Mag generation Trail n°14

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Anna Frost

Juin - Juillet 2012

www.generation-trail.com © Photo : Mikael Helsing

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14 Generation-Trail

Un voyage au Pays du Trail


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“Puisque je m’entraîne sur des terrains variés, je souhaite disposer d’une chaussure qui combine l’efficacité et la légèreté d’une chaussure de route avec l’accroche et la protection d’une chaussure de trail.” – Jonathan wyatt deux participations aux Jeux Olympiques et six fois Champion du Monde de Course de Montagne

COPYRIGHT© SALOMON SAS. TOuS dROITS ReSeRveS. PHOTOGRAPHe: SCOTT MARkewITz. LIeu: PYReNeeS, FRANCe.


Sommair Volcano Trail x de Madagascar

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Dossier : alimentati

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Transvulcania 2012



Transvulcania 2012 Une édition royale !

A 21 ans tout juste, l’américain Dakota Jones est rentré dans la cour des grands en remportant la Transvulcania 2012 sur l’île de la Palma, Espagne. Idem chez les filles, avec la victoire sans appel d’Anna Frost qui aura surclassé ses adversaires. Outre la difficulté du parcours, la chaleur aura été un facteur déterminant et beaucoup de participants, élites ou non, ont dû rendre les « armes » avant même d’atteindre la ligne d’arrivée. Les meilleurs traileurs mondiaux s’étaient donc donnés rendez-vous ce 12 mai 2012 … pour un véritable championnat du monde de Trail. La course fut belle et le final haletant. Kilian Jornet, Andy Symonds et Dakota Jones au coude à coude dans les 10 derniers kilomètres auront tout donné pour aller chercher cette victoire de prestige. Et c’est le plus jeune qui a eu le dernier mot… Dakota Jones passe la ligne d’arrivée en tête sous les clameurs de spectateurs déchaînés « J’avais espéré faire le meilleur résultat possible mais je ne m’attendais pas à gagner ici, c’est fantastique ». Son chrono : 6h58’44’’


Le Britannique Andy Symonds, en très grande forme après ses victoires sur le Ventoux et l’Ardéchois s’offre lui la seconde place à une minute du vainqueur et confirme qu’il faudra compter sur lui sur les grandes épreuves internationales. Pour Kilian Jornet, la fin de course a été très compliquée. Première course après une longue saison de ski, il n’a pu suivre le rythme imposé par Jones et Symonds dans les derniers kilomètres. Epuisé par sa course et par la chaleur, il prendra tout de même une belle 3ème place. « Dakota a très bien géré sa

course, il était le plus fort aujourd’hui. De mon côté, j’ai beaucoup souffert de la chaleur… mais je suis satisfait de mon résultat car c’est seulement la première course de ma saison ». Et les français ? Ils auront répondu présents en prenant 3 places dans le Top 10. François D’Haene du Team Salomon terminera 4ème et premier des « frenchies ». Le champion du Monde en titre, Erik Clavery aura montré tout son potentiel en prenant la 6ème place. Thomas Lorblanchet malgré une blessure au genou prendra la 8ème place.


Transvulcania 2012 Du côté des filles, la grande gagnante a été la NéoZélandaise Anna Frost qui a survolé la course de bout en bout et a même mené la vie dure aux meilleurs traileurs hommes ! Cinq semaines sur l’île avant la course pour Anna afin de reconnaître le parcours et s’acclimater à la chaleur des Canaries, sa préparation minutieuse a été payante. Outre sa victoire incontestable, elle se classe 13ème au scractch avec un chrono de 8h11’… à seulement 12 minutes du vainqueur homme ! Sur un tel parcours, avec une telle chaleur et un plateau de classe mondiale, Anna frost a défié les lois de la nature… et les a maîtrisées. « En dépit de mon séjour ici, j’étais très nerveuse sur la ligne de départ, mais finalement la journée a été incroyable. Le soutien du public a été formidable. Cette victoire fait partie des plus belles ». L’espagnole Nuria Picas s’adjuge la deuxième place en 8h52 ‘ alors que l’Américaine, spécialiste des ultras, Nikki Kimball complète le podium. Cette édition 2012 restera dans les annales… et le rendez-vous est déjà pris pour 2013, plus exactement le 11 mai 2013 !

Le vai nq Dakota ueu,r Jones

Texte Génération-Trail Photos : Génération-Trail / Mikael Helsing



Transvulcania 2012


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on des Sables : de Saint-Ex es-tu lĂ ?


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ert. s é d e l é aim s r ble. u a o j s u o e t d i e ’a n « J e du n u n. r e i u s r t d i n o e s s t n’en On s’a n O . n e i r On ne voit ant quelque chose Et cependn silence… » rayonne e


es Sables Je m’appelle Cécile Bertin, bientôt 42 ans et 4 enfants. J’ai commencé à courir il y a 6 ans pour préparer un marathon, celui de New York et très vite tout est parti en vrille ! Découvrir que j’étais capable de courir cette distance mythique sans m’écrouler sur la ligne d’arrivée a ouvert la boîte de Pandore. Plus rien ne me faisait peur et j’ai décidé de réaliser tous les rêves que j’avais fait en lisant les articles des premières revues de course à pied que j’ai achetées pour apprendre tous les secrets d’un marathon réussi. Je rêvais du désert, des courses « ultra » que ce soit en montagne ou dans le sable, de voyages au bout de soi-même. La course à pied a changé ma vie puisque j’en ai fait mon métier pour pouvoir raconter mes histoires et donner envie aux gens de se lancer dans l’aventure eux aussi. « Si je peux le faire, vous pouvez le faire » est devenu ma devise ! www.cecilebertin.com Marathon des Sables : Esprit de Saint Ex es-tu là ? « J’ai toujours aimé le désert. On s’assoit sur une dune de sable. On ne voit rien. On n’entend rien. Et cependant quelque chose rayonne en silence… ». Lorsque j’étais enfant, comme tant d’autres j’ai lu « Le Petit Prince », imaginé un jour que j’irais peut-être me perdre dans les dunes. Un jour, le rêve d’une petite fille est devenu réalité. Lorsqu’on commence à courir, on comprend vite une chose : il y a des courses qu’on doit avoir fait si on veut être prise un minimum au sérieux. Si tu n’as pas fait le marathon de New York, tu n’es pas marathonien, si tu n’as pas fini Millau tu n’es pas cent bornard et si tu n’as pas fini l’UTMB tu n’es pas un traileur digne de ce nom. Lorsqu’on

commence à aller du côté des courses en étapes, la question ne se pose même pas : si t’as pas fini le MDS… point de salut ! J’ai entendu parler de cette course finalement assez vite, bien avant d’envisager de faire un jour le moindre tour de piste volontairement sans un prof de sport sadique accroché à son sifflet. Je pensais que courir 40 km dans le désert c’était totalement cinglé. Je n’avais pas compris que dans leur gros sac à dos, les mecs embarquaient la nourriture pour 7 jours, de quoi rester propre (enfin pas tous…) et de quoi dormir. En fait, je ne pensais même pas que ce soit possible. Et puis petit à petit, j’ai grandi, découvert ce monde de gentils frappadingues, et la petite fille, secrètement amoureuse du Petit Prince s’est dit qu’il était temps pour elle aussi de se lancer dans le bac à sable. J’ai alors découvert ce monde étrange des hommes « qui pèsent leur slip ». C’est un truc qui m’a toujours épaté… Ils connaissent le poids du moindre truc qu’ils ont dans leur sac. Ils ont pour la plupart passé 6 mois à tout peser encore et encore développant un intérêt pour la balance de cuisine de leur femme, un peu surprenant, il faut bien le reconnaître. Sans vouloir faire ma mauvaise langue, je pense que beaucoup ne connaissent pas avec autant de précision le poids de leur premier né ! Et que je te coupe le manche de ma brosse à dent pour gagner quelques grammes… Et que je te passe 3 mois à tester le duvet en dormant par terre dans le garage porte ouverte en plein hiver pour voir s’il est vraiment température de confort 5°… Le marathonien des Sables devient le roi des calories. Dès que vous allez attraper quelque chose dans le placard, il sera capable de vous donner le


Marathon de nombre exact pour 100 gr… De quoi vous flinguer l’apéro du samedi, quand vous réaliserez que ce que vous avez grignoté l’air de rien en regardant le journal de 20h correspond à 3 repas complets au niveau énergétique. Il vit MDS, il dort MDS, il mange MDS…

Dès qu’il prend la direction d’Orly au petit matin, il est là prêt à partir. La plupart ont déjà leurs baskets aux pieds, le sac sur le dos, Patrick Bauer, l’organisateur du MDS, monterait sur un guichet d’enregistrement pour donner le départ qu’ils partiraient tous en courant au Maroc ! Comme toujours dans ce genre de grands rassemblements, ils portent tous le tee-shirt finisher d’une grande course qu’ils ont finie auparavant, comme pour montrer qu’ils ont déjà vu le loup et que ce MDS ça va être du gâteau pour eux. Avant même de te dire bonjour, le coureur du MDS te demande l’air inquiet : « ton sac pèse combien ? ». Pour lui, la victoire ne peut venir que d’un sac super léger… Mais ça c’est avant de se voir doubler dans une dune par un mec avec une planche à repasser dans le dos… Avec le fer qui va bien, cela va s’en dire ! Après un vol et un trajet en bus un peu long qui rappelle les voyages scolaires de notre enfance, il faut sauter dans des camions de l’armée sans doute abandonnés là en 45 par les alliés vu l’état de certains mais ça fait partie du folklore. La course peut enfin commencer et elle com-

mence surtout par le choix de la tente. Un conseil : toujours demander avant de s’installer si un des coureurs déjà installé a fait scout quand il était petit. Ça vous sauve un MDS un scout ! Il sait tout faire le gars ! Te faire le feu avec un bout de bois, un miroir, n’importe quoi. Il sait démonter la tente pour la remonter de telle façon qu’il n’y rentre pas de vent ni de sable, il est parfait le scout ! Le top, mais ça c’est assez difficile à trouver, c’est le scout rapide. Moi, le mien cette année arrivait tellement longtemps avant nous qu’il nettoyait la tente, passait l’aspirateur, allait chercher du bois, montait le barbecue et souvent allait tuer une chèvre pour qu’on puisse se faire un barbecue tous les soirs. C’est important les protéines animales pour la récup ! Bon d’accord pour la chèvre j’exagère peut-être un peu… La petite vie du campement s’installe doucement et pendant les 7 prochains jours, vos compagnons de tente vont devenir vos nouveaux meilleurs amis. Pas le choix que de s’entendre, vous allez passer la semaine à 8 dans un espace tellement réduit. Alors que vous ne supportez pas dans la vraie vie que votre femme vous pique la couette ou que le moindre rayon de lumière pénètre votre chambre, là, vous allez passer la semaine avec des mecs qui ronflent et qui viennent immanquablement se coller à vous, sûrement pas attirés par l’odeur pourtant ! Vous allez dormir par terre sur un semblant de tapis, trouver tout


es Sables à fait normal de manger dans une demi bouteille en plastique, vous extasier dès qu’un de vos collègues sortira un bout de saucisson de son sac, trouver on ne peut plus normal de vous laver avec une demie bouteille d’eau, vous faire de nouveaux amis dans la queue des toilettes, des amis qui ont au moins deux points communs avec vous : un grain de folie et un transit réglé sur la même horloge biologique !

Jour après jour, vous allez assister à un spectacle toujours aussi étonnant : les coureurs passent la ligne d’arrivée en courant aussi vite qu’ils le peuvent mais qui mettront 10 min pour faire les 300m qui les séparent de leur tente… Ces mêmes coureurs que vous reverrez se diriger en marchant en canard, ne sachant pas comment poser leurs pieds par terre, vers l’hôpital de brousse qui est monté chaque soir et qui ressemble vite à un mouroir… ça pleure, ça geint, ça crie… Qui n’a pas vu ça un jour de ses propres yeux n’a rien vu… Les mêmes coureurs repasseront devant votre tente les pieds emballés tels des momies égyptiennes avec un joli emballage bleu qui leur fait des pieds de Schtroumpfs… Vous vous dites qu’ils vont jeter l’éponge ou plutôt la guêtre de sable pour rentrer chez eux. Que nenni ! Ils seront là le lendemain matin à chanter du AC/DC prêts à y retourner encore et encore. Je le dis souvent en rigolant mais ce sont des infirmiers en psychiatrie qu’il nous faudrait sur

le parcours. Y a-t-il seulement un coureur qui réalise que pour le même prix il avait une semaine en pension complète à Bali ? Mais alors qu’est-ce qui attire toujours autant les coureurs du monde entier à venir se retrouver pendant 8 jours aux dunes de Merzouga ? Tous ceux qui ont fait le grand saut le disent, il y a une magie MDS, un truc indescriptible qui se passe là-bas. On peut apprécier ou pas ce genre de grande messe, il faut reconnaître à l’organisation son efficacité et sa réactivité en cas de pépins. On se plaint souvent du prix (il faudrait que ces personnes aillent voir du côté des autres courses avant d’en parler…) mais la sécurité a un prix, un prix énorme, tellement énorme qu’elle n’en a pas en fait. Pour moi, cette course est une aventure humaine à l’état pur, et si vous ne deviez en faire qu’une, ce serait celle-là. Sans vouloir jouer à Barbie au pays des bisounours, il est quand même incroyable de penser que pendant une semaine se côtoient plus de 40 nationalités et je ne sais combien de religions. Et à ma connaissance aucune bagarre n’est à déplorer à ce jour ! Au bout de quelques jours, vous ne ressemblez plus à rien de toute façon, et tout le monde a la même couleur, la même odeur et la même obsession : une entrecôte frites !!! Texte Cécile Bertin (www.cecilebertin.com) Photos Cimbaly/Saulem-MDS2012


Marathon des Sable Alors vous aussi, si le cœur vous en dit, plongez comme moi dans le bac à sable, attrapez votre pelle et votre râteau, oubliez portables et autres technologies, laissez-vous porter par la magie du désert.

Cécile Bertin


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Volcano Trail


Déjà impressionnés par le survol de l’Etna enneigé avant même de fouler le sol sicilien, c’est une avalanche de couleurs qui attendait les participants du 8ème Lafuma Volcano Trail : le jaune du soufre de Vulcano, le vert de Salina et ses volcans jumeaux, le rouge des éruptions du Stromboli, le bleu du ciel et de la mer, le noir du sable volcanique et le blanc de la neige sur l’Etna. Et grâce à des conditions météo exceptionnelles, cette édition restera dans les annales. En voici le déroulement.


Volcano Trail Tout le monde s’est retrouvé le dimanche 22 avril à l’aéroport de Catane. Après un transfert en car jusqu’à Milazzo (et une dégustation de pâtisseries locales !), l’hydroglisseur a déposé tout le monde sur la 1ère île Eolienne : Vulcano et son grand cratère. L’après-midi libre a permis aux courageux de tester les bains de boue (bons pour la peau, moins pour l’odorat !), aux autres de profiter des plages autour de l’hôtel, avant la présentation officielle de l’épreuve, du staff et des participants. Au total une quarantaine de personnes, une configuration « humaine » qui permet chaque année de vrais échanges quelles que soient les nationalités et ainsi de nouer de nouvelles amitiés. Pour cette 1ère étape, après un crochet par le petit cratère de Vulcanello en

guise « d’échauffement », les coureurs ont traversé la plage de sable noir pour attaquer l’ascension vers le grand cratère et vivre un premier grand moment, la traversée des fumeroles de soufre. Curieux spectacle que ces concurrents, foulard sur la bouche pour certains, retenant leur respiration, zigzagant de gauche à droite en fonction du vent pour éviter la fumée, courant sur les cristaux jaune vif de soufre. Un vrai dépaysement et une entrée en matière des plus piquantes ! Mais ce n’était pas fini pour les émotions : une fois au sommet, la descente sur la large crête offre un panorama des plus incroyables avec tout le cratère sous nos pieds et en décor de fond la mer et les autres îles Eoliennes, notamment Salina et Stromboli qui nous appellent déjà !



Volcano Trail


A l’arrivée sur la plage après 10km et 550m D+, c’est l’italo-russe Mikhail Mamleev, vice-champion du monde de skyrunning 2011, qui l’a emporté, bouclant le parcours « comme un avion » en 48 min, devant les français Chistophe Tieran et Gilles Frediani relégués à plus de 5 min. Chez les femmes, l’italienne Debora Cardone a d’entrée annoncé la couleur en devançant Cristiana Crivelli et Giulia Pastore de 15 min ! La 2ème étape sur l’île de Salina proposait aux coureurs le parcours le plus difficile et le plus technique de la semaine : 1350m D+ en 15km avec l’ascension des 2 volcans de l’île, le Monte Fossa delle Felci (962m) et le Monte dei Porri (860m). Une véritable skyrace avec là encore un panorama à 360° sur les îles Eoliennes. Mamleev (6 min devant Frediani et 8 min devant Tieran) et Cardone (avec plus de 40 min d’avance !) confirment leur victoire de la veille. L’après-midi les enfants ont disputé la 1ère étape du Mini Volcano Trail dans les ruelles de Lingua, sous les encouragements des plus grands, avant que tout le monde n’aille dégus-

ter les fameuses « granite d’Alfredo » ! Attirés depuis le début par les lueurs du « Phare de la Méditerranée », c’est au 3ème jour que les concurrents ont débarqué sur l’île de Stromboli, pour un rendez-vous avec la fureur de la Terre ! Le parcours, remodelé cette année, est encore plus spectaculaire avec la montée le long de la Sciarra del Fuoco sur une arête surplombant le village avec une vue imprenable sur le cratère sommital et les explosions volcaniques. Très impressionnant, mais ce n’était pas fini : à suivre une descente vertigineuse dans le sable noir volcanique, puis dans un sentier sableux et sinueux, creusé dans le sol et entouré de roseaux. Une vraie piste de bobsleigh ! Les sourires présents sur tous les visages à l’arrivée traduisaient le plaisir pris lors de cette étape. Un condensé d’émotions en 14km et 1000m D+. Frediani et Tieran terminent ensemble 9 min derrière Mamleev, et quelques secondes seulement devant une Debora Cardone de plus en plus impressionnante.


Volcano Trail


La journée de repos a permis le transfert sur les pentes de l’Etna. Les concurrents ont pu se relaxer en profitant du complexe SPA de l’hôtel et échanger leurs impressions sur la course et la vie en général. Ces moments de partage sont toujours des points forts des courses par étapes. L’avant-dernière étape allait amener les coureurs à près de 2800m, juste sous les cratères actifs de l’Etna, dans un cadre peu commun : départ du refuge Sapienza à 1900m, montée en lacets par une piste cendrée entre les murs de neige (allant jusqu’à 4m de haut !), puis descente tout droit dans la neige (parfois recouverte d’une couche de cendres des éruptions récentes) puis dans le sable volcanique. Le tout avec vue sur la mer et la côte. Un vrai contraste de couleurs et d’éléments pour un nouveau grand souvenir. Mamleev et Cardone continuent leur cavalier seul au classement. Les enfants ont eux disputé leur 2ème étape, autour d’un cratère enneigé. Un superbe souvenir pour ces futurs coureurs, que l’on retrouvera peut-être sur le grand parcours dans quelques années. Alors que de coutume le Volcano Trail se conclut par une étape marathon autour de l’Etna, les chutes de neige exceptionnelles cette année ont obligé les organisateurs à tracer un parcours alternatif, la piste classique étant par endroits impraticable. C’est ainsi que les coureurs ont arpenté le versant sud-est de l’Etna, à travers les forêts et les anciennes coulées de lave de la « Vallée del Bove ». 16km pour 1100m D+ jusqu’au refuge Citelli, avec un peu de neige sur la fin, mais la délivrance et le bonheur d’arriver au terme de l’épreuve pour tous les concurrents. Frediani et Mamleev finissent ensemble, Cardone signant une 5ème victoire d’étape. Au général Mamleev gagne en 6h32, devant Frediani à 25 min et Tieran à 31 min. Chez les femmes Cardone termine en 7h20 (5ème temps scratch), devant Giulia Pastore à 2h07 et Cristiana Crivelli à 2h15.


Volcano Trail


Mais les 23 finishers de ce Lafuma Volcano Trail n’ont pas été les seuls à profiter de ces conditions exceptionnelles. Les accompagnateurs partaient chaque jour pour une randonnée sur une portion du parcours afin de profiter de ce cadre majestueux et encourager les concurrents. Tous les participants de ce Lafuma Volcano Trail ont été enchantés par cette semaine, se réjouissant de l’ambiance conviviale dans le groupe et soulignant la qualité de l’accueil et de l’organisation de toute l’équipe de Mandala Trail. Cette dernière vous donne rendez-vous du 13 au 20 octobre prochains pour une nouvelle aventure au sud de Naples avec la 2ème édition de l’Amalfi Coast Trail. Et pour ceux qui préfèrent les courses d’un jour, Mandala Trail vous attend le 30 septembre pour l’Etna Valetudo Skyrace et le 03 novembre pour l’Etna Marathon. En attendant la 9ème édition du Volcano Trail ! Renseignements sur www.volcanotrail.it et sur facebook (http://www.facebook.com/mandalatrail) Contacts : Patrick Michel (courir.briancon@wanadoo.fr), Guillaume Besnard (guillaume@mandala-tour.com) Témoignage de Gilles Frediani de Coaching Attitud’ qui a fini 2ème et 1er français « J’appréhendais beaucoup avant d’y être mais arrivé sur place, les paysages, la qualité des parcours, l’ambiance m’ont fait oublier mes appréhensions et j’ai passé une super semaine certes avec 5 étapes à courir. Le panorama au bord des volcans est à couper le souffle, j’en garde de bons souvenirs et aussi une amitié avec les concurrents et le staff. Si c’était à refaire, je signerai de suite, l’an prochain peut être… » Texte et Photos : Guillaume Besnard



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Ultra-Trail des Ô Plateaux C’est par l’initiative de Jérôme Challier, ultra-traileur et membre du Team Trail Lafuma et des organisateurs de l’UTOP, sponsorisée par Air France Madagascar que j’ai pu prendre part à la 4ème édition d’un trail organisé près d’Antananarivo, la capitale de Madagascar. Le parcours sur les hautes terres centrales de Madagascar, relie Antananarivo à Mantasoa : 60km pour le semi et 120 km (en aller et retour) pour l’ultra. Mon voyage c’est déroulé du 29 avril au 7 mai (2 jours d’avion inclus) et la course a lieu le samedi 5 mai. Voilà plusieurs semaines que nous nous organisons. Il faut regrouper les dons auprès des particuliers mais aussi déterminer ce que Lafuma donnera : les besoins en tee-shirts sont fonction du nombre d’inscriptions et un coureur malgache de chaque village traversé, (choisi pour son assiduité et sa passion pour le trail) sera équipé «Lafuma».

Pendant les quelques 10 heures de vol, nous échangeons avec des coureurs et des bénévoles de l’UTOP. Nous organisons aussi notre séjour puisqu’il est l’occasion, au-delà de la participation au trail, de découvrir un peu Madagascar et d’avoir une vraie démarche humanitaire en rencontrant quelques structures soutenues par la fondation Air France. Jérôme et moi avons reçu un accueil très chaleureux dès notre arrivée à l’aéroport. Nous sommes privilégiés et payer un malgache pour qu’il pousse nos valises peut sembler être un résidu de colonisation, mais c’est aussi justifier l’argent que ce dernier recevra et qu’il pourra utiliser pour nourrir sa famille. Choisir Madagascar comme destination c’est sortir de nos frontières pour courir mais aussi recevoir une leçon d’humanité. Durant ce séjour nous profitons des premières journées pour visiter la ville et son marché. Le mardi et le mercredi


de Madagascar ! sont réservés à la visite de la réserve d’Andasibé avec ses camélons, ses lémuriens, ses fougères. Il faut bien 3h00 pour parcourir les 120km : les routes goudronnées sont rares et les véhicules qui y transitent ne sont pas tous jeunes. Les malgaches préfèrent les vieilles mécaniques qu’ils peuvent encore bricoler et réparer sans avoir recours à un ordinateur. Des visites de la crèche Aïna et d’un centre «SOS villages d’enfance» sont organisées le jeudi matin. Nous apportons quelques dons en textiles, couvertures et pharmacie. Le jeudi aprèsmidi nous avons rendez-vous avec la presse et les coureurs qui bénéficieront des dotations Lafuma. Il n’y a pas de raison qu’un peuple aussi travailleur n’ait pas le droit au loisir. À l’heure de la mode au barefoot, eux préfèrent les chaussures de trail avec de bonnes semelles... Ça laisse songeur ! Revenons à l’épreuve en elle-même : 3 distances sont proposées. Les plus courageux s’inscrivent au 120km et 5000m D+ dont le départ et l’arrivée sont situés au lycée français de Tana (diminutif d’Antananarivo). Le départ est donné à minuit le vendredi soir.

Cette course est importante pour les meilleurs malgaches car le 1er homme et la 1ère femme se verront remettre un billet aller/retour France-Madagascar pour participer à la 6666 Occitane d’Antoine Guillon. Et c’est Prosper RANDRIASOALAZA qui va s’imposer et au moment où j’ai écris ces lignes j’apprends qu’il termine 3ème de la 6666 Occitane ! Moi, j’ai participé au 60km et 2400mD+, dont le départ est donné à Mantasoa à 6h00 le samedi matin. J’y étais arrivée la veille à la nuit. Il pleuvait une sorte de crachin. Lors du généreux dîner, on m’avait conseillé de me méfier de la latérite qui se transforme vite en patinoire. Et mes speedtrail ne trembleront pas ! Le départ se fait en trombe, le jour à peine levé, avec des malgaches remontés comme jamais ! Cela fait 20 minutes que je cours quand je croise Jérôme, tout sourire, parti à minuit. Il semble en pleine forme. Je crains qu’il soit trop rapide. Hier il voulait arriver à Mantasoa lorsque ma course s’élancerait. J’apprendrai à l’arrivée qu’il a dû abandonner pour des troubles gastriques.


Ultra-Trail des Ô Plateaux d Le soleil vient vite assécher l’air pendant que les hautes herbes s’égouttent sur mes pieds. Rapidement de vastes paysages se dévoilent entre la végétation parsemée de cette île à la nature encore bien préservée. Sauf au point le plus haut, lors du passage dans la forêt de l’Angavokely, où nous retrouvons la grisaille Après toutes ces heures à courir dans la nature, les dernières minutes de courses, les derniers kilomètres qui vous permettent d’accéder au lycée français de Tana, empruntant des ruelles, longeant des kiosques divers et variés, en plein milieu de la ville, finissent de vous surprendre ! Mon chrono annonce 6h46 de course, la sono est silencieuse : il n’y a plus de courant... c’est aussi cela Madagascar : vous reviendrez changé de votre séjour ! L’association UTOP Madagascar, créée par un groupe de passionnés de trails, a

pour objet de subventionner la participation des coureurs malgaches à l’UTOP et à d’autres trails dans l’océan indien et ailleurs dans le monde (Grand Raid de la Réunion, Raid de l’Isalo, royal raid de Maurice, UTMB et Eco-Trail de Paris…). Coureurs, organisateurs, bénévoles et partenaires sont tous animés par trois valeurs : l’équité, l’unité dans la diversité et la solidarité ! Le coté insolite de cette course, pour la française de maigre expérience à l’étranger que je suis, est de courir au milieu des rizières et des champs, des collines sacrées et des forêts d’eucalyptus. L’île mérite bien son surnom de «grande île rouge» tant l’érosion où le travail de la terre met si souvent à nu la latérite. Vivre le vif enthousiasme des populations malgaches rencontrées dans les 8 principaux villages traversés est exceptionnel ! Afin de les impliquer davantage et d’éviter un débalisage sauvage plus lié à la surprise des habitants et à leur grande pauvreté,


de Madagascar ! de vraies animations sont mises en place. La musique et les éclats de rire sont un bel exotisme ! Souvent les enfants vous accompagnent. Quelques uns viennent soutenir les coureurs autochtones. Les femmes rient en me croisant car je symbolise la libération de la gente féminine. Un joli séjour, sportif et humanitaire qui me permet de rapporter une victoire, de nouvelles amitiés, une expérience sportive et surtout humaine hors du commun. Depuis peu la promotion pour les trails à l’étranger s’est accrue. Pour le traileur amoureux de grands espaces mais aussi de sérénité, de découvertes et de rencontres, Madagascar est une belle destination. Voilà un trail que je vous recommande !

Virginie Govignon


S’INTÉGRER

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LINFERNAL TRAIL Le trail qui vous manquait 8 et 9 septembre 2012 à SAINT NABORD VOSGES France

Linfernal 30 1000 D+ pour ceux qui n’aiment pas se lever tôt : avec 1000 m de positif. Un bon entraînement du dimanche matin pour les confirmés. Une vraie découverte du trail pour les autres, avec le dénivelé, les sentiers bucoliques, un concentré de trail et surtout : portés par une ambiance comme jamais.

LINFERNAL 72 3000 D+ le classique de Linfernal, celui dont on se souvient, par des centaines de spectateurs qui vous font plonger au bout de vous-même pour vaincre les difficultés, du roulant, du technique, du très technique, la frontale, le levé du soleil, relancer encore et une fois encore. Alors oui, vraiment très fier d’accrocher autour du cou la médaille de Linfernal 72.

LINFERNAL 160 7300 D+ Parmi les plus forts des ultra-européens. 7300 m de positif. Les rondeurs des ballons des Vosges cacheraient ils des pics de difficultés ? Pour ceux qui veulent s’essayer dans l’ultra LINFERNAL 160 est fait pour eux car si les organisateurs vous entrainent dans une galère, les encouragements sont partout. Pour ceux qui ont tout vu, tout fait, LINFERNAL 160 est certainement celui qui leur manquait. Alors, la nuit, le jour, la nuit, le jour et peut-être…….au bout………….une médaille qui vaut vraiment de l’or.

LINFERNAL RUN la folie de Linfernal 9.6 km de délire complet départ samedi 8 septembre à 22h sous les feux d’artifices, dans une ambiance techno, à la lueur des torches, lancez vous à l’assaut des 20 obstacles les plus fous : passage des grumes, trous sans fond de boue, chaussettes géantes, labyrinthe de rondins, dunes de sable, montée impossible, murs de paille pour transpirer, être mouillé, crotté et rigoler, le break total c’est LINFERNAL RUN (à partir de 15 ans)

INSCRIPTIONS :

www.linfernal.com



Raid O’bivwak

Samedi 26 mai – dimanche 27 mai / 31éme édition / Cublize / Beaujolais Vert

Le Raid O’bivwak une compétition d’orientation prisée par les sportifs outdoor. Comme chaque année, depuis 31 éditions, le Raid O’bivwak 2012 disputé au départ de la base de loisir du Lac des Sapins, sur la commune de Cublize, avec le concours de la Communauté de Communes du Pays d’Amplepuis – Thizy, de la Région Rhône Alpes, du Conseil Général du Rhône, du Comité Départemental de Course d’Orientation du Rhône et des bénévoles de la Ligue Rhône Alpes de Course d’Orientation a attiré bon nombre de sportifs de haut niveau qui excellent dans les activités outdoor. Orienteurs, coureurs de trail et de raid multi-sports ont rivalisé de stratégie et de technicité pour déjouer les pièges du Beaujolais Vert. Comme à l’accoutumée le parcours A a fait briller les vedettes du raid orientation. Cette année encore les vainqueurs, la paire Benoit Peyvel et Sylvain Montagny du team Vibram Lafuma donne au Raid O’bivwak une aura d’épreuve qu’il faut avoir gagnée. Quand dans toutes les catégories on se prend au jeu de la gagne le Raid prend des allures de chevauchée fantastique. Une édition où il est démontré, une fois de plus, que la course en équipe c’est vraiment un plus. Enfin à chaque année son style de terrain et la technique qui va avec. Des conditions météo qui vous font voir rouge. Certes l’édition 2012 du Raid O’bivwak a échappé, en matière de météo, au spectaculaire. Cela change d’autres éditions où les intempéries ont forgé la légende. Mais les caprices de la grenouille auront quand même eu quelques incidences sur la course. En effet la journée de samedi (26 mai) aura été marquée par une chaleur estivale. Rudoyant les organismes, provoquant quelques coups de chaleur et rendant la récupération plus difficile.

Benoit Peyvel, membre de l’équipe Vibram Lafuma avec Sylvain Montagny, favorite sur le circuit A, en fut la victime. Passés en tête à mi course ils ne furent pas inquiétés jusqu’à la ligne d’arrivée. Mais ils frisèrent la correctionnelle. « J’ai été parcouru de frissons pendant toute la course, car en cas de grosses chaleurs j’ai du mal à réguler ». Dira Benoit Peyvel la ligne franchie. Sur les derniers postes, Sylvain Montagny dut même prendre le sac à dos de son équipier pour qu’il ne vire pas plus au rouge. Après la course Benoit Peyvel eut recours au staff médical tant cet effort sous le cagnard l’avait affecté. Le médecin s’inquiétant de le voir repartir le lendemain. Mais c’est mal connaître le lascar. Une bonne nuit réparatrice, un joli crachin le dimanche matin, pour se rafraîchir les idées et faire tomber la température corporelle, et c’était reparti pour la gagne. « Mais tout de même, il y a des fois où il faut savoir mettre son orgueil dans sa poche ». Dira Benoit à l’évocation de l’épisode du sac à dos. Et d’ajouter : « Heureusement que pour le premier jour j’avais un sherpa ». Ce qui fit répliquer à Sylvain Montagny : « Et moi le second jour c’est comme si j’avais eu un GPS ». Un second titre d’affilée pour le Team Vibram Lafuma. Souvenez vous l’an passé, le Team Vibram Lafuma composé de Benoit Peyvel et d’Hervé Simon avait remporté une victoire incontestable sur le circuit A. Une victoire qui leurs avait donné beaucoup d’émotions tant ce Raid représentait pour eux un must dans le panorama des épreuves outdoor. Bien qu’Hervé Simon ait décidé de mettre la pédale douce sur sa carrière de raider, Benoit Peyvel avait à cœur de défendre le titre acquis l’an passé. Cet ancien orienteur de haut niveau, cadre technique national, s’est peu à peu orienté vers les épreuves multi-sports, avec le team Vibram Lafuma. Mais on ne renie pas son passé et la Course


Raid O’bivwak

Samedi 26 mai – dimanche 27 mai / 31éme édition / Cublize / Beaujolais Vert

d’Orientation reste pour lui une passion. Aussi au sein du Team Vibram Lafuma, Sylvain Montagny, plus vététiste qu’orienteur avait accepté de l’accompagner dans cette aventure. Un tandem explosif et très complémentaire. Benoit le navigateur hors pair, Sylvain le logisticien impeccable. Le premier concentré sur la navigation, le second reportant les postes sur la carte en courant, gérant l’alimentation et l’hydratation des deux machines. Une entente parfaite, une complicité de tous les instants qui se traduisent hors course par un humour et un « chambrage » permanent. « Sylvain en orientation ? Il est pas mal. Je crois même qu’il est le meilleur de son département en course de nuit. » Balance Benoit. « Benoit ! Quelles sont ses qualités ? Nombreuses, mais il est un peu fragile quand on monte dans les tours. » De répliquer Sylvain. En tout cas, comme l’an passé le team Vibram Lafuma n’aura pas fait dans la dentelle. Avec plus d’une demi heure d’avance le premier jour, sur trois heures de course, ils n’avaient plus qu’à gérer le second pour conserver une avance équivalente. Et pourtant derrière les autres ne chômèrent pas. La chevauchée fantastique du Raid O’bivwak. La particularité du Raid O’bivwak est d’accueillir des vrais compétiteurs et des contemplatifs, avec gros sacs à dos remplis de tout ce qu’il faut de confortable pour passer un bivouac au chaud et le ventre plein. Mais le virus de la compétition guette même les plus alanguis. Il n’y a qu’à voir comment les concurrents des parcours dits de découverte, arrivés la veille dans la demiheure suivant le temps de la meilleure équipe, se lancent le dimanche matin en chasse derrière l’équipe leader. On est alors surpris de voir cavaler dés l’aube des équipes écrasées sous le poids d’un sac de randonneur bien trop lourd pour courir. Mais

quand ça vous prend ça ne vous lâche plus. Et avec sept circuits chronométrés (le parcours H ne l’est pas) et les multiples catégories récompensées cela en fait des équipes qui ont envie d’en découdre. Il faut voir comment le soir au bivouac les concurrents se pressent devant les feuilles de résultat pour évaluer leur chance de gagner quelques places le lendemain et de bâtir une stratégie de course efficiente. Le propre du raid d’orientation c’est qu’on ne sait jamais qui est devant ou derrière. Les trajectoires prises entre deux postes ne sont pas toujours les mêmes. Les contacts visuels entre équipes sont rares et ne renseignent pas sur le véritable rang de l’équipe. Alors on fonce entre les arbres, espérant passer devant des adversaires que l’on ne voit pas ou très peu. Tirage de bourre chez les coureurs élites. Alors la bagarre fait rage, les positions n’étant jamais acquises et le suçage de roue quasi impossible. Une petite erreur de choix d’itinéraires ou d’approche de la balise peut vite peser plusieurs minutes, quand ce n’est pas plusieurs dizaine. A ce jeu de poker menteur ou de tirage de bourre à l’aveugle, la passe d’arme la plus chaude eut lieu sur le parcours A. Pendant deux jours, trois équipes se disputèrent les deux places du podium laissées libres par les vainqueurs intouchables. Passée seconde le premier jour, à mi course, à dix minutes des futurs vainqueurs, la paire Antoine Volland – Laurent Laszczyk, dut descendre du podium provisoire pour une petite erreur d’approche. Résultat au soir de la première étape l’on comptait trois équipes en deux minutes. Malgré un départ en fanfare le dimanche matin, les deux grenoblois revenus sur la troisième équipe, la laisseront à nouveau partir dans le final. Mais cette quatrième place est à souligner. Venus du raid multi sports, assidus à progresser


depuis deux ans en course d’orientation au sein du Grenoble Université Club de C.O, ces deux jeunes athlètes ont fait la démonstration que même sur le circuit A il est possible de rivaliser avec des purs orienteurs Sur le parcours B la victoire se jouera également sur le final qui était très courant. Mais là, entre purs orienteurs. Kirian Meyer et Pierre Mougeot revenant sur les frères Arnoud (Louis et Vincent) en tête pendant deux jours et plus de 6 heures de course, pour l’emporter de 26 secondes. Ce qui fera dire à Kirian Meyer et Pierre Mougeot, habitués des raids d’orientation. « Le plus beau défi que nous ayons eu à relever en raid. Et sur le Raid O’bivwak cela prend un relief encore plus grand ». Un terrain, une technique. A chaque type de terrain correspond une technique. Si le terrain est complexe comme dans les terrains calcaires, l’orienteur devra être précis dans les approches finales des postes. Si le terrain est plus simple, la victoire se jouera dans les choix d’itinéraires plus que dans les approches et bien sûr sur la gestion physique de l’équipe. Le Beaujolais Vert a cette particularité d’offrir un terrain où il y a peu de détails en forêt, où le relief est exigeant et nécessite d’éviter de faire trop de dénivelé entre deux postes. Eric Perrin qui depuis des années supervisent les tracés des parcours du Raid O’bivwak avait bien entendu tenu compte de ces spécificités. « Le terrain étant pauvre en détails et offrant un réseau de chemins et de sentiers dense, il fallait poser des problèmes d’itinéraires aux coureurs. Aussi avons nous réduit le nombre de poste pour privilégier les longs postes où les choix étaient déterminants ». Expliquait-il au soir de la première étape. Les équipes de tête, pourtant composées d’orienteurs chevronnés et exigeants sur la qualité technique des épreuves,

validaient que le pari de tirer parti des spécificités du terrain avait été respecté. Une course d’équipe. On a coutume de dire que la Course d’Orientation c’est la tête et les jambes. Comme disent tous les entraîneurs de Course d’Orientation : « Il ne suffit pas de courir vite, faut-il encore courir dans le bon sens ». Le raid n’échappe pas à ce principe. Il y prend même un relief encore plus particulier, car la navigation si elle est assumée par un des équipiers, peut-être sous contrôle du second équipier. A la condition que ce dernier soit assez bon techniquement pour suivre ce que fait le premier à la fois sur la carte et le terrain. Pas si simple. Dans certaines équipes, le rôle de navigateur est dévolu à un des équipiers. Le plus capé en technique d’orientation. L’autre équipier gérant l’intendance. C’est cette configuration qui aura prévalu chez les vainqueurs du circuit A, Benoit Peyvel étant incontestablement le meilleur orienteur du binôme. Ce qui ne veut pas dire que le rôle de Sylvain Montagny aura été négligeable. Quand Benoit Peyvel, lors de la seconde étape, eu un gros coup de fatigue, du à la chaleur, Sylvain se chargea de son sac, pour que son leader puisse continuer à orienter proprement sans trop être dans le rouge. Schéma absolument différent chez les quatrièmes du circuit A, Antoine Volland et Laurent Laszczyk. « Etant d’un niveau équivalent en orientation, nous avions décidé d’enchainer chacun un poste à poste long pour avoir le temps d’anticiper sur les poste à postes courts qui suivaient. Une façon de faire baisser le niveau d’engagement mental et aussi de partager ce qui fait l’intérêt du raid d’orientation ». Expliquait Antoine après la course. Texte : organisation Photos : Cyril Crespeau


Alimentation autour de l’Ultra La nutrition du sport doit répondre à deux courants qui sont respectivement et par ordre d’importance, l’alimentation en général, « clé de voûte » de la santé sur le long terme de l’ultrafondeur et, les produits diététiques de l’effort (accompagné ou non par les compléments alimentaires) qui permettent de potentialiser la prise en charge nutritionnelle autour de l’effort sportif. En effet, la qualité des apports avant l’exercice physique proprement dit exerce une action positive sur le devenir de l’exercice et sur la récupération tandis que ceux fournis pendant l’exercice optimisent le rendement à l’effort et minimisent les risques de défaillance psychique et physique. Enfin, l’alimentation en phase de récupération accélère les processus de régénération des tissus lésés, des réserves énergétiques utilisées et permettent d’améliorer les phénomènes de surcompensation : processus selon laquelle toute cellule sollicitée d’une manière maximale {surcharge}, tend durant la phase de récupération, à se reconstituer et à dépasser les niveaux initiaux des réserves utilisées jusqu’à un maximum génétiquement déterminé. Cela est à distinguer des phases de surentraînement (opposé à la surcompensation) où le corps n’a plus les facultés de récupérer et de « rebondir » positivement ! On trouve ainsi un intérêt dans les nutriments énergétiques ou macronutriments (glucides, lipides et protéines) et les micronutriments (vitamines, minéraux, oligo-éléments, acides aminés, acides gras essentiels, probiotiques…) ainsi que dans les extraits de plantes et d’épices. Une déficience sur les plans énergétiques (glucides

et lipides), structuraux et physiques (protéines, acides aminés branchés, acides gras essentiels), psychiques (acides aminés branchés, acides gras essentiels) et physiologiques (acides gras essentiels, minéraux, oligo-éléments, vitamines, probiotiques, épices, plantes) favorisent la diminution du rendement à l’effort, des capacités de récupération et de performance. Plusieurs causes peuvent expliquer cela et, notamment chez les traileurs, coureurs d’ultrafond…Il est fréquent de retrouver certaines erreurs : • une alimentation souvent mal organisée et déstructurée, comprenant des repas sautés, du fait des horaires des entraînements situés entre 12 et 14 heures ou en fin de journée (horaires induits par l’organisation typique d’une journée de travail), • une diminution de la prise alimentaire trop importante, • une tendance à limiter l’apport de lipides, • une hydratation souvent mal organisée, • des conditions environnementales négligées pendant l’effort. De même, agissant comme un pilier vital, aussi important que l’alimentation ou le sommeil, l’hydratation ne doit jamais être abandonnée ! C’est cette molécule composée d’oxygène et d’hydrogène qui permet d’assurer le bon fonctionnement de vos cellules et de permettre ainsi un métabolisme adapté aux exigences des activités physiques et sportives. La quantité d’eau qui tend à assurer un état hydrique corporel optimal est fortement dépendante de la température extérieure, de l’hygrométrie (degré d’humidité où plus il est bas, plus l’évaporation est forte


Par Nicolas Aubineau Diététicien D.E. D.U. Nutrition du Sport D.U. Troubles du Comportement Alimentaire D.E.S.S. Ingénierie de l’Entrainement Sportif Plan alimentaire personnalisé sur :

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et plus l’athlète a besoin de s’hydrater), du vent (qui augmente la perte d’eau), de l’intensité, de la durée de l’exercice et du degré d’entraînement du sportif (les glandes sudoripares sont d’autant plus développées que le traileur est entraîné = adaptation du corps humain à l’entrainement). Au niveau alimentaire, fractionnez vos apports en 3 prises (petit-déjeuner, déjeuner, diner) +/- 1 à 3 collations (matin, après-midi, soirée). Ceci permet d’augmenter et d’apporter la totalité des apports sur la journée (surtout si les besoins sont importants), de faciliter le maintien de la masse musculaire par un effet anticatabolique (effet qui lutte contre la phase pendant laquelle le corps dégrade les tissus afin de fournir un complément d’énergie nécessaire au fonctionnement général de l’organisme), de récupérer plus rapidement (donc un rendement meilleur pour un travail physique optimal) et de ce fait, d’optimiser votre corpulence et votre composition corporelle.

PRISE EN CHARGE MACRO- ET MICRONUTRITIONNELLE AVANT ET APRÈS L’EFFORT Aspects macronutritionnels 1) Les différents apports : a. Les glucides : Les glucides complexes de bonne qualité micronutritionnelle à index glycémique moyen ou bas induisent une augmentation lente du taux de glucose dans le sang. En général, les céréales complètes, les produits céréaliers complets ou semi-complets sous diverses formes (pain, riz, pâtes, épeautre, …) présentent un index glycémique bas à moyen contrairement aux aliments très raffinés comme le pain blanc, le riz blanc, le sucre blanc… et permettent d’optimiser le support énergétique. En association, les glucides simples (miel, sirop d’érable, fruits secs,…) sont préconisés en fin de séance pour remplir les réserves de glycogène, faciliter la récupération. Autrement, la plus grande part revient aux glucides complexes qui participent au support de l’énergie sur la journée pour supporter les charges d’entraînement hebdomadaires. L’apport optimal est de 6 à 8 grammes par jour et par kilo de poids corporel, ce qui revient à 420 à 480g par jour pour un athlète de 70kg. b. Les lipides : Il existe trois grandes classes d’acides gras : les acides gras saturés, les acides gras mono-insaturés et les acides gras polyinsaturés.

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Alimentation autour de l’Ultra Pour la ration lipidique, un apport de sécurité de 1 à 1.2g.kg PC-1.j-1 semble correct, la répartition conseillée étant la suivante : - 25% d’acides gras saturés (surtout présents dans les aliments d’origine animale comme les produits laitiers, viandes, fromages, charcuteries…mais aussi végétale : huiles de noix de coco ou palme), - 60% d’acides gras mono-insaturés (oméga 9 retrouvés dans les huiles d’olive, colza, les noix, noisettes, amandes, pistaches, avocat…graisses d’oie et de canard !), - 15% d’acides gras polyinsaturés (omégas 3 et 6 apportés par les huiles végétales : colza, soja, pépins de raisin, tournesol, mélangées,… mais aussi les poissons gras des mers froides comme le hareng, le saumon, le maquereau… ou le fameux foie de morue !).

c. Les protéines : On distingue les acides aminés non essentiels, c’est-à-dire que l’homme sait synthétiser, et les acides aminés essentiels, que l’homme ne sait pas synthétiser. Ces derniers acides aminés doivent donc impérativement être apportés par l’alimentation en quantité suffisante. Les sources de protéines peuvent être : - végétales comme la pomme de terre, légumineuses (lentilles, haricots blancs, flageolets, pois cassés, fèves…), céréales (avoine, blé, maïs, orge, quinoa, riz, seigle, sarrasin, épeautre…), graines oléagineuses (colza, sésame, tournesol, citrouille, lin, courge, melon…), fruits oléagineux (amandes, noix, noisettes, pistaches, pignons de pins… ) - animales (viandes, volailles, poissons, crustacés et coquillages, oeufs, produits laitiers…)

Il est conseillé un apport équilibré en acides gras polyinsaturés de la série oméga 6 et oméga 3. Actuellement dans les pays occidentaux, la majorité des personnes présentent une sub-déficience, voire une déficience, en acides gras oméga 3, il faut donc les privilégier. Ces acides gras ont des rôles non négligeables au niveau du fonctionnement du coeur, des muscles mais aussi au niveau d’autres tissus (cerveau, intestin…). Les aliments à privilégier sont les huiles de colza, soja, noix pour leur apport d’acides gras oméga 3 à courte chaîne, les poissons gras comme la sardine, le saumon, le hareng, le maquereau, la sardine contribuant aux apport d’acides gras oméga 3 à longue chaîne... Ainsi, concernant l’assaisonnement de vos plats, utilisez dans votre alimentation quotidienne des acides gras essentiels via les huiles de colza (assaisonnement) et d’olive (assaisonnement et cuisson) : 2 cuillères à soupe de chacune d’entre elles.

De plus, certains acides aminés dits branchés (BCAA = leucine / isoleucine / valine) peuvent avoir une importance toute particulière chez l’adepte des courses de longue durée comme les ultras, car leur ingestion permettrait de limiter la fatigue centrale, et donc in fine d’augmenter la performance. La part protidique à privilégier vient autant de la mer que de la terre afin de permettre les reconstructions tissulaires (notamment musculaires) lors des phases de récupération, propices à « l’anabolisme musculaire ». Ainsi, privilégier les protéines animales (tous les types de poissons, viandes peu grasses comme la dinde, poulet, lapin,…) et végétales (légumes secs, soja, céréales…). L’apport conseillé est d’environ 1.5g par jour et par kilo de poids corporel, ce qui revient à 105g par jour pour un sportif de 70kg. (par exemple : 1 blanc de poulet de 150g apporte environ 30g de protéines)


Par Nicolas Aubineau Diététicien D.E. 2) Conseils macronutritionnels avant l’effort Mes conseils principaux sont d’optimiser l’hydratation, de maintenir les réserves énergétiques et en particulier glycogéniques (réserve de glucose), et d’éviter l’hypoglycémie : l’hypoglycémie est un problème majeur durant les dernières heures d’attente, ceci étant du au stress précompétitif relatif à l’importance de l’épreuve. Il existe différentes théories pour la stratégie nutritionnelle à adopter pendant la semaine qui précède l’épreuve. Néanmoins, ces différentes théories ont pour la plupart été testées chez des sportifs d’autres spécialités. On peut citer le Régime Dissocié Scandinave (ou RDS) dont l’objectif est l’obtention d’un taux de glycogène (réserve de glucose) particulièrement élevé au moment de l’épreuve. On parle de « surcompensation glycogénique ». Ce régime, certes efficace pour augmenter les réserves glycogéniques, peut entraîner des effets secondaires plus ou moins importants : perte de poids, troubles digestifs, fatigue, diarrhée, hypoglycémie, troubles de l’humeur… Aussi, je recommande plutôt le Régime Dissocié Modifié beaucoup mieux toléré et assurant également une « surcompensation glycogénique ». Dans ce régime, l’alimentation de J-6 à J-4 est normoglucidique (40 à 50% de l’Apport Energétique Total (AET), apports répondant à des besoins énergétiques d’un individu qui sont définis comme étant « la quantité d’énergie nécessaire pour compenser les dépenses et assurer une taille et une composition corporelle compatibles avec le maintien à long terme d’une bonne santé et d’une activité physique adaptée au contexte économique et social » (OMS, 1996)) et celle de J-3 au jour J est hyperglucidique comme dans le RDS.

Le repas la veille de l’épreuve doit être pris 8 à 12 h avant afin de permettre au coureur d’augmenter de façon importante ses réserves glycogéniques et donc d’accroître sa performance lors de la compétition. Il devra être composé en majorité d’aliments à index glycémique moyen comme les pâtes complètes. La quantité ingérée doit être fonction de la durée de l’épreuve. En d’autres termes, plus l’épreuve sera longue et plus la quantité de pâtes sera importante (de 150 à 500 g en poids sec de pâtes). Je conseille que ce repas soit composé d’aliments bien tolérés sur le plan digestif et gustatif par le traileur ou l’ultra-fondeur : éviter les aliments trop fibreux, les aliments à goûts forts (choux, salsifis…). Le dernier repas, ou repas pré-compétitif, est très important. Généralement, ce repas a lieu le matin et donc entre 8 et 12 h après le précédent repas. Durant ce temps de jeûne, les réserves en glycogène musculaire et hépatique diminuent de manière importante. De même, le niveau d’hydratation de l’organisme est abaissé. Il est donc primordial d’apporter des aliments digestes permettant de remonter les stocks de glycogène et de boire pour réhydrater l’organisme. Ce repas devrait idéalement être pris 3 h à 4h avant le début de la compétition et comporter des aliments à index glycémique bas. L’hydratation devra être effectuée par la prise régulière d’eau en petite quantité (150 à 200mL, soit l’équivalent d’un verre d’eau). Enfin, dans les trois dernières heures avant la compétition, le traileur ou l’ultra-fondeur doit chercher à optimiser son hydratation, à maintenir ses réserves énergétiques (en particulier glycogéniques) et éviter l’hypoglycémie.


Alimentation autour de l’Ultra 3) Conseils macronutritionnels après l’effort La phase de récupération est un moment tout aussi important que les périodes d’attente et d’effort, il s’agit ici de se « recharger » quantitativement et qualitativement : - réhydrater et reminéraliser l’organisme, - assurer la resynthèse des stocks de glycogène musculaire et hépatique, - favoriser la reconstruction musculaire, l’élimination des déchets et l’équilibre acido-basique. Pour lutter contre l’acidose, il est recommandé de consommer des boissons alcalinisantes. Ces boissons pourront contenir des citrates bien tolérés sur le plan digestif. La consommation de glucides après un effort est particulièrement importante pour la réplétion des stocks de glycogène. En pratique, je conseille un apport de glucose et fructose, le glucose servant majoritairement à la resynthèse du glycogène musculaire, le fructose davantage à la resynthèse du glycogène hépatique. Cette consommation doit se faire juste après l’effort et le plus tôt possible. En effet, plus cette consommation est rapide et plus la quantité de resynthèse est importante. On parle souvent de « fenêtre métabolique ». Aussi, je recommande la consommation de protéines après un effort de longue durée afin de limiter le catabolisme (« la casse ») et de favoriser l’anabolisme (« la construction ou reconstruction ») des protéines. En d’autres termes, l’apport de protéines doit permettre de favoriser la construction musculaire. Cependant, il faut faire attention aux excès qui peuvent avoir un effet contraire aux effets recherchés. Un apport de 10 à 20g de protéines semble être optimal, en fonction de l’intensité et de la durée de l’effort.

ASPECTS MICRONUTRITIONNELS La teneur en micronutriments des aliments a toute son importance. En effet, ces micronutriments sont nécessaires pour le « bon fonctionnement » des cellules de l’organisme et assurer leur intégrité. Je préconise très souvent pour les sportifs que je suis, notamment dans le milieu du trail, de réaliser certaines complémentations qui me paraissent évidentes étant donné les besoins occasionnés par leur discipline. Voici donc une sélection de mes recommandations usuelles à l’approche d’une compétition d’ultratrail : 1) La Vitamine C Vitamine C et infections : alors que l’exercice modéré stimule les fonctions immunitaires, une période d’activité sportive intense (entraînement intensif, épreuve d’ultra) provoque une faiblesse « passagère » de l’organisme contre les agents infectieux, et ce, pendant plus de deux semaines après le bloc d’entraînement ou l’épreuve. La prise de compléments en vitamines C (et E) couplée à l’ingestion de glucides avant, pendant et après une séance d’entraînement fatigante peut relancer les mécanismes immunitaires normaux pour lutter contre ce type d’infection. D’autres paramètres comme le manque de sommeil, la fatigue nerveuse, un apport nutritionnel trop faible ou une perte de poids peuvent contribuer à diminuer les défenses immunitaires. Cette vitamine est fortement présente dans les fruits et légumes comme le poivron rouge, les choux, le kiwi, l’orange, la mangue,…


Par Nicolas Aubineau Diététicien D.E. © Franck Oddoux

2) Les antioxydants Les radicaux libres sont des espèces produites en permanence au sein de notre organisme. Lorsqu’ils sont produits en quantité raisonnable, ils participent positivement à la vie cellulaire. À l’inverse, quand ils sont produits en trop grande quantité, ils peuvent entraîner des dommages cellulaires importants. Lors de la réalisation d’un exercice intensif type ultratrail, et surtout quand il est pratiqué de façon occasionnelle, on observe une augmentation importante des radicaux libres qui entraîne des dommages structurels au niveau des cellules musculaires. La force musculaire est alors diminuée et apparaît en général la fatigue. Une alimentation riche et/ou une complémentation en antioxydants permettrait de mieux lutter contre l’excès de radicaux libres et favoriserait une meilleure protection cellulaire, retardant ainsi la fatigue musculaire. Cet apport est donc intéressant en particulier en période d’entraînement intensif et en phase compétitive sous forme de cure. Remarque : les Radicaux Libres Oxygénés (RLO) produits pendant l’exercice permettent l’apparition de phénomènes d’adaptation de l’organisme nécessaires à l’amélioration des performances, d’où l’intérêt de complémenter ponctuellement et non chroniquement. En d’autres termes, il faut

« s’oxyder régulièrement pour s’adapter en permanence ». Les fruits frais et légumes frais apportent un complément d’antioxydants (vitamine C, polyphénols comme les flavonoïdes et tanins, anthrocyanes, acides phénoliques, bêta-carotène…) : privilégier les choux, épinards, courges, carottes, raisins, agrumes, fruits rouges, céréales… Les polyphénols, les vitamines C et E ou le sélénium sont indispensables pour neutraliser les radicaux libres produits en permanence par nos tissus et diminuent les dommages musculaires occasionnés par ces derniers. Parmi les plantes aromatiques aux vertus antioxydantes, citons le curcuma, la sarriette, le poivre, le piment, la noix de muscade, le romarin, le thym, la sauge… Les huiles végétales (olive, colza, sésame, noisette, noix…), sont, quant à elles, une bonne source de vitamine E. Les oligo-éléments tels que le sélénium ou le zinc participent à protéger votre corps du stress oxydatif : on les retrouve ainsi dans les céréales complètes, viandes, poissons et divers produits de la mer comme les huîtres. 3) Les probiotiques (et prébiotiques) Ce sont des microbactéries favorables à la bonne santé de la flore intestinale et qui sont intéressantes pour les ultrafondeurs car ils permettent de diminuer les troubles gastro-intestinaux (pendant et après l’effort) causés par les ondes de choc importantes et répétées fortement présentes lors des courses natures ou sur route (encore appelé « runner’s trot »). Je préconise donc une cure de probiotiques régulièrement aux sportifs afin d’améliorer la digestion, la fermentation des aliments ainsi que les paramètres de l’immunité, la microflore non pathogène de l’individu, de prévenir les patho-


Alimentation autour de l’Ultra logies infectieuses, les allergies alimentaires et de stabiliser de la muqueuse intestinale. Aussi, cela peut-être très intéressant dans le traitement des maladies intestinales (diarrhée infectieuse, constipation, syndrome de l’intestin irritable…) et l’amélioration de la tolérance au lactose. Ils sont naturellement présents dans les yaourts et les laits fermentés. En parallèle, les prébiotiques (fibres insolubles indigestibles dont la plus connue est l’inuline, mais aussi les galacto-oligosaccharides et les fructo-oligosaccharides) servent de support en stimulant la croissance et le développement des probiotiques. Ces prébiotiques se retrouvent au niveau alimentaire dans les légumes et fruits : artichaut, asperge, betterave, banane, fraise, chicorée, lin, ail, oignon, miel, poireau et les céréales comme le seigle et l’orge. 4) Les omégas 3 Ce sont des nutriments indispensables au niveau cellulaire et il me paraît, en tant que diététicien, de les préconiser chroniquement dans les plans alimentaires que je réalise pour les sportifs suivis. Ils sont essentiels à différents niveaux, notamment trois primordiaux chez l’ultratraileur : Oméga 3 et système immunitaire : l’entraînement intensif tend à entraîner des changements néfastes pour l’organisme sur certains paramètres du système immunitaire. Il est souvent observé chez les ultratraileurs des apports inadéquats en calories et en nutriments essentiels dont les acides gras oméga 3 (ainsi qu’au niveau du fer, zinc et calcium). Ces déficiences peuvent compromettre le système immunitaire. Ainsi, il semble qu’une complémentation en ces acides gras pourrait aider les sportifs à prévenir les atteintes de l’organisme potentiellement à l’origine de contre-performances.

Oméga 3 et état inflammatoire : lors d’un exercice intense, on observe une formation excessive de radicaux libres et des traumatismes entraînant un état inflammatoire. Cet état est augmenté dans les pays développés , le ratio oméga 6/oméga 3 étant trop élevé, supérieur à 10, alors qu’il devrait être inférieur à 5. En effet, les acides gras omégas 6 ont plutôt des effets pro-inflammatoires alors que les acides gras omégas 3 ont des propriétés anti-inflammatoires. Ainsi, je préconise la complémentation en acides gras omégas 3 qui permet de limiter l’intensité de l’état inflammatoire observé à la suite de la réalisation d’un exercice intense, type ultratrail. Je conseille des apports de 1 à 2 g par jour d’EPA (acide éicosapentaénoïque) et de DHA (acide docosahexaénoïque) avec un ratio de 2:1. Remarque : l’EPA et le DHA deux acides gras polyinsaturés de la série Oméga 3, présents en abondance dans la chair des poissons gras des mers froides (saumon, hareng, sardine…) et apportés en faible quantité par notre alimentation. Ce sont les précurseurs de certaines molécules intervenant dans de nombreuses fonctions biologiques inflammation, immunité… Oméga 3 et fonction cognitive : La complémentation en acides gras oméga 3 a des effets sur l’équilibre cérébral, sur l’amélioration du profil de l’humeur (diminution de l’anxiété, de l’état dépressif) et une diminution du temps de réaction. Ces effets peuvent être bénéfiques dans les courses de longue durée, notamment lorsque l’on réalise des épreuves à des moments délicats comme la nuit. 5) Le citrate Le citrate est transformé au niveau du foie en bicarbonate, d’où son rôle alcalinisant. Le citrate est rapidement absorbé au niveau intestinal, il permet ainsi de lutter


Par Nicolas Aubineau Diététicien D.E. contre l’acidose musculaire à l’effort. La régénération du bicarbonate plasmatique permet de tamponner la charge acide. Remarque : Il est important de rappeler que contrairement au bicarbonate, le citrate n’entraîne pas de problèmes gastrointestinaux. On peut trouver du citrate notamment dans les agrumes. 6) La phytothérapie L’exercice intense peut induire des dommages musculaires et une inflammation qui dépendent du mode d’exercice, de l’intensité et de la durée. Les exercices de type excentrique à haute intensité produisent des dommages sur les fibres musculaires très importants. La curcumine, extraite du curcuma, aurait des vertus anti-inflammatoires sans provoquer d’effets secondaires au niveau gastro-intestinal. L’ajout de Poivre noir en parallèle, notamment le principe actif, la pipérine, à la curcumine permet une augmentation de l’assimilation de 2000% de ce dernier. Aussi, le gingembre (principe actif : gingérol), le piment de Cayenne (principe actif : capsaïcine), le clou de girofle (principe actif : eugénol) ont des actions positives sur l’inflammation, tout comme la coriandre, l’anis, le clou de girofle, la cannelle mais aussi le thym, romarin, menthe, basilic, persil, cerfeuil … Remarque : Lorsque l’on cherche à améliorer son ratio masse grasse/ masse maigre, notamment en période d’affûtage, les extraits de thé vert (Catéchines) ou de piment (Capsaïcine) permettent de favoriser l’utilisation des lipides via les mécanismes d’oxydation, ainsi qu’une augmentation de la dépense énergétique, tout comme la caféine et le chrome pour ce dernier point. En résumé, toute déficience en un micronutriment peut avoir des répercus-

sions sur notre organisme et donc sur notre capacité à nous entraîner et à performer en compétition. Dans le magazine suivant, je traiterai de la prise en charge nutritionnelle pendant la course.


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27 août – 2 septembre 2012 www.ultratrailmb.com



TRAIL NIVOLET REVARD


Un scénario de folie ! Les scénarios à rebondissements sont plutôt rares en trail long. L’édition 2012 du Nivolet Revard a pourtant connu un suspens insoutenable jusqu’au dernier kilomètre. L’acteur principal du dénouement ? Monsieur Fabien Antolinos !


TRAIL NIVOLET REVARD Le plateau à lui seul annonçait la couleur : avec Fabien Antolinos, Nicolas Pianet, Christophe Assailly, Sylvain Court, Fabien Chartoire, Ludovic Pommeret, Christophe Le Saux et Thomas Saint Girons au départ, la bagarre était assurée. Déçu de ses précédentes prestations sur l’épreuve, Fabien Antolinos affirmait sa détermination avant de s’élancer sur l’éprouvant itinéraire de 51 km et 2 700 m D+. « Le Nivolet Revard ne m’a guère réussi jusqu’à présent. J’ai donc envie de prendre ma revanche aujourd’hui », assénait le prétendant au titre de champion de France de trail long. Grâce à une soigneuse préparation – entraînements spécifiques et reconnaissances préalables du parcours – Fabien Antolinos semblait confiant. Il allait cependant se heurter à une redoutable concurrence. Dès les premiers mètres, Nicolas Pianet et Christophe Assailly se portaient en tête du

peloton de 720 coureurs. Prudents, la plupart des leaders adoptaient un rythme moins soutenu et laissaient filer les deux Français talonnés par le Japonais Sota Ogawa. Un trio composé de Fabien Antolinos, Fabien Chartoire et Sylvain Court restait solidaire tout au long de la terrible ascension vers la croix du Nivolet où il accusait 6’ de retard sur la tête de course. Nicolas Pianet arborait pourtant un masque de souffrance au pied de la grimpée du Revard tandis que le japonais Sota Ogawa paraissait plutôt à l’aise. Mais Sylvain Court et Fabien Antolinos n’avaient pas dit leur dernier mot : réduisant l’écart à 4’ au splendide belvédère du Revard, ils se lançaient alors dans une folle descente. A l’avant-dernier ravitaillement, il ne restait plus qu’1’30’’ d’avance à un Nicolas Pianet de plus en plus éprouvé. « Je savais que la course pouvait se jouer dans les derniers kilomètres », affirmait Fabien Antolinos à l’arrivée. Grâce à


une excellente gestion de son effort, il accé-lérait, grappillant les secondes une à une. Jusqu’à rejoindre Nicolas Pianet, bientôt rattrapé par Sylvain Court, perclus de crampes mais dopé à la motivation. A un maigre kilomètre de l’arrivée, rien n’était encore joué. Sota Ogawa tentait de résister à la redoutable accélération de Fabien Antolinos. En vain. Le Français s’arrachait dans les derniers hectomètres pour franchir la ligne avec un sourire radieux après 4h30 d’effort. « Je suis très heureux. Le Nivolet Revard m’a enfin souri ! Je gagne aujourd’hui avec les tripes », confiait le vainqueur au visage ruisselant de sueur. Derrière lui, Sota Ogawa en terminait à son tour, un drapeau japonais à bout de bras et le regard illuminé d’un bonheur émouvant. Puis Sylvain Court passait sous l’arche, suivi quelques instants plus tard par Nicolas Pianet, constellé de boue.

Si le suspens avait tenu en haleine le public jusqu’aux dernières minutes de l’épreuve, aucun rebondissement n’animait cependant la course féminine. Céline Lafaye, impériale, s’imposait avec une aisance désarmante malgré une douleur persistante au genou. Elle s’arrogeait une épatante 20e place au scratch et un excellent temps (5h14), reléguant sa première dauphine, Mélanie Rousset, à plus d’une heure (6h17). « Je n’avais jamais couru d’épreuve aussi longue donc il m’était difficile de savoir si j’étais dans le bon rythme. Je suis contente car je réalise un très bon chrono, j’ai réussi à maintenir l’allure tout au long du parcours et je suis parvenue à m’alimenter alors que cela me pose souvent problème », évoquait la championne de France de trail court 2011.


Grâce au jumelage entre le Nivolet Revard et le Kanna Mountain Run, les deux vainqueurs ne gagnaient pas seulement l’édition 2012 de cette manche du TTN : ils décrochaient aussi leur billet pour le Japon. Une juste récompense pour ces champions qui venaient de dominer un parcours exigeant rendu encore plus impitoyable par la boue, l’humidité et la froidure. Derrière les meilleurs trailers, la plupart des concurrents souffraient beaucoup. Les visages portaient les marques de la douleur et de la fatigue mais, sur l’aire d’arrivée, le bonheur et la fierté d’en avoir terminé donnaient à chacun un précieux sentiment de victoire sur soi-même. Texte : Marie Paturel Photos : Lionel Montico

REACTIONS Sylvain Court, 3e « J’ai préféré être prudent au départ et m’accrocher au wagon de Fabien Antolinos et Fabien Chartoire. Nous avons rejoint Assailly au Revard puis avons réalisé une bonne descente. A l’avant-dernier ravitaillement, mon coach, Philippe Propage, m’a annoncé que j’étais à seulement 1’30’’ de la tête de course. J’étais très surpris ! J’ai décidé de tenter ma chance mais j’ai alors souffert de crampes. Fabien est parti. Je maintenais l’allure pour conserver ma place lorsque j’ai aperçu Nicolas Pianet à 50 mètres devant moi. La motiva-


Les visages portaient les marques de la douleur et de la fatigue mais, sur l’aire d’arrivée, le bonheur et la fierté d’en avoir terminé

tion est brutalement revenue ! J’ai fait l’effort de le rattraper, il n’a pas pu me suivre. J’ai tenté de revenir sur le Japonais mais cela n’a pas été suffisant. Je suis satisfait de ma 3e place car je n’avais pas vraiment suivi une préparation adaptée à ce type de course. Il me manquait des séances avec du dénivelé. » Céline Lafaye, 1ère « Depuis ma chute au trail de Gruissan, je souffre d’une inflammation du cartilage du genou. J’ai eu mal pendant la course. Stressée, j’ai eu de mauvaises sensations pendant près de 40 minutes. Tout s’est ensuite amélioré. J’ai fait ma course sans me soucier des autres car je souhaitais signer un bon chrono. C’était ma première expérience sur cette distance et j’ai finalement trouvé que c’était passé vite ! Ceci dit, je n’en ferais pas toutes les semaines. S’il y avait eu 10 kilomètres de moins, cela aurait été parfait. En tout cas, je me suis sentie moins fatiguée à l’arrivée que sur des formats plus courts. »


23 juin 2012

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Photos : Photosports, Patrick Pachod.

En 2012, le Courchevel X-Trail 53 km devient 54 km avec l’ascension du passage de Plassa. Récemment ouvert aux randonneurs, ce col sera le point culminant du grand parcours avec ses 2760 mètres d’altitude. Dominant les grandes vallées abruptes qui le bordent, ce haut lieu, austère et magique, est l’illustration de la course en haute montagne. Le Trail de la Dent (20 km) sera aussi l’originalité de la session 2012 : un pur concentré de trail pour le plaisir d’être en montagne avec sections déroulantes et des passages très raides. Une rando-trail sur glacier. Approche différente de la course chronométrée pour récupérer de la veille, découvrir la montagne sans se mettre dans le rouge et échanger ses impressions en groupe. Un long passage sur glacier, en chaussures de trail est prévu, tout près de Courchevel. Dawa Sherpa accompagnera cette sortie d’environ 7 à 8 heures. Sans oublier la vertical race du tremplin olympique de 120 m le long de la piste de réception et d’élan !

Vincent Delebarre (vainqueur 2011 en 6h58’)

Les nouveautés

Infos, inscriptions et vidéos : www.courchevel.com/xtrail


Trail des


s Balcons d’Azur Les Balcons d’Azur, c’est toute une histoire pour moi, tout d’abord un organisateur ami de longue date qui se décarcasse chaque année pour aider les autres, sacré Philou, la main sur le cœur. Etant moi même organisateur de course, je sais ce que c’est de voir débarquer une bande d’amis au départ. Ce fut donc un plaisir que de réussir à planifier notre venue sur cette course. Pour avoir souvent participé à cette course et pour vivre sur le Côte d’Azur, je sais que le bon vieux dicton en ‘’Avril ne te découvre pas d’un fil’’ peut être valable jusqu’au dernier jour de ce mois si particulier. Une année, on peut se retrouver en déshydratation au bout de 20km avec un coup de soleil digne d’un mois de Juillet et l’année suivante grelotter au premier ravito parce que l’on avait pas prévu assez de couches vestimentaires…Sacré climat et surtout sacré terrain…Pour ceux qui ne connaissent pas l’Esterel, c’est pas compliqué il n’y a aucun cailloux dans le bon sens et malgré la bonne volonté du Padre Cordero à nettoyer les sentiers en récupérant des rochers pour créer de superbes trophées originaux à base de roche rouge, cela ne suffit pas. Bon après il ne sert à rien de se plaindre, je connais ce qui m’attend il faut juste gérer ce mauvais temps qui est prévu ce dimanche. Un petit coup d’œil sur le site de Météo France la veille, rien ne semble bien beau, il va falloir sortir les multicouches et utiliser la technique de l’oignon, chaud respirant imperméable…il va falloir jongler pour ne pas bouillonner. Le matin, cela ne semble pas mieux, la pluie est bien présente mais moins intense que prévu, croisons les doigts. 6h30, nous voilà en groupe près de la ligne de départ, il est tôt, très tôt mais c’est pas plus mal, même si le réveil

fut difficile les départs matinaux permettent de rentrer plus tôt d’autant plus que le temps ne semble pas si mauvais, couvert mais il ne fait pas froid donc on épluche l’oignon et on enlève de couches avant le départ. Ça y est, le départ est lancé, c’est parti pour 52km de Trail dans l’Esterel avec près de 2400m de dénivelé à encaisser au rythme des montagnes russes qui cassent bien les cuisses, pour ce qui est des pieds ce sera les cailloux qui vont s’en charger…La pluie tombe légèrement c’est parfait, cela nous rafraichira et on passera à côté d’une insolation, c’est pas plus mal surtout que le terrain n’est pas trop glissant. Nous aurons juste droit à une belle séance d’Aromathérapie tout au long du parcours avec cette végétation dense et très humide qui nous oblige souvent à devoir se tordre dans tous les sens pour réussir à passer, c’est plutôt fun, humidifiant certes, mais cela ne déplaira pas à certains coureurs qui auront même plaisir à se rafraichir en se frottant dans cette végétation qui dégage de plus en plus des odeurs d’Eucalyptus au gré des versants traversés. Côté course, car on est quand même là pour ça, malgré le fait que le Trail soit une épreuve individuelle souvent de longue durée, j’éprouve énormément de plaisir à pouvoir concourir en compagnie de mes amis du Team et surtout de mon fréro Sylvain qui est généralement toujours un ton au dessus. Mais aujourd’hui, les sensations semblent plutôt bonnes donc, stratégiquement, pas d’affolement, on laisse la course se mettre en place et on attend le bon moment. Il est important d’être patient sur ce genre de course d’autant plus que le profil que prend la course est devenu très


agréable au fil des kilomètres. Parti dans le groupe de tête, nous nous retrouvons à 3 coureurs du Team, seul Raphael Grisel, échappé dès le départ, fait sa course devant. C’est donc parti pour une belle sortie en rythme entre amis, mon frère et René sont là à mes côtés et très en forme. C’est toujours très motivant de courir en groupe. Les montées et descentes s’enchainent, tout en rythme sans relâcher pour ne pas laisser Raphael partir trop loin. Nous gérons parfaitement la première partie. Hélas René va avoir une légère défaillance physique, pris de douleurs abdominales, il doit ralentir. Nous essayons de l’attendre mais nous sommes en train de perdre Raphael de visu. La décision est prise nous devons partir, il reste trop de kilomètres avant l’ar-

rivée. Km 30, nous revenons sérieusement sur la tête de course et nous décidons même au bout de 3km de prendre les devants. C’est parti, nous sommes en tête, il nous reste près de 20km, il ne faut en aucun cas s’emballer la course est encore longue et il faut gérer ces derniers kilomètres qui ne sont pas les plus faciles avec au bout, peutêtre, une victoire main dans la main avec mon frère, moment tant attendu depuis toutes ces années de pratique et de compétitions enchaînées sans réussir à aboutir à ce rêve. Surmotivés et encore dans le rythme, nous décidons de maintenir notre allure. Pointage intermédiaire sur la plage, on nous annonce 15’’ d’avance, ola, il est encore à nos trousses, il va falloir accélérer. C’est parti


Les Balcons d’Azur Sébast

ien Ca mus

pour un final sans relâche, n’ayant plus de retour de pointage, il nous faut maintenir notre avance. La ligne d’arrivée se rapproche, les kilomètres s’accumulent et les jambes commencent à se faire sentir mais au bout nous avons la possibilité de pouvoir vivre un moment riche en émotion, il ne faut pas se relâcher. Nous enchaînons donc la fin de parcours marquée par ses ascensions raides et ses descentes escarpées, la vue plongeante sur la Méditerranée est synonyme d’arrivée. Dernière montée dans les crêtes, dernières descentes, ça sent l’arrivée, nous ralentissons pour apprécier ce moment unique de partage et de fraternité, nous sommes seuls, nous avons réussi notre objectif tant attendu, gagner une course main de la main. Ce moment unique défie

tellement de paramètres, une symbiose de notre niveau, un contexte de course, un enchainement parfait des impondérables et contraintes, tellement d’évènements parasites qui ont jusqu’à présent rendu impossible la réalisation de cet instant de bonheur unique entre deux frères passionnés et unis. Et tout ceci se partage aussi avec les autres et surtout avec notre père, sportif et pratiquant lui aussi, qui vous attend surpris et émerveillé par cette victoire sur une ligne d’arrivée que l’on n’oubliera certainement jamais. Sebastien Camus


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Photos : Photosports, Patrick Pachod.

En 2012, le Courchevel X-Trail 53 km devient 54 km avec l’ascension du passage de Plassa. Récemment ouvert aux randonneurs, ce col sera le point culminant du grand parcours avec ses 2760 mètres d’altitude. Dominant les grandes vallées abruptes qui le bordent, ce haut lieu, austère et magique, est l’illustration de la course en haute montagne. Le Trail de la Dent (20 km) sera aussi l’originalité de la session 2012 : un pur concentré de trail pour le plaisir d’être en montagne avec sections déroulantes et des passages très raides. Une rando-trail sur glacier. Approche différente de la course chronométrée pour récupérer de la veille, découvrir la montagne sans se mettre dans le rouge et échanger ses impressions en groupe. Un long passage sur glacier, en chaussures de trail est prévu, tout près de Courchevel. Dawa Sherpa accompagnera cette sortie d’environ 7 à 8 heures. Sans oublier la vertical race du tremplin olympique de 120 m le long de la piste de réception et d’élan !

Vincent Delebarre (vainqueur 2011 en 6h58’)

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Trail des Citadelles


TrEsor cathare


Trail des Citadelles 16 mars 1244. La nuit est fraîche et noire. Du haut d’un rocher des Pyrénées ariégeoises, au sein d’une nature admirable dont la beauté bouleverse toujours le promeneur, quatre hommes quittent en catimini le château de Montségur. Onze mois que la place est assiégée. Blanche de Castille a sonné le glas du catharisme et l’épisode tragique de Montségur mettra un terme à l’hérésie éprise de liberté. Les quatre parfaits bonhommes ont quitté la place et dévalent le pog. Ils courent en silence sur les pierres glissantes, ils emportent avec eux secrètement le trésor monétaire de l’église cathare. Dieu seul sait où. Depuis, l’existence de ce trésor nourrit toujours l’imagination fertile des hommes. Sans doute est-il là, quelque part, perdu dans cette verdoyante nature. On le suspecte, on le hume, on le sent. Gardons-nous de nous séparer de cet héritage. Sans avidité de gain, rêvons et parcourons ces sentiers bonhommes. Ahanons, courons, fouillons, ne laissons nulle place où nos foulées ne passent et repassent. Le trésor est là, nous le tenons. Courons les Citadelles. 8 avril 2012. Au cœur du Pays d’Olmes, le trail des Citadelles est reconduit cette année pour la treizième édition. Michel Arnaud, toute l’Amicale inter-sports du

Pays d’Olmes et les gens de Brooks, principal sponsor de la course sont à pied d’œuvre. Sur les sentiers de l’histoire, trois parcours ont été dessinés sur 20, 40 et 73 km. Appréciés par une majorité de coureurs lors des éditions précédentes, les promenades ont été reconduites dans leurs plus grandes lignes. Elles empruntent les mêmes sentes, les mêmes courbes de niveau. Le dénivelé accidenté élève les coureurs, les emporte matinalement dans le ciel encore noir côtoyer les étoiles que l’on ne devine guère derrière la masse des nues. Il fait froid à l’aube de ce 8 avril. La pluie incessante de la nuit a inondé les chemins. La neige tombe sur les points les plus hauts. Montségur et Roquefixade se dressent éternellement contre le vent. Les participants du 73 km découvrent d’abord la rude montée vers les crêtes de Madoual, la forêt de Bélesta, puis les chemins escarpés qui mènent successivement aux citadelles. Aux ascensions succéderont les descentes vertigineuses. La boue ruisselle entre les pierres. Et le courant emporte dès six heures un serpentin d’halos lumineux étiré comme autant d’étoiles filantes. Une gerbe de feu. Au gré de la course, à l’heure où blanchit la campagne les trailers vont par la forêt, vont par la montagne.



Trail des Citadelles


Ils apprécient les souples sentiers des sous-bois, plongent furtivement leur regard sur les panoramas brumeux qu’offrent les points culminants. Ils entrent et sortent des châteaux comme s’ils en étaient les princes et boudent en passant trop rapidement le charme romantique de leurs vestiges, de la nature en fleurs, des torrents et des cascades qui déferlent à côté d’eux. Roquefort, gorges de Péreille.


Trail des Citadelles Des pierres et des hommes qui courent. Le courant les emporte là où ils veulent aller. Leur course est difficile, disputée, chahutée, longue, épuisante. Le vent parvient peu à peu à éclaircir le ciel. D’abord quelques trouées de bleu. La fin du périple pèse sur les épaules, sur les maillots gorgés d’eau et de sueur. Les jambes sont maculées de boue, les articulations meurtries, les genoux souvent écorchés. La fatigue du chemin parcouru et le sentiment de l’effort accompli rendent les finishers heureux. La dernière descente sur Lavelanet est salvatrice. L’ambiance conviviale du repas d’après course délie les langues, favorise les échanges. Chacun extériorise de vive voix ce qu’il a du contenir intérieurement tout au long de l’épreuve. Les souvenirs, les premiers récits perpétuent la légende des Citadelles. Près de quatre cents coureurs se sont contentés du 20 km, trois cent quatre vingts autres se sont élancés sur le 40. Comment oser croire que ce fut par facilité. Sur la plus petite distance, le Toulousain Jérôme Amathieu, si efficace en courses sur route, n’a guère pu longtemps lutter contre la puissance de Michel Rabat. Il le déplore encore. Au-delà des quatre premiers kilomètres, quand la pente s’est accentuée, Michel a envoyé, médusant toute concurrence, relé-

guant son dauphin à plus de trois minutes. Le Pradéen n’en est pas à son galop d’essai, il aime ce genre d’épreuves et se montre toujours difficile à battre. Tout comme son père Patrick en catégorie V2. Chez les dames, ce sont les deux ariégeoises Fleur Nadal et Joëlle Bassi qui se sont montrées les plus véloces. Il n’y eut guère plus de suspense sur le 40 km. Claude Escots, accompagnateur de montagne, organisateur de stages-trail au pays basque, six fois vainqueur de l’Euskal, a fait seul course en tête et vainc sans résistance. Trop fort. Patrick Bruni fut longtemps son second, se ravisa, fut contraint à l’abandon. Au final, Emil Hrnciar et Bruno Bareilles complèteront le podium. Des hommes et des femmes. Célia Tajada Vitales, Soraya Lafuente et Stéphanie Gouazé les accompagneront sur les trois plus hautes marches. Sur l’épreuve reine, 73 km de folie, le scénario de la course tient toutes ses promesses et son aboutissement fut, jusqu’au boutisme, indécis. Trois cent six fondus prirent leur besace, leur frontale et tentèrent matinalement la cathare aventure. Des gens venus des quatre coins du pays, d’Espagne, d’Orient et d’Occident, du Nord et du Sud. Sur la ligne de départ, l’animateur Michel Hortala, transi, énumère les forces en présence, motive les troupes. L’assaut des 3600


mètres de dénivelé que requièrent les Citadelles est lancé à six heures du matin. Iker Karrera, vainqueur de la précédente édition est assez brave pour être revenu mettre son titre en jeu et le défendre. L’Espagnol du team Salomon est attaqué sur les premiers remparts par Maxime Cazajous qui inflige, en tête de course, un rythme endiablé. A mi course, à Montségur, les deux hommes se tiennent encore pour une poignée de secondes, semblent avoir lâché Julien Chorier et Oscar Perez. Les conditions sont mauvaises, glissantes. Maxime poursuit son effort, accentue ses attaques, dévale en bonhomme couillu le sentier de Montferrier, un effort conséquent qui lui donnera en bas jusqu’à trois minutes d’avance sur son poursuivant. Mais un effort qu’il devra payer, chèrement. Derrière lui, Julien Chorier a entamé sa remontée laisse lui fondre les six minutes qui le séparent d’Iker Kerrera. Les gars enchainent dans cet ordre la falaise de Roquefixade, basculent encore sur les cascades de Roquefort, les gorges de Péreille. Un dernier effort à fournir avant Lavelanet. La dernière ascension est fatale à Maxime Cazajous qui, à court de jus, explose littéralement. Trop présomptueux. Le leader des soixante huit premiers kilomètres est contraint à marcher, laisse passer respectivement Iker,

puis Julien, qui poursuit sa remontée. On sait Julien plus à l’aise sur les courses longues, très longues. Soixante treize kilomètres ne lui suffiront pas. Il ne lui aura pas manqué beaucoup. Iker gagne pour la seconde année consécutive le trail des Citadelles. 6h59’08’’. Julien est second à quarante secondes. Et Maxime Cazajoux qui cède dix minutes aux leaders résiste pour quarante autres secondes au retour d’Oscar Perez. Un podium préservé. Un suspense haletant maintenu jusqu’à la ligne finale. Chez les féminines, les deux vétéranes Véro Chastel et Leire Iruretagoyena Otegui se livreront pareille bataille, Véro ne devançant à l’arrivée son adversaire que de deux minutes. La troisième, Monica Grajera Jorba finira une heure plus tard. Il faudra 14h00’ à Serge Bayol pour clore en bon dernier l’épreuve. Serge, vainqueur de lui-même, des belles citadelles, comme d’autres, comme tous, repus et heureux. Un trail de parfaits. N’est-ce point ainsi que l’on nommait les hérétiques épris de liberté de penser. Les Parfaits. Laisser votre imagination vous emporter. Imaginez l’effort. Revoyezvous. Ne vous avez-vous point dit qu’en terre cathare, courir est le trésor ? Brice de Singo (bricero@laposte.net)




Trail Drôme Lafuma Les Baronnies, terre de trail Les Baronnies, terre de trail

Les pierres roulent sous les crampons, les épines des buissons déchirent les mollets tendus comme des arcs et les genêts en fleurs jaillissent au détour des sentiers. Les cimes ne s’élèvent pas jusqu’aux cieux mais les côtes n’en sont pas moins impitoyables. Petits lacets qui sillonnent ou chemins tracés droit dans la pente alternent avec les descentes techniques à souhait, véritable terrain de jeu – ou de souffrance – pour les quelques 1 000 concurrents de ce Trail Drôme Lafuma 2012. Sans doute est-ce là l’origine du succès de ce rendez-vous devenu en quatre éditions l’un des moments forts de la saison hexagonale. Sans doute la qualité de l’organisation et la beauté des paysages contribuent-elles aussi à l’engouement des coureurs, meilleur témoin de l’intérêt d’un trail dans un calendrier riche de 2 500 épreuves annuelles.



Trail Drôme Lafuma Les Baronnies, terre de trail Dans une ambiance fraîche et grise, les 200 premiers concurrents s’élançaient ainsi pour un voyage de 40 km en Baronnies en ce dimanche matin. Michel Lanne (Team Salomon), parti prudemment, prenait rapidement la course à son compte, se contentant de maintenir l’allure sans forcer son talent. Il bouclait l’épreuve en solitaire en 3h17’31’’, ignorant la bataille qui opposait ses poursuivants relégués à plus de dix minutes. Jérôme Challier (Team Lafuma), en dépit de deux chutes en fin de parcours, arrachait la deuxième place in extremis devant Xavier Gros (Velay Athlétisme). « Je suis resté tranquille jusqu’au 15e kilomètre, puis j’ai conservé mon rythme en guettant le retour de mes concurrents », expliquait Michel Lanne, encore très frais à l’arrivée. « Mais personne n’est jamais revenu ! On peut dire

que c’était une course idéale aujourd’hui. » Côté féminin, les favorites étaient naturellement Virginie Govignon (Team Lafuma) et Corinne Favre (Team Lafuma). Dépassée par les événements dès la première ascension, la première abandonnait dès le 9e kilomètre, laissant le champ libre à Corinne Favre et Sandra Martin (Team Altec Sport). Cette dernière, grâce à une accélération dans les descentes, s’imposait en 4h03’53’’. « Je me suis régalée ! Je suis surprise de gagner car lorsqu’il y a Corinne Favre, on n’ose pas se dire qu’on va l’accrocher et la dépasser ! » confiait Sandra Martin dont l’objectif principal est cette année la CCC.




Trail Drôme Lafuma Les Baronnies, terre de trail

Manche du Trail Tour National, l’épreuve de 23km donnait lieu elle aussi à une jolie lutte aux avant-postes. Deuxième l’an dernier, PaulHenri Valour (AC Ondaine Firminy) payait cher un malheureux manque de fraîcheur. Il cédait sa place sur le podium, longtemps occupée pendant la course, et se contentait d’une décevante 8e place. « Je suis plus entraîné cette année qu’en 2011 mais je paie aussi des séances trop récentes et trop éprouvantes. Je suis évidemment très déçu. Et fatigué », analysait le compagnon d’entraînement d’Emmanuel Meyssat. Le spécialiste de la course en montagne, Ivan Bizet (EA Moulins) s’arrogeait la victoire en 1h50’13’’ devant Nicolas Pianet et Jérémy Pignard (Team Running Conseil). Après avoir attaqué dès l’ascension initiale, Ivan Bizet creusait l’écart dans la première descente technique. « Je ne participerai pas au TTN car je vise avant tout les championnats de France de montagne fin mai à Gap », affirmait-il. Côté féminin, Nathalie Mauclair (Team Lafuma), partie en tête, était bientôt rejointe par Stéphanie Duc (Team Running Conseil). Au coudeà-coude à mi-parcours avec la spécialiste des raids, Stéphanie Duc s’échappait pour s’imposer en 2h10’24’’. Plus ou moins loin de l’élite, les concurrents de ce Trail Drôme Lafuma 2012 bouclaient eux aussi l’un des cinq parcours proposés par une équipe organisatrice soucieuse de satisfaire tous les goûts. 23 km, 40 km, 10 km plutôt roulant, 9 km technique ou encore canicross permettaient cette année à une vaste diversité de sportifs de participer à cette grande fête du trail. Et de découvrir les Baronnies, ses paysages sauvages… et ses sentiers exigeants ! Texte : Marie Paturel Photos : Lionel Montico / Cyril Crespeau


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Maxi Race

du lac d'A


Annecy

Anna, Philipp, un lac et des montagnes… Deux très beaux et très sympathiques vainqueurs, une organisation sans faille malgré la multiplicité des épreuves et des parcours, un week-end réussi : la deuxième édition de la Maxi-Race du lac d’Annecy (88 km, 5000 m D+) a permis d’installer l’épreuve parmi les incontournables de la saison…


C’est l’heure du coassement des grenouilles du lac d’Annecy et des retours précoces des fêtards du samedi soir. Il fait encore nuit. Il est trois heures et la ville se réveille tout doucement. Le sommeil seulement troublé par ces quelques centaines de doux-dingues qui vont s’élancer contre le chrono et leurs propres défis sur les 88 kilomètres du parcours de cette Maxi Race. En attendant l’heure du départ, on vérifie pour la dernière fois le matériel dans le sac. On teste la lampe frontale, la batterie du téléphone. On réchauffe les muscles trop vite tirés du lit. Les coureurs se parlent aussi beaucoup. Un moyen de se rassurer, de ne pas se sentir seul dans cette foule nocturne. On entend les derniers « merde » entre potes qui sont les ultimes encouragements. On devine quelques blagues potaches pour virer le stress. On écoute les der-

nières recommandations : « pars pas trop vite », « attention à la nuit », « surveille les descentes », etc. Quelques flashs immortalisent les premières photos du dimanche. Les derniers messages restent sur les répondeurs. Avant d’entrer dans le sas de départ, un coureur dit « à ce soir » à sa chérie qui dort encore. Et puis, place aux choses sérieuses. Avec quelques minutes de retard, les organisateurs libèrent le peloton qui s’élance joyeux vers ce long chemin de croix (de nombreux et majestueux symboles religieux sont en effet visibles tout au long du parcours) qui se terminera au mieux en fin de matinée, au pire dans la soirée. Comme à son habitude, Pascal Giguet prend la direction des opérations et creuse l’écart sur le Hongrois Nemeth Csaba qui, même à distance, s’accroche à ses foulées. Giguet pointe en tête


au sommet du Semnoz, alors que le jour n’est pas encore venu remplacer la nuit. Avec une trentaine de secondes d’avance sur le Hongrois, il ne s’attarde pas au ravitaillement. Plus loin, Giguet poursuit son cavalier seul et augment son avance : Csaba est à 1’12’’ ; Philipp Reiter à 9 minutes (!) au passage du parc des Bauges. Le jour et la chaleur ont alors remplacé la nuit. Csaba joue son va-tout et revient à 30 secondes de Giguet au col de la Frasse. Reiter coule doucement, on le voit à 13 minutes du leader. Personne ne parie plus sur lui. Et puis, peu à peu, le poupon visage de l’Allemand (il a 21 ans mais en paraît 15) s’est transformé en masque de guerrier. Cette victoire, il l’a voulait. Il a alors imperceptiblement allongé sa foulée, augmenté son rythme de course, grignoté les mètres et réduit les écarts.

Après 6 heures et 45 minutes d’effort, le Pas de l’Aulps voit Csaba virer en tête. Reiter est son nouveau dauphin, à 3’20’’ tandis que Giguet paie sa témérité précoce et pointe à 6’30’’. Plus rien ne peut arrêter Reiter. Il se sent pousser des ailes au dessus du lac d’Annecy. La vue est magnifique mais on devine qu’il ne s’attarde pas à l’admiration ou la contemplation. C’est lui qui est admirable. A Menthon Saint-Bernard, la course a basculé. L’Allemand est le nouveau leader, le Hongrois, victime de crampes, est à 3 minutes, le Français à 6. Dans un magnifique déboulé final, il creuse encore les écarts pour s’imposer avec 8 minutes d’avance sur son dauphin et 18 sur Giguet qui a bien failli se faire reprendre par la surprenante Néo-Zélandaise Anna Frost, quatrième du scratch.


Maxi Race

du lac d'A


« Oui, je suis très satisfait de cette course, confiera Reiter plus tard, mais j’ai quand même eu peur. Quand j’ai eu treize minutes de retard, je ne pensais vraiment pas revenir. Mais j’ai réussi à augmenter mon rythme et à tenir jusqu’au bout. » Les spectateurs ont été également très admiratifs des performances d’Anna Frost. Victorieuse le samedi du Vertical Race, elle avait reçu sa récompense en mangeant une glace sur le podium. Elle s’est élancée le dimanche, au petit matin, pour signer un superbe exploit en finissant quatrième du scratch, à seulement cinq minutes de Pascal Giguet… Et elle est revenue sur le podium après avoir englouti un sandwich dans lequel se mêlaient saucisson et fromage local. « C’était vraiment une belle course, fantastique. L’accueil a été superbe pour les coureurs. Le lever de soleil au sommet était vraiment romantique. La course a été difficile et à environ une heure et demie de l’arrivée, j’ai commencé à avoir mal aux jambes. »

Annecy

Pas suffisamment toutefois pour laisser de l’espoir à ses poursuivantes puisque la surprenante Laureline Gossens termine à plus de deux heures et demie, talonnée à un petit quart d’heure par Irina Malejonock qui complète le podium. Au final de cette Maxi race, 593 coureurs on franchi la ligne (sur 960 au départ), soit 62% de finishers pour 367 abandons (dont 138 bloqués à différents endroits du parcours pour passage hors délai). Texte et photos Hervé Colin

Marathon race En marge de la Maxi Race, la Marathon Race a été dominée par Nicolas Pianet, qui devance Martin Reyt et Alexandre Mayer. Chez les filles, Maud Gobert a fait la course en tête de bout en bout pour terminer devant Maud Combarieu (partie plus prudemment et qui est revenue au fil des kilomètres) et Sandrine Motto Ross.




Trail des Lucioles



Trail des Lucioles

Pour sa seconde édition seulement, le Trail des Lucioles intégrait cette année le très prisé (et très couru…) Challenge des Trails de Provence. Il faut dire que les organisateurs de l’association Athl’éthique présentent déjà un solide bagage dans l’organisation (organisateurs par ailleurs du Snow Trail à Chabanon et du Trail du Cousson à Digne-les-Bains dans les Alpes de Haute Provence) et qu’ils peuvent s’appuyer sur l’organisation parfaitement rodée de l’A.S.C.S., maîtresse d’œuvre depuis 8 ans de la randonnée nocturne des Lucioles qui regroupe chaque année près de 2000 marcheurs. Il n’en reste pas moins qu’un tel honneur mettait une certaine pression sur le dos les deux associations amies, réunies le temps d’une soirée pour offrir une balade féerique au pied du célèbre rocher de Roquebrune. Et la moindre des choses est de dire que les trailers provençaux ont répondu présents pour cette première incursion du Challenge en terres varoises, et une première nocturne de surcroît ! C’est un peloton de près de 500 coureurs qui s’élançait ainsi dans les ruelles pavées du vieux village médiéval de Roquebrunesur-Argens au son de la fanfare. Les principaux favoris, habitués du Challenge, ne tardaient pas à prendre les devants. Le peloton était ainsi déjà bien étiré au passage des 25 ponts et son animation médiévale, sous l’impulsion de Cyrille Mulot (Moulins athlétisme), Laurent Beauzeboc (Team Ultracimes Gap) et Patrice Marmet (Endurance-shop Aix) notamment. A la séparation des parcours, un peu avant le km5, Cyrille optait seul pour le parcours « découverte ». Le duo de prétendants au classement final du Challenge, rejoint par Guillaume Lenormand (Team Quechua) abordait alors la terrible ascension du col

de Valdingarde et ses 30% de dénivellation moyenne. Rien n’y faisait et les 3 hommes ne se quittaient plus, passant groupés au ravitaillement (grandiose !) du lac des clos et son spectacle son et lumière au milieu de nulle part. Il fallait attendre les tout derniers kilomètres et la dernière difficulté du parcours pour que le gapençais, tenant du titre sur le Challenge, ne fausse compagnie à ses camarades. Il passait la ligne après 24 km en 1h47’23 avec 1’30 d’avance sur Marmet et 2’40 sur Lenormand. Chez les dames, la leader du challenge, Laurie ATZENI (Gardanne) victime du contracture aux ischiojambiers préférait abandonner pour ne pas compromettre sa saison. La victoire revenait ainsi à Agnès Lehmann-Bonnat (Marseille Trail Club) en 2h22’32 devant Sabrina Weber (Var) et Patricia Signorio (Grasse). Sur le parcours « découverte » de 12km, Cyrille Mulot continuait son cavalier seul pour l’emporter en 50’32 avec une confortable avance de 4’20 sur Franck Muller, local de l’étape, et 5’ sur Thomas Angeli (Roubion). Nathalie Huet l’emportait chez les dames en 1h10’13, devançant Christelle Logeais et Stéphanie Panis (Ste Maxime). Comme à leur habitude, les organisateurs proposaient aux concurrents, une fois la ligne d’arrivée passée, de se retrouver autour d’un buffet bio convivial où trônaient pâtisseries faites maison, jus de fruits frais locaux et sodas « minute ». Au final une belle réussite pour cette épreuve très prometteuse qui connaissait une participation en explosion (+160%) et dont on devrait entendre parler dans les années à venir ! Texte Grégory (Association ATHL’ETHIQUE) Photos : Pierre Alessandri pour Photossports.com



a i s é l A trai l Veni Vidi Cucurri...

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Oppidum

15 km • 500 D+

© Direction Communication CG21 / JPL • Photo : PhGillet • 03/12

Mandubienne

34 km • 1100 D+

Vercingetorix

45 km • 1600 D+

Mini Trail

dimanche 23 septembre 2012 Alise-Sainte-Reine • Côte-d’Or

Renseignements : www.alesiatrail.com





hnique sur Spectacle pyrotec fond sonore tiré un r su u ea ât le ch nt en scène d’un film metta e dénommé un célèbre pirat Jack Sparrow.


Côté tête de la course : La TRANS AUBRAC, des podiums exclusivement Aveyronnais Sur le 105km, Adrien Séguret prend dès le début la tête de la course avec dans ses pattes le non moins célèbre Patrick Bohard (Team Asics), vainqueur de l’édition précédente en 9h57min. Venue en 2011 préparé l’UTMB où il finira 5ème, Patrick est revenu cette année pour sa préparation à l’Utra Trail du Mont Fuji au mois de mai. Malheureusement pour lui, après une belle première partie de course aux coudes à coudes avec Benjamin Beaune et Yann Texier une contracture à la cuisse l’oblige au fils des kilomètres à concéder des minutes à Adrien Séguret et le contraindre à l’abandon au kilomètre 70 afin de ne pas hypothéquer ses chances de réussite au Japon le moi prochain. Adrien fera donc la seconde partie de la course seul, montera sur la première marche du podium en 10h23 pour atteindre son objectif de saison : gagner l’Ultra TRANS AUBRAC !! 23 minutes derrière lui, on notera la belle seconde place de Benjamin Beaume et la troisième place de Yann Texier en 11h17. Côté féminin, Orsingher Céline s’impose en 16h51 suivie de Michalak Isabelle en 17h51 et de Gillotti Dominique. Cette année l’Ultra Trans Aubrac Solo à connue un fort engouement notamment chez les femmes avec pas moins de 232 concurrents (l’édition 2012 affiché complet côté 100 bornards). Malheureusement, la météo changeante de cette édition, a contraint 50 concurrents à l’abandon. Patrick Bohard, soulignera le côté exigeant de cette course et la place primordiale qu’elle occupe dans le calendrier pour se préparer de manière optimale à ses objectifs personnels. Sur le 50km, nous comptons 100 concurrents au départ pour encercler le Taureau en Bronze de Laguiole. Parmi eux, le régional de l’étape et vainqueur de l’édition 2011

Vincent Chauffour qui s’inclinera derrière Mallet Sylvain (team Brook) en 4h13 contre 4h01 pour Sylvain. A la 3ème place, Van Der Stuyf Christophe, traversera les plateaux de l’Aubrac en 4h19 après avoir suivie les baskets de Sylvain et Vincent durant près de 50km. Côté féminin, c’est Anne-Lise Rousset, coéquipière d’entrainement d’Adrien Séguret qui remportera cette seconde édition en 5h06 devant Lapouble Claire (5h34) venue reconnaître le parcours en 2010 sur la Trans Aubrac en relais par 4 et Pérignon Françoise (6h22). Sur la Trans Aubrac en relais par 4, les Aveyronnais sont chez eux et ils le montre en plaçant 3 équipes sur le podium. Les Guignols de l’extrême remporte cette 5ème édition en 9h28, devant les vainqueurs 2011, l’équipe Aubrac Running (10h20) et devant l’équipe des Experts (10h33). Les Guignols font la course en tête et signent les 3 meilleurs temps sur les étapes 1, 2 et 3. Aubrac Running vient sauver l’honneur en signant le meilleur chronomètre de l’étape 4. Ces derniers après avoir été 3ème durant les 55 premiers kilomètres ont su reprendre la seconde place au général aux Experts dès leur arrivée sur les plateaux de l’Aubrac, terrain de jeux de cette équipe composée exclusivement de Laguiolais. Nous soulignerons le bel esprit sportif de l’équipe « Team Ainharp » qui a accompagné, soutenue et encouragée Nicolas Péralez engagé sur l’Ultra Trans Aubrac Solo. Il termine son premier ultra long de 105km grâce à ses amis en 20h17. Bravo à vous 5 pour ce bel exemple de solidarité et d’amitié.


Côté peloton : Depuis l’an passé, Action 12 et le départ de la TRANS AUBRAC ont pris leurs quartiers dans l’enceinte du château en ruine de Bertholène avec un spectacle pyrotechnique sur le château sur un fond sonore tiré d’un film mettant en scène un célèbre pirate dénommé Jack Sparrow. L’ambiance de la course est directement posée, les premières foulées ne semblent pas avoir peur des 105 kilomètres et des 3600m de dénivelé positif qui attendent les coureurs. L’ensemble du peloton se dirige rapidement vers le château des Bourines (lieu de tournage de fanfan la Tulipe avec Pénélope Cruz – Absente pour l’occasion), pour ensuite s’étirer tout le long de la traversée de la vallée de l’Aveyron avant de plonger dans la vallée du Lot au niveau du Château de Roquelaure. Dans cette vallée, au niveau du ravitaillement n°1 (km23), St Côme d’Olt, l’un des plus beaux villages de France, c’est le moment de prendre des forces pour attaquer l’ascension des contreforts de l’Aubrac via la vallée de la Boralde et l’Abbaye de Bonneval. Abbaye cistercienne du 12ème siècle où vivent des sœurs cloîtrées mais pas moins gourmandes car elles y fabriquent secrètement un savoureux chocolat artisanal. Arrivée au kilomètre 30 et sortie de cette vallée, ce sont les étendues d’Aubrac qui se dessinent aux yeux des coureurs avec un dernier passage à côté du château du Bousquet pour clôturer cette première partie de course sur le thème des châteaux. Arrivée sur Laguiole, où les coureurs du 50km – Trail du Capuchadou – (Trail qui tire son nom de l’ancêtre du couteau de Laguiole) sont partis à côté du célèbre taureau en bronze où le simple fait de lui toucher les attributs vous octroie force, courage et bonheur pendant 1 an. Malheureusement pour les cent bornards, la météo capricieuse de cette 5ème édition, à contraint l’organisation à ce replier sur le gymnase de la ville et à éviter cet imposant symbole. Sortie de Laguiole assez rapide après un passage surprise dans le musée de la coutellerie d’Honoré Durand, c’est tout l’Aubrac, ses burons et son aspect sauvage qui s’offre

à vous : large panorama, étendues vierges, forêts domaniales, caprices météorologiques minutés, etc… Après avoir atteint la table d’orientation du Puech du Roussillon (point culminant du parcours – 1406m) via la station de ski de Laguiole, les coureurs sont arrivés au ravitaillement surprise de cette année. L’organisation en collaboration avec la Coopérative Jeune Montagne a proposé un petit point culinaire à base de fromage de Laguiole de 3 affinages différents afin de fêter comme il se doit les 50 ans de l’AOP / AOC. Sur la suite du parcours, seulement quelques burons permettent de vous rappeler que des gens ont habité sur cette terre à la fois inhospitalière, sauvage, atypique et tellement naturelle. C’est donc au niveau du Burons des Bouals, que le 3ème ravitaillement de la Trans Aubrac à fait étape. Buron, où l’été la famille Perié, vous fera déguster un délicieux et traditionnel aligot/saucisses. La suite du parcours vous emmène encore sur de vastes étendues où la civilisation vous semble bien loin jusqu’au kilomètre 90 où l’association des quilles de St Geniez d’Olt assure la sécurité du carrefour durant plus de 12h et propose à qui veut bien, de goûter aux traditions des villages Aveyronnais… A ce niveau, il reste 15km de descente pour rejoindre l’arrivée de la course et la vallée du Lot a travers des monotraces rendus techniques suite aux précipitations de la semaine passée. Au détour d’un monotrace perdu dans un bois, les lumières de St Geniez se dessinent subitement et l’on plonge brutalement sur le village avec une arrivée de toute beauté par le monument Talabot et les berges du Lot. A l’entrée du Gymnase, de nombreux bénévoles vous accueillent avec la même chaleureusement en accord avec la convivialité que l’on peut trouver sur l’ensemble du parcours. Texte : Etienne Valayé Photos : Damien Tronc / Cédric Moreau




Championnats de France de courses en montagne

Gap 27 mai 2012


e c n a r F e d s t a n n o Champi e n g a t n o m n e s e s r de cou

Gap 27 mai 2012

Le trail accapare tous les esprits – et toutes les jambes. Mais on oublie trop souvent qu’il puise ses sources dans la course en montagne. Une ingratitude que combattent tous ceux qui s’alignaient le 27 mai dernier sur la ligne de départ des 24e championnats de France de la discipline.

Une dizaine de kilomètres et à peine 1 000 m de dénivelé positif, du pipi de chat ? Evidemment, face aux distances délirantes des ultratrails, la course en montagne et ses petits kilométrages font figure de nains. Il faut pourtant se méfier des plus petits car, comme l’affirme l’adage populaire, ils sont costauds. Tous ceux qui ont affronté les parcours des 24e championnats de France de course en montagne peuvent en témoigner : plus c’est court, plus on a le goût du sang dans la bouche, les jambes qui piquent et le cœur qui tape comme un forcené dans la poitrine. Alors que l’itinéraire pyrénéen avait offert en 2011 des côtes raides et violentes tracées tout droit dans les pentes détrempées, les parcours gapençais étaient beaucoup plus roulants. Enfin, roulants pour ceux qui étaient capables d’enchaîner à fond de train plusieurs montées à 15 ou 20 % avant de basculer dans la longue descente qui menait à l’arrivée…


Julien Rancon


Pour la majorité des pelotons masculins et féminins, les itinéraires étaient casse-pattes à souhait. Et les visages, marqués par l’effort, témoignaient de l’intensité et de la dureté de l’épreuve. On vous l’avait dit : qui dit petit, dit costaud ! Costaude, Aline Camboulives l’était en ce dimanche 27 mai. En l’absence de la tenante du titre, Marie-Laure Dumergues, tous les espoirs étaient permis pour la sociétaire de l’Athlé Saint Julien 74 qui avait réalisé un début de saison prometteur en remportant notamment L’Ardéchois et le Genève Marathon. En embuscade, la jeune Adélaïde Panthéon avait également les dents longues, croyant tenir là une chance de décrocher la médaille d’or, elle qui avait dû se contenter de l’argent l’an dernier. Mais 2012 était décidément l’année des revenants. Tandis qu’Aline Camboulives s’envolait vers le titre avec une confortable avance de plus de 2 minutes, ses deux dauphines reléguaient Adelaïde Panthéon à une 4e place qui allait lui laisser un goût franchement amer. Hafida Gadi, ex-marathonienne internationale qui s’était retirée de la compétition depuis 2010, faisait une rentrée fracassante en devenant vice-championne de France devant Nathalie Chabran, de retour après deux ans de

blessure. Gap 2012, la revanche des anciennes ! Sur la scène masculine, ce n’était pas vraiment un revenant que guettait le public massé à l’arrivée sous une pluie battante. Tout le monde s’attendait à voir débouler Didier Zago qui avait attaqué dès le 4e kilomètre et comptait près de 45’’ d’avance sur Julien Rancon sur les crêtes de Charance. Pourtant une clameur s’élevait soudain de la foule : au loin, c’était une petite silhouette en maillot vert et blanc qui avançait à toute allure. Julien Rancon, revenu du diable vauvert dans la descente, levait les bras vers les cieux gris et pluvieux. En franchissant la ligne, le visage entre les mains, il s’effondrait, foudroyé par l’émotion. Secoué de sanglots, celui qui avait subi une opération du tendon d’Achille à l’automne et qui n’avait repris l’entraînement en course à pied qu’un mois plus tôt devenait champion de France, déjouant tous les pronostics. A peine dix secondes plus tard, Didier Zago clopinait sur la ligne, déçu et handicapé par une cheville foulée dans la descente. Julien, les yeux noyés de larmes, tombait alors dans les bras de son coéquipier, Ludovic Pellé, improbable médaille de bronze. Dans la zone d’arrivée, l’émotion était presque palpable. Pour un peu, on se serait aussi mis à pleurer… qu’importait ? Personne ne l’aurait vu, il pleuvait !


Championnats de France de courses en montagne

Gap 27 mai 2012 REACTION

Julien Rancon, champion de France 2012 : « C’est l’une de mes plus belles victoires. Toute grande victoire a une saveur particulière mais celle qui est acquise dans la difficulté, en puisant au fond de ses ressources physiques et mentales, procure des joies uniques. Et celle-ci fait vraiment partie de cette catégorie. Une joie d’autant plus grande qu’au vu du déroulement de la course, la 2ème place m’aurait déjà satisfait pour une «rentrée». Mais plus la course avançait, plus j’y croyais. Dans l’inconnu au départ, j’ai été ensuite rassuré sur les premiers hectomètres de course avec de très bonnes sensations. Puis la course s’est décantée et j’ai bien vu que le podium était envisageable. Sur les crêtes, je me suis rendu compte que la victoire était à portée de main car Didier n’avait pas creusé un écart très important. Pour remercier toutes les personnes qui m’ont soutenu pendant la période post-opératoire, pour toutes celles qui étaient présentes à Gap, je me devais de donner le meilleur de moi-même. Cette victoire est aussi la leur. Dans les derniers mètres de la course, leur présence et leurs encouragements m’ont beaucoup aidé. Les voir aussi heureux m’a ému, m’a pris au plus profond de moi et a rendu la victoire encore plus belle parce qu’elle était partagée avec ceux qui comptent le plus. » Texte Marie Paturel Photos Lionel Montico


Trail du « Petit train de la H Le train a sifflé pour la cinquième fois. 1916. la Somme. Au pays des coquelicots, dans les tranchées, le front s’en enlisé. La campagne est dévastée. Front, postes d’observation, lignes, casemates, arrières. Les régiments anglais encaissent les assauts, préparent l’offensive. Un va et vient incessant d’hommes, de chevaux, de canons, d’obus, de munitions. Une ligne de petit train à vapeur est créée, du canal de la Somme aux collines qui surplombent les étangs, un petit train qui, remis en état par une poignée d’irréductibles passionnés, dessert toujours la campagne, serpente, toussote. Son tchou-tchou n’effraie guère plus que les canards et les hérons. Son allure colorée d’un autre temps amuse les pêcheurs. Cinquième édition cette année du Trail du « Petit train de la Haute Somme ». Un succès grandissant et plus que mérité pour une épreuve

courue dans un décor hors normes, sans doute l’un des plus jolis trails de France. Berges du fleuve, monts, vaux, écluses, faune, flore, étangs, nature préservée, points de vue dignes des plus grandes cartes postales. On ne peut se douter sans la voir combien cette région est belle et préservée. Toujours organisée par le club de l’Aérospatiale de Méaulte, l’AMAAC, l’épreuve a été courue le 22 avril sur deux distances, 21 ou 37 km. Si le nombre de participations croît d’année en année, le plateau fut de plus, sur cette dernière édition, sacrément achalandé. On vient de plus en plus loin. Coureurs de renom, sportifs plus modestes se sont ainsi fondus dans le paysage verdoyant pour côtoyer hérons, cygnes, grenouilles et canards, hagards de voir un tel train passer. Et la compétition, âprement disputée entre éclaircies de ciel bleu, nuages noirs et rafales de vent te-


Haute Somme » naces n’a aucunement entamé la convivialité de la rencontre. Plus de deux cents coureurs se sont élancés sur la plus petite distance, 21km, Julien Allart essayant bien dès le départ donné d’assommer toute concurrence en imposant un train de locomotive qui n’a rien à voir avec celui du tortillard qui s’ébranle parallèlement. Le TGV qu’il emmène s’est vite étiré et seuls deux wagons sont parvenus à lui emboiter le pas. Vincent Biville et Thomas Médard. Vincent saura mieux s’économiser sur les bosses. Sur le retour, sur le chemin de halage plat et éventé, il saura déborder son présomptueux adversaire et lui ravir les lauriers. La première féminine, Roxane Théry, 19 ans, se classe onzième du scratch. Sur l’épreuve reine, 37 km, c’est le jeune espoir Nicolas Tullier de l’AC Château Thierry qui maitrisera sur plus de trente six kilomètres toute la

concurrence. Pourtant, à court sur le final, plus émoussé, il se fera le rattraper à quelques mètres de la ligne d’arrivée par le Chti David Ardid revenu de très loin le cueillir comme une fleur. A David et à Francine Hervier les plus beaux bouquets sur la plus haute marche du podium. Sur la randonnée, les marcheurs furent aussi à la fête. Et le petit train à vapeur de la Haute Somme a finalement regroupé tout le monde pour un vrai gueuleton champêtre, une cuisine fine, des spécialités picardes. Des sourires inaltérables, des blagues, des rires. Aucune grise mine mais plusieurs finalement grisées. Pour âmes sportives, bucoliques et épicuriennes. A retenir. Brice de Singo (bricero@laposte.net)


Trail l’Ardéch


hois

Une dix-huitième édition très arrosée et un anniversaire gagnant pour

Andy Symonds

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1 Les 28 et 29 avril autour de Désaignes, la dix-huitième édition du trail l’Ardéchois, a été accompagnée de conditions météorologiques contrastées. Au vent fort du samedi ont succédé dans la nuit de fortes pluies qui se sont poursuivies le dimanche. Samedi la Haut-Savoyarde Natacha Liver est montée sur la plus haute marche du podium du 10 km féminin et le 20 km a été remporté par Karine Herry, team Lafuma et Sébastien Liabeuf, Eva 07. Sur le 98 km Emilie Lecomte, team Quechua, a creusé un écart de plus de 2 heures sur ses poursuivantes. Chez les hommes, victoire d’Antoine Guillon, team Lafuma. Cyril Cointre, team Hoka Runao et Renaud Rouanet, team Lafuma, terminent deuxièmes ex aequo. Dimanche à 8 heures, départ commun des deux distances phares de ce trail : le 34 et 57 km, qui ont réuni un plateau somptueux. Jusqu’au kilomètre 29 les trailers pouvaient choisir entre les deux distances. Le 34 km femme et le 57 km homme tenaient lieu de support à la cinquième étape de la National Trail Running Cup Salomon / Endurance Mag 2012. Une parenthèse trail en majuscules Aline Camboulives, 38 ans, Athlé SaintJulien 74, peu habituée aux trails, a signé une grosse performance en dominant le 34 km. Ancienne cycliste, elle est venue à la course à pied en 2007 dans trois spécialités : les semi et marathons sur route et les courses en montagne. Lors des championnats de France 2011, elle a décroché le titre du ma-

rathon et la médaille de bronze en semimarathon et course de montagne. « Le 34 km du trail l’Ardéchois m’a permis de changer un peu de terrain de jeu. Je suis très satisfaite de ma victoire et de mon 14ème chrono, scratch femme et homme confondus. En prime, mon mari Sylvain Lavergne est huitième. La météo était abominable et la traversée des cascades accrochée aux cordes m’a impressionnée. » Le 6 mai, Aline Camboulives team Brooks, va disputer le 21.097 km du Genève Marathon for Unicef. Un espoir de victoire sur la National Cup Sandrine Motto-Ros, team Tecnica est deuxième et Karine Sanson, team Salomon Bouliac SP, déjà confortablement installée à la première place du général de la National Cup, accroit encore son avance en terminant troisième. « Quel temps minable, déclare Karine Sanson. La tempête de la nuit précédente a déraciné de nombreux arbres que l’on devait enjamber. Il fallait faire attention à ne pas glisser et le passage de la rivière était assez impressionnant. Coup de chapeau à Loulou Chantre et à toute son équipe. Ils ont été au top et ont efficacement veillé à notre sécurité. Bravo à Aline Camboulives, elle était la plus forte. La National Cup est l’un de mes gros objectifs. Il fallait impérativement que je marque beaucoup de points sur l’Ardéchois pour optimiser mes chances de la gagner pour la deuxième année consécutive, mais également afin de préparer sereinement le 170 km de l’Andorra ultra-trail du 6 au 8 juillet. C’est chose faite et je suis très contente. »


Sur cette distance de 34 km, Nicolas Martin, Entente Athlétique Grenoble, précède Philippe Prost, Athlé 43 et Benoit Nave, team Asics-42Km195. 34 ou 57 km à la carte : une formule sympa ! La Savoyarde Maud Gobert, team Adidas, championne du monde 2011, ne savait pas en prenant le départ si elle allait courir le 34 ou 57 km. « Même si physiquement s’est plus éprouvant pour le corps, la pluie, grêle, vent, ne m’ont pas trop dérangée, même si j’ai chuté plusieurs fois. Dans les premiers kilomètres, comme c’est souvent le cas en début de saison, je n’avais pas de bonnes sensations puis les choses se sont arrangées. Constatant, au niveau de la bifurcation entre les deux distances, que j’étais bien, j’ai décidé d’opter pour le 57 km. Je ne regrette pas mon choix car au-delà de ma victoire j’ai pu, étant seule en tête, effectuer une bonne séance d’entraînement avant la Transvulcania. Pouvoir décider sa distance en cours de route est rare en trail et pourtant c’est une formule sympa. En cas de mauvais temps, comme ce dimanche elle permet si nécessaire, de raccourcir ses efforts. Autre avantage : offrir la possibilité à celles et ceux qui constatent qu’ils ont des réserves, d’aller plus loin. Petit inconvénient en revanche au niveau de la tête de course pour se situer dans le classement. Il faut aussi que le terrain offre de larges passages afin d’éviter les bouchons. » Nathalie Le-Flanchec, Stadium Club Marignanais et Alexandra Munier, Gresi Courant, complètent le podium du 57 km.

Andy Symonds, team Salomon, a une nouvelle fois pleinement assumé son statut et gagne avec une assez confortable avance devant Patrick Bringer, team Sigvaris et Emmanuel Gault, team Asics. « Le trail l’Ardéchois, déclare Andy Symonds, était l’opportunité de passer un long weekend dans l’Ardèche, avec également au programme, le samedi mes 31 ans et ce dimanche les 32 ans de mon épouse. Nous sommes donc partis vendredi pour un peu de camping, sur un site complètement vide, apparemment il fait trop froid pour que les gens du sud sortent dehors. Je trouvais qu’à 25°C ça allait! Dimanche matin, à 8 heures, j’ai laissé Carole avec les deux petits et un temps pas idéal. Ce n’était pas un super premier cadeau ! J’ai pensé à eux pendant la course. Courir en toute liberté pendant 5 heures peut facilement être plus relax que de courir dans tous les sens après deux très jeunes enfants! Du coup j’ai eu très envie de leur offrir une victoire. La météo très Anglo-Saxonne ne m’a pas gêné. Depuis que je suis en France je n’ai jamais couru sous un temps pareil et je trouvais que ça me changeait, même si en général je préfère quand même le soleil. En tout cas, la boue sous les pieds et l’eau sur la tête ne me font pas peur. J’y suis habitué. Je ne les appellerais pas des conditions difficiles, mais plutôt des conditions intéressantes! J’ai couru à une allure soutenue avec Patrick Bringer pendant environ 40 km. Après le troisième ravitaillement il a un peu ralenti alors que j’avais encore des forces et je suis donc parti seul jusqu’à l’arrivée. »

Un joli cadeau pour deux anniversaires Annoncé comme le grand favori, l’Anglais

Texte : Robert Goin Photos : Génération-Trail / JMK Consult


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Trail l’Ardéc


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