HISTOIRE ET NUMISMATIQUE DES MONNAIES DU CONGO

Martin YANDESA Mavuzi

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Martin YANDESA Mavuzi

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Bruxelles 2003

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A ma femme Nlemvo Marie-France, et nos enfants Yandesa Eliane, Lionel et Alain

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7 PREFACE

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9 INTRODUCTION La numismatique est l‟étude et la collection des vieilles monnaies et des médailles. Les objets et les anciens signes monétaires constituent un témoignage éloquent du passé. En effet, au-delà de la curiosité, de la passion et du goût de la recherche du collectionneur, la numismatique apporte un éclairage à la lecture de la géographie et de l‟histoire des nations. C‟est un patrimoine historique, politique, économique, social et culturel d‟un pays.

La monnaie est une des premières et plus belles inventions de l‟homme. C‟est un des premiers objets qui passent d‟une main à une autre, dans toutes les couches de la population d‟un pays. Certaines monnaies fortes, comme le dollar américain ou l‟euro, sont échangeables ou utilisables au-delà de leurs frontières nationales.

Les premières velléités de monétarisation eurent lieu en Mésopotamie. Pour faciliter leurs échanges commerciaux, les Sumériens mirent au point, entre 3.800 et 3.500 av. J.C., des minuscules objets gravés en pierre dure et en pierre semi-précieuse, en plaques d‟argile et sur des jarres. Plus tard, les autres civilisations recoururent à d‟autres objets : des barres de métal (fer ou cuivre), disques, bijoux et lingots en métaux précieux : en Grèce antique, en Asie Mineure et en Indus, dès le XIIème siècle av. J.C ; des bœufs : à Rome antique, d‟où en latin pecus (pécuniaire), tandis que capus (capital) signifie tête de bétail ; des coquillages, en tant qu‟instrument d‟échange furent, comme le troc, utilisés « de tout temps et de tous lieux » depuis la Préhistoire ; on en a trouvé dans les tombes sur tous les continents ; des coquillages, des cauris et de perles : dans les îles de l‟Océan Indien et sur les côtes africaines ; des perles, des fers de lance, des barrettes et des anneaux : en Afrique tropicale ; du sel : les centurions romains recevaient une partie de leur solde en ration de sel, du latin salarium (salaire) ; en Abyssinie, à Tombouctou l‟esclave se vendait contre une ou plusieurs colonnes de sel, dont chacune correspondait à la longueur d‟un pied.

Lorsque les Chinois inventèrent le papier-monnaie au XIème, ils lui assignèrent comme contre-valeur une quantité de sel, et non d‟or comme ce fut le cas en Europe occidentale, du cuir en Russie ; des graines de cacao et de la poudre d‟or chez les Aztèques et les Incas ; des dalles de thé (blocs de feuilles de thé compressées) en Chine et au Tibet.

La monnaie est un bien économique qui joue trois fonctions : un instrument d‟échange (un moyen de paiement), un instrument d‟unité de compte (une référence pour estimer le prix), un instrument de réserve de valeur (stockée en espèces, en dépôt ou en épargne).

Les premières pièces modernes, faites d‟alliage d‟or et d‟argent, apparaissent en Lydie, près du fleuve Pactole, région située dans l‟ouest de l‟actuelle Turquie, vers 650 av. J.C. Crésus, nom d‟un des rois de la Lydie, signifie aujourd‟hui homme très riche. Notons par ailleurs le glissement de sens subi par le nom « pactole » devenu synonyme de «beaucoup d‟argent » dans le langage courant. Les Perses, les Grecs et les Romains reprendront le flambeau et serviront, ipso facto, de relais incontournable entre l‟antiquité et le monde moderne.

Du latin moneta (la conseillère) - surnom de la déesse romaine Junon, femme de Jupiter et reine du ciel, déesse de la femme et du mariage, l‟on en est arrivé aux premières monnaies.

Le temple de Junon servait d‟atelier pour la frappe des pièces d‟argent et d‟or.

Les métaux et les alliages les plus utilisés : dans l‟Antiquité, or, argent, bronze (cuivre + étain), billon (cuivre + argent), cuivre, étain, nickel ; de nos jours, argent, bronze, cupronickel et alliages d‟aluminium.

Le mot « argent » a servi de tout temps pour indiquer une valeur monétaire quelconque, parce que les plus anciennes monnaies étaient surtout de ce métal. Les premières monnaies en papier sont apparues en Chine, sous la dynastie Ming (1368-1644). En Europe, les billets de banque commencent à apparaître au courant du XVIIème siècle, en Suède et en Angleterre suite à une pénurie du minerai d‟argent. La banque privée de Stockhms Banco émit les premiers "billets de crédit au porteur". Le système de papier-monnaie ne peut fonctionner que si la confiance règne. C‟est pourquoi on parle de " monnaie fiduciaire ", du latin " fiducia ", qui veut dire confiance. Son usage ne deviendra définitif qu‟au lendemain de la Première

10 guerre mondiale, et supplantera les pièces d‟or et d‟argent dans la circulation courante. Plus fragile que les pièces de monnaie, le billet a une courte durée de vie. Sa valeur fictive ou nominale était jadis représentée par l‟or contre lequel on pouvait l‟échanger. De nos jours elle repose sur la garantie de la banque d‟émission. Depuis 1985, la monnaie magnétique par carte bancaire se substitue peu à peu dans un grand nombre de pays à la circulation de pièces et de billet. Le paiement avec la monnaie électronique par l‟intermédiaire d‟Internet commence à se développer.

Une décision politique ou économique peut mettre fin au cours légal d‟une monnaie. Elle perd alors tout pouvoir de paiement et n‟intéresse pratiquement plus personne. Les billets et les pièces connaissent alors un sort différent : les premiers prennent la direction de l‟incinération, les secondes celle de la fonderie pour une nouvelle utilisation. La partie qui échappe à cette infortune fait l‟objet de quête du numismate. Avec lui, l‟argent acquiert une nouvelle mission : il ne sert plus aux transactions commerciales au sens strict, il devient plutôt objet de contemplation. En tenant compte de certains critères, il peut acquérir une nouvelle valeur marchande dans les milieux numismatiques par son ancienneté, sa rareté et son état.

Pour retracer l‟histoire monétaire du Congo, nous avons tenu compte du nom que portait le pays, du régime politique de l‟époque et de l‟organisme émetteur au moment d‟émission monétaire.

LES DIFFERENTES APPELLATIONS DU PAYS ET LEURS EMBLEMES DEPUIS 1885 ETAT INDEPENDANT DU CONGO (23 février 1885 au 18 octobre 1908)

CONGO BELGE (18 octobre 1908 au 30 juin 1960)

REPUBLIQUE DU CONGO er (30 juin 1960 au 1 août 1964)

REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO (1 août 1964 au 27 octobre1971)

REPUBLIQUE DU ZAÏRE (27 octobre 1971 au 17 mai 1997)

REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO (à partir du 17 mai 1997)

Ensuite

Qu‟il me soit permis d‟exprimer ma gratitude à messieurs Gilbert Van Caelenbergh et J.VHanon, deux spécialistes belges des vieilles monnaies africaines, leurs collections m‟ont permis de m‟initier à la numismatique. Mes remerciements s‟adressent aussi à monsieur Jean-Jacques Schoonheyt de la Société Royale de Numismatique de Belgique pour l‟intérêt qu‟il porte à la publication de ce document, au Musée Royal de l‟Afrique Centrale à Tervuren, pour leur disponibilité à nous fournir leur riche documentation sur les travaux des pionniers de la colonisation belge au Congo. En outre, j‟ai une immense dette de reconnaissance envers tous ceux qui, de près ou de loin, m‟ont encouragé.

11 CHAPITRE PREMIER LA PERIODE PRE-COLONIALE 1. 1 LES MOYENS D’ECHANGE DE L’ERE DE L’ECONOMIE DE TROC Pendant la période précoloniale, toute une constellation de royaumes et empires avaient vu le jour sur le territoire de l‟ancien Congo. Certains s‟étendaient au-delà des frontières actuelles du Congo, d‟autres formaient des micro-nations ne s‟étendant qu‟à une ou deux ethnies. On pouvait dénombrer cinq principaux foyers socio-politiques : - A l‟Ouest : le Royaume du Kongo, qui comprenait le nord de l‟Angola, la provinces du BasCongo et le sud du Congo-Brazza - Au centre : le Royaume Mongo, dont le centre était localisé aux alentours des lacs MayiNdombe et Tumba ; - Au Nord : le foyer soudanais, avec les organisations centralisées des Azandais, des Magbetu, et d Ngbandi ; - Au Nord-Est : le foyer des Grands-Lacs, avec les organisations du Kivu-central ; - Au Sud-Est : les empires Kuba, Luba et Lunda Dans ces organisations politiques, à côté du troc, les échanges se faisaient avec des symboles monétaires constitués de nombreux objets traditionnels étalonnés ou utilitaires. A côté de la fonction monétaire, la plupart des anciens symboles monétaires des ancêtres jouaient occasionnellement d‟autres fonctions utilitaires : parure, habillement, outil de travail, arme de chasse ou de guerre, etc.

Les gens de métiers, comme les forgerons et les tisserands, étaient plus distingués dans la société. Ils étaient considérés comme les véritables "monnayeurs" de la nation, car les ouvrages sortis de leurs mains servaient le plus souvent de valeur d‟échange dans les transactions. Ces artisans dotaient le peuple des armes de la guerre ou de la chasse, des objets domestiques et des outils agricoles.

Ces objets monétaires sont classés en trois catégories : en coquillages, en tissus et en métaux. Alfred Mahieu (inspecteur des finances de l‟Etat Indépendant du Congo puis du Congo Belge à ses débuts) avait dénombré plus de 2000 objets-monnaie sur l‟actuel territoire du Congo. Voici quelques exemples : 1. 1. 1 LES COQUILLAGES Le coquillage ou la coquille, est une enveloppe dure et calcaire des mollusques aquatiques.

A cause de sa solidité et sa forme souvent étrange, il dut attirer l‟homme. A l‟origine, portés au cou, aux bras et aux pieds, les coquillages étaient utilisés comme objets de parures et perçus comme un porte-bonheur. Le cône (conus papilionaceus), l‟olive (oliva nana) et le cauris (cyproea moneta) sont les trois espèces de coquillages qui, de tout temps, furent employés comme articles d‟échange, à titre de monnaie ou d‟ornement, de la côte occidentale de l‟Afrique jusqu‟à Mossamédès, et depuis le lac Tchad jusqu‟au Zambèze.

Les Nzimbu : coquillages d‟un mollusque aquatique, était recueillis exclusivement aux abords de l‟île de Loanda (dénommée par les Portugais Ilha do dinheiro ou Ilha da Moeda).

Cette île était la mine d‟où le roi du Kongo tirait ses revenus. La récolte, vérifiée et comptabilisée par les fonctionnaires royaux, s‟effectuait sous la direction du Mani-Loanda, gouverneur de l‟île, qui s‟occupait de son acheminement vers la capitale chez le roi pour sa mise en circulation. Pour recevoir leurs valeurs respectives, les coquillages-monnaies étaient étalonnés : un tamis calibré triait les petits et les grands dans des récipients servant de mesures, et contenant un nombre précis de coquillages-monnaies : 40, 100, 250, 500 ; les grandes unités étaient : 1.000 coquillages = le funda, 10.000 coquillages = le lufuku, 2.000 coquillages = le kofo

12 Bien que ne servant qu‟à l‟usage intérieur, en 1575, on évalua ces unités en monnaies européennes : 1 funda = 100 reis ; 1 lufuku = 1.000 reis ; 1 kofo = 2.000 reis = 5 cruzados1.

Les Nzimbu avaient secondairement une fonction symbolique : ils apparaissent dans les parures et les amulettes. Ils étaient portés au cou, aux pieds et à l‟avant bras. Les dignitaires du royaume se pariaient des couvre-chefs portant ces ornements.

Au cours des siècles, l‟usage de cette monnaie s‟étendit chez les Bayaka, les Balunda, les Tshokwé, les Basuku, les Bateke, les Bahumbu, les Bamfununga et les Baboma.

Le Nzimbu connut une dépréciation pour deux raisons : suite au déclin du Royaume du Kongo vers le milieu du XVIème siècle, les Portugais avaient annexé définitivement l‟île de Loanda et, l‟introduction et la concurrence des monnaies nouvelles.

Nsanga-Nzimbu : Collier de coquillages chez les Bayaka, dans le Bandundu.

Ikumi : Collier de petites rondelles de coquillages d‟escargot chez les Basolongo dans le Bas-Congo Les cauris ou Djeke : coquillages originaires du monde méditerranéen introduits en Afrique par les commerçants Arabes.

Kamba-Barakuta : bracelet ou ceinture de raphia tissé de cauris chez les Bakuba et les Mobenge, dans le Sankuru

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Le cruzado et le reis sont des unités de la monnaie portugaise de l‟époque.

13 Les Perles ou Mayaka : grains de nacre qui se développent dans certains mollusques, comme les huître, les perles sont venues d‟Asie et introduites en Afrique par les commerçants Arabes.

Nsanga : colliers de perles, qui servaient d‟objets de parure et d‟échange.

Zikita ou Zikida : bracelet, ceinture ou collier de perles artificielles qui servaient d‟objets de parure et d‟échange.

1. 1. 2 LES OBJETS EN TISSUS Des tissus avait servi d‟objets d‟échange dans l‟ensemble du pays, spécialement chez les peuples de la savane du sud étaient fabriqués en fibres de raphia et parfois en fibres d‟ananas. Ils servaient à la fois d‟objets de parure, de monnaie de prestige et de monnaie courante : Mbongo : ce sont les des tissus de fibres de raphia ou d‟ananas qui tenaient lieu de monnaie. Ils sont de fabrication locale et sont pleins de motifs décoratifs. Selon le critère de la taille d‟une feuille de papier, deux unités étaient en usage fréquent : le lubongo (mbongo au pluriel), et mpusu. Ces tissus réunis par dizaine formaient le kuta ou dikuta (makuta au pluriel)2.

L‟ensemble du Royaume du Kongo et les pays associés ne constituaient pas une même zone monétaire. Les provinces orientales (Mbata, Mpangu et Nsundi) utilisaient surtout les tissus. Aux environs de 1640, le voyageur portugais Cardega évalua le mpusu à 50 reis et le lubongo à 12 reis. Le missionnaire portugais Marcel d‟Atri quant à lui note en 1649 que 100 mpusu correspondaient à 400 reis, soit le prix d‟un esclave dans la région de Mpumbu (Pool Malebo).

Mbadi ou mbari : est une gerbe ou botte d‟étoffes en fibres de palmier-raphia dans le BasCongo.

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Le terme Mbongo finira par désigner les biens, la richesse, l‟argent. Le terme Makuta sera repris par les e e Portugais sous l‟appellation de Macuta du 16 au 18 siècle. Pendant la colonisation belge les Congolais l‟utilisaient pour désigner 1 franc, sous le système de zaïre-monnaie (1971-1998) pour désigner le sous-multiple du zaïre.

14 Nlabu : est une pièce d‟étoffe de 4 brasses (4 yards), le Kimbundi était une pièce de pagne de 10 brasses tandis que le Mbabu (ballot) était une grande pièce de 8 yards dans le BasCongo, le Moyen-Congo jusqu‟au Kasaï ; Mateya : c‟est une natte qui s‟employait aussi pour les échanges, fabriquée au moyen d‟une plante qu‟on trouve le long des cours d‟eau ; Nta : chez les Bateke c‟était une grande pièce de fibre de raphia qui formait une trentaine de pagnes cousus ensemble ; Mopaa : un petit sac de voyage tissé avec des fibres d‟ananas que l‟on portait suspendu à l‟épaule, chez les Bateke et les Bahumbu dans la région du Mpumbu (Pool Malebo).

Mbala : une pièce d‟étoffe en fibres de raphia chez les Ambundu, et qui valait 2,50 francs ; Efolongo : en usage chez les Mongo était une natte dont la valeur correspond à 5 mitakos ou 2,50 francs. Une autre plus fine, appelée le nkonzolo, valait 50 centimes, ; Ipeko : pagne de fibres de raphia chez les Wangata, il mesurait environ 1 mètre de longueur sur 40 cm de largeur ; Mobondo : bracelet de fibres de raphia Chez les Nande du Haut Ituri,. Il fallait 50 mobondo pour la valeur d‟une poule, qui est l‟unité monétaire. Le prix de 50 mobondo correspondait à 40 centimes de la monnaie coloniale ; Madiba : c‟était un pagne fait de fibres de raphia, qui servait d‟unité monétaire chez les Wangata et les Basonge. Il mesurait 120 cm de long sur 40 cm de large et était employé pour les échanges, mais surtout pour l‟achat du fer dans la région. L‟impôt aux arabes se payait en madiba réunis par paquet de 100 ; Malakani : un tissu identique au Madiba, employé au le Kasaï où il constituait une valeur d‟échange jusqu‟au début du 20ème siècle.

On pourrait citer de nombreux ouvrages de vannerie fabriqués au moyen de fibre de raphia, et qui servaient occasionnellement d‟instruments d‟échange, mais leur valeur était trop instable pour être étalonnés de manière précise.

Aux 18ème et 19ème siècles, les nouveaux tissus-monnaies ou étoffes-monnaies, d‟origine externe, firent leur apparition. Ils étaient en indigo drills, en soie ou en cotonnade américani.

Autant dire que les tissus ont constitué un phénomène monétaire généralisé dans tout le pays.

1. 1. 3 LES OBJETS EN METAL Certains instruments d‟échange furent confectionnés à partir des métaux. Les forgerons congolais (Nsende en tshiluba, Ngangula en kikongo) se servaient du fer, du cuivre rouge et du laiton pour fabriquer de nombreux instruments d‟échange. Ils trouvaient le fer presque partout. Mais ce métal se rencontrait en très importants gisements dans les régions du Nord (Arwimi, Uele, Ubangi).

Le cuivre abondait particulièrement au Katanga.

Ces métaux étaient exploités par des procédés rudimentaires. L‟industrie des métaux comprenait les barres de fer, les fers des lances, des sagaies, des flèches, des houes, des haches, des couteaux, ainsi que des cloches, des bracelets, des perles en métaux, etc.

Quant au laiton, il était importé et représentait une sorte de métal précieux correspondant à l‟or, qu‟ils n‟employaient pas.

Mitako : Barre de fer ou de laiton utilisé dans les échanges appelé Mitako par les populations de la cuvette centrale et Ntaku dans le royaume Kongo

Likonga : fer de lance utilisé comme arme et dans les échanges appelé ainsi par les populations de la Cuvette centrale et Konga dans le royaume Kongo.

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Mapuka : objet-monnaie en fer utilisé dans les échanges par les populations de la région de Lukeni, notamment les Lessa,

Limbala : couteau de jet utilisé comme arme et dans les échanges chez les Wagenia, les Lokele, les Topoke et les Basoko, dans l‟actuel Province Orientale.

Shoka : hachette utilisée comme arme et dans les échanges par les populations de la région qui va de Kisangani jusqu‟au Nord-Katanga, c‟est-à-dire les Bakusu, les Bakumu, les Turumbu, les Bakunde, les Bahemba, etc.

Nsengo : fer de houe utilisé pour labourer la terre, mais qui était aussi utilisé dans les échanges, appelé ainsi par les Bakongo, Libaku ou Kongo chez les Mongo, Kwer chez les populations de l‟Ituri et Lukasu chez les populations du Kasaï et du Katanga

Trumbash ou Okele : arme de jet et objets d‟échanges utilisés par les populations des régions de l‟Uele et de l‟Ubangi : chez les Magbetu, les Azande, les Baboa.

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Mukuba : ou croisette, objet-monnaie en cuivre utilisé dans les échanges par les populations du Katanga et du Kasaï, c‟est-à-dire les Bayeke, les Balunda, les Baluba, les Bakunda, les Basonge, les Batetela, les Bahemba, etc.

1. 1. 4 AUTRES OBJETS-MONNAIE D‟autres objets utilitaires servaient d‟échange comme la lampe, le couteau, le sabre, le fusil, l‟arc, la flèches, la peau de léopard, la pirogue, le filet de pêche, les outils agricoles, les ustensiles de cuisine, etc. Le sel, condiment rare et précieux, à l‟époque était très utilisé dans les échanges par toutes les populations noires africaines traditionnelles.

Jusqu‟au début des années 1920, sous la colonisation belge, les échanges se faisaient encore quelquefois en objets-monnaie, surtout dans les régions reculées. Beaucoup de ces objets font encore partie de la dot lors de la cérémonie de mariage coutumier.

1. 2 LE NUMERAIRE3 Les premières monnaies métalliques européennes, ayant eu un véritable cours, furent introduites sur la côte occidentale de l‟Afrique par les Portugais, à partir du XVème siècle.

Indépendamment des monnaies en usage dans la métropole, les Portugais frappèrent, pour leurs colonies, des monnaies de types spéciaux, dont le cours était généralement limité à une de leurs possessions. C‟est ainsi qu‟il y eut des monnaies diverses, battues pour les Açores, Sao Tomé et Principe, Malacca, Congo, Mozambique, Ceylan, Gao, Brésil, etc. Les territoires qui réunissaient la Loango, le Kongo et l‟Angola furent reconnus sous le nom de « Congo ou Basse-Guinée »4.

Les rois portugais, Jean II (1481-1495) et certains de ses successeurs, firent frapper une monnaie par l‟Hôtel des Monnaies de Lisbonne, le Macuta, au titre de « Dominus Guineae », 3

Le numéraire est une monnaie divisionnaire ayant cours légal dans un pays, c‟est-à-dire émise par une banque centrale sous forme de billets de banque et de pièces de monnaie.

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MAHIEU Alfred, op. cit., pp. 73 à 74.

17 Seigneur de la Basse Guinée, de 1485 à 1861. C‟était une monnaie de compte pour le commerce des Portugais au Congo et en Angola, où ils possédaient de nombreux comptoirs sur la côte atlantique. Sa valeur était égale à celle du demi-teston ( meio-testâo ), soit 50 reis. Les sous-multiples étaient de 1/2 et 1/4 de macuta en cuivre, et également les multiples de 2, 4, 6, 8, 10 et 12 macuta en argent.

Année Métal Diamètre 1860 Cuivre 360 mm Description : Tranche cannelée Motifs : - Recto : sur les bordures : PETRVS - V - D - G - REX PORT - ET – D – GUINEAE, au centre : une sphère armillaire surmontée de la couronne royale.

- Verso : deux cercles concentriques, dans le 1er : année d‟émission, AFRICA-PORTUGUEZA, dans le 2ème : 1 MACUTA, quatre petites et trois grandes décorations royales.

A l‟arrivée des Belges, cette monnaie était encore en circulation au Congo, surtout dans la région du littoral atlantique : Benguela, Angola, Kongo, Soyo et Loango. Leur frappe prit fin sous le règne de Louis Ier (1861-1889). Mais sous la colonisation belge, les Congolais avaient conservé ce nom pour désigner 1 franc, ensuite sous le système de Zaïre-monnaie pour désigner le sous-multiple du zaïre.

1. 3 Autres observations sur l’utilisation des objets d’échange traditionnels 1° Contrairement à ce qui s‟est produit en Occident, en ce qui concerne l‟évolution rapide et institutionnalisée des signes monétaires, en Afrique subsaharienne ils restèrent simplement des instruments monétaires ou des objets-monnaie difficiles à étalonner.

2° Du point de vue des mesures, aucun instrument d‟échange indigène n‟avait une fixité suffisante pour constituer un véritable étalon auquel on pouvait rapporter la valeur exacte des autres produits. Ils ne disposaient pas d‟instruments de mesure. La quantité du produit à négocier était estimée, soit à vue d‟œil, soit dans un récipient ou par un simple tour de bras.

3° Un objet-monnaie, au départ considéré pour sa matière elle même, peut être pris comme objet de richesse, de statut social, éventuellement de parure, de valeur de dot lors d‟un mariage, de moyen de paiement du prix mais aussi de moyen d‟échange lors de transaction à caractère économique, sans exclure le contenu magique ou religieux.

4° Du point de vue de la main d‟œuvre, les indigènes congolais attachaient peu d‟importance au temps qu‟ils consacraient à leurs travaux, par exemple avec leurs valeurs en franc congolais, estimées vers 1920 : 5 à 10 francs pour des filets de chasse ou de pêche dont la confection leur a pris deux mois de travail ; 5 francs la pièce, les étoffes en fibres de raphia dont la confection avait nécessité plusieurs jours ; 30 francs la pirogue, pour laquelle il faut trois à quatre mois de travail.

18 5° Des valeurs très importantes telles que les couteaux, les lances, les fusils, etc. ne servaient que pour constituer la dot nécessaire aux futures négociations matrimoniales.

6° A côté de la fonction monétaire, la plupart des anciens symboles monétaires de nos ancêtres jouaient occasionnellement d‟autres fonctions utilitaires : parure, habillement, outil de travail, arme de chasse ou de guerre, etc.

7° Les gens de métiers, comme les forgerons et les tisserands, étaient plus distingués dans la société. Ils étaient considérés comme les véritables "monnayeurs" de la nation, car les ouvrages sortis de leurs mains servaient le plus souvent de valeur d‟échange dans les transactions. Ces artisans dotaient le peuple des armes de guerre ou de chasse, des objets domestiques et des outils agricoles.

8° Aujourd‟hui, l‟argent joue l‟intermédiaire pour satisfaire presque tous nos besoins. Mais, au temps de nos ancêtres, la question des échanges ne se posait pas avec acuité, car c‟était une économie d‟autoconsommation. La ou les femmes pratiquaient une polyculture de subsistance et s‟occupaient des tâches ménagères. L‟homme devait savoir presque tout faire, notamment : construire la case familiale, fabriquer quelques outils, chasser, pêcher, élever le petit bétail, connaître quelques plantes médicinales, tirer le vin de palme, savoir palabrer.

9° C‟est dans le royaume du Kongo qu‟on avait vu, pour la première fois, des monnaies marquées avec des caractères ou signes mnémotechniques. Mais les habitants de la région ne les utilisaient probablement que pour leurs transactions avec les Blancs. Jusqu‟au début des années 1920, les échanges se faisaient encore quelquefois en objets-monnaie, surtout dans les régions reculées.

10° Tous les signes monétaires d‟origine externe n‟avaient remplacé que partiellement les symboles indigènes et coutumiers.

11° Au cours des premiers siècles du deuxième millénaire, les populations du Congo ancien avaient fait preuve d‟une grande créativité et érigé des systèmes socio-économiques originaux, dont le développement avait été compromis, vers la fin du XIX ème siècle, par l‟avènement de l‟esclavage, du colonialisme et du christianisme. Mais cela aurait peut-être pris encore beaucoup de temps, étant donné que nos ancêtres n‟avaient pas d‟écriture, et que leurs mesurages se faisaient avec une grande imprécision.

CHAPITRE DEUX LA PERIODE COLONIALE BELGE 2. 1 L’ETAT INDEPENDANT DU CONGO Du 23 février 1885 au 18 octobre 1908 2. 1. 1 Le règne du roi Léopold II Fondateur de l‟EIC et Premier Souverain du Congo, Léopold II régna sur son nouveau territoire du 23 févier 1885 au 17 décembre 1909, bien qu‟il ne l‟ait jamais visité. Pour accélérer la formation étatique de ce territoire, la fondation de l‟Etat Indépendant du Congo fut proclamée à Banana, le 1er juillet 1885, et il le dota d‟une constitution, la Charte Fondamentale, de son propre drapeau5, d‟un hymne national, Vers l’avenir, d‟une capitale administrative à Vivi d‟abord, puis à Boma à partir d‟avril 1886, et d‟une monnaie, le franc congolais, 2. 1. 2 Les activités commerciales au cours des premières années de la pénétration européenne au Congo De 1876 à 1885, les pionniers, belges et autres nationalités, poursuivent énergiquement l‟occupation du Congo. Le premier établissement commercial belge établi sur les rives du Congo fut Boma en 1882.

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Le drapeau bleu à l‟étoile d‟or, pour symboliser la lumière de l‟œuvre civilisatrice apportée en Afrique équatoriale par les Européens.

19 Léopold II avait confié à certaines sociétés à charte, dont la Société pour l‟Exploitation et la Commercialisation du Bassin-Ouest du Fleuve Congo et la Compagnie pour l‟Exploitation de la Cuvette Centrale, le droit et le privilège d‟exploiter les richesses, particulièrement le latex naturel et l‟ivoire.

Les sociétés de droit étranger recouraient, pour certaines de leurs transactions commerciales, à la monnaie de leurs pays d‟origine.

A la création de l‟E.I.C, un besoin urgent de disposer d‟une monnaie congolaise se faisait sentir, en raison de l‟ampleur prise par le développement économique, de mettre fin à la circulation éparse des monnaies étrangères, de faciliter les transactions commerciales et donner de la stabilité à la valeur des produits échangés.

2. 1. 3 Le décret du 27 juillet 1887 relatif au système monétaire de l’Etat Indépendant du Congo Par ce décret6 Léopold II dota l‟Etat Indépendant du Congo d‟un système monétaire international basé sur le franc, unité de compte défini comme étant la 3.100e partie d‟un kilogramme d‟or fin au titre de 9/10, constituant l‟unité monétaire. Cette définition de l‟unité monétaire congolaise, grâce à la loi monétaire belge du 5 juin 1832, se rapprochait du franc belge. En son article 7, cette loi belge, elle-même issue de la loi française du 7 germinal7 an XI, stipulait : « Cinq grammes d‟argent au titre de 9/10 d‟or fin constituent l‟unité monétaire sous le nom de franc ».

A son début, ce système monétaire était alimenté par les pièces : en argent de 5, 2 et 1 franc à l‟effigie du Roi Léopold II ; en cuivre de 10, 5, 2 et 1 centime avec un trou circulaire au centre et en or de 20 francs, qui ne furent jamais émises.

Il fallait commencer par la création d‟une monnaie métallique, analogue à celle qui est en usage chez les peuples civilisés et par l‟émission des billets.

Ce décret autorisa aussi le Gouverneur général à accepter, à titre temporaire et pour la facilité du commerce, des monnaies étrangères, comme la livre sterling, le mark, le thaler et de la roupie8, dans les caisses publiques.

Le privilège d‟émettre les monnaies était confié à la Banque Nationale de Belgique. Mais l‟adoption d‟un système monétaire légal se heurta à des objets d‟échange non unifiés et disparates.

2. 1. 4 L’introduction du numéraire et le régime monétaire de l’Etat lndépendant du Congo en 1887 : La période transitoire L‟article 1er du décret du 27 juillet 1887 stipulait : « La monnaie de compte pour l’Etat Indépendant du Congo, est le franc divisé en cent centimes ». Mais, les Congolais n‟avaient pas adopté le franc comme monnaie unique au lendemain de cette mesure. Chaque ethnie avait son échelle de valeur et ses propres moyens d‟échange mis en place depuis des siècles. Du côté belge, les représentants de l‟autorité du nouvel Etat s‟étaient rendus compte de cette situation de fait. Il fallait trouver une solution dite « transitoire » permettant de payer les ouvriers et soldats noirs avec des moyens d‟échange appréciés et acceptés. Des Recueils mensuels des Arrêtés, Circulaires, Instructions et Ordre de service de 6

Bulletin Officiel de l‟Etat Indépendant du Congo, 1887, p. 118-123 Septième mois du calendrier républicain, qui correspond à la période du 21 mars au 19 avril dans le calendrier grégorien. Le calendrier républicain avait été institué en France à partir du 2 janvier 1792, ouvrant l‟an II de l‟ère er de la Liberté. A partir de 1806, il tomba en désuétude puis abandonné, sous Napoléon I .

8 Le mark était une monnaie allemande, la roupie est l‟unité monétaire de l‟Inde, du Népal et du Pakistan. Le thaler était la monnaie autrichienne jusqu‟en 1854, mais continua à être frappée, principalement à l‟usage en Afrique orientale.

7

20 l‟Administration belge mentionnaient les tarifs en moyens d‟échange coutumiers ou en franc.

Exemples : 10 mitako pour une chickwangue à Kinshasa, 2,50 à 3 francs pour un Shoka, 15 à 18 centimes pour un Mapuka, 1,50 ou 2 francs pour un Ngelo.

Alfred Mahieu9, fait mention d‟une liste de tarifs de l‟Etat Indépendant du Congo couvrant plus de 2.000 objets d‟échange et leur avait attribués un code alphanumérique : 5 variétés de coquillages, 836 variétés de perles codées par couleur et grosseur, 12 variétés de machettes, 8 variétés de manilles en cuivre ou laiton, 5 variétés de sel, 212 variétés de tissus, 5 variétés de mouchoirs, etc.

Pendant près de 25 ans (de 1887 à 1912), les Belges avaient mis place une organisation permettant de faire venir de Belgique ou d‟ailleurs une quantité incroyables d‟objets devant servir les échanges avec les autochtones Ils étaient de forme plus belle et dimensions plus fortes que celles de fabrication indigène : des perles achetées à Venise et à Gablonz en Bohème, des cauris de deux types en Inde, des rouleaux de fil de cuivre et de laiton provenant de Liège à l‟usine de cuivre et de zinc, pour les découper en barrettes de Mitako, des Shoka, des machettes, des tissus d‟usines de Gand, Saint-Nicolas, Bruxelles, Termonde et Manchester.

L‟introduction d‟une monnaie fut préparée de la manière suivante : parce qu‟acceptés partout, le Mitako, par une circulaire de l‟Administrateur Général du Congo du 30 juillet 1886, acquit une valeur de 15 centimes10. Le Mitako devint alors une sorte de monnaie de compte, à longueur variable, à laquelle les Congolais et même les Européens ramenaient la valeur des marchandises, même celles importées. En tant que monnaie de transition, les Mitako avait servi pendant longtemps pour le paiement des salaires aux travailleurs et de solde aux soldats ainsi que pour les achats dans les magasins de l‟Etat ou des factoreries.

L‟E.I.C. importa beaucoup de mitakos de fabrication européenne.

Les Mitakos ont eu pour heureuse conséquence de faciliter l‟introduction, par le colonisateur, d‟un signe monétaire stable, uniforme et unique. Après avoir ménagé une période d‟attente entre le régime de troc et le régime moderne, le souverain de l‟Etat Indépendant du Congo adopta, pour son Etat africain, un système monétaire international basé sur le franc11 comme unité de compte, et conforme à celui de l‟Union latine.

La diffusion de la monnaie de l‟EIC dans ses territoires ne fut pas chose aisée. Il a fallu de très longues années et une action coordonnée des autorités monétaires et administratives, sans oublier les sociétés commerciales.

2. 1. 5 L’Ordonnance du 31 janvier 1891 relatif au cours de change Cette ordonnance fixait le cours de change avec les devises étrangères qui étaient en circulation dans l‟EIC : 1 £ = 25,20 francs ; 1 thaler = 3 francs ; 10 marks = 12,20 francs 1 roupie = 1,3 franc

9

Alfred Mahieu joua un rôle important pour la sauvegarde de témoins de cette tranche de l‟histoire Belgocongolaise. Né en 1853, il partit pour l‟Afrique en 1894 comme capitaine de la Force Publique et accomplit cinq séjours consécutifs. Il devint inspecteur de finances de l‟E.I.C. en 1904 et Directeur au Ministère des Colonie en 1908. Il devint membre correspondant de la Société Royale de Numismatique de Belgique en 1909 et membre titulaire en 1920. Numismate chevronné, en 1928 il fit don au Cabinet des Médailles d‟un très bel ensemble d‟objets ayant servi de moyens d‟échange au Congo ; il mourût en 1929.

10 FONTAINAS P., Le régime monétaire au Congo Belge : période de l’Etat Indépendant du Congo, Editions Ets. Généraux d‟imprimerie, Londres 1936, pp.409-41.

11 En France, l‟appelation de franc est néée pendant la Guerre de Cent ans (1337-1453). En effet, en 1356, le roi de France Jean le Bon, battu à Poitiers par les Anglais, est fait prisonnier. Ils exigent une rançon de 3 millions d‟écus d‟or pour sa libération. Pour la payer, la France frappe des pièces d‟or fin où le roi n‟est plus représenté sur son trône, mais à cheval, brandissant dans la main gauche une épée. Elle permit au roi de retourner franc, c‟est-à-dire affranchi, dans son royaume. Ce nom resta à cette pièce de monnaie. A partir de 1795, la France er adopte le franc par la loi du 18 germinal an III. Le 1 janvier 2000, après 647 ans, la France abandonne son ancienne unité monétaire, au profit de l‟Euro. C‟est la nouvelle monnaie de la plupart de pays membres de l‟Union Européenne. La decision d‟adopter une monnaie unique fut prise en1992 à Maastrich. Même la Grèce qui avait la plus vieille monnaie du monde, le Drachme, a adopté l‟Euro. Le Franc a constitué l‟unité monétaire de la Belgique depuis 1832. En l‟an 2002, les seuls pays qui utilisent encore cette dénomination sont : la Suisse, les 14 pays de la zone Franc CFA en Afrique centrale et occidentale, et la R.D.Congo.

21 2. 1. 6 Le décret du 7 février 1896 relatif à la création des billets au porteur Ce décret créait des billets au porteur «payable à la Trésorerie Générale de l‟Etat Indépendant du Congo ». Les coupures émises furent celles de 10 et 100 francs. Aucune couverture ne garantissait cette émission fiduciaire.

2. 1. 7 Le décret du 27 août 1906 relatif à l’introduction du numéraire au Katanga12 L‟introduction du numéraire au Katanga fut tardive, à cause : du retard d‟exploration et d‟occupation du Katanga. Les quatre premières expéditions belges (Paul le Marinel, Delcommune, Stairs et Bia–Francqui) y étaient seulement arrivées en 1891 ; les pièces en cuivre pur étaient trop lourdes et leur transport s‟avérait onéreux.

Ce décret ordonna, en guise de monnaie d‟appoint, la frappe de 20, 10, et 5 centimes en alliage de cuivre et nickel, moins lourd.

Ce décret clôtura les autorisations d‟émission de monnaie dans l‟E.I.C.

Lors de l‟annexion du Congo par la Belgique, le stock monétaire global en circulation s‟élevait à : 1.900.000 francs en pièces d‟argent 4.300 francs en pièces de cuivre 235.000 francs en pièces de cupronickel 400.000 francs en billets 2.584.300 francs au total.

Le total montre une circulation monétaire qui demeura étroite du fait de l‟économie de troc local qui persistait, de la pratique de paiements en nature, et du fait que certaines régions du Nord-Est n‟étaient pas encore conquises.

2. 1. 8 Le décret du 21 juillet 1894 créant la Société Générale Africaine, projet pour une banque au Congo13 Le Roi Léopold II avait songé à organiser, au Congo, un projet pour une Banque, une sorte de banque d‟Etat à laquelle il aurait réservé le privilège d‟émission. Il en avait même forgé l‟instrument en signant ce décret. Constitué au capital de 3 millions de francs, elle avait pour objet «toute entreprise et affaire financière, industrielle, commerciale, agricole, minière, de transport, et généralement quelconque ».

Par un décret du 1er septembre 1898, il porta le capital à 12 millions de francs et décida que la société pourrait également créer et émettre des billets de banque garantis par l‟Etat, moyennant une entente préalable avec l‟Etat Indépendant du Congo. Mais, ni cette société, ni les autres n‟y exercèrent d‟activité bancaire. L‟Etat Indépendant du Congo était partagé entre terres domaniales exploitées en régie par la "Fondation du Domaine de la Couronne".

De ce fait, les agents de l‟Etat n‟éprouvaient, en aucun moment, le besoin d‟établir un système bancaire14.

2. 1. 9 L’éventail des émissions fiduciaires de l’E.I.C. Les deux seuls billets de l‟EIC sont 100 francs et 10 francs, imprimés par la firme anglaise Waterloow & Sons Ltd (W&S), à Londres.

L‟éventail des monnaies métalliques comprend : 1Franc en cuivre et 1 F en argent, comme unité monétaire ; 1Centime en cuivre, 2 C en cuivre, 5 C en cuivre et 5 C en cupronickel, 10C en cuivre et 10 C en cupronickel, 20 C en cupronickel, comme sous-multiples ; et 2 F en argent, 5 F en argent comme multiples. Toutes les monnaies métalliques de l‟EIC furent 12

WERTZ J., Quelques aspects de l’organisation financière du Congo Belge et du Ruanda-Urundi, Editions Bieleveld, Bruxelles 1952, p. 577.

13 14

Banque du Congo Belge 1909-1959, op. cit. pp. 57.

STINGERS Jean, Belgique et Congo : l‟élaboration de la Charte coloniale, Edition Renaissance du livre, Bruxelles 1963, pp.47 et 60.

22 frappées à l‟Hôtel des Monnaies de Bruxelles (HdM-B), tandis que leurs coins et leurs faces étaient gravés par Léopold Wiener et Fernand Dubois. Elles comprenaient les pièces de 5 Francs, 2 francs, 1 Franc, 50 centimes, 20 centimes, 10 centimes, 2 centimes et 1 centimes.

N° Dénomination Institut d‟émission Date d‟émission Imprimeur Signatures Pochez 100 Francs 01A ETAT INDEPENDANT 07.02.1896 Waterloo et Van Eetvelde 01B DU CONGO sans date & Sons Ltd Description : Format : 152 mm x 75 mm / Filigrane et fil de sécurité : néant Teinte dominante : Gris-bleu ; autres teintes : recto : bleu, noir, rouge et brique Motifs : Recto : mentions habituelles d‟un billet en français, motifs décoratifs. Une femme blanche est assise au bord de la mer, à ses côtés divers objets.

Verso : mentions habituelles d‟un billet, la tête d‟une femme blanche au centre d‟une médaille de l‟Etat Indépendant du Congo.

23

N° Dénomination Institut d‟émission Date d‟émission Imprimeur Signatures 02A 10 Francs ETAT INDEPENDANT 07.02.1896 Waterloo Pochez 02B DU CONGO Sans date & Sons Ltd et Van Eetvelde Description Format : 144 mm x 69 mm, Filigrane et fil de sécurité : néant Teinte dominante : Bleu-noir ; autres teintes : vert, noir, rouge, et brun Motifs : Recto : mentions habituelles d‟un billet en français, motifs décoratifs. Un enfant blanc nu déverse des fruits d‟une corne.

Verso : mentions habituelles d‟un billet, motifs décoratifs, le visage d‟une femme blanche dans un ovale.

Les circonstances historiques de la guerre ont fait qu‟au cours de la Première, et dans une moindre mesure, de la Seconde Guerre, la récession économique entraînait une déflation, c‟est-à-dire une diminution de la masse monétaire en Belgique. A cet effet, bon nombre de communes belges étaient forcées d‟émettre leur propre papier-monnaie pour faire face à une

24 carence croissante. Ce qui explique la mise en circulation des billets de l‟Etat Indépendant du Congo à Anvers entre 1914-19181 5 .

N° Dénomination 5 Francs 03

Institut d‟émission ETAT INDEPENDANT DU CONGO

Années Métal 1887 1894 Argent 1891 1896

Poids 25 gr

Diamètre 37 mm

Frappage Hôtel des Monnaies de Bruxelles

Description Tranche cannelée Motifs : Avers : nom du roi des Belges et souverain de l‟Etat indépendant du Congo, buste du roi Léopold II Revers : valeur en chiffres, année d‟émission, armoiries de la Belgique Anecdote : la pièce de 5 francs était appelée Mpata, du mot « prata », argent en portugais.

N° Dénomination 04

2 Francs

Institut d‟émission ETAT INDEPENDANT DU CONGO

Année 1887 1891

1894 1896

Métal

Poids

Diamètre

Frappage

Argent

10 gr

27 mm

Hôtel des Monnaies de Bruxelles

Description Motifs : Avers : identique à la pièce n° 03 Revers : valeur en chiffres, année d‟émission, une décoration royale

Institut d‟émission Année Métal Poids Diamètre Frappage ETAT 1887 1894 Argent 5 gr 23 mm Hôtel des INDEPENDANT 1891 1896 Monnaies de DU CONGO Bruxelles Description : motifs identiques à la pièce n° 03 la pièce de 1 franc était appelée Kuta (makuta au pl.). C‟est l‟ancienne appellation du sous-multiple de mbongo, le tissus-monnaie ; il signifie aussi en kikongo la ration qu‟on emporte au travail, à l‟école ou au cours d‟un voyage.

N° 05

Dénomination 1 Francs

Institut d‟émission Années Métal Poids Diamètre Frappage ETAT 1887 1894 Argent 2,5 gr 18 mm Hôtel des INDEPENDANT 1891 1896 Monnaies de DU CONGO Bruxelles Description : motifs identiques à la pièce n° 03 Anecdote : la pièce de 50 centimes était appelée Meya, en souvenir de la pièce portugaise de meotestâo qui valait la moitié du Macuta.

N° 06

15

Dénomination 50 Centimes

SERVAIS Christian, op. cit. p. 5

25

Institut d‟émission Années Métal Poids Diamètre Frappage Hôtel des ETAT 1887 1889 Cuivre 20 gr 35 mm Monnaies INDEPENDANT 1888 1894 de Bruxelles DU CONGO Description : Tranche cannelée ; Trou rond central de 7 mm au milieu de l‟étoile congolaise Motifs : Avers : la mention "Etat Indépendant du Congo" au milieu de deux cercles concentriques une décoration royale.

Revers : valeur en chiffres, année d‟émission, une grande étoile au centre et six petites étoiles.

Anecdote : la pièce de 10 centimes était appelée ‘’Ndisu’’, pour certains cette appellation vient de "dix sous" ; pour d’autres ‘’disu’’ œil, à cause de sa forme trouée.

N°

07

Dénomination 10 Centimes

N°

Dénomination

08

5 Centimes

Institut d‟émission

Année

Métal

Poids

Diamètre

Frappage

ETAT 1887 Cuivre 10 gr 30 mm INDEPENDANT 1888 DU CONGO 1894 Description : motifs identiques à pièce n° 07, sauf : le trou rond central de 6 mm

Hôtel des Monnaies de Bruxelles

N° Dénomination Institut d‟émission

Frappage

Année

Métal

Poids

Diamètre

09 2 Centimes

ETAT 1887 Cuivre 4 gr 23 mm INDEPENDANT 1888 DU CONGO Description : motifs identiques à la pièce n° 07, sauf le trou central de 4,6 mm

N°

Dénomination

10

1 Centime

Institut d‟émission

Année

Métal

Poids

Diamètre

ETAT 1887 Cuivre 2 gr 18 mm INDEPENDANT 1888 DU CONGO Description : motifs identiques à la pièce n° 07, sauf le trou central de 3,6 mm N°

Dénomination

11

20 Centimes

Institut d‟émission

Année

Métal

Poids

Diamètre

Hôtel des Monnaies de Bruxelles

Frappage Hôtel des Monnaies de Bruxelles

Frappage

ETAT 1906 Cupro-nickel 6 gr 25 mm Hôtel des INDEPENDANT 1908 Monnaies de DU CONGO 1909 Bruxelles Description : motifs identiques à la pièce n° 07, sauf : Tranche lisse et le trou rond central de 4,5 mm

N°

Dénomination

12

10 Centimes

N°

Dénomination

Institut d‟émission

Année

Métal

Poids

Diamètre

ETAT 1906 Cupro-nickel 4 gr 22 mm INDEPENDANT 1908 DU CONGO 1909 Description : motifs identiques à la pièce n° 11, sauf le trou rond central de 4 mm Institut d‟émission

Année

Métal

Poids

Diamètre

Frappage Hôtel des Monnaies de Bruxelles

Frappage

26 13

5 Centimes

E.I.C.

1906 1908

Cupro-nickel

2,5 gr

19 mm

Hôtel des Monnaies de B.

2. 2 LE CONGO BELGE Par le testament du 2 août 1899, Léopold II, Souverain de l‟Etat Indépendant du Congo, légua sa possession africaine, devenue « Congo Belge, du 18 octobre 1908 au 30 juin 1960 », à la Belgique.

2. 2. 1 Le règne du roi Albert Ier Le neveu Léopold II, Albert Ier, roi des Belges et souverain du Congo-Belge, régna du 23 décembre 1909 au 17 février 1934. Alors qu‟il était encore prince, en 1909, il visita le Congo belge. Dans ses carnets de voyage, il critique violemment la politique d'exploitation de la colonie mise en place par son oncle Léopold II et exprime ses craintes face aux ambitions d'expansion britanniques. En 1928, accompagné de la reine Elisabeth, il assista à l‟inauguration du chemin de Elisabeth – Port-Franqui. Son dernier voyage dans la colonie s‟effectua en 1932, au cours duquel il visita les admirables sanctuaires de la nature congolaise.

2. 2. 2 Les considérations monétaires des articles I et II de la Charte coloniale L‟article I stipule : « Le Congo a une personnalité distincte de celle de la métropole. Il est régi par des lois particulières. L‟actif et le passif de la Belgique et de la Colonie demeurent séparés. En conséquence, le service de rente congolaise demeure exclusivement à la charge de la colonie, à moins qu‟une loi n‟en décide autrement ».

Désormais, le système monétaire du Congo allait être développé par les articles I et II de la Charte Coloniale qui établissaient une nette séparation entre les patrimoines de la Belgique d‟une part, et de la colonie d‟autre part. Il allait de soi que le Congo devait se doter d‟un institut d‟émission pour donner un visage nouveau à son système monétaire. Mais l‟article II donnait un pouvoir libératoire sur le territoire congolais aux pièces d‟or et d‟argent ayant cours en Belgique. Or à cette époque, il se trouvait que la Belgique était cosignataire d‟une convention monétaire encore en vigueur, l‟Union latine16. Par la loi du 13 mars 1909, le Congo devint bénéficiaire de la circulation métallique instaurée par la convention monétaire de Paris17.

En vue de remédier à l‟insuffisance des monnaies fiduciaires dans la colonie, la Belgique fit autoriser une circulation temporaire des billets de la Banque Nationale de Belgique. Pendant les années 1909, 1910 et 1911, on envoya au Congo un montant de 2.175.000 francs belges.

Après l‟annexion, les courants commerciaux apportés grâce à l‟infrastructure (chemin de fer, routes, navigation fluviale) plaidèrent en faveur d‟une industrie bancaire.

2. 2. 3 Le décret du 11 janvier 1909 portant création de la Banque du Congo Belge18 En vertu de l‟article I de la Charte coloniale sur la séparation du patrimoine de la Belgique et du Congo, la Banque Nationale de Belgique n‟avait pas à assurer le service d‟émission pour le compte du Congo. De là, il fut convenu de doter la Colonie d‟un Institut d‟émission propre à elle-même, une banque devait être constituée en vue son développement économique.

L‟existence d‟une banque de dépôt était indispensable car celle-ci devait servir de gardien des capitaux des investisseurs Belges. On confia cette mission à la Banque Commerciale Congolaise qui était une banque privée. Elle avait pour rôles : l‟émission dans la colonie des 16

Cette convention monétaire fut signée à Paris en date du 23 décembre 1865, entre la France, la Belgique, la Suisse et l‟Italie, tous pays bimétallistes. Le but de la création de cette union était d‟organiser la libre circulation des pièces d‟argent entre les Etats membres.

17 A ce sujet, le Ministre Liebaert avait annoncé, en date du 8 décembre 1908, devant la Chambre des Représentants : « Toutes les raisons qui ont justifiées le traité de libre échange monétaire que nous avons conclu pour nous-mêmes avec les pays de l‟Union Latine militent en faveur de l‟introduction du même système dans notre future colonie ». (Voir les annales parlementaires, Chambre des Représentants, Session extraordinaire de 1908, p. 588.

18 Bulletin de la Banque Centrale du Congo Belge et du Ruanda-Urundi, n° 11, novembre 1957, p. 439.

27 monnaies et des billets au porteur payables à vue ; le caissier de l‟Etat colonial et de trésorerie de la colonie.

Ces opérations étaient contrôlées, au siège social, par un Commissaire du Gouvernement, nommé par le Roi, qui veille à l‟exécution des conventions conclues avec la colonie, ainsi que des statuts et règlements de la Banque.

Le gouvernement s‟était réservé 50 % des bénéfices réalisés par la Banque après prélèvement de 5 % pour la réserve légale et d‟une somme suffisante pour payer un dividende de 6 % aux actionnaires.

Le siège administratif de la Banque est établi à Bruxelles. La première Direction d‟Afrique fut établie à Matadi en 1909, puis transférée à Léopoldville en 1914.

2. 2. 4 Les arrêtés royaux du 14 avril 1909 relatifs à la démonétisation des monnaies de l’Etat Indépendant du Congo19 Jusqu‟au 1er juillet 1911, les monnaies d‟argent de l‟Etat Indépendant du Congo seront échangées contre des monnaies de paiement par toutes les caisses de la colonie qui ressortissent au service des Finances.

2° Les pièces d‟argent de 5 francs, 2 francs, 1 franc et 50 centimes, frappées par l‟Etat Indépendant du Congo en vertu du décret du 27 juillet 1887, cesseront d‟avoir cours légal dans la colonie à partir du 1er octobre 1909.

2. 2. 5 Le décret du 20 mai 1911 approuvant la première convention conclue entre la Banque du Congo Belge et la colonie20 La Banque du Congo Belge, qui était une banque privée, reçut pour 15 ans le privilège d‟assurer le service d‟émission pour le compte du Congo.

A la suite des difficultés des transports, l‟unité d‟émission ne fut pas possible. Ces difficultés pratiques nécessitèrent la création de quatre centres d‟émission : Matadi, Léopoldville, Kinshasa21, Stanleyville et Elisabethville ; de sorte que les besoins de tout le Congo avaient pu être rapidement satisfaits. Ces centres recevaient leurs directives de Bruxelles : « Toute émission de billet est décidée à Bruxelles ».

Cette convention fut complétée par le décret du 11 juillet 1911 qui consacrait l‟autonomie financière du Congo : les envois des billets de la Banque Nationale de Belgique prirent fin.

Ceux qui étaient déjà introduits au Congo lors de l‟annexion furent démonétisés, échangés au pair contre des billets émis par l‟agence de la Banque du Congo à Matadi, centre d‟émission le plus proche22.

La première émission eut lieu en septembre 1912. Elle comprenait des billets de 20, 100 et 1.000 francs, pour un total de 10.000.000 de francs, répartis entre les quatre agences d‟émission. Les émissions autorisées par le Ministre des colonies s‟élevaient à la somme de 102.000.000 de francs. Les billets de l‟EIC furent échangés au pair contre les billets de la Banque du Congo belge.

Les restrictions d‟activités imposées à la suite de l‟octroi de ce privilège amenèrent les principaux actionnaires à fonder en août 1911, la Banque Commerciale du Congo. Ce qui lui permit de multiplier ses interventions et d‟étendre sans cesse le champ de ses opérations. Il fut reconnu la nécessité d‟établir au Congo une institution de crédit, comme la Banque Nationale, d‟organiser et de développer la circulation fiduciaire.

19

Bulletin Officiel du Congo Belge, 1911.

Bulletin du Congo Belge 1911, pp. 574-584.

21 En 1881, Stanley avait fondé deux postes distincts sur la rive gauche du Pool Stanley (Pool Malebo) : Léopoldville, sur le Mont Stanley (Mont-Ngaliema), et Kinshasa (une des premières cités réservées aux e populations africaines). Jusqu‟au début du 20 siècle, ces deux centres n‟étaient reliés que par le chemin de fer.

Ce n‟est qu‟en 1920 que Léopoldville et Kinshasa seront reliés par une bonne route. Ils seront réunis en une seule circonscription urbaine qui prend le nom de Léopodville. En 1923, elle devient capitale administrative du Congo Belge, à la place de Boma jugé trop excentrique.

22 Bulletin mensuel d‟informations générales et Revue des Marchés de la Banque du Congo Belge, n° 20, Bruxelles août 1949, p. 53.

20

28 2. 2. 6 La politique monétaire du Congo Belge pendant la Première Guerre mondiale Par l‟ordonnance-loi du 19 octobre 191423, prise par le Gouverneur général, décréta le cours forcé des billets du franc congolais, c‟est-à-dire inconvertibilité des billets et interdiction d‟exporter les pièces métalliques. Cette précaution devait permettre d‟endiguer une fuite des espèces métalliques hors des frontières. En effet, les monnaies d‟argent, en raison du prix élevé atteint par ce métal, étaient thésaurisées ou fondues. La rareté du numéraire pouvait entraîner la dépréciation du billet congolais vis à vis du billet des colonies françaises. Cette mesure fut plus tard étendue au Katanga par l‟ordonnance-loi du 13 février 1920, et ceci pour donner un visage homogène à la circulation fiduciaire dans toute la colonie.

Grâce aux courants commerciaux avec les alliés, par les achats effectués au Congo durant la guerre, ce pays connut une balance commerciale favorable24. La stabilité du franc congolais fut donc bien soutenue et garda son cours intact par rapport à la livre sterling jusqu‟à l‟Armistice, le 11 novembre 1918, malgré l‟inconvertibilité des billets et l‟exportation interdite des pièces métalliques25.

Après la guerre, bien que le franc congolais primât sur le franc belge, le ministre des colonies décida de l‟aligner sur le franc de la métropole. Dès lors le franc congolais s‟affaissa, en suivant son homologue belge. Ce fut la première dévaluation du franc congolais.

2. 2. 7 Le décret du 14 novembre 1927 approuvant la deuxième convention conclue entre la Banque du Congo et la colonie26 Au terme de la convention de 1911, une nouvelle convention entre la colonie et la Banque du Congo Belge : la banque eut de nouveau le privilège d‟assurer le service d‟émission pour 15 ans ; elle procède à son unification par l‟abandon de la pluralité des centres d‟émission ; son siège de Léopoldville se dota de 29 établissements dans la colonie (succursales, agences et bureaux auxiliaires) ; de nouvelles succursales avaient été installées à Kigoma, Dar-esSalam, Usumbura, Londres et Anvers ; le Ruanda-Urundi devenait bénéficiaire de l‟émission de la Banque. En effet le gouvernement belge ayant reçu le mandat du Ruanda-Urundi, il l‟associa à sa colonie du Congo, pour former une union économique ; après la dissolution de l‟Union Latine à la fin de 1927, le Congo retrouva son droit de frapper sa propre monnaie définie par rapport au seul étalon or. Il avait opté pour le Gold exchange standard. En effet, le franc était défini comme valant 0,0418422 gramme d‟or, qui correspond à 1/5 Belga, la nouvelle unité de compte créée en Belgique en octobre 1926. Après la guerre de 1914-1918, l‟alignement du franc congolais, resté solide, sur le franc belge affaibli à la sortie de la guerre, entraîna une première dévaluation du franc congolais.

2. 2. 8 L’éventail de la première série d’émissions fiduciaires de la BCB Depuis la création de la Banque du Congo belge, le 11 janvier 1909 : 1° les billets étaient imprimés par la Banque Nationale de Belgique(BNB), excepté les billets émis pendant la Première Guerre mondiale (1914-1918), qui étaient imprimés par la firme anglaise Waterloo & Sons Ltd à Londres (W&S).

N° 14A

Dénomination Institut d‟émission Dates et lieux d‟émissions BANQUE DU 1000 Francs 26.06.1919 Elisabethville CONGO BELGE

14B

08.04.1920 Elisabethville

14C

21.08.192 Elisabethville

23

Imprimeur Banque Nationale de Belgique

Signatures Mathieu Omer Lepreux Gustave Jonas Omer Lepreux René Guillaume

Bulletin mensuel d‟informations générales et Revue des Marchés de la Banque du Congo Belge, n° 20, Bruxelles août 1949, p. 582.

24 MARTIN H., La banque au Congo Belge, Extrait des Conférences du Centre d‟Etudes bancaires, Ad. Bruylant, Bruxelles, pp. 16-17.

25 Bulletin Administratif du Congo Belge, 1914, p.627.

26 WERTZ J. op. cit.. pp. 5883-585.

29 et Omer Lepreux 14D 14E

08.10.1912 Kinshasa 03.11.1920 Kinshasa

14F

09.12.1920 Kinshasa

14G

03.07.1926 Léopoldville

14H 14I

17.08.1920 Matadi 19.09.1912 Stanleyville

14J 14K

1912 non mentionné Sans date non mentionné

Carl Aldenhoven Mathieu Omer Lepreux René Guillaume Omer Lepreux Omer Lepreux René Guillaume Idem Carl Aldonhoven Omer Lepreux Idem Omer Lepreux René Guillaume

Description : Format : 185 mm x 108 mm / Filigrane : tête d‟éléphant / Fil de sécurité : néant Teinte dominante : Brun ; autres teintes : jaune, noir, rouge et bleu Motifs : Recto : mentions habituelles d‟un billet en français, motifs décoratifs. Une colonne représente une tête de femme vue de profil, un enfant tient des fruits et est assis au bas de la colonne, à sa gauche un personnage nu vu de dos avec un genou posé au bas de la colonne, à sa droite un personnage à moitié nu vu de face et tenant un outil derrière un petit palmier, au loin une forêt et une chute d‟eau.

Verso : mentions habituelles d‟un billet en néerlandais, motifs décoratifs. Une femme blanche assise tient une lyre à la main droite, le coude gauche appuyé sur un genou soutient le menton.

N° 15A

Dénomination 100 Francs

Institut d‟émission BANQUE DU CONGO BELGE

Dates et lieux d‟émissions 13.04.1917 Elisabethville

15B

28.07.1919 Elisabethville

15C

17.04.1920 Elisabethville

15D

25.09.1923 au 03.03.1926

15E

25.06.1917 Elisabethville

15F

03.01.1917 Kinshasa

15G

03.12.1920 Kinshasa

Imprimeur Banque Nationale de Belgique

Signatures Cox Omer Lepreux Matthieu Omer Lepreux Gustave Jonas Omer Lepreux René Guillaume Omer Lepreux Louis Franck René Guillaume Vanden Neukent Omer Lepreux Omer Lepreux René Guillaume

30 15F

03.01.1924 Kinshasa

15H

03.07.1926 Léopoldville

15I 15J

17.08.1920 au 26.11.1920 26.06.1927 Matadi

15K

08.10.1912 Stanleyville

15L

04.08.1917 Stanleyville

15M

1912 Non mentionné

Vanen Neuken Omer Lepreux Omer Lepreux René Guillaume Idem Louis Franck Omer Lepreux Carl Aldenhoven Omer Lepreux Omer Lepreux My Carl Aldenhoven omer Lepreux Idem

15N 19.02.1914 Non mentionné Description : Format : 158 mm x 102 mm / Filigrane : tête d‟éléphant; fil de sécurité : néant Teinte dominante : Bleu ; autres teintes : jaune, brun et gris Motifs : Recto : mentions habituelles d‟un billet en français, motifs décoratifs, un enfant tient de deux mains un médaillon représentant la tête d‟une femme blanche, un autre enfant assis sur un rocher avec à ses pieds des fruits et deux défenses d‟éléphant, une femme blanche assise et sa robe est déployée et il y a des livres derrière elle.

Verso : mentions habituelles d‟un billet en néerlandais, motifs décoratifs. Une femme noire, avec un enfant à ses côtés, regarde un pêcheur debout qui tient une pagaie et un filet, au loin le port de Matadi.

N° 16A

Dénomination Institut d‟émission Dates et lieux d‟émissions 20 Francs BANQUE DU 13.07.191Elisabethville CONGO BELGE

16B

28.07.1919Elisabethvil.

16C

17.02.1920Elisabethvil.

16D

03.03.1917-03.07.1926 Elisabethville 13.01.1917 Kinshasa

16E 16F 16G 16H

03.03.1920 / 03.11.1920 Kinshasa 03.061.926Léopoldville 03.07.1927Léopoldville

Imprimeur Banque Nationale de Belgique

Signatures Cox Omer Lepreux Omer Lepreux Mathieu Omer Lepreux Gustave Jonas Omer Lepreux René Guillaume Omer Lepeux Vanden Neuken Omer Lepreux René Guillaume Idem Louis Franck René Guillaume

31 16I

17.08.1920 / 26.07.1926

16J 16K 16L

Sans date Stanleyville 03.10.1912 / 9.09.1912 non mentionné 17.02.1920 non mentionné

16M

01.02.1929 non mentionné

Omer Lepreux René Guillaume ?

Carl Aldenhoven Omer Lepreux Gustave Jonas Omer Lepreux Louis Franck René Guillaume

Description : Format : 139 mm x 90 mm / Filigrane : tête d‟éléphant / Fil de sécurité : néant Teinte dominante : vert pâle ; autres teintes : jaune et rouge Motifs : Recto : mentions habituelles d‟un billet en français, motifs décoratifs. Une tête de femme blanche en profil, le drapeau du Congo belge, une femme blanche la main droite appuyée sur un marteau reposant sur une enclume et la main gauche posée sur l‟épaule d‟une autre femme qui tient une défense d‟éléphant.

Verso : mentions habituelles d‟un billet en néerlandais, motifs décoratifs. Une pirogue avec deux pagayeurs et deux passagers, le drapeau du Congo belge, un village de pêcheurs situé au bord du fleuve. Dans la zone équatoriale, les populations vivent au bord des cours d‟eau qui sont les seules clairières de la forêt dense (voir billet n° 183).

N° 17A

Institut d‟émission Dénomination Dates et lieux d‟émissions BANQUE DU CONGO 09.01.1920 Elisabethville 5 Francs BELGE

17B

17D

02.04.1921 - 02041924 Elisabethville 26.10.1914 - 03.06.1920 03.04.1921 Kinshasa 03.04.1924 Kinshasa

17E

15.10.1914 Matadi

17F

03.03.1920 Matadi

17C

17G 04.04.1921 Stanleyville Description Format : 103 mm x 80 mm / Filigrane : néant ; fil de sécurité : néant

Imprimeur Waterloo & Son Ltd

Signatures Omer Lepreux Armand Dothey Omer Lepreux René Guillaume Omer Lepreux Armand Dotthey Omer Lepreux René Guillaume Omer Lepreux Armand Dothey Omer Lepreux René Guillaume Idem

32 Teinte dominante : Noir ; autres teintes : bleu, orange et gris Motifs : Recto : mentions habituelles d‟un billet en français, motifs décoratifs. Une femme blanche est assise sur une petite colonne et elle tient un enfant, tous les deux regardent une ruche d‟abeilles.

Verso : mentions habituelles d‟un billet en néerlandais, motifs décoratifs. Un éléphant en furie sorti de la forêt s‟oppose à un hippopotame qui sort de l‟eau.

N° Dénomination 5 Francs 18A 18B 18C 18D 18E 18F

Institut d‟émission BANQUE DU CONGO BELGE

Dates et lieux d‟émissions 02.10.1924 au 21.01.1926 Elisabethville 03.12.1924 Léopoldville 15.10.1924 au 21.01.1929 Matadi 02.12.1924 au 04.06.1926 04.07.1926 non mentionné 21.01.1929 au 04.04.1930

Imprimeur BanqueNationale de Belgique

Signatures Omer Lepreux Réné Guillaume idem idem idem idem Louis Franck René Guillaume

Description : Format : 125 mm x 75 mm / Filigrane : tête d‟éléphant / Fil de sécurité : néant Teinte dominante : bleu et vert ; autres teintes : jaune pâle, rouge et bleu Motifs : Recto : mentions habituelles d‟un billet en français, motifs décoratifs. L‟étoile congolaise, un village à la lisière de la forêt.

Verso : mentions habituelles d‟un billet en néerlandais, motifs décoratifs. Un steamer, bateau à vapeur,

33 navigue sur le cours moyen du fleuve. Vers les années 1930, on trouvait encore sur le fleuve des bateaux à vapeur chauffés au bois et actionnés par de grandes roues à aube, exactement comme certains navires qui faisait du service sur le Mississipi. Le fleuve Congo est excessivement large sur son cours moyen, Stanleyville-Léopoldville. Le réseau fluvial et lacustre offre 16.300 km de voies navigables. Parsemé de bancs de sable et des centaines d‟îles, la navigation n‟est pas aisée en période d‟étiage (voir billets n° 64 et 183).

34 N° 19A 19B 19C 19D

Dénomination 1 Franc

Institut d‟émission Dates et lieux d‟émissions BANQUE 09.10.1914 au 02.06.1920 DU CONGO BELGE Elisabethville

26.06.1920 Kinshasa ?

Léopoldville 15.10.1914 au 26.06.1920

Imprimeur Waterloo & Sons Ltd

Signatures Omer Lepreux Armand Dothey Idem ?

Omer Lepreux Armand Dothey ?

19E ?

Stanleyville Description Format : 105 x 57 mm Filigrane : néant ; fil de sécurité : néant Teinte dominante : Noir et Rouge ; autre teinte : orange Motifs : Recto : mentions habituelles d‟un billet en français, motifs décoratifs. Une femme blanche assise tient une gerbe de fleurs et son bras gauche est posée sur une roue de charrette.

Verso : mentions habituelles d‟un billet en néerlandais, motifs décoratifs.

35 N° 20

Dénomination 20 Centimes

Institut d‟émission BANQUE DU CONGO BELGE

Année 1909

Métal Cupo-nickel

Poids 6 gr

Diamètre 25 mm

Frappage Hôtel des Monnaies de Bruxelles

Description : identiques à la pièce n° 7 sauf, le trou rond central : 4,5 mm

N° 21

Dénomination 10 Centimes

Institut d‟émission BANQUE DU CONGO BELGE

Année 1909

Métal Cupronickel

Poids 4 gr

Diamètre 22 mm

Frappage Hôtel des Monnaies de Bruxelles

Description : identiques à la pièce n° 7 sauf, le trou rond central : 4 mm

N°

Dénomination

22

5 Centimes

N°

Dénomination

23

1 Centime

Institut d‟émission

Poids

Diamètre

Cupro2,5 gr nickel Description : identiques à la pièce n° 7 sauf, le trou rond central : 3,5 mm

19 mm

BANQUE DU CONGO BELGE

Institut d‟émission

Année

Métal

1909

Années

Métal

Poids

Diamètre

BANQUE DU CONGO BELGE

1910 Cuivre 2gr 18 1919 mm Description : motifs identiques à la pièce n° 04, sauf le trou rond central 3,6 mm

24

Frappage Hôtel des Monnaies de Bruxelles

Institut d‟émission

2 Centimes

BANQUE DU CONGO BELGE

Hôtel des Monnaies de Bruxelles

Institut d‟émission BANQUE DU CONGO BELGE

Frappage Hôtel des Monnaies de Bruxelles Birminghan Hôtel des Monnaies de Bruxelles Birmighan

Années

Métal

Poids

Diamètre

Années Métal Poids Diamètre 1910 Cupro2,5 gr 19 mm 1911 nickel 1917 1919 1920 1921 1925 1926 1927 1928 Description : motifs identiques à la pièce n° 04, sauf le trou rond central : 3,5 mm

N° 27

Hôtel des Monnaies de Bruxelles

Dénomination

1910 Cuivre 4 gr 23 mm 1919 Description : motifs identiques à la pièce n° 04, sauf le trou rond central 4,6 mm N° 25

Frappage

Dénomination 5 Centimes

Dénomination 20 Centimes

Institut d‟émission BANQUE DU CONGO BELGE

Années 1910 1911

Métal Cupro-nichel

Poids 6 gr

Diamètre 25 mm

Frappage

Hôtel des Monnaies de Bruxelles

Frappage Hôtel des Monnaies de

36 Bruxelles Description : motifs identiques à la pièce n° 04 sauf, le trou rond central : 4,5 mm

N° 26

Institut d‟émission BANQUE DU CONGO BELGE

Années Métal Poids Diamètre 1910 Cupro-nickel 4 gr 22 mm 1911 1917 1919 1920 1921 1922 1924 1925 1927 1928 Description : motifs identiques à la pièce n° 04 sauf, le trou rond central : 4 mm

N° 28

Dénomination 10 Centimes

Dénomination 50 Centimes

Institut d‟émission BANQUE DU CONGO BELGE

Années 1921(Fr) et 1921(Nr) 1922 (Fr) et 1922(Nr) 1923 (Fr) et 1923(Nr) 1924 (Fr) et 1924(Nr) 1925 (Fr) et 1925(Nr) 1926 (Fr) 1927 (Fr) et 1927(Nr) 1928(Nr) 1929 (Fr) et 1929(Nr)

Frappage Hôtel des Monnaies de Bruxelles Birmingham et Hôtel des Monnaies de Bruxelles Hôtel des Monnaies de Bruxelles

Métal Cupronickel

Poids 6,5 gr

Diamètre 24 mm

Frappage Hôtel des Monnaies de Bruxelles

Métal

Poids

Diamètre

Frappage

Cupronickel

10 gr

29 mm

Hôtel des Monnaies de Bruxelles

Description Tranche cannelée, Fr : mentions en français, Nr : en néerlandais er Avers : buste du Roi Albert I , son titre de roi des Belges Revers : valeur en chiffre, l‟année d‟émission, un palmier élaïs

N°

Dénomination

29

1 Francs

Institut d‟émission BANQUE DU CONGO BELGE

Années

1920 (Fr) et 1920 (Nr) 1921 (Nr) 1922 (Fr) et 1922 (Nr) 1923 (Fr) et 1923 (Nr) Description : motifs identiques à la pièce n° 24

2. 2. 9 Le règne du Roi Léopold III et la régence du Prince Charles Du 23 février 1934 au 16 juillet 1951.

Le prince Léopold entre son premier voyage au Congo. Pendant sept mois, il visite le Congo, s‟entretient avec les indigènes, car il a apprit le lingala, et a perçu leurs problèmes. Rentré en Belgique, il prend la parole au Congrès colonial et pousse un cri d‟alarme au sujet de l‟état sanitaire de la population congolaise dont « la mortalité est excessive, celle des enfants

37 étant effrayante ». Le 25 juillet 1933 au Sénat, à l‟issue de son deuxième voyage au Congo en compagnie de la princesse Astrid, il dénonce et critique les abus : « Le vice du système, c’est d’avoir basé la mise en valeur de la colonie presque exclusivement sur les entreprises capitalistes de l’Europe … Les populations n’ont plus été considérées que comme un outil de production » Cette sévère critique ne plaira pas dans certain milieux financiers, mais sera suivie d‟effets. Un décret du 5 décembre 1933 réalisera les vœux du prince. En 1934, à peine monté sur le trône, il installa l‟Institut national pour l‟étude agronomique du Congo belge (I.N.E.A.C.). Il se préoccupa d‟activer la recherche scientifique dans toutes les branche intéressant la colonie.

Après la libération de la Belgique en septembre 1944, le roi Léopold III ne pouvant rentrer en Belgique, son frère Charles devient Prince-régent de Belgique du 20 septembre 1944 au 22 juillet 1950. Il marqua la même attention active aux problèmes de la colonie. A partir de juin 1947, le prince-régent visita Léopoldville. Devant les membres du Comité urbain, il formula un important programme de réformes. Il remit, au nom de la Belgique, une somme de 100 millions de francs et inaugura la création du Fonds de bien-être indigène (F.B.I). Il séjourna au Congo pendant deux mois et parcourut des vastes domaines, depuis l‟embouchure du fleuve jusqu‟aux montagnes de l‟est du pays27.

2. 2. 10 Le décret du 21 juin 1935 approuvant la troisième convention entre la Banque du Congo et la colonie28 Le franc congolais affaibli à cause de son alignement sur le franc belge rendit nécessaire la conclusion d‟une nouvelle convention, la troisième, entre l‟Institut d‟émission et la colonie pour 17 ans. Elle permit à la Banque du Congo Belge : - d‟assurer l‟émission des billets aussi bien que des monnaies métalliques ; - de définir la teneur en or du franc congolais : un nouveau poids fut conféré au franc congolais de 0,0301264 gramme d‟or fin, soit l‟équivalent du franc belge. Ce qui correspondait à une nette dévaluation ; - la banque devait assumer la couverture de ses billets au même titre que les monnaies métalliques.

Le 7 juin 1940, la Belgique, la Grande-Bretagne et la France signèrent un accord au terme duquel le franc belge était aligné sur le franc français. Ce changement de parité équivalait en fait à une dévaluation du franc belge, qui fut étendue, le 21 juin 1940, au franc congolais. Ce qui ne se justifiait pas, car la situation économique de la colonie était de plus saine.

2. 2. 11 L’entrée du Congo Belge dans la Deuxième Guerre mondiale de 1940 - 1945 Après l‟annonce de la capitulation de la Belgique, dans son message radiodiffusé, le gouverneur général Pierre Ryckmans mobilisa la colonie pour assister la métropole dans ses tentatives de libération. Cette mobilisation, appelée "Effort de guerre" se fit en deux phases29 : 1° La première fut militaire : on décréta la mobilisation générale, avec 18.000 soldats et 400 porteurs.

2° La deuxième phase fut essentiellement économique : la mobilisation militaire fut doublée d‟une mobilisation civile. A cause de différentes défaites militaires, surtout après l‟invasion japonaise en Extrême-Orient, presque toutes les possessions anglaises et hollandaises de l‟Asie du Sud-Est (Malaisie, Singapour, Indonesie et Birmanie) furent conquises par les Japonais. Les Alliés furent privés de certaines de leurs ressources d‟approvisionnement, comme le caoutchouc, l‟étain, l‟huile de palme, la quinine, etc. C‟est dans ces conditions que le Congo belge acquit une importance par son rôle économique stratégique et sortit de la 27

CLEEREMANS Jean, Léopold III, sa famille et son peuple sous l‟occupation, Editions Didier Hatier, Bruxelles 1987.

28 Bulletin Officiel du Congo Belge 1935, p.927.

29

PERIER G. D., Les Belges au Congo – le Congo des Belges, Fonds colonial de propagande économique et sociale, Bruxelles 1950.

38 guerre complètement transformé. Il confirma son ouverture à d‟autres partenaires commerciaux que la métropole (surtout avec les Etats-Unis d‟Amérique). Les difficultés d‟importation obligèrent le Congo Belge d‟assurer un certain nombre de transformations de produits sur place, exemples : la création d‟une industrie métallurgique pour le traitement des minerais non ferreux au Katanga, le développement des ateliers mécaniques à Kinshasa (Chanic : chantier naval et industrie du Congo), pour la fabrication et la réparation des pièces de rechange, le progrès réalisé par l‟industrie chimique et de biens de consommation : production de l‟oxygène comprimé, l‟acide carbonique, les explosifs, les couleurs, les textiles, le savon, la bière, le sucre, la quinine et la pénicilline, etc.

La guerre permit également la réalisation de plusieurs projets, surtout dans le secteur des transports, exemples : l‟Office d‟exploitation des transports coloniaux (OTRACO) ; la mise à l‟abri au Congo de tous les avions de la SABENA, fut une occasion de créer plusieurs nouveaux aérodromes et nouvelles lignes intérieures.

C‟est au cours de la Deuxième Guerre mondiale que l‟exploitation du sous-sol congolais connaît son apogée : c‟est l‟uranium de Shinkolobue, au Katanga à partir de 1942, qui sert à la fabrication de la bombe atomique américaine, tandis que le cuivre est utilisé à celle des armes et des munitions. Une fois de plus, le Congo, grâce à ses ressources, se retrouve au centre des préoccupations occidentales. Très vite, le chiffre d‟affaires de la direction de guerre de l‟Union minière atteint 65 millions de dollars. Ce qui permit à la Belgique de se redresser plus rapidement que les autres pays européens30.

2. 2. 12 La politique monétaire du Congo Belge pendant la Deuxième Guerre mondiale Comme lors de la première guerre, la colonie fut coupée de sa métropole. Elle dut se résoudre à réorienter son commerce extérieur vers d‟autres débouchés31.

Le 10 mai 1940, la Belgique est envahie, et la Banque du Congo belge transfère son administration à Bordeaux. Mais en juillet, elle la rapatriera et la réinstallera à Bruxelles. Le 14 mai 1940, le Royaume-Uni, la France et la Belgique signèrent une réglementation fixant les parités suivantes : 120 FR belges = 1 Livre sterling : 68 FR belges = 100 anciens FF. L‟ordonnance législative du 30 mai 194032, étendit ces mesures cambiales au franc congolais. Ce qui, en pratique, se traduisait par une dévaluation de la devise coloniale. Mais cette dévaluation ne cadrait pas avec le contexte économique, car depuis 1931, les exportations du Congo excédaient sur ses importations. Des pressions politiques poussaient cette solidarité avec la métropole, et une hausse des prix de l‟ordre de 48,58 % fut constatée au Congo.

Le 30 mai 1940, on instaura de nouveau l‟inconvertibilité des billets et monnaies métalliques.

Ces signes monétaires ne pouvaient en aucun cas être exportés.

2. 2. 13 L’accord financier anglo-belge du 21 janvier 194133 Un accord fut signé entre la Belgique et la Grande-Bretagne. Les clauses principales de cet accord stipulaient : - le retrait du franc congolais de la zone du franc belge sur le plan international à partir du 10 mars 1941 ; - la définition d‟un nouveau taux officiel du franc congolais, côté au Congo et à Londres ; - le Congo et le Ruanda-Urundi quittent le sillage du franc belge et intègrent la zone sterling.

La parité monétaire par rapport à la livre sterling : 1£ = 176,625 francs congolais ; - le Congo Belge s‟engage à céder à la Banque d‟Angleterre son excédent de la production d‟or.

30

BRAECKMAN Colette, Le dinausore : le Zaïre de Mobutu, Editions Fayard, Paris 1991.

MAQUET M, La politique monétaire du Congo Belge pendant la guerre, il Bulletin de la Société belge d‟Etudes et d‟Expansion, n° 125, mars-avril 1947, pp. 220-223.

32 Bulletin mensuel de la Banque du Congo, août 1949, n° 20, pp. 56-58.

33 MASOIN M., le franc congolais, Revue de science et de législation financière, Paris 1951, p. 158.

31

39 2. 2. 14 L’accord de paiement anglo-belge du 5 octobre 194434 - le franc belge réintègre sa fonction active et fixe sa parité à 1£ = 176,625 FB; - le franc congolais réintègre la zone du franc belge ; - il définit la zone monétaire belge « Belgian Area », qui englobe la Belgique, le Congo Belge et le Ruanda-Urundi ainsi que le Grand-Duché de Luxembourg.

Ce qui permit à la Belgique de souscrire, au nom du Congo Belge, aux accords de Bretton Woods.

Il faut remarquer que cette parité est celle du franc congolais. A partir de cet accord c‟est donc le franc belge qui est aligné sur le franc congolais.

2. 2. 15 Les accords de Bretton Woods et le Congo Belge Les statuts du Fonds Monétaire International avaient été élaborés à la conférence monétaire et financière tenue à Bretton Woods (Etats-Unis) du 1er au 22 juillet 194435. Une des dispositions de l‟accord impose aux gouvernements signataires d‟accepter cet accord en leurs propres noms et celui de leurs colonies et des territoires sur lesquels ils exercent un mandat.

La Belgique déclara la parité de sa monnaie au F.M.I. sur base de : 1 franc belge = 0,02027675 gramme d‟or fin.

Cette déclaration était aussi valable pour le franc congolais. Mais bien que d‟une parité identique, il reste distinct du franc métropolitain.

Bretton Woods (Etats-Unis) est le lieu où se réunirent, du 1er au 22 juillet 1944, les délégués de 44 pays pour établir les bases d‟une coopération sur le plan monétaire en vue de faciliter l‟expansion du commerce international. Ils décidèrent de créer le Fonds Monétaire International et la Banque Mondiale, et fixèrent les parités des monnaies par rapport au dollar, lui-même lié à l‟or. Bretton Woods marque le début de la convertibilité de toutes les monnaies.

2. 2. 19 Le décret du 19 juin 1947 fixant la réévaluation de l’encaisse-or de la Banque du Congo Belge Cette encaisse-or est fixée à 49.318,0822 FB le kg d‟or fin. Le produit qui en résulta, soit 100.954.656,65 francs congolais, revint au Trésor colonial.

A partir de ce décret36 jusqu‟au moment où une nouvelle teneur en or du franc congolais sera fixée, la Banque du Congo Belge continuera à acheter et vendre l‟or et les monnaies étrangères sur la base du prix et du taux de change appliqué par la Banque Nationale de Belgique.

2. 2. 16 Le traité d’octobre 1947 portant création du GATT Dans le cadre de Bretton Woods, fut signé à Genève le traité du GAAT(General agreement on tarifs and trade, en français Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce) 37 en octobre 1947. Ce traité multilatéral fixait les règles du commerce international des marchandises, avec pour principal objectif la libéralisation des échanges commerciaux par la réduction des barrières douanières. Tous les deux ans se déroulent des grands cycles de négociations entre plus d‟une centaine de pays.

Depuis le 1er janvier 1995, le GAAT est remplacé par un organisme permanent, l‟Organisation mondiale du commerce (OMC), chargé de réguler les échanges commerciaux mondiaux. Son siège est à Genève.

34

WERTZ J., op. cit. pp. 588.

MERWING C. L., Bretton Woods, un aboutissement, revue Finance et Développement, septembre 1964, p. 72.

35

36 37

Bulletin Administratif du Congo Belge, 1947, p. 1777.

FREMY Michèle et Dominique, Le Quid 2000, Editions Robert Laffont, Paris 1999, pp. 893-894

40 2. 2. 17 L’éventail de la deuxième série d’émissions fiduciaires de la BCB Il compte une série de billets de 10 FC, 10.000 FC, 1.000 FC, 500 FC, 100 FC, 50 FC, trois coupures de 20 FC de différentes couleurs, trois coupures de 10 FC de différentes couleurs et 5 FC. Ils étaient imprimés par la Banque Nationale de Belgique (BNB), à l‟exception de ceux émis pendant la Seconde Guerre mondiale, dont l‟impression était confiée aux firmes anglaises, Waterloow & Sons Ltd (W&S) de Londres, Thomas de la Rue (TDLR), et américaine, American Bank Note Company (ABNC°).

Les pièces de monnaie du franc congolais, étaient, frappées à l‟étranger, par la firme sudafricaine South African Mint-Prétoria (SAM-P) ; et la firme américaine, United States of America Mint-Philadelphia (USAM-Ph). En effet, sous l‟occupation de la Belgique (du 28 mai 1940 jusqu‟en septembre 1944) l‟armée d‟occupation allemande réquisitionnait les pièces de monnaie belge étaient fondue pour fabriquer des obus.

N° 30

Dénomination 10.000 Francs

Institut d‟émission BANQUE DU CONGO BELGE

Date d‟émissions 10.03.1942

Imprimeur

Signatures

Waterloo & Sons Ltd

Richard Baseleer

et René Groeman Description Format : 226 mm x 114 mm / Filigrane : étoile et sigle de la Banque du Congo Belge Teinte dominante : noir ; autre teinte : vert clair Motifs : Recto : (impression uni face) : mentions en français et en néerlandais, motifs décoratifs, deux sigles de la Banque du Congo Belge, un en néerlandais et un autre en français, l‟étoile congolaise.

Verso : néant (billet uni face)

41 N°

Dénomination

Institut d‟émission

Date d‟émission

Imprimeur

30

10 Francs

BANQUE DU CONGO BELGE

10.09.1937

Banque Nationale de Belgique

Signatures Louis Franck René Guillaume

Description Format : 132 x 85 mm / Filigrane : tête d‟éléphant / Fil de sécurité : néant Teinte dominante : Brun ; autres teintes : jaune, orange et vert Motifs : Recto : mentions habituelles d‟un billet en français, motifs décoratifs. Un marché villageois.

Verso : mentions habituelles d‟un billet en néerlandais, motifs décoratifs. Un troupeau d‟antilopes broute l‟herbe dans un paysage de savane.

42 N° 32A 32B

Dénomination 1.000 Francs

Institut d‟émission BANQUE DU CONGO BELGE

Dates d‟émissions 10.06.1944 11.02.1946

Imprimeur

Waterloo & Sons Ltd

Signatures Richard Baseleer Réné Groeman Paul Charles René Guillaume

Description Format : 185 mm x 108 mm / Filigrane : tête de léopard / Fil de sécurité : néant Teinte dominante : Brun ; autres teintes : bleu, jaune, rose, vert et jaune Motifs : Recto : mentions habituelles d‟un billet en français, motifs décoratifs. Trois pêcheurs Wagenya en tenue traditionnelle, le buste nu, portent des panaches confectionnés avec des plumes de perroquets et d‟autres oiseaux. Ils surveillent une nasse posée dans l‟eau, au loin leurs installations de pêche. Ce peuple de pêcheurs de la Province Orientale, plantent des échafaudages dans les rapides du fleuve, de perches reliées entre elles par de fortes traverses solidement fixées au moyen de lianes.

Ces lianes servent également de tendeur ou d‟attache pour leurs nasses mesurant plus de trois mètres (voir le billet n° 100 et 123).

Verso : mentions habituelles d‟un billet en néerlandais, motifs décoratifs. Deux musiciens en tenue traditionnelle jouent la trompette fabriquée avec des défenses d‟éléphant. Le troisième joue le tamtam, le buste d‟une femme congolaise dans un cercle entouré de rameaux et l‟étoile congolaise.

43 N° 33A 33B 33C 33E

Dénomination 500 Francs

Institut d‟émission BANQUE DU CONGO BELGE

Dates d‟émissions sans date 1943 1945 1945

Imprimeur AmericanBank Note Company

Signatures Louis Franck René Guillaume Richard Baseleer René Groeman Richard Baselee René Groeman Idem

33G 10.08.1948 Description Format : 172 mm x 106 mm / Filigrane et fil de sécurité : néant Teinte dominante : Noir et Brun ; autres teintes : bleu, vert, jaune, rouge et violet.

Motifs Recto : mentions habituelles d‟un billet en français, motifs décoratifs. Une abondante végétation le long de l‟encadrement ; le buste d‟une femme de l‟ethnie Mangbetu dans un cercle, le drapeau bleu avec une étoile d‟or de la colonie.

Verso : mentions habituelles d‟un billet en néerlandais, motifs décoratifs. Un troupeau d‟éléphants s‟abattant dans la rivière, sur la rive boisée un chasseur armé d‟une lance.

44 N° 34A 34B 34C 34D

Dénomination 100 Francs

Institut d‟émission BANQUE DU CONGO BELGE

Dates d‟émissions 10.05.1944 10.06.1944 11.03.1946 10.04.1947 16.07.1949 13.03.1951 14.09.1949 07.09.1951

Imprimeur Waterloo & Sons Ltd

Signatures Richard Baseleer René Guillaume

idem Paul Charles René Guillaume Paul Charles Guy Feyerick

Description Format : 159 mm x 100 mm /Filigrane : une tête de zèbre /Teinte dominante : bleu ; autres : blanc, vert, violet, Motifs : Recto : mentions habituelles d‟un billet en français, motifs décoratifs. Les éléphants africains, plus grands et plus sauvages ceux d‟Asie, ici deux éléphants et leurs cornacs à la station de domestication d‟éléphants à Gangala na Bodio, dans l‟Uélé (Province Orientale). On est parvenu à grande peine à en dresser quelques uns dans cette station. Construite en 1927, elle est l‟unique localité en Afrique à cette époque, qui a connu une expérience de dressage d‟éléphants depuis Hannibal (Deuxième Guerre punique (218 - 201 av.J-C). Des palmiers à l‟arrière plan.

Verso : mentions habituelles d‟un billet en néerlandais, motifs décoratifs. Un troupeau de zébus dans une lisière forestière surveillé par des éleveurs armés de bâtons : ce sont des populations hamites, un peuple pasteur de l‟Ituri, dans le Nord-Est. Pour eux, le bétail est objet de beaucoup de soins et de respect, c‟est un signe de richesse et de prestige, et non une valeur économique et commerciale (voir b. n° 37).

45 N° 35A 35B 35C 35D

Dénomination 50 Francs

Institut d‟émission BANQUE DU CONGO BELGE

Dates d‟émissions sans date 1943 1945 1946 1948 1947 1949 1951 1950 15.07.1952

Imprimeur American Bank Note Company

Signatures

Richard Baseleer et René Groeman idem Paul Charles et René Guillaume Paul Charles et Guy Feyerick ?

35E Description Format : 150 mm x 95 mm / Filigrane et fil de sécurité : néant Teinte dominante : Gris-noir ; autres teintes : rouge, bleu, jaune pâle, vert pâle Motifs : Recto : mentions habituelles d‟un billet en français, motifs décoratifs. Le drapeau du Congo-belge et le buste de femme noire vue de profil gauche.

Verso : mentions habituelles d‟un billet en néerlandais, motifs décoratifs. Un léopard dans la forêt, un félin carnassier qui chasse la nuit. Le léopard est un animal noble et infiniment plus respectable que le lion, mais il est aussi plus dangereux. Aussi admirable qu‟il soit, il vaut mieux l‟apprécier à distance, car la rapidité de ses sauts et la férocité de ses attaques sont déconcertantes.

46 N° 36A 36B

Dénomination 20 Francs

Institut d‟émission BANQUE DU CONGO BELGE

Dates d‟émissions 15.09.1937 10.09.1940

Imprimeur Thomas De La Rue

Signatures

Louis Franck et René Guillaume Paul Charles et René Guillaume

Description : Format : 141 mm x 90 mm / Filigrane : tête d‟éléphant / Fil de sécurité : Teinte dominante : bleu ; autres teintes : brun et rose.

Motifs : Recto : mentions habituelles d‟un billet, motifs décoratifs. Sept pagayeurs congolais traversent le fleuve en pirogue.

Verso : mentions habituelles d‟un billet, motifs décoratifs. Deux éléphants montés par des cornacs congolais traînent des troncs d‟arbres pour les sortir de la forêt. Les objectifs de la station de dressage de Gangala na Bodio étaient d‟utiliser les éléphants, après leur dressage, pour le portage et la traction, surtout dans l‟exploitation forestière (voir n°35).

47 N° 37

Dénomination 20 Francs

Institut d‟émission BANQUE DU CONGO BELGE

Date d‟émission 10.03.1942

Description : Motifs identiques au billet précédent, sauf : Teinte dominante : mauve ; autres teintes : rose, jaune et bleu.

Imprimeur Thomas De La Rue

Signatures Richard Baseleer et René Guillaume

48

N° 38 A

Dénomination 20 Francs

Institut d‟émission BANQUE DU CONGO BELGE

Dates d‟émissions 10.04.1946 au 10.08.1948

38 B

Sans date

38 C

18.05.1949 au 11.04.1950

Description : Motifs identiques au billets précédents, sauf : Teinte dominante : bleu ; autres teintes : jaune, bleu et brun.

Imprimeur

Thomas De La Rue

Signatures Paul Charles et René Guillaume Paul Charles et Guy Feyerick Paul Charles et Guy Feyerick

49 N°

39 A

Dénomination 10 Francs

Institut d‟émission BANQUE DU CONGO BELGE

Date d‟émission 10.12.1941

39 B

sans date

39 C 39 D

11.11.1948 15.08.1949

39 E

14.05.1952

Imprimeur

Waterloo & Sons Ltd

Signatures

Richard Baseleer et René Groeman Paul Charles et René Guillaume Idem Paul Charles et Guy Feyerick Auguste Callens et Guy Feyerick

Description Format : 130 mm x 85 mm / Filigrane : tête d‟éléphant / Fil de sécurité : néant Teinte dominante : gris-bleu ; autres teintes : bleu, rose, violet, orange et rose Motifs Recto : mentions habituelles d‟un billet ; motifs décoratifs. Un groupe de danseurs Intore, peuplade d‟origine nilotique très célèbre avec leurs danses spectaculaires.

Verso : mentions habituelles d‟un billet, motifs décoratifs. Des arbres en arrière plan. Des soldats de la Force Publique, l‟armée coloniale, sous le commandement des officiers belges, présente les armes sur une cours du camp militaire : «Portez arme ! Reposez arme !». Après la Première Guerre mondial, la Force Publique comptait déjà 17.833 hommes. Ce fut la plus puissante armée noire que l‟on n‟ait jamais vue sous l‟équateur à cette époque. Mais quoi de plus normal pour assurer la sécurité des frontières et l‟ordre public d‟un pays de 2.345.409 kilomètres. Mais cette situation inquiéta les autres puissances coloniales dans la région. La Force Publique était aussi connue sous le nom de « l‟Ouvrière de la pacification du Congo ». Le premier camp militaire de la Force Publique (1886) se trouve à Boma.

50 N°

40

Dénomination 10 Francs

Institut d‟émission BANQUE

Date d‟émission 10.07.1942

Imprimeur Waterloo & Sons Ltd

Signatures

Richard Baseleer et René Groeman

DU CONGO BELGE Description Motifs identiques au billet précédent, sauf : Teinte dominante : brun ; autres teintes : recto/ bleu et orange, verso/ bleu, vert et orange.

Anecdote : Ce billet de 10 francs était surnommé « Sekombata », en français : « Anciens Combattants, Anciens de Saïo ou Croix de guerre ». Ce sont des appellations d‟honneur pour les retraités de la Force publique, car elles leur rappelaient leur participation aux deux dernières Guerres mondiales, et leurs conquêtes victorieuses de certaines villes est-africaines, comme Tabora et Saio, et leur épopée en Abyssinie, en Egypte, en Israël et en Birmanie.

51 N°

41

Dénomination 10 Francs

Institut d‟émission BANQUE

Date d‟émission 10.02.1943

Imprimeur Waterloow & Sons Ltd

DU CONGO BELGE Description Motifs identiques au billet précédent, sauf : Teinte dominante : violet pale ; autres teintes : recto/ vert et rose, verso/ vert et orange

Signatures

Richard Baseleer et René Guillaume

52 N°

42 A

Dénomination 5 Francs

Institut d‟émission BANQUE DU CONGO BELGE

42 B 42 C 42 D Description Motifs identiques au billet n° 17, sauf : Teinte dominante : rouge ; autre teinte : vert.

Sans lieu d‟émission.

Dates d‟émissions 10.10.1941 10.08.1943 10.06.1942 10.03.1944 10.01.1943 10.04.1947 sans date 18.05.1949 07.09.1951 15.02.1952

Imprimeur Waterloo & Sons Ltd

Signatures Richard Baseleer René Groeman

Idem Paul Charles et Guy Feyerick Auguste Callens et Guy Feyerick

53 N°

43 A

Dénomination 5 Francs

Institut d‟émission BANQUE DU CONGO BELGE

43 B 43 C 43 D Description Motifs identiques au billet n° 17, sauf : Teinte dominante : gris; autre teinte : vert.

Sans lieu d‟émission.

Dates d‟émissions 10.10.1941 10.08.1943 10.06.1942 10.03.1944 10.01.1943 10.04.1947 sans date 18.05.1949 07.09.1951 15.02.1952

Imprimeur Waterloo & Sons Ltd

Signatures Richard Baseleer René Groeman

Idem Paul Charles et Guy Feyerick Auguste Callens et Guy Feyerick

54 N° Dénomination 44 50 Francs

Institut d‟émission

BANQUE DU CONGO BELGE

Année 1944

Métal Argent

Poids 17,5gr

Diamètre 35 mm

Frappage

South African Mint Prétoria

Description Tranche cannelée Motifs Avers : un éléphant, l‟année d‟émission Revers : nom de la banque émettrice en français et en néerlandais, la valeur en chiffres entourée de deux étoiles

N°

45

Dénomination 5 Francs

Institut d‟émission BANQUE DU

Année 1936 1937

Métal Bronze

Poids 13 gr

Diamètre 33 mm

Frappage

South African Mint Prétoria

CONGO BELGE Description Tranche lisse Avers : buste et nom du roi Léopold III, l‟année d‟émission Revers : nom de la banque émettrice en français et en néerlandais, un lion, une étoile et la valeur en chiffres

N°

46

Dénomination 2 Francs

Institut d‟émission BANQUE

Année 1943

Métal Laiton

Poids 6 gr

Forme hexagonale

DU CONGO BELGE

Frappage

United States of America Mint Philadelphia

Description : tranche lisse ; motifs identiques à la pièce n° 47

N° 47

Dénomination 1 Franc

Institut d‟émission BANQUE DU

Année 1944

Métal Laiton

Poids Diamètre 2,5 gr 19 mm

CONGO BELGE Description : tranche lisse ; motifs identiques à la pièce n° 47

N° 47

Dénomination 5 Francs

Institut d‟émission BANQUE

DU CONGO BELGE

Année 1947

Métal Laiton

Poids 7,5 gr

Diamètre 27 mm

Frappage

South African Mint Prétoria

Frappage South African Mint -Pretoria

55 Description : tranche lisse ; motifs identiques à la pièce n° 47

N° 48

Dénomination 2 Francs

Institut d‟émission BANQUE

Année 1946 1947

Métal

Poids 5 gr

DU CONGO Laiton BELGE Description : tranche lisse ; motifs identiques à la pièce n° 47

N° 49

Dénomination 1 Franc

Institut d‟émission BANQUE

Année Métal 1946 DU CONGO BELGE 1949 Laiton Description : tranche lisse ; motifs identiques à la pièce n° 47

Poids 2,5 gr

Diamètre Frappage 22 mm South African Mint-Pretoria

Diamètre Frappage 19 mm South African Mint-Pretoria

Le siège de la Banque du Congo Belge à Léopoldville en 1925 2. 2. 18 Le règne du Roi Baudouin Ier Son règne sur le Congo dura du 17 juillet 1951 au 30 juin 1960, date de l‟indépendance du Congo. Fils de Léopold III, le Roi Baudouin Ier est né le 7 septembre 1930, il est monté sur trône le 17 juillet 1951 et est mort le 31 juillet 1993, à Montril en Espagne.

En mai-juin 1955, pour la première fois depuis son accession au trône, le roi visita ce territoire d‟outremer, ses habitants et reçu leur hommage. Partout où il fit halte, le roi rencontra les représentants de l‟autorité coloniale et les porte-parole des colons européens,

56 mais aussi des évolués congolais38. Les Congolais le surnommèrent « Bwana kitoko » (Bel homme ou Beau gars), parce qu‟il était jeune et beau, et surtout qu‟ils avaient trouvé en lui un charme qu‟ils n‟avaient jamais connu chez les Noko (oncles), les colons belges. La deuxième visite se déroula en mai 1959, en pleine période électorale et juste avant l‟indépendance. Pour son troisième voyage, il s‟y rendit pour proclamer l‟indépendance du Congo, le 30 juin 1960. Pour les Congolais, il est le Souverain de la décolonisation.

Sous la Deuxième République, en compagnie de la reine Fabiola, il répondit à deux invitations du Président Mobutu : en 1980 pour le 20e anniversaire de l‟indépendance, et en 1985 pour le 25e anniversaire de l‟indépendance.

2. 2. 19 Le décret du 30 juillet 1951 portant création de la Banque Centrale du CongoBelge et du Ruanda-Urundi39 Le privilège d‟émission, qui avait était étendu entre-temps était arrivé à échéance le 30 juin 1952. La Banque du Congo Belge, dont les activités étaient devenues exclusivement commerciales, n‟avait pas sollicité le renouvellement de la convention de 1935. En outre de nouveaux impératifs ne cadraient plus avec la situation de cette année-là, pour trois raisons principales : - l‟importance du stock des liquidités qui furent offertes à l‟économie du Congo et du Ruanda-Urundi40 ; - la surveillance de l‟activité bancaire ; - le contrôle de change ; Dès lors, les besoins se firent sentir de confier la compétence en ces matières aux pouvoirs publics, ceci pour sauvegarder l‟intérêt général ; et la nécessité d‟établir une union monétaire avec les territoires du Ruanda-Urundi, par la création d‟une banque centrale commune41.

En septembre, elle est passée du statut de la société anonyme belge à celui de la société congolaise par actions à responsabilité limitée et elle a absorbé la Banque Commerciale du Congo. Elle devenait donc une banque de droit public42, déterminant les missions qui lui sont imparties à l‟image de celles de la Banque Nationale de Belgique, notamment : - le service de caissier du Congo Belge et du Ruanda-Urundi ; - le contrôle des changes et des banques ; - la sauvegarde et la stabilité de la monnaie.

Le nouvel Institut d‟émission était constitué pour une durée de 30 ans, avec un capital de 150 millions de francs congolais souscrit comme suit : 50 % par le Congo Belge ; 10 % par le Ruanda-Urundi ; 20 % par la Banque Nationale de Belgique ; 20 % par les actionnaires qui souscriraient avant le 31 mars 195243.

La participation majoritaire de l‟institution congolaise de l‟emprise de la Banque Nationale de Belgique. La présence belge était expliquée comme n‟étant qu‟une simple prise de contact, sans confusion possible des budgets entre ces deux instituts.

38

Beaucoup de garçons qui naquirent pendant son voyage au Congo reçurent le prénom de Baudouin ; les filles de leur côté étaient prénommées Joséphine-Charlotte, sa sœur-aîné qui deviendra la Grande-duchesse de Luxembourg.

39 Bulletin Administratif du Congo Belge 1952, pp. 1349-1351.

40 Bulletin de la Banque Centrale du Congo Belge et de Ruanda-Urundi n° 1, 1957.

41 Il s‟avérait nécessaire d‟établir une union monétaire complète sur tout le territoire de l‟empire colonial belge. En effet, à la fin de la Première Guerre mondiale, le Traité de Versailles, le 28 juin 1919, récompensa les vainqueurs.

Les possessions allemandes et italiennes furent divisées et mises sous contrôle des puissances mandataire. Par la loi du 24 octobre 1924, la Belgique accepta d‟administrer le Ruanda-Urundi, d‟abord confié par manda de la Société des Nations (SDN), puis placés sous tutelle belge par l‟Organisation des Nations-Unies (ONU) après la Deuxième Guerre mondiale. Les autres ex-colonies allemandes furent réparties comme suit : le Tanganyika, la partie occidentale du Cameroun et la Somalie passèrent sous le mandat de l‟Angleterre ; le Togo et la partie orientale du Cameroun passèrent sous mandat de la France ; le Sud-ouest Africain (Namibie) passa sous mandat de l‟Union Sud-Africaine.

42 Bulletin Officiel du Congo Belge 1951, p. 1381.

43 Commission Economique pour l‟Afrique, ONU, Document n° E/CN14/STC/AMA/2/Rev. 1, p. 80.

57 Ce décret fut complété par le décret du 28 juin 1952 : la Banque Centrale du Congo Belge et du Ruanda-Urundi devait avoir une encaisse en or et, éventuellement, en devises égale au tiers de ses engagements à vue44 ; elle devint également le «caissier » des territoires d‟outre-mer de Belgique45.

Elle exerçait ces attributions au Congo et au Ruanda-Urundi, dans son siège de Léopoldville, ses six succursales, ses treize agences et ses bureaux auxiliaires ; mais aussi en Belgique à son siège administratif de Bruxelles.

Pour le plus grand bien de l‟activité économique, les autres fonctions de la banque étaient : d‟assurer le contrôle des banques et entreprises qui font habituellement des opérations financières et ou d‟assurances en mettant à leur disposition les techniques de crédit les plus modernes pour assurer leur financement courant ; d‟assurer l‟émission ainsi que les ventes et les offres publiques de valeurs mobilières ; de consentir des avances aux particuliers et financer certains achats L‟importance des dépôts recueillis avait permis à la Banque de participer dans une large mesure au financement des investissements de l‟Etat par la souscription d‟effets et de fonds publics. A ce titre de dépositaire et de prêteur sont rattachées de nombreuses activités connexes, telles que : exécution d‟ordres de bourse, transferts de fonds, vente de monnaies étrangères, de chèques de voyages et de lettres de crédits.

2. 2. 20 Le décret du 12 décembre 1952 relatif au cours forcé46 Par ce décret, l‟interdiction fut faite à la Banque centrale de rembourser en or ou en monnaies étrangères : les billets et monnaies fiduciaires métalliques qu‟elle a ou émettra ; les billets et monnaies fiduciaires métalliques émis par la Banque centrale avant le 1er juillet 1952 et dont elle assume le remboursement à l‟égard de ses propres émissions ; les monnaies fiduciaires métalliques émises par la Banque du Congo avant 1935 2. 2. 21 Le décret du 24 décembre 1952 relatif à la force libératoire des billets de banque et des monnaies fiduciaires métalliques47 Ce décret stipulait que : les billets émis par la Banque du Congo Belge et du Ruanda-Urundi et les billets émis avant le 1er juillet 1952 par la Banque du Congo ont force libératoire sur toute l‟étendue du Congo Belge et du Ruanda-Urundi ; de même, les pièces fiduciaires métalliques émises avant 1935, celles émises avant le 1er juillet 1952 et celles émises par la Banque du Congo Belge et du Ruanda-Urundi ont force libératoire dans toute l‟étendu du Congo Belge et du Ruanda-Urundi.

2. 2. 22 Le décret du 10 février 195348 Depuis les accords de Breton Woods, le franc belge et le franc congolais avaient gardé une parité commune, laquelle avait été définie le 21 septembre 1949, à 0,0177734 gramme d‟or fin.

Mais à partir de ce décret-ci, lui-même modifié par le décret du 25 octobre 1956, le franc congolais va faire cavalier seul. Selon cette nouvelle disposition, le franc de la colonie vaut 19,74824173 milligrammes d‟or au titre de 9/10.

Dès lors, comme nous venons de le constater, et la parité et le statut de la devise coloniale furent distincts de ceux de son homologue belge.

Cependant, l‟identité qui a toujours présidé à la définition de ces deux étalons monétaires demeure préservée.

La teneur en or du franc congolais était basée sur un poids et un titre de métal analogues à ceux qui régissent le franc belge49.

44

Bulletin Officiel du Congo Belge, 1952, p. 1968.

Bulletin Officiel du Congo Belge 1952, p. 1942 : Convention réglant le service du caissier du Congo Belge et du Ruanda-Urundi.

46 Bulletin Administratif du Congo Belge 1952, pp. 1341-2659.

47 Bulletin Officiel du Congo Belge 1953, p. 63.

48 Bulletin de la Banque Centrale du Congo Belge et du Ruanda-Urundi n° 11.

49 Moniteur belge du 18 avril 1957, p. 2767.

45

58

2. 2. 23 Le décret du 25 octobre 195650 Ce décret stipule que la Banque Centrale était tenue d‟avoir une encaisse en or et en devises convertibles en or au moins égale au tiers du montant total des billets et monnaies fiduciaires métalliques en circulation et autres engagements à vue en francs congolais.

Il entra en vigueur le 15 janvier 1957.

2. 2. 24 L’éventail de la première série d’émissions fiduciaires de la Banque Centrale du Congo Belge et du Ruanda-Urundi Les premières émissions de cette nouvelle institution eurent lieu le 1er juillet 1952. Les billets et les pièces de monnaie émis avant cette date par la Banque du Congo Belge, avaient libre cours dans ces deux territoires qui étaient passés sous administration belge. Les billets de banque étaient surtout imprimés par les firmes étrangères, notamment les firmes anglaises Waterlow & Sons Lts à Londres, anglaise Thomas de la Rue et américaine American Bank Note Company.

2. 2. 25 L’éventail de la série d’émissions fudiciaires de la Banque Centrale du Congo-Belge et du Ruanda-Urundi Les billets étaient imprimés par les firmes étrangères, notamment les firmes anglaises Waterlow & Sons Lts à Londres, anglaise Thomas de la Rue et américaine American Bank Note Company.

Les pièces de monnaie de la Banque Centrale du Congo-Belge et du Ruanda-Urundi, étaient frappées par l‟Hôtel des Monnaie de Bruxelles (HdM-B)

50

Bulletin Officiel du Congo Belge 1957, p. 2767

59 N° 52

Dénomination 10 Francs

Institut d‟émission BANQUE CENTRALE DU CONGO BELGE ET DU RUANDA-URUNDI

Dates d‟émissions 01.07.1952 15.07.1952 01.12.1952

Signatures Imprimeur Waterloo & Paul Charles Sons Ltd et Nestor Martin

Description Motifs identiques au billet n° 41, mais avec la mention « BANQUE CENTRALE DU CONGO BELGE ET DU RUANDA-URUNDI », au lieu de « BANQUE DU CONGO BELGE »

60 N° 53A

Dénomination 20 Francs

Institut d‟émission BANQUE CENTRALE DU CONGO BELGE ET DU RUANDA-URUNDI

Dates d‟émissions 15.07.1952 01.09.1952 01.12.1925

Imprimeur Thomas De La Rue

Signatures Paul Charles et Nestor Martin

Description Motifs identiques au billet n° 37, mais avec la mention « BANQUE CENTRALE DU CONGO BELGE ET DU RUANDA-URUNDI », au lieu de « BANQUE DU CONGO BELGE ».

61

N° 54A

Dénomination Institut d‟émission BANQUE CENTRALE DU 100 Francs CONGO BELGE ET DU RUANDA-URUNDI

54B

Dates d‟émissions 01.07.1952 01.06.1953 31.04.1953 15.11.1953 15.12.1954

Imprimeur

Signatures

Waterloo & Sons Ltd

Paul Charles Nestor Martin

Nestor Martin et Deraedt

Description Motifs identiques au billet n° 35, mais avec la mention « BANQUE CENTRALE DU CONGO BELGE ET DU RUANDA-URUNDI », au lieu de « BANQUE DU CONGO BELGE »

62 N° Dénomination 50 Francs 55

Institut d‟émission BANQUE CENTRALE DU CONGO BELGE ET DU RUANDA-URUNDI

Dates d‟émissions 15.07.1952 15.12.1952

Imprimeur Thomas De La Rue

Signatures Paul Charles Nestor Martin

Description Motifs identiques au billet n° 36, mais avec la mention « BANQUE CENTRALE DU CONGO BELGE ET DU RUANDA-URUNDI », au lieu de « BANQUE DU CONGO BELGE ».

N° Dénomination 20 Francs 56

Institut d‟émission BANQUE CENTRALE DU CONGO BELGE ET DU RUANDA-URUNDI

Dates d‟émissions 01.09.1952 15.12.1953 15.04.1954

Imprimeur

Signatures

Thomas De La Rue

Paul Charles Nestor Martin

Description Format : 139 mm x 88 mm / Filigrane : tête d‟éléphant / Fil de sécurité : néant Teinte dominante : vert ; autres teintes : blanc, jaune, rouge Motifs : Recto : mentions habituelles d‟un billet en français, motifs décoratifs. L‟étoile congolaise, le buste d‟une jeune femme. A l‟arrière plan, une personne au torse nu admire une chute d‟eau, et le sigle de la banque d‟émission.

Verso : mentions habituelles d‟un billet en néerlandais, motifs décoratifs, le sigle de la banque d‟émission, l‟étoile congolaise, un indigène congolais armé d‟une lance à l‟ombre d‟un palmier semble garder le bâtiment de l‟Institut de médecine tropicale « Princesse Astrid », pour la mère et l‟enfant indigène, à Léopoldville.

63

N° Dénomination 5 Francs 57

Institut d‟émission BANQUE CENTRALE DU CONGO BELGE ET DU RUANDAURUNDI

Dates d‟émissions 01.10.1952 15.05.1953 01.11.1952 15.09.1953

Imprimeur Waterloo & sons Ltd

Signatures Paul Charles Nestor Martin

Description Motifs identiques au billet n° 17, mais avec la mention « BANQUE CENTRALE DU CONGO-BELGE ET DU RUANDA-URUNDI », au lieu de « BANQUE DU CONGO-BELGE ».

64

N° 58A 58B 58C 58D 58E

Dénomination 10 Francs

Institut d‟émission BANQUE CENTRALE DU CONGO BELGE ET DU RUANDA-URUNDI

Dates d‟émissions 31.08.1952 15.02.1955 15.01.1955 01.06.1956 15.09.1956 01.11.1956 15.09.1956 01.11.1956 01.02.1957 01.03.1957 01.12.1957 01.02.1958 01.04.1958 01.06.1958

15.07.1956 01.08.1956 01.12.1956 01.12.1956 01.08.1958 15.09.1958 01.10.1958 01.12.1958 01.12.1959

Imprimeur Waterloo & Sons Ltd

Signatures

Paul Charles Nestor Martin Nestor Martin et Deraerd Nestor Martin et Peigneux Nestor Martin et Peigneux Nestor Martin et Peigneux

Description Format : 131 mm x 70 mm / Filigrane : tête d‟okapi ; fil de sécurité : néant Teinte dominante : noir et rose ; autres teintes : blanc, bleu, vert Motifs : Recto : mentions habituelles d‟un billet en français, motifs décoratifs. L‟étoile congolais et le buste d‟un policier de la Force publique.

Verso : mentions habituelles d‟un billet en néerlandais, motifs décoratifs, l‟étoile congolaise et une antilope femelle dans la savane, qui semble apeurée par le photographe.

65

N° 59A 59B

Dénomination 1.000 Francs

Institut d‟émission BANQUE CENTRALE DU CONGO BELGE ET DU RUANDA-URUNDI

Dates d‟émissions Imprimeur 01.08.1953 Waterloo 15.09.1953 & Sons Ltd 15.02.1955 01.04.1955

Signatures

Paul Charles Nestor Martin Nestor Martin et Deraerd

Description Format : 183 mm x 106 mm / Filigrane : tête d‟antilope ; fil de sécurité : néant Teinte dominante : violet et Rouge-orange ; autres teintes : bleu, brun et rose Motifs : Recto : mentions habituelles d‟un billet en français ; motifs décoratifs. Deux étoiles congolaises, buste d‟un homme au torse nu vu de profil droit, il a une coiffure traditionnelle Tutsi (du Ruanda-Urundi) ; un petit port fluvial avec deux bâtiments et de palmiers à l‟arrière, deux pirogues amarrées sur la berge, dans la troisième, deux pêcheurs pagayent sur la rivière (voir billet n° 72).

Verso : mentions habituelles d‟un billet en néerlandais, motifs décoratifs. Une antilope s‟abreuve au bord d‟un cours d‟eau et une forêt au loin. En Afrique tropicale, au coucher du soleil, les troupeaux d‟animaux mammifères se dirigent vers le point d‟eau (marigot, lac, rivière). Mais, au moment de s‟abreuver, ils connaissent parfois des moments dramatiques, parce les crocodiles attendent, ne laissant émerger que leurs yeux globuleux. Ne mangeant généralement que du poisson, c‟est donc une belle occasion pour eux de s‟offrir une proie terrestre.

66

N°

60A

60B

Dénomination 500 Francs

Institut d‟émission BANQUE CENTRALE DU CONGO BELGE ET DU RUANDAURUNDI

Datesd‟émissions 15.03.1953 15.04.1953 01.01.1955

Imprimeur

Signatures

Waterloo & Sons Ltd

Paul Charles Nestor Martin Nestor Martin Deraedt

Description Format : 170 mm x 106 mm Filigrane : tête de lion ; fil de sécurité : néant Teintes dominantes : vert, orange et rose ; autres teintes : jaune et orange Motifs : Recto : mentions habituelles d‟un billet en français, motifs décoratifs. Un buste encadré d‟une jeune femme qui porte un foulard sur la tête, une rivière tumultueuse traverse une zone forestière.

Verso : mentions habituelles d‟un billet en néerlandais, motifs décoratifs. Un okapi dans le paysage subéquatorial de l‟Ituri (voir billet n° 178).

67 N°

61A 61B

Dénomination 50 Francs

Institut d‟émission BANQUE CENTRALE DU CONGO BELGE ET DU RUANDA-URUNDI

Dates d‟émissions Imprimeur 15.11.1953 Waterloo 15.04.1954 & Sons Ltd 01.01.1955 01.03.1955

Signatures

Paul Charles et Nestor Martin Nestor Martin et Deraedt

Description Format : 149 mm x 92 mm Filigrane : tête de léopard ; fil de sécurité : néant Teinte dominante : Vert ; autres teintes : orange, jaune, rouge et vert pâle Motifs : Recto : mentions habituelles d‟un billet en français, motifs décoratifs. L‟étoile congolaise, buste d‟une jeune femme Magbetu vue de profil droit. Chez les Magbetu et les Babundu (Province Orientale), les individus étaient généralement caractérisés par un crâne effilé vers l‟arrière. Dès la naissance la mode coutumière recommandait aux parents de chausser le cervelet du nourrisson avec une sorte de nasse conique.

Verso : mentions habituelles d‟un billet en néerlandais, motifs décoratifs. Deux femmes pêchent près de la berge d‟un cours d‟eau avec un filet, une chute d‟eau en aval.

68 N°

62

Dénomination 1.000 Francs

Institut d‟émission BANQUE CENTRALE DU CONGO BELGE ET DU RUANDA-URUNDI

Dates d‟émissions 15.07.1958 01.10.1958 15.08.1958 15.08.1959 01.09.1958 01.09.1959 15.09.1958

Imprimeur Banque Nationale de Belgique

Signatures Nestor Martin Peigneux

Description Format : 181 mm x 98 mm / Filigrane : tête d‟antilope mâle / Fil de sécurité : néant Teinte dominante : bleu ; autres teintes : mauve, gris, vert-gris et brun Motifs : Recto : mentions habituelles d‟un billet en français, motifs décoratifs, un buste du Roi Baudouin, le dernier Souverain du Congo Belge, habillé en tenue de Lieutenant-Général ; une vue aérienne de Léopoldville, la capitale coloniale. Une vue aérienne du site superbe, verdoyante, une cité bien dessinée et joliment construite sur la rive gauche du Stanley – Pool (Pool Malebo).

Verso : mentions habituelles d‟un billet en néerlandais, motifs décoratifs, l‟étoile congolaise, des palmiers au milieu des cases d‟un village congolais situé à la lisière de la forêt.

Anecdotes : Ce billet était surnommé «Bwana Kitoko», surnom que les Congolais avaient donné au roi er Baudouin I . Il signifie « bel homme ».

69

N° 63

Dénomination 500 Francs

Institut d‟émission BANQUE CENTRALE DU CONGO BELGE ET DU RUANDA-URUNDI

Dates d‟émissions 01.09.1957 01.06.1959 01.10.1957 01.07.1959 01.11.1957 01.08.1959

Imprimeur Thomas De La Rue

Signatures Nestor Martin et Peigneux

Description Format : 172 mm x 90 mm / Filigrane : tête de lion / Fil de sécurité : fil métallique incorporé Teinte dominante : brun-violet ; autres teintes : rose, jaune, bleu-clair et vert Motifs : Recto : mentions habituelles d‟un billet en français, motifs décoratifs. Le sigle de la banque d‟émission amputé des lettres RU, une vue du port fluvial de Léopoldville. Il fut créé en 1881 par Stanley et ses compagnons. Avec ses grues et ses entrepôts, ce port, qui avait atteint un trafic de 150.000 tonnes en 1959, est équipé d‟une vingtaine de postes sur 1.500 mètres de quais. Il est relié à l‟océan Atlantique par une voie ferrée. Le réseau fluvial offre 16.300 km de voies navigable, dont 1.300 km de voies lacustres (voir billets n° 18 et 183).

Verso : mentions habituelles d‟un billet en néerlandais, motifs décoratifs. Un homme musclé se sert d‟une perche pour faire avancer sa pirogue sur un cours d‟eau bordée d‟une végétation de mangrove, un panier de fruits s‟est renversé dans la pirogue, l‟étoile congolaise.

70

N° 64A

64B 64C

64D

Dénomination 100 Francs

Institut d‟émission BANQUE CENTRALE DU CONGO BELGE ET DU RUANDA-URUNDI

Dates d‟émissions Imprimeur 15.01.1955 01.07.1956 Banque 01.03.1955 01.08.1956 Nationale de 01.04.1955 01.10.1956 Belgique 01.06.1955 01.12.1956 01.05.1956 01.01.1957 01.06.1956 01.11.1956 01.01.1957 01.12.1956 01.02.1957 01.03.1957 01.12.1959 01.10.1959 01.04.1960 sans filigrane 01.04.1960 Ce billet, émis après l‟indépendance du Congo, était destiné uniquement à la circulation au RuandaUrundi

Signatures Nestor Martin Deraedt

Nestor Martin Peigneux

Description Format : 157 mm x 84 mm / Filigrane : tête d‟éléphant, seulement sur certains billets / Fil de sécurité : néant Teintes dominantes : Vert et gris Motifs : Recto : mentions habituelles d‟un billet en français, motifs décoratifs. Le lion belge, un buste du Roi Léopold II en tenue de Lieutenant Général. Il fut Fondateur et Souverain de l‟Etat Indépendant du Congo, qui est devenu Congo Belge avant sa mort.

Verso : mentions habituelles d‟un billet en néerlandais, motifs décoratifs. Deux femmes font de la vannerie, elles fabriquent des paniers, des arbres à l‟arrière plan du village.

71

Institut d‟émission Dénomination Dates d‟émissions Imprimeur Signatures BANQUE CENTRALE 01.03.1957 01.03.1959 50 Francs Waterloo Nestor Martin DU CONGO BELGE 01.04.1957 01.04.1959 & Sons Ltd Peigneux ET DU RUANDA01.05.1957 01.05.1959 URUNDI 01.06.1957 01.06.1959 01.07.1957 01.07.1959 01.08.1957 01.08.1959 01.02.1959 65B 01.10.1959 Description Format : 150 mm x 78 mm / Filigrane : tête de léopard /Teinte dominante : rouge ; autres teintes : vert, jaune Motifs : Recto : mentions habituelles d‟un billet en français, motifs décoratifs. L‟étoile congolaise, un atelier de tissage moderne et des ouvriers de la société UTEXCO à Léopoldville.

Verso : mentions habituelles d‟un billet en néerlandais, motifs décoratifs. Deux tisserands d‟un village, c‟est un des métiers traditionnels qui utilisait des machines rudimentaires, à l‟arrière plan une famille congolaise fait la cuisine devant sa case.

N° 65A

72 N° 66A

66B

Dénomination 20 Francs

Institut d‟émission BANQUE CENTRALE DU CONGO BELGE ET DU RUANDA-URUNDI

Dates d‟émissions Imprimeur 01.12.1956 01.06.1957 Thomas 01.03.1957 01.08.1957 De La Rue 15.04.1957 01.10.1957 01.08.1959 01.12.1957 01.10.1959 01.06.1959 01.12.1959

Signatures Nestor Martin et Peigneux

Description Format : 139 mm x 74 mm / Filigrane : tête d‟éléphant / Fil de sécurité : fil métallique incorporé Teinte dominante : vert ; autres teintes : blanc, jaune, brun et rose Motifs : Recto : mentions habituelles d‟un billet en français, motifs décoratifs, le sigle de la banque d‟émission, deux étoiles congolaises, un barrage et sa retenue d‟eau, un jeune garçon souriant

portant un béret de boy-scout. Le scoutisme était très apprécié par la jeunesse congolaise. Créé en 1908 par un Anglais, le baron Robert Baden-Powell, c‟est un mouvement éducatif destiné à compléter la formation que l‟enfant reçoit dans sa famille et à l‟école, en offrant aux jeunes des activités de plein air et des jeux.

Verso : mentions habituelles d‟un billet en néerlandais, motifs décoratifs, deux étoiles congolaises, un pêcheur à la ligne en aval d‟un rapide sur le fleuve, sigle de la banque d‟émission, buste d‟une jeune fille congolaise de l‟ethnie Mongo à l‟Equateur.

73 N° 67

Dénomination 5 Francs

Institut d‟émission BANQUE CENTRALE DU CONGO BELGE ET DU RUANDA-URUNDI

Année 1952

Métal Poids Cupro 7,5 gr -nickel

Diamètre 27 mm

Frappage Hôtel des Monnaies de Bruxelles

Description : Tranche lisse Avers : nom de l‟empire colonial en cercle sur les bordures, valeur en chiffres au milieu d‟une grande étoile congolaise.

Revers : nom de la banque émettrice en français et en néerlandais sur les Bordures séparées par des petites étoiles, valeur en chiffres, un palmier élaïs, année d‟émission.

N° 69

Dénomination 5 Francs

Institut d‟émission BANQUE CENTRALE DU CONGO BELGE ET DU RUANDA-URUNDI

Année 1956 1958 1959

Métal Poids Alumi- 2,2 gr nium

Diamètre 26 mm

Frappage Hôtel des Monnaies de Bruxelles

Description : Tranche cannelée Avers : nom de l‟empire colonial en français et en néerlandais en cercle sur les bordures, une décoration royale, année d‟émission.

Revers : identique à la pièce précédente.

N° 69

Institut d‟émission BANQUE CENTRALE DU CONGO BELGE ET DU RUANDA-URUNDI

Année 1957 1958 1959 1960 Description : Motifs identiques à la pièce précédente.

N° 70

Dénomination 1 Francs

Dénomination 50 Centimes

Institut d‟émission Année BANQUE CENTRALE 1954 ET DU CONGO BELGE ET DU 1956 RUANDA-URUNDI

Métal Alumi nium

Poids 1,75 gr

Métal Aluminium

Diamètre 18 mm

Frappage Hôtel des Monnaies

de Bruxelles

Poids 0,685 gr

Diamètre 18 mm

Frappage Hôtel des Monnaies de Bruxelles

Description : Motifs identiques à la pièce précédente.

2. 2. 26 Observations Sur les billets et les pièces du franc congolais, les inscriptions sont dans les langues de deux plus importantes communautés linguistiques de Belgique : en français au recto et en

74 néerlandais au verseau. Mais aucune inscription n‟avait été dans les langues congolaises.

Pourtant le colonisateur savait que le plus grand nombre d‟utilisateurs de cette monnaie étaient des Congolais. L‟alphabétisation en langues congolaises, surtout l‟apprentissage du français, n‟étaient qu‟à son début, et seulement réservé à quelques enfants. Le néerlandais, considéré comme la langue du colon, n‟était pas enseigné aux enfants noirs51. Jusqu‟à l‟indépendance, la grande masse de la population était restée analphabète. Quelle stratégie cette population indigène allait-elle utiliser pour arriver à déchiffrer cette monnaie ?

Etant donné que ce sont surtout les pièces qui passaient entre les mains du paysan congolais, il leur avait donné des appellations dans sa langue pour faciliter le comptage. Ces appellations variaient d‟une ethnie à une autre.

Pendant toute la période coloniale, le cours entre ces deux monnaies était parallèle, mais sans dépendance ni subordination. Mais le pouvoir d‟achat des Congolais était de loin inférieur à celui des Belges.

LE SIEGE DE LA BANQUE DU CONGO BELGE / Léopoldville 1959

Sources : Banque du Congo Belge, Editions L. Cuypers, Bruxelles – 1959

51

Bien que ce soit en français qu‟on entreprend de „‟civiliser‟‟ les Congolais, ils seront cependant au courant de l‟existence de deux communautés parmi leurs colonisateurs. Ils avaient une certaine antipathie envers les Flamands, parce que leur langue était le plus souvent utilisée par les Blancs pour ne pas être compris des Noirs.

Les problèmes communautaires belges n‟avaient eu au Congolais une répercussion assoupie. Mais parmi les Belges, il y avait des projets de partage du Congo en une „‟zone flamande‟‟ et une „‟zone francophone‟‟. Ce qui allait correspondre aux zones d‟influence dominante des ordres missionnaires catholiques : les Pères de Scheut, chez qui le recrutement flamand prédominait, à l‟Ouest ; et les Pères Blancs, à dominance francophone, à l‟Est du pays. Finalement en 1956, le compromis fut trouvé de commencer l‟enseignement du néerlandais, comme deuxième langue, à l‟école secondaire sur tout le territoire, à partir de 1958. A la faculté de philosophie romane de l‟Université Officielle d‟Elisabethville, le néerlandais occupait tout un département. Par ailleurs, dès le début, le néerlandais était enseigné au séminaire chez les futurs prêtres.

Pendant toute la période de la colonisation belge, les Congolais étaient marqués plus par la présence des Flamands, qui étaient plus nombreux que les Wallons sur leur territoire. C‟est pour cela que, jusqu‟à nos jours, lorsque les anciens évoquent cette période, ils parlent de Tango ya ba Flamands (au temps des Flamands), au lieu de dire Tango ya ba Belges (au temps des Belges).

75

CHAPITRE TROIS LA PERIODE POST-COLONIALE 3. 1 LA REPUBLIQUE DU CONGO Du 30 juin 1960 au 1er août 1964 3. 1. 1 La présidence de Joseph Kasa-Vubu Joseph Kasa-Vubu est né en 1917, ancien séminariste, il devient président de l‟Abako en 1955, et est élu bourgmestre de la commune de Dendale (aujourd‟hui Kasa-Vubu) en 1958.

Arrêté après le soulèvement du 4 janvier 1959 puis libéré en mars, il participe à la Tableronde politique de Bruxelles. Député en 1960, il est élu Président de la République le 24 juin. Le 24 novembre 1965, il est évincé par le deuxième coup d‟Etat militaire de Mobutu.

Relégué dans sa province d‟origine, il meurt à Boma le 24 mars 1969.

3. 1. 2 L’Indépendance du Congo Le 30 juin 1960, le pays se libéra du joug colonial. La population congolaise célébra l‟indépendance dans l‟allégresse générale, avec beaucoup d‟espoir dans l‟avenir, mais la fête fut d‟une courte durée. Très vite, un sentiment d‟inquiétude se développa dans tout le pays : le manque de cadres, l‟impréparation à l‟exercice politique et le conflit Est-Ouest allaient entraîner l‟effondrement de toute sa structure politico-administrative hâtivement mise en place. Suite à la mutinerie de la Force Publique (le 5 juillet), sécession de la Province du Katanga (le 11 juillet) et l‟autonomie du Kasaï (le 8 août), le Congo se déstabilisa.

3. 1. 3 La création du Conseil Monétaire de la République du Congo Le décret du 3 octobre 1960 portait création du Conseil Monétaire de la République du Congo52 (1960-1961). Tenant des difficultés, le Gouvernement congolais fit appel au F.M.I. (Fonds Monétaire International) pour qu‟il assiste le nouvel institut d‟émission provisoire dans sa tache de Banque centrale. A cette époque, le Congo n‟était pas encore membre du F.M.I. Son adhésion à cette institution internationale se fit par la loi du 10 août1 963.

Le Conseil Monétaire de la République du Congo, une institution provisoire, prépara la création d‟une banque nationale. Elle entreprend une réforme monétaire qui crée le Franc congolais à partir d‟octobre 1960.

Les déséquilibres économiques se manifestèrent dès l‟indépendance. Les forts déficits des finances publiques, essentiellement dus à des opérations militaires, suite à une longue période de guerre civile, le gonflement des effectifs dans la Fonction publique suite à la création de 21 "provincettes" ; le ralentissement des activités économiques dans les zones troublées ; la dislocation de divers circuits économiques ; la baisse du volume des emplois suite au départ massif d‟anciens employeurs expatriés.

Par rapport au budget de 1959, les dépenses de l‟Etat avaient presque triplé.

52

Moniteur Congolais n° 39, du 26-9-1960 ; l‟Arrêté du Commissaire général n° 1, du 3-10-1960 et Moniteur Congolais n° 16 bis, du 19-8-1963.

76 3. 1. 4 L’éventail de la série d’émissions fiduciaires du Conseil Monétaire Il comprenait les billets de 100F, 1.000F et 5.000F ; imprimés par la firme anglaise Waterloo & Sons Ltd (W&S), à Londres.

N° Dénomination 72 100 Francs

Institut d‟émission CONSEIL MONETAIRE DE LA REPUBLIQUE DU CONGO

Dates d‟émissions 01.06.1963 08.07.1963

Imprimeur Waterloo & Sons Ltd

Signatures

W. Janssen J. N‟sele

Description Format : 148 mm x 79 mm / Filigrane et fil de sécurité : néant Teinte dominante : vert ; autres teintes : blanc, rouge-violet, orange et gris Motifs : Recto : mentions habituelles d‟un billet, motifs décoratifs, le barrage hydroélectrique de Zongo sur la rivière Inkisi au Bas-Congo.

Verso : mentions habituelles d‟un billet, motifs décoratifs ; un dragueur en service dégage, approfondit et élargit le chenal sur le fleuve Congo. En effet, en saison sèche (juin-juillet-août), le fleuve connaît des basses eaux (étiage), et les bancs de sable rendent la navigation difficile.

77

N° 73

Dénomination 1.000 Francs

Institut d‟émission CONSEIL MONETAIRE DE LA REPUBLIQUE DU CONGO

Date d‟émission 15.02.1962

Imprimeur Waterloo & Sons Ltd

Signatures

J. N‟sele W. Jessen

Description : Billet identique au n° 59 de la période coloniale, mais avec en surimpression la mention « CONSEIL MONETAIRE DE LA REPUBLIQUE DU CONGO » dans la réserve blanche du filigrane.

78

N° 74

Dénomination 5.000 Francs

Institut d‟émission CONSEIL MONETAIRE DE LA REPUBLIQUE DU CONGO

Date d‟émission 01.12.1963

Imprimeur Waterloo & Sons Ltd

Signatures W. Janssen J. N‟sele

Description : Format : 194 mm x 112 mm / Filigrane : / Fil de sécurité : Teinte dominante : vert foncé ; autres teintes : gris, jaune, mauve, vert-bleu, vert.

Motifs : Recto : mentions habituelles d‟un billet, motifs décoratifs, buste d‟une femme congolaise, une étoile jaune, une pirogue amarrée près de la berge.

Verso : mentions habituelles d‟un billet, motifs décoratifs, quatre vigoureux pêcheurs, débout dans la pirogue, pagayent pour remonter le cours du fleuve. Les piroguiers sont les éternels « gens du voyage » sur le fleuve. Chez certaines populations, comme les Basoko, les Lokele et les Wagenya, la pirogue de pêche a un auvent de chaume pour se de la pluie et de la chaleur. Ils y dorment aussi, car la campagne de pêche dure parfois plusieurs jours.

3. 1. 5 La sécession katangaise Le 11 juillet 1960, Moïse Tshombe, président de la Confédération Nationale du Katanga CONAKAT en sigle, proclama l‟indépendance de la province du Katanga. Le gouvernement

79 provincial du Katanga devint « Gouvernement de la République du Katanga », qui se dota d‟un hymne national (la katangaise), et d‟un drapeau (trois croisettes de cuivre sur fond vert, rouge et blanc). Il rompit les liens financiers qui le rattachaient encore au reste du pays.

Par sa résolution du 14 juillet 1960, le Conseil de Sécurité réclama le retrait des troupes belges et leur remplacement par les forces de l‟ONU. Devant l‟intransigeance de Tshombe, les forces de l‟ONU (les Casques bleus) durent mener des offensives militaires pour reconquérir le Katanga. A la suite du second de négociation, le Secrétaire général de l‟O.N.U., le suédois Dag Hammarskjöld, décida de rencontrer Tshombe pour la deuxième fois. Le rendez-vous fut pris le 17 septembre 1961 à Ndola, en Zambie actuelle, pour négocier un cessez-le-feu. Mais cette mission allait lui coûter la vie. En effet, son avion s‟était écrasé à 15 km de l‟aérodrome de Ndola dans des circonstances non encore élucidées.

Au cours de l‟année 1962, un plan de réconciliation nationale dénommé Plan U Thant, s‟accompagnait des menaces de sanctions envers le Katanga. Mais les hostilités se poursuivirent jusqu‟en janvier 1963. Il s‟ensuivit un plan d‟unification progressive de la monnaie nationale53. L‟ordonnance du 9 janvier 1963 mit en place le processus du rétablissement de l‟unité monétaire. Le 15 janvier, l‟U.M.H-K signa à Léopoldville un accord sur le versement de la totalité de ses recettes brutes en devises au Conseil Monétaire de la République du Congo.

Dès cet échec de la sécession, Tshombe prit le chemin de l‟exil en Espagne, emportant un trésor de guerre de 92 millions de francs belges. Les "gendarmes katangais" se réfugièrent en Angola avec leurs familles. Certains s‟installèrent à Luanda et le Nord-Est de l‟Angola.

C‟est dans ce cadre que le brigadier Nathanaël Mbumba devenu général, organisa ses compatriotes dans un front qui portera le nom le Front national de libération du Congo (FNLC)54.

3. 1. 6 La création de la Banque Nationale du Katanga La reforme monétaire dans cette province sécessionniste eut lieu 2 août en créant la Banque Nationale du Katanga, un institut d‟émission qui reçut pour mission d‟émettre la monnaie et de fixer les grandes lignes de la politique de crédit. Par l‟Ordonnance-loi n° 50/111 du 20 décembre 1960 relative au statut monétaire55, le franc katangais était défini par un poids d‟or de 19,74824173 milligrammes au titre de 900 milligrammes d‟or fin.

A partir du 15 septembre 1960, la Banque Nationale du Katanga émit ses premiers signes monétaires qui eu cours légal dans cette partie du territoire pendant près de quatre ans.

Contrairement à ce qu‟on pouvait attendre du riche Etat du Katanga, les finances publiques ne furent pas mieux loties que celles de la République du Congo. Ses déficits budgétaires provenaient des dépenses militaires (47 % du budget en 1962) et de la fuite substantielle de devises en Suisse : « Le Katanga est devenu le paradis des aventuriers et des grenouilleurs de toutes espèces qui font fortune en vendant à l’Etat n’importe quoi et en partageant les bénéfices avec certains dirigeants56 ».

3. 1. 7 L’éventail de la série d’émissions fiduciaire de la Banque Nationale du Katanga L‟éventail de la série d‟émissions fiduciaire de la Banque Nationale du Katanga comprend les billets de 5 F, 10 F, 20 F, 50 F, 100 F, 500 F et 1000 F., imprimés par le firme Thomas De La Rue (TDLR & C°) en Angleterre. A partir de 1962, des nouvelles coupures, imprimées par la firme hollandaise Johanne Enschede en Zonen (JEZ), seront émises.

53

Moniteur Congolais n° 3, du 1-2-1963.

Voir « Les deux guerres du Shaba », page 101 55 SERVAIS Christian, op. cit. p.

56 Le quotidien La Libre Belgique, du 8 juillet 1961.

54

80

N° 01

Dénomination 10 Francs

Institut d‟émission BANQUE NATIONALE DU KATANGA

Dates d‟émissions 01.12.1960 15.12.1960

Imprimeur Thomas De La Rue

Signature Un Directeur Prosper Makasu Tshimuanga

Description : Format : 135 mm x 75 mm / Filigrane et Fil de sécurité : néant.

Teinte dominante : violet ; autres teintes : jaune.

Motifs : Recto : mentions habituelles d‟un billet, motifs décoratifs, buste du Président Moïse Tshombé Verso : mentions habituelles d‟un billet, motifs décoratifs, le bâtiment du Cinquantenaire qui abritait le siège De la Banque Nationale du Katanga.

81

N° 02

Dénomination 20 Francs

Institut d‟émission BANQUE NATIONALE DU KATANGA

Dates d‟émissions 21.11.1960 01.12.1960

Imprimeur Thomas De La Rue

Description : identique au billet n°1, sauf teintes turquoise, bleu et brun-violet

Signature Un Directeur Prosper Makasu Tshimuanga

82

N° Dénomination 03 50 Francs

Institut d‟émission BANQUE NATIONALE DU KATANGA

Date d‟émission 10.11.1960

Imprimeur Thomas De La Rue

Description : identique au billet n° 1, sauf teintes rose, violet, bleu, rouge-orange

Signature Un Directeur Prosper MakasuTshimuanga

83

N° Dénomination 04 100 Francs

Institut d‟émission BANQUE NATIONALE DU KATANGA

Date d‟émission 31.10.1960

Imprimeur Thomas De La Rue

Description : identique au billet n° 1, sauf teintes orange, bleu, vert-jaune Format : 154 mm x 85 mm

Signature Un Directeur Prosper MakasuTshimuanga

84 N° Dénomination 05 500 Francs

Institut d‟émission BANQUE NATIONALE DU KATANGA

Date d‟émission 31.10.1960

Imprimeur Thomas De La Rue

Signature Un Directeur Prosper MakasuTshimuanga Description : identique au billet n° 1, sauf teintes orange, rouge-orange, jaune et vert-jaune Format : 155 mm 83 mm

85 N° 06

Dénomination 1.000 Francs

Institut d‟émission

Date d‟émission

Imprimeur

Signature

BANQUE NATIONALE DU KATANGA

31.10.1960

Thomas De La Rue

Un Directeur Prosper MakasuTsimuanga

Description : identique au billet n° 1, sauf teintes bleu, brun, rouge-brun, vert-bleu Format : 154 mm x 85 mm

86

N° 07

Dénomination 100 Francs

Institut d‟émission BANQUE NATIONALE DU KATANGA

Dates d‟émissions 15.05.1962 18.05.1962 15.09.1962 14.01.1963

Imprimeur Johanne Enschede en Zonen

Signature Pour le Comité de Direction Kitambala Mwilambwe

Description : Format : 136 mm x 65 mm / Filigrane : tête d‟éléphant dans une réserve blanche / Fil de sécurité : néant Teinte dominante : vert ; autres teintes : vert-noir, rouge, vert-gris, brun Motifs :

Recto : mentions habituelles d‟un billet, motifs décoratifs, une femme récolte le maïs dans un champ tenant entre ses mains une gerbe de maïs.

Verso : mentions habituelles d‟un billet, motifs décoratifs, une rosace décorée de masques et de lances katangais.

87 N° 08

Dénomination 1.000 Francs

Institut d‟émission BANQUE NATIONALE DU KATANGA

Date d‟émission 26.02.1962

Imprimeur Johanne Enschede en Zonen

Signature Pour le Comité de Direction Kitambala Mwilambwa

Description : Format : 156 mm x 75 mm Filigrane : tête d‟éléphant dans une réserve blanche Fil de sécurité : fil métallique incorporé Teinte dominante : bleu ; autres teintes : brun foncé, rouge, vert-jaune Motifs : Recto : mentions habituelles d‟un billet, motifs décoratifs, une femme portant son enfant au dos est occupée à récolter le coton.

Verso : identique au billet précédent.

88 2° Les pièces de 10 F, de 20 F et de 50 F : N° 10

Dénomination 1 Franc

Institut d‟émission BANQUE NATIONALE DU KATANGA

Année 1961

Métal Cuivre

Poids

Diamètre 2,2 mm

Frappage Hôtel des Monnaies de Bruxelles

Description : Tranche lisse Avers : mentions de la pièce, régime de banane au centre.

Revers : mentions de la pièce, une croisette de cuivre, la monnaie traditionnelle des populations du Katanga et du Kasaï avant l‟introduction du numéraire

N° 11

Dénomination 5 Francs

Institut d‟émission BANQUE NATIONALE DU KATANGA

Année 1961

Métal Cuivre

Poids

Diamètre 2,6 mm

Année 1961

Métal Or

Poids

Diamètre 2,6 mm

Frappage Hôtel des Monnaies de Bruxelles

Description : idem avec la pièce précédente

N° 13

Dénomination 5 Francs

Institut d‟émission BANQUE NATIONALE DU KATANGA

Description : idem avec la pièce précédente

Frappage Hôtel des Monnaies de Bruxelles

89 3. 1. 6 La création de la Banque Nationale du Congo (1961-1971) Le décret du 23 février 1961 avait constitué la Banque Nationale du Congo57, mais elle ne fonctionna qu‟à partir du décret du 20 juin 1964. A partir de cette date, tous les textes légaux porteront la mention «Banque Nationale du Congo », laquelle était momentanément substituée de plein droit au Conseil Monétaire et à l‟Office des Licences58.

Les déséquilibres économiques se manifestèrent dès l‟indépendance : les effets positifs étaient annulés par les forts déficits des finances publiques, essentiellement dus à des opérations militaires suite à une longue période de guerre civile ; le gonflement des effectifs dans la Fonction publique suite à la création de 21 "provincettes" ; le ralentissement des activités économiques dans les zones troublées ; la dislocation de divers circuits économiques ; la baisse du volume des emplois suite au départ massif d‟anciens employeurs expatriés. Les prix étaient multipliés par 7 ou 8 et un marché parallèle du franc congolais apparaît. Deux dévaluations sanctionnèrent la dégradation monétaire : la première, le 6 novembre 1961, officialisait le marché des devises. Les banques étaient obligées de convertir 80 % de devises en cours officiel dans le but de rapprocher les deux cours et de soutenir l‟activité des entreprises exportatrices ; la deuxième, le 9 novembre 1963, instaure un double taux de change à l‟achat dont l‟écart constitue une taxe de 20 % sur toute sortie de devises qui procure des ressources à l‟Etat. La différence entre ces deux cours constituait le bénéfice de change destiné au remboursement par l‟Etat des avances du Conseil Monétaire. Par cet usage, le Gouvernement avait acquis un bénéfice de 12.110 millions de francs, ce qui rabaissa son déficit budgétaire. Mais cette stabilisation monétaire ne dura qu‟une année (novembre 1963 – novembre 1964).

Le marché de libre échange créé en novembre 1961 fonctionna bien les premières semaines, mais à la longue il se révéla inefficace. L‟importation des biens de consommation supplantait celles des biens d‟investissement. La production nationale en pâtit. Les exportations profitaient à l‟économie parallèle.

La dévaluation du 9 novembre 1963 était causée par le séparatisme économique, une conséquence politique (guerres civiles et sécessions) : les exportations des diamants à partir du Congo-Brazzaville s‟élevaient mensuellement à 1 million de dollars américains ; l‟Angola, l‟Ouganda, le Soudan, le Kenya voyaient affluer chez eux des exportations clandestines d‟or, de thé, de café, de coton, d‟huile de palme et de quinquina.

Par rapport au budget de 1959, les dépenses de l‟Etat avaient presque triplé en 1964, pour des raisons citées ci-haut.

L‟Ordonnance-loi n° 188 du 20 juin 1964 portait l‟entrée en fonction de la Banque Nationale du Congo et la liquidation du Conseil Monétaire de la République du Congo59.

3. 1. 7 L’éventail de la première série d’émissions fiduciaires de la B.N.C Il comprend six billets : 20 F, 50 F, 100 F, 500 F, 1000 F et 5.000 F, qui étaient imprimés par les firmes hollandaise Johann Enschede en Zonen (JEZ) et anglaise Thomas De La Rue (TDLR). En ce qui concerne les pièces de monnaie, seule la pièce de 10 Francs avait circulé.

57

Moniteur Congolais n° 12, du 14-8-1961.

Circulaire n° 1 de la Banque Nationale du Congo, datée du 22 juin 1964 portant sur l‟entrée en fonction de la B.N.C. 59 Moniteur Congolais n° bis du 9-7-1964.

58

90

N° Dénomination 75 20 Francs

Institut d‟émission Dates d‟émission BANQUE 15.11.1961 15.06.1962 NATIONALE 15.01.1962 15.07.1962 DU CONGO 15.03.1962 15.08.1962 15.04.1962 15.09.1962

Imprimeur Johann Enschede en Zonen

Signature Albert Ndele Le Gouverneur

Description : Format : 139 mm x 73 mm Filigrane : buste d‟une jeune femme ; fil de sécurité : néant Teinte dominante : vert ; autres teintes : bleu, brun, blanc Motifs : Recto : mentions habituelles d‟un billet, motifs décoratifs, jeune femme torse nue est assise sur une de Deux branches de l‟arbre.

Verso : mentions habituelles d‟un billet, motifs décoratifs, un grand arbre, et à ses racines la date de l‟indépendance du Congo.

91

N° 76

Dénomination 50 Francs

Institut d‟émission BANQUE NATIONALE DU CONGO

Dates d‟émission 01.02.1962 01.05.1962 01.03.1962 01.06.1962 01.04.1962 01.07.1962

Imprimeur Johann Enschede en Zonen

Signature Le Gouverneur

Albert Ndele

Description : Format : 139 mm x 62 mm Filigrane : néant / Fil de sécurité : un fil métallique incorporé Teinte dominante : vert ; autres teintes : blanc, rouge, jaune, gris et bleu Motifs : Recto : mentions habituelles d‟un billet, motifs décoratifs. Un lion perché au sommet d‟une Montagne le pont et le Barrage Le Marinel (Barrage Nzilo) une des sources d‟énergie électrique de l‟Union minière du Haut-Katanga (la Gécamines).

Verso : mentions habituelles d‟un billet, motifs décoratifs, le Palais de la Nation (voir billet n° 85).

92 N° 77

Dénomination 100 Francs

Institut d‟émission BANQUE NATIONALE DU CONGO

Dates d‟émission 01.09.1961 01.02.1962 09.11.1961 01.03.1962 15.12.1961 01.08.1964

Imprimeur Johann Enschede en Zonen

Signature Le Gouverneur Albert Ndele

Description : Format : 150 mm x 70 mm Filigrane : néant / Fil de sécurité : fil métallique incorporé Teinte dominante : Gris-bleu ; autres teintes : blanc, violet et vert Motifs : Recto : mentions habituelles d‟un billet, motifs décoratifs. Le sigle de la banque émettrice, buste du Président Kasa-Vubu, le premier chef d‟Etat de la République du Congo, en tenue de Commandant suprême de l‟Armée Nationale Congolaise, deux paisibles hérons près du pont de Kabalo au Katanga.

Verso : mentions habituelles d‟un billet, motifs décoratifs, le Palais de la nation (voir billet n° 85).

93 N° 78

Dénomination 500 Francs

Institut d‟émission BANQUE NATIONALE DU CONGO

Dates d‟émission 15.10.1961 01.01.1962 01.12.1961 01.08.1964

Imprimeur Thomas De La Rue

Signature Le Gouverneur Albert Ndele

Description : Format : Filigrane : tête d‟oiseau dans la réserve blanche Fil de sécurité : fil métallique incorporé Teintes dominante : Gris ; autres teintes : rouge-violet Motifs : Recto : mentions habituelles d‟un billet, motifs décoratifs, masque des danseurs Pende dans le district du Kwilu (voir billet n° 176).

Verso : mentions habituelles d‟un billet, motifs décoratifs, le Palais de la nation (voir billet n° 85)

94

N° Dénomination Institut d‟émission Dates d‟émission Imprimeur Signature 79 1.000 Francs BANQUE NATIONALE 15.10.1961 01.08.1964 Thomas De Le Gouverneur DU CONGO 15.12.1961 La Rue Albert Ndele Description : Format : 170 mm x 77 mm / Filigrane : tête d‟okapi Fil de sécurité : fil métallique incorporé Teinte dominante : gris-bleu ; autres teintes : blanc, mauve, gris, jaune Motifs : Recto : mentions habituelles d‟un billet, motifs décoratifs, sigle de la banque émettrice, buste du Président Joseph Kasa-Vubu, le premier Chef d‟Etat de la République du Congo, en tenue de Commandant suprême de l‟Armée Nationale Congolaise, une statuette Luba.

Verso : mentions habituelles d‟un billet, motifs décoratifs, le Palais de la nation (b. n° 85).

N° Dénomination Institut d‟émission 80 10 Francs BANQUE NATIONALE DU CONGO

Année 1965

Métal Aluminium

Poids 3 gr

Diamètre Frappage 30 mm H. M.Bruxelles

Description : Tranche lisse Avers : devise de la République démocratique du Congo, tête de lion au centre.

Revers : nom de l‟émetteur, l‟année d‟émission sur les bordures, valeur en chiffres

95 3. 2. LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO Du 1er août 1964 au 27 octobre 1971 3. 2. 1 Le référendum constitutionnel L‟ordonnance-loi n° 278 était relative à la formation d‟une commission d‟élaboration d‟un projet de Constitution. A l‟issue des assises de cette commission tenue à Luluabourg, une nouvelle Constitution, suivie d‟un référendum (25 juin au 10 juillet 1964), fut promulguée le 1er août 196460 : la République du Congo devint République Démocratique du Congo (RDC) ; le lancement d‟une devise nationale : Justice, Paix, Travail ; l‟adoption d‟un nouveau drapeau : le bleu traversé en diagonale par une bande rouge (symbole du sang des martyrs), entre deux petites bandes jaunes et une étoile jaune (symbole de richesses minières).

Le Premier ministre Cyrille Adoula et son gouvernement étaient contraints de démissionner.

A la surprise générale, Tshombe format son gouvernement le 10 juillet. Très rapidement, il dévoila ses intentions : reconquérir militairement le pays avec l‟appui des mercenaires et gendarmes katangais, et aussi avec la collaboration de ses anciens conseillers et experts étrangers.

Rivaux, les politiciens s‟étaient constitués en deux blocs politiques qui évoluaient autour de Joseph Kasa-Vubu et Moïse Tshombe dans la course pour l‟élection à la présidence de la République prévue pour le mois de mars 1966. Pour neutraliser l‟éclosion des forces politiques en présence, le général Joseph-Désiré Mobutu, avec le soutien du Haut Commandement militaire, en profita pour destituer le Président Joseph Kasa-Vubu, le 24 novembre 1965.

3. 2. 2 La présidence de Mobutu Du 24 novembre 1965 au 17 mai 1997 Joseph-Désiré Mobutu ou Mobutu Sese Seko Kuku Gbendu Wazabanga est né à Lisala le 14 octobre 1930. En 1950, il est enrôlé dans la Force Publique, puis envoyé à l‟Ecole Centrale de Luluabourg d‟où il sort secrétaire-comptable en 1953, avec un grade de sergent pendant sept ans. Il quitte l‟armée en 1956 et devient journaliste dans la rédaction de l’Avenir colonial belge. A partir de 1959, il effectue un stage en journalisme à Bruxelles. Lorsqu‟il rentre au pays, il est nommé Secrétaire d‟Etat à la Présidence du Conseil en juin 1960, dans le gouvernement de Lumumba. Suite à la mutinerie de la Force Publique qui éclate le 4 juillet 1960, le Premier ministre Lumumba le nomme Chef d‟Etat-major général de l‟ANC, il rentre dans l‟armée avec le grade de Colonel. En septembre il organise son premier coup d‟Etat en installant, à la place du gouvernement, le Collège des Commissaires généraux jusqu‟en février 1961. En janvier 1961, le Président Kasa-Vubu le nomme Commandant en chef de l‟armée nationale, avec le grade de Général-major, puis en novembre 1965, le Président Kasa-Vubu le nomme Leutenant-général. Après le coup d‟Etat militaire du 24 novembre 1965, il accède à la Présidence de la République. Le 20 mai 1967, il crée le Mouvement populaire de la révolution (MPR), le parti unique ou Parti-Etat. Il se fera "élire" en 1970, en 1977, en 1984 et restera au pouvoir pendant la Transition politique ratée, de 1991 à 1997.

Rongé par la maladie, il est destitué par Laurent-Désiré Kabila, le 17 mai 1997, et est contraint de s‟exiler au Maroc. Peu de temps après, il décède à Rabat le 7 septembre 1997.

3. 2. 3 L’Ordonnance-loi n° 66/584 du 14 octobre 1966 Cette loi confirme le principe de l‟interdiction des transactions en monnaies étrangères. En effet, toutes les transactions exprimées en Franc congolais, et effectuées en dehors des frontières de la RDC et toutes les transactions exprimées en monnaies étrangères effectuées dans le territoire de la RDC, sont interdites, sauf autorisation de la Banque Nationale : - en cas d‟importation, obtenir une Licence d‟importation ; - en cas d‟exportation, faire une déclaration d‟encaissement de change.

60

Moniteur Congolais n° spécial du 1-8-1964.

96 La détention des devises étrangères par les résidents congolais est soumise à l‟autorisation préalable de la Banque Nationale. En cas d‟acquisition des devises, cette personne doit les recéder à une banque agréée.

3. 2. 4 L’Ordonnance-loi n° 67/272 du 23 juin 196761 Cette loi relative aux pouvoirs réglementaires de la BNC en matière de réglementation du change n‟est pas différente de la loi antérieur. Elle précise que l‟autorisation de la Banque Nationale est requise pour : tout paiement venant de l‟étranger en monnaies étrangères en faveur d‟une personne établie en RDC ; toutes importations et exportations de marchandises ou des biens et valeurs quelconques ; la détention, la circulation et l‟utilisation des marchandises, biens et valeurs importés dans tout le territoire de la RDC ; en matière d‟intermédiation financière, personne ne peut faire le commerce des monnaies et moyens de paiements en monnaies étrangères sur le territoire de la RDC. 3. 2. 5 L’Ordonnance-loi n° 67/264 du 24 juin 196762 Cette loi porte sur la modification des statuts de la B.N.C., réforme monétaire et changement de la dénomination monétaire. Outre son rôle d‟émettre la monnaie, la Banque a pour objet essentiel de maintenir la stabilité monétaire par une politique du crédit et du change favorable au développement équilibré de l‟économie de la République Démocratique du Congo. Son action s‟inscrit dans le cadre de la politique économique du Gouvernement central.

L‟unité monétaire est le Zaïre (symbole Z) ; qui est divisé en cent parties égales appelées likuta au singulier et makuta au pluriel (symbole k).

Le likuta est divisé en cent parties égales appelées sengi (symbole s).

Le titre-or du zaïre et son taux de change en devises étrangères sont fixés par le Gouvernement sur recommandation de la Banque.

Le franc belge qui avait toujours servi de valeur de référence, est écarté. Le Zaïre est aligné sur le dollar américain et un taux de change unique est adopté : 1 Z = 100 FC = 2 dollars US = 100 FB, ce qui représente une dévaluation de 67 % par rapport à 1963.

La Banque peut déclarer que certaines émissions, coupures ou pièces, cessent d‟avoir cours légal à partir d‟une date déterminée. Cet avis doit accorder aux détenteurs des billets et pièces, un délai raisonnable pour leur permettre de les échanger à la Banque contre toute autre monnaie.

La Banque est tenue d‟avoir à son actif une réserve en or, devises ou valeurs étrangères.

Les autres fonctions de la Banque : 1° Le caissier et le banquier de l‟Etat : en raison de l‟absence d‟un circuit du Trésor public, la Banque accepte les dépôts et effectue les paiements pour le compte de l‟Etat, désigner les banques ou institutions financières habilitées à agir à son nom et pour son compte, surtout dans les localités où elle n‟a pas de succursales. Le pays était couvert par une soixantaine de succursales de la Banque nationale ; neuf banques de dépôt, dont l‟Etat était actionnaire dans certaines d‟entre elles : la Banque du Peuple (BP) 100%, la Banque Commerciale Zaïroise (BCZ) 26, l‟Union Zaïroise des Banques (UZB), la Banque de Kinshasa (BK), 13 %.

Les autres banques étaient : la Barclays Bank-Zaïre, la Banque de Paris, la Banque Internationale pour l‟Afrique et le Zaïre (BIAZ), la First National City Bank et la Grindlays ; près de 90 % des activités de ces banques se concentraient essentiellement dans les régions de Kinshasa et du Shaba (Katanga). Les principales institutions financières spécialisées étaient : les Compte-chèques postaux (CCP), la Société financière de développement (SOFIDE), la Caisse nationale d‟épargne et de crédit immobilier („CNECI), la Société nationale d‟assurance (SONAS), l‟Office de douane et accises OFIDA), la Direction générale des contributions (DGC), l‟Office de la gestion de la dette publique (OGDEP), la Caisse générale d‟épargne du Zaïre (CADEZA), l‟Institut national de sécurité sociale (INSS), le Fonds de promotion industriel (FPI), la Société de crédit aux classes moyennes et à 61 62

Moniteur Congolais n° 21 du 1-11-1964.

Moniteur Congolais n° 17 du 1-9-1967

97 l‟industrie (SCCM), l‟Office nationale de logement (ONL), la Société mobilière et immobilière (MOBIMO), la Compagnie financière de Kinshasa (CFIKI).

2° La réglementation et le contrôle du crédit : la Banque vise à assurer, d‟une part, le financement d‟activités prioritaires pour le développement économique du pays et d'autre part, éviter que la distribution du crédit n‟engendre une expansion des dépenses créant des pressions excessives sur la balance des paiements et sur les prix intérieurs. Le crédit à l‟Etat représentait 60 % en 1973 et 90 % en 1978. Les avoirs avaient fini par disparaître. Au passif de la Banque, on trouvait essentiellement la monnaie fiduciaire (signes monétaires en circulation) ou scripturale (dépôt à vue) et la quasi-monnaie (dépôt à terme et en devises).

3° La réglementation du change : c‟est une matière complexe dont l‟évolution est en perpétuel changement. Le besoin d‟adaptation de la réglementation doit s‟harmoniser à la situation économique et financière du pays. La Banque doit donc mettre en œuvre des dispositions qui peuvent concourir à l‟équilibre de la Banque de payement.

4° Le conseiller économique et financier de l‟Etat : la Banque participe à l‟ensemble de décisions prises par les autorités politiques pour agir sur l‟économie par l‟intermédiaire de la monnaie. Dans sa recherche pour juguler l‟inflation et concourir aux équilibres de la balance des paiements et du budget de l‟Etat, la Banque a mis en place des structures qui tendent à enrayer les maux qui rongent l‟économie nationale.

5° Le marché cambiste ou fixing : il se déroule chaque vendredi au siège de l‟Institut d‟émission. Il consiste à l‟achat et à la vente des monnaies étrangères, entre la Banque et les autres banques agréées. C‟est au cours de ce marché qu‟est fixée la parité du zaïremonnaie par rapport aux monnaies étrangères en vue de déterminer le marché libre.

6° Le marché monétaire se déroule tous les jours ouvrables au siège de la Banque. Il consiste au marché de l‟argent à court et à long terme. C‟est le lieu où une Banque centrale intervient soit pour approvisionner les banques en difficulté de trésorerie, soit pour ponctionner la monnaie qu‟elle juge en excédent dans les trésoreries bancaires.

7° Le département des matières précieuses : en vue de lutter contre l‟exportation illicite de l‟or et procurer à l‟Etat certaines monnaies étrangères, la Banque achète de l‟or et autre matière précieuses artisanales qu‟elle vend à l‟étranger.

8° Les obligations et les bons du trésor : la Banque émet ces titres dans le but de lutter contre la thésaurisation monétaire pour favoriser l‟équilibre budgétaire de l‟Etat.

L‟organisation et la gestion de la Banque sont assurées par le Conseil de la Banque, composé du Gouverneur et de quatre à six directeurs. A Kinshasa sont installés le siège administratif et social ; quatre directions régionales et trente-deux agences couvrent le pays.

La réforme monétaire constituait un aboutissement logique de la situation économique détériorée que le Congo connaissait depuis 1960. La spéculation et le marché noir avaient affecté le franc congolais, surtout depuis la propagande au sujet du règlement du contentieux belgo-congolais et de l‟affaire de l‟Union Minière. Sur le marché officiel, la valeur du FC est de : 1 FB = 3 FC ou 3,6 FC, selon qu‟il s‟agit de l‟achat ou de la vente. Sur le marché parallèle le taux varie entre 1 FB = 10 FC ou 12 FC. L‟écart entre le taux officiel et le taux spéculatif ne cessait de se creuser.

Les objectifs qui devaient réduire les nombreux déséquilibres s‟articulaient autour de trois axes : rétablir l‟équilibre monétaire ; restaurer la confiance des pays tiers en l‟économie congolaise63 ; permettre le développement du Congo de "décoller".

Les premières phases de la réforme étaient la dévaluation et l‟assouplissement du contrôle de change. Cette réforme était préparée avec le concours d‟organismes internationaux, dont le Fonds Monétaire International et la Banque Mondiale, pour rétablir l‟équilibre général de l‟économie congolaise. Le Zaïre recevra dans ce cadre, un soutien du gouvernement américain qui lui consentira un don d‟environ 17 millions des dollars.

Le contrôle de change fut profondément modifié64. En effet, le système de quota à l‟importation fut supprimé. Toutes les licences qui pouvaient être validées par les banques 63 64

Banque Nationale du Congo, Bulletin n° 1, Premier trimestre 1968, p. 3.

Les Ordonnances-loi du 24 juin et du 6 juin 1967.

98 agréées sont soumises à l‟obtention d‟un visa préalable auprès de la Banque nationale. Les transferts des invisibles, notamment les revenus privés et d‟économie, ont été libéralisés.

Quant aux revenus nets de sociétés, leurs transferts ne devaient être autorisés qu‟à partir de janvier 1969.

Cette réforme fut un succès remarquable, en ce qui concerne la stabilité du taux d‟échange et l‟arrivée massive des investisseurs étrangers par la création de nouvelles entreprises65. Il était évident que deux ans après son accession au pouvoir et en héritant une économie plus ou moins stable, Mobutu avait tous les atouts pour réussir sa réforme monétaire. Elle avait bénéficié d‟une situation politique et économique saine au plan intérieur et d‟une conjoncture internationale caractérisée par une bonne tenue des cours des matières premières, dont le boom du cuivre, du cobalt et du café.

Au cours de cette période, une série de mesures politiques, économiques, administratives et sociales furent prises par le nouveau régime de Mobutu : la loi Bakajika66 ; le changement des noms de villes portant des noms européens ; une nouvelle division administrative de 12 provinces67 ; la nationalisation de l'Union Minière du Haut-Katanga ; la loi sur le transfère de sièges sociales des entreprises industrielles et commerciales, de Bruxelles à Kinshasa ; la création d'un parti gouvernemental dénommé «MPR, Mouvement populaire de la Révolution» 3. 2. 6 L’éventail de la deuxième série d’émissions fiduciaires de la B.N.C. Il comprend les billets de 50 makuta, de 1 Z, de 5 et 10, imprimés par les firmes Thomas De La Rue (TDLR) en Angleterre, et Giesecke & Devrient-Munich (G&D-M) en Allemagne ; et les pièces de 10 sengi, 1 likuta, 5 makuta, 10 Makuta et 20 Makuta.

Le tableau d‟équivalence se présentait comme suit : 1 Z ou 100 Makuta = 100 FC ; 5 Z ou 500 Makuta = 500 FC ; 10 Z = 1.000 FC. Toutes les premières frappes des monnaies métalliques du Zaïre-monnaie ne sont composées que des sous-multiples du zaïre : 10 sengi (10 pièces de sengi68 = 1 likuta) ; 1 Likuta = 1 FC ; 5 Makuta = 5 Francs ; 10 Makuta = 10 FC ; 20 Makuta = 20 FC ; 50 Makuta = 50 FC

65

COMIGEM, C.P.A-ZAIRE, INGA-SHABA, MIDEMA, SIDERNA, SODIMIZA, SOTEXKI, ZAIRE-GULF. Par l‟Ordonnance-loi n° 66/343 du 7 juin 1966, la République Démocratique du Congo, reprend la pleine et libre disposition de tous ses droits fonciers, forestiers et miniers concédés ou cédés avant le 30 juin 1960 en propriété ou en participation à des tiers, personnes morales ou physique.

66

Cette loi, communément appelée du nom de son auteur, imposa à tout détenteur d‟une concession foncière, forestière et minière de solliciter l‟octroi d‟un nouveau permis. Ce qui inquiéta de nombreux concessionnaires étrangers, et surtout belges.

67 68

Journal Officiel de la République du Zaïre 1973.

Le „‟Sengi‟‟ ou „‟Senki‟‟ vient du mot cent, centième ou centime du kuta ou 1 franc congolais.

99

N° Dénomination 81 10 Makuta

Institut d‟émission BANQUE NATIONALE DU CONGO

Dates d‟émissions 02.01.1967 14.01.1970 02.01.1967 21.01.1970 01.09.1968

Imprimeur Thomas De La Rue

Signature Le Gouverneur Albert Ndele

Description Format : 138 mm x 66 mm / Filigrane : néant / Fil de sécurité : fil métallique incorporé Teinte dominante : Bleu ; autres teintes : gris, violet, vert Motifs : Recto : mentions habituelles d‟un billet, motifs décoratifs, sigle de l‟émetteur, vue aérienne du Stade Tata Raphaël et le quartier Matongé, buste de Mobutu en tenue de Général de Corps d‟Armée.

Verso : mentions habituelles d‟un billet, motifs décoratifs, le Palais de la Nation : bâtiment nouvellement construit vers la fin de la colonisation pour abriter le Centre de l‟Administration coloniale ; c‟est là que le Roi Beaudouin proclama l‟indépendance du Congo, le 30 juin 1960. Depuis lors, il a toujours abrité le Parlement.

100

N° 82

Dénomination 20 Makuta

Institut d‟émission BANQUE NATIONALE DU CONGO

Dates d‟émissions 20.01.1967 21.01.1970 24.11.1967 01.10.1970

Imprimeur Thomas De La Rue

Signature Le Gouverneur Albert Ndele

Description Format : 155 mm x 65 mm / Filigrane : tête d‟okapi, Fil de sécurité : fil métallique incorporé Teinte dominante : Gris ; autres teintes : noir, bleu jaune, rouge Motifs : Recto : mentions habituelles d‟un billet, motifs décoratifs. L‟ancien Premier Ministre, Patrice-Emery Lumumba qui prend la tête d‟une manifestation des militants du MNC en brandissant le drapeau de la RDC-1964, buste de Lumumba.

Verso : mentions habituelles d‟un billet, motifs décoratifs, la forêt sur la berge du fleuve, la traversée du Fleuve rythmée par un tambour et un chant, dans la pirogue il y a plusieurs pagayeurs, des passagers et le drapeau de la RDC planté à la proue de la pirogue. Lors d‟une croisière sur le fleuve, certainement l‟une des plus belles du monde, on peut voir des piroguiers audacieux, pêcheurs de père en fils depuis des millénaires, se lancer hardiment à l‟abordage de votre bateau, afin de venir marchander leurs poissons, acheter des produits manufacturés et souvent aussi boire de la bière fraîche.

Anecdote : Pendant les premières années de sa prise de pouvoir, Mobutu était très applaudi par

son peuple. Parmi les critiques qui lui étaient adressées, une certaine opinion l’accusait d’être responsable de la mort du Premier Ministre Patrice-Emery Lumumba, en complicité avec les Occidentaux. Pour masquer cette sombre image et chercher à se disculper, il avait entamé quelques actions : le 30 juin 1966, Lumumba est réhabilité et proclamé héros national. « Ironie de 69 l’Histoire : cinq ans après l’assassinat de Lumumba, le bourreau a réhabilité sa proie » ; le début des travaux pour la construction de la Tour de l’échangeur de Limeté, au bas de laquelle devait être érigé le monument de Lumumba ; l’émission du billet de 20 Makuta, avec, au recto, l’effigie de Lumumba pour montrer au peuple qu’il est, lui, le continuateur du nationalisme de Lumumba.

69

Mobutu, Roi du Zaïre, Film documentaire de Tierry Michel, co-produit par la RTBF-Liège et la RTBF-Bruxelles, Bruxelles 1998.

101

N° 83A 83B

Dénomination 50 Makuta

Institut d‟émission BANQUE NATIONALE DU CONGO

Dates d‟émission 02.01.1967 01.09.1968 01.10.1970 21.01.1971

Imprimeur Thomas De Ra Lue

Signature Le Gouverneur Albert Ndele Le Gouverneur Jules Sambwa

Description Format : 150 mm x 69 mm / Filigrane : néant / Fil de sécurité / Fil métallique incorporé Teinte dominante : Rouge ; autres teintes : gris, blanc, jaune Motifs : Recto : identiques au billet n°86 Verso : mentions habituelles d‟un billet, motifs décoratifs. Une huilerie, des ouvriers, des palmiers élaeis guineensis et des régimes de noix de palme coupés, prêts à partir à l‟usine. Le palmier constitue la principale source d‟approvisionnement en huile des Congolais. Quelques grosses entreprises, dont JVL et PLZ (groupe Unilever) exploitent des vastes palmeraies. Mais la part de la fabrication artisanale d‟huile de palme est aussi importante.

102

N° 84A

84B

Dénomination 1 Zaïre ou 100 Makuta

Institut d‟émission BANQUE NATIONALE DU CONGO

Dates d‟émissions 02.01.1967 01.09.1968 24.11.1967 01.10.1970

Imprimeur Thomas De La Rue

Signature Le Gouverneur Albert Ndele Le Gouverneur Jules Sambwa

Description Format : 160 mm x 73 mm / Filigrane : tête d‟okapi / Fil de sécurité : fil métallique incorporé visible à contre-jour Teinte dominante : Brun ; autres teintes : vert, orange et noir.

Motifs : Recto : identiques au billet n° 85.

Verso : mentions habituelles d‟un billet, motifs décoratifs ; au cours d‟un de ses grands meetings populaires au Stade du 20 Mai (Stade Tata Raphaël), c‟était le 12 décembre 1965, devant une foule innombrable et enthousiaste, le Président Mobutu lance un mot d‟ordre qui deviendra célèbre : «Retroussons nos manches».

103

N° 85

Dénomination 5 Zaïres 500 Makuta

Institut d‟émission BANQUE NATIONALE DU CONGO

Dates d‟émissions 02.01.1967 21.01.1970 24.06.1967

Imprimeur Thomas De La Rue

Signature Le Gouverneur Albert Ndele

Description Format : 170 mm x 75 mm / Filigrane : tête d‟okapi / Fil de sécurité : fil métallique incorporé visible à contre-jour.

Teinte dominante : Vert ; autres teintes : blanc, rouge, jaune, rouge, bleu Motifs : Recto : mentions habituelles d‟un billet, motifs décoratifs, buste de Mobutu en tenue de Lieutenant-Général de l‟ANC. Verso : identique au billet n° 85, sauf, les mentions et les motifs décoratifs.

Anecdote : Le Belge Jean Schramme appartenait à la Sixième Brigade commandos étrangers

stationnés à Stanleyville. Lors de sa révolte en 1967, avec ses hommes, il avait réussi à conquérir Uvira, Kindu et Bukavu. Il raflait les coffres de toutes les banques des villes conquises.

Ainsi avec des coupures de ce billet de 5 zaïres, il avait réussi à recruter et payer des milliers de Congolais pour se battre à ses côtés. Après la guerre, lorsque cette malversation financière fut connue, ce billet, qualifié de «Billet de la honte», avait été retiré de la circulation.

104

N° 86

Dénomination 5 Zaïres

Institut d‟émission BANQUE NATIONALE DU CONGO

Date d‟émission 24.11.1971

Imprimeur Giesecke & Devrient-Munich

Signature Le Gouverneur Sambwa Pida Nbagi

Description Format : 168 mm x 84 mm, filigrane : buste de Mobutu / Fil de sécurité : fil métallique visible à contre-jour Teinture dominante : Vert ; autres teintures : blanc, jaune, gris Motifs : Recto : mentions habituelles d‟un billet, motifs décoratifs, buste de Mobutu en costume-cravate, les armoiries de République du Zaïre, un léopard à l‟affût.

Verso : mentions habituelles d‟un billet, motifs décoratifs, une statuette Luba. Les énormes installations du barrage hydroélectrique d‟Inga I (Shongo), dans le Bas-Zaïre, à 50 km en amont de Matadi.

Le projet de construction de barrages hydroélectriques sur le site d‟Inga avait pris naissance à l‟époque coloniale belge vers les années 1930. Les premiers aménagements commencés en 1952 furent interrompus jusqu‟en 1968, sous le régime de Mobutu. Inga I fut mis en service le 24 n ovembre 1972. L‟achèvement de la deuxième tranche de travaux en1980, 1.28.000 kW, dont 2/3 devaient être absorbés au Shaba, grâce à la ligne à haute tension Inga-Shaba (voir billet n° 184).

105 N° 87

Dénomination 10 Zaïres

Institut d‟émission BANQUE NATIONALE DU CONGO

Dates d‟émission 30.06.1971

Imprimeur Giesecke & Devrient Munich

Signature Le Gouverneur Sambwa Pida Nbagi

Description Format : 180 mm x 89 mm / Filigrane : buste de Mobutu / Fil de sécurité : rangées verticales de minuscules écrits incorporés - REPUBLIQUE DU ZAIRE Teinte dominante : Bleu ; autres teintes : blanc, gris, brun-rouge, vert, rouge et jaune Motifs : Recto : mentions habituelles d‟un billet, motifs décoratifs, les armoiries de la République Démocratique du Congo, buste de Mobutu en tenue de Lieutenant-Général de l‟ANC, un léopard à l‟affût.

Verso : mentions habituelles d‟un billet, motifs décoratifs, sigle de la Banque Nationale du Congo, le drapeau de la République du Congo.

106 N° 88

Dénomination 10 Sengi

Institut d‟émission Année Métal Poids BANQUE NATIONALE 1967 Aluminium 0,75 gr DU CONGO

Diamètre 17 mm

Frappage Hôtel des Monnaies de Bruxelles

Description : Tranche cannelée Avers : valeur en lettres et année d‟émission sur les bordures cannelées, léopard à l‟affût au centre.

Revers : deux cercles concentriques : nom de l‟émetteur dans le premier, valeur en chiffres dans le deuxième.

Anecdote : En juillet 1970, à l’ouverture de la Foire Internationale de Kinshasa, lors de son adresse à la foule qui s’était amassé pour l’écouter, le Président Mobutu avait proposé un jeu à toute l’assistance : il remettrait une voiture Mercedes neuve à la première personne qui lui sortirait une pièce de 10 Sengi. Mais personne n’en avait sur lui, même pas les ministres et autres dignitaires du régime qui l’entourait. Quelle ne fut pas sa déception ! Il avait eu la certitude que la petite pièce n’était plus en circulation parce que les prix avaient vertigineusement augmenté sur le marché. Pourtant ses proches conseillers lui avaient toujours affirmé le contraire.

N° 89

Dénomination Institut d‟émission Année 1 Likuta BANQUE NATIONALE 1967 DU CONGO

Métal Aluminium

Poids 1,25 gr

Diamètre 20,5 mm

Frappage Hôtel des Monnaies de Bruxelles

Description : Tranche cannelée Avers : valeur en lettres et année d‟émission sur les bordures cannelées, les armoiries de la Rép. du Zaïre.

Revers : identique à la pièce précédente.

N° 90

Dénomination Institut d‟émission Année 5 Makuta BANQUE NATIONALE 1967 DU CONGO

Métal Cupro-nikel

Poids 6,8 gr

Diamètre 25 mm

Frappage Hôtel des Monnaies de Bruxelles

Description : Tranche cannelée Avers : valeur en lettres et année d‟émission sur les bordures, buste de Mobutu en tenue de général d‟ANC Revers : identique à la pièce précédente.

N° 90

Dénomination Institut d‟émission Année 10 Makuta BANQUE NATIONALE 1967 DU CONGO

Métal Cupro-nikel

Poids 6,8 gr

Diamètre 25 mm

Frappage Hôtel des Monnaies de Bruxelles

Description : Tranche cannelée Avers : valeur en lettres et année d‟émission sur les bordures, buste de Mobutu en tenue de général d‟ANC Revers : identique à la pièce précédente.

107 3. 3. LA REPUBLIQUE DU ZAÏRE Du 27 octobre 1971 au 17 mai 1997

3. 3. 1 Ordonnance-loi n° 71/302 du 19 novembre 1971 recommandant aux institutions et des entreprises de modifier leur dénomination70.

Pour harmoniser les appellations avec la nouvelle appellation du pays, toutes les institutions et les sociétés commerciales devaient modifier leur dénomination lorsque celle-ci comporte un mot évoquant l‟ancien nom du pays. Ainsi la Banque Nationale du Congo prit la dénomination de Banque du Zaïre.

La politique de recours à l‟authenticité va entraîner la zaïrianisation qui était une série de nouvelles mesures : la nouvelle appellation du pays ; la création de la Banque du Zaïre ; les changements de noms du pays71, de drapeau et de l‟hymne national72 ; la nouvelle division administrative de 9 provinces ; la suppression de prénoms chrétiens ; les sociétés industrielles et commerciales appartenant aux étrangers étaient soit nationalisées, soit cédées aux nationaux.

Toutes ces mesures avaient provoqué des « Nouveaux contentieux Belgo-Congolais ». La Belgique commença à se désintéresser de plus en plus de son ancienne colonie. Pour ses approvisionnements en matières premières. D‟autres fournisseurs plus discrets et plus fiables, vont être trouvés : Chili, Pérou, Etats-Unis et Australie pour le cuivre ; Pérou, Indonésie, Nouvelle-Calédonie et la Nouvelle-Guinée pour le cobalt.

Le succès de la réforme monétaire du 24 juin 1967 sera stoppé par la « zaïrianisation » des activités économiques du pays. Le 15 août 1971, le dollar est détaché de l‟or, il est successivement dévalué : le 18 décembre 1971 de 7,89 % et le 13 février 1972 de 10 %.

Le zaïre désormais lié au dollar et ayant maintenu sa parité à l‟égard de cette monnaie dévaluée, sa dépréciation sera évidemment égale à elle, mais ne vaudra plus que 78 FB. 3. 3. 4 La crise mondiale de 1974 Suite à la décision de l‟Organisation des pays producteurs et exportateurs de pétrole (l‟O.P.E.P) de limiter la production de pétrole et d‟augmenter le prix du baril de pétrole, la récession économique était apparue vers la fin de 1973 aux Etats-Unis d‟abord, avant de toucher les autres pays industrialisés, principaux partenaires du Zaïre.

Au Zaïre, l‟apport des capitaux privés se concentrait de plus en plus dans le secteur tertiaire plutôt que dans les autres secteurs de production. On assiste alors à un effondrement de la production dans la plupart de secteurs d‟activité à un niveau inférieur à celui de 1958.

Pour remédier à cette situation, le Comité de Stabilisation, en collaboration avec le Fonds Monétaire International et la Banque Mondiale, avait pris une série de mesures économiques et politiques pour lutter contre l‟ampleur de la crise73.

3. 3. 5 L’Ordonnance-loi n° 76/004 du 12 mars 1976 relative à la dévaluation du Zaïremonnaie et à son rattachement au D.T.S D‟après le Comité de Stabilisation, les causes principales qui amplifiaient la crise économique zaïroise sont : - le renchérissement du prix d‟importations du pétrole ; - les difficultés rencontrées dans l‟évacuation du cuivre et dans l‟approvisionnement de la région minière du Shaba, suite à la fermeture de la ligne de chemin de fer Dilolo-Lobito ;

70 71

Moniteur Congolais n° 1 du 1-1-1972. ème

Cette appellation date du 15 siècle, lorsque Diego Cão, Au cours de son premier voyage (1482-1483, arrive à l‟embouchure du fleuve et demande aux habitants de la contrée le nom du cours d‟eau. Ils répondent que c‟est le „‟Nzadi‟‟ (fleuve). L‟explorateur note dans son carnet de voyage „‟Zaïre’‟.

72

Moniteur Congolais n° 24 du 15-12-1971. La « Zaïroise », œuvre de l‟historien Lutumba et du Père Boka, pris la place du « Débout Congolais » que ces mêmes auteurs avaient donné au pays en 1960.

73 VANDERLINNDEN Jacques et ilii, Du Congo au Zaïre 1970-1980 : Essai de bilan, CRISP, Bruxelles 1982.

108 - le budget de l‟Etat, constamment déficitaire depuis 1973, obligeait les pouvoirs publiques à recourir au financement monétaire, et par conséquent, à renforcer les tensions inflationnistes ; - beaucoup de marchandises, notamment le café, étaient exportées en fraude vers les marchés extérieurs, provoquant ainsi une dépréciation de la monnaie ; - l‟augmentation considérable du trafic de devises au marché parallèle entraînait une augmentation considérable du coût de la vie et la raréfaction des grosses coupures aux guichets des banques commerciales ; au marché parallèle le trafic de devises s‟était maintenu à un niveau très élevé de 1974 à 1977.

Pour mettre fin à cette situation, le Comité de Stabilisation avait décidé de lancer un plan de stabilisation comportant les dispositions suivantes : - la redéfinition du Zaïre-monnaie ; - la limitation du déficit budgétaire ; - la révision de la politique des salaires et des prix ; - la réduction du déficit de la balance des paiements ; - et le réaménagement de la politique de la dette extérieure ; - l‟ajustement du taux de change de la monnaie nationale ; - la limitation des dépenses publiques ; Au terme de l‟article 3, de cette ordonnance, le Zaïre-monnaie se trouvait déclaré équivalent à 1 D.T.S. (Droit de Tirage Spéciaux). Ainsi se trouvait déclaré abandonnée la parité instaurée avec le dollar américain depuis la dévaluation de 1967. Pour rappel, de 1960 jusqu‟à 1967, le franc congolais est défini par le dollar américains selon les accords de Brtton-Woods, à partir de la réforme monétaire de 1967, le zaïre-monnaie se rattache uniquement au dollar américain soit 100 $ pour 50 Zaïres. Le 12 mars 1976, le rapport entre les deux monnaies était devenu de 100 $ USA = 86, 590 zaïres, soit une dévaluation de 72,71 %. D‟après le Comité de Stabilisation, le choix de cette nouvelle définition c‟était pour « mettre fin à toutes sortes de spéculations ».

En vue de limiter l‟accroissement des liquidités monétaires, il était décidé de fixer un plafond à l‟expansion du crédit bancaire aux particuliers et aux entreprises. Dans la répartition du crédit par secteur, on devrait tenir compte de l‟agriculture considérée comme secteur prioritaire.

En ce qui concerne les paiements extérieurs, il était prévu de réduire le déficit des paiements courants.

Les économies qui seraient dégagées de la réduction des dépenses de devises de l‟Etat ainsi que les recettes pouvant résulter de l‟augmentation des exportations seraient affectées en priorité aux importations des biens essentiels tels que les produits alimentaires, produits pharmaceutiques, pièces de rechange et matières premières nécessaire à la relance des activités productives.

Malheureusement les difficultés de gestion rencontrées au niveau des finances publiques ne permettaient pas d‟atteindre les résultats escomptés. Le DTS était une nouvelle monnaie de référence créée et gérée par le Fonds Monétaire International, basée sur un système de parité fixe et ajustable130. Mais à cause de la mauvaise application des mesures d‟encadrement du DTS, cet alignement fut très impopulaire. Les esprits malins le traduisaient par « Destruction Totale et Systématique », comme s‟ils pressentaient déjà l‟aggravation de la crise économique et politique qui s‟en suivrait dans les prochaines années.

3. 3. 6 L’éventail de la première série d’émissions fiduciaires de la BZ 1° Les quatre billets, 50 makuta, 1 Zaïres, 5 Zaïres, 10 Zaïres et 50 Zaïres, étaient imprimés par Giesecke & Devrient-Munich (G&D-M), en Allemagne.

109 N° 91A

Dénomination 50 Makuta

Institut d‟émission BANQUE DU ZAIRE

91B

Dates d‟émission 30.06.1973 24.06.1976 04.10.1974 24.06.1977 04.10.1975 20.06.1978

Imprimeur Giesecke & Devrient Munich

Signature Le Gouverneur Sambwa Pida Nbangi Le Gouverneur Bofosa W‟ambea Nkoso

Description Format : 150 mm x 75 mm / Filigrane : buste de Mobutu ; fil de sécurité : fil métallique incorporé Teinte dominante : Rouge ; autres teintes : blanc, vert, bleu, gris et noir Motifs : Recto : mentions habituelles d‟un billet, motifs décoratifs, un léopard à l‟affût, le Sigle de la Banque du Zaïre, armoiries de la République du Zaïre, buste de Mobutu en tenue civile (abacos+foulard).

Verso : mentions habituelles d‟un billet, motifs décoratifs. Un chef coutumier Wagenya en tenue traditionnelle, des pêcheurs Wagenya sur leurs installations de pêche traditionnelle à la nasse sur les chutes Tshungu (ex-Stanley-Falls) dans la Province Orientale (voir billets n° 32).

N° 92A 101B

Dénomination 50 Makuta

Institut d‟émission BANQUE DU ZAIRE

Dates d‟émissions 24.11.1979

Imprimeur Giesecke & Devrient -Munich

14.10.1980

Signature Le Gouverneur Emony Mondanga Le Gouverneur Sambwa Pida Nbangi

Description : motifs identiques au billet précédent, sauf qu‟ici des couleurs plus claires.

110

N° 93A

Dénomination 1 Zaïre

93B 94A 95C

1 Zaïre

Institut d‟émission BANQUE DU ZAIRE

Dates d‟émission 15.03.1972 27.10.1975 27.10.1976 22.10.1979 27.10.1977 27.10.1979 27.10.1980 20.05.1981

Imprimeur Giesecke & Devrient -Munich

Signature Le Gouverneur Sambwa Pida Nbagi Bofosa W‟ambea Nkoso Emony Mondanga Le Gouverneur Sambwa Pida Mbagi

Description : Format : 160 mm x 80 mm / Filigrane : buste de Mobutu ; fil de sécurité : fil métallique incorporé Teinte dominante : Gris ; autres teintes : blanc, rouge-gris, vert, bleu, Motifs : Recto : mentions habituelles d‟un billet, motifs décoratifs, buste de Mobutu en tenue civile (abacos+foulard) et une canne + une toque en peau de léopard comme un chef coutumier, les armoiries de la République du Zaïre, un léopard à l‟affût.

Verso : mentions habituelles d‟un billet, motifs décoratifs, le sigle de la BZ, deux défenses d‟éléphant, une branche feuillée de caféier en fleurs, un régime de, une vision impressionnante sur la vallée industrielle de la rivière Lubumbashi : cheminée de la fonderie et terrils de la Gécamines.

Anecdote : Le verso de ce billet de 1 zaïre nous montre une partie des installations industrielles

de la Gécamines. Dans le langage populaire, ce billet, sorti juste après la dératisation et montrant les richesses de cette province, fut surnommé «Shaba».(cuivre, en langue locale).

111

N° 95C

Dénomination 5 Zaïres

Institut d‟émission BANQUE DU ZAIRE

Dates d‟émission 24.11.1971 24.11.1972

Imprimeur Giesecke & Devrient Munich

Signature Sambwa Pida Nbagi Le Gouverneur

Description Motifs identiques au billet n° 91 sauf : la mention «BANQUE DU ZAIRE au lieu de «BANQUE NATIONALE DU CONGO »

112 N° 96A

96B

Dénomination 5 Zaïres

Institut d‟émission BANQUE DU ZAIRE

Dates d‟émission 30.11.1974 24.11.1975 30.06.1975 24.11.1976 24.11.1977

Imprimeur Giesecke & Devrient Munich

Signature Le Gouverneur Sambwa Pida Nbagi Le Gouverneur Bofosa W‟ambea Nkoso

Description Format : 168 x 84 mm / Filigrane : buste de Mobutu / Fil de sécurité : fil métallique visible à contre-jour Teinte dominante : Vert ; autres teintes : gris, Motifs : Recto : mentions habituelles d‟un billet, motifs décoratifs, buste de Mobutu en tenue civil (abacos + foulard et une toque en peau de léopard, les armoiries de la République du Zaïre, un léopard à l‟affût.

Verso : identiques au billet n° 91, sauf la mention «BANQUE DU ZAIRE» au lieu de « BANQUE NATIONALE DU CONGO ».

113

N° 97A

97B

Dénomination 10 Zaïres

Institut d‟émission BANQUE DU ZAIRE

Dates d‟émission 30.06.1971 30.06.1975 30.06.1972 3 0.06.1976 22.06.1974 27.10.1976 27.10.1976 24.06.1979

Imprimeur Giesecke & Devrient Munich

Signature Le Gouverneur Sambwa Pida Nbagi Le Gouverneur Bofosa W‟ambea Nkoso

Description Motifs identiques au billet n° 92, sauf la mention « BANQUE DU ZAÏRE » au lieu de « BANQUE NATIONALE DU CONGO », la teinte dominante Bleu et le drapeau de la République du Zaïre au verseau.

Anecdote : Ce billet, la plus grosse coupure de l’époque, surnommé « Kiyedi ou lokasa ya bleu» avait été chanté en lingala par Tabu-Ley Rochereau en 1978, avec l’Orchestre «Afrisa International ». Dans la chanson, il est chagriné parce que sa femme KIYEDI, l’a quitté après que son lui ait offert ce billet de 10 Zaïres.

114 N° 98A 98B

Dénomination 50 Zaïres

Institut d‟émission BANQUE DU ZAIRE

Dates d‟émission 04.02.1980 24.11.1980

Imprimeur Giesecke & Devrient -Munich

Signature

Le Gouverneur Emony Mondanga Le Gouverneur Sambwa Pida Nbagi

Description Format : 189 mm x 94 mm / Filigrane : buste de Mobutu / Fil de sécurité / Fil métallique vertical incorporé avec fluorescence et portant un texte en négatif : REPUBLIQUE DU ZAIRE Teinte dominante : Rouge, autres teintes : blanc, bleu foncé, bleu clair, orange, noir, gris Motifs : Recto : identiques au billet n° 105, sauf les mentions et les motifs décoratifs.

Verso : mentions habituelles d‟un billet, motifs décoratifs, le sigle de la BZ, les armoiries de la Ré. du Zaïre Anecdote : Ce billet, la plus grosse coupure en valeur nominale à l’époque, a été chanté en

lingala par Tabu-Ley Rochereau en 1980, avec l’Orchestre « Afrisa International », dans « MAZE ». Il félicite sa bien-aimée d’avoir résisté aux baratins d’un homme qui essaie lui offrir ce billet de 50 Z. Suite à cette chanson, ce billet était surnommé «Maze ou Lokasa ya rouge».

115 3. 3. 7 Les deux guerres du Shaba : en 1977 et en 197874 La Première guerre du Shaba : Après avoir apporté leur assistance militaire au MPLA à la bataille de Luanda, en novembre 1975, les combattants du Front national de libération du Congo (FNLC) préparent leur retour offensif au pays.

Le 8 mars 1977, les troupes rebelles, dirigées par le général Nathanaël Mbumba entrent au Shaba. Ils font une progression importante dans la province : Dilolo, Kapanga, Sandoa et Kasadji tombent en quelques jours. Malgré le renfort de Kinshasa en hommes et en armes, les rebelles anéantissent deux tiers du bataillon Kamanyola. Ce qui crée un malaise dans l‟armée zaïroise. Une armée qui s‟effondre rapidement, découragée par le manque de stratégie, d‟objectif et surtout par la peur des mines et des missiles des Cubains. Les Katangais se sont solidement ravitaillés grâce au matériel abandonné par l‟armée loyale.

En Occident, on craint pour la survie du régime de Mobutu. La France prête des avions de transport pour permettre d‟acheminer les troupes marocaines et du matériel. L‟offensive armée des troupes conjointes marocaines et zaïroises permet au régime de reprendre le contrôle de toute la province, et de célébrer la victoire le 20 mai 1977.

La Deuxième guerre du Shaba : Un an plus tard, le 13 mai 1978, les rebelles récidivent et l‟armée zaïroise ne se comporte pas mieux. La ville de Kolwezi est assiégée par les Katangais. Le massacre des dizaines d‟Européens dans cette ville incite à une intervention franco-belge : les légionnaires français se chargèrent de pourchasser les rebelles, tandis que les paras-commandos belges s‟occupèrent de l‟opération de sauvetage des Européens en fuite. A la fin du mois 1978, la guerre était terminée.

3. 3. 8 Le Plan Mobutu Les deux guerres du Shaba, séparées l‟une de l‟autre par moins d‟un an, avaient eu comme conséquences néfastes : une destruction partielle de l‟outil de production de la Gécamines ; le rapatriement de beaucoup de cadres étrangers ; une économie zaïroise fortement affectée, surtout lorsqu‟on sait qu‟elle dépendait de plus de 60% de cette province minière.

Suivent alors des dévaluations en cascades du zaïre-monnaie par rapport au DTS. Elles se traduisent par une accélération vertigineuse de l‟inflation : le 1er novembre 1978 à moins de 10 % (1 Z = 0,9 DTS 1 Z = 37 FB) ; le 7 novembre 1978 à moins de 10 % ; le 27 novembre 1978 à moins de 10 %.

Pour relancer cette économie moribonde, les Occidentaux avaient proposé au Gouvernement zaïrois d‟injecter des capitaux frais dans les entreprises zaïroises. Présenté par des experts belges, c‟était un plan de redressement économique. Pour ménager les susceptibilités du Guide, il était baptisé « Plan Mobutu ». Malgré son orgueil, Mobutu était contraint d‟accepter et de se soumettre à leurs exigences. Dans son discours d‟ouverture du deuxième Congrès ordinaire du MPR, le 25 novembre 1977, Mobutu dévoila les principaux points de ce plan : la réorganisation des transports, le développement de l‟agriculture, le retour de la production minière à son niveau optimum, la décentralisation de la gestion de l‟économie au profit des régions, la rigueur et l‟efficacité dans la gestion des affaires nationales.

Mais l‟aide de la Banque Mondiale et du FMI était accompagnée de quelques exigences, notamment que l‟économie du Zaïre soit pratiquement mise sous tutelle et que des expatriés prennent les commandes de tous les postes clés : à l‟Office national des douanes et assises (OFIDA), à l‟Office national des transports (ONATRA), à la Banque du Zaïre 75, la Gécamines76, etc.

74

YAMBUYA Pierre, Zaïre : l‟Abattoir, Editions EPO, Bruxelles 1991, pp. 131-62.

Entre 1978 et 1979, l‟Allemand Erwin Blumenthal avait été envoyé et nommé Directeur intérimeur de la Banque du Zaïre à Kinshasa, pour redresser le trésor zaïrois. Craignant pour sa vie, il avait été obligé de s‟enfuir du Zaïre après des menaces physiques sur sa personne. Il sera remplacé par un autre fonctionnaire international de nationalité mauritanienne, Mamadou Touré.

76 Le Belge Robert Crem avait été nommé Président-Directeur-Général de la Gécamines. Il sera le dernier à quitter son poste en en 1984. Il avait longtemps tenté de mettre fin aux ponctions fiscales, parafiscales et autres qui accablaient la société, ainsi qu‟aux ventes non compensées (détournements) des produits de revient des ventes de cuivre ou de cobalt.

75

116 Malgré cela, une adaptation des taux de change va porter la dévaluation globale à moins de 50 % le 2 janvier 1979, à moins de 25 % le 24 août 1979 et à moins de 30 % en février 1980 3. 3. 9 Les mesures de démonétisation du 25 décembre 1979 Le gâchis causé par les mesures de réforme monétaire en 1967, de zaïrianisation en 1973, de radicalisation et de rétrocession en 1976 avait été jugées comme une grande supercherie officielle. Ces mesures avaient planté les racines de méfiance au sein de la population vis-àvis des autorités monétaires et politiques. Résultat, la population n‟avait plus confiance ni aux banques, ni aux caisses d‟épargne. Chacun gardait ses sous chez lui.

Pour combattre cette thésaurisation et afin de ruiner les spéculateurs, après une concertation avec les "pays amis" et les institutions internationales à Bruxelles, le gouvernement du Zaïre avait décidé, qu‟à dater du 25 décembre 1979, les billets vert de 5 Z et bleu de 10 Z n‟auraient plus cours. Ils étaient remplacés par les billets bleu de 5 Z et vert de 10 Z. Par un flash d‟information diffusé à partir de six heures du matin, la population était invitée à se procurer les nouveaux billets. Très vite, des longues files s‟étaient formées devant les banques et les caisses d‟épargne. Cinq jours seulement étaient accordés à la population, et aux commerçants, pour procéder à l‟échange avec les nouveaux billets. Cette annonce brusque et inattendue avait créé un vent de panique dans les milieux d‟affaires. Le lendemain, aucun commerçant ne voulait plus accepter les anciens billets.

Les autorités avaient justifié cette dernière mesure par leur intention d‟assainir la situation monétaire. Mais ce fut un échec complet pour plusieurs raisons, notamment : - les difficultés techniques ; - le manque de compétence et de rigueur de certains responsables ; - aucune personne ne pouvait échanger plus de 3. 000 zaïres ; - presque tous les bureaux d‟échange étaient situés dans les villes ; l‟intérieur du pays s‟était donc retrouvé dépourvu de moyens de paiement.

- la quantité de signes monétaires nouveaux était de loin inférieure à celle de billets retirés de la circulation Pour pallier cet échec et pour faire face à la pénurie de nouveaux billets, le gouvernement avait recommandé aux autorités régionales de l‟administration et du MPR, de valider les anciens billets qui n‟avaient pas pu être échangés, en y posant un cachet administratif. Cette opération était appelée « Billets régionaux », c‟est-à-dire, les billets validés n‟avaient cours que dans la Région ou la Zone dont ils portaient le cachet au recto.

Mais ce fut aussi un échec, parce que la population avait déjà perdu toute confiance dans les autorités monétaires et politiques, les commerçants ne voulaient plus entendre parler d‟anciens billets.

Ces mesures, tombées le jour de Noël, n‟avaient pas permis à la population de bien passer les fêtes de la Nativité et de Nouvel An. La campagne s‟était enfoncée davantage dans l‟économie de subsistance ou de troc, le paysan et les personnes à revenus modestes étaient ruinés davantage.

A la suite de ces mesures très impopulaires et contestables, beaucoup de personnes, perdant toutes leurs économies, se sont complètement appauvries. On avait compté des cas de suicide à travers le pays.

Le système monétaire et bancaire avait été profondément perturbé, toute l‟économie s‟était trouvée, de ce fait, paralysée pendant des mois.

Comme le souligne le professeur Ndaywel : « Le peuple congolais est naturellement optimiste et bon vivant, capable d’oublier un moment les préoccupations les plus graves pour profiter de l’instant présent »77. Ce fut le cas lors de cette démonétisation.

77

NDAYWEL E NZIEM Isidore, Histoire générale du Congo, op. cit.

117 Toutes les mesures monétaires prises entre les années 1976 et 1980 étaient liées à la mise en œuvre du programme de stabilisation imposé par le FMI78, entre autres par une plus grande rigueur financière et de gestion, la rétrocession des entreprises et la libéralisation économique.

La valeur de la monnaie ne représentait plus que 1 % environ de sa valeur de 1960, si on la compare au franc belge au tarif officiel (1 Z = 9,9 FB) et la moitié (0,5) au taux du marché parallèle (1 Z = plus de 5 FB). Si on tient compte de l‟inflation universelle, la valeur réelle de la monnaie zaïroise n‟était plus que de 1 ou 2 millièmes de ce qu‟elle était en 1960.

78

Le Fonds Monétaire International est un organisme supranational (actuellement 182 pays membres) qui a pour fonction d‟aider les Etats à maintenir la fixité des taux d‟échange en intervenant dans la politique économique des pays et en pratiquant „‟l‟ajustement structurel‟‟. Cette surveillance repose, entre autre, sur des consultations annuelles qui ont pour but d‟évaluer la politique économique du pays par rapport à ses obligations d‟établir des relations de charge stables. Il offre des crédits en vue de soutenir les politiques qu‟il promet.

118

N° 99A

99B

Dénomination 5 Zaïres

Institut d‟émission BANQUE DU ZAIRE

Dates d‟émissions 21.11.1977 20.05.1979

Imprimeur Giesecke & Devrient Munich

27.10.1980

Description : Motifs identiques au billet n° 104, sauf : ici la teinte dominante est le bleu.

Signature Le Gouverneur Emony Mondanga Le Gouverneur Sambwa Pida Nbangi

119 N° 100A

100B

Dénomination 10 Zaïres

Institut d‟émission BANQUE DU ZAIRE

Dates d‟émission 24.06.1979 04.01.1981

Imprimeur Giesecke & Devrient Munich

04.01.1981

Description : Motifs identiques au billet n° 105, sauf : ici la teinte dominante est le vert.

Signature Le Gouverneur Emony Mondanga Le Gouverneur Sambwa Pida Nbangi

120

N° 101

Dénomination 5 Z Makuta

Institut d‟émission BANQUE DU ZAIRE

Année 1971

Métal Cuivre

Poids 6g

Diamètre 14 mm

Frappage

Description : Tranche cannelée Motifs Avers : nom de la banque émettrice, buste de Mobutu de face en civil (abacos) Revers : l‟année d‟émission, valeur en chiffres

Dénomination Institut d‟émission Année Métal Poids 10 Makuta BANQUE DU 1973 1976 Cupro-nickel 9 gr ZAIRE 1975 1978 Description Tranche cannelée Motifs Avers : nom de la banque émettrice, buste de Mobutu de face en civil (abacos) Revers : l‟année d‟émission, valeur en chiffres, armoiries de la Rép. du Zaïre N° 102

N° 103

Dénomination 20 Makuta

Institut d‟émission BANQUE DU ZAIRE

Année 1973 1976

Métal Cupro-nickel

Poids 12,85 g

Diamètre 28 mm

Diamètre 32 mm

Description Motifs Avers : nom de la banque émettrice, buste de Mobutu en civil (abacos) et une toque sur la tête.

Revers : valeur en lettres et en chiffres, le flambeau du parti, le MPR

Frappage

Frappage

121 3. 3. 10 La mesure monétaire de septembre 1983 Le Zaïre instaure le régime de taux de change flottant. La parité du zaïre-monnaie est fixée au marché de change interbancaire selon la loi de l‟offre et de la demande.

3. 3. 11 L’éventail de la deuxième série d’émissions fiduciaires de la B.Z. Il comprend les billets de 5 Z, 10 Z, 50 Z, 100 Z, 500 Z et 1.000 Z, imprimés par la firme allemande Giesecke & Devrient – Munich et, pour la première fois, par l‟Hôtel des Monnaies de la Banque du Zaïre inauguré, le 7 novembre 1987.

Anecdote : Ces billets, en petits formats, étaient très appréciés par les Zaïrois. « Ils sont beaux et ressemblent au dollar américain ! », disaient-ils et les avaient surnommés «devises». Pendant toute la période de transition (un an), où coexistaient les anciens et les nouveaux billets, une fois qu‟on avait les nouveaux, certaines personnes avaient tendance à les thésauriser, ne faisant leurs achats qu‟avec les anciens. Ce qui avait un peu affecté le système bancaire, parce que le processus de la suite des retraits d‟anciens billets et des sorties de nouveaux billets était perturbé.

N° Dénomination Institut d‟émission 5 Zaïres 104A BANQUE DU ZAIRE 104B

Dates d‟émission 17.11.1982 24.11.1983 24.11.1985

Imprimeur Giesecke & Devrient -Munich Hôtel des Monnaies du Zaïre

Signature Le Gouverneur Sambwa Pida Nbagi Le Gouverneur Pay-Pay wa Syakassighe

Description Format : 134 mm x 64 mm / Filigrane : buste de Mobutu identique en négatif / Fil de sécurité : fil métallique vertical incorporé avec fluorescence et portant deux textes en négatif : « REPUBLIQUE DU ZAIRE et 5 Z Teinte dominante : Bleu ; autres teintes : rouge, orange, gris et vert Motifs Recto : identiques au billet n° 105, sauf les mentions habituelles et les motifs décoratifs.

Verso : identiques au billet n° 91 sauf, les mentions et les motifs décoratifs.

122

N° 105A

105B

Dénomination Institut d‟émission Dates d‟émissions 10 Zaïres BANQUE 27.10.1982 DU ZAIRE 27.10.1985

Imprimeur Giesecke & Devrient -Munich Hôtel des Monnaies de Kinshasa

Signature Le Gouverneur Sambwa Pida Nbagi Le Gouverneur Pay-Pay wa Syakassighe

Description : Format : 139 mm x 68 mm / Filigrane et fil de sécurité : identiques au billet n° 121.

Teinte dominante : Vert ; autres teintes : rouge, gris, vert foncé et noir Motifs Recto : identiques au billet n° 105 sauf, les mentions et les motifs décoratifs.

Verso : mentions habituelles d‟un billet, motifs décoratifs, le sigle de la banque du Zaïre, le flambeau le MPR.

123 N°

106A 106B

Dénomination 50 Zaïres

Institut d‟émission Dates d‟émissions Imprimeur BANQUE 24.11.1982 Giesecke & DU ZAIRE Devrient-Munich 24.06.1985

Signature Le Gouverneur Sambwa Pida Nbagi Le Gouverneur Pay-Pay wa Syakassighe

Description Format : 144 mm x 70 mm / Filigrane et fil de sécurité : identiques au billet n° 121 Teinte dominante : Rouge : autres teintes : blanc, bleu, noir, Motifs Recto : identiques au billet n° 105 sauf, les mentions et les motifs décoratifs.

Verso : mentions habituelles d‟un billet, motifs décoratifs, le léopard à l‟affût, le sigle de la Banque du Zaïre, les installations de pêche chez les peuples pêcheurs Wagenya. Ils habitent sur les deux rives du grand fleuve, dans la région où celui-ci change de nom et, de Lualaba devient Congo. Avec leurs immenses pirogues, ils ont une particularité unique au monde : sur les rapides du fleuve, ils plantent des échafaudages de perches reliées entre elles par des fortes traverses solidement fixées au moyen des lianes. Ces lianes servent également de tendeur ou d‟attaches pour leurs nasses mesurant plus de trois mètres. Les pêcheurs profitent des rapides et des rochers qui surgissent pour établir un système de perches et de nasses destinées à arrêter les poissons. Sautant de roche en roche, grimpant sur les charpentes, ces pêcheurs-acrobates ont acquis, dans ce genre d‟exercice, une dextérité étonnante. Ils impressionnèrent vivement Stanley lors de sa première descente du fleuve, il les a longuement décrits dans son journal de voyage. (Voir billets n° 32 et 92).

124

N° 107A 107B

Dénomination 100 Zaïres

Institut d‟émission BANQUE DU ZAIRE

Dates d‟émissions 30.06.1983 30.06.1985

Imprimeur Gieseck & Devrient-Munich

Signature Le Gouverneur Sambwa Pida Nbagi Le Gouverneur Pay-Pay wa Syakassighe

Description Format : 150 mm x 73 mm / Filigrane et fil de sécurité : identiques au billet n° 121 Teinte dominante : Orange ; autres teintes : blanc, rouge, vert, noir Motifs Recto : identiques au billet n° 105 sauf, les mentions et les motifs décoratifs.

Verso : mentions habituelles d‟un billet, motifs décoratifs, le sigle de la BZ, les nouveaux bâtiments de la Banque du Zaïre et de l‟Hôtel des Monnaies inaugurés le 7 novembre 1987

125 N° 108A 108B

Dénomination 500 Zaïres

Institut d‟émission BANQUE DU ZAIRE

Dates d‟émissions 14.10.1984 14.10.1985

Imprimeur Giesecke & Devrient-Munich

Signature Le Gouverneur Sambwa Pida Nbangi Le Gouverneur Pay-Pay wa Syakassighe

Description Format : 153 mm x 75 mm / Filigrane et fil de sécurité : identique au billet n° : 121 Teinte dominante : Rouge-bleu ; autres teintes : blanc, vert, orange, gris et noir Motifs : Recto : mentions habituelles d‟un billet, motifs décoratifs, le léopard à l‟affût, les armoiries de la République du Zaïre, le buste de Mobutu en tenue de Maréchal des FAZ (Forces Armées Zaïroises).

Verso : mentions habituelles d‟un billet, motifs décoratifs. Le sigle de la Banque du Zaïre, vue aérienne du pont route-rail, long de 722 mètres, qui enjambe le fleuve en aval de la ville de portuaire de Matadi.

C‟est ici que le fleuve cesse d‟être navigable en amont, barré par le Chaudron de l’enfer, un tourbillon d‟une terrible violence, barrait la route aux explorateurs les plus audacieux. Inauguré le 20 mai 1983, avec une distance à franchir de 400 mètres, c‟est le premier pont mixte route-rail de grande portée en Afrique sans appuis intermédiaire. Un véritable symbole de l‟économie nationale pour relever le défit du modernisme en matière du transport routier.

126 N°

Dénomination

109

1.000 Zaïres

Institut d‟émission BANQUE DU ZAIRE

Date d‟émission 24.11.1985

Imprimeur Giesecke & Devrient -Munich

Signature Le Gouverneur Pay-Pay wa Syakassighe

Description Format : 159 mm x 79 mm / Filigrane et fil de sécurité : identiques au billet n° 121 Teinte dominante : Vert ; autres teintes : blanc, bleu, jaune, gris et noir Motifs Recto : identiques au billet n°125, saufs les mentions et les motifs décoratifs.

Verso : mentions habituelles d‟un billet, motifs décoratifs, le Palais du Peuple et sa fontaine, situé dans la commune de Lingwala. Cette imposante construction a été construite par les Chinois et inauguré en 1985, a abrité des nombreuse conférences-débats, dont la Conférence nationale souveraine (CNS) , à partir du 24 avril 1990. Aujourd‟hui le Palais du Peuple abrite l‟Assemblée Nationale et le Sénat.

127 3. 3. 12 L’éventail de la troisième série d’émissions fiduciaires de la B.Z. Il comprend les billets de 50 Z, 100 Z, 500 Z, 1.000 Z, 5.000 Z et 10.000 Z., caractérisés par des mentions en chiffres de valeurs monétaires en italique.

Pendant tout le reste de temps de la présidence de Mobutu, suite à l‟impression massive de billets, les différentes séries vont se dévaluer rapidement pour perdre finalement toute valeur. Il en existe encore aujourd‟hui des grandes quantités et leur valeur est faible au regard du collectionneur.

Des pièces de monnaie seront frappées, mais n‟entreront pas dans la circulation monétaire, à cause de la vitesse de l‟inflation.

N° 110

Dénomination 50 Zaïres

Institut d‟émission BANQUE DU ZAIRE

Date d‟émission 30.06.1988

Imprimeur Hôtel des Monnaies de Kinshasa

Description Format : 130 mm x 61 mm, Filigrane et fil de sécurité : identiques au billet n° 121 Teinte dominante : Vert ; autres teintes : blanc, rouge, jaune et orange Motifs : Recto : identiques au billet n° 125, sauf les mentions et les motifs décoratifs.

Verso : identiques au billet n° 123, sauf les mentions et les motifs décoratifs.

Signature Le Gouverneur Pay-Pay wa Syakassighe

128 N° 111

Dénomination 100 Zaïres

Institut d‟émission BANQUE DU ZAIRE

Date d‟émission 14.10.1988

Imprimeur Hôtel des Monnaies de Kinshasa

Description : Format : 124 mm x 64 mm Filigrane et fil de sécurité : identiques au billet n° 120 Teinte dominante : Bleu ; autres teintes : blanc, orange, gris, jaune, mauves, vert.

Motifs : Recto : identiques au billet n° 125, sauf les mentions et les motifs et décoratifs.

Verso : identiques au billet n° 124 sauf, les mentions et les motifs décoratifs.

Signature Le Gouverneur Pay-Pay wa Syakassighe

129 N° 112

Dénomination 500 Zaïres

Institut d‟émission BANQUE DU ZAIRE

Date d‟émission 24.06.1989

Imprimeur Hôtel des Monnaies de Kinshasa

Description Format : 139 mm x 67 mm / Filigrane et fil de sécurité : identiques au billet n° 121 Teinte dominante : Orange ; autres teintes : blanc, vert, bleu et rouge Motifs Recto : identiques au billet n° 125, sauf les mentions et les motifs décoratifs.

Verso : identiques au billet n° 125 sauf les mentions et les motifs décoratifs.

Signature Le Gouverneur Pay-Pay wa Syakassighe

130

N° 113

Dénomination 1.000 Zaïres

Institut d‟émission BANQUE DU ZAIRE

Date d‟émission Imprimeur 24.11.1989 Hôtel des Monnaies de Kinshasa

Description Format : 144 mm x 70 mm / Filigrane et fil de sécurité : identique au billet n°121 Teinte dominante : Bleu-orange ; autres teintes : blanc, vert, mauve et rouge-bleu Motifs : Recto : identiques au billet n° 125, sauf les mentions et les motifs décoratifs.

Verso : identiques au billet n° 126, sauf les mentions et les motifs décoratifs.

Signature Le Gouverneur Pay-Pay waSyakassighe

131 N° 114

Dénomination 5.000 Zaïres

Institut d‟émission BANQUE DU ZAIRE

Date d‟émission Imprimeur 20.05.1988 Hôtel des Monnaies de Kinshasa

Signature Le Gouverneur Pay-Pay wa Syakassighe

Description Format : 149 mm x 73 mm / Filigrane et fil de sécurité : identique au billet n°121 Teinte dominante : Vert-bleu ; autres teintes : blanc, rouge, orange, gris Motifs : Recto : identiques au billet n°125, sauf les mentions et les motifs décoratifs.

Verso : identiques au billet n° 102, sauf les mentions et les motifs décoratifs ; et ici le bouquet formé de deux défenses d‟éléphant, une branche de caféier en fleurs et un régime de noix de palme.

132 N° 115

Dénomination 10.000 Zaïres

Institut d‟émission BANQUE DU ZAIRE

Date d‟émission 24.11.1989

Imprimeur Hôtel des Monnaies de Kinshasa

Signature

Le Gouverneur Pay-Pay wa Syakassighe

Description Format : 154 mm x 76 mm / Filigrane : buste de Mobutu Fil de sécurité : fil métallique incorporé fluorescence représentant les trois couleurs du drapeau zaïrois (vert, jaune et rouge) et portant un texte en négatif : REPUBLIQUE DU ZAIRE Teinte dominante : Orange ; autres teintes : blanc, bleu, rouge violet et gris Motifs : Recto : identiques au billet 125, sauf les mentions et les motifs décoratifs.

Verso : mentions habituelles d‟un billet, motifs décoratifs, le sigle de la BZ, le léopard à l‟affût, une vue aérienne des bâtiments de la Banque du Zaïre et de l‟Hôtel de Monnaies.

133 N° Dénomination Institut d‟émission Année Métal Poids Diamètre Frappage 1 Zaïres 116 BANQUE DU ZAIRE 1988 Laiton 5 gr 21 mm Description Avers : valeur en lettres, année d‟émission, buste de Mobutu en abacos.

Revers : deux cercles concentriques : nom de la banque émettrice dans le premier, valeur en chiffre dans le second.

N° 117

Dénomination 5 Zaïres

Institut d‟émission BANQUE DU ZAIRE

Année 1987

Métal Laiton

Poids 7 gr

Diamètre 24 mm

Frappage

Diamètre

Frappage

Description : motifs identiques à la pièce n° 133

N°

Dénomination

Institut d‟émission

Année

Métal

Poids

118

10 Zaïres

BANQUE DU ZAIRE

1987

Laiton

8 gr

Description : motifs identiques à la pièce n ° 133

134 3. 3. 13 L’éventail de la quatrième série d’émissions fiduciaires de la B.Z. Il comprend les billets de 200 Z, 20.000 Z, 50.000 Z, 100.000 Z, 200.000 Z, 500.000, 1.000.000 et 5.000.000 Z, imprimés par l‟Hôtel des Monnaies du Zaïre, la firme allemande Giesecke & Devrient-Munich et la firme anglaise Harrisons & Sons Ltd. C‟est une série de billets qui sortaient pendant la période d‟hyper-inflation. Comme dans la précédente série, la monnaie se dévaluait très vite, ce qui entraînait la disparition progressive et rapide des petites coupures. En effet, depuis 1986, le zaïre-monnaie accusait une dépréciation vertigineuse. Le Produit Intérieur Brut enregistrait un taux de croissance négatif et inférieur au taux de croissance démographique.

N° 119

Dénomination Institut d‟émission 2.000 Zaïres BANQUE DU ZAIRE

Date d‟émission 01.10.1991

Imprimeur

Signature

Hôtel des Monnaies du Zaïre

Le Gouverneur Nyembo Shabani

Description Format : 123 mm x 58 mm / Filigrane : buste de Mobutu en tenue de maréchal ; fil de sécurité : identique au billet n° 132 / Teinte dominante : Rouge ; autres teintes : blanc, orange, bleu-vert et gris Motifs Recto : identique au billet n° 125, sauf les mentions et les motifs décoratifs.

Verso : mentions habituelles d‟un billet, les motifs décoratifs, les installations de pêche chez le peuple Wagenya (voir billet n° 123) et une statuette Luba, le sigle de la BZ.

135 N° 120

Dénomination 20.000 Zaïres

Institut d‟émission BANQUE DU ZAIRE

Date d‟émission 01.07.1991

Imprimeur Hôtel des Monnaies du Zaïre

Description Format : 139 mm x 67 mm / Filigrane et fil de sécurité : identiques au billet n° 132 Teinte dominante : Noir et Mauve ; autres teintes : blanc, orange, vert et bleu Motifs Recto : identique au billet n° 125, sauf les mentions et les motifs décoratifs.

Verso : identique au billet n° 124 sauf, les mentions et les motifs décoratifs.

Signature Nyembo Shabani Le Gouverneur

136 N°

Dénomination

Institut d‟émission

Date d‟émission

Imprimeur

Signature

121

50.000 Zaïres

BANQUE DU ZAIRE

24.04.1991

Hôtel des Monnaies du Zaïre

Le Gouverneur Pay-Pay wa Syakassighe

Description Format : 159 mm x 78 mm / Filigrane : buste de Mobutu en tenue de Maréchal / Fil de sécurité : fil métallique incorporé e avec fluorescence ou visible en surface sur la face recto de manière discontinue et portant un texte en négatif : REPUBLIQUE DU ZAIRE / Teinte dominante : Rouge, Vert ; autres teintes : blanc, orange, vert, noir, bleu.

Motifs : Recto : identique au billet n° 125, sauf les mentions et les motifs décoratifs.

Verso : mentions habituelles d‟un billet, motifs décoratifs, le sigle de la Banque du Zaïre, le léopard à l‟affût.

Trois gorilles adultes et un bébé-gorille des montagnes dans leur habitat naturel du Parc de Virunga ou de Kahuzi-Biega. Elles se prélassent tranquillement au milieu des bambous.

Anecdote : Ce billet de gorilles fut surnommé Mokomboso (en lingala), Kimpenzi (en kikongo), Mukumbusu (en tshiluba) et Ngila (en kiswahili). On les retrouve à l’Est du pays, dans les Parcs Nationaux de Virunga et de Kahuzi Biega, mais aussi au Rwanda et en Ouganda. Ils sont, hélas, menacés depuis par les braconniers et les mouvements de rébellions qui sévissent dans les trois pays de la région. L’auteur de cette image voulait-il tenter d’émouvoir l’opinion publique sur le sort des gorilles ? où voulait-il, par-là, annoncer la disparition prochaine de Mobutu, comme dans le cas de cette race de gorilles ? ou était-ce une insulte envers les autorités monétaires qui n’arrivaient pas à stabiliser la situation ? On ne le saura peut-être jamais.

137 N° 122

Dénomination 100.000 Zaïres

Institut d‟émission BANQUE DU ZAIRE

Date d‟émission 04.01.1992

Imprimeur Hôtel des Monnaies du Zaïre

Description Format : 159 mm x 69 mm / Filigrane et fil de sécurité : identique au billet n°138 Teinture dominante : Vert, Brun ; autres teintes : blanc, rouge, bleu, noir et gris Motifs : Recto : identique au billet n° 125 sauf, les mentions et les motifs décoratifs.

Verso : identique au billet n° 86 sauf, les mentions et les motifs décoratifs.

Signature Le Gouverneur Pay-Pay wa Syakassighe

138 N° 123

Dénomination Institut d‟émission 200.000 Zaïres BANQUE DU ZAIRE

Date d‟émission 01.03.1992

Imprimeur Hôtel des Monnaies du Zaïre

Description Format : 144 mm x 70 mm / Filigrane et fil de sécurité : identique au billet n°138 Teinte dominante : Bleu ; autres teintes : blanc, vert, mauve gris, mauve et noir Motifs : Recto : identique au billet n° 125, sauf les mentions et les motifs décoratifs.

Verso : identique au billet n° 126, sauf les mentions et les motifs décoratifs.

Signature Le Gouverneur Nyembo Shabani

139 N° 124

Dénomination 500.000 Zaïres

Institut d‟émission BANQUE DU ZAIRE

Date d‟émission 15.03.1992

Imprimeur Giesecke & Devrient -Munich

Description Format : 160 mm x 79 mm / Filigrane et fil de sécurité : identique au billet n°138 Teinte dominante : Orange ; autres teintes : blanc, brun, jaune et gris Motifs : Recto : identique au billet n° 125 sauf, les mentions et les motifs décoratifs.

Verso : identique au billet n° 91 sauf, les mentions et les motifs décoratifs.

Signature Le Gouverneur Nyembo Shabani

140 N° Dénomination 125A 1.000.000 Z

Institut d‟émission BANQUE DU ZAIRE

Dates d‟émissions 31.07.1992

125B

15.03.1993

125C

17.05.1993 30.06.1993

Imprimeur Giesecke & Devrient-Muich Hôtel des Monnaies du Zaïre

Description Format : 159 mm x 79 mm / Filigrane et fil de sécurité : identique au billet n°138 Teinte dominante : Rouge et Mauve ; autres teintes : banc, bleu, vert et gris Motifs Recto : identiques au billet n° 125, sauf les mentions et les motifs décoratifs.

Verso : identiques au billet n° 125, sauf les mentions et les motifs décoratifs.

Signature Le Gouverneur Nyembo Shabani

Le Gouverneur Buhendwa Mushaba

141 N° 126

Dénomination 5.000.000 Z

Institut d‟émission BANQUE DU ZAIRE

Date d‟émission 01.10.1992

Imprimeur Harrison & Sons Ltd

Signature Le Gouverneur Nyembo Shabani

Description Format : 164 mm x 79 mm / Filigrane et fil de sécurité : identique au billet n° 138 Teinte dominante : Brun ; autres teintes : blanc, noir-brun, bleu, rouge, jaune, vert et gris Motifs : Recto : identiques au billet n° 125, sauf les mentions et les motifs décoratifs.

Verso : identiques au billet n° 102, sauf les mentions et les motifs décoratifs.

Anecdote : C’est la plus grosse coupure des billets de la monnaie zaïroise, et qui était l’aboutissement d’une inflation qui ne cessait de grimper. A l’annonce de sa sortie, Etienne Tshisekedi Wa Mulumba, Président de l’UDPS, avait demandé à la population de ne pas l’utiliser. Pour contourner cet appel de l’opposition, Mobutu avait essayé de le mettre en circulation en payant les salaires de militaires avec des 40 coupures de ce billet surnommé «Donna Beija ». Les fonctionnaires l’avaient refusé. En se retrouvant avec des liasses de ce billet refusé par la population, un climat de malaise général avait gagné toutes les garnisons de Kinshasa. Suite à cette nervosité, l’armée avait commencé à harceler la population, à piller les marchés, les magasins, les entreprises et les habitations privées. Ces actions d’une violence gratuite, étaient suivies par la population affamée, qui pensait trouver là une occasion de s’enrichir. Du 23 janvier au 3 février 1993, les pillages s’étaient étendus dans toutes les villes du pays jusqu’à casser son tissu économique. On avait déploré de nombreux morts, dont l’ambassadeur de France à Kinshasa, Philippe Bernard.

40

Titre et nom du personnage d‟un feuilleton brésilien plein d‟intrigues. Il était diffusé à la télévision zaïroise à cette époque.

142 3. 3. 14 Le pourrissement de la situation économique Les émissions monétaires étaient incontrôlées. La Banque du Zaïre était la seule autorité monétaire habilitée à commander l‟impression et l‟émission de billets de banque, mais l‟inflation des prix et la dévaluation monétaire étaient accélérées par certaines pratiques au niveau de l‟Etat, de certaines banques et réseaux d‟hommes d‟affaires. En effet, d‟une part, la technique de „‟planche à billets‟‟79 est utilisée pour faire face à la crise ; d‟autre part, des puissants réseaux de faux monnayeurs libanais, en alliance avec certains généraux de l‟armée, mettaient en circulation des faux nouveaux-zaïres et des faux dollars. De ces faits, la Banque du Zaïre n‟arrivait plus à contrôler l‟importante masse monétaire en circulation sur le territoire national.

L‟hyperinflation avait atteint 656,8 %. La monnaie était fluctuante, avec une dévaluation quasi-quotidienne et la cotation se faisait au jour le jour. A la "Bourse de changeurs de rue‟‟80 de "Wall Street‟‟81 et de "Oshwe Street", où les changeurs, les mamans cambistes pour la plupart, étaient assis parfois à même le sol, accroupis près des cartons ou des sacs bourrés des billets flambant neufs, vendaient ou achetaient des devises étrangères contre les nouveaux-zaïres. Ici la banque avait élu domicile dans la rue. La préférence allait au dollar, mais aussi dans une moindre mesure au franc français, au franc belge et au franc CFA. A toute heure de la journée, grâce au téléphone cellulaire, les cambistes s‟informaient du dernier cours du dollar à la Bourse de New York. Chaque Zaïrois cherchait à garder ses économies chez lui en dollar, comme « monnaie-refuge et monnaie-étalon » et non en zaïre, la monnaie nationale.

C‟était le pourrissement de la situation économique parce que les intérêts cumulés à plus de 9 milliards de dollars américains, et que 50 % étaient dus au poids des "Eléphant blancs82‟‟.

Les pillages de septembre 1993 n‟avaient fait que prolonger à leur manière le pillage entrepris par la classe politique. La moitié des capacités de production des grandes villes comme Kinshasa ou Kisangani était détruit. Le pays avait perdu près de 75 % de ses capacités de production. Ainsi la résolution du problème de zaïre-monnaie se situait à deux niveaux : soit l‟entrée dans une zone monétaire, comme la zone du franc CFA83, mais à la zone franc posait un certain nombre de problèmes politiques : (il aurait fallu le consentement des partenaires africains et de la France), et économiques (la politique monétaire serait régie par des règles rigoureuses en matière de crédit et de charge qui pouvaient limiter le processus de croissance économique) ; soit la mise en place d‟une nouvelle parité par la création d‟une nouvelle unité monétaire.

3. 3. 14 La dépréciation monétaire : Le phénomène de la dépréciation quasi-quotidienne de la monnaie zaïroise commence vers le milieu des années 70. En effet, venant d‟une économie relativement prospère, avec une balance commerciale en équilibre, il faut souligner trois phénomènes qui ont amplifié la spirale inflationniste au Zaïre : 79

C‟est un système par lequel la Banque centrale émet des billets de banque pour financer les déficits budgétaires, sans contre valeur dans l‟économie national.

80 C‟est un système de change dans la rue qui remplaçait les banques et les bureaux agréés, et qui prenait de plus en plus de l‟importance dans cette économie informelle.

81 Une rue de Kinshasa surnommée pour rappeler le nom de la célèbre rue qui abrite la Bourse de New York.

82 L‟expression „’Eléphants blancs‟‟ est utilisée ici en terme économique pour désigner des réalisations économiques qui n‟ont pas donné des résultats escomptés.

83 Le franc de la Communauté Financière Africaine, qui regroupe 14 pays africains, presque tous anciens colonies françaises d‟Afrique occidentale et centrale. La zone du franc CFA est une organisation monétaire originale dans laquelle la France accorde une garantie de convertibilité à taux fixe à un ensemble de pays d‟Afrique subsaharienne regroupé autour de trois Instituts d‟émission : la Banque Centrale des Etats de l‟Afrique de l‟Ouest (B.E.A.O.), la Banque des Etats d‟Afrique Centrale (B.E.C.), la Banque Centrale du Mali (B.C.M.) et l‟Institut d‟émission des Comores.

143 - la mauvaise gestion budgétaire du pays et le manque de planification qui a caractérisé la gestion de la chose publique tout au long de la Deuxième République ; - la Zaïrianisation de 1973 avait fait péricliter un grand nombre d‟activités économiques. A partir de 1976, la production nationale connaissait une forte baisse au fil des années. La masse monétaire, de plus en plus importante, avait commencé à présenter un déséquilibre avec une économie qui ne suivait plus ; - les deux pillages, de septembre 1991 et de février 1993, orchestrés par des militaires non rémunérés, avaient paralysé les activités économiques. Des milliers d‟entrepreneurs avaient quitté le pays. Ce qui a créé une situation de chômage structurel important et de l‟amenuisement des recettes de l‟Etat. Ces pillages n‟étaient que les résultats d‟une exaspération d‟une population appauvrie suite aux malversations politiques et financières.

Le dollar était devenu la monnaie de référence sur tout le territoire national, et les taux d‟échange étaient fort disparates d‟une province à une autre. A ce stade, le zaïre-monnaie ne remplissait plus les trois fonctions traditionnelles de la monnaie, à savoir : le calcul économique, l‟intermédiaire des échanges et la réserve des valeurs. Ainsi la résolution du problème de zaïre-monnaie se situait à deux niveaux : 1° à court terme : - soit l‟entrée dans une zone monétaire, comme la zone du franc CFA84, mais à la zone franc posait un certain nombre de problèmes politiques : (il aurait fallu le consentement des partenaires africains et de la France), et économiques (la politique monétaire serait régie par des règles rigoureuses en matière de crédit et de charge qui pouvaient limiter le processus de croissance économique) ; - soit la mise en place d‟une nouvelle parité par la création d‟une nouvelle unité monétaire ; 2° à moyen et à long terme, il faudrait envisager la création des banques centrales sousrégionale en Afrique et qui seraient indépendantes vis-à-vis des anciennes métropoles.

3. 3. 15 Ordonnance-loi n° 93/003 du 28 septembre 1993 portant réforme et changement de la dénomination monétaire85 Pour lutter contre une inflation galopante, le gouvernement du Premier ministre Birindua et la Banque du Zaïre avaient décidé de corriger le système de Zaïre-monnaie en créant le Nouveau-Zaïre, NZ en sigle. Ce fut la création du zaïre lourd, une copie des mesures monétaires françaises du 28-12-1958, avec la création du Nouveau-Franc ou franc lourd.

L‟option de la réforme était : de supprimer les six zéros sur les dénominations monétaires, le gel des avoirs monétaires, le réajustement de la parité interne et externe, et la dévaluation.

La parité interne était de 1 NZ = 3.000.000 d‟anciens zaïres.

Malgré cette nouvelle réforme monétaire de 1993, la situation monétaire ne s‟était nullement améliorée à cause des amalgames politico-financiers, accentuées par les pillages et la guerre civile qui avait conduit au déclin de la Deuxième République.

3. 3. 16 Le décret du 21 octobre 1993 portant mise en circulation du Nouveau-Zaïre La mise en circulation de ces nouveaux billets était accueillie par une hausse excessive des prix, accentuée par la rareté de petites coupures au détriment de grosses coupures. Rien qu‟à l‟effet de l‟annonce de la réforme monétaire, entre septembre et octobre 1993, le taux d‟inflation s‟éleva de 11,3 % à 122 %. Les émissions de grosses coupures continuaient de s‟accentuer : - 1.000 et 5.000 NZ en mars 1995 ; - 10.000, 20.000, et 50.000 NZ en janvier 1996 ; - 100.000 (de couleur orange), 100.000 (de couleur verte), 500.000 et 1.000.000 de NZ en décembre 1996.

84

Le franc de la Communauté Financière Africaine, qui regroupe 14 pays africains, presque tous anciens colonies françaises d‟Afrique occidentale et centrale. La zone du franc CFA est une organisation monétaire originale dans laquelle la France accorde une garantie de convertibilité à taux fixe à un ensemble de pays d‟Afrique subsaharienne regroupé autour de trois Instituts d‟émission : la Banque Centrale des Etats de l‟Afrique de l‟Ouest (B.E.A.O.), la Banque des Etats d‟Afrique Centrale (B.E.C.), la Banque Centrale du Mali (B.C.M.) et l‟Institut d‟émission des Comores.

85 Bulletin Officiel du 30 septembre 1993.

144 Le 15 novembre 1993, à l‟issue de la marche pacifique de protestation à Mbuji-Mayi contre la réforme monétaire, les habitants de deux provinces du Kasaï décident de garder l‟ancienne monnaie. C‟est le début d‟une séparation des zones monétaires au sein d‟un même pays86.

Pour financer les «Partis alimentaires», payer les opposants rentrés au pays, stimuler les dissidents des grandes formations, organiser et distribuer le «per diem», le régime fabriqua de l‟argent : en fin 1991, les autorités, selon l‟hebdomadaire kinois Le Potentiel, avaient " imprimé " 31.000 milliards de zaïres.

Au cours des pillages de septembre 1993, même le papier qui servait à imprimer les billets de banque de la nouvelle monnaie avait été volé. Le Gouvernement dépêcha un avion d‟Air Zaïre à Munich pour en rapporter 15 tonnes de billets fraîchement imprimés87.

3. 3. 17 L’éclatement de l’espace monétaire national La situation de la répartition des zones monétaires du Zaïre entre septembre 1993 et juin 1998 tenait du capharnaüm. Toutes les provinces ne partageaient plus une monnaie unique Les deux anciennes provinces du Kasaï (le Kasaï Occidental et le Kasaï Oriental) avaient rompu l‟union monétaire avec le reste du pays, ils étaient en état de «sécession monétaire » en refusant la circulation monétaire du Nouveau-Zaïre. Les anciens billets y resteront en circulation jusqu‟en juin 1998.

Les billets de 100.000 NZ, appelé «Prostate», de 500.000 NZ et de 1.000.000 NZ «Métastases», ne seront en circulation qu‟au Shaba (Katanga), jusqu‟au 30 juin 1998.

ZONE MONETAIRE Les deux provinces du Kasaï Province du Shaba (Katanga)

Reste du pays Partout au Zaïre-Congo

DENOMINATION anciens zaïres, de la réforme de 1967 Nouveaux-zaïres, de la réforme de 1993, avec les billets de 100.000 de couleur verte (le Prostate), de 500.000 et de 1.000.000 (les Métastases) Nouveaux-Zaïres, jusqu‟au billet de 100.000, de couleur orange (l‟Outeniqua) Dollar américain ($ USA), Franc français (FF), Franc belge (FB) et Franc CFA.

Il n‟y avait pas de change entre ces zones. Ce clivage au sein du pays dura jusqu‟au 30 juin 1998, à l‟avènement du Franc congolais.

3. 3. 18 L’éventail de la cinquième série d’émissions fiduciaires de la BZ Il comprend les billets 1NK, 5 NK, 10 NK et 50 NK, comme sous-multiples ; 1 NZ, comme unité monétaire ; 5 NZ, 10 NZ, 20 NZ, 50 NZ, 100 NZ et 200 NZ, 100.000 NZ, 500.000 NZ et 1.000.000 NZ comme multiples; imprimés par la firme allemande Giesecke & Devrient-Munich (G&d-M) et l‟Hôtel des Monnaies à Kinshasa (HdM-K) Le tableau des équivalences se présentait comme suit : 1 NZ = 3.000.000 Z 200 NZ = 600.000.000 Z 5 NZ = 15.000.000 Z 500 NZ = 1.500.000.000 Z 10 NZ = 30.000.000 Z 1.000 NZ = 3.000.000.000 Z 20 NZ = 60.000.000 Z 5.000 NZ = 15.000.000.000 Z 50 NZ = 150.000.000 Z 10.000 NZ = 30.000.000.000 Z 100 NZ = 300.000.000 Z 20.000 NZ = 60.000.000.000 Z

86 87

Journal Forum des As, du 7 mai 1977 BRAECKMAN Colette, Le dinosaure : le Zaïre de Mobutu, 1991, op. cit. p. 355

145 N° 127

Dénomination 1 NouveauLikuta

Institut d‟émission BANQUE DU ZAÏRE

Date d‟émission 24.06.1993

Imprimeur Giesecke & Devrient -Munich

Signature Le Gouverneur Buhendwa Mushaba

Description Format : 124 mm x 58 mm / Filigrane : néant / Fil de sécurité : fil métallique vertical incorporée avec fluorescence ou visible en surface au recto de manière discontinue et qui porte un texte en négatif : REPUBLIQUE DU ZAIRE / Teinte dominante : Brun-vert ; autres teintes : gris, rouge, Motifs : Recto : identique au billet n° 125, sauf les mentions et les motifs décoratifs.

Verso : mentions habituelles d‟un billet, motifs décoratifs, les armoiries de la République du Zaïre, le monument Kamanyola sur la rivière Ruzizi, érigé près du pont qui porte le même nom, en mémoire de la bataille décisive que le Général Mobutu remporta sur les forces rebelles au Kivu, en juin 1964.

146

N° 128

Dénomination 5 NouveauxMakuta

Institut d‟émission BANQUE DU ZAÏRE

Date d‟émission 24.06.1993

Imprimeur Giesecke & Devrient-Munich

Signature Le Gouverneur Buhendwa Mushaba Description : identique au billet n°144, sauf teinte dominante : Gris-violet ; autre teintes : banc, vert, noir

147 N° 129

Dénomination 10 NouveauxMakuta

Institut d‟émission BANQUE DU ZAÏRE

Date d‟émission 24.06.1993

Imprimeur Giesecke & Devrient-Munich

Description Format : 159 mm x 79 mm / Filigrane : buste de Mobutu / Fil de sécurité : néant Teinte dominante : Vert et Brun-vert ; autres teintes : blanc, rouge, jaune, bleu, gris Motifs : Recto : identique au billet n° 125, sauf les mentions et les motifs décoratifs.

Verso : identique au billet n° 102, sauf les mentions et les motifs décoratifs.

Signature Le Gouverneur Buhendwa Mushaba

148 Dénomination Institut d‟émission Date d‟émission Imprimeur Signature 50 Nouveaux- BANQUE DU ZAÏRE 24.06.1993 Giesecke Le Gouverneur Makuta & Devrient-Munich Buhendwa Mushaba Description Format : identique au billet n° 144 / Filigrane : buste de Mobutu / Fil de sécurité : néant Teinte dominante : Rouge -Vert ; autres teintes : blanc, brun et jaune Motifs : Recto : identique au billet n° 125, sauf les mentions et les motifs décoratifs.

Verso : identique au billet n° 100, sauf les mentions et les motifs décoratifs.

N° 130

149 N° 131

Dénomination 1 NouveauxZaïres

Institut d‟émission BANQUE DU ZAÏRE

Date d‟émission 24.06.1993

Imprimeur Giesecke & Devrient-Munich

Signature Le Gouverneur Buhendwa Mushaba

Description Format : identique au billet n° 146 / Filigrane : buste de Mobutu / Fil de sécurité : identique au billet n° 144 Teinte dominante : bleu-mauve ; autres teintes : blanc, vert et rouge Motifs : Recto : identique au billet n° 125, sauf les mentions et les motifs décoratifs.

Verso : identique au billet n° 100, sauf les mentions et les motifs décoratifs.

150 N° 132

Dénomination 5 NouveauxZaïres

Institut d‟émission BANQUE DU ZAÏRE

Date d‟émission 24.06.1993

Imprimeur Giesecke & Devrient-Munich

Signature Le Gouverneur Buhendwa Mushaba

Description Format : identique au billet n°146 / Filigrane : buste de Mobutu / Fil de sécurité : identique au billet n° 144 Teinte dominante : gris-orange ; autres teintes : blanc, bleu et rouge Motifs : Recto : identique au billet n° 125, sauf les mentions et les motifs décoratifs.

Verso : identique au billet n° 86, sauf les mentions et les motifs décoratifs.

151 N° 133

Dénomination 10 NouveauxZaïres

Institut d‟émission Date d‟émission BANQUE DU ZAÏRE 24.06.1993

Imprimeur Hôtel des Monnaies du Zaïre Giesecke & Devrient -Munich

Signature Le Gouverneur Buhendwa Mushaba

Description Format : identique au billet n° 146 / Filigrane : buste de Mobutu / Fil de sécurité : identique au billet n° 148 Teinte dominante : brun ; autres teintes : bleu, gris, noir et rouge Motifs : Recto : identique au billet n° 125, sauf les mentions et les motifs décoratifs.

Verso : identique au billet n° 126, sauf les mentions et les motifs décoratifs.

152 N° 134

Dénomination 20 NouveauxZaïres

Institut d‟émission Date d‟émission BANQUE DU ZAÏRE 24.06.1993

Imprimeur Hôtel des Monnaies du Zaïre Giesecke & Devrient -Munich

Description Format : identique au billet n° 146 / Filigrane : buste de Mobutu / Fil de sécurité : néant Teinte dominante : bleu ; autres teintes : blanc, vert, gris et violet Motifs : Recto : identique au billet n° 125, sauf les mentions et les motifs décoratifs.

Verso : identique au billet n° 126, sauf les mentions et les motifs décoratifs.

Signature Le Gouverneur Buhendwa Mushaba

153 N° 135 A

135 B

Dénomination 50 NouveauxZaïres

Institut d‟émission BANQUE DU ZAÏRE

Date d‟émission 24.06.1993

15.02.1993

Imprimeur Hôtel des Monnaies du Zaïre Giesecke & Devrient -Munich

Signature Le Gouverneur Buhendwa Mushaba Le Gouverneur Ndiang Kabul

Description Format : identique au billet n° 146 / Filigrane : identique au billet n° 144 / Fil de sécurité : identique au billet n° 148 Teinte dominante : rouge ; autres teintes : blanc, bleu et gris Motifs : Recto : identique au billet n° 125, sauf les mentions et les motifs décoratifs.

Verso : identique au billet n° 91, sauf les mentions et les motifs décoratifs.

154 N° 136 A

Dénomination Institut d‟émission Date d‟émission Imprimeur 100 Nouveaux- BANQUE DU ZAÏRE 24.06.1993 Giesecke Zaïres & Devrient -Munich

136 B

15.02.1993

136 C

15.02.1994

Hôtel des Monnaies du Zaïre

Signature Le Gouverneur Buhendwa Mushaba Le Gouverneur Ndiang Kabul Le Gouverneur Ndiang Kabul

Description Format : identique au billet n° 146 / Filigrane : identique au billet n° 144 / Fil de sécurité : identique au billet n° 148 Teinte dominante : rouge ; autres teintes : blanc, bleu et gris Motifs : Recto : identique au billet n° 125, sauf les mentions et les motifs décoratifs.

Verso : identique au billet n° 126, sauf les mentions et les motifs décoratifs.

155

N° 137 A

137 B

Dénomination Institut d‟émission Date d‟émission Imprimeur 200 Nouveaux- BANQUE DU ZAÏRE 24.06.1993 Hôtel des Zaïres Monnaies du Zaïre 15.02.1993

Giesecke & Devrient -Munich

Description Format : identique au billet n° 146 / Filigrane et fil de sécurité : identique au billet n° 153 Teinte dominante : orange et vert-orange ; autres teintes : blanc, vert et gris Motifs : Recto : identique au billet n° 125, sauf les mentions et les motifs décoratifs.

Verso : identique au billet n° 123, sauf les mentions et les motifs décoratifs.

Signature Le Gouverneur Buhendwa Mushaba Le Gouverneur Ndiang Kabul

156 N° 138 A

138 B

Dénomination Institut d‟émission Date d‟émission Imprimeur 500 Nouveaux- BANQUE DU ZAÏRE 24.06.1993 Hôtel des Zaïres Monnaies du Zaïre 15.02.1993

Giesecke & Devrient -Munich

Description Format : identique au billet n° 146 / Filigrane et fil de sécurité : identique au billet n° 153 Teinte dominante : vert-gris ; autres teintes : blanc, bleu, rouge et violet Motifs : Recto : identique au billet n° 125, sauf les mentions et les motifs décoratifs.

Verso : identique au billet n° 132, sauf les mentions et les motifs décoratifs.

Signature Le Gouverneur Buhendwa Mushaba Le Gouverneur Ndiang Kabul

157

N° 139

Dénomination Institut d‟émission Date d‟émission Imprimeur 500 BANQUE DU ZAÏRE 30.01.1995 Hôtel des Nouveaux-Zaïres Monnaies du Zaïre

Signature Le Gouverneur Buhendwa Mushaba

Description Format : 59 mm x 74 mm / Filigrane et fil de sécurité : - identique au billet n° 144 - une bande nacrée au recto, portant le n° de la série et les inscriptions : REPUBLIQUE DU ZAÏRE et BANQUE DU ZAÏRE Teinte dominante : mauve ; autres teintes : bleu, vert, orange et gris Motifs : Recto : identique au billet n° 125, sauf les mentions et les motifs décoratifs.

Verso : mentions et motifs décoratifs.

158 N° 140 A

Dénomination Institut d‟émission Date d‟émission 1.000 BANQUE DU ZAÏRE 30.01.1995 Nouveaux-Zaïres

140 B

30.01.1997

Imprimeur Giesecke & Devrient Munich Hôtel des Monnaies du Zaïre

Description

Recto et verso : motifs identiques au bill n°156 / Teinte dominante : Vert-orange

Signature Le Gouverneur Buhendwa Mushaba Le Gouverneur Djamboleka LomaOkingono

159

N° 141 A

Dénomination Institut d‟émission Date d‟émission 5.000 BANQUE DU ZAÏRE 30.01.1995 Nouveaux-Zaïres

141 B

30.01.1997

Description

Recto et verso : motifs identiques au billet n° 156 Teinte dominante : rouge ; autres teintes blanc, vert-bleu

Imprimeur Giesecke & Devrient Munich Hôtel des Monnaies du Zaïre

Signature Le Gouverneur Djamboleka LomaOkingono

160 N° 142

Dénomination 10.000 Nouveaux-Zaïres

Institut d‟émission BANQUE DU ZAÏRE

Date d‟émission 30.01.1995

Description

Recto et verso : motifs identiques au billet n°156 Teinte dominante : bleu-gris ; autres teintes : gris et orange

Imprimeur Giesecke & Devrient -Munich Hôtel des Monnaies du Zaïre

Signature Le Gouverneur Djamboleka LomaOkingono

161 N° 143

Dénomination 20.000 Nouveaux-Zaïres

Institut d‟émission BANQUE DU ZAÏRE

Date d‟émission 30.01.1995

Imprimeur Giesecke & Devrient -Munich Hôtel des Monnaies du Zaïre

Description

Recto et verso : motifs identiques au billet n°156 Teinte dominante : gris-orange ; autres teintes : gris, vert, orange

Signature Le Gouverneur Djamboleka LomaOkingono

162 N° 144

Dénomination 50.000 Nouveaux-Zaïres

Institut d‟émission BANQUE DU ZAÏRE

Date d‟émission 30.01.1995

Imprimeur Giesecke & Devrient -Munich Hôtel des Monnaies du Zaïre

Description

Recto et verso : motifs identiques au billet n°156 Teinte dominante : bleu ; autres teintes : blanc, mauve et vert

Signature Le Gouverneur Djamboleka Loma-Okingono

163 N° 145

Dénomination 100.000 NouveauxZaïres

Institut d‟émission Date d‟émission BANQUE DU ZAÏRE 30.01.1995

Imprimeur Giesecke & Devrient Munich

Signature Le Gouverneur Djamboleka LomaOkingono

Description

Recto et verso : motifs identiques au billet n°156 Teinte dominante : orange ; autres teintes : blanc, bleu, vert Anecdote : Outeniqua, nom d’un bateau militaire sud-africain. Ancré au large du port de Pointe-Noire, au Congo-Brazzaville, il avait servi de lieu de rencontre et de négociations entre Mobutu et Kabila, le 2 mai 1997. Ces négociations avaient d’ailleurs échoué, au nez et à la barbe du Président sud-africain, Nelson Mandela, qui faisait office de médiateur. La sortie de ce billet, surnommé «Outeniqua», avait coïncidée avec l’annonce de cette triste nouvelle.

164 N° 146

Dénomination 100.000 NouveauxZaïres

Institut d‟émission Date d‟émission BANQUE DU ZAÏRE 30.01.1995

Imprimeur Hôtel des Monnaies du Zaïre

Signature Le Gouverneur Djamboleka LomaOkingono

Description

Recto et verso : motifs identiques au billet n°156 Teinte dominante : vert ; autres teintes : blanc, bleu, violet Anecdote : La sortie de ce billet, surnommé «Prostate », avait coïncidée avec l’annonce de la nouvelle de l’intervention chirurgicale du Président Mobutu en octobre 1996 à Genève, suite à un cancer de prostate dont il souffrait.

165

N° 147

Dénomination 500.000 Nouveaux-Zaïres

Institut d‟émission BANQUE DU ZAÏRE

Date d‟émission 30.01.1995

Imprimeur Hôtel des Monnaies du Zaïre

Signature Le Gouverneur Djamboleka LomaOkingono

Description Format : identique au billet n° 146 / Filigrane et fil de sécurité : identique au billet n° 148 ; une bande verticale et brillante large de 9 mm, portant des motifs décoratifs et des écrits répétitifs : REPUBLIQUE DU ZAIRE et BANQUE DU ZAÏRE / Teinte dominante : Vert ; autres teintes : blanc, orange, bleu, vert-jaune Motifs Recto : identique au billet n° 125 sauf, les mentions et les motifs décoratifs et un poisson.

Verso : mentions habituelles d‟un billet, motifs décoratifs, trois poissons, une carte muette de la République du Zaïre, à bord d‟une pirogue une femme et un homme debout sont en train de pagayer, deux autres femmes assises et des marchandises.

Anecdotes : Après l’intervention chirurgicale de cancer de prostate à Genève, il s’était avéré que Mobutu n’avait pas recouvré la santé. Son cancer avait déjà formé des métastases, c’est-à-dire l’apparition d’une ou de plusieurs tumeurs cancéreuses secondaires, propagées par voie sanguine ou lymphatique. La sortie de ces deux billets, surnommés «Métastases », avait coïncidé avec l’annonce de cette triste nouvelle.

166

N° 148

Dénomination 1.000.000 Nouveaux-Zaïres

Institut d‟émission BANQUE DU ZAÏRE

Date d‟émission 30.01.1995

Imprimeur Hôtel des Monnaies du Zaïre

Signature Le Gouverneur Djamboleka Loma-Okingono

Description Recto : motifs identique au billet n° 125, et trois diamants.

Verso : mentions habituelles d‟un billet, motifs décoratifs, carte muette de la République du Zaïre, vue aérienne du paysage industriel de la Gécamines à Lubumbashi : les installations d‟une usine de fonderie Cuivre, des terrils à l‟arrière plan.

Au verso de ces deux derniers billets du Nouveau-Zaïre, il y a une carte géographique muette du pays.

Certaines personnes l‟assimilaient aux paroles du Président Mobutu. En effet, depuis le 24 février 1990, face à une opposition politique de plus en plus croissante qui réclamait son départ immédiat, il répondait : « Après moi, c‟est le chaos ». C‟est la situation politique et économique dans laquelle s‟est empêtré le pays pendant plus de dix ans : opposition radicale (non armée et armée) contre tout pouvoir en place et refusant toute négociation, guerres civiles, déplacements forcés à l‟intérieur et à l‟extérieur du pays des populations fuyant la guerre, dislocation de presque tous les circuits économiques, hyperinflation vertigineuse et paupérisation extrême de la population.

167 3. 4 LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO A partir du 17 mai 1997 3. 4. 1 La présidence de Laurent-Désiré Kabila Laurent-Désiré Kabila est né le 27 novembre 1939 à Moba (ex-Baudouinville) au NordKatanga. Ancien séminariste, sa lutte politique remonte au début des années soixante contre les gendarmes katangais dans les rangs de la jeunesse du Parti Balubakat (Jeubakat).

Lorsque la rébellion est matée par l‟ANC en 1964, Kabila et ses partisans se réfugient dans la région montagneuse de Fizi Baraka au bord du lac Tanganyka. La région est riche en or et autres matières précieuses. Venant de la Tanzanie pour défier Mobutu, il fera quelques incursions en territoire zaïrois, notamment les opérations militaires de Kalemie en 1984, et de Moba en 1985. En 1996, il est contacté par l‟ex-Président tanzanien, Julius Nyerere, pour le compte de Kagame et Museveni qui voulaient entreprendre une action militaire au Kivu pour démanteler les camps des réfugiés hutus. Suite aux accords de Lemera en septembre 1996, il devient porte-parole, puis prend la tête de la rébellion de l‟AFDL, dont les troupes partent du Sud-Kivu. Après sept mois de conquêtes à la tête de la rébellion, Laurent-Désiré Kabila oblige Mobutu à s‟exiler et se fait proclamer Président de la République le 17 mai 1997. Pour son peuple, un moment d‟espoir de changement pointe à l‟horizon, mais la deuxième guerre de rébellion remit tout en question. Il est mort assassiné le 16 janvier 2001.

3. 4. 2 La Réforme monétaire du 30 juin 1998 Par le décret-loi constitutionnel n° 003 du 27 mai 1997, le Gouvernement de Salut publique et la Banque Centrale du Congo avaient porté réforme et changement de la dénomination monétaire88 (le retour du Franc congolais) et création de la Banque Centrale du Congo.

Le « FRANC CONGOLAIS », « FC » en abrégé et en majuscules, est une nouvelle unité monétaire subdivisé en cent parties égales, appelées centimes, et représentées par la lettre « c » minuscule. Précédé par une campagne officielle de sensibilisation et de mobilisation « Monnaie unique pour un peuple uni », le lancement du nouveau franc congolais avait eu lieu le 30 juin 1998. Un délai de 12 mois est accordé à la population pour échanger les NZ et les Z contre les FC. Les billets libellés en FC et en centimes sont ornés de dessins mettant en valeur le patrimoine naturel, économique et culturel du pays. Seul le verso du billet de 1FC est à l‟effigie de Patrice-Emery Lumumba et ses compagnons de captivité Mpolo et Okito, pour honorer la mémoire du héros national. Compte tenu du coût élevé relatif à la frappe de pièces de monnaie, la sortie du numéraire a été reportée ultérieurement.

Depuis le début de 1999, tous les billets sont imprimés à l‟Hôtel des Monnaies à Kinshasa.

Symboles de l‟unité nationale retrouvée, les coupures du franc congolais sont acceptées partout, même au Katanga. Les billets sont mentionnés en français, en anglais et en swahili.

Or, l‟anglais n‟est pas une langue officielle au Congo, et le swahili n‟est pas l‟unique langue vernaculaire. Les quatre langues nationales sont : le kikongo, le lingala, le kiswahili et le tshiluba. Mais il faut reconnaître que c‟est la première fois qu‟au Congo, les billets sont mentionnés en une des langues du pays. Le lancement avait coïncidé, trois mois plus tard, avec l‟éclatement d‟un deuxième mouvement de rébellion.

3. 4. 3 La création de la Banque Centrale du Congo.

A l‟avènement de l‟A.F.D.L, le 17 mai 1997, la Banque du Zaïre redeviendra la "Banque Nationale du Congo". Mais le 17 juin 1998, elle prendra le nom de la Banque Centrale du Congo pour éviter la confusion avec la Banque Nationale du Congo/Brazzaville.

Le siège social de la Banque est établi à Kinshasa, sur avenue Kisangani n°563 dans la Commune de la Gombe.

88

Le Franc Congolais : brochure d’information sur la Réforme Monétaire, Banque Centrale du Congo, Kinshasa 1998.

168 La Banque est chargée de définir et de mettre en œuvre la politique monétaire du pays dont l‟objectif principal est d‟assurer la stabilité du niveau général de prix. Elle est indépendante dans la réalisation de cet objectif.

Sans préjudice de l‟objectif principal de stabilité du niveau général de prix, la Banque soutient la politique économique générale du gouvernement.

Sans préjudice de l‟objectif principal de stabilité du niveau général de prix, la Banque accomplie toutes les missions d‟une banque centrale, notamment : 1° Institut d‟émission : La Banque Centrale est seule habilitée, sur le territoire national, à émettre des billets et pièces de monnaie ayant cours légal, libellés dans l‟unité monétaire de la R.D.C, le Franc Congolais ou dans ses sous-unités. Elle assure la stabilité interne et externe de monnaie nationale.

2° Banque des banques : La B.C.C contrôler le système bancaire et la distribution du crédit par les institutions financières bancaires et non bancaires.

3° Caissier de l‟Etat : La B.C.C accepte et effectue les paiements pour le compte de l‟Etat.

Elle peut, à cette fin, désigner les établissements de crédit habilités à agir en son nom et pour compte dans les localités où elle n‟est pas représentée ; assure le service de la dette publique, administre tout compte spécial de l‟Etat, en accord ave le ministère intéressé.

4° Conseiller de l‟Etat. En sa qualité de conseiller du gouvernement en matière économique, monétaire et financière ; la Banque peut d‟office ou à la demande du gouvernement émettre des avis ou des conseils sur toute politique ou mesure que le gouvernement envisage de prendre.

5° Gestionnaire des réserves officielles en or et en devises de la République.

La Banque Centrale du Congo est membre de l‟ABC (l‟Association des Banques Centrales Africaines) dont le Secrétariat est établi à Dakar, au Sénégal.

3. 4. 4 L’éventail de la première série fiduciaire de la Banque Centrale du Congo Il comprend les dénominations de onze billets suivantes : 1 Franc comme unité monétaire ; 5 F, 10 F, 20 F, 50 F, et 100 F comme multiples ; et 1 c, 5 c, 10 c, 20 c et 50 c comme sousmultiples. Ces derniers sont produits dans un premier temps en billets et plus tard, en pièces.

Tous les billets sont exclusivement émis sous la responsabilité de la Banque Centrale du Congo, mais compte tenu des impératifs techniques que connaissait l‟Hôtel de Monnaies, l‟impression de la première série de coupures ont été confiée à trois imprimeurs étrangers, à savoir la firme suédoise AB Tumba Bruk (ABTB), l‟imprimeur de la Banque Nationale de Belgique dénommé National Bank of Belgium Printing Works (NBBPW) et la firme allemande Gieseke & Devrient-Munich (G&D-M). Néanmoins, l‟Hôtel des Monnaies a participé en se chargeant de la numérotation, du découpage et l‟emballage de certaines séries de billets.

Le tableau d‟équivalence se présentait comme suit : 1 c = 1.000 NZ 5 c = 5.000 NZ 10 c = 10.000 NZ 20 c = 20.000 NZ 50 c = 50.000 NZ

1 FC = 100.000 NZ 5 FC = 500.000 NZ 10 FC = 1.000.000 NZ 20 FC = 2.000.000 NZ 50 FC = 5.000.000 NZ 100 FC = 10.000.000 NZ

169

N° 149

Dénomination 1 Centime

Institut d‟émission BANQUE CENTRALE DU CONGO

Date d‟émission 01.11.1997

Imprimeur Giesecke & Devrient Munich

Signature Masangu Mulongo Gouverneur

Description Format : 120 mm x 70 mm / Filigrane : tête d‟okapi / Fil de sécurité : papier métallique avec fluorescence en bleu et jaune portant un texte en négatif REP. DEM. DU CONGO / Teinte dominante : Mauve ; autres teintes : Motifs Recto : mentions habituelles d‟un billet, motifs décoratifs, le sigle de la Banque Centrale du Congo, la cueillette de café. Les caféiers prennent une couleur proche du vermeil lorsqu‟ils arrivent à leur maturité. La cueillette est généralement effectuée par les femmes. C‟est le produit agricole le plus important dont la contribution dans l‟ensemble de recettes d‟exportation du pays se chiffre en moyenne à 25 %.

Verso : motifs décoratifs mentions habituelles d‟un billet (valeur en lettres en français, anglais, kiswahili).

La culture du café arabica sur les pentes des volcans. Le Volcan Nyiragongo (3.471 m) et le Nyamlagira (3.058 m) donnent toujours des signes d‟activité. On peut survoler l‟hallucinant spectacle de leurs cratères. Au nombre de huit, les volcans sont tous situés à l‟Est. Les six autres sont éteints et, comme le Karisimbi, ils sont parfois couverts de neige.

170

N° 150

Dénomination 5 Centimes

Institut d‟émission BANQUE CENTRALE DU CONGO

Date d‟émission 01.11.1997

Imprimeur Giesecke & Devrient Munich

Signature Masangu Mulongo Gouverneur

Description Format : identique au billet n° 174 / Filigrane et fil de sécurité : identiques au billet n° 174 Teinte dominante : Mauve ; autres teintes : blanc, bleu Motifs Recto : mentions habituelles d‟un billet, motifs décoratifs, le sigle de la Banque Centrale du Congo. Un masque Suku Hemba, une ethnie du Kwango, utilisé lors des cérémonies d‟initiation et dans les camps de circoncision. Il a une hauteur d‟environ 45 cm.

Verso : mentions habituelles d‟un billet, motifs décoratifs, harpe Zande. Cet instrument de musique a un son mélancolique, utilisé à l‟occasion des rites du “mani”. Cette harpe à cinq corde avec une caisse de résonance ovoïde prolongée par une tête humaine fine, accompagne le chant improvisé du poète (griot).

171 N° 151

Dénomination 10 Centimes

Institut d‟émission BANQUE CENTRALE DU CONGO

Date d‟émission 01.11.1997

Imprimeur AB Tumba Bruk

Signature Masangu Mulongo Gouverneur

Description Format : 151 mm x 70 mm / Filigrane et sécurité : identiques au billet n° 173 Teinte dominante : Rouge ; autres teintes : blanc, gris Motifs Recto : mentions habituelles d‟un billet, motifs décoratifs, le sigle de la Banque Centrale du Congo, un masque Pende Verso : mentions habituelles d‟un billet, motifs décoratifs. Un groupe de danseurs Pende. Réputé pour la richesse de ses traditions culturelles, la Province du Kwilu offre d‟extraordinaires attractions folkloriques dont les plus célèbres danses “Mbuya” et “Mungongo”. Dans des nombreux villages, la sculpture des masques représentant des personnages typiques de la vie rurale constitue une florissante activité dont les anciens conservent jalousement le secret.

172 N° 152 A 152 B

Dénomination 20 Centimes

Institut d‟émission BANQUE CENTRALE DU CONGO

Date d‟émission 01.11.1997 04.04.2000

Imprimeur Signature AB Tumba Bruk Masangu Mulongo Gouverneur Hôtel des Monnaies du Congo

Description Format : identique au billet n° 174 / Filigrane et fil de sécurité : identiques au billet n° 174 Teinte dominante : Vert ; autres teintes : blanc, mauve, rouge Motifs Recto : mentions habituelles d‟un billet, motifs décoratifs, le sigle de la Banque Centrale du Congo, une antilope apeurée par le photographe.

Verso : mentions habituelles d‟un billet, motifs décoratifs, troupeau d‟antilopes dans le Parc national de l‟Upemba au Katanga. Animal typique des savanes congolaises, l‟antilope vit en grand nombre, en troupeaux de 50 à 100 individus. Il est caractérisé par ses longues cornes pointues et droites ou recourbées chez le mâle. Sa course bondissante et ses “éternuements” sont également typiques. Il se nourrit des graminées.

173

N° 153 A 153 B

Dénomination 50 Centimes

Institut d‟émission BANQUE CENTRALE DU CONGO

Date d‟émission 01.11.1997 04.04.2000

Imprimeur Signature AB Tumba Bruk Masangu Mulongo Gouverneur Hôtel des Monnaies du Congo

Description Format : identique au billet n° 174 / Filigrane et fil de sécurité : identiques au billet n° 174 Teinte dominante : Gris ; autres teintes : blanc, mauve, rouge, Motifs Recto : mentions habituelles d‟un billet, motifs décoratifs, le sigle de la Banque Centrale du Congo, une tête d‟okapi. L‟okapi (Okapia jostoni) est un animal curieux : il a la tête et la queue d‟une girafe (sa plus proche parente), le cou et le corps d‟un cheval, les pattes robustes d‟une antilope et les rayures d‟un zèbre sur les membres. Timide et solitaire, il vit exclusivement dans les forêts tropicale inexplorées de l‟Ituri, dans la Province Orientale. Ce qui explique pourquoi il fut l‟un des derniers mammifères à être découvert, en 1901. La Banque Centrale du Congo qui a pris, à l‟instar de l‟Institut Congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN), l‟Okapi pour symbole. Elle souhaiterait que la forêt de l‟Ituri devienne un parc national, ce qui permettrait de préserver la forêt tropicale de la région.

Verso : mentions habituelles d‟un billet, motifs décoratifs, un troupeau d‟okapi.

174 N° 154 A 154 B

Dénomination 1 Franc

Institut d‟émission BANQUE CENTRALE DU CONGO

Date d‟émission 01.11.1997 04.04.2000

Imprimeur Signature AB Tumba Bruk Masangu Mulongo Gouverneur Hôtel des Monnaies du Congo

Description Format : 151 x 70 mm / Filigrane et fil de sécurité : identiques au billet n° 149 Teinte dominante: Bleu ; autres teintes : jaune, Motifs Recto : mentions habituelles d‟un billet, motifs décoratifs, le sigle de la Banque Centrale du Congo, les installations industrielles, les terrils et la cheminée de la Gécamines. Au Katanga, on vous répète fièrement qu‟avec ses 150 m, c‟est la plus haute cheminée d‟Afrique (voir billet n° 102).

Verso : mentions habituelles d‟un billet, motifs décoratifs. Le Premier Ministre du premier Gouvernement Congolais, Patrice-Emery Lumumba et ses compagnons de captivité Joseph Okito et Maurice Mpolo, peu avant leur assassinat au Katanga, le 17 janvier 1961.

175 N° 155 A 155 B

Dénomination 5 Franc

Institut d‟émission BANQUE CENTRALE DU CONGO

Date d‟émission 01.11.1997 04.04.2000

Imprimeur Signature AB Tumba Bruk Masangu Mulongo Gouverneur Hôtel des Monnaies du Congo

Description Format : 151 x 70 mm / Filigrane et fil de sécurité : identiques au billet n° 149 Teinte dominante : Mauve ; autres teintes : blanc, vert Motifs Recto : mentions habituelles d‟un billet, motifs décoratifs, le sigle de la Banque Centrale du Congo, le rhinocéros blanc du Parc national de Garamba, au Nord-Est du Congo. Le Rhinocéros blanc (Ceratherium Simum Cottoni) déclaré en voie de disparition. Des courageux gardes risquent leur vie dans la brousse pour protéger cet animal, qui a été quasi exterminé par les braconniers armés de carabines automatiques.

Verso : mentions d‟un billet, motifs décoratifs. Les chutes de Kamwanga. C‟est un site touristique sur la Lubi (Kasaï) : il offre une vue splendide aux voyageurs de train. Son autre particularité est son tunnel souterrain d‟une longueur de près de 1000 mètres.

176

N° 156 A

156 B

Dénomination 10 Franc

Institut d‟émission BANQUE CENTRALE DU CONGO

Date d‟émission 01.11.1997

04.04.2000

Imprimeur Signature National Bank of Masangu Mulongo Belgium Printing Gouverneur Works Hôtel des Monnaies du Congo

Description Format : 151 x 70 mm / Filigrane et fil de sécurité : identiques au billet n° 149 Teinte dominante : Vert ; autres teintes : gris, bleu, blanc.

Motifs Recto : mentions habituelles d‟un billet, motifs décoratifs, le sigle de la Banque Centrale du Congo, l‟appuitête en bois du chef Luba. Il mesure 17 cm de haut et 12 cm de long. Les appuie-tête servent d‟oreiller pour préserver les coiffures compliquées qui ont demandé beaucoup de travail et pour assurer la fraîcheur de la tête et du cou durant le sommeil. Montée sur une structure en osier, la coiffure en cascade appelée “Mkanda” demandait environ cinquante heures de travail. Si l‟on se servait d‟un appui-tête la nuit, elle pouvait se maintenir de deux à trois mois.

Verso : mentions habituelles d‟un billet, motifs décoratifs. La porteuse de la coupe en bois Luba. La statuette mesure 44 cm de haut et 22 cm de long. La porteuse de la coupe représente le devin portant le “Nboko” (puissance) des esprits. L‟identité féminine de la statue tient à ce que l‟union entre l‟homme et la femme sert de métaphore à l‟alliance entre les esprits et les humains.

177

N° Dénomination Institut d‟émission 20 Franc 157 A BANQUE CENTRALE DU CONGO 157 B

Date d‟émission 01.11.1997

04.04.2000

Imprimeur Signature National Bank of Masangu Mulongo Belgium Printing Gouverneur Works Hôtel des Monnaies du Congo

Description Format : 151 x 70 mm / Filigrane et fil de sécurité : identiques au billet n° 149 Teinte dominante : Rouge ; autres teintes : bleu, gris, Motifs Recto : mentions habituelles d‟un billet, motifs décoratifs, le sigle de la Banque Centrale du Congo, une tête de lion. Le lion (Pantera leo) est un grand félin qui fréquentait les savanes ouvertes ou légèrement boisées. On ne le trouve pratiquement plus que dans les grands parcs nationaux au sud du tropique du cancer. Le mâle, lourd, massif et à la crinière lui couvrant la tête, le cou et les épaules, a un aspect très impressionnant qui l‟a fait surnommer “le roi des animaux”.

Verso : mentions habituelles d‟un billet, motifs décoratifs. Une famille de lions du parc national de Kundelungu (Province du Katanga). Le lion vit en groupes familiaux comprenant plusieurs femelles et leurs jeunes ainsi qu‟un ou trois mâles adultes

178

N° Dénomination Institut d‟émission 50 Franc 158 A BANQUE CENTRALE DU CONGO 158 B

Date d‟émission 01.11.1997

04.04.2000

Imprimeur National Bank of Belgium Printing Works Hôtel des Monnaies du Congo

Signature Masangu Mulongo Gouverneur

Description Format : 151 x 70 mm / Filigrane et fil de sécurité : identiques au billet n° 149 Teinte dominante : Rouge-gris ; autres teintes : jaune, blanc Motifs Recto : mentions habituelles d‟un billet, motifs décoratifs, le sigle de la Banque Centrale du Congo, un masque Tshokwe Mwana Mpwo. Ce masque représentant une femme Tshokwe, symbolise le rôle important que jouent les femmes dans la société, mais il est toujours porté par les hommes. Les dents taillées en pointes indiquent son appartenance ethnique. Outre le bois, il est constitué par des fibres végétales, métal, pièce de monnaie et pigments en matière animale.

Verso : mentions habituelles d‟un billet, motifs décoratifs. Un village de pêcheurs au bord du fleuve Congo.

Le long du fleuve et de ses affluents, on peut découvrir de vieux petits villages de pêcheurs, d‟où partent des sentiers qui se perdent dans la forêt vierge (voir billet n° 16). Le fleuve Congo compte parmi les plus grands fleuves du monde. C‟est le deuxième après l‟Amazone par son débit et le troisième par sa longueur après le Nil et le Mississipi. Il traverse une grande partie du pays et constitue une source de revenus pour les populations riveraines qui pratiquent essentiellement la pêche. C‟est aussi la plus longue voie de communication du pays à nos jours (voir billet n° 18).

179

N° 159 A

159 B

Dénomination 100 Franc

Institut d‟émission BANQUE CENTRALE DU CONGO

Date d‟émission 01.11.1997

04.04.2000

Imprimeur Signature National Bank of Masangu Mulongo Belgium Printing Gouverneur Works Hôtel des Monnaies du Congo

Description Format : 151 x 70 mm / Filigrane et fil de sécurité : identiques au billet n° 149 Teinte dominante : Bleu-vert ; autres teintes : gris, blanc, noir Motifs Recto : mentions habituelles d‟un billet, motifs décoratifs, le sigle de la Banque Centrale du Congo, l‟éléphant africain. L‟éléphant africain (Loxodonta Africana) est le plus gros animal terrestre. Les éléphants sont chassés pour l‟ivoire de leurs défenses. Ces dernières années, on a assisté à une recrudescence du braconnage, au Congo notamment. En conséquence, le nombre d‟éléphants d‟Afrique s‟est considérablement réduit.

Verso : mentions habituelles d‟un billet, motifs décoratifs. Le barrage d‟Inga II (Bas-Congo) inauguré en 1982.

Avec un débit total dérivé de 2.200 m3/s, une hauteur de chute de 56 m, une puissance installée de 1.424 MW et une puissance garantie de 1.100 MW. C‟est le poumon énergétique du Congo et même de beaucoup de pays africains, si tous les projets d‟interconnexion sont réalisés.

180 3. 4. 5 Les enjeux économiques de la deuxième guerre de rébellion89 Depuis la première guerre de rébellion, la totalité de produits exportés au Kivu, au Maniema et dans la Province Orientale (café, coton, thé, bois, or, diamant, etc.) se fait impunément par l‟Uganda, le Rwanda et le Burundi. Ces produits sont pillés et emportés comme butins de guerre. La République Démocratique du Congo assiste, presque impuissante, à l‟exode des recettes et des capitaux indispensables à sa survie. D‟après le Conseil de Sécurité des Nations-Unies, l‟exploitation illégale des ressources de la République Démocratique du Congo par le Rwanda, le Burundi et l‟Ouganda revêt différentes formes : confiscation, exploitation directe, monopole forcé et fixation des prix. Ces formes d‟exploitation ont atteint des proportions telles que la guerre en R.D.C. est devenue une «affaire» lucrative90.

Pour les Occidentaux l‟est du Congo représente des enjeux économiques considérables.

Selon les études géologiques effectuées jusqu‟en 1994 par le Centre national de recherches géologiques et minières (CNRGM), le sous-sol de trois provinces du Kivu et de la Province Orientale deviendraient à l‟avenir le moteur économique du Congo50.

A côté de gisements d‟or et d‟étain, exploités depuis longtemps, des minerais rares, utilisés dans l‟industrie de pointe : le béryl, le wolfram, le pyrochlore, le colombium ou niobium et le tantale (coltan)91, le cobalt et le nickel. Cette région renferme aussi des gisements de cuivre, d‟argent, de cadmium, mais surtout des concentrations d‟or de forte teneur. C‟est là que l‟on voit les visées américaines et leur implication dans cette guerre. En effet, les sociétés américaines rêvent depuis longtemps de prendre pieds dans la région, jusqu‟alors chasse gardée des sociétés européennes.

A la recherche d‟une solution négociée, le Gouvernement congolais, le 10 juillet 1999, la R.D.C. et les six pays africains impliqués dans ce conflit, avaient signé les Accords de Lusaka qui recommandent le cessez-le-feu et l‟ouverture du « Dialogue national ». Ils avaient été ratifiés par 50 représentants du gouvernement et des mouvements rebelles. On estimait que seules les mises en œuvre du cessez-le-feu et le dialogue national pourraient favoriser le retour d‟un climat de paix en R.D.C. L‟opposition non armée et la société civile y étaient conviées. Mais cela n‟avait été qu‟une accalmie entre deux phases de la guerre.

Chaque partie n‟en profite que pour amasser des troupes et des armements lourds sur la ligne de front.

3. 4. 6 Les enjeux démographiques92 Pour les Rwandais, le Kivu représente « une zone d expansion naturelle ». Ils voudraient y rester afin d y traquer les miliciens hutus, d en exploiter les richesses et de pouvoir s y implanter pour des raisons démographiques. Avec une superficie de 26.33 km², ce petit pays surpeuplé a une densité de population de 315,4 hab/km (la plus forte d‟Afrique) et un taux de natalité de 39 %93.

89

Après le déclenchement de la rébellion du Rassemblement Congolais pour la Démocratie (RCD)-Goma) armé et aidé par l‟armée rwandaise, d‟autres mouvements armés par l‟Ouganda, vont occuper le nord et le nord-est du pays : le Mouvement de Libération du Congo (MLC-Gbadolite), le Rassemblement Congolais pour la DémocratieMouvement de Libération (RCD-ML) et le Rassemblement Congolais pour la Démocratie Nationale (RCD-N)90 Cf. Rapport du Groupe d’experts sur l’exploitation illégale desz ressources naturelles et autres richesses de la République Démocratique du Congo, Conseil de Sécurité des Nations-Unis, S/2001/357, 12 avril 2001, p. 6.

50 Cf. BRAEKMAN Colette, La guerre avait des enjeux cachés, Journal Le Soir du 19 décembre 1999.

91 Le coltan contient deux métaux très recherchés (le colombium ou niobium et le tantale), résistant à la chaleur et à des fortes tensions électriques, servent à fabriquer des condensateurs miniatures essentiels aux ordinateurs, aux GSM et autres consoles de jeu. Le niobium, le béryl, d‟où est issu le tungstène, le wolfram, le cobalt et le nickel entrent dans la composition d‟alliages ultra-résistants à des températures et des pressions extrêmes, sont destinés à la construction des moteurs à réaction (avions, roquettes, fusées), aux pipe-lines, aux plates-formes de forage et dans l‟industrie nucléaire.

92 Après le déclenchement de la rébellion du Rassemblement Congolais pour la Démocratie (RCD)-Goma) armé est aidé par l‟armée rwandaise, d‟autres mouvements armés par l‟Ouganda, vont occuper le nord et le nord-est du pays : le Mouvement de Libération du Congo (MLC-Gbadolite), le Rassemblement Congolais pour la Démocratie-Mouvement de Libération (RCD-ML) et le Rassemblement Congolais pour la Démocratie Nationale (RCD-N)93 FREMY Dominique et Michèle, Le Quid 2000, Editions Robert Laffont, Paris 1999, p. 1204.

181 3. 4. 7 La présidence de Joseph Kabila Kabange Joseph Kabila Kabange est né le 4 juin 1971 le maquis dans la région de Fizi Baraka, près du lac Tanganyika où son père avait fondé le maquis de Hewa Bora (notre terre). Il suit ses parents en Tanzanie, à Kigoma d'abord, puis à Dar es Salaam. Le jeune Kabila fréquente l'école française de Dar es Salaam. Il rejoint son père dans les rangs de l'Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo (AFDL). En mai 1997, c'est la victoire : il est chef d'état-major de l'armée de terre jusqu'à l'assassinat de son père en janvier 2001. Le 16 janvier 2001, il est désigné par l'entourage de ce dernier pour continuer la transition. Suite à l‟accord de paix, le Dialogue inter-congolais met fin à la deuxième guerre du Congo. Un gouvernement de transition a été mis en place en 2003, comportant les chefs de deux principaux groupes rebelles et de la société civile qui deviennent ainsi quatre « viceprésidents ». Cette transition prévue pour durer 2 ans devait déboucher sur des élections, mais suite au retard dans l'exécution, elles sont repoussées jusqu'à fin 2006. Le 27 novembre 2006, il est déclaré par la Cour suprême de Justice gagnant du deuxième tour de l'élection présidentielle, organisé le 29 octobre 2006, devenant ainsi le premier Président de la République Démocratique du Congo à être élu au suffrage universel direct.

3. 4. 8 La répartition des zones monétaires de pendant la 2ème guerre de rébellion Pendant plus de deux ans, la séparation du pays en quatre zones militaires adverses avait paralysé tous les circuits économiques de la nation, et créé une balkanisation politique et économique.

ZONES MONETAIRE TERRITOIRE DU GOUVERNEMENT DE KINSHASA : Kinshasa, le Bas-Congo, le Bandundu, Nord de l‟Equateur, du Kasaï-Occ., du Kasaï-Or. et du Katanga.

TERRITOIRE DU MLC : l‟Equateur (district du SudUbangi, du Nord-Ubangi et de la Mongala, Province Orientale (district du Bas-Uele).

TERRITOIRE DU RCD-Goma : le Nord et le Sud-Kivu, la Province Orientale (district de la Tsopo et de Kisangani), le Maniema et le Nord-Katanga.

TERRITOIRE DU RCD-ML : Province Orientale (district de l‟Ituri).

TERRITOIRE DU RCD-N : Province Orientale (district du Haut-Uele et de Bafwasende).

DENOMINATION - le Franc congolais - le Dollar américain ($) - le Nouveau-Zaïre - le Franc CFA - le Dollar américain ($) - le Franc congolais - Le Franc congolais 94 - le Franc rwandais - le Shilling ougandais - le Dollar américain ($) - le Franc congolais - le Shilling ougandais - le Dollar américain ($) et Franc C

Le franc congolais ne cessait de perdre de sa valeur. Le pouvoir d‟achat des congolais était de nouveau laminé par une hyperinflation endémique, dont les taux cumulés avoisinaient : 80 % en 1999 ; 144 % de janvier à juillet 2000 ; 300 % en décembre 2000.

Les principales causes de la persistance de la propension à l‟hyperinflation sont : l‟effort de guerre, qui engloutissait près de 80 % de recettes de l‟Etat ; et le recours systématique aux émissions monétaires par la Banque Centrale pour financer la dette publique.

Les anciennes habitudes de chercher à détenir le dollar, à la place de la monnaie nationale, étaient revenues en force. Les prix étaient de plus en plus fixés en fonction du dollar américain ou de préférence payable en cette monnaie. Le prix des biens et services, en passant par les amendes et taxes administratives, jusqu‟aux condamnations judiciaires, rien n‟y échappait.

94

Par sa lettre n° 75/2PFBP/RDC/2002 du 24 juin 2002 portant « Nouvelles modalités de paiement des taxes dues à l‟Etat » et adressée à la Banque du Congo à Bukavu, le RDC/Goma, par la voix du chef de département chargé des finances, officialisait l‟autorisation de circulation du Franc rwandais sur l‟étendue du territoire occupé par ce mouvement et le Rwanda. La population s‟était toujours opposée à l‟application de cette mesure (La Référence Plus du 15-7-2002).

182 3. 4. 8 Les fonctions essentielles de la Banque Centrale du Congo Sans oublier l‟objectif principal de stabilité du niveau général de prix, la Banque accomplie toutes les missions d‟une banque centrale, notamment : 1°) Institut d‟émission : La Banque Centrale est seule habilitée, sur le territoire national, à émettre des billets et pièces de monnaie ayant cours légal, libellés dans l‟unité monétaire de la R.D.C, le Franc Congolais ou dans ses sous-unités. Elle assure la stabilité interne et externe de monnaie nationale.

2°) Banque des banques : La B.C.C contrôler le système bancaire et la distribution du crédit par les institutions financières bancaires et non bancaires.

3°) Caissier de l‟Etat : La B.C.C accepte et effectue les paiements pour le compte de l‟Etat.

Elle peut, à cette fin, désigner les établissements de crédit habilités à agir en son nom et pour compte dans les localités où elle n‟est pas représentée ; assure le service de la dette publique, administre tout compte spécial de l‟Etat, en accord ave le ministère intéressé.

4°) Conseiller de l‟Etat : en sa qualité de conseiller du gouvernement en matière économique, monétaire et financière ; la Banque peut d‟office ou à la demande du gouvernement émettre des avis ou des conseils sur toute politique ou mesure que le gouvernement envisage de prendre.

5°) Gestionnaire des réserves officielles en or et en devises de la République.

3. 4. 9 L’éventail de la deuxième série fiduciaire de la Banque Centrale du Congo Par un « Avis au public », la Banque Centrale du Congo annonçait l‟émission des billets de 20 FC, de 200 FC et de 5000 FC. Le billet vert de 20 FC était mis en circulation à partir du 20 octobre 2003, tandis que ceux de 200 et de 500 FC à partir du 25 mars 2004.

En même temps, la Banque Centrale du Congo avait décidé d‟injecter des petites coupures de 5 FC et 10 FC sur le marché monétaire pour faciliter les transactions monétaires de détail, et à récupérer toutes les coupures impropres à la consommation, ironiquement appelées les « Blessés de guerre », pour les détruire.

183

N° 160

Dénomination 20 Franc

Institut d‟émission BANQUE CENTRALE DU CONGO

Date d‟émission 30.06.2003

Imprimeur Hôtel des Monnaies du Congo

Description Format : 151 x 70 mm / Filigrane et fil de sécurité : identiques au billet n° 149 Teinte dominante : vert ; autres : blanc, gris.

Motifs et mentions : identiques au billet n° 157

Signature Masangu Mulongo Gouverneur

184 N° 161

Dénomination 200 Franc

Institut d‟émission BANQUE CENTRALE DU CONGO

Date d‟émission 30.06.2003

Imprimeur Hôtel des Monnaies du Congo

Signature Masangu Mulongo Gouverneur

Description Format : 151 x 70 mm / Filigrane et fil de sécurité : identiques au billet n° 149 Teinte dominante : violet-vert ; autre : blanc, rouge, gris, …

Motifs: Recto : mentions habituelles d‟un billet, motifs décoratifs, un cultivateur et, devant lui, la statue d‟une cultivatrice.

Verso : mentions habituelles d‟un billet, motifs décoratifs, des batteurs des gongs télégraphiques traditionnels qui les jouent au bord du fleuve.

185

N° 162

Dénomination 500 Franc

Institut d‟émission BANQUE CENTRALE DU CONGO

Date d‟émission 30.06.2003

Imprimeur Hôtel des Monnaies du Congo

Signature Masangu Mulongo Gouverneur

Description Format : 151 x 70 mm / Filigrane et fil de sécurité : identiques au billet n° 149 Teinte dominante : bleu, blanc, jaune, gris, Motifs : Recto : mentions habituelles d‟un billet, motifs décoratifs ; un gros diamant taillé ; un mineur en train de creuser et deux les autres en train de secouent des tamis pour extraire des pépites de diamants ; trois diamants superposés.

Verso : mentions habituelles d‟un billet, motifs décoratifs une exploitation artisanale de diamants située sur une rivière forestière.

186 CONCLUSION L‟introduction et l‟utilisation du numéraire dans les sociétés traditionnelles congolaises avaient été facilitées par le fait qu‟à côté du troc, les populations congolaises utilisaient déjà des objets, plus ou moins étalonnés, qui leur servaient de monnaie d‟échange. Ainsi pour introduire le franc congolais, un des instruments d‟échange coutumier, le Mitako, fut validé comme monnaie de transition.

N‟ayant pas eu une Banque centrale, les monnaies de l‟Etat Indépendant du Congo étaient émises par la Banque Nationale de Belgique.

A l‟annexion du Congo, la Banque Commerciale du Congo Belge, une institution privée appelée aussi Banque du Congo Belge reçut le privilège d‟émettre les monnaies. Trois conventions entre cette banque et la colonie furent signées en 1911, en 1927 et en 1935.

En 1951, l‟économie du Congo s‟était fortement développée, l‟empire colonial belge s‟était étendu, un institut d‟émission public fut constitué par la création de la Banque Centrale du Congo Belge et du Ruanda-Urundi, le montant des billets et des pièces en circulation s‟était élevé et des nouvelles banques s‟étaient installées au Congo. Pendant toute la période coloniale, le franc congolais et le franc belge étaient parallèles, mais des mesures " d‟alignement" obligèrent parfois le franc congolais à se dévaluer au niveau du franc belge qui, à deux reprises, sortit affaibli par la guerre, alors que la situation économique de la colonie démentait formellement pareille manipulation monétaire.

Lors de l‟indépendance du Congo, la liquidation de la Banque Centrale du Congo Belge et du Ruanda-Urundi mit fin à la zone du franc belge en Afrique. Une institution provisoire, le Conseil Monétaire de la République du Congo fut d‟abord créé pour appliquer la nouvelle politique monétaire et préparer l‟avènement de la Banque Nationale du Congo. Celle-ci appliqua fidèlement le mécanisme du taux différentiel à l‟achat et à la vente des devises étrangères, ce qui procurait des bénéfices au premier Gouvernement, n‟eût été la rébellion survenue en 1964. En juin 1967, elle connut une réforme monétaire par la création du Zaïremonnaie. En 1971 elle fut liquidée suite à la création de la Banque du Zaïre. L‟économie de la République du Zaïre périclitant au fil des années, la Banque du Zaïre n‟avait pas pu juguler l‟inflation engendrée par la crise économique mondiale. Malgré une nouvelle réforme monétaire en 1993, avec la création du nouveau-zaïre, la situation monétaire ne s‟était nullement améliorée à cause des amalgames politico-financiers, accentuées par les pillages et les guerres civiles qui avaient caractérisées le déclin de la Deuxième République.

En juin 1998, il eut une nouvelle réforme monétaire avec le retour du Franc congolais et la création de la Banque Centrale du Congo. Mais l‟insécurité, la guerre civile et le délabrement des circuits économiques qui se sont suivis, le pays ne permettent pas son développement économique et une bonne santé monétaire.

En 2005, avec les élections, la seule thérapeutique serait : - la restauration d‟une paix durable sur toute l‟étendue de la République ; - une politique budgétaire et financière d‟austérité, basée sur une diminution des dépenses ; - l‟organisation de services de finances ; - la restriction des importations des biens de consommations ; - l‟augmentation de la production intérieure des biens et des services.

Cet accroissement suppose un climat favorable à l‟entreprise privée et à l‟épargne pour une bonne stabilité de la monnaie La Banque de Centrale du Congo(BCC) compte émettre prochainement des pièces de monnaie, pour la première fois depuis plus d‟une trentaine d‟années, a rapporté l‟APA (agence de presse associée)95. Ces pièces seront de faible valeur faciale (25, 50 et 100 francs congolais). Les pièces métalliques présentent l‟avantage d‟une plus longue grande longévité de vie par rapport aux billets de banque, souvent salles et usés qui circulent en RDC. La pièce de monnaie est estimée à environ vingt ans environ, alors que celle d‟un billet ne dépasse guère 18 mois.

95

A.P.A. (Agence de Presse Associée) le 3 septembre 2007.

187 Fonctions exercées par les signataires de la Banque Centrale53 Carl Aldenhoven Admistrateur-délégué de la BCB (1909-1915) Gustave Jonas Directeur (1909-1914) -Directeur au bureau de Londres (1914Omer Lepreux Président du Conseil d‟Administration de la BCB (1909-1927) René Guillaume Administrateur-délégué de la BCB (1927-1948) Louis Franck Président du Conseil d‟Administration de la BCB(1938-1947) René Groeman Directeur général adjoint de la BCB (1940- ) Paul Charles Président du Conseil d‟Administration de la BCB (1938-1947) Armand Dothey Administrateur de la BCB (1939-1954) Richard Baseleer Administrateur de la BCB (1946- ) Auguste Callens Administrateur de la BCB (1938-1946), Vice-président de la BCB (1946-1951) Gouverneur de la BCB (1951-1952) Guy Feyerik Administrateur-délégué de la BCB (1948-1957), Vice-président de la BCB (1957-1960 Paul Charles Nestor Martin Deraedt Peigneux

Gouverneur de la BCCB-RU (1951-1954) Premier Directeur de la BCCB-RU (1951-1954) Gouverneur de la BCCB-RU (1954-1960) Premier Directeur de la BCCB-RU (1954-960) Directeur à la BCCB-RU (1960)

W.Janssen J. N‟Sele Albert Ndele Albert Ndele Jules Sambwa 1Jules Sambwa Bofosa W‟ambea Nkoso Emony Mondanga Sambwa Pida Nbagi Pay-Pay Wa Syakassighe Nyembo Shabani Buhendwa Mushaba Ndiang Kabul Djamboleka Loma Okitondo Masangu Mulongo

53

Président du Conseil Monétaire de la R.C (1960-1963) Vice-président du Conseil Monétaire de la.. (1960-1963) Gouverneur de la Banque Nationale du Congo (1960-67) Gouverneur de la Banque Nationale du Congo 1967-70 Gouverneur de la Banque Nationale du Congo 1970-71 Gouverneur de la Banque du Zaïre (1970 – 1977) Gouverneur de la Banque du Zaïre (1977 – 1978) Gouverneur de la Banque du Zaïre (1978 – 1980) Gouverneur de la Banque du Zaïre (1980 – 1981) Gouverneur de la Banque du Zaïre (1991 – 1993) Gouverneur de la Banque du Zaïre (1984 – 1991) Gouverneur de la Banque du Zaïre (1993) Gouverneur de la Banque du Zaïre (1993 – 1994) Gouverneur de la Banque du Zaïre (1995 – 1997) Gouverneur de la Banque Nationale du Congo (1998- )

Banque du Congo Belge 1909-1959, op. cit. pp. 198 à 201

188

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190 SERLON Paul, «Signes d’impatience au Zaïre à l’égard du Fonds Monétaire», Le Monde diplomatique, Paris, 1987, pp. 20-21.

TABLE DES MATIERES

3. 3. 9 L’éventail de la quatrième série d’émissions fiduciaires de la B.Z. ........................ 134 3. 3. 10 Le pourrissement de la situation économique ..................................................... 142 3. 3. 11 La Réforme monétaire de septembre 1993 ......................................................... 142 3. 3. 12 L’éclatement de l’espace monétaire national ...................................................... 144 3. 3. 12 L’éventail de la cinquième série d’émissions fiduciaires de la BZ........................ 144 3. 4 LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO ........................................... 167 3. 4. 1 La présidence de Laurent-Désiré Kabila .............................................................. 167 3. 4. 2 La Réforme monétaire du 30 juin 1998................................................................ 167 3. 4. 3 L’éventail de la première série fiduciaire de la Banque Centrale du Congo ............ 168 3. 4. 4 Les enjeux économiques de la deuxième guerre de rébellion ................................. 180 3. 4. 5 Les enjeux démographiques ................................................................................ 180 3. 4. 6 La présidence de Joseph Kabila Kabange ............................................................ 181 3. 4. 7 La répartition des zones monétaires de pendant la 2ème guerre de rébellion ............. 181 3. 4. 18 L’éventail de la deuxième série fiduciaire de la Banque Centrale du Congo ......... 182 CONCLUSION ........................................................................................................... 186 BIBLIOGRAPHIE SELECTIVE ................................................................................. 188

191

HISTOIRE ET NUMISMATIQUE DES MONNAIES DU CONGO Des origines à nos jours

Dans une approche politico-historique et numismatique, l’auteur nous invite à suivre l’évolution du Congo à travers les symboles monétaires des ancêtres, les pièces de monnaie et les billets de banque qui ont connu une circulation régulière et pérenne sur son territoire.

Diplômé de l’Institut Pédagogique National (IPN/Kinshasa), Martin Yandesa Mavuzi a été professeur de GéographieHistoire aux humanités secondaires dans son pays d’origines.

Etabli en Belgique, un des hauts lieux de mémoires du Congo, il a réussi à réaliser son rêve de jeunesse : constituer une collection de vieilles monnaies du Congo. Ce qui lui a permis de se documenter et d’écrire ce livre

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EDITIONS Bruxelles 2010

192 TABLE DES MATIERE

PREFACE .................................................................................................................... 7 INTRODUCTION ........................................................................................................ 9 LA PERIODE PRE-COLONIALE ........................................................................ 11 1. 1 LES MOYENS D’ECHANGE DE L’ERE DE L’ECONOMIE DE TROC .. 11 1. 1. 1 LES COQUILLAGES .................................................................................. 11 1. 1. 2 LES OBJETS EN TISSUS.......................................................................... 13 1. 1. 3 LES OBJETS EN METAL .......................................................................... 14 1. 1. 4 AUTRES OBJETS-MONNAIE ................................................................... 16 1. 2 LE NUMERAIRE ............................................................................................... 16 1. 3 Autres observations sur l’utilisation des objets d’échange traditionnels ..................................................................................................................................... 17 CHAPITRE DEUX ................................................................................................... 18 LA PERIODE COLONIALE BELGE.................................................................. 18 2. 1 L’ETAT INDEPENDANT DU CONGO ....................................................... 18 2. 1. 1 Le règne du roi Léopold II ........................................................................ 18 2. 1. 5 L’Ordonnance du 31 janvier 1891 relatif au cours de change ....... 20 2. 1. 6 Le décret du 7 février 1896 relatif à la création des billets au porteur ..................................................................................................................................... 21 2. 1. 7 Le décret du 27 août 1906 relatif à l’introduction du numéraire au Katanga ..................................................................................................................... 21 2. 1. 8 Le décret du 21 juillet 1894 créant la Société Générale Africaine, projet pour une banque au Congo ..................................................................... 21 2. 1. 9 L’éventail des émissions fiduciaires de l’E.I.C. ................................ 21 2. 2. 1 Le règne du roi Albert Ier .......................................................................... 26 2. 2. 2 Les considérations monétaires des articles I et II de la Charte coloniale.................................................................................................................... 26 2. 2. 3 Le décret du 11 janvier 1909 portant création de la Banque du Congo Belge .......................................................................................................................... 26 2. 2. 4 Les arrêtés royaux du 14 avril 1909 relatifs à la démonétisation des monnaies de l’Etat Indépendant du Congo ..................................................... 27 2. 2. 5 Le décret du 20 mai 1911 approuvant la première convention conclue entre la Banque du Congo Belge et la colonie ............................... 27 2. 2. 7 Le décret du 14 novembre 1927 approuvant la deuxième convention conclue entre la Banque du Congo et la colonie ........................................... 28 2. 2. 9 Le règne du Roi Léopold III et la régence du Prince Charles ......... 36 2. 2. 10 Le décret du 21 juin 1935 approuvant la troisième convention entre la Banque du Congo et la colonie ...................................................................... 37 2. 2. 12 La politique monétaire du Congo Belge pendant la Deuxième Guerre mondiale ..................................................................................................... 38 2. 2. 15 Les accords de Bretton Woods et le Congo Belge......................... 39 2. 2. 19 Le décret du 19 juin 1947 fixant la réévaluation de l’encaisse-or de la Banque du Congo Belge .................................................................................. 39 2. 2. 17 L’éventail de la deuxième série d’émissions fiduciaires de la BCB ..................................................................................................................................... 40 2. 2. 18 Le règne du Roi Baudouin Ier ................................................................ 55 2. 2. 19 Le décret du 30 juillet 1951 portant création de la Banque Centrale du Congo-Belge et du Ruanda-Urundi ............................................................. 56 2. 2. 20 Le décret du 12 décembre 1952 relatif au cours forcé .................. 57

193 2. 2. 21 Le décret du 24 décembre 1952 relatif à la force libératoire des billets de banque et des monnaies fiduciaires métalliques........................ 57 2. 2. 22 Le décret du 10 février 1953 .................................................................. 57 2. 2. 23 Le décret du 25 octobre 1956 ............................................................... 58 2. 2. 25 L’éventail de la série d’émissions fudiciaires de la Banque Centrale du ................................................................................................................................ 58 Congo-Belge et du Ruanda-Urundi ................................................................... 58 2. 2. 26 Observations ............................................................................................. 73 CHAPITRE TROIS .................................................................................................. 75 LA PERIODE POST-COLONIALE ..................................................................... 75 3. 1 LA REPUBLIQUE DU CONGO .................................................................. 75 3. 1. 1 La présidence de Joseph Kasa-Vubu ................................................... 75 3. 1. 2 L’Indépendance du Congo ...................................................................... 75 3. 1. 3 La création du Conseil Monétaire de la République du Congo ..... 75 3. 1. 4 L’éventail de la série d’émissions fiduciaires du Conseil Monétaire ..................................................................................................................................... 76 3. 1. 5 La sécession katangaise .......................................................................... 78 3. 1. 6 La création de la Banque Nationale du Katanga ............................... 79 3. 1. 7 L’éventail de la série d’émissions fiduciaire de la Banque Nationale du Katanga ............................................................................................................... 79 3. 1. 6 La création de la Banque Nationale du Congo (1961-1971) ........... 89 3. 1. 7 L’éventail de la première série d’émissions fiduciaires de la B.N.C89 3. 2. LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO ................................ 95 3. 2. 1 Le référendum constitutionnel ............................................................... 95 3. 2. 2 La présidence de Mobutu ........................................................................ 95 3. 2. 4 L’Ordonnance-loi n° 67/272 du 23 juin 1967 ....................................... 96 3. 2. 5 L’Ordonnance-loi n° 67/264 du 24 juin 1967 ....................................... 96 3. 2. 6 L’éventail de la deuxième série d’émissions fiduciaires de la B.N.C. ..................................................................................................................................... 98 3. 3. LA REPUBLIQUE DU ZAÏRE ..................................................................... 107 3. 3. 1 Ordonnance-loi n° 71/302 du 19 novembre 1971 recommandant aux institutions et des entreprises de modifier leur dénomination. .............. 107 3. 3. 4 La crise mondiale de 1974 .................................................................... 107 3. 3. 5 L’Ordonnance-loi n° 76/004 du 12 mars 1976 relative à la dévaluation du Zaïre-monnaie et à son rattachement au D.T.S............... 107 3. 3. 6 L’éventail de la première série d’émissions fiduciaires de la BZ 108 3. 3. 7 Les deux guerres du Shaba : en 1977 et en 1978 ............................ 115 3. 3. 8 Le Plan Mobutu ......................................................................................... 115 3. 3. 9 Les mesures de démonétisation du 25 décembre 1979 ................ 116 3. 3. 11 L’éventail de la deuxième série d’émissions fiduciaires de la B.Z. ................................................................................................................................... 121 3. 3. 13 L’éventail de la quatrième série d’émissions fiduciaires de la B.Z. ................................................................................................................................... 134 3. 3. 14 Le pourrissement de la situation économique .............................. 142 3. 3. 15 Ordonnance-loi n° 93/003 du 28 septembre 1993 portant réforme et changement de la dénomination monétaire ................................................ 143 3. 3. 16 Le décret du 21 octobre 1993 portant mise en circulation du Nouveau-Zaïre ....................................................................................................... 143 3. 3. 17 L’éclatement de l’espace monétaire national................................. 144 3. 3. 18 L’éventail de la cinquième série d’émissions fiduciaires de la BZ144

194 3. 4 LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO .............................. 167 3. 4. 1 La présidence de Laurent-Désiré Kabila............................................ 167 3. 4. 2 La Réforme monétaire du 30 juin 1998............................................... 167 3. 4. 4 L’éventail de la première série fiduciaire de la Banque Centrale du Congo ...................................................................................................................... 168 3. 4. 5 Les enjeux économiques de la deuxième guerre de rébellion .... 180 3. 4. 6 Les enjeux démographiques ................................................................. 180 3. 4. 7 La présidence de Joseph Kabila Kabange ........................................ 181 3. 4. 8 La répartition des zones monétaires de pendant la 2ème guerre de rébellion .................................................................................................................. 181 3. 4. 8 Les fonctions essentielles de la Banque Centrale du Congo ...... 182 3. 4. 9 L’éventail de la deuxième série fiduciaire de la Banque Centrale du Congo ...................................................................................................................... 182 CONCLUSION ........................................................................................................ 186 BIBLIOGRAPHIE SELECTIVE ........................................................................... 188