GLAMOUR FASHION AND BEAUTY Magazine - Edition spéciale II Festival de Cannes

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Festival de Cannes 2021 ÉDITION SPÉCIALE CONFÉRENCES DE PRESSE

Jodie Foster EN CETTE ANNÉE DE TRANSITION LE CINÉMA A ÉTÉ MA BOUÉ DE SAUVETAGE

D’OR Julia PALME POUR LE FILM Ducournau TITANE DE GF&B MAGAZINE | Issue 5

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Editorial

L

L’art cinématographique La créativité n’a pas de limites

a créativité cinématographique n’est pas liée à une réalité limitée, mais va au-delà de celle-ci, elle est liée en même temps à un ensemble de lectures potentielles qui se caractérisent par la multiplicité de ses sources artistiques et la diversité de ses réflexions intellectuelles, cognitives et idéologiques. Malgré cela, la créativité cinématographique reste l’icône d’un travail artistique couronné de beauté et d’une vision intellectuelle vibrante. Cela s’applique au processus d’ouverture dynamique sur trois piliers répartis entre le directeur de la photographie, le bon film et le spectateur. On peut dire que si le cinéma est une industrie à multiples facettes, alors, dans son essence, il s’agit de la pensée, de la créativité sur la base que la pensée est une question contemplative, que le cinéma est une production créative matérielle qui implique à la fois un médiateur expressif représenté par l’image cinématographique mélangée à une pensée perspicace, une image en mouvement et une performance représentative qui se traduit par une merveilleuse créativité artistique. Félicitations à ces créateurs qui suivent le rythme du développement et de ses événements, les traduisent en une réalité tangible qui simule les cœurs et les esprits. MH

© Photography by Anh Viet Chau 33

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Contenu Spike Lee Président du Jury

11 Annette

© Photography by

Anh Viet Chau

© Photography by

Anh Viet Chau

de Leos Carax

16 Stillwater de Tom McCarthy

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Les films récompensés au Festival de Cannes 2021 • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • 2

PAR UN DEMI CLAIR MATIN de Bruno Dumont TOUT S’EST BIEN PASSÉ de François Ozon LES OLYMPIADES (Paris 13th District) de Jacques Audiard THE FRENCH DISPATCH de Wes Anderson TRE PIANI de Nanni Moretti RED ROCKET de Sean Baker NITRAM de Justin Kurzel UN HÉROS (A Hero) de Asghar Farhadi TITANE de Julia Ducournau PETROV’S FLU of Kirill Serebrennikov LINGUI de Mahamat-Saleh Haroun FLAG DAY de Sean Penn BERGMAN ISLAND de Mia Hansen-Love A FELESÉGEM TÖRTÉNETE (L’histoire de ma femme / The story of my wife) de Ildikó Enyedi DRIVE MY CAR de Ryusuke Hamaguchi LA FRACTURE de Catherine Corsini ANNETTE de Leos Carax JULIE (EN 12 CHAPITRES) (The worst person in the world) de Joachim Trier HYTTI NRO 6 (Compartment No.6) de Juho Kuosmanen BENEDETTA de Paul Verhoeven LES INTRANQUILLES (The restless) de Joachim Lafosse MEMORIA d’Apichatpong Weerasethakul HA’BERECH (Le genou d’Ahed - Ahed’s knee) de Nadav LAPID HAUT ET FORT (Casablanca beats) de Nabil Ayouch JUIN 2021


GLAMOUR FASHION AND BEAUTY MAGAZINE

Magazine économique, culturel, scientifique et social - Publié en trois langues : Anglais, Arabe et Français

Directrice de publication : Hayet Medjdoub Rédacteur en chef : Paul Legrand Relations publiques USA «New York» : Flo Medjdoub Relations publiques France «Paris» : Michèle Bernard Photo de couverture : Jodie Foster Directeur de la photographie : Anh Viet Chau

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Bureau France - Paris Michèle Bernard

+33659124863

Maquette/Illustration : Amine M Layati Credits photos Anh Viet Chau - @be1stof Adresse : 90 Washington Street Suite 9S, New York, NY 10006 Edition spéciale II - Festival de Cannes 2021 La direction du site et du magazine « Glamour Fashion & Beauty » confirme que tous les contenus du site, y compris les textes et images, sont la propriété exclusive du site et de ses titulaires au titre des droits de propriété intellectuelle, et en ce sens, toute utilisation du contenu du magazine par des tiers nécessite l’autorisation préalable de la direction du site et du magazine

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JURY OFFICIEL DU 74e FESTIVAL - Président du Jury Spike LEE (Etats-Unis). Les membres du Jury : Maggie GYLLENHAAL (Etats-Unis), Jessica HAUSNER (Autriche), Mati DIOP (France, Sénégal), Mélanie LAURENT (France), Mylène FARMER (Canada, France), Tahar RAHIM (France), Kleber MENDONÇA FILHO (Brésil), SONG Kang-Ho (Corée du Sud).

MYLENE FARMER

Pour ma part, c’est un moment unique dans une vie je crois qu’on ne peut pas refuser je suis moi-même très honorée et très heureuse de partager tout cela avec vous tous et merci a Thierry FREMAUX et toute son équipe.

JESSICA HAUSNER

Lorsque j’ai reçu l’e-mail m’invitant au jury, j’en ai été extrêmement heureuse, satisfaite, c’était un grand honneur, car quelques jours plutôt j’avais vu la liste des films en compétition et je me suis dite tiens, je vais voir tel film, je vais voir celui-ci, celui-là aussi, quand je vais voir ces films ? Maintenant, je vais les voir tous donc, c’est une grande chance. 2

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MATI DIOP

Quand j’ai reçu l’appel j’étais profondément touchée par la confiance exprimée, je me suis sentie extrêmement chanceuse à l’idée de vivre cette expérience le jury que je ne connaissais pas encore à l’époque et que j’ai découvert il y a peu de temps, je suis vraiment extrêmement heureuse honorée et ravie à l’idée de vivre cette expérience qui commence ce soir, je ne sais pas encore à quoi va ressembler, mais on est tous extrêmement heureux d’être là.


SPIKE LEE

Mon histoire à Cannes à commencer il y a 25 ans (un quart de siècle), je suis venue depuis plusieurs fois, c’est un honneur pour moi d’être ici je suis très impatient.

TAHAR RAHIM

Bonjour, je me suis senti très gâté, merci Thierry Frémaux, merci le Festival de Cannes pour cet honneur la règle veut qu’on attend 24h00 pour répondre, j’ai dit non je ne vais pas attendre 24H00. On tout cas, c’est un honneur pour moi de me retrouver avec une si belle compagnie.

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© Photography by Anh Viet Chau

MAGGIE GYLLENHAAL

Je venais de terminer le mixage de mon film, J’ai reçu un coup de fil, j’été à l’hôtel avec mon mari, je me rendais à la plage parce que j’avais beaucoup travaillé, j’ai reçu l’e-mail au moment où j’arrivais à la plage et puis nous avons beaucoup rêvé de ce festival et de cette présence au jury et c’est un honneur d’avoir était inviter. 2

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© Photography by Anh Viet Chau


SPIKE LEE

Cannes est le festival numéro un pour mon œuvre sans aucun manque de respect pour les autres festivals. Les meilleurs moments que j’ai connu à Cannes n’avaient rien à voir avec le cinéma c’était dans les années 80 donc je suis venue de Nice j’étais partie de New-York.

© Photography by Anh Viet Chau

MÉLANIE LAURENT

Bonjour, j’ai l’impression que c’est une réaction à plusieurs paliers devant le coup de fil ou on n’attend pas 24H00 on dit oui tout de suite, puis on a beaucoup de mal à réaliser et même hier soir quand on a tous dîner ensemble, on a peut-être un peu plus réalisé qu’on allait partager ces grands moments de ce Festival très particulier presque historique qui nous ramène dans les salles, dans la vie et qui est particulier pour nous tous, donc on est plus honorés de faire partie de celui-là. © Photography by Anh Viet Chau 3

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KLEBER MANDOCA FILHO

Ce soir, ça va être ma première fois dans une salle de cinéma depuis 15 mois donc merci beaucoup.

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SONG KANG HO

Lorsque j’ai reçu l’e-mail m’invitant au festival, je me suis demandé s’il allait vraiment avoir lieu compte tenu de l’épidémie et le fait que nous soyons tous réuni ici est un véritable miracle, c’est un grand honneur d’être ici.

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MELANIE LAURENT Il y a quelques années quand Frémaux m’a appelé, j’étais extrêmement enceinte, j’allais accoucher. Il m’a dit : Il faut que tu viennes dans mon festival à Lyon chanter pour TARANTINO. Je lui ai répondu : Tu sais que je vais accoucher d’une seconde à une autre et quand j’ai vu son nom au téléphone pour la seconde fois, je lui ai dit : Ne me demande pas de venir chanter dit moi que tu m’appelles pour autre chose ? Quel genre de jury je serai ? Je dirai sensible, je crois que ce confinement, la pandémie, l’année un peu suspendue, cette sensation du vide, aussi de voir très peu de gens de retrouver les salles donc j’ai hâte de vivre cette sensibilité à travers les films et les émotions, je me rends compte qu’on n’est pas seul on est tous ensembles ce qui va être passionnant, c’est de confronter nos émotions nos goûts j’imagine que la complexité d’être dans un jury, c’est de tomber d’accord et d’être heureux du choix quand va faire. Autant que réalisatrice, je reste très naïve et j’arrive à retrouver complètement cette innocence autant que spectatrice en revanche dans la fabrication oui évidement qu’il y a un avant, après avoir fait son 1er film et même dans le rapport avec le réalisateur, réalisatrice, je sais ce qu’ils sont en train de vivre, je comprends, j’accompagne beaucoup plus un réalisateur depuis que je le suis. Une bonne palme d’or ? Je ne sais pas s’il y a des critères, c’est ça la beauté d’un festival, ça dépend aussi de ce qu’on voit qu’est-ce qui va faire que tout d’un coup un film va se détacher des autres une fois de plus je crois que le plus émouvant, c’est de voir ce qui va toucher toutes nos personnalités est-ce qu’il va y avoir, un film par exemple qu’on va aimer à l’unanimité ? Ça sera tellement merveilleux je ne sais pas si ça existe ? J’imagine qu’il y a pleins d’années où ça à dû arriver est ce que tout d’un coup, on va tous se dire c’est cette actrice-là cet acteur, ce film, c’est cette palme d’or ? Se serait absolument extraordinaire. 2

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JESSICA HAUSNER Je pense que Cannes est un lieu très important pour tous les scénaristes. Il est devenu plus clair depuis l’année dernière à cause de la pandémie. C’est une sorte de vitrine qu’il faut pour les films, c’est une machine de promotion en quelque sorte tout à fait nécessaire pour que le public puisse voir les films et les réalisateurs, c’est très important, Cannes, c’est ça. Mon meilleur souvenir de Cannes, je crois, c’est quand j’ai présenté mon 1e long métrage (Lovely Rita) en 2001, en 2002, à l’époque, je me disais je vais conquérir le monde entier, j’ai toujours cette idée, mais à l’époque, c’était fascinant. Je suis toujours le même genre de jury quand j’en fais partie. Je suis très enthousiaste donc j’ai du mal à faire des compromis je suis assez directe soit j’adore un film, ou je vais être farouchement contre cependant, je me dis non, je ne vais pas le faire cette fois-ci, je ne vais pas lancer une lutte néanmoins parfois, je dois insister on verra. Une bonne Palme d’Or ? C’est une question très difficile je pense qu’il y a eu des versions très différentes de bonne Palme d’Or. J’aime bien être étonnée. Un film qui est unique, qui est original, sachant qu’il change mon point de vue de façon étonnante, c’est ça qui est important pour moi que d’avoir un film parfait ou bien fabriqué.

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ANNETTE

LEOS CARAX REALISATEUR Le JAPON est un pays tout à fait particulier parce qu’il y a quelqu’un dans ce pays qui m’aide depuis presque le début de ma carrière et depuis mon 2e film, il s’appelle Kenzo HORIKOCHI, nous sommes amis depuis 1980. Je prends de l’argent où je peux pour faire mes films, mais cette personne au JAPON est tout à fait particulière, elle m’a aidé pour tous mes projets de films. Le film illustre la place des musiciens. Je suis comme un 3e frère pour les frères MAEL qui sont des compositeurs des musiciens incroyables, qui ont voyagé partout dans le monde et on peut voyager avec ces instruments, avec sa voix. Quand j’avais découvert la musique de David BOWIE et celle des frères MAEL, j’avais 14 ans, je me sentais à l’aise avec leur musique. J’ai toujours voulu tourner un film avec la musique, c’est pour JUIN 2021

cela, Il fallait rencontrer les bons compositeurs. LEOS CARAX RÉALISATEUR Il y a trois choses que je souhaite dire, Russel et Ron Mael m’ont donné un immense cadeau et je voulais leur offrir quelque chose. Il y avait trois cadeaux : La musique, la langue anglaise qui était ma langue maternelle même si je l’ai perdu un petit peu et puis il y avait aussi le fait que je ne l’ai pas imaginé parce que c’est eux qui ont imaginé l’histoire. J’ai toujours voulu faire un film en anglais, j’adore les chanteurs américains, c’est comme si on travaille un peu sur l’opéra. Ce n’est pas moi qui ai imaginé ANNETTE, on reçoit une idée et on s’envole à partir de cette idée on crée tout un monde, bien sûr il y a Marion, Simon, Adam qui était là dès le départ, j’ai imaginé le film pour lui. C’est agréable d’imaginer un film pour quelqu’un.


CHARLES GILLIBERT PRODUCTEUR Le producteur pour le financement d’un film, joue un rôle très important pour nous. Ce film a une longue histoire donc il a joué un rôle très important pour racheter les droits il y a des personnes qui tout au début de ce projet nous ont aidé comme ERWIN CHABATIER. Nous avons commencé à travailler ensembles il y a 3 ans en faisons confiance à LEOS nous avons eu la possibilité de lancer ce projet avec Paul Dominique.

RUSSEL ET RON MAEL COMPOSITEUR, SCENARISTE

de notre côté, c’est une attitude différente lorsqu’on compose pour une comédie musicale.

On souhaitait explorer d’autres façons de travailler avec la musique, on a cherché d’autres formes, d’autres structures. On a expédié notre album à LEOS CARAX pour avoir son avis, peu de temps après il nous a envoyé une réponse positive qu’il désirait réfléchir puis il est revenu vers nous pour dire qu’il aimerait bien faire un film sur cette base, on respecte tellement le travail de LEOS et l’idée de faire un film était comme un rêve devenue réalité pour nous. Pendant une durée de 8 ans, nous avons travaillé avec LEOS à Paris, à Los Angeles, donner une forme au projet. Dans une comédie musicale la musique joue un rôle important dans la narration, cela nous emmène à explorer des domaines différents de ce que nous faisons lorsque nous composons une chanson. Ce projet a de différentes exigences, nous avons coopéré et avons beaucoup travaillé

Pour le film Annette, il y a un album avec la bande sonore il y a un album avec les points fort de la musique avec 42 morceaux dans le film. Quand on avait conçu cette idée, c’était en deux dimensions, c’était un enregistrement audio et même si on avait le projet de le mettre sur scène, on ne voyait pas ce que ça pourrait donner. On ne l’imaginait pas, mais quand LEOS est arrivé ce projet a pris une forme imprévue donc nous on avait créé quelque chose purement musical, la scène sur le bateau pendant l’orage, dans notre esprit, on imaginait ce que ça pouvait donner, mais LEOS a donné corps à cette image. Il l’a amené un autre niveau qu’on aurait jamais imaginé. © Photography by Anh Viet Chau GF&B MAGAZINE | Issue 5


MARION COTILLARD ACTRICE Je me suis préparée avant le tournage autant que je pouvais. Les spécificités de ce film, c’est une comédie musicale les chansons sont filmées en direct et nous nous sommes formés à ces chansons. La difficulté lorsque l’on change, en général dans une comédie musicale on enregistre en studio ce que l’on chante, ensuite on fait le playback pendant le tournage, mais là, ce n’était pas le cas, c’était en direct ceci signifie que cela change la façon de chanter à chaque mouvement du corps donc nous avons beaucoup d’actions en chantons. La préparation était légèrement différente que pour n’importe quel autre projet de comédie musicale, ainsi, je me suis formée à chanter. Nous bougeons beaucoup, allongé où en mouvement, c’était une manière intéressante de vivre ces chants, ceci signifie que l’on peut explorer les petits incidents qui reviennent par exemple, on arrive plus à respirer comme il le faut et quand il faut, c’est ça qui rend la chose intéressante. Je n’étais pas très familière avec l’opéra. J’ai vu mon 1er opéra quand je préparais le film ANNETTE, c’était un vrai choc d’être transpercé d’émotion par une voix par quelque chose que je ne saurai même pas expliquer sachant que les chanteurs d’opéra ont un rapport très particulier à l’émotion parce que l’émotion va transformer leur voix donc tout est canalisé dans cette voix et non pas autre part. Le chanteur d’opéra ne peut pas chanter en pleurant. Quand on est à ce niveau d’excellence en même temps ce qui se passe pour le spectateur, c’est très fort ainsi j’ai découvert un peu plus l’opéra pendant que je préparais ANNETTE. En préparant le film, LEOS m’a donné des images d’archives de Romy SHNEIDER. On a beaucoup parlé de l’amour, des personnages de comment ils se rencontrent ? Comment on voit le début de cette belle histoire d’amour ? Dans ces images d’archives, Romy SHNEIDER a un entretien avec un acteur et c’est intéressant de la voir quand elle ne parle pas quand elle ne fait que le regarder. Cette rencontre était importante pour ma préparation du film et sur le plateau. Pour moi, c’est plus un besoin de reconnaissance que de célébrité. On a tous besoin d’êtres reconnus par nos parents, par notre famille nos amis pour trouver notre place donc j’ai trouvé que cet aspect de film était très intéressant pour façonner le personnage. J’ai déjà était très largement reconnue, mais j’ai encore ce besoin de reconnaissance ainsi, c’est une grande question dans ma vie personnelle pourquoi est-ce qu’on a besoin d’être vu d’être entendu d’être aimé par autant de gens qu’on connait même pas et comment est ce que tout cela peut façonner votre confiance en vous-même et comment ça peut vous détruire aussi surtout si vous n’avez pas suffisamment d’estime de soi. © Photography by Anh Viet Chau JUIN 2021


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JODIE FOSTER Quand Thierry FREMAUX m’a appelé pour me dire que je vais recevoir la palme d’or d’honneur, c’était très émouvant parce que j’ai commencé ma carrière en France avec TAXI DRIVER, j’avais 13 ans, j’avais déjà fait des films, mais c’était le début de quelque chose de significatif de film d’auteurs. Pour moi le cinéma est quelque chose de génial parce qu’on arrive à faire un film pendant un an ou deux ans et même 3 ans autant que metteur en scène et puis, vous avez 2 ans pour réfléchir et voir qu’est ce qui vous passionne. © Photography by Anh Viet Chau GF&B MAGAZINE | Issue 5


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BONG JOON HO RÉALISATEUR, ACTEUR et SCÉNARISTE C’était une journée assez folle, je ne réalisais pas encore ce qu’il s’est passé le jour même, c’est quand j’ai vu la palme d’or chez moi à Séoul que j’ai commencé à réaliser ce qui s’est vraiment passé. Pour moi Claude Chabrol et Henri-Georges Clouzot sont de grandes figures emblématiques. Ces deux personnes ont réellement marqué ma carrière professionnelle cinématographique. Très jeune avant que je ne commence à étudier le cinéma, j’ai pu voir l’un de leur film et ça m’a traumatisé dans le bon sens du terme, c’était tellement puissant que ça m’a donné envie de faire du cinéma. Ces deux personnes étaient très importantes pour moi, pour ma carrière. Il y a une ambiance particulière sur mes tournages, je pense que c’est assez spécifique au cinéma coréen, peu importe le budget ou la grandeur du projet, on aime créer une ambiance familiale et conviviale. On se réunit entre ciné fil pour faire un film, je crois que cela aide beaucoup à mettre les acteurs à l’aise, ça nous aide beaucoup autant que réalisateurs. Pour mes films, j’avais une idée en tête dès le départ de transmettre un message personnel notamment pour la protection des animaux, mais pour parasite, je n’ai pas voulu transmettre de manière consciente un message pour la société, c’est plutôt une quête personnelle pour aller à l’extrême d’un genre que moi personnellement je recherchais. Je suppose quand on désire retranscrire l’histoire de chaque personne qui constitue une société nous sommes évidemment confronté à un problème politique ou sociétal de façon naturelle, on arrive à voir cet aspect-là dans parasite. Je travaille actuellement sur deux projets. Le premier film sera tourné en anglais, je travaille sur l’adaptation d’un roman qui n’est pas encore sortie. Le second projet est un film d’animation, j’ai terminé le scénario cette année au mois de janvier. C’est un grand projet sur lequel je travaille depuis longtemps. GF&B MAGAZINE | Issue 5

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TITANE

VICENT LINDON La 1re chose, je me suis mis physiquement en danger. J’ai 62 ans et faire du sport pendant 2 jours pendant 2 ans à cet âge ce n’est pas la même chose quand on a 30 ans, il a fallu que je sois prudent. Je suis quelqu’un d’extrêmement perfectionniste, j’aime travailler les choses avant de faire un film.

JULIA DUCOURNEAU RÉALISATRICE TITANE est né de mon envie de mettre l’amour au centre du récit parce que l’amour inconditionnel, l’amour absolu dénudé de tous déterminismes apparait dans grave, alors j’ai eu l’envie d’aller plus loin dans ma découverte de tout ce qui est possible dans l’acceptation de l’autre. Quand on parle de TITANE, tout le monde ne pense pas à une histoire d’amour, mais pour moi c’en est une.

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TOUT S’EST BIEN PASSE

FRANCOIS OZON Quand le livre d’Emmanuelle a été publier, elle m’a tout de suite demandé de l’adapté au cinéma, mais à l’époque, je ne me sentais pas capable ni l’envie de le faire, en plus c’est une histoire tellement personnelle. Forcément le livre m’avait touché, mais je n’arrivais pas à me l’approprier. Je n’arrivais pas à me projeter dans cette histoire. Hélas Emmanuelle est morte d’un cancer donc le film ne pouvait pas se faire. Avec le temps, j ai relu le livre, alors j’ai pensé que c’était le moment de l’adapté. J’ai vieilli, j’ai vécu des deuils personnels qui faisaient que je comprenais mieux l’histoire. Avant de me lancer dans l’écriture de scénario, j’ai pensé à une actrice « Sophie Marceau ».

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SOPHIE MARCEAU C’est un rôle magnifique d’autant qu’il est accompagné de vérité, ce personnage a existé, c’est une amie de François alors il y a quelque chose de très intime et ça traite de l’intime, j’aime bien ces rapports. J’étais très heureuse de tourner avec François. Le personnage d’Emmanuelle est un personnage pour moi très vivant. C’est une femme qui aime la vie. François nous a beaucoup parlé d’elle, je ne la connaissais pas personnellement, mais j’avais beaucoup d’éléments ça me rappelait que c’était une personne tonnante accompagnante qui était beaucoup pour la vie. Le paradoxe, c’est que ce soit son propre père qui lui demande de l’aider à mourir. Ce film à une qualité en tout cas, on va tous réfléchir à ça, on n’aime pas trop l’idée de cette mort, mais à un moment donné il faut l’organiser.

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STILLWATER

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LILOU

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J’ai vécu le monté des marches pour la 1e fois de ma vie comme un rêve, c’est bizarre et en même temps super cool, je ne sais pas comment l’expliquer.

TOM McCARTHY RÉALISATEUR Je pense que le film a plusieurs facettes à un certain niveau, ce film traite de la façon dont les Américains sont perçus aujourd’hui. Je pense qu’on le voit dans le personnage de Bill BAKER lorsqu’il vient en France pour revoir sa fille au finale, c’est un film sur les relations, les liens, la libération, peut-être aussi la rédemption. On travaille avec les scénaristes, nous avons abordé plusieurs facettes dans ce film. Notre pays les États-Unis était très tourmenté à l’époque, il était en plein changement, en plein transformation et j’ai pensé qu’il était utile de travailler avec d’autres auteurs français qui avaient plus de recul, de perspectives sur tout cela et qu’ils pouvaient présenter le personnage de Bill à Marseille. © Photography by Anh Viet Chau 2

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MATT DAMON Tout d’abord, j’ai joué avec 3 actrices fantastiques. Ce casting est extraordinaire, nous avons eu des acteurs merveilleux de Marseille, des petits rôles jusqu’aux actrices qui sont à mes côtés, donc il a été très facile de communiquer avec elles parce qu’elles habitaient vraiment leurs personnages et on a vraiment cru grâce à elles que tout cela se passait réellement donc il s’agit ici de toutes ces relations d’une part, mais aussi comme j’ai pu le dire dans le passé dans ma carrière lorsqu’on travaille avec de grands acteurs et bien ces grands acteurs sont bons pour nous deux, l’acteur lui-même et celui qui est en face. Pour LILOU, qui été à son 1e film, dès le premier jour j’ai compris que je joue avec une actrice de 9 ans qui joue aussi bien que Meryl STREEP.

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DE SON VIVANT

EMMANUELLE BERCOT REALISATRICE J’ai assisté aux séances du Docteur Sara, ses breakfasts, il y avait des chansons. Par exemple le tango en salle de chimiothérapie, c’est quelque chose que j’ai vu, je n’aurai jamais pu inventer. Je suis très attachée aux souvenirs que je vois, j’ai toujours eu envie de les reproduire. J’ai voulu garder les chansons en anglais. Le film n’est pas un documentaire ni sur la maladie, ni sur l’hôpital. J’ai pris toutes les libertés possibles. De toute façon en France, vous verrez rarement un cancérologue prendre sa guitare et mettre son pied sur la chaise. Pour les émotions, j’adore pleurer au cinéma, c’est vraiment une jubilation totale pour moi donc j’écris, des choses qui me font pleurer, surtout que je pleure très facilement, je ne suis peut-être pas un bon baromètre. Je me suis guidé par ce qui est émouvant pour moi et pour ceux qui aiment ça.

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CATHERINE DENEUVE On est très protégé, très surveillé, c’est vrai que nous les acteurs on se retrouve dans le studio sur le plateau et d’un seul coup tous les gens en face de nous avec des masques. Il faut s’habituer à ça, on dit toujours que ce sont les yeux qui s’expriment le plus, mais quand on cache la moitié du visage, on voit trop peu il faut le faire, mais au bout de quelques jours la situation est tellement forte et particulière qu’on oublie j’étais beaucoup avec mon fils l’acteur.

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CECILE DE FRANCE J’ai essayé de ne pas fabriquer c’est vrai, ce n’était pas trop difficile sur le plateau d’Emmanuelle ce n’est pas compliqué en plus Gabriel joue son propre rôle donc on est plongé dans la réalité en plus en parle beaucoup de cette notion de vérité et d’être dans le présent du coup j’ai eu beaucoup de temps pour admirer Catherine, d’écouter benoit, et d’apprendre beaucoup de chose avec Gabriel. Il m’a appris des choses sur la vie, c’est un grand philosophe et humaniste j’ai progressé en parlant avec lui j’étais guidée merveilleusement par Emmanuelle qui m’a pris la main, qui me faisait confiance et qui m’encourager, je me sentais aimer à travers la caméra avec cette humilité de personnage, j’ai eu beaucoup de plaisir à donner mes regards. Emmanuelle film vraiment dans les profondeurs de l’âme à travers les yeux.

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FLAG DAY

SEAN PENN On peut toujours réfléchir à quelques réponses logiques, mais parfois lorsqu’un réalisateur parle trop de l’histoire originelle, c’est moins clair. Ce qui m’a plus c’est l’image que j’ai eu à l’esprit en lisant ce livre par fois tout peut reposer sur les personnages, mais pour trouver ces personnages, pour moi ça commence par des images et la 1re image que j’ai eu à l’esprit, c’est le visage de Dylan qui est venu dans mon esprit. Bien sûr, l’histoire et touchante, passionnante pour toutes sortes de raisons qui sont tout à fait claires. Jennifer a écrit un livre merveilleux qui fait référence.

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JENNIFER VOGEL Quand c’est une histoire personnelle on cherche toujours à la placer dans de bonnes mains. C’est tout à fait normal qu’on est soucieux de la façon dont cette histoire sera présentée à l’écran et on veut savoir si le réalisateur sera attentif aux personnages. Personnellement, j’ai écrit ce livre, mais les contactes que j’ai eu avec SEAN ont été irrésistibles, il a porté toute son attention sur les personnages secondaires et les facettes de l’histoire surtout au niveau du casting, c’était très clair. © Photography by Anh Viet Chau 2

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TRE PIANI

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BERGMAN ISLAND

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MIA HANSEN-LOVE REALISATRICE Comment j’ai eu le déclic de ce film ? Je crois avant tout c’est faire un film qui tente de s’emparer de la création au sein d’un couple de l’inspiration qui aide à comprendre comment ça marche, m’a toujours paru miraculeux d’arriver à écrire des films et les réaliser. Je me suis constamment pensé très fragile très vulnérable, pourtant j’ai fait des films et un moment j’ai pensé que c’était peut-être important pour moi de comprendre pourquoi malgré cette fragilité, il y avait quelque chose qui me permettait d’avancer, d’écrire, donc ça été le point de départ, mais je suppose que le film s’est incarné pour moi quand j’ai pensé à FARÖ comme décor possible pour cette histoire.

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TIM ROTH

Avant le tournage, pour moi BERGMAN est un réalisateur dont j’ai vu ses films quand j’ai commencé ma carrière d’acteur. J’étais avec un groupe d’amis à LONDRES, nous étions des gens bien cool, on voyait les films de ses réalisateurs brillants, en tout cas nous étions touchés par ces films et je me souviens avoir vu les films de BERGMAN et avoir été marquer par les paysages, les performances des acteurs, par la cinématographie, par les histoires ellesmêmes, à partir de là, j’ai avancé. Lorsque ce projet est arrivé, ce voyage bizarre s’est présenté et on m’a envoyé cette histoire, je l’ai trouvé extraordinaire et magique.

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VICKY KRIEPS Je connaissais BERGMAN de la cinémathèque au Luxembourg. Je ne le connaissais pas très bien parce que les femmes dans ses films me font peur. À l’époque, j’étais jeune, c’est perturbant un peu trop d’ailleurs. Lorsque Mia m’a envoyé le scénario, l’approche était tellement naturelle que je n’ai même pas réfléchi à deux fois, j’ai même pensé que ce n’est pas une bonne idée de revoir ses films, j’ai préféré faire le contraire sans rien et ne rien apprendre de plus sur ce grand Maître du cinéma, ce grand fantôme. © Photography by Anh Viet Chau GF&B MAGAZINE | Issue 5


THE FRENCH DISPATCH

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GHAHREMAN

AMIR JADIDI ACTEUR Nous avons eu des répétitions extrêmement étendues. En effet, jouer un personnage simple innocent pour que sa simplicité ne soit pas mal et prouvé qu’il a sa propre intelligence sa propre finesse, on a essayé dans nos travaux de l’incarner même à travers une certaine démarche, une façon de marcher par exemple aurait pu lui donner un aspect gauche donc il fallait éviter ça, de même pour l’accent de Shiraz. Non seulement il fallait que je travaille mon intonation, mon texte, mais l’accent de Shiraz c’était un peu un enjeu et un poids supplémentaire. Il fallait à la fois que je me concentre sur la façon de parler du personnage, son mode d’expression et en plus cet accent a rajouté de la difficulté au rôle.

ASGHAR FARHADI REALISATEUR Ma méthode de travailler habituelle était plus étendu puisque nous travaillions en pleine pandémie. Tout le temps en plus que nous avons eu, été consacré au développement de scénario et des répétitions donc la Covid-19 était un atout pour nous, nous avons eu 1 an de plus pour nous préparer. Si je dois parler plus spécifiquement des répétitions, je dirai que ça été des répétitions beaucoup plus consistantes. J’aurai voulu que les autres membres de l’équipe soient présents. Les autres acteurs extraordinaires qui tous apparaissaient devant ma caméra pour la 1re fois, en grande partie sont tous originaires de la ville de Shiraz, je leur ai dit, qu’il s’agissait de travailler avec des hommes et des femmes, des gens de tous les jours extrêmement simples, voir innovants. Je me suis moi-même rendu compte que c’est plus difficile d’interpréter un personnage simple, entre la simplicité et le simplisme une certaine naïveté extrêmement atténue, et sur cela que j’ai beaucoup travaillé avec eux. Si ces personnages été un peu plus complexe, avaient eu des faces sombres, s’ils avaient étaient habitués à être confronté à des situations plus complexes ils n’auraient pas été dans la situation où ils sont dans le film donc, dans les répétitions nous avons fait de façon très étendue, j’ai moi-même été très impressionné par l’énergie qu’a placé Amir dans son travail et il a raison quand il dit : Qu’il a eu le comportement d’un homme amoureux, il a été entièrement enthousiaste engagé à cette collaboration qui est devenue pour moi un souvenir presque effrayant parce que je me demande si cette énergie pourrait se reproduire une seconde fois avec une autre équipe. Concernant mes films appréciés en Israël, les spectateurs qui viennent voir un film n’ont pas besoin de montré leurs passeports ,de dire s’ils sont un homme, une femme, de quelle nationalité ils sont, ils deviennent un corps unique uni et moi j’ai l’impression que c’est une seule personne qui regarde le film quand j’ai 700 spectateurs. C’est une des grandes qualités du cinéma où chacun peut établir un lien avec un film, heureusement que ces frontières n’existent pas dans l’art. Quand je vois une belle statue en Italie, je ne demande pas à quel pays ou à quelle culture ou quelle idéologie appartenait l’artiste, j’admire son œuvre.

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COW

FILM DOCUMENTAIRE DE ANDREA ARNOLD

En faite, c’est la journée d’appréciation des vaches officiellement aujourd’hui. J’ai souhaité vous le dire. Il a fallu que j’écrive quelque chose, c’est difficile à expliquer, je voulais écrire d’abord une introduction, c’est très intéressant pour moi, car je me suis dit pourquoi est-ce que j’ai commencé à songer à cette idée ? Et ça me rappelait mon lien avec la nature quand j’étais enfant, c’est le point de départ de mon film. J’avais une relation très libre avec la nature, j’avais des parents extrêmement jeunes qui ‘n’étais pas présent, j’ai grandi dans un endroit plein de nature tout au tour, je courrais dans les champs toute la journée et j’ai donc créé ce grand lien avec la nature qui est très fort. On grandissant, j’ai déménagé dans une ville, j’ai senti le manque de cette nature. Je souhaitais ainsi dans ce film recréer ce lien lointain avec la nature. Il y a 8 ans l’idée a germé dans ma tête et le tournage il y a 4 ans. De tous les films, quand on commence, on a une idée on tête très pure et puis petit à petit il faut faire face à la réalité des choses et l’idée change. J’ai essayé de respecter ce mouvement, j’ai fait ça avec tous mes longs métrages avec des surprises et d’inconnus. J’aime bien évolué les chose de ce qui existe sur le tournage. Mon film est plutôt assez doux et qui n’est pas brillant, je me suis dit : Cannes est un endroit magique pour montrer ce film la première fois. Je suis reconnaissante d’être ici. C’est bizarre de passer du confinement à Cannes d’ailleurs. Je précise que c’est dur de travailler sur une vache, c’est extrêmement compliqué un long métrage, donc il fallait 3 monteurs pour tout le travail. © Photography by Anh Viet Chau

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HA’BERECH / LE GENOU D’AHED

NADAV LAPID REALISATEUR Bonjour, je vais vous parler de Ahed TAMIMI, c’est une jeune femme palestinienne elle appartient à une famille militante, elle est militante elle-même, qui est connue grâce à sa résistance à l’occupation israélienne. On a des images iconiques de cette personne qui apparait dans le film. Dans un sens, je ne sais pas si tout le monde pense comme moi ? Je ne suis pas directement impliqué dans la vie politique de mon pays, mais en faite Ahed TAMIMI en terme existentiel, en terme politique, elle est très symbolique, je voulais donc en parler en tant que réalisateur ça permet aussi de situer l’intrigue qui se situe dans un état qui s’appel ISRAËL où il y a de jeunes palestiniens, palestiniennes qui atterrissent en prison et toutes leurs familles en souffrent, il y a beaucoup de blessés. LATESSE MOTRIQUE un des Ministres très satisfait de lui-même avait annoncé : « qu’en faite, il aurait fallu lui tirer une balle dans les genoux ». C’est ainsi une entrée en matière pour le film et c’est là que va se dérouler l’intrigue, l’histoire, ce sont les règles du jeu. 2

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AFSHALAM Vous plongez dans ce personnage, c’est avoir l’impression que c’était en faite votre double. NADAV LAPID à conçu ce film, il a écrit le scénario, évidemment il y a un côté autobiographique dans le personnage que je représente, mais j’ai dû aussi puiser dans moimême pour jouer ce personnage. J’ai pris un peu des ingrédients par ci, par là, à partir du monde dans lequel j’évolue le monde de Navav y figure beaucoup dans le film évidemment, il fallait créer quelque chose qui reflétait vraiment le personnage, il ne s’agit pas simplement d’imiter. © Photography by Anh Viet Chau GF&B MAGAZINE | Issue 5

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JFK REVISITED

OLIVER STONE RÉALISATEUR

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BAC NORD

CEDRIC JIMENEZ REALISATEUR Il faudra allez voir BAC SUD on fait le numéro deux dans pas longtemps, (rire). Une fois de plus, c’est une fiction qu’on a malgré tout a adapté la réalité. KENZA est un personnage qui est adapté de plusieurs personnages est il n’existe pas dans la réalité en tant que tel. Il y avait plusieurs indications évidemment j’ai synthétisé un nom. J’ai rassemblé quelques anecdotes parce que effectivement on travaille avec des indications, nous sommes obligés pour avoir un œil sur certain secteur, mais ce personnage n’existe pas. Forcement, elle va avoir quelques problèmes, on sait que les gens qui travaillent avec la police en général ne sont pas très aimés de l’autre côté. Ce qui m’intéresse, c’est la trajectoire d’Antoine François qui est obligé de faire un choix horrible de trahir le personnage de KENZA pour pouvoir sauver le personnage qui est en détention, c’était surtout ça. Je suis heureux de présenter mon film au Festival de Cannes.

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GIL LELOUCHE Je me souviens quand même d’une version où elle était pendue a un arbre on c’était dit, peut-être un peu hardcore vas y mollo avec la fin.

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ALINE

VALERIE LEMERCIER Céline DION est quelqu’un que j’admire beaucoup, qui ne m’ennuie jamais quoi qu’on voit d’elle à tous les âges, elle est toujours amusante, intéressante, elle fait des shows, elle est captivante. Céline n’a pas vu le film. Je serai elle, je ne sais pas si je me précipiterai non plus, parce qu’elle a perdu ses êtres proches, je pense que c’est une personne qui va de l’avant et qu’elle est obligé pour tenir donc, elle sait qu’elle peut le voir quand elle veut et où elle veut. Je ne l’ai pas rencontré, mais j’espère qu’elle verra le soin qu’on a tous apporté à ce film pour mettre en valeur ce personnage.

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THE INNOCENTS

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PAR UN DEMI CLAIR MATIN

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MEMORIA

APICHATPONG REALISATEUR J’ai l’impression que l’on accorde beaucoup d’importance à notre mémoire, on garde des Journaux, etc... Mais en même temps il y a une mémoire collective que je souhaiterais exprimer pas seulement pour les gens, mais pour les montagnes, les plantes les insectes, tout le monde vivant, les vibrations dans les montagnes, c’est quelque chose qui nous correspond nous communiquons nous faisons partie d’une seule mémoire.

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TILDA SWINTON Travailler avec ALMOVODAR est un grand privilège que j’ai connu, c’était un grand voyage et les gens qui habitent son voyage ne me ressemble pas en général. Le cinéma est quelque chose qui n’a pas de frontières qui existe en soit et je dirai même qui n’a aucun sens d’une culture géographique. Donc je peux travailler avec ALMOVODAR, JIM JARMUSCH, APICHATPONG, BELA TARR. C’est un pays que j’aime, je suis chez moi dans le monde du cinéma sans aucune référence a quelque chose de nationale. Tout film diffère des autres chaque réalisateur est différent dans la production il y a aussi des différences des atmosphères particulières dans ce paysage de APICHATPONG on trouve aussi cette équipe merveilleuse de jeune réalisateur. Les paysages colombiens sont merveilleux. Si vous n’êtes pas allé en Colombie vous pourrez voir ces paysages dans ce film qui à une résonance et un esprit qui semble vraiment correspondre à ces gens qui y vivent. Il m’a appelé pour me dire, le pays qu’on cherche est la Colombie.

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RED ROCKET

SEAN BAKER : REALISATEUR J’aimais beaucoup la côte, on a trouvé dans la ville de Texas une ville industrielle avec une grosse population. Avec un de mes producteurs Alex Coco nous nous sommes déplacés au Texas en voiture, on ne savait pas à quel endroit on va tourner on est allé à CORPUS CHRISTI dans le sud qu’on a adoré, mais on voulait voir toute la côte donc on est partis vers le nord et on est arrivés à Texas City et là, on s’est rendu compte qu’on avait trouvé le bon endroit pour le film, les habitants s’appellent les vrais américains authentiques. C’est une ville qui ne mourra jamais, car dans cette ville, il y a eu plusieurs catastrophes, et ce n’était pas que le Texas City, c’était (GALVESTONE) tous les environs étaient parfait, pour moi, cette région à une histoire extrêmement riche. Voilà pourquoi je l’ai choisi, c’était une sorte de mariage parfait idéal Texas City et les environs sont devenues un vrai personnage dans le film. Alex Coco m’a beaucoup aidé au moment de la postproduction. Peut-être 85% c’est de l’improvisation et 15% le scénario. J’ai eu énormément de chance de tourner avec des acteurs merveilleux qui savent vraiment improviser ce sont de véritables génies et improviser le comique, c’est encore plus difficile que le reste. Sans oublier quand tournait dans l’endroit le plus authentique.

SIMON REX Une danse entre le documentaire et la fiction. Sean BAKER nous a beaucoup aidé, on a tourné ce film assez vite, on n’avait pas beaucoup de marge, mais il nous a permis pas mal d’improvisation ce qui est rare dans ce type de film et chez certains réalisateurs d’où la magie dans le film on réagit, on répond de façon très spontanée. Enfin de compte, il y avait pas mal d’improvisation dans le film.

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OSS 117 : ALERTE ROUGE EN AFRIQUE NOIRE

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LES OLYMPIADES

JACQUES AUDIARD

REALISATEUR, SCENARISTE, PRODUCTEUR Adapter une bande dessinée présente des problèmes spécifiques. Ce qui était dur, c’est de mêler les 3 histoires. Après, c’était marrant de choisir des personnages qui sont de jeunes gens, de jeunes adultes qui ont en moyenne 30 ans et plus, diplômés Bacs plus… Ils sont à la fois au chômage, du mal à se loger, ça m’intéressait de traiter cette classe sociale moyenne jeune est cultivée, mais qui a du mal. J’ai choisi le 13e arrondissement parce que je le connais bien. Il s’avère que c’est le quartier de Paris qui a le plus bougé ces 10, 15 dernières années il y a comme un plan d’urbanisme, une architecture entre les rives de la seine et la place d’Italie et au milieu, il y a cette Dalle insensée qui s’appelle les OLYMPIADES qui est magnifique.

LEA MYSIUS CO-SCENARISTE On adapte les personnages pour que ça soit des personnages de cinéma et pas de roman graphique, surtout les situés à Paris dans le 13e arrondissement, c’est le plus gros travail. On a travaillé à partir de la version qui existait déjà, À l’époque, ce n’était pas à Paris, c’était un dispositif un peu théâtral, on a essayé de trouver d’autres personnages (Camille a été totalement inventée notamment), ensuite, le gros du travail, c’est de croiser toutes les histoires parce que dans cette version tout était séparé et j’étais présente pendant toutes les répétitions, c’était important pour réécrire ce que les comédiens improvisaient. © Photography by Anh Viet Chau 2

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JEHNNY BETH Noémie et moi avons passé nos essais pendant le 1er confinement ce qui été approprié parce que nos personnages se parlent par ordinateur, donc, on a fait tous nos essais de cette manière, après on a rencontré Jacques et la 1re chose qui nous a dit : Proposezmoi, quelque chose et appelez-moi quand vous êtes prêtes donc on a flippé, mais on a travaillé quelque chose en pensant à l’image du film. Il nous demandait de proposer des choses, qui viennent de notre imagination, même des idées de dialogues qui ne se trouvaient pas dans le film. On avait beaucoup d’aides de la part des chorégraphes, la direction artistique, costumes, on était très entourés. J’ai appris personnellement qu’un personnage se fait à plusieurs, c’est ce qui donne la profondeur. © Photography by Anh Viet Chau GF&B MAGAZINE | Issue 5

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NOEMIE MERLANT Au début, j’ai eu du mal à trouver le personnage à proposer à Jacques parce que j’avais cette déprime du 1er confinement, malgré tout il fallait que ça soit vivant, drôle et en même temps, je n’ai jamais été ultra connecté avec un personnage. Je nous trouve tous ultra combatifs malgré cette solitude, on se cherche à se connecter à nous même, aux autres à ce monde qui va super vite. C’est une quête de trouver notre désir, personnellement, ça m’a tout de suite parlé. Il y avait tout un travail entre nous surtout avec une chorégraphe, j’ai trouvé ça génial, je n’ai jamais fait ça auparavant. On rentrait dans le personnage d’abord par le corps, on ne parle qu’avec des gestes, comment on se touche entre nous ? On raconte beaucoup de chose rien qu’avec nos corps, c’était un moment important. Avec Jacques on faisait beaucoup de répétition, je me suis réconciliée avec ces répétitions parce que trouvait ça agaçant, mais avec Jacques, c’est le contraire, on s’est beaucoup amusés, c’est un jeu qui se mets en place. On pouvait avoir des accidents, c’est dans cette phase-là, qu’on a cherché tous ces détails de vie d’accident, de maladresse de fêlure de vibration de frissons. Avec l’équipe, on a eu la chance de faire un filage entier du film dans un théâtre toute l’équipe, les acteurs, les plus petits, on avait une vision du film dans l’ensemble de l’histoire, du récit de chacun parce qu’on ne se croise pas forcément. C’est très précieux pour un acteur de voir ça avant de tourner, car généralement on ne tourne jamais dans l’ordre et ça nous permet de nous connecter vraiment au personnage. © Photography by Anh Viet Chau 2 37

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LUCIE ZHANG On s’est rencontré grâce à la Directrice qui distribue les rôles. La 1re fois qu’on s’est rencontré on a commencé à travailler. Du début jusqu’à la fin, la relation, que ce soit au moment du tournage ou après, Jacques me laissait beaucoup de liberté pour que je puisse avoir l’espace de création d’imagination ça reste toujours ambigüe. Je ne sais pas s’il le fait exprès. 3 mois de répétition pour mon personnage (Emilie), j’ai eu beaucoup de mal, des crises existentielles et de déchirement parce que c’est un personnage qui est complètement à l’opposé de ma personnalité et de mon caractère. © Photography by Anh Viet Chau

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BENEDETTA

PAUL VERHOEVEN REALISATEUR Un scénariste néerlandais m’a donné le livre et ça nous a beaucoup plu, on s’est dit : il y a matière à faire un film. J’ai lu ce livre j’étais si surpris de voir ce qui s’est passé au 16e siècle on 1599 à PESCIA en Italie. C’était une histoire entre deux femmes de nones dans un couvent donc l’ambiance est très religieuse. À l’époque, c’était la religion catholique qui prévalait. Le tournage était fort agréable magnifique chaleureux à tous les niveaux.

VIRGINIE EFIRA Ce qui était merveilleux avec Paul, j’en ai bénéficié comme tous les acteurs et tous les corps de métier sur ce tournage, c’est la confiance absolue qu’il a dans le travail de l’autre et dans les propositions qu’on peut lui faire. La chose qui était joyeuse pour moi, c’est de dire, moi je peux penser ce que je veux et lui il peut filmer ce qu’il veut. La trajectoire qui m’intéressait, c’est celle qui intéressait Paul aussi, c’était l’idée que BENEDETTTA ne mente pas, finalement, je ne suis pas sûr que les grands manipulateurs soient conscients de leurs propres pathologies, j’aime beaucoup le pouvoir de la croyance quand on croit que ça existe. Finalement ce qui fait tenir debout, c’est la possession, c’est la croyance qu’elle en a et ce lien intime cette beauté-là cette conviction totale qui l’a guide. © Photography by Anh Viet Chau 2

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SAID BEN SAID PRODUCTEUR C’est une superproduction est en même temps un film expérimental d’une grande évidence est aussi un film très mystérieux très énigmatique très étrange par plusieurs aspects d’ailleurs il surprend, les spectateurs étaient divisés après la projection, je ne comprends non pas parce que c’était uniquement un film très attendu et désiré, mais parce que c’est un film assez déstabilisant. La raison pour cela a mon avis, bien que je manque de recul par rapport au film je crois que ça tient à l’ironie qui traverse toute la filmographie de VERHOEVEN, cette ironie-là, c’est plus que le temps du film, c’est quasiment un thème central de toute son œuvre l’ironie au sens où on pourrait dire : l’ironie du sort par exemple. Donc à mon avis quand Lambert WILLSON dit à BENEDETTA à la fin : Jusqu’au bout, tu m’auras menti. Ce plan-là, il faut le filmer et il faut évidemment le comprendre d’un certain nombre de façons. J’aimerais vraiment souligner aussi la grande complicité que Paul a avec David BIRKE sur ce plan, je suppose comme on dit, la mayonnaise prend parfaitement entre-les deux, BEURK apporte énormément à Paul dans ce domaine. J’aimerais lui rendre hommage parce qu’il est d’une grande modestie est d’un immense talent. © Photography by Anh Viet Chau GF&B MAGAZINE | Issue 5

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DAPHNE PATAKIA

Même avant de lire le scénario, j’ai dit oui parce que c’est Paul. J’avais vu ces films et j’admirais énormément son travail. En lisant le scénario, je me souviens de la première lecture, je me suis dit : Il n’y a aucune scène qui est normale, c’est impossible. Je n’ai eu peur de rien, car avec Paul tout été clair dès le début même les scènes d’amour qui font peur, c’était tellement incroyable. Il m’avait parlé de ces scènes pendant la distribution artistique à notre première rencontre ainsi, je savais comment elles allaient être filmé. Avec virginie ont s’entend bien et très à l’aise. Peut-être un peu de peur puisque Paul ne parlait pas énormément. Je suis allée voir la conférence de presse de ELLE pour avoir des petits indices comment il allait travailler. Je me souviens avoir entendu Paul dire : Le tournage est un processus démocratique, il demande l’avis de tout le monde et il nous responsabilise. 2

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AFELESEGEM TÖRTENETE

L’HISTOIRE DE MA FEMME

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ILDIKO ENYEDI REALISATRICE La façon dans ce film fonctionne, on le prépare, on l’aborde de façon différente et là, il fallait vraiment s’ouvrir les uns en vers les autres et créer une certaine alliance entre nous. La différence entre ces deux rôles principaux, c’était un défi très différent pour Rais et pour Léa. Nous avons fait des répétitions, on a beaucoup débattu entre nous, mais une partie de la préparation s’est faite à l’écart parce que pendant tout ce film les spectateurs souhaitent entrer dans son point de vue même chose pour l’acteur principal donc c’est un rôle extrêmement délicat, subtil, une performance très délicate il ne faut pas devenir une femme fatale, il ne faut pas devenir mystérieuse, mais être une personne à part entière, quelqu’un que l’on souhaite découvrir et qu’on ne découvre qu’à la fin du film. La plupart de mes films a l’exception du dernier qui était financé a cent pour cent en Hongrie, était un film pleinement hongrois. Je n’ai jamais eu l’impression d’être une réalisatrice hongroise. Toutes ces questions qui m’intéressent sont plus fondamentales elles ont leurs racines dans ma culture et ma culture est aussi européenne. Ce roman reprend certains clichés avec lesquels il joue merveilleusement bien. J’ai suivi ce roman. Le film a coûté 10 millions d’euros je dois citer mes partenaires qui ont joué un rôle extraordinaire en France en Allemagne en Italie sans lesquels nous n’aurions pas pu produire ce film, nous avons vécu comme une famille, car c’était un long voyage. Nous avons travaillé la main dans la main pour avancer et je remercie toute l’équipe, ça a été une expérience exceptionnelle de voir le niveau de coopération entre tous ses partenaires qui ont travaillés la main dans la main ça nous a permis d’avancer beaucoup plus vite. En plus de la réalisation de film, j’enseigne dans une école de cinéma et un de mes étudiants à préparer un film pour son diplôme, c’est un étudiant généreux, il a accepté de travailler gratuitement sur ce film.

MONICA Je dois parler de LÉA. C’était très agréable de travailler avec elle, je pense elle a passé de très bons moments avec nous pendant le tournage et je suis vraiment désolée de son absence elle a été testé positive bien qu’elle ait été vacciné et elle n’a pas pu venir elle nous manque beaucoup. © Photography by Anh Viet Chau 2

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GIJS NABER Oui moi aussi elle me manque beaucoup aussi tout à fait, c’était un plaisir de travailler avec elle. Comme l’a dit ILDIKO, C’était un voyage personnel avec elle-même si on ne se connait pas il faut qu’on tienne compte de cette histoire émotionnelle ce qui nous a lié et je suis extrêmement triste de son absence. ILDIKO a décidé en préproduction de me faire confiance pour ce film, mais bien sûr au début, c’était un peu inconfortable. Le navire allait dans une certaine direction ensuite il change de direction, j’ai eu l’impression d’être le Capitaine à bord. Nous avons parlé des personnages, des pensées personnelles, des choses tournantes autour de la vie de l’amour, tout ce qui relie les gens, nous avons eu de nombreuses répétitions avec LÉA pendant tout le tournage nous sommes restés en contacte. © Photography by Anh Viet Chau GF&B MAGAZINE | Issue 5

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VERDENS VERSTE MENNESKE

HERBERT NORDUM ACTEUR

Le réalisateur m’a donné la réplique quand il fallait, il m’a regardé dans les yeux et il m’a dit : Qu’est-ce qui s’est passé ? Tout était ciblé j’avais le sentiment que c’était vraiment très agréable de travailler ainsi et de se concentrer sur chaque détail. Je me suis dit, ça, c’est vraiment de la grande qualité.

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LE JURY UN CERTAIN REGARD

ELSA ZYLBERSTEIN ANDREA ARNOLD MOUNIA MEDDOUR

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PETROV’S FLU

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DRIVE MY CAR

RYÛSUKE HAMAGUCHI REALISATEUR Je vous remercie d’être venu nombreux à cette conférence de presse. La première fois que j’ai lu (Drive my car) c’était en 2013, c’est une connaissance qui me l’avait suggéré me disait que ça me plairait probablement. Il y avait effectivement des éléments qui m’étaient familiers comme l’art dramatique le fait de jouer, puis comme l’indique le titre (Drive my car), le véhicule. Je crois que l’habitat de la voiture est propice aux conversations moi-même j’en avais une expérience personnelle que j’avais déjà exploré dans d’autres films. Je pense que dans ce film Kafuku et Misaki dans cet habitat clos qui est la voiture se retrouve puis leur relation se développe, je pense que l’intimité accroit aussi. Cette relation existait déjà dans la nouvelle originale, je pense que c’est le cœur de ce film dans la voiture, c’est quelque chose de très important évidemment de le mettre en scène précisément. Au départ, Kafuku et Misaki dans la nouvelle sont déjà l’un à côté de l’autre dès le départ mais, moi j’avais envie que leur relation évolue et que cela se voit. Il fallait que ce soit quelque chose de très particulier la première fois qu’ils se rencontrent bien sûr. Quant à Takasuki c’est un élément extérieur, un intrus, il y a quelque part une relation d’affrontement. 2

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HYTTI NRO 6

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Glamour Fashion And Beauty - Magazine économique, culturel, scientifique et social Publié en trois langues : Anglais, Arabe et Français Edition spéciale - Festival de Cannes - Janvier 2022

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