CONSTEL LATION
GhettoMadness Terrorism & Wine Le travail du garçon est intéressant : propagande de rue pour ville en-[bourgoisée/dormie] ou scandalisme placebo de vos soirées huppées, son approche de la création est sans détour ni fioriture : le personnage est entier. Maniant aussi bien la forme que son ombre, le trait que le plein, ses images sont le reflet de sa conscience : méthodiques et engagées. Méthodique par la qualité du trait, engagée pour la qualité du message.
Camouflages, animaux, armes à feux sont des sources d'inspiration notoires, sa guérilla urbaine GMTW !! la mène depuis bien longtemps. Aux marqueurs, aux stickers, à la peinture, sa ville il l'a peinte pendant longtemps. Désormais c'est elle qui s'invite sur ses dessins, ville grise pour dessins colorés. Quoiqu'il en soit le lien qu'il entretient / qui l'entretient c'est la ville : amour de l'ultracitadin ou complainte du ghettoïsé, c'est le sujet de prédilection ici. GMTW !! aime tout, absorbe tout. Archiviste mental son art est une référence direct au monde qui nous entoure. Tout y est cartographié, annoté qu'on le voit ou non, qu'on le veuille ou non. Et tant pis s'il y a un peu de politique là-dedans.
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L’art Êdifie une demeure que l’homme peut habiter en poète, Heidegger A l’Êpoque de la distinction des arts dit mineurs d’avec les arts majeurs, celle qui fÎt de l’artisan celui qui travaille de ses mains et de l’artiste celui à qui l’on accordait que son ouvrage Êtait celui de l’esprit, seules peinture, sculpture et architecture trouvaient salut. Plus le travail de la main disparaissait sous le propos de l’esprit plus l’artisan pouvait s’Êlever au rang d’artiste. Ici il en est tout autrement et la main se laisse voir partout. Le geste artistique est montrÊ, assumÊ et on pourrait presque penser qu’il est le sujet de l’exposition... On assume la technicitÊ du geste artistique, on la revendique, voire on la hisse comme un drapeau... Et les �outils� sont exposÊs en tant que sujets d’une des pièces (action figure). De surcroÎt pour cette exposition, tout ou presque, se fait en collaboration�: broderie, couture, photos... Du fil à coudre jusqu’à l’utilisation de nouvelles technologies (insertion de dessins vectoriels sur photo, broderie...), plusieurs mÊtiers d’art sont convoquÊs pour faire œuvre. Et tout un territoire peuplÊs d’artisans, de techniciens se laisse voir dans cette exposition, sorte de petites mains à l’œuvre dans l’œuvre. Cela Êclate dans les productions textiles (maison + tee shirt + drapeau). Le textile a dÊsormais sa place reconnue en art contemporain, mais il a toujours eu ce rôle d’ÊlÊment perturbateur faisant Êclater les frontières de l’art. Peut-être un des �pouvoir(s) magique(s) de l’aiguille� opère ici et relie ensemble ces territoires artistiques. De la main à l’esprit, de l’artisanat à l’art en passant par les nouvelles technologies, elle (l’aiguille) fait œuvre en se rendant visible. Le geste artistique, habituellement dissimulÊ, se dÊvoile. Drôle de dialectique qui s’opère chez GMTW !! puisque c’est en tissant le voile qu’on dÊvoile (Nexus, pavillons) renouant en cela avec un poncif de l’art qui rendrait visible l’invisible. Alors GMTW !! coud, tisse, dessine non pas l’objet lui-même finalement, qui n’est que support, mais bien plutôt les propres rapports d’existence de cet objet aux individus. Sorte de dÊterritorialisation qui s’opère aussi bien sur l’objet que peut-être un drapeau, une maison ou un tee-shirt. En se rÊappropriant les rapports et les codes vÊhiculÊs par ces objets quotidiens, en y rÊinjectant ses propres codes, il en dÊtourne la fonction première pour mieux nous rÊvÊler ce qu’ils dissimulent de notre rapport au monde. Le drapeau n’est plus celui d’une nation mais celui d’un langage rÊappropriÊ et hissÊ comme un Êtendard. Le polo -si ressemblant à une marque bien connue- n’est plus cet objet standardisÊ et socialement connotÊ mais l’affirmation de soi dans un ouvrage hors-norme (+ de 21 000 points de broderie), hors catÊgorie. **
Parce qu’en fait GMTW !! dÊborde toujours : du cadre, de la frontière ou du langage. Il absorbe, digère les codes sociaux, politiques, artistiques et rÊ-inventent les siens propres. Se faisant il opère une double action : d’une part, il fait apparaÎtre les rapports implicites que nous entretenons tous avec ces objets usuels et dans le même temps, par un subtil dÊtournement, il hisse ces objets au rang d’œuvre et nous les fait voir, en tant que tel, comme pur objet. Car c’est finalement en dÊvoilant les techniques, qu’on les oublie et que l’objet  manufacturÊ  apparaÎt comme une œuvre en tant que tel, digne d’être contemplÊ. C’en est criant avec la maison (Nexus). Certes nous sommes face à une maquette de l’espace d’exposition NEXUS à Êchelle, reproduction fidèle et objective de la rÊalitÊ, mais la housse cousue main, nuit après nuit, durant la pÊriode de montage de ladite exposition, s’est soulevÊe tel un capuchon et du coup autorise de laisser voir la maison. Qu’en est-t-il ? On n’est plus face à une simple reproduction, ici tout est dit. Et de montrer qu’en cette maison, on crÊe, on invente, on tisse et coud des liens visibles (le fil, le tulle, la maquette) mais aussi invisibles ceux de l’artiste à sa tâche prÊcise et minutieuse, celle de trouver le geste juste qui fera sens et œuvre. Dans cette pièce se cristallise toute la problÊmatique du geste artistique qui montre comment l’artiste invente, s’invite et propose d’habiter son territoire en poète.
appartenances / appropriations développer / conquérir / découvrir > émancipation du regards, appartenance. re-implantation comment : l'idée même de m'installer dans un lieu pour exposer me fait bouillonner. je regarde, je scrute, je photographie. Nexus, qui plus est, possède deux choses importantes : 1 mon histoire J'ai grandi non loin de là, au quartier Europe, et les excursions, les camarades se juxtaposaient, à côté de cette maison hybride, de ce cœur. 2 son historique son implantation dans la ville, ces « valeurs » de zone territoriale. Le rapport à l'autre devenait évident pour moi dans ma phase de réflexion / création / production. Interpeller l'acteur local !
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Les liens avec ma culture street apparaissent : coloniser l'espace public, interagir, visible depuis l'extérieur, tout en s'immisçant dans mon projet d'exposition « classique ». plusieurs de mes pièces ont une résonance avec la rue : icons (vitrophanie) interroge le passant. Développés de la même façon qu'une enseigne publicitaire, les différents signes viennent perturber la vue extérieure vers l'intérieur, et par des effets miroirs viennent d'autant plus perturber la lecture. rentrer ? pour quoi faire… Au coin de la rue, la pièce pavillon alpague et interroge. Cela pourrait prêter à confusion, un des quatre pavillons pourrait s'apparenter au drapeau français, mais à l'envers. Le voisin tique (ou pas). Hisser un drapeau, c'est symbolique. Cette bande de pavillons, c'était indiquer et revendiquer ma place. Dans un premier temps éditée en bande graphique autocollante, cette ligne de drapeaux révolutionnait mon esthétique développée sur ce support. Généralement travaillé en monochromie, à lisibilité directe (initiales d'appartenance), l'autocollant servait de marquage territoriale, ça et là. Ici, généreusement coloré (en a bousculé plus d'un), je détourne ce code d'un système maritime de communication international, et me l'approprie. En faire un abécédaire graphique, tel un guetta (tag) colonisant les murs, sensé dans sa culture (incompris par/pour les autres !) marquer un territoire. C'est ça... complètement affiliée au street art, codée et éphémère. action figure (caisson lumineux placé face à l'une des vitrines, sur mur noir) C'est l'une des pièces maîtresses de l'exposition. Image « fabriquée » en studio photo, elle synthétise mon positionnement face à ma création. Voulant jouer sur les mots, je l'appelle délibérément GM-JOE sous titre d'Action Figure, référence aux figurines de soldat accessoirisées. Un territoire, des conquêtes, du camouflage... champs lexical guerrier, résonnent et construit ce personnage. L'attitude cependant du genoux à terre intègre le doute et interrogent sur la fragilité, physique comme mentale. A plusieurs reprises, je matérialise cette faille. (vitrophanie icons)
zones terrains L'exposition est composée de plusieurs zones/terrains. l'extérieur, l'espace galerie, et la cave. Tous regroupent plusieurs champs d'activités. Comme au théâtre, je découperais ça en 3 types. le décor, le jeu et l'action. le décor _ installe le spectateur dans l'univers. généralement issu de photographie ou de document cartographique, c'est la base de mon travail sur l'espace qui m'entoure. Généralement froid, aucune figure vivante n'y est développée. ce travail se base sur mon œil photographique, froid et neutre (une photographie d'architecture ne peut réellement pas être neutre, elle est toujours basée sur le cadrage, les conditions climatiques…), un conte-pied finalement. le jeu _ j'aime bien aller là où on ne m'attend pas. Faire des constructions en bois, accrocher des objets, fabriquer des maquettes... ça ne fait pas de moi, ni un ébéniste, ni un fana du modélisme réduit. Mais j'aime expérimenter des choses, travailler le volume, la matière. Avoir un rapport sensible à mes productions et leurs rapports sont plus instantanés avec l'autre. l'action _ (l'énergie, la spontanéité... ) qui sort de la main, qu'une photo capte, saisie... Un objet que l'on pose, qui vit. L'action, ce sont mes pavillons qui flottent, ma bâche (projet) qui recouvrent Nexus, Action Figure qui matérialise ce flux ou encore icons, qui acte ma présence depuis l'extérieur.
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MOTIFS récurentS camap inspiré d'un google map, issue des élections regionales d’Avril 2011, un des points de départ graphiques de Partie de campagne. Cette invention cartographique se repose sur deux choses : cartographie et camouflage. La cartographie est la base du motif, le camouflage, la variation du motif, et sa complexité, mixé. Pièce plus que graphique, elle devient un fer de lance de mon rapport à mon terrain.
la pièce principale de NEXUS, peuplée des pièces NEXUS, projet Bâche • mapping oneself • basement / abr • abyss • highland • Bagnolet • observation tower • London • Reims • action figure • big JOE • icons • mapping oneself, bassement ABR, abysse, highland, Bagnolet, observation tower, London, Reims sont des pièces développées en plusieurs temps. Certaines, issues d e photographies d e terrain/errances ( Reims, london, Bagnolet), d 'autres de recherches., toutes sont développées par ordinateur, souris et vecteur, l'essence de mon travail. Produit grâce à un traceur, il me permet de mettre en place le canevas de mon image. La suite se fait à la main, feutre et patience. Cette pratique me permet d'amener la spontanéité dans mon image, la marque de l'homme. En aucun cas, je pouvais développer mon image sur tirage numérique, froid, sans âme et sans profondeur ni marques. Chaque image est retravaillée à la main, au feutre.
La Cave deuxième temps de l'exposition. développée à la base sur une collaboration photo/graphique avec SKID et SKAMP (continue de creuser / trafic) (infiltration, watch out) l'espace et les productions (par le sous titre "sous terrain" mettent l'accent sur le terrain sous exploité, sous estimé, souillé. 6 pièces composent la cave, une série de trois pièces intitulée photographism II (deux tirages photographiques et tirage feutre), ainsi qu'une installation 81, une maquette sous multiples et une construction 2h Force. Tous symbolisent une a daptation o u un détournement non c ommun ou standard des lieux montrés.
c'est Lille, ça me rend nostalgique ou c'est l'entrée dans l'hiver, la musique que j'écoute ou c'est l’ temps, le spleen quoi « on s'la joue artiste parce qu' la vie c'est compliqué » mais à ça je te répondrais « lâche pas l'affaire » que du positif quoi une re-implantation entre mes pieds et mon terter trop d'vélo mec, mon sang a du trop bouillonné et deux jour sans souris ni vecteurs faut qu' j'accouche mes lignes sur l' papier je m'y colle cette amidi d'ailleurs je te f'rai un check M.A.I.L. YE échange de mail durant l'exposition
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Habiter son territoire en sauvage, Il en est des qui pratiquent leur art à la manière d’un guerrier : ils partent en campagne ! Ils investissent un espace comme ils conquièrent un territoire. A peine arrivÊs, ils plantent leur drapeau et circonscrivent l’espace de travail. Ici GMTW !! porte et exhibe peintures de guerre, insignes et repères (mapping oneself, pavillons et icons). A coup de crayon, stylo, feutre et souris, de nouvelles carto-graphies s’inventent. Cartographie de soi, de villes ou de phÊnomènes socio-politiques, c’est codÊ mais c’est à voir ... Couleurs en aplats, fins tracÊs au feutre ou formes gÊomÊtriques en appui sont autant de codes, de symboles dont la lÊgende reste à dÊchiffrer mais qui nous donnent les clÊs de lecture d’un territoire artistique singulier. Allant du paysage intÊrieur au paysage urbain, GMTW !! crÊe sa propre graphie et fait système. Un graphisme qui aurait intÊgrÊ tous les codes de la communication et arriverait par ses propres signes à vÊhiculer des sentiments et concepts bien subjectifs et non plus des informations chiffrÊes et objectives (nom, date, heure, prix...). Une communication bien à soi au service d’une Êcriture de soi et du monde. Un territoire graphique au sens propre : un territoire fait de signes (graphein) qui sont autant d’attributs de l’artiste et qui servent, tels des marquages, à la conquête de nouveaux territoires non-encore graphiques (action figure, la sÊrie blok, photographism II...), oÚ tout, dès lors, peut devenir support et sujet d’expression (big JOE, chocographik). GMTW !! est donc en permanence en train de re-Êcrire le monde, il inscrit ainsi sa position physique et gÊographique mais aussi sociale et identitaire dans une cartographie toute personnelle. Les moyens artistiques mis en œuvre, nous informent en retour, nous spectateur, sur celui à qui et ce à quoi, nous sommes venus nous confronter. Faisant front aux dessins, photos et autres productions nous percevons en retour un territoire et sa logique de constitution. Ainsi plutôt que ses limites, il suggère son efficience et les possibilitÊs d’une expansion à l’infini. Au cœur même de la rÊflexion de GMTW !!, c’est donc la notion même de territoire qui est interrogÊe : est-ce cet espace physique figÊ sur une carte, circonscrit et dÊlimitÊ par des donnÊes objectives ou est-ce un espace, pouvant être tout aussi bien physique que social, gÊographique qu’esthÊtique, rÊel qu’abstrait ? Un espace qui serait en constante Êvolution, voire en mutation permanente et dont je (artiste), vous (spectateur), tout à chacun finalement, pourrait être son propre instigateur... Nous serions nous-mêmes les propres concepteurs de nos codes et valeurs et en ce sens, nous dÊterminons au quotidien nos propres cartographies et Êdifions nos propres territoires en fonction des ÊlÊments que nous choisissons de relever, de valoriser ou de laisser de côtÊ (cam-mmap // camap).
Le travail et la rÊflexion de GMTW !! se situent, selon nous, dans ce pli constituÊ par l’art et la notion de territoire et peuvent parfaitement se comprendre à l’aune de la comparaison que le philosophe propose ici : la gestuelle de l’animal qui marque son territoire n’est finalement pas si ÊloignÊe de celle de l’homme qui, se dÊplaçant et agissant au sein d’un espace, aussi bien rÊel (lieu de vie, lieu de travail, etc.) qu’abstrait (familial, amical, intellectuel...), y dÊfinit des limites, à la fois physiques et mentales, dÊterminant ainsi surtout un pouvoir et un champ d’action. Constituer un territoire, c’est presque la naissance de l’art, Deleuze.
livres rÊfÊrants ARCHIGRAM centre george pompidou Barry McGee Fondazione Prada END COMMERCIAL reading the city hate cantz L’allÊgorie de la caverne - Platon TAPE an excursion through the world of adhesive tapes die gestalten verlarg WK INTERACT exterior - interior act 2 die gestalten verlarg
XO
œuvres exposées • pavillons (installation extérieure) • protéiforme • camap • pavillons (photo) ................... • Nexus + projet Bâche (maquette) • mapping oneself • basement / abr • abyss • highland • Bagnolet • observation tower • London • Reims • action figure • big JOE • icons ................ sous-TERRAIN - cave • 2H force (construction) • sous-multiples (maquette) • infiltration - photographism II • watch out - photographism II • type - photographism II • 81 (installation) CONSTELLATION textes de la publication. FL, Céline Picaud, GMFarey couv/poster sérigraphie TTDMRT produit par TTDMRT et graphismattack nov. 2011, Nexus, Reims, Fr N°
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+ d’infos : www.gmtw.fr / www.nexusgalerie.com / www.ttdmrt.com /
GMTW !! vs. TTDMRT - graphismattack novembre 2011