouest - 2007-11-06 Métropolisation -ASHER, La république contre la ville. Essai sur l’avenir de la France urbaine, L’Aube, Paris 1998 -BASSAND, KAUFMANN, JOYE, Enjeux de la sociologie urbaine, Presses polytechniques et universitaires romandes, Lausanne, 2007 -CAMBIER, Quand la ville fait monde, Paris, Cahiers philosophiques N°118, SCERENCNDP, Juin 2009 -DOLLFUS, La mondialisation. Presses de Sciences Po, Paris, 2007 -HALBERT, L’avantage métropolitain. Presses universitaires de France, Paris, 2015 -PINSON, ROUSSEAU, Les systèmes métropolitains intégrés, état des lieux et problématiques: http://territoires2040.datar.gouv.fr/IMG/pdf/t2040_n3_2pinson.pdf -SALLENAVE, Métropoles… Quel devenir pour nos villes ?, Bordeaux, Paris, Talence,
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New-York, mythes et rites urbains, Talence, édition Bastingage, 2014 -SASSEN, La globalisation. Une sociologie. Gallimard, Paris, 2009 -VANIER, La métropolisation ou la fin annoncée des territoires ?, METROPOLITIQUES. EU, le 22/04/2013 : http://www.metropolitiques.eu/La-metropolisation-ou-la-fin.html Archives des articles du Sud-Ouest sur Le Parc des Jalles de 1999 à 2015 : -La Métropole vue d’ici, Sud Ouest - 2015-01-20 -[Boucle verte : on balise !...], Sud Ouest - 2013-09-20 -Mise en valeur des espaces naturels, Sud Ouest - 2009-10-07 Le Parc des Jalles -ADH, C.Cloup, Biotope, Charte environnementale et paysagère du Parc des Jalles, CUB 2007 -ADH, C.Cloup, Biotope, Un parc vivant, Charte environnementale et paysagère du Parc des Jalles, CUB 2008 -ADH, Doazan, Hirschberger & associés, Charte du parc des Jalles http://www.doazan-hirschberger.com/fr/projets/detail/charte-du-parc-des-jalles.html -ALPAGE et DUPRAT, Voyage au fil des Jalles, TPFE Paysage ENSAP BX, Bordeaux, 2006 -ALPAGE, 55 000 hectares : visites guidées, visites pour la CUB (Communauté Urbaine de Bordeaux), 2013 -ALPAGE, Voyage au fil des jalles : http://voyage-au-fil-des-jalles.cap-sciences.net http://www.collectif-alpage.fr/-/alpage/Entrées/2011/7/20_Voyage_au_fil_des_jalles.html -ARENES, BALLA, BUGEAUD, GEVERS, LANZOLLA, MARCHAND, RODRIGUEZ, encadrés par Stéphane Duprat, Blog des moutons de la vacherie, ENSAPBX, 2015 https://leblogdesmoutonsdelavacherie.wordpress.com/2015/10/11/au-fil-de-nosrencontres/ -A’URBA, Atlas des zones économiques de la CUB, Bordeaux, CUB, 2012 -A’URBA, Les cahiers thématiques de la rocade, la rocade et ses différents usages, Bordeaux, CUB, décembre 2011 -A’URBA, Parc intercommunal des Jalles, schéma de référence, Bordeaux, CUB, mars 2002 -A’URBA, PLU approuvé par délibération du conseil CUB du 21 jullet 2006, CUB, Bordeaux, 2012 -BANZO, VALETTE, L’éco-urbanisme face aux espaces non bâtis: l’enjeu de la mixité, UMR 5185 ADES / TEMPOS, CNRS / Université Bordeaux 2 et 3 -BASE (Bien Aménager Son Environnement), Gironde : Parc des Jalles http://www.baseland.fr/fr/territoires/gironde-parc-des-jalles -BESNIER, Entre urbain et agricole, imaginer des osmoses fertiles, TPFE Paysage ENSNP 2012-2013 - Conseil général de Gironde, PPEANP des Jalles, périmètre de protection et de mise en valeur des espaces agricoles et naturels péri-urbains, 2005 -DESVIGNES, La charte des paysages de la ville de Bordeaux, construire le futur paysage bordelais, Direction générale de l’aménagement urbain de la ville de Bordeaux, Direction des espaces verts et du paysage, 2006 -DUVIELLA, Porte sur le Parc des Jalles, TPFE Architecture ENSAP BX, Bordeaux, 2008 -LAVIGNE, Etudier les dynamiques paysagères dans les démarches de projet : pour quoi faire ?, L’exemple de la vallée des Jalles, Carnet du paysage n°27, 2015 -RUSSIAS, Construire au fil de l’eau, révéler l’identité du parc des Jalles, PFE Architecture
199
ENSAP BX, Bordeaux, 2013 -SYSDAU, A’URBA et CUB, Mise en œuvre et évaluation du SCOT de l’aire métropolitaine Bordelaise, décembre 2007 -SYSDAU, Document d’orientation et d’objectifs - Rapport principal, SCOT de l’aire métropolitaine bordelaise approuvé le 13 février 2014, Bordeaux, 2014 -TER, agence de paysage, Penser la nature de la CUB par ses bords, dialogue compétitif des 55 000 hectares de nature, Bordeaux, CUB, 2012 Archives des articles du Sud-Ouest sur Le Parc des Jalles de 1999 à 2015 : -La nature pousse autour du stade, Sud Ouest - 2015-05-08 -[LE PARC DES JALLES...], Sud Ouest - 2014-11-08 -Un match à quatre, Sud Ouest - 2014-03-20 -Labyrinthe végétal sur les bords de Jalle, Sud Ouest - 2014-02-20 -À l oeuvre pour faire vivre le patrimoine, Sud Ouest - 2014-02-13 -Le temps du bilan, Sud Ouest - 2013-12-12 -2013, année de forts investissements, Sud Ouest - 2013-02-23 -Le programme des vacances, Sud Ouest - 2012-08-16 -Réserves vertes à Bruges, Sud Ouest - 2012-04-17 -Le sport en forêt, Sud Ouest - 2012-04-04 -Les attentes de la Ville envers la CUB, Sud Ouest - 2011-11-24 -[Fête de la musique PAREMPUYRE La Fête de la musique aura lieu le mardi 21 juin à partir de 19 heures.], Sud Ouest - 2011-06-18 -[A Eysines...], Sud Ouest - 2011-09-16 -Voyager dans le temps et dans l’espace, Sud Ouest - 2011-02-03 -Le tour des points chauds, Sud Ouest - 2011-01-29 -34 mois, 12 questions, Sud Ouest - 2011-01-25 -Nouvelle donne dans les délégations, Sud Ouest - 2010-12-16 -Les réalisations s’accélèrent, Sud Ouest - 2010-09-22 -Remous autour des Jalles, Sud Ouest - 2010-06-19 -[SAINT-MÉDARD-EN-JALLES Permanence quartiers. Bruno Cristofoli, adjoint de proximité aux quartiers Centre (centre-ville et Caupian), tiendra une permanence demain, de 18 h 30 à 19 h 30, au centre Pierre-Mendès-France.] Sud Ouest - 2010-03-24 -En cours et à venir, Sud Ouest - 2010-02-19 -Campagne contre le tarmac, Sud Ouest - 2009-12-04 -Les bois ouverts à la balade, Sud Ouest - 2009-12-01 -Les quatre moteurs de la ville, Sud Ouest - 2009-10-13 -27 opérations à décliner, Sud Ouest - 2009-10-10 -Un poste qui divise, Sud Ouest - 2009-10-07 -Un pont entre deux époques, Sud Ouest - 2009-08-18 -Le centre-ville passe au vert, Sud Ouest - 2008-11-05 -Pour le tram à Cantinolle, Sud Ouest - 2008-06-28 -Un bâti maîtrisé, Sud Ouest - 2008-02-02 -J’ai mille idées pour la ville, Sud Ouest - 2008-01-17 -L’association Cistude nature dans le débat budgétaire, Sud Ouest - 2007-12-27 -Le prix du faux gazon, Sud Ouest - 2007-12-26 -L’avenir des Rainettes, Sud Ouest - 2007-11-29 -La nature à portée de main, Sud Ouest - 2007-11-16 -Moratoire prolongé, Sud Ouest - 2007-10-27 -La croissance du Taillan, Sud Ouest - 2007-10-06 -Économie, Sud Ouest - 2007-05-29 -78 hectares verts, bientôt 100, Sud Ouest - 2007-01-04
200
-[Et aussi pour les cyclistes Une nouvelles piste cyclable a été inaugurée samedi en fin de matinée par le maire de la commune, Vincent Feltesse.] Sud Ouest - 2007-09-25 -L’opposition veut du concret, Sud Ouest - 2006-11-24 -Un débat très politique, Sud Ouest - 2006-11-23 -[COMMUNAUTÉ URBAINE.], Sud Ouest - 2006-01-21 -[Le parc à thème du Bourgailh, cher à Alain Rousset, a été voté hier matin à l’unanimité au Conseil mais la droite a posé ses conditions], Sud Ouest - 2006-01-21 -2006 en chantier, Sud Ouest - 2006-01-11 -Le parc des Jalles en avant-première, Sud Ouest - 2005-09-20 -La motion, Sud Ouest - 2004-01-09 -Alain Rousset et la matière grise, Sud Ouest - 2003-09-11 -Un véritable poumon vert pour la CUB, Sud Ouest - 2003-07-29 -Nouveaux projets pour le Lac, Sud Ouest - 2002-02-26 -Oui à la charte, Sud Ouest - 2001-08-30 -Stéphane Saubusse pour les Verts, Sud Ouest - 2001-03-05 -Une motion pour les quatre ponts, Sud Ouest - 1999-11-19 La Vacherie -HUTIN, Projet de la vacherie de Blanquefort http://www.christophehutin.com/CH/Projet_Vacherie.html -WILLIS, Une ferme urbaine de Bordeaux, TPFE Paysage ENSAP BX, Bordeaux, 2012 Archives des articles du Sud-Ouest sur Le Parc des Jalles de 1999 à 2015 : -Le pari de la Vacherie, Sud Ouest - 2015-07-03 -Bienvenue à la ferme, Sud Ouest - 2014-01-21 Réseau hydrologique, Jalles, Sources -EAUCEA et SMIDDEST, Atlas des bassins versant, SAGE, Conseil générale de Gironde Archives des articles du Sud-Ouest sur Le Parc des Jalles de 1999 à 2015 : -Inondations : pas de plan de protection au Parc des Jalles , Sud Ouest - 2015-10-02 -Des mesures contre les crues, Sud Ouest - 2015-09-19 -Le président des chasseurs écrit au maire, Sud Ouest - 2011-04-05 -[LE HAILLAN Réflexion autour d’une « Maison de l’eau » Une « Maison de l’eau » est en projet sur la commune du Haillan, à l’entrée du futur Parc des Jalles, vaste territoire de 4 300 hectares qui réunirait] Sud Ouest - 2009-10-20 -La gestion des inondations, Sud Ouest - 2004-05-26
201
Table des matières Sommaire Avant-propos: choix du sujet et un projet continu
p. 07 p.09
Introduction: qu’est ce qu’un parc?
p.11
Chapitre 1. Histoire et définition générale A. Les parcs de loisir : Du privé vers le public ou l’idéal de la nature en ville
p.13 p.15
1) 2) 3) 4) 5)
B.
Jardins et renouveau des parcs par la pratique de l’agriculture 1) Le jardin et le parc : deux histoires parallèles 2) Les champs urbains et la méthode forestière de Michèle Desvignes 3) Parc Gerland de Michèle Corajoud : la campagne en ville 4) Agriculture périurbaine et citoyenne : un nouveau rapport à la nature
p.21
Chapitre 2. Méthodologie d’une définition ouverte du parc dans un contexte changeant A. Hypothèses
p.31
XV-XVIIIème siècles, les parcs classiques et romantiques XIXème siècle, Haussmann et les parcs techniques Omlsted et les systèmes de parcs américains 1980 la crise des parcs : Un cas unique La Villette 1990 des parcs d’attractions industriels
B.
Contexte du projet du Parc des Jalles 1) De l’agglomération à la métropole 2) Les chartes et commande du parc 3) Trois regards sur le territoire des Jalles
C.
Les outils du corpus 1) Glossaire et bibliographie pluridisciplinaire 2) Grilles d’analyse et critères des parcs 3) L’étude des discours des journaux des Sud-Ouest 4) Des illustrations au service de la compréhension du territoire 5) Les entretiens ouverts d’acteurs
Partie 1 : le Parc des Jalles, un parc en mutation
Chapitre 3. Le résultat des enjeux du territoire : le marais et sa zone inondable A. La vallée des Jalles : une géographie, un territoire artificialisé et une zone inondable 1) Le bassin versant des Jalles de Blanquefort 2) L’histoire d’un marais drainé par la main de l’homme 3) PPRI : hydrographie, approvisionnement et gestion des inondations B.
202
Les enjeux patrimoniaux : des points remarquables du territoire 1) Un patrimoine hydrologique : pont, aqueducs, moulins et lavoirs 2) Le patrimoine bâti : les domaines, châteaux, forteresse et chapelle 3) Des parcs anciens pour la balade
p.31
p.35
p.39 p.41
p.45
C.
a. b. c.
XIXème siècle : le Parc Majolan Le bois de Bordeaux et le golfe de Bordeaux Bordeaux-Lac, le bois de bordeaux et le parc floral
Un territoire pollué 1) Des pollutions particulières et agricoles 2) Des pollutions industrielles a. De la poudrerie royale à la SNPE de Saint-Médard-en-Jalles b. La station d’épuration d’Eysines Cantinolle
Chapitre 4. Les acteurs du parc: politiques, institutions et architectes A. Création d’un parc dans un contexte de globalisation 1) Un contexte d’intercommunalité puis d’agglomération pour la création du parc 2) Le Parc Intercommunal des Jalles 3) La charte et les acteurs politiques du parc B.
La charte du Parc des Jalles d’ADH : un « parc vivant »
Chapitre 5. Dynamiques paysagères de la vallée des Jalles A. Mixité paysagère et préservation d’espaces : un paysage fragmenté 1) Intrication d’entités paysagères 2) Diversité paysagère du maraîchage: bocages, maraîchage, prairies, friches et forêts 3) La préservation par morceaux a. La réserve naturelle nationale des marais de Bruges, un espace en repli sur lui-même b. Natura 2000, intégration de la vallée des Jalles dans un réseau européen pour l’environnement c. ZNIEFF et ZICO, des mesures d’inventaire écologiques des marais des Jalles d. ENS de la SAFER, valorisation et soutien de l’agriculture pour un paysage diversifié e. Le PPEANP, périmètre d’intervention du conseil générale de la Gironde B. Statuts d’espace et ruptures : un paysage habité 1) Parcelles et bâtis privés : 97% du Parc des Jalles 2) Les grands projets de logements des Jalles : les 50 000 logements de la métropole 3) Axes routiers secondaires de la métropole : des ruptures franches C.
Des activités multiples : un paysage économique 1) Les zones économiques : une porte d’entrée et deux grands pôles industriels a. Zone d’activités d’Eysines Cantinolle b. Ecoparc de Blanquefort : entre les gravières et l’usine Ford c. Zone d’activités et de fret de Bruges 2) Les exploitants a. Agriculture privée et intensive b. Élevage c. Vignoble
p.51
p.55
p.59 p.65
p.75
p.77
203
Chapitre 6. Les acteurs du territoire : habitants, communes, agriculteurs, techniciens, paysagistes et associations A. Habitants et communes : chacun pour soi B. Les agriculteurs : entre préservation et promotion 1) Des pratiques privées 2) Des outils de promotion: les AMAP et le MIAM
p.85
D. Les associations
p.91
Partie 2 : le parc métropolitain des Jalles?
B.
Bordeaux Métropole «Nature» 1) Direction de la Nature 2) Refonte de la politique nature 3) Articulation des outils du territoire
Chapitre 8. Le Parc des Jalles comme espace structurant de Bordeaux Métropole A. Des intentions bienveillantes : SCOT & PLU 3.1
p.95 p.97
p.99
p.103
B.
Dynamique de projet métropolitain : les 50 000 et les 55 000
p.107
D.
L’exemple du parc métropolitain de l’île de Nantes
p.109
Chapitre 9. Changement d’échelles et de modalités de projet
204
p.85
C. Les paysagistes : les Parcs du Nord et une vallée 1) Michel Desvignes 2) Stéphane Duprat et ALPAGE
Chapitre 7. La métropolisation : un phénomène mondial et local A. Territoire et organisation des métropoles 1) De l’«hétérogénéité» à l’«homogénéité» et les espaces d’entre-deux 2) Les systèmes et réseaux a. L’intégration des acteurs communaux b. Le rôle fédérateur de la métropole 3) Enjeux des acteurs a. L’intégration des acteurs communaux b. Le rôle fédérateur de la métropole
p.83 p.84
A.
Le système de parcs 1) L’héritage constitué de la vallée des Jalles 2) Les limites mouvantes et poreuses du parc métropolitain 3) Des dimensions métropolitaines, un système de parcs 4) Le Parc de la Deûle de Lille métropole
B.
Périmètre d’intervention, mise en réseau des points et activités : un parc habité 1) Un périmètre d’intervention et d’utilité publique 2) Des sentiers, « espaces publics ruraux» 3) Le Parc des Coteaux de Bordeaux métropole
C.
La fabrique durable du territoire et du parc 1) Une dépollution au cœur de l’intérêt collectif 2) L’agriculture comme fabrique du parc
p.111
p.112
p.119
3)
L’ouverture à la découverte et au loisir
D.
Échanges des acteurs du parc : une perspective de bien commun 1) Une équipe institutionnelle support de concertations 2) Une équipe professionnelle pluridisciplinaire 3) Un parc construit avec et par les habitants
p.121
Conclusion : Le parc, un prétexte de conciliation
p.127
Postface Annexes Glossaire Bibliographie Bibliographie thématique Table des matières Table des illustrations Remerciements Résumé
p.133 p.135 p.179 p.191 p.197 p.202 p.206 p.209 p.211
205
Table des illustrations
206
1. 2. 4. 5. 6. 7. 8. 9. 10. 11. 12. 13. 14. 15. 16. 17. 18. 19. 20. 21. 22. 23. 24. 25. 26. 27. 28. 29. 30. 31. 32. 33. 34. 35. 36. 37. 38. 39. 40. 41. 42. 43. 44. 45. 46. 47. 48. 49. 50. 51. 52. 53.
Situation métropolitaine © GH Hydrographie de la vallée des Jalles © GH Le Parc la Villette à Paris Le parc de voisinage © GH Le parc de quartier © GH Le parc central © GH Le parc périurbain © GH Central Park à New-York Schéma Central Park © GH Limites administratives © GH Étalement urbain © GH Schéma du parc du XVI © GH Schéma du parc du XVIII © GH Schéma du parc d’agrément du XIXème siècle © GH Schéma du parc d’Olmsted © GH Plan du parc de Boston © Olmsted Plan du Parc de La Villette © Tschumi Schéma du Parc de La Villette © GH Folies du Parc de La Villette © Tschumi Plan de Disneyland © Walt Disney Schéma du parc d’attraction © GH Jardin ouvrier à Eysines © BC Plan de l’évolution des paysages pour les quais de Bordeaux © Desvignes Parc Gerland à Lyon © Corajoud Vue satellite du parc Gerland à Lyon Schéma de la chronologie du projet du Parc des Jalles © GH Schéma d’analyse des discours sur le Parc des Jalles dans les journaux du Sud-Ouest © GH Moulin Blanc de Blanquefort en acier corten réalisé par la mairie © BC Plan de l’hydrographie de la vallée des Jalles © GH Bassin versant des Jalles de Blanquefort © SAGE Plan de situation du bassin versant de Blanquefort dans le SAGE © SAGE Plan de la topographie de la vallée des Jalles © GH Plan de la vallée des Jalles au 1706-1724 © LAVIGNE Plan de la zone inondable du PPRI © GH Plan du patrimoine bâti du Parc des Jalles © GH Pont néo-classique de Gajac © BC Forteresse de Blanquefort © BC Moulin Noir de Blanquefort © BC Jalle d’Eysines et d’une exploitation maraîchere © BC AMAP à proximité du Parc Majolan à Blanquefort © BC Exploitant maraîcher de Blanquefort © BC Plan IGN du Parc Majolan Schéma du Parc Majolan © GH Vue du projet du Parc Majolan © Barsacq Plan IGN du Bois de Bordeaux Schéma du Bois de Bordeaux © GH Vue aérienne du SNPE à Saint-Médard-en-Jalles Plan d’implantation de la station d’épuration de Cantinolle Plans des limites de la commande et des limites du projet de la charte © ADH Schéma de définition du Parc des Jalles © GH Plan de la zone humide de la vallée des Jalles © a’urba Diagramme d’occupation des sols du PPEANP © a’urba
p.4 p.10 p.12
p.14 p.16 p.18
p.20 p.22 p.24 p.32 p.36 p.39 p.40 p.42 p.44 p.46
p.48
p.50 p.58 p.60 p.64
54. 55. 56. 57. 58. 59. 60. 61. 62. 63. 64. 65. 66. 67. 68. 69. 70. 71. 72. 73. 74. 75. 76. 77. 78. 79. 80. 81. 82. 83. 84. 85. 86. 87. 88. 89. 90. 91. 92. 93. 94. 95. 96. 97. 98. 99. 100. 101. 102. 103. 104. 105. 106.
Vue aérienne de la vallée des Jalles en 2005 Plan de la réserve naturelle nationale du marais de Bruges © GH Plan des zones NATURA 2000 © GH Plan des ZNIEFF I © GH Plan des ZNIEFF II © GH Plan de la ZICO © GH ZPENS © GH Plan de superposition des zones de préservation des Jalles © GH Plan du PPEANP des Jalles © GH Plan des activités agricoles © GH (sources CUB) Plan de la trame arboré © a’urba Terrains maraîchers © BC Forêt humide du Lac Ford © BC Plan des domanialité en 2002 © a’urba Plan du parcellaire en 2002 © a’urba Plan de la rocade et de ses sorties © a’urba Tableau de synthèse des déplacements en 2000 © a’urba et CETE Plan de la ZA Cantinolle par l’A’urba © a’urba Cantinolle, un carrefour de la metropole © a’urba Plan de l’Ecoparc de Blanquefort © a’urba Plan de la ZA de Bruges intra rocade © a’urba Plan de la ZA de Campilleau © a’urba Plan des activités économiques industriels de la vallée des Jalles © GH Plan du projet des canaux © Desvignes p.74 Plan de la vallée des Jalles au 1706-1724 © LAVIGNE Élevage bovin autour de la forteresse de Blanquefort, arrière plan centre bourg de Blanquefort © BC Schémas de l’évolution des villes, un phénomène englobant © GH Schéma d’articulation des services de Bordeaux Métropole Nature © GH Schéma de référence du SCOT 2001 © a’urba Schéma de référence du SCOT 2003 © a’urba Plan du SCOT de 2014 © a’urba et SYSDAU Plan de la couronne de sites de projets agricoles, sylvicoles et naturels © SYSDAU Plan du PLU de 2012 © a’urba Plan du projet de l’île de Nantes © SAMOA p.90 Plan du parc métropolitain de l’île de Nantes © SAMOA Situation métropolitaine du parc métropolitain des Jalles © GH Dépassement de l’intercommunalité © GH Héritage partagé entre l’eau et la préservation © GH Évolution de la tache urbaine dans la vallée des Jalles © a’urba Évolution de la tache urbaine dans la métropole © a’urba Plan du Parc de la Deûle © Simon Plan du potentiel périmètre de projet du Parc métropolitain des Jalles © GH Plan de l’évolution de la tache urbaine du périmétre de projet © a’urba Plan cadastral du périmètre de projet © a’urba Extrait du PLU de la métropole © BM Situation métropolitaine du Parc des Coteaux © GH Plan du projet du Parc des Coteaux © GPV rive droite Affiche de la biennale des paysage, Panorama 2014 © Poivre Nuage du Parc de l’Ermitage © Bruit du Frigo, Zebra3 et BuySelf Plan de l’évolution des activités du Parc métropolitain des Jalles © GH Exemple de bassin de phytoremediation Vue de la vallée des Jalles à proximité de l’entrée de Cantinolle, balade de l’été métropolitain 2015 © GH Plan du parcde la paix Kruger en Afrique
p.64 p.66 p.68 p.70 p.72
p.74
p.76 p.78 p.86 p.95 p.96 p.100 p.102 p.104 p.106 p.108 p.110 p.112 p.114 p.116
p.118 p.127 p.130
207
208
Remerciements Merci à Hélène Soulier pour son soutien et sa patience qui m’ont permis d’acquérir, à mon allure, les connaissances et l’esprit d’analyse pour aborder ce sujet.
Merci à Mr Lavigne, la Réserve National des marais de Bruges, le SIJALAG et Delphine Willis pour le temps qu’ils m’ont accordé pour parler de mon sujet.
Merci à Julie Ambal pour la constance de sa présence durant ces deux années dans le domaine IAT.
Merci à Sandrine, ma mère, qui m’a soutenu, écouté mais aussi conseillé et documenté, toujours avec bienveillance.
Merci à Xavier Guillot qui, malgré son arrivée au cours du projet, a toujours su m’accorder un mot pertinent pour me faire avancer dans ma démarche.
Merci à Gabriel, mon père, qui me soutient et m’encourage à chacune des étapes de mon parcours.
Merci à messieurs Bolle et Langlois qui m’ont accompagnés dans mes premiers pas sur ce sujet. Merci à Stéphane Hirschberger, pour le temps qu’il m’a accordé pour parler du Parc des Jalles mais surtout pour toutes les connaissances qu’il m’a apportées dans le domaine IAT, ce qui m’a permis d’entrevoir le projet encore d’une nouvelle façon. Merci à Catherine Cloup pour le temps qu’elle m’a accordé et ces échanges inspirants. Merci à Gilles Pinson pour les connaissances que nous ont apportés ces cours et son aide à la constitution de la bibliographie métropolitaine. Merci à David Haudiquet, Marine Lejamtel et à toute l’équipe de BASE, pour m’avoir fait découvrir l’espace du Parc des Jalles, qu’initié à la vie professionnelle et renseignée. Merci à Céline Gerbeau-Morin pour sa bienveillance, le temps qu’elle m’a accordé et les informations qu’elle a partagé avec moi.
Merci à Agnès qui m’offre pour chaque examen la douceur de ses conseils avec son temps et son œil aiguisé. Merci à aussi mon ami Nicolas qui a su me prêter une oreille attentive dans chaque circonstances. Merci à Pauline Merlet pour le temps qu’elle m’a accordé, son aide à la syntaxe et sa sensibilité bretonne et japonaise qui m’accompagne toujours dans mon quotidien. Merci à Chloé, ma béglaise, pour son attention, son regard et ses conseils notamment de mise en page. Merci aux services des archives de Mériadeck qui ont concentré trois jours d’efforts pour mon sujet. En attendant de célébrer l’aboutissement de ce travail avec vous, je tiens aussi à remercier tous ceux qui ont indirectement participé à ce mémoire, cette bulle de personnes qui m’entoure et dont chacun, à sa manière, me stimule pour entreprendre et me conforte dans mes choix.
Merci à Stéphane Duprat et ses étudiants. Je leur souhaite le meilleur pour continuer leur travail sur les acteurs du Parc des Jalles.
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Résumé Le sujet des parcs soulève de nombreux questionnements. Qu’est ce qu’un parc ? Un espace public clos et réglementé ? Estil uniquement caractérisé par ce qui le compose ? Est-il exclusivement composé d’arbres et de végétaux ? Est ce seulement un lieu de détente pour les citadins ? Comment naît un parc ? C’est avec cet ensemble de réflexions que nous avons entamé ce travail d’analyse du concept du parc en s’appuyant sur un cas particulier, le Parc des Jalles. C’est un vaste espace de 5 000 hectares situé au nord de Bordeaux. Sa dénomination tient d’une part, de la volonté des institutions d’identifier les marais d’une vallée classée zone inondable comme un parc et d’autre part, des cours d’eau, les Jalles, qui le parcoure d’est en ouest pour aller se jeter dans la Garonne. Encore aujourd’hui ce parc a du mal à « exister » car il est à la fois sur huit communes et son statut intercommunal n’a pas permis de débuter le projet dans une cohérence territoriale. Plus de 32 études ont été réalisées sur la vallée des Jalles. On peut se demander comment le Parc des Jalles atteint-il les limites d’un concept et induit-il une redéfinition du parc par son contexte urbain particulier ? Une définition historique, sociale et spatiale du parc, nous a amené à considérer le Parc des Jalles comme un parc en mutation. Dans le Parc des Jalles, les terrains de la zone inondable classée en zone rouge du PPRI (périmètre de protection des risques d’inondations) en ont fait un espace qui est demeuré inconstructible, artificialisé par l’agriculture du XVIIème siècle et pollué. Pour les institutions et l’architecte, c’est un parc en constitution.
d’activités multiples qui en font un territoire économique. De plus, la vallée des Jalles est un site fragmenté par sa diversité de composants et l’imbrication d’entités paysagères. Le Parc des Jalles semble atteindre les limites du concept du parc. Les enjeux de préservation ou de patrimonialisation qui pourraient aller dans le sens d’une définition du parc, en font un territoire morcelé. Entre les habitants, les paysagistes et les associations, personne ne s’accorde pour identifier la vallée des Jalles comme un « parc ». En ce sens, on pourrait parler d’une dynamique paysagère du parc. Depuis 2015, l’agglomération de Bordeaux est devenue Bordeaux métropole. Cette nouvelle aire urbaine induit des prétentions au rayonnement mondiales et un remembrement des services de Bordeaux Métropole Nature. Ces services ont acquis de nouvelles compétences et se sont réorganisés. Nous pourrions parler d’un nouvel élan pour le Parc des Jalles. Dans cette dernière définition le parc n’est plus un enclos et ses limites deviennent poreuses. Le parc nous oblige à considérer et penser les franges urbaines constitutives de la métropole. La dimension de paysage de la vallée des Jalles vient ouvrir cette nouvelle définition du parc. Il devient un parc habité et un parc économique. Enfin, au regard des parcs de la paix qui s’installent sur les zones frontalières de deux pays en guerre, on comprend bien que le Parc n’est plus qu’un prétexte de réconciliation de deux mondes. L’enjeu du Parc des Jalles serait alors de réconcilier la dynamique urbaine et la ruralité.
Toutefois, l’espace de la vallée des Jalles est à 97% constitué de parcelles privées, ce qui en fait un lieu habité. Elle est aussi le support
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