Puissent les Dieuxskier avec toi

Page 1

Novembre 2012

Puissent les Dieux skier avec toi Ski de randonnée et autres récits d’un endroit où les dieux, le ciel, la mer et la neige se rencontrent avec les mortels MIKE STYLLAS


S O M M A I R E 02 Des îles grecques aux montagnes grecques 04 Des Dieux aux mortels 06 Ski de randonnée sur le mont Olympe 08 Des grandes villes vers les stations de ski et, enfin, à l’exploration de l’arrière-pays grec 10 Skieurs internationaux sur le mont Olympe 14 Récits de cosmogonie 16 Récits de géologie 18 Récits de biodiversité (fleurs et animaux) 20 Récits d’alpinisme et d’escalade 24 Récits d’organisation (Fédération Hellénique d’Alpinisme et d’Escalade - EOOA) 26 Un siècle du mont Olympe avec des Dieux et des Mortels

May the Gods ski with you SKI MOUNTAINEERING & OTHER TALES FROM A PLACE WHERE THE GODS, THE SKY, THE SEA AND THE SNOW MEET WITH THE MORTALS MIKE STYLLAS

Couverture: Le skieur Slovène Davo Karnicar sur le mont Olympe (avril 2012). Crédits photos: Babis Giritziotis / GO experience


Puissent les Dieux skier avec toi Ski de randonnée et autres récits d’un endroit où les dieux, le ciel, la mer et la neige se rencontrent avec les mortels

L’Olympe à l’aube. Crédits photos : Babis Giritziotis / GO experience


Des ĂŽles grecques aux montagnes grecques 2


Le versant nord de Mytikas, haut de 300 mètres, le sommet le plus élevé de la Grèce. Crédits photos : Antonis Papagiannopoulos

Depuis les années 1960, la Grèce a été reconnue partout dans le monde pour les belles plages des îles dispersées sur les mers Egée et Ionienne, présentées au public comme des paysages représentatifs du pays. La Grèce continentale a aussi été connue par la plupart des gens, soit pour la beauté du paysage côtier et/ou pour les monuments archéologiques remarquables. Dans la plupart des cas, ces vestiges sont recouverts d’histoires et de mythes inspirés de la mythologie grecque. C’est durant les années 1980 qu’une infime partie de visiteurs étrangers, à destination du territoire grec, a commencé à découvrir la beauté naturelle et les mythes de la Grèce continentale et à s’aventurer même un peu sur les montagnes. En dépit de ce que la plupart des gens croient, la Grèce est un pays montagneux. Un peu plus de 50% de la surface du pays (y compris les îles) se caractérise par du terrain montagneux, faisant de la Grèce plus montagneuse que tous les pays de l’Union Européenne ! La plus haute montagne du pays a conquis l’imagination des gens depuis l’Antiquité, ainsi ils ont placé leurs dieux sur ses sommets. La plus célèbre des montagnes grecques est l’emblématique mont Olympe. Avec son point culminant, Mytikas ou Panthéon (résidence des anciens dieux grecs) s’élevant à 2918 mètres d’altitude au dessus du niveau de la mer, et à une distance de seulement 17 km de la côte adjacente, le mont Olympe comprend une composition unique de l’évolution géologique, une beauté naturelle, une diversité de la flore et de la faune, des légendes de la cosmogonie et de la mythologie grecques ainsi que de grands exploits et histoires des premiers explorateurs, de bandits célèbres, de scientifiques, de peintres et d’alpinistes. Même si l’histoire de la montagne remonte à il y a plus de 2500 ans, l’histoire de l’alpinisme du mont Olympe fêtera son premier centenaire le 2 août 2013. Les versants nord au début du mois de mai quand les pistes sont encore skiables… Crédits photos : A. Vroikos

3


Des dieux aux mortels C’était au cours de la matinée brumeuse du 2 août 1913, lorsque le chasseur de chamois de la région Christos Kakkalos, en collaboration avec le photographe suisse Frédéric Boissonnas et avec Daniel Bovy, suisse également, a atteint le point le plus élevé de la Grèce. La publicité de la première montée vers le point le plus élevé de l’Olympe, dans la presse locale, a marqué la fin d’une époque pendant laquelle seuls les douze dieux antiques résidaient sur les plus hauts sommets de la montagne mythique et le début d’une nouvelle ère ; l’ère où des mortels avaient envahi le territoire des dieux en quête d’aventure, d’équilibre spirituel, de performance sportive et même de reconnaissance sociale. Depuis l’époque de la première ascension, le mont Olympe est devenu le centre de l’alpinisme, du ski et de l’escalade, en évolution en Grèce, mais il a été aussi un objet de recherche scientifique pluridisciplinaire. Aujourd’hui, le mont Olympe constitue l’une des destinations les plus populaires au sein de la Grèce continentale.

4


Panorama sur Stefani-Mytikas-Skolio à partir de Kazania. Crédits photos: Christos Tsoutsias

Quand la poudreuse est épaisse, les mortels s’amusent ! Savourant la vue du haut d’un sommet. Crédits photos: Babis Giritziotis / GO experience

Crédits photos: Mike Styllas

Grimpant vers la crête de Xerolaki. L’un des chantiers alpins les plus classiques. Crédits photos: Teo Christopoulos

5


Mont Olympe. Le lieu où le ciel des dieux, la neige et la mer se rencontrent avec les mortels. Crédits photos: Stéphane Demay

Ski de randonnée sur le mont Olympe

L’équipe de tournage rentre au campement de base.

Georges Klaoudatos glissant sur la piste est de Skala.

Crédits: Babis Giritziotis / GO experience

Crédits photos: Ruendi Fluck

6

Descente libre en période de printemps. Credits photos: Elias Lefas


Au cours de la fin des années 1920 et 1930 est née la communauté grecque d’alpinisme et, pour ses débuts de fonctionnement, elle a été facilitée par les alpinistes suisses, britanniques et italiens surtout pendant la période entre la Première et la Seconde Guerres Mondiales ; une période caractérisée par la stabilité politique et sociale qui, à son tour a conduit à la création de plusieurs clubs d’alpinisme locaux, principalement dans les grandes villes.

Crédits photos: Ruendi Fluck

Dix-huit ans après l’ascension inaugurale vers le sommet du mont Olympe, la première ascension hivernale de la montagne avait eu lieu, à une époque où la course pour les versants du Grand Nord des Alpes avait commencé. Le 20 mars 1931, l’alpiniste français Gustave Dorier, avec l’escaladeur et skieur grec Kostas Natsis et Iraklis Ioannidis, basé à Paris, ont écorché les pentes douces à l’ouest de la montagne pour atteindre le sommet auxiliaire de Skala, (2866 m) aux environs de midi. Après une courte halte, ils ont remplacé les skis et les bâtons de ski par des crampons et des piolets et une fois encordés, ils ont commencé à grimper sur la crête vers le sommet principal. Après des parties de route où s’alternaient la neige molle et la glace, ce qui a rendu l’étape pénible et la marche difficile, les trois hommes ont atteint le sommet, en fin d’après-midi, sous un ciel clair dans un paysage enneigé, scrutant en dessous les couleurs bleues de la mer Egée. Sur le sommet, le trio a été envahi par un mélange de couleurs, d’émotions et de sentiments: le calme, la détente et un sens d’équilibre physique et mental harmonieusement perplexe par l’environnement naturel. Revenant sur leurs pas le long de la crête, ils ont atteint leurs skis au crépuscule et ont commencé la descente d’environ 2000 m vers le monastère de Sparmos situé sur les piedmonts ouest de la montagne, où les autres membres de l’équipe (y compris le pionnier Christos Kakkalos) les attendaient. Une très longue journée qui a abouti à la première ascension hivernale du mont Olympe, impliquant l’utilisation de tous les moyens et techniques de déplacement sur la neige et d’escalade hivernale qui ont conduit les trois hommes à se sentir, même pour un court moment, comme des Dieux. Quelques années plus tard, au cours de l’été 1934, le célèbre escaladeur italien Emilio Comici arrive sur le mont Olympe pour établir les premiers chantiers d’escalade sur les parois rocheuses majeures de Stefani (Trône de Zeus, 2912 m), entre le 5 et le 8 juillet. Un mois plus tard, les Slovènes Marijan Lipovsek et Leo Pipan arrivent sur la montagne pour tracer un sentier rocheux, de 400 m de long, sur le mur nord de Skolio (2904 m.), sentier à partir duquel les plus grandes voies alpines ont été établies jusqu’à ce jour.

Dimitris « Frits » Papakonstantinou en train de gagner de la distance grâce à un saut. Credits photos: Babis Giritziotis / GO experience

7


Revenant d’une promenade matinale. Crédits photos: Babis Giritziotis / GO experience

Des grandes villes vers les stations de ski et, enfin, à l’exploration de l’arrière-pays grec Après la Seconde Guerre Mondiale et la Guerre Civile sauvage qui a suivi - une transition délicate de la Seconde Guerre Mondiale à la guerre froide - la réalité grecque a été caractérisée par un afflux d’argent étranger qui a conduit lentement à une croissance économique des grandes villes, mais surtout à une dégradation progressive phénoménale des valeurs de la vie quotidienne et des idéaux, comme partout ailleurs. La grande vague d’immigration interne vers des pays étrangers comme l’Australie, les Etats-Unis, le Canada et l’Allemagne, était une conséquence de la guerre civile et de l’instabilité politique et sociale qui suit généralement des situations similaires et qui a abouti à l’abandon de la campagne grecque en quête d’un avenir meilleur au sein de la sécurité des grandes villes ... Au début des années 1960, et comme les villes s’agrandissaient, les premières stations de ski apparaissent (plus précisément la première remontée mécanique est construite en 1957 à la station de ski Seli, dans le nord de la Grèce) et du fait que le niveau de vie s’améliorait, le

8

ski est devenu populaire pendant l’hiver, alors que d’autres activités de plein air, telles que la randonnée, l’escalade et le vélo ne sont pas restées inconnues chez les Grecs. Le statut social des premiers skieurs en Grèce était soit celui des gens riches des grandes villes, qui pouvaient se permettre d’acheter l’équipement coûteux, soit des skieurs passionnés des villes et des villages de montagne et qui n’avaient pas l’argent pour s’acheter un tel équipement, mais qui avaient le désir et l’imagination même de fabriquer eux-mêmes leurs propres skis sans se soucier du tout de l’équipement vestimentaire spécifique. Durant les décennies suivantes, on observe une augmentation phénoménale des stations de ski à travers le pays, de sorte qu’aujourd’hui la Grèce dispose de 21 stations de ski ! Le développement du tourisme de montagne a finalement conduit à une augmentation des déplacements, pour un temps court, de la population des grandes villes vers la campagne, surtout pendant les weekends et les périodes de vacances, à la recherche de plaisir et de détente, loin de la frénésie de l’environnement urbain.


La partie ouest du mont Olympe possède un spectaculaire terrain de randonnée. Crédits photos: Elias Lefas

Dans la plupart des cas, l’installation de stations de ski à travers la campagne a été à tort basée sur des délibérations politiques à court terme, faute d’une planification à long terme. Le mouvement temporaire de personnes des grandes villes pour les stations de ski du pays a été accompagné d’une rénovation des services d’hébergement et de restauration, dans les zones entourant les stations et a été principalement exprimé par la construction de chalets coûteux et d’hôtels de plusieurs étoiles lesquels, plus tard, ont été dispersés progressivement sur plusieurs villages de montagne grecs. Cette infrastructure luxueuse, établie initialement sur les îles, a été également répartie sur la partie montagneuse du pays et reflète la mentalité grecque moderne, issue de la croissance économique du pays, pas si réelle que ça, car elle était fondée sur de l’argent emprunté à l’étranger. L’accès facile au luxe a conduit la plupart des Grecs à se montrer indifférents vis-à-vis de la beauté naturelle de la campagne de leur pays pour se consacrer exclusivement à la consommation massive de logements coûteux et de restauration. Depuis le milieu des années 1980, des infrastructures luxueuses ont été installées dans des villages abandonnés, l’emportant sur les vieilles maisons de bergers, les petites tavernes traditionnelles et les bâtiments historiques du passé.

En skiant sur l’arrière-pays de l’Olympe. Crédits photos: Babis Giritziotis / GO experience

Cependant, au cours de la fin des années 1980, quelques skieurs alpins étrangers, principalement des Français, avaient visité l’arrière-pays encore intact et avaient progressivement tracé les premiers sentiers de ski alpin sur les plus hautes montagnes du pays. En même temps, seule une poignée de skieurs locaux appréciaient les pistes de ski éloignées pour découvrir les villages abandonnés et les hommes qui enduraient encore la si pénible vie de campagne, alors que la majorité des fans du ski restaient dans les limites des stations, retrouvant leurs habitudes de la ville sous un paysage enneigé, mais rien de plus. Toutefois, comme de plus en plus de stations de ski se construisaient, de plus en plus de gens choisissaient le ski comme activité hivernale de plein air, augmentant progressivement le niveau de ski hors-piste et, par conséquent, de plus en plus de gens ont commencé à découvrir l’arrièrepays grec. Depuis le début des années 1990, la Fédération Hellénique d’Alpinisme et d’Escalade (EOOA) a commencé à organiser les premières courses de ski alpin et comme un nombre croissant de personnes a commencé à choisir le ski alpin en hiver et l’alpinisme au sens large (les randonnées pédestres et dans une moindre mesure l’escalade) en été, il a eu une lente évolution du ski alpin en Grèce.

9


Skieurs internationaux sur le mont Olympe

Davo Karnicar en train de skier sur le mont Olympe (avril 2012). CrĂŠdits photos: Babis Giritziotis / GO experience

10


Eva Walkner

Christophe Moulin

Davo Karnicar

Crédits photos: Rued Fluck

Crédits photos: Georges Klaoudatos

Crédits photos: Christos Tsoutsias

Près de huit décennies après l’ascension inaugurale en ski alpin sur le mont Olympe des G. Dorier, K. Natsis et Ir. Ioannidis, on retrouve la même approche de la vie, la même volonté pour l’aventure et l’amour de l’environnement montagneux, même si les vêtements et les équipements de ski sont différents, chez le célèbre skieur de l’extrême, Davo Karnicar, de Slovénie (qui compte parmi ses exploits la première descente complète du sommet de l’Everest et qui a effectué des descentes en ski de nombreux autres sommets himalayens, à savoir l’Annapurna I et le Nanga Parbat) lequel, avec son épouse Petra et en collaboration avec les Grecs Georges Klaoudatos (un moniteur de ski de l’ENSA, qui a beaucoup promu le ski alpin en Grèce au cours de la dernière décennie), Pavlos Tsiantos (un moniteur d’alpinisme et guide de haute montagne, cinéaste et producteur de plusieurs documentaires, notamment celui intitulé “De l’Olympe à l’Everest» décrivant la première ascension grecque réussie de l’Everest) et Christos Tsoutsias (escaladeur et cinéaste) ont retracé le parcours du trio pionnier au cours de l’après-midi du 11 avril 2012, vivant à travers les mêmes sentiments, les mêmes émotions, les mêmes paysages et couleurs que Dorier, Natsis et Ioannidis. L’homme, le ciel, la neige et les vues sur la mer, associés les uns aux autres conduisent à un état émotionnel unique. Un état qui ne peut pas être évalué ou mieux encore, ne peut pas être acheté, peu importe le montant qu’on y met, mais qui est transmis comme une richesse à ceux qui sont prêts à faire l’effort physique nécessaire pour se balader dans les montagnes et, en retour profiter énormément de la vie dans des circonstances que seul le milieu naturel offre. Le ski alpin sur les pentes reculées des montagnes, loin des villes, où tout est réduit et ajusté aux désirs et aux passions liés à la richesse, agit ou devrait agir comme un antidote à la dégradation des valeurs de la vie quotidienne.

L’ascension de l’équipe au sommet du mont Olympe, à travers la crête de Skala, a été suivie de la descente du couloir de 45 degrés, désormais classique, de Mytikas et l’arrivée au refuge de Christos Kakkalos (un petit refuge sur le Plateau des Muses nommé ainsi après la première ascension au sommet du mont Olympe), où de nombreux alpinistes l’attendaient. La première réunion de ski de randonnée sur le mont Olympe a eu lieu peu après la quatrième course internationale de ski alpin sur le mont Olympe (la première course internationale de ski alpin sur le mont Olympe a eu lieu en 1996, avec des courses ultérieures qui auront lieu en 1998, 1999 et en 2012) et visait à la reconnaissance internationale de l’Olympe en tant que destination majeure de ski alpin. Les deux événements ont été parrainés par la toujours active Fédération Hellénique d’alpinisme et d’escalade (EOOA). Davo Karnicar n’était pas le premier skieur célèbre à arriver sur le mont Olympe. Au printemps 2007, le skieur français Sylvio Egéa avec le spécialiste de snowboard, Marc Amigues et le photographe Stéphan Demay originaire des Pyrénées, avaient skié sur les descentes des couloirs raides à proximité du Plateau des Muses et avaient écrit un long article pour la revue de ski Respyr (Respyr n° 39). Deux ans plus tard, Georges Klaoudatos avec le Français Christophe Moulin (moniteur de ski national et professeur à l’ENSA) ont réalisé la première descente d’un couloir raide au sud du couloir de Mytikas. La longueur de l’ascension, la crête rocheuse glacée qu’ils ont croisée sur le chemin vers le sommet principal, la pente de la descente et l’éloignement annoncé par l’absence absolue de tout type de machines, comme les hélicoptères et les téléphériques, obligent Christophe à avouer:

Diable, c’est de la vraie montagne !

11


En route vers le Plateau des Muses. Crédits photos: Elias Lefas

L’Olympe au crépuscule. Quand des miracles se réalisent. Crédits photos: Elias Lefas

12


La recherche des premières descentes sur les pentes de l’Olympe a continué dans les années qui ont suivi. Au printemps 2010, la athlète autrichienne du World Extreme Ski Tour, Eva Walkner, avec le skieur Andy Razic, originaire de Salzbourg, le photographe et éditeur de la revue «TWIN Ski Magazine», Ruedi Fluck de Luzerne et George Klaoudatos, a terminé la première descente du couloir de Stefani pour le surnommer peu après: «You laugh ?» ; le nom de la première descente a été attribué en raison de longs délais d’attente dans le refuge à cause du mauvais temps et le manque de rire «bien que nécessaire». L’impression d’Eva après son séjour d’une semaine sur la montagne est mieux décrite dans le site de Black Diamond (fabricant de matériel d’escalade et de ski): «Tout est lié à ce relief alpin très important»

Eva Walkner sur la première descente de Stefani (Trône de Zeus), la face est du couloir au cours d’une matinée fraîche d’avril. Crédits photos: Ruedi Fluck

Quand les dieux dorment. Appréciant le ski nocturne en dessous du Trône de Zeus. Crédits photos: Ruedi Fluck

La présence de nombreux skieurs de haut niveau international sur la montagne mythique a ouvert les yeux à des nombreux alpinistes locaux qui ont pu voir le potentiel de la plus haute montagne de leur patrie. Par la suite, la première réunion de ski de randonnée sur le mont Olympe a été organisée sur le Plateau des Muses, en avril 2012. Outre le Slovène Karnicar Davo, la liste des skieurs présents comprend le célèbre cinéaste de ski alpin, le Gréco-américain Constantin Papanikolaou (CP) de Californie, ainsi que le nouvellement initié au ski alpin, le Grec Dimitris «Frits» Papakonstantinou entre autres. Le résultat de cette réunion spécifique a été résumé à la simple conclusion : le ski alpin est destiné à devenir l’activité de plein air d’hiver la plus populaire en Grèce, ne laissant aucun espace pour de stations de ski supplémentaires, notamment sur le mont Olympe. En raison de l’absence de glaciers et de dangers objectifs liés à la pratique du ski en terrain glaciaire, la variabilité du relief de la partie montagneuse du pays, un relief qui passe des pentes douces aux couloirs très raides et étroits et en raison de la durée relativement longue de la couverture neigeuse adéquate (de décembre à mai) pour le ski hors-piste et le ski de randonnée, il s’agit certainement de l’activité hivernale de l’avenir sur les montagnes grecques.

C’est le pied ! Crédits photos: Elias Lefas

13


Récits de cosmogonie Selon Homère, la Terre (Gaia) était un énorme disque arrondi créé à partir d’un très grand fleuve, l’Océan. Le mont Olympe a été placé au milieu de ce disque arrondi ; à cette époque-là, il était considéré comme le centre du monde connu...

14


Homère croyait également que les plus hauts sommets du mont Olympe étaient si élevés qu’ils perçaient le ciel (Uranus), devenant ainsi eux-mêmes le ciel. La cosmogonie grecque raconte qu’Uranus (ainsi que les Montagnes et les Mers) était le fils de la Terre et d’Eros. Uranus, qui est ensuite devenu une divinité primordiale de la première génération divine, n’aimait pas ses fils et ses filles (les Titans) et voulait les tuer en les jetant dans le Tartare (une vallée très profonde). La Terre Mère a convaincu les Titans de lutter contre leur père, ainsi le plus jeune d’entre eux Kronos (Saturne) s’est battu avec Uranus et a gagné le combat pour devenir celui qui dominerait le monde. Après le combat, Saturne épousa sa sœur Rhéa pour donner naissance aux dieux: Zeus, Pluton, Poséidon, Hestia, Minerve et Héra. Mais le ciel avait décidé que son fils Saturne aurait le même sort que ses autres enfants, qu’il mangeait au lieu de les jeter dans le Tartare. Un seul de ses enfants a réussi à s’échapper aidé par sa mère Rhéa : Zeus qui s’est enfui vers la Crète et a évité ainsi la mort par son père. Quand il a grandi, Zeus libéra les Cyclopes et les Hécatonchires de Tartare et avec leur aide, il lutta contre Saturne et le reste des Titans. Zeus s’est donc marié à Héra pour donner naissance à la troisième génération divine: Minerve, Hermès, Mars, Apollon, Artémis, Vénus et Héphaïstos, qui par la suite et en relation les uns avec les autres, mais aussi avec des mortels, ont donné naissance à des dieux et des déesses inférieurs comme Dionysos, Pan, Hercules, Éole, les Muses et de nombreux autres. De tous les dieux et déesses supérieurs ou inférieurs, les mortels ont aimé le plus douze d’entre eux, dont sept furent des enfants de Zeus et cinq d’entre eux des enfants de Saturne. Les douze dieux et déesses furent placés dans le plus haut sommet du mont Olympe (le Panthéon, ou actuellement Mytikas), furent baptisés Dieux olympiens et furent ensuite appréciés par les mortels pendant de nombreux siècles.

Quand Zeus se met en colère. Crédits photos: Teo Christopoulos

Les gens montaient sur le mont Olympe depuis l’antiquité. L’ancien sentier à partir de la ville de Dion (au pied de la montagne du côté nord) conduisait les croyants jusqu’au sommet arrondi et facile d’accès de Profitis Ilias (2803 m) où était placé un autel pour les sacrifices réalisés lorsque le temple d’Apollon fut construit. Plus tard, au cours du XIe siècle après J.-C., les chrétiens ont construit une église par dessus le temple d’Apollon (une politique suivie minutieusement par les chrétiens pour la construction d’églises sur les temples et les monuments anciens) et ont dédié la construction en pierres, à Profitis Ilias. Des autels antiques ont été retrouvés ainsi sur d’autres sommets de l’Olympe (Agios Antonios – 2815 m, Skolio – 2904 m).

15


Récits de géologie Le massif du mont Olympe comprend une série non continue de Trias métamorphosé et déformé et des plateaux calcaires continentaux du Crétacé à l’Eocène. Le dépôt de la série sédimentaire de l’Olympe représente une partie de la lisière passive sud-ouest de la Néotéthys, laquelle au cours de l’ère mésozoïque a séparé la Grèce continentale du sud de l’Europe. Les mouvements tectoniques lors de la fermeture de l’océan ont abouti au soulèvement des carbonates de l’Olympe, sous forme de fenêtre tectonique. Au cours du Pléistocène (il y a 1,8 millions d’années), l’histoire du soulèvement du mont Olympe a été concomitante avec l’activité glaciaire, comme en témoignent les formes glaciaires présentes (des cirques en bout des vallées, des moraines, etc.) et des dépôts sédimentaires à la fois dans les hautes terres et sur les piémonts secondaires. Les sommets importants de l’Olympe sont le résultat du soulèvement tectonique, de l’érosion glaciaire et des intempéries.

16


Jadis sous l’eau, à l’heure actuelle sous le sommet. De bandes successives de calcaire et de soulèvement ont abouti à la formation de Zonaria (ceintures). Crédits photos: Babis Giritziotis / GO experience

Le soulèvement tectonique et l’érosion glaciaire ont conduit à la formation de Mégala Kazania où on retrouve les plus grandes et les plus belles routes d’escalades alpines. Crédits photos: Teo Christopoulos

Cirques et vallées suspendues. Crédits photos: Mike Styllas

Les phénomènes d’érosion connus sous le nom de “Mytikia” (petites aiguilles). Crédits photos: Babis Giritziotis / GO experience

17


Ranunculus Brevifolius.

Crédits photos: Antigoni Kouramba

Récits de biodiversité

fleurs et animaux

Rupicarpa – Rupicarpa.

18

Crédits photos: Babis Giritziotis / GO experience


Montifringilla nivalis.

Crédits photos: Babis Giritziotis

Alyssum Handelii.

Crédits photos: Mike Styllas

Le parc national du mont Olympe a été créé par le gouvernement grec en 1938. Le premier parc national du pays, a été créé afin de protéger les ressources naturelles de la région, au cours d’une période où l’exploitation forestière illégale, le pâturage et le braconnage illégaux étaient en pleine activité. Durant ces années, il n’y avait aucun sens du développement touristique dans aucune région en Grèce, alors que le pays était encore en train de panser ses plaies de la Première Guerre Mondiale et de la récession économique des années 1930. Le cœur du parc national du mont Olympe a une superficie d’environ 40 000 hectares situés à l’intérieur d’une périphérie de 32 km. En décembre 1981, l’UNESCO a classé le parc national du mont Olympe en tant que réserve de la biosphère, ce qui a apporté une reconnaissance internationale à l’écosystème encore vierge. En dépit de son importance géologique, le mont Olympe est le foyer de plus de 1700 espèces de plantes, ce qui représente 25% de la flore grecque. Vingt-cinq (25) des espèces végétales sont endémiques, c’est-à-dire qu’ils ne poussent que sur le mont Olympe. En plus des espèces végétales, le mont Olympe est caractérisé par la présence de 48 espèces d’arbres (notamment le Pinus nigra et le Pinus heldreichii). Au cours des années 1970, le professeur Anne Strid, de l’Académie danoise des sciences, qui faisait des recherches sur la flore grecque depuis 1963, a été financée par le Musée d’Histoire Naturelle Goulandris afin de publier son livre exceptionnel “Fleurs sauvages de l’Olympe”. La faune du mont Olympe implique l’existence de 34 mammifères, parmi les plus renommées, dont les habitants de la falaise rocheuse : les chamois des Balkans Rupicapra-Rupicapra. Les 129 espèces d’oiseaux, ainsi que les 14 espèces de reptiles et les 5 espèces d’amphibiens, constituent l’un des écosystèmes les plus riches du sud de l’Europe.

Aquilegia ottonis subsp.

Crédits photos: Babis Giritziotis

19


Récits d’alpinisme et d’escalade Lorsque il y a de bonnes conditions. Crédits photos: Mike Styllas

20


Sur le couloir de Mytikas avec la mer à l’arrière-plan. Crédits photos: Elias Lefas

Même si l’histoire du mont Olympe par rapport à l’humanité remonte à plus de 2500 ans, son histoire d’alpinisme compte seulement un siècle. En raison de l’instabilité politique et sociale, suite à l’occupation du nord de la Grèce par l’Empire ottoman, de 1453 à 1912, et malgré le fait que les gens habitaient sur ses versants les plus élevés depuis l’Antiquité, comme en témoigne l’existence d’autels, la première ascension enregistrée sur le point culminant de la montagne a eu lieu le 2 août 1913. C’était le chasseur de chamois et bûcheron, Christos Kakkalos, avec le photographe suisse de renommée mondiale, Frédéric Boissonnas, et le doyen de la Faculté des Arts de Genève, Daniel Baud-Bovy, qui a posé le pied sur le point le plus élevé de la Grèce, à hauteur de 2918 m d’altitude. L’ascension inaugurale avait fait une grande publicité, à une époque où, tout comme aujourd’hui, la Grèce avait essayé de se mettre débout en tant que nation indépendante et se remettre d’une longue occupation et d’instabilité sociale, dont l’acte final a été joué par la fin de la guerre des Balkans. La période qui suit la première ascension a été marquée par des ascensions successives de Mytikas, principalement par des membres de clubs alpins nouvellement créés à Athènes et à Thessalonique. Au cours du 12 août 1921, le sommet principal du Trône de Zeus (le sommet rocheux le plus célèbre du mont Olympe vu de l’est, peu après baptisé “Stefani”) a été gravi par Christos Kakkalos et l’alpiniste et ingénieur suisse Marcel Kurz. De 1922 à 1934, les grandes crêtes et les couloirs menant aux sommets de Mytikas et Stefani ont été gravis par des suisses, des britanniques et quelques alpinistes grecs.

Christos Kakkalos

Frédéric Boissonnas et Daniel Baud-Bovy

Marcel Kurz

Emilio Comici

21


Sur les traverses inférieures de la route de H. Zerf sur le rocher fin de Skolio, avec Mytikas en arrière-plan.

La fin des sentiers de neige centraux de l’itinéraire Comici – Escher. Crédits photos: Nikos Tsavdaris

Crédits photos: Teo Christopoulos

L’été 1934 a marqué le début de l’ère de l’escalade du mont Olympe, lorsque Emilio Comici a établi les premières voies d’escalade sur la face est de Stefani et la face nord de Mytikas avec Anna Escher. Près d’un mois plus tard, les Slovènes M. Lipovsek et L. Pipan ont établi la première voie d’escalade sur le mur nord de Skolio (2912 m). Le parcours slovène était à tout point de vue une entreprise beaucoup plus sérieuse du fait que le duo a escaladé sur du terrain inconnu avec des difficultés considérables (UIAA IV +) et des longueurs (450m). Deux ans plus tard, pendant l’été 1936, les frères H. et S. Demleitner, d’Allemagne, ont établi le premier et toujours très important itinéraire (VI) sur la face ouest de Stefani au cours d’une période où de nombreuses premières ascensions et des répétitions se déroulaient sur la face la plus facile, la façade est de Stefani, plus souple et moins raide, principalement par des équipes internationales. La Deuxième Guerre Mondiale a provoqué un arrêt à toutes les activités d’escalade. La fin de la Seconde Guerre Mondiale a marqué le début d’une autre période sauvage et instable pour la Grèce, traduite par la guerre civile grecque, dont le début a eu lieu au pied du mont Olympe. Lorsque la stabilité politique et sociale sur le territoire grec a été établie pour une fois de plus dans les années 1950, l’activité d’escalade a repris sur les parois rocheuses du mont Olympe. Au cours de l’été 1956, les frères allemands B. et W. Huhn avec également l’allemand H. Wiedmann ont établi un autre itinéraire très important (VI) sur la face escarpée ouest de Stefani.

22

L’un des escaladeurs grecs les plus productifs, encore actif sur le mont Olympe et les Alpes, Sakis Spanoudis, en train de répéter son itinéraire sur la façade nord-est de Mytikas. Crédits photos: Mike Styllas


La montée sur Boteli-Zarra le premier parcours sportif multi terrain créé en 1993. Crédits photos: Teo Christopoulos

Sur le troisième parcours de Mati – L’œil Crédits photos: Teo Christopoulos

Les années suivantes ont été marquées par la présence de l’escaladeur grec Georges Michailidis, qui a dominé dans l’activité d’escalade non seulement sur le mont Olympe, mais aussi sur les grandes parois rocheuses de la Grèce, depuis de nombreuses années. Il compte à son actif 8 nouveaux itinéraires sur les parois rocheuses du mont Olympe, la mise en place de l’école d’escalade du mont Olympe en 1959, mais également, fait tout aussi important, il est le co-fondateur de la section grecque de « Mountain Wilderness » (Etendue sauvage de Montagne), une organisation qui a finalement joué un rôle très important dans la prévention de la construction d’une station de ski sur le mont Olympe, dont la protection de l’environnement de moyens d’utilisation dévastateurs. La fin des années 1960 a vu une nouvelle génération d’escaladeurs grecs, menés par le productif et toujours très actif sur le mont Olympe et dans les Alpes, Athanasios (Sakis) Spanoudis de Thessalonique. Cette nouvelle génération d’escaladeurs, aidés et inspirés par les alpinistes français et italiens (notamment Habib Zerf entre autres), a commencé à établir des itinéraires plus esthétiques et de difficulté supérieure sur les parois rocheuses de l’Olympe. À l’automne 1972, des alpinistes slovaques F. Kolar et M. Doubner ont mis en place un parcours très difficile et dangereux sur la face nordouest de Mytikas. Le “Slovak directissima” a été répété une fois depuis lors et a obtenu le statut d’un parcours fantôme et dangereux.

La fin des années 1970 a vu les premières ascensions hivernales de quelques sentiers, comme les escaladeurs grecs avaient développé les compétences de l’escalade en hiver lors de voyages successifs dans les Alpes. Durant les années 1980 et 1990, de nombreuses répétitions des itinéraires déjà établis ont été entreprises par l’ouverture des premiers sentiers d’escalade multi sport, alors que la période qui a suivi le nouveau millénaire a été marquée par l’ouverture de sentiers encore plus difficiles, l’équipement des stations dans la plupart des routes avec des boulons d’attache, des ascensions rapides et libre en solo ainsi que l’ouverture de nombreuses routes d’hiver. Aujourd’hui, sur les trois principales parois rocheuses du mont Olympe (Stefani, Mytikas et Skolio), 64 voies d’escalade ont été établies. Parmi ces 64, il y a 4 terrains multi sport (protégés seulement par des boulons) des voies dont la difficulté est de 6b à 7a +, tandis que 4 autres voies ne se pratiquent qu’en hiver, ce qui rend un total de 68 voies alpines, en plaçant le mont Olympe sur la carte internationale de l’alpinisme et des destinations d’escalade.

23


Récits d’organisation Fédération Hellénique d’Alpinisme et d’Escalade – EOOA

Championnat national de ski alpin, mont Olympe 2012. 24

Crédits photos: Babis Giritziotis / GO experience


La Fédération Hellénique d’Alpinisme et d’Escalade s’est également consacrée à l’organisation de tous les niveaux d’alpinisme, d’escalade et des cours de ski alpin, alors qu’en coopération avec l’Association Grecque des guides de montagne elle est responsable de la formation des guides de montagne et des certifications. En plus de l’instruction en escalade et alpinisme et la certification des guides, l’EOOA organise le championnat national d’escalade depuis les années 1990 et, à partir de 1992, le championnat national de ski alpin. Par ailleurs, étant active au niveau international dans le comité de l’UIAA, l’EOOA a parrainé de nombreuses excursions et pour les grimpeurs grecs dans les Alpes, les Andes et l’Himalaya, tandis qu’en 2004, elle a participé activement à la première expédition nationale réussie sur le mont Everest.

La Fédération Hellénique d’Alpinisme et d’Escalade (EOOA), a été initialement créée en 1930 sous une forme différente de celle d’aujourd’hui. Pendant les premières années de son existence, l’EOOA s’est consacrée au développement de l’alpinisme, du ski dans le sens le plus large et à la collecte de documentation du patrimoine naturel de la Grèce. En 1936, l’EOOA est devenue membre à la fois de l’UIAA et du FIS. Moins de 10 ans après sa création, l’EOOA s’est agrandie puisque 43 clubs provenant de plusieurs localités dans toute la Grèce avaient été créés. L’EOOA a joué un rôle clé pour la création du Parc National du Mont Olympe en 1938. Peu de temps après sa création, l’EOOA a commencé à construire le premier refuge de montagne en Grèce, sur le versant est du mont Olympe, à une altitude de 2100 m. Le refuge “Spilios Agapitos” est le plus grand refuge de montagne en Grèce, son développement ultérieur par des fonds provenant de l’EOOA a joué un rôle très important pour le développement touristique du mont Olympe. Aujourd’hui, l’EOOA gère 13 refuges alors que ses membres (des clubs alpins locaux) gèrent 5 refuges supplémentaires. Sur le mont Olympe, l’EOOA, hormis le refuge “Spilios Agapitos”, gère également le refuge “Christos Kakkalos” situé sur le Plateau des Muses, à une altitude de 2648 m.

25


Un siècle du mont Olympe avec des Dieux et des Mortels 26


Revenant vers le premier siècle quand les mortels et les dieux se sont rencontrés sur la plus haute montagne de Grèce, il est difficile d’imaginer comment les premiers alpinistes et skieurs pensaient ce que serait l’évolution de leurs actes de bravoure sur les plus hauts sommets de l’Olympe. La présence humaine au cours du siècle qui a suivi la première ascension enregistrée, marquée par les succès et les échecs des premiers alpinistes, les actes déplorables mais juste pour le bien commun de bandits célèbres, la recherche novatrice par de nombreux scientifiques, l’ouverture de belles voies esthétiques d’escalade par de nombreux alpinistes, ainsi que par des descentes impressionnantes de grands couloirs et de pistes. Même si l’alpinisme a commencé à évoluer rapidement depuis les années 1960, le ski alpin a fleuri sur les pentes de l’Olympe au cours de la dernière décennie. Outre son côté sportif et/ou aventureux, le ski alpin le long de l’arrière-pays grec offre une chance unique de mieux connaître et protéger l’environnement naturel du pays, de plus en plus menacé par la construction de routes pour l’exploitation minière, mais surtout de chercher encore pendant un certain temps pour une sorte d’équilibre spirituel par le contact avec la nature elle-même, loin de la frénésie des stations de ski encombrées, qui a finalement agi comme une extension des habitudes de la ville vers la montagne plutôt que d’inciter les skieurs à sentir l’aura de la montagne.

Puissent les Dieux skier avec toi Dans la culture grecque le mont Olympe a été le centre d’activité en termes de mythologie, de religion, d’art, de révolutions, de recherche et d’alpinisme depuis des milliers d’années. Comme en témoigne le printemps 2012, le mont Olympe est destiné à une autre première : devenir le centre de l’activité de ski alpin dans son sens plein (des courses, du ski extrême, de longues traversées, etc.). Les mortels ont été autorisés sur le territoire des dieux il y a un siècle, lors de l’établissement de la base de la lente évolution de l’escalade et de l’alpinisme en Grèce. Un siècle après l’ouverture des plus hauts sommets de l’Olympe à tous ceux qui sont respectueux envers l’environnement naturel et envers eux-mêmes, les dieux sont prêts à dévaler les pentes douces ou les couloirs abrupts, dans les années à venir. Vous pouvez avoir de la chance et profiter du ski au cours de ces jours où la neige, le ciel, la mer et vous ferez partie d’une extase en suspension dans l’air pendant des milliers d’années. Un autre jour se lève. Descente tôt le matin. Crédits photos: Stéphan Demay

27


Refuges Refuge Α΄ or “Spilios Agapitos Refuge” Telephone: +30 23520 81800 / 81329 Hellenic Hiking Association Refuge or “Giosos Apostolidis Refuge” Telephone: +30 2310 224 710 “Petrostrouga Refuge” Contact: +30 6948 821 513 / Aigyptiadis Telemachus +30 6977 246 350 / Parmakis & Nektarios Refuge C΄ or “Christos Kakkalos Refuge” Telephone: +30 6937 361 689 Refuge D΄ or “Stavros Refuge” or “Dimitrios Boudolas Refuge” Telephone: +30 23520 84100 Refuge B΄ or “Vrissopoules Refuge” or “KEOACH Refuge” Telephones: +30 24930 62163 / +30 24930 23467 ECHOS Elassona Refuge in “Krevatia” area - Vrontous Information: National Park Management Body Olympus, Telephones: +30 23520 83000 / +30 6978 278 548 Refuge in “Koromilies” area - Leptokarya Information: Municipality of East Olympus Telephone: +30 23520 31242 Refuge in “Koromilia” - Dion Information: Management Agency of Olympus National Park, Telephone: +30 23520 83000 Dion Municipality, Telephone: +30 23513 51000


M E N T I O N S

L É G A L E S

rédaction – auteur Mike Styllas crédits photographiques Teo Christopoulos Ruedi Fluck Babis Giritziotis / GO experience Antigoni Kouramba Elias Lefas Antonis Papagiannopoulos Mike Styllas Ski Sylvio Stéphane Demay Nikos Tsavdaris Christos Tsoutsias Antonis Vroikos design et direction artistique Shift | visual communication traductions pour la version française Marianthie Paschou imprimé en novembre 2012 par Print X-Copy production GO experience www.goexperience.com.gr


www.olympus-climbing.gr

www.klaoudatos.gr

CrĂŠdits photos: Babis Giritziotis / GO experience


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.