GOLDA 11

Page 1

GOLDA MAG

1


68 Hei be-iyar street (Kikar Hamedina) E Kookina Tlv |Q kookina_tlv 2 GOLDA MAG


GOLDA MAG

3


4 GOLDA MAG


Photo : © David Salou

© OVLAC

Sommaire 07 Edito

08 i24news, une success story signée Frank Melloul

14 Chirurgie esthétique chez les hommes 18 GOLD List

20 Barber Shop

22 Cyril Benzaquen : ma vie, mes combats 36 L’innovation au masculin

38 Nouelle régulation si vous déposez des fonds dans une banque israélienne

40 Meyer Habib : mon père, ce héros 44 People

46 Gay Pride, le combat multicolore

50 GOLDA du mois, Déborah Amar © @Mathieu.dphotographie

54 On se jette à l’eau !

56 Dor Hadash, une nouvelle génération d’alya accessible à tous !

58 Mémoire d’un fils nazi

60 GOLDA Legend’z - Miles Davis 64 Gideon Raff

68 Garden Party, Soirée d’été 70 GOLDA à table



GOLDA www.goldamagazine.com

SIRET : 027844026 Siège social : Netanya Contacts contact@goldamedia.com lea@goldamedia.com +972 (0)52 244 5419 PUBLICATION Directrice de la publication Léa Tov Directrice artistique Yaël Nadjar pour Sidewalk Medias PUBLICITÉ Création & Design Yaël Nadjar pour Sidewalk Medias www.sidewalkmedias.com +972 (0)55 9742085 RÉDACTION ET PARTICIPATION Léa Tov, Jérémie Talafré, Sandrine Bertheau, Valérie Zarka, Sivan Cohen-Wiesenfeld, Patricia Hassoun, Jessica Adjedj. Rédactrice mode & beauté : Johanna Berrebi PARTENARIAT Medias

CRÉDITS PHOTOS - Shutterstock - Wikipedia Commons - EasyCom RÉSEAUX SOCIAUX Instagram : golda_magazine Site : www.goldamedia.com Groupe facebook : « Je suis une Golda car ... » Page facebook : GOLDA Magazine Radio : Golda Radio Youtube : Golda Médias Malgré le soin apporté par la rédaction pour assurer l’exactitude des informations publiées provenant de sources très diverses, ni l’éditeur, ni l’imprimeur ne pourraient être tenus responsables pour les photos et les textes fournis par les annonceurs. La citation de marque, dans les articles, est généralement réalisée sans aucun but publicitaire. L’éditeur s’autorise à priori à refuser toute insertion qui semblerait contraire aux intérêts moraux ou matériels de publication. La rédaction décline toute responsabilité en cas d’insertion publicitaire erronée, et seuls les annonceurs sont responsables des informations contenues dans leur visuels garantisant ainsi le magazine contre toute condamnation pronocée à son encontre sur ce point.

EDITO

T H E

M

es cher(e)s lectrices, lecteurs,

« Le non, on l'a déjà, mais le oui, il faut aller le chercher ». Cette citation inspirante nous vient de l'homme que vous voyez en couverture de ce numéro spécial Homme, et qui nous donne un avant-goût de son mood (état d'esprit). Et oui mesdames, ce mois-ci chez GOLDA, nous avons décidé de mettre ces messieurs à l'honneur, car même si « Who runs the world ? Girls ! », on doit avouer qu'on l'apprécie la gente masculine ! On ne vous en dit pas trop, mais vous serez ravies de découvrir le portrait de notre superstar Cyril Benzaquen, qui nous fait l'honneur de poser pour nous. Dans l'interview de Johanna Berrebi (page 22), vous tomberez sous le charme de cet homme aux multiples qualités, qui allie force, courage et abnégation. Mais pas que ! Nous vous proposons aussi de lire l'ascension professionnelle de Frank Melloul (page 8), cet exemple qui a su monter la chaîne i24news, passerelle entre nos deux pays. Pour l'émotion, Meyer Habib nous parle de son père (page 40) avec « Mon père ce héros », qui nous permet de mieux comprendre ses engagements. Si vous n'en n'avez pas assez, côté artiste, Jérémie Talafré vous présente (page 60) le légendaire Miles Davis. Un petit dernier pour la route et pas des moindres ? Bon allez, on vous garde pour terminer un dossier sur la chirurgie et la médecine esthétique, mais cette fois-ci qui concerne les mâles mesdames ! Et oui, on s'est dit que ça ne ferait pas de mal d'avoir l'avis de deux spécialités tels que les Dr David Modiano et Dr Jérémy Niddam, version XY ! (Psssst... Cyril nous donne son avis lui aussi, curieuses ??) Mesdames, régalez-vous avec toutes vos rubriques préférées déclinées au masculin et bon été !! On se voit très vite pour la rentrée !

GOLDA Magazine est publié sous licence de GOLDA Média et de Léa Tov. Tous droits sur les contenus sous licence leurs appartiennent et ne peuvent être reproduits, en partie ou en entier, sans leur consentement.

COVER Mannequin : Cyril Benzaquen Photo : Thomas Braut Style : Fendi et Givenchy

LÉA TOV DIRECTRICE DE LA PUBLICATION ET RÉDACTRICE EN CHEF ET JOHANNA BERREBI RÉDACTRICE MODE & BEAUTÉ GOLDA MAG

7


8 GOLDA MAG


SOCIÉTÉ

i24news,

une

SUCCESS

storysignée FRANK MELLOUL PAR

B

on ben voilà mes chers lecteurs et lectrices de GOLDA a force d’écrire des articles originaux, intéressants et avec un style totalement frais et plein d’énergie, il fallait bien que ça m’arrive... Dimanche après-midi, j’étais tranquillement en train de regarder une série sur Netflix quand la nouvelle m’est tombé dessus, enfin la nouvelle… C’est Léa, la rédactrice en chef de ton magazine préféré… Qui comme une dépêche AFP m’est tombée dessus !

Q JÉRÉMIE TALAFRÉ

Afin de joindre l’utile à l’agréable voici, rien que pour toi cher(e)s lecteurs(trices) de GOLDA, un petit tuto week-end, SI JAMAIS LEA TE TELEPHONE UN DIMANCHE… NE REPONDS PAS sinon tu vas encore te faire embarquer dans une histoire abracadabrantesque et en plus, elle ne s’arrête pas de parler. Du coup, tu vas finir par rater quatre épisodes de ta série ! Fin du tuto. Après une heure de discussion a la sauce Léa, c’est à moi que revient la tâche de vous parler de Frank Melloul et de son ascension dans le domaine des médias. Comment ça, tu ne sais pas qui est Frank Melloul ?

Bah voilà à force de passer ton temps sur Tik Tok et de regarder des vidéos de chats qui dansent sur du Aya Nakamura, tu passes à côté de beaucoup de choses, tu sais ? Et ton niveau de « culture G » finit par ressembler au niveau de philo d’un élève qui sort d’une Zep au sein du lycée Jacques Mesrine dans la Creuse ! Je te rassure, je fais le malin comme ça, mais moi non plus je ne savais pas qui était Frank Melloul... Alors en journaliste du dimanche j’ai commencé à faire des recherches. Wow, il a une page Wikipédia... Et ça, c’est la classe ! Voyons voir ce que me dit Wikipédia... GOLDA MAG

9


- Ancien conseiller pour la communication du Premier ministre français Dominique de Villepin ; - Il étudie à la faculté de droit de Genève - Obtient une licence en relations internationales à l’Institut Universitaire de Hautes Études Internationales de Genève ; - Une maîtrise en relations internationales à l’EHEI Paris ; - Un master en négociation à l’Université Paris-Sud ; - En 2006, il lance la chaîne d’information France24 ; - Depuis 2013, il est le PDG de la chaîne d’information internationale i24news. Autant dire que le mec a l’air d’un bout en train et que les samedis soir sur la tayelet avec Franky doivent être de folie ! (Oh ça va si Mr de Villepin l’appelait comme ça, je peux aussi non ?) Mais Wikipédia ça ne me suffit pas. Pour te raconter l’histoire de ce patron de chaîne qui, à l’image d’une boule de flipper à taper dans tous les recoins de la machine diplomatique, et ce, jusqu’à faire exploser le compteur, pour devenir le grand patron de la seule chaîne d’information totalement libre et éclectique du MoyenOrient, il me faut beaucoup plus de contenu ! Alors, déjà, elle commence comment l’histoire de Frank Melloul ?

Au bout d’un an, il devient porte-parole adjoint du Quai d’Orsay et c’est lui qui a donc la charge de faire des briefings à toute la presse Arabe. Autant dire qu’un Juif qui se retrouve à faire cela, ce serait comme imaginer un vegan à l’entrée du salon de l’agriculture, qui serait chargé de vous indiquer où se trouvent les meilleurs saucissons ! À cette époque le quai d’Orsay se retrouve coincé en plein étau diplomatique avec le proche et Moyen-Orient qui est en plein Intifada.

il s’implique à la création d’événements dont le cinquantième anniversaire de l’État d’Israël.

C’est à Fribourg, en Suisse, que voit le jour Frank Melloul. A l’âge où moi je jouais encore à imiter Sangoku, lui voulait déjà devenir diplomate ! Il commence par animer une émission sur une radio en Suisse pendant 3 ou 4 ans (Acidule FM). Très vite, il s’implique à la création d’événements dont le cinquantième anniversaire de l’état d’Israël. Sur les conseils de sa famille, il va donc poursuivre ses études en relations internationales et se retrouve chargé de mission au ministère des affaires étrangères. Il devient ensuite conseiller chargé de la communication et des relations avec la presse au cabinet de Mme Lenoir (ministre à l’époque). Il arrive au Quai d’Orsay avec un master en poche pour faire un stage auprès 10 GOLDA MAG

de Gérard Araud et se retrouve dans la sous-direction des affaires stratégiques sous la direction de Salomé Zourabichvili qui est aujourd’hui, la présidente de la Géorgie. À partir de là, on se rend compte déjà que contrairement à toi qui t’es coltiné une dizaine de stages après ton master qui ont tous plus ou moins consisté à faire du café ou des photocopies, Frank Melloul a su tirer son épingle du jeu et a réussi à s’imposer dans un milieu en général réservé à une caste d’énarques.

Frank retrousse ses manches et utilise cela à son avantage et décide de devenir un porte-parole qui délivrera la globalité du message. Bon ça manque de suspens tout ça... Et c’est là que ça se corse ! Voilà qu’il est « invité » à se joindre à une délégation avec le ministre Dominique de Villepin, le ministre Anglais des affaires étrangères et le ministre Allemand des affaires étrangères pour aller à Téhéran rencontrer le ministre des affaires Nucléaires qui n’est autre à l’époque que Rouhani... Perso, je préfère la photocopieuse et la machine à café parce que à l’époque Téhéran, ce n’est pas Ibiza ! Ce petit road-trip entre diplomates va lui valoir une invitation au ministère de l’Intérieur à la place Beauvau par Mr de Villepin qui, a à ce moment pour mission d’enrayer l’islamisme radical qui est en plein « boum » suite à l’attentat de Londres ! Vont s’ensuivre plusieurs années de service au sein du gouvernement, des rencontres marquantes comme la fois ou l’ambassade d’Israël l’appelle en faisant


abstraction du protocole diplomatique et lui demande son aide pour que le président Chirac reçoive Ariel Sharon à l’Elysée avec les honneurs dus à un chef de gouvernement... C’est donc avec tact et diplomatie qu’il trouve un moyen de convaincre le Premier ministre de toucher un mot à Jacques Chirac pour qu’il se comporte dignement avec Ariel Sharon. Ce n’est pas mal la diplomatie quand même, moi « la diplomatie » je ne sais pas faire... Déjà, j’ai du mal à laisser ma place à une petite vieille dans le sherout alors imaginez si c’était à moi qu’on avait demandé ça... J’aurais pu déclencher une guerre !

Patrick

Cette rencontre avec Ariel Sharon va marquer Frank Melloul à vie, et ce dernier va même lui prédire, qu’il aura un très bel avenir en Israël.

Drahi,

fondateur

À la suite de son passage au Ministère, comme on a pu le voir sur sa page Wikipédia, il va donc s’occuper de la recherche et du business développement international, regroupant France 24, Radio France internationale, Monte Carlo Doualiya et la TV partenaire TV5 Monde. Avoue que c’est balaise... Ça m’impressionne moins que Zizou qui claque deux buts de la tête en finale de coupe du monde contre le Brésil, mais faut avouer que sur un CV ça en jette ! On fait un saut dans le temps ? Octobre 2012... Vous entendez cher(e)s lecteurs(trices), c’est un téléphone qui sonne ! C’est qui ? C’est Patrick Drahi au bout du fil. Patrick Drahi est le président-fondateur du consortium luxembourgeois Altice, une multinationale spécialisée dans les télécommunications et les réseaux câblés. Si vous vous attendez à ce que je vous révèle les détails de cette conversation téléphonique, vous avez frappé à la mauvaise porte. Tout ce que je peux vous dire c’est que Patrick Drahi a vu en Frank Melloul l’homme providentiel qui sera capable de relever le défi, et de faire rentrer Israël dans le poste de millions de francophones à travers le monde.

de i24news & Frank

Melloul, PDG de

i24news

d’information en continu, dont les programmes sont diffusés en anglais, en français et en arabe a vu le jour. C’est donc, à la suite d’un ras-le-bol général de Monsieur Drahi qui ne reconnaît plus de diversité dans les médias Français, ou alors sur le bâclage des informations concernant le Moyen-Orient, que l’idée de créer une chaîne dédiée à l’information au Moyen-Orient, a commencé à germer. Et c’est comme cela qu’une chaîne de télévision Française basée en Israël,

Parce qu’il faut bien l’admettre avant i24news, le seul moyen de savoir ce qui se passe au « bled », c’est de passer par Al Jazeera ! Et franchement, en termes d’objectivité et de liberté de la presse même sous Staline, on était plus compréhensif et efficace ! « Pas trop » fun fact... La première breaking news que i24news a délivré, c’est la mort d’Ariel Sharon, lui qui avait dit GOLDA MAG

11


Elie Chouraqui « Elie sans inerdit »

Valerie Abecassis « Culture »

quelques années plus tôt à Frank, qu’il allait faire de très grandes choses en Israël. Frank sait s’entourer et même prendre des risques, au point de prendre une Israélienne Tami Harel pour s’occuper de la partie francophone de la chaîne. Il souhaite ainsi lui donner une patine moyenne Orientale. La chaîne embauche 250 personnes, dont 150 journalistes de 35 nationalités différentes. Ses locaux sont installés dans le port de Jaffa, en Israël, mais son siège social est basé au Luxembourg, où réside la holding Altice qui la finance. Aujourd’hui, tout en bénéficiant d’un fil d’actualités en direct, i24news bénéficie, d’une grille des programmes à son image, que ce soit des émissions culturelles ou des dossiers au cœur de Tsahal. Cette chaîne d’infos a su diversifier ses programmes jusqu’à y intégrer des émissions qui traitent de sujets de société présentée par Elie Chouraqui avec « Elie sans interdit » ou « Le mag Orient » qui vous donne rendez-vous pour découvrir l’actualité du Moyen-Orient et du Maghreb présenté par Cyril Amar. Sans oublier Valérie Abecassis qui régulièrement nous parle de « Culture » avec talent ! Même si, qu’on se le dise, je n’y ai JAMAIS été invité pour parler de « Coup de foudre à Tel Aviv », mon premier roman que tu peux te procurer en un seul clic sur mon site*… Et oui, je fais ma pub, si je veux, je te rappelle que c’est mon article ! Tu l’auras compris, les programmes d’i24news sont très diversifiés et je n’oublierai personne (ou presque) à commencer Christian Malard

12 GOLDA MAG

i24news, c’est une vue sur le port Jaffa et sa région depuis le reste du monde.

Jean-Charles Banoun « Le Grand Live »

par Mme Histoire, Valérie Perez, et encore moins le top du top Christian Malard, une vraie bouffée d’air frais et sans langue de bois en plus Léa n’a pas arrêté de me rabâcher de ne surtout pas l’oublier parce qu’elle le kiff grave et je cite « mon chéri (Léa appelle tout le monde « mon chéri ») surtout tu l’oublies pas celui-là parce que je l’aime tellement, il dit tellement des choses vraies que quand il parle j’ai envie de lui faire un bisou ! ». On peut aussi retrouver l’émission « Conversations avec… » la semaine présentée par Anna Cabana et le week-end « Conversations avec vous » par Benjamin Petrover, qui vous donnent la parole pour commenter l’actualité. Mon coup de cœur ça reste « Le Grand Live » Avec Jean-Charles Banoun, deux heures d’infos en direct avec l’ensemble de la rédaction en Israël depuis leurs bureaux de Paris et New York en plus de son émission Afrique. Et puis comme c’est un numéro spécial homme, je vais finir par te parler du « BG » (beau gosse) Samuel Calvo qui niveau sex-appeal n’a rien à envier à Laurent Delahousse. En conclusion Frank Melloul a su donner au monde un moyen de se tenir informer en temps réel et sa ligne éditorialiste

Valerie Perez « Histoires »

est basée sur le respect de ses intervenants et de leurs convictions, qu’elles soient politiques religieuses ou sociales. i24news, c’est une vue sur le port Jaffa et sa région depuis le reste du monde. Quant à moi-même si à la base l’idée de faire un article sur une chaîne d’info ne m’enchantait pas, et bien grâce à Frank Melloul et son travail de fond : j’ai appris à découvrir un univers qui va au-delà de BFM, Fox News, et toutes leurs petites sœurs… Qui de mon point de vue passent plus de temps à jouer sur la peur des gens pour leur vendre du dentifrice entre deux documentaires racoleurs sur Israël, qui n’est rien d’autre qu’un pays d’apartheid plutôt que de délivrer de l’information. J’ai appris à découvrir une chaîne jeune, mais déjà bien implantée, et qui fait preuve de maturité et de diversité et qu’il faut bien l’admettre fait du bien au PAFI (Paysage Audiovisuel Franco-Israélien) et à qui je souhaite de durer le plus longtemps possible. N’hésite pas cher(e)s lecteurs(trices) de GOLDA à me faire savoir ce que tu as pensé de cet article via les réseaux sociaux et à me dire quelles sont vos émissions préférées sur i24news. Au fait Frank, c’est pour quand i24news en hébreu ?... C’était Jérémie Talafré pour Golda Magazine. A vous les studios ! * www.cdftlv.wixsite.com/cdftlv Samuel Calvo


GOLDA MAG

13


14 GOLDA MAG


Chirurgie

esthétique chez lesHOMMES PAR ORITH CLAIN, CO-FONDATRICE ET DIRECTRICE ASSOCIÉE DU GROUPE EVO

E

stomper des rides, faire disparaitre un ventre rond ou ses poignées d’amour, corriger un regard fatigué… Les hommes eux aussi se tournent aujourd’hui vers des techniques esthétiques pour se sentir mieux dans leur peau. Tout comme les femmes, ils veulent ralentir et réduire les signes du vieillissement mais ils sont aussi à la recherche de plus de masculinisation par un visage carré et plus anguleux, un menton plus avancé. Questions ouvertes aux Docteur Jeremy Niddam, Chirurgien plasticien et Docteur David Modiano, Médecin esthétique. Orith Clain : Les mentalités ont elles évolué ? Que représente la patientèle masculine lors de vos consultations ? Oui, les mentalités ont évolué. Il n’est désormais plus rare de croiser un homme dans un cabinet de chirurgie et de médecine esthétique. Pour gommer un double

menton, retrouver sa chevelure, réparer un nez suite à un accident, ou pour avoir un corps de rêve sans souffrir à la salle de sport, la chirurgie et la médecine esthétique apportent des solutions. Les hommes ont envie de se sentir bien dans leur corps. Ils posent des questions quand ils accompagnent leur femme en consultation et viennent aussi de leur propre initiative. O.C. : Dr Modiano, quoi de neuf en médecine esthétique pour les hommes ? Tout d'abord la première évolution de ces dernières années est la compréhension de la façon dont évolue le visage des hommes avec le temps. La deuxième évolution est l'amélioration des techniques d'injection sur les hommes, il est possible aujourd’hui de masculiniser, de viriliser le visage d'un homme, sans compter les techniques de mésothérapie et de PRP (Plasma Riche en Plaquettes) pour freiner la chute des cheveux. GOLDA MAG

15


La troisième évolution est l’utilisation de nouvelles machines comme les lasers, les ultrasons focalisés (HIFU) et la radiofréquence qui permettent de traiter la pigmentation, la couperose, les angiomes, les cicatrices d’acné, les pores dilatés, le relâchement de la peau et de l’ovale du visage, ou comme la cryolipolyse et certains lasers qui vont raffermir la peau et réduire les amas graisseux localisés au niveau des poignées d’amour ou du double menton. Ce que je vous confirme c'est que le visage des hommes s'embellit avec les années ! O.C. : Est-ce que vous savez pourquoi ? Eh bien parce qu'il se masculinise, se virilise avec le temps par l’accentuation des reliefs osseux. On a tous déjà vu des hommes jeunes pas forcément beaux et qui embellissent après la quarantaine. Oui mesdames c'est injuste ! Mais chez vous c'est l'inverse qui se produit. Je vous rassure nous avons des techniques pour ralentir considérablement le vieillissement de vos visages. Le processus de vieillissement des visages des êtres humains quelles que soient les ethnies se caractérise par : - Une fonte des graisses au niveau des tempes, du front, des joues, des pommettes et du menton. - La contraction de certains muscles au niveau du front et du bas du visage à l'origine de l’apparition des rides et des plis d'amertume. - Les os qui s’affinent avec le temps. - La peau qui perd de son élasticité avec l’apparition de rides et présente des lésions comme des tâches et des vaisseaux favorisées par l’ensoleillement répété. O.C : Comment se déroule la première consultation de médecine esthétique ? La première consultation avec le médecin esthétique consiste à analyser l'harmonie du visage. Est-ce que la règle des trois tiers de la hauteur du visage (tiers supérieur égal au tiers moyen égal au tiers inférieur) est bien proportionnée ? Le nombre d’or (largeur des yeux, hauteur du nez, largeur des pommettes, largeur et hauteur des lèvres) est-il respecté ? Le menton est-il fuyant ? 16 GOLDA MAG

Comment est la position des pommettes, des sourcils ? Tous ces détails permettent de voir où on va procéder aux injections afin de viriliser le visage. Le visage présente-t-il des attributs émotionnels négatifs comme la fatigue, la contrariété, la tristesse et le relâchement ? Grâce aux injections d'acide hyaluronique le praticien va pouvoir corriger tous ces signes sur le visage. Quant à l'embellissement des lèvres il n'est pas réservé qu’aux femmes ! Il est tout à fait possible de dessiner des lèvres naturelles plus jolies chez l'homme pour donner de la sensualité au visage. O.C. : Dr Niddam, qu’est-ce que la chirurgie esthétique peut apporter aux hommes ? Des pieds à la tête, il est désormais possible d’aider la nature à parfaire le corps. Une des chirurgies les plus demandées est la blépharoplastie qui va retendre les paupières supérieures, estomper les rides du contour de l’œil et par la même défatiguer le regard. Nous avons également beaucoup de demande pour les rhinoplastie chez les jeunes hommes en désir d’harmoniser leur nez avec le reste du visage, pour les liftings chez les cinquantenaires et soixantenaires soucieux de rajeunir leur visage, et bien sûr pour les implants capillaires devenus de plus en plus populaires à tout âge, grâce à des techniques qui permettent des interventions rapides et avec très peu de suites opératoires.


L'abdomen a en effet été la première zone du corps à bénéficier de cette technique. Elle a été popularisée il y a 20 ans aux Etats-Unis, où l'effet de musculature saillante et de « six-pack » visible, les fameuses « tablettes de chocolat », est très recherché. Puis, cette intervention s'est ensuite démocratisée en Europe et dans le reste du monde, sous l'impulsion de la montée du culte du corps et du fitness, relayée ces dernières années par les réseaux sociaux notamment. Aujourd'hui de plus en plus d'hommes viennent consulter pour cette demande. Améliorer son apparence ne suffit plus, les patients recherchent aujourd'hui le corps « parfait ». O.C. : Cette intervention ne s’adresset’elle qu’aux hommes? Pas forcément, elle s'adresse aux hommes comme aux femmes. Les femmes sont de plus en plus attirées par ce type d'intervention, mais chez elles on pourra adapter quelque peu la technique afin d'éviter une masculinisation de leur corps. Selon moi, l'un des objectifs les plus importants est l'harmonie du résultat, c'est pourquoi cette technique est adapté à des patients déjà en bonne forme physique, et à éviter en cas d'excès de graisse ou de peau trop important. Cependant, en cas d'excès graisseux modérée, comme par exemple des petites « poignées d'amour », on pourra le traiter dans le même temps.

O.C. : Dr Niddam, y-a-t il une chirurgie innovante qui s’adresse particulièrement au public masculin ? Oui, il s’agit de la liposculpture ou liposuccion 2.0 (appelée en anglais la High Definition Liposuction), encore très peu pratiquée dans le monde, mais de plus en plus en vogue. C’est une méthode avancée et améliorée de lipoaspiration, permettant de mettre en valeur certains reliefs musculaires du corps. Elle permet d’améliorer avec encore plus de détails et de finesse la silhouette en réalisant une véritable sculpture des abdominaux, des pectoraux ou d’autres muscles, afin de les faire ressortir et d’obtenir une apparence plus définie de ceux-ci. La liposculture au niveau de l'abdomen porte un nom: l'abdominal etching.

O.C. : Pourquoi cette intervention est encore si peu connue ? Si l'abdominal etching est peu connu, c'est tout simplement car très peu de chirurgiens la pratique. Il y a encore quelques années, les patients désirant bénéficier de cette opération étaient contraints de voyager jusqu'aux USA ou en Amérique du Sud. En France, il y a 5 ans, nous étions très peu nombreux à la pratiquer et aujourd'hui je suis l'un des seuls chirurgiens israéliens à avoir été formé à cette technique et à réaliser autant de cas (qu'il s'agisse de patients étrangers ou israéliens). C'est vraiment l'intervention phare de l'été et je ne doute pas qu'elle va gagner en popularité ces prochaines années. HaHaroshet St 14, Ra’anana 09-774-2025 evoclinicisrael @evo_clinic

Conseils des Docteurs Niddam et Modiano

« Comme on vient de le voir, aujourd’hui, la chirurgie et la médecine sont capables de modifier le corps et le visage à des fins esthétiques, de réparer, d’effacer les complexes, de gommer les rides, d’aider à mieux s’assumer… Néanmoins, il ne faut pas oublier que toutes ces interventions ont un coût et peuvent avoir des conséquences sur votre vie. C’est pourquoi, il faut vous informer un maximum et consulter des chirurgiens et des médecins de qualité. »

Le Docteur Jérémy Niddam est Directeur Médical et Partenaire Associé du groupe Evo. Ancien interne et chef de clinique des hopitaux de Paris, Chirurgien rataché à l’ Hôpital Meir Kfar Saba, il est l’un des spécialiste mondiaux des techniques de liposculpture, notamment l’abdominal etching, technique à laquelle il a formé de nombreux chirurgiens et donné plusieurs communications lors de congrès internationaux. dr_jeremyniddam

Le Docteur David Modiano est Médecin esthétique et laseriste. Il est formateur référent d’injections d’acide hyaluronique pour les laboratoires Allergan (Juvederm) et Galderma (Restylane). Dr David Modiano - Médecin Esthétique dr.modiano GOLDA MAG

17


GOLD LIST MODE

PAR

1

JOHANNA BERREBI

3

2

4 5

8 6

7

1. BOSS POLO SLIM FIT EN COTON BLEU MARINE AVEC COL ZIPPÉ ₪ 329 | 2. KENZO PARIS SWEAT-SHIRT À CAPUCHE EN NOIR ₪ 834 3. ZARA BASIC DENIM BERMUDA SHORT ₪ 169.9 | 4. RALPH LAUREN MAILLOT DE BAIN ₪399 | 5. KENZO SAC À DOS KAMPUS TIGRE 155€ | 6. ZARA SANDALES EN CUIR À DOUBLE BRIDE ₪ 199 | 7. KLIK BY SHENKIN CARBON BLEU, CARBON BLACK + CHAIN BRACELET BLACK ₪ 350 | 8. BLEU DE CHANEL PARFUM VAPORISATEUR 130€ 18 GOLDA MAG


LE CODE ESTHÉTIQUE Chirurgie esthétique Médecine esthétique Greffes capillaires 058-4172408

Lasers cutanés

evo clinic

Epilation définitive

@evo_clinic

Remodelage corporel

@evoclinicisrael

Vitalité & Bien Être

14 Haharoshet Street - Raanana - tel: 09 7742025 GOLDA MAG

19


MODE

Barber Shop PAR

20 GOLDA MAG

Q JÉRÉMIE TALAFRÉ


E

Quoi ma gueule ? Qu’est-ce qu’elle a ma gueule ?

h bien, c’est évident, après deux mois de confinement, ma plus grosse crainte a vu le jour, quand je me suis retrouvé face à mon reflet ce matin, j’avais l’impression d’être face à Chewbacca ! Autant, j’ai toujours apprécié avoir un côté un peu ours mal léché, mais là, si je me pointe dans les Pyrénées sans prévenir, je risque de me prendre une balle... Ca ne peut plus durer ! Alors, grimpe sur ta Harley et enfile ton cuir parce que je t’emmène à Herzliya découvrir le meilleur barbier de tout Israël. On va chez Terry et Greg ! Après deux heures de route, me voici enfin arrivé à destination. L’ambiance est virile sans être agressive, tablier en cuir, têtes de mort et attitude sont au rendez-vous dans ce salon de coiffure dédié aux hommes, à leurs poils et leurs barbes. Autant dire que tout de suite, j’ai eu l’impression d’être dans un épisode de « Sons of Anarchy » et ça, j’adore ! Faut dire qu’avec mes tatouages et mon côté fan de blues rock, je suis comme un coq en pâte. Après 10 minutes d’attente que j’ai passé à boire un Jack Daniel’s, c’est enfin à moi ! Je m’installe et laisse l’expert s’occuper de moi. Ciseaux à l’ancienne, techniques modernes et produits de qualité, ce salon n’a vraiment rien à envier aux barbiers les plus hypes de SOHO et le résultat et surprenant. Les hommes nourrissent beaucoup des clichés et il y a une chose que tu ne sais

peut-être pas, c’est très rare pour un homme de se sentir beau ou de porter un regard agréable sur sa propre personne. Mais après 20 minutes entre les mains de mon nouveau coiffeur officiel je me suis trouvé beau, tout en étant moi-même. Ça fait du bien ! Alors oui, je sais ce que vous vous dites « il est sérieux lui de nous parler d’un salon de coiffure ? » « Les hommes, c’est plus ce que c’était, ça s’émerveille devant un coiffeur maintenant. » Alors range tes préjugés de bobo du kikar et laisse parler les grandes personnes, chez Tery et Greg s’il y a bien une chose qu’on met en avant, c’est la virilité, et ils ont compris un truc : un homme ça s’entretient et se respecte ! Alors oui, on peut en 2020, être un homme tout ce qu’il y a de plus masculin et viril, et avoir envie de prendre soin de soi, loin des clichés nauséabonds, des métrosexuels imberbes qu’on nous a servi à toutes les sauces au début des années 2000. Grâce à des endroits comme celui-là, le poil, la barbe et les cheveux reprennent leurs lettres de noblesse ! Et si tu as envie de pousser l’expérience

Terry et Greg encore plus loin, tu peux même avoir accès à une multitude de soins qui vont du massage à la manucure en passant par un salon de bronzage avec Estelle est une cosmétologue spécialiste pour homme, avec 15 ans d’expérience dans les salons de beauté pour hommes les plus prestigieux de France ! C’est marrant comme le savoir-faire à la française à travers le monde est un gage de qualité, c’est d’ailleurs rassurant de savoir que Terry, qui dirigeait une chaîne de coiffure à succès et bien connue en France, est venu en Israël armé de ses ciseaux d’or avec comme objectif : donner à l’homme israélien l’occasion d’avoir du style et du charisme et s’est entouré de son équipe multiculturelle (les employés du salon viennent du monde entier) qu’il s’y attèle. Avec des tarifs hypers abordables, la coupe commence à partir de 80 shekels, Terry et Greg barber shop va sûrement devenir une référence. Seul bémol... Herzliya ça fait loin de chez moi, j’espère qu’ils vont ouvrir plusieurs salons dans le pays ! Bon bien maintenant que j’ai une super coupe, je suis prêt pour un nouveau confinement moi, même pas peur... J’ai une belle gueule ! 09-8305233 www.tgbarbers.co.il terryandgregbarbershop T&G Barbershop

GOLDA MAG

21


22 GOLDA MAG

Photo : © Thomas Braut


CY RIL Le regard doux et franc, tant imposant que rassurant, Cyril Benzaquen accepte ce moisci d’être notre Cover Boy. Cyril, c’est la force tranquille, qui lentement mais sûrement avance sur son parcours de vie et grimpe les échelons de la réussite. Mais il a également connu ses propres combats, personnels et professionnels, qui lui ont permis d’être l’homme qu’il est aujourd’hui. On monte sur le Ring avec ce champion pour le présenter sous toutes ses coutures.

BENZAQUEN

Ma vie, mes combats PAR

JOHANNA BERREBI

GOLDA MAG

23


CYRIL

LE SPORTIF

24 GOLDA MAG

Photo : © Raphael Lugassy

GOLDA : Maintenant que tu es en haut de l’échelle, quelle est la suite ? S’il débute les cours C.B. : Je pourrai réde boxe thaï à 14 ans, pondre que je veux il s’entrainera de nomcontinuer d’affronter breuses années avant les meilleurs, mais plus son premier comprofondément, je vise bat, qu’il perd. Mais une autre échelle. Je Je veux cette défaite, loin de veux continuer à travailcontinuer à le démoraliser va au ler au-delà de la dimencontraire booster sa sion sportive. Dans ma travailler soif de victoire. La saivision, il y a le boxeur son suivante, il remamateur, le boxeur pro, au delà de porte tous ses combats le champion, la star (qui en Junior, puis en Amaa gagné plusieurs chamla dimension teur. pionnats et est médiati« Je n’ai jamais perdu sé) et en haut la légende. sportive. de vue mon objectif, et J’aimerais marquer mon j’ai réussi après quelques défaites et de sport. nombreuses victoires à monter à mon Jeune, je voyais un décalage entre mes plus haut niveau ». partenaires d’entrainements issus de miAujourd’hui, il est quintuple champion lieux défavorisés et moi. A l’époque, je du monde de Kick boxing, et Champion me sentais déjà investi de cette envie de du monde amateur en Boxe Thaï. développer ce sport.

LE Photo : © Julien Sarton

GOLDA : Racontez nous la genèse/ jeunesse du parcours sportif Cyril Benzaquen : Il faut savoir qu’à l’origine, je ne suis pas issue d’une famille sportive. Rien dans mon environnement ne m’a influencé à faire du sport. Jeune, j’étais assez gourmand et en surpoids. J’aimais faire du sport mais sans aucune affinité quelconque. C’est en entrant un jour avec des amis et un cousin dans un club de boxe thaï, que je commence à devenir fan du coach, de ce qu’il dégage. Assez vite je suis passé d’un entrainement de loisir, à un entrainement pour devenir pro, quitte à en faire mon métier. Quant au lycée on me demandait ce que je voulais faire plus tard, j’écrivais champion de boxe thaï puis je rayais, car en général on n’encourage pas les enfants à être boxeur pro.


Photo : © David Salou

25

GOLDA MAG


Photo : © Thomas Braut

26 GOLDA MAG


CYRIL

En parallèle de son parcours de boxeur, Cyril ne muscle pas seulement son physique de sportif mais aussi son cerveau. Après l’obtention de son baccalauréat il essuie une première défaite scolaire par l’université de Dauphine. Ce qui ne l’empêchera pas de poursuivre un DUT en Technique de commercialisation et Commerce international à Sceau. C’est lors d’une étude de cas avec L’Oréal que naît l’idée d’utiliser le marketing pour nourrir son projet personnel. GOLDA : Donc, les études ont participé à la création du boxeur que tu es aujourd’hui ? C.B. : J’ai terminé mes études par un master en marketing en entrepreneuriat à la faculté de Dauphine. Lorsqu’il combat, Cyril applique ce qu’il a appris en cours, après la théorie, place à la pratique. « J’essaye d’avoir trois coups d’avance, d’analyser les faiblesses de l’adversaire. Au début, j’observe la personne, et je la laisse travailler, de sorte à avoir le plus d’informations possible. Réciproquement, la boxe m’a aidé pour mes études, car sur le ring tu ne peux pas trop prendre le temps de réfléchir, tu dois rapidement prendre des décisions et ça a développé mon côté entrepreneurial. Aujourd’hui quand je combats dans des organisations, le milieu de la boxe est très fermé, underground.

C’est pourquoi j’ai commencé à réfléchir, pour développer ça, et j’ai organisé ainsi mon premier gala de boxe, avec 800 personnes dans mon université. GOLDA : Tu parles de milieux underground, as-tu subi personnellement des remarques en lien avec ton identité juive ? C.B. : Tout allait bien, mais dès que j’ai commencé à obtenir des résultats suite à mes évènements, à être médiatisé, c’est devenu « le sale juif qui réussit ». Alors qu’auparavant, je n’avais jamais eu de telles remarques. Sur le moment je ne comprenais pas surtout que je fréquente tous les milieux, je sympathise avec tout le monde. Et là j’ai compris que dans la vie il y a deux catégories de personnes, ceux qui essaient de calquer la réussite des gens, pour faire mieux. Puis ceux qui se persuadent qu’ils vont échouer et qui cherchent une raison à laquelle ils n’appartiennent pas pour expliquer leur échec. J’ai compris que dans mon milieu, la réussite individuelle renvoie à l’échec collectif.

Photo : © Thomas Braut

LE CERVEAU

D’ailleurs, du côté de la communauté juive j’ai reçu beaucoup d’aide dans ma recherche de sponsors, et j’ai moi-même voulu aider à mon tour. Le peu de lumière qu’on reçoit, on a envie de la redistribuer. Et c’est pour cette raison que je refuse rarement lorsque je reçois des demandes d’aide de la part d’associations. GOLDA MAG

27


CYRIL

L’ ENTREPRENEUR

De là, j’ai créé ma boite d’événementiel sportif avec mon frère. En 2017, on vise plus haut en faisant un deuxième évènement plus grand à Coubertin avec 2000 personnes, toujours en utilisant le même concept. Suite à ce combat, il y a eu de bonnes retombées qui ont permis à la marque Everlast de me contacter pour que je devienne leur premier ambassadeur pour l’Europe. Par la même occasion je suis aussi devenu le premier athlète au monde à signer en tant que champion de kick boxing. L’année dernière, en 2019, je décide d’organiser cette fois-ci un évènement au Palais des Sports à Porte de Versailles (nouveau palier), qui jusqu’à présent n’accueillait que des combats de boxe anglaise. Je rencontre Nadia, qui devient mon attachée presse, et qui commence à me conseiller sur ma communication, les médias. Ensemble, on organise le combat au Palais des Sports qui cartonne et nous sommes approchés par des producteurs d’évènements, qui organisent le Cirque Phénix. On parle de co-production ensemble et de là naît une vraie équipe avec 28 GOLDA MAG

La marque Everlast

décide de me

contacter pour que je devienne leur premier

ambassadeur

pour l’Europe. mon frère, Jean Philippe et Nadia qui me conseillent sur mon image, la stratégie à adopter et les axes à développer. « Mon rôle est d’avoir un regard extérieur, et d’expliquer à Cyril qu’en plus d’avoir une tête bien faite dans un corps bien fait, il a un rôle modèle pour la jeunesse. Je pense qu’aujourd’hui il peut insuffler l’élan et la pugnacité, le courage qu’il a eu pour réussir, à être là où il est, auprès des jeunes » (Nadia Benabdelouahed, son attachée de presse)

Lors de sa récompense au prix « Made in Dauphine »

Photo : © Raphaël Lugassy

GOLDA : On te découvre également une troisième facette, d’entrepreneur, à l’image de tes études. C.B. : C’est en organisant mon premier évènement, qui a touché du média généraliste. Les retombées, tant professionnelles que financières et médiatiques m’ont plu, puisque j’ai aussi boxé en Jean Paul Gaultier (des pièces uniques d’un défilé datant de 2010 qu’ils ont customisé pour Cyril pour une image sportive).


GOLDA MAG

29

Photo : © Emeline Hamon


Photo : © Thomas Braut

30 GOLDA MAG


CYRIL

L’ AMBASSADEUR

GOLDA : Qu’est-ce qui t’a insufflé cette envie de changer les codes, et cette envie de réunification ? C.B. : Je me souviens de mon premier combat en catégorie Espoir, on était dans un regroupement avec les meilleurs boxeurs d’Ile-de-France. Un mec de la banlieue des Mureaux, me regarde de haut lorsque j’arrive dans la voiture de ma mère et me dit « toi t’es un riche-

mon terrain

d’expression

c’est le ring.

Photo : © Damien Boisson Bercu

« Même si mon sport n’est pas olympique, c’est un sport avec une propriété d’apaisement, nous confie Cyril. Là où son action est universelle, c’est dans son pouvoir de créer des liens. Je ne suis pas issu des quartiers, mais d’un point de vue sociétal, si on n’a pas la même histoire, on veut aller dans la même direction, celle de la réussite où les projets aboutissent. »

man, t’as rien à faire là, je vais te défoncer ». Donc il essaie de m’intimider mais je ne réponds pas parce que je ne suis pas du tout bagarreur, mon terrain d’expression c’est le ring. Je réfléchis ensuite et je me dis que je vais le fumer (rires) parce que lui, pour sortir de son train de vie, il essaie à travers le sport et la boxe. Tandis que moi, j’ai pris le risque de quitter un train de vie aisé, parce que ca me fait vibrer. Pour lui c’est un moyen, mais moi c’est là où je suis à l’aise et de là je me dis que je vais le battre. J’avais besoin de ces combats pour exister, et c’est à ce moment que j’ai compris la différence entre athlètes.

Lors de sa récompense au prix « Made in Dauphine »

L’objectif de Cyril Benzaquen c’est de redonner les lettres de noblesse à cette discipline, considéré auparavant comme un art. Il souhaite amener une nouvelle vague de fraicheur, par le biais de ses évènements, en mélangeant les univers entre la mode, les médias, la boxe : un brillant dosage où se mêlent intellectuel, art et sport.

GOLDA MAG

31


CYRIL

LE BIENVEILLANT Photo : © Matt Dorthomb

32 GOLDA MAG

GOLDA : Les cordes à ton arc ne cessent d’augmenter, mais on n’a pas encore parlé du coté caritatif… Tu es aussi parrain de l’institut Raphael ? C.B. : Par rapport à la mode, j’ai porté lors de mon combat du Jean Paul Gaultier, et Jean Philippe (son conseiller) m’a également fait habiller par Fendi. Parallèlement je deviens parrain avec Marie-Ange Casta de l’avenue Montaigne pour les illuminations, avec tous les gérants de marques des Maisons de l’avenue. J’y rencontre le Professeur Kayat ce jour-là, qui organise également une vente aux enchères d’œuvres. Je décide de mettre en vente ma première paire de gants, à forte valeur symbolique, celle que je mettais pour tous mes combats. Alain Toledano, médecin très brillant vient me voir et me félicite pour mon geste. On se recontacte en 2017 lors de mon deuxième évènement, et je découvre son idéologie, qui est de soigner l’Homme dans toute sa dimension. C’est cette perspective humaine qu’il intègre dans son plan de traitement. C’est cette vision qui m’a plu et je suis ainsi devenu parrain du pôle spor-

tif de l’Institut Raphael qu’il a créé. Cela comprend des ateliers de coaching, d’aromathérapie, d’esthétisme etc. pour redonner goût à la vie au patient. ISRAEL Venu à deux reprises en Israël, Cyril nous raconte que c’est au Mur des lamentations qu’il a vibré en 2018. GOLDA : Envisages tu de revenir bientôt en Israël ? C.B. : A 1000%, car dans la partie entrepreneuriale, tous les évènements que j’ai produits étaient organisés à Paris. J’aimerais aussi produire dans le monde. Miami, Monaco, Tokyo, Dubaï et Tel Aviv est l’une de mes cibles. J’aimerais dans moins de deux ans y combattre. Golda : Plat typique israélien ? C.B. : Je suis fan d’aubergines, et en Israël il y a beaucoup de plats à base d’aubergines. Aussi j’aime beaucoup la cuisine israélienne, je m’y retrouve car c’est une cuisine saine. Même les smoothies ! C’est en phase avec mon hygiène alimentaire. Les gens sont très sportifs là-bas, ils prennent soin d’eux du jeune au petit vieux.


CYRIL

Photo : © Thomas Braut

LE MANNEQUIN GOLDA : Tu gagnes en notoriété de plus en plus. Comment le vis-tu ? C.B. : Ca ne me dérange pas à partir du moment où c’est générateur, que ça me rapproche de mon objectif final. Si on parle de moi pour aider et inspirer, pour véhiculer des valeurs c’est très bien. GOLDA : Etait-ce une volonté de ta part ou est-ce venue naturellement ? C.B. : Comme je le dis « le non, on l’a déjà, le oui il faut aller le chercher ». Pour obtenir des résultats et faire bouger les choses il a fallu aller casser les codes et avoir des arguments valables pour qu’on s’intéresse à mes évènements. GOLDA : Tu as essuyé un échec avant de briller dans tous tes domaines. Est-ce le cas aussi au niveau des médias ? C.B. : C’est une anecdote mais lors de l’évènement à Dauphine. A l’époque en 2015, l’émission TPMP se fait connaître et j’ai voulu les contacter. Sans réponses. Deux ans après, cette même émission m’a invité pour la promotion de mon combat, chose qu’ils ne font jamais. GOLDA : As-tu des passions dans la vie, des hobbies ? C.B. : J’aime beaucoup le cinéma, j’y vais depuis tout petit. Sinon je m’intéresse énormément à la cuisine. On dit un esprit sain dans un corps sains, et c’est pour ça que je préfère manger chez moi que dehors. Sans être un cordon bleu, j’aimerais développer ce côté-là, du point de vue personnel. Du coté professionnel, j’ai apprécié les shooting photo, j’ai aimé me prêter au jeu. Au palais des Congrès lors de l’appel à la Tsedaka en 2018, je devais me présenter auprès de Gad Elmaleh et Kev’ Adams en coulisses, mais impossible, j’étais gêné. En revanche, sur scène j’ai perdu toutes inhibitions. Mes traits de caractère basculent lorsque je passe en mode pro. Je me dis qu’après ma carrière sportive, je pourrai me plaire à essayer le cinéma. GOLDA MAG

33


CÔTÉ « CARE » GOLDA : Sportif de haut niveau, tu dois entretenir une hygiène de vie, manger healthy (sain) ? C.B. : J’ai éliminé les sucres de mon alimentation, et je ne mange rien d’industriel. Par sucre j’entends, le pain, les féculents etc. Le week-end je relâche car je suis en « vacances ». GOLDA : Un péché mignon ? C.B. : Il ne faut pas me donner de pain ! (Rires) GOLDA : Une routine beauté ? C.B. : Elle a commencé depuis peu, il y a environ un an et demi, j’ai commencé à me mettre de la crème hydratante. Quand tu es sportif, ton visage fait beaucoup de grimaces, rictus etc, donc on ride plus vite. Lors d’une soirée il y a un an, on m’a remis des crèmes comprenant un sérum d’Estée Lauder. Je crois que c’était pour filles (rires)… Mais depuis j’ai adopté ce sérum dans ma routine. J’applique aussi une crème hydratante de chez Clinique. Et… Je m’épile le torse à la cire (rires) avant mes combats. GOLDA : Et coté cheveux ? C.B. : Jusqu’en 2014 je me faisais des brushings avant d’assumer mes boucles, que maintenant j’adore. Je les entretiens à coup de sérums. J’y fais particulièrement attention. Et je mets de l’huile (toujours pour hydrater) de chez Dessange pour mes pointes. Golda : Routine sport ? C.B. : Etant un ancien « gros », j’ai du mal à m’accepter si je n’ai pas mes abdos parce que ça me renvoie à l’image du jeune mal dans sa peau. Mais c’est 34 GOLDA MAG

vrai que je ne rate aucun entrainement. Je m’entraine 2 fois par jour, sauf le dimanche donc je fais environ 22 à 25h de sport par semaine.

GOLDA : Nous sommes sur un numéro « spécial hommes », et nous avons un article sur la médecine esthétique et la chirurgie pour les hommes. Quel est ton avis là-dessus ? C.B. : On parlait de cheveux plus tôt, et la première chose à laquelle je vais penser ce serait la greffe de cheveux. A l’époque à laquelle on vit, ça ne me choque pas les gens qui y ont recours. Quelqu’un qui perd ses cheveux, il n’y a pas de solution miracle. Là où je vais mettre un véto, c’est lors des opérations de chirurgie, car tu prends un risque et tu prends une voie « artificielle » tandis qu’une voie naturelle est accessible. Aujourd’hui, à moins d’avoir tout essayé, c’est bien d’apprendre à éduquer son corps. Le sport a tellement de bienfaits, à tous les niveaux, que c’est dommage de s’en priver. Et, je pense aussi que c’est important de s’accepter tel que nous sommes. La société a beaucoup évolué, et aujourd’hui la médecine et la chirurgie esthétique sont démocratisées. Si ça peut faire du bien à la personne, qu’elle se sente mieux, elle a raison. Mais ce qui m’effraie, c’est lorsque je vois des leaders d’opinion mettre le paquet sur des jeunes filles de 22 ans, déjà « refaites », qui deviennent le référentiel pour les jeunes. Je suis ok pour la chirurgie si ça aide à se sentir mieux, vis-à-vis de soi. Mais si c’est par souci de comparaison, surtout lorsqu’on est jeune je ne suis pas d’accord. Aujourd’hui on veut aller trop vite, tout le temps. Dans la vie, ce qui nous reste c’est ce qu’on produit, pas ce qu’on achète. Par exemple, lors du confinement, on cuisinait en fa-

mille, et la cuisine n’avait pas la même saveur, elle était meilleure ! On a produit ce qu’on a mangé, on a créé quelque chose. Dans la chirurgie, pas dans tous les domaines, ce qui me gêne c’est de vouloir arriver d’un point A à un point B, sans effort. Ce qui serait bien, ce serait de redémocratiser le goût de l’effort et de sortir du diktat de la consommation. GOLDA : Un homme qui se fait des injections, ça te choque ? C.B. : Non, à partir du moment où c’est fait dans un esprit de logique. Aujourd’hui, un homme de 40 ans, on ne dit plus que c’est « un vieux », on dit qu’il est au top. De même pour un homme de 60 ans, on dit qu’il est en forme. A chaque âge, sa chirurgie. En revanche, trop jeune on peut tomber dans le vice, parce qu’on n’a pas le même recul. Si on en retient un fil conducteur, c’est que tout du long de sa carrière Cyril Benzaquen s’est battu et qu’il y a un vrai travail dans son parcours. Désavantagé physiquement plus jeune, élève au parcours scolaire médiocre, un premier combat non victorieux… Napoléon Hill dit « Ceux qui abandonnent ne gagnent jamais, ceux qui gagnent n’abandonnent jamais ». Tant dans sa vie que sur le ring, Cyril s’est battu pour obtenir ce qu’il voulait. Dans une période où nous sommes à la recherche d’authenticité, Cyril Benzaquen nous montre qu’il est possible de réussir sur plusieurs fronts malgré les cops durs de la vie, en restants fidèle soimême, à ses valeurs. C’est pour toutes ces raisons, que chez GOLDA nous sommes fières d’avoir Cyril Benzaquen en couverture, un bel exemple à suivre... (sorry les filles, on s’est renseigné son coeur est pris !) cyrilbenzaquen cyrilbenzaquen www.cyrilbenzaquen.com


GOLDA MAG

35

Photo : © Raphaël Lugassy


SOCIETÉ

L'innovation

MASC I UL N au

Quand le High Tech israélien facilite votre vie d’homme ! Ce mois-ci, les hommes sont à l’honneur ! Nous sommes allés chercher les meilleures technologies israéliennes du moment pour leur rendre la vie plus facile à eux aussi… Bien entendu, Waze, Gett, Moovit ou Mobileye nous facilitent déjà la vie mais nous avons été chercher les innovations moins connues et plus pointues. Homme sportif, consommateur, papa poule, conducteur, gamer, lecteur, réparateur, éducateur, séducteur ou cuisinier... Les hommes aussi ont mille vies et mille passions. Voici quelques innovations israéliennes qui ont pensé à eux pour rester (ou devenir) nos Princes Charmants ! PAR

36 GOLDA MAG

VALERIE ZARKA


Vous avez envie de changer un peu des infos « classiques » sur le foot ? Vous êtes fan et avez envie de lire les commentaires du dernier match PSG- St Etienne à travers le regard des supporters ? 90min est fait pour vous ! 90min (90 Minutes) est la plus grande communauté de football au monde et délivre des infos en 13 langues différentes à plus de 50 millions de fans autour du monde. Avec une équipe d’éditeurs professionnels dans leurs newsrooms à Londres, São Paulo, Manille, New York et Tel Aviv ainsi que des journalistes et des fans « labellisés » sur le terrain en Europe, aux États-Unis, en Amérique Latine et en Asie, 90min couvre le football de près à travers le point de vue des supporters.

Si vous avez envie ou besoin, de surveiller votre poids et votre assiette, Nutrino est l’incroyable startup qui a su corréler des millions de données (médicales, nutritionnelles, articles scientifiques, régimes et menus… ) avec vos données personnelles (sexe, âge, poids, taille) connectée aux app santé de votre téléphone, afin de créer votre FoodPrint©, c’est-à-dire l’effet biochimique de l’alimentation sur votre corps spécifiquement. Vous décrivez ensuite vos plats et repas des dernières journées et un nutritionniste virtuel va pouvoir vous créer un coaching nutritionnel ultra personnalisé prenant en compte vos objectifs santé, vos besoins diététiques, votre profil médical...

Vous n’avez pas la clé à molette facile et votre machine à laver est tombée en panne ? Votre porte de garage s’est coincée ? Pas de panique, voici la solution ! Puls est un réseau de techniciens en tout genre (plombiers, installateurs, électriciens, réparateurs électroniques, désinfection ou petits travaux de bricolage…), rassemblés autour d’une même plateforme digitale géolocalisée pour une intervention rapide à votre domicile. Il vous suffit de vous abonner et de réserver un expert « labellisé » par Puls pour garantir son sérieux et le prix de sa prestation, fixé à l’avance. Vous pouvez même devenir à votre tour un expert Puls, pour aider vos voisins.

Rumble est une appli mobile qui a eu la bonne idée de transformer vos performances sportives (marche et course) en vouchers, bons de réductions et promotions dans des dizaines de commerces autour de vous ! Il vous suffit d’accumuler un certain nombre de pas, de les convertir dans une monnaie virtuelle et de payer avec… Donc plus vous êtes sportifs, plus vous pouvez aller boire des verres gratuitement et inviter vos amis.

Vous êtes un investisseur avéré ou vous avez entendu parler de la future licorne dont il faut acheter les actions ? Etoro vous permet d’investir rapidement, via un réseau social de trading, afin d’avoir une vue d’ensemble des marchés, des actions de vos amis, des fils d’actualité de leaders... Le process est simple : après une inscription rapide, on peut faire un premier dépôt à partir de 200$, choisir une action et y investir, sans aucune commission. Créé en 2007, Etoro compte aujourd’hui plusieurs millions d’utilisateurs répartis dans 140 pays, et après avoir levé près de 180 millions de $, a acheté en novembre 2019, la société de Bitcoin Delta. Courrez-y et jouez à investir !

www.90min.com

www.nutrinohealth.com

www.puls.com

www.rumble.co.il

www.etoro.com GOLDA MAG

37


ÉCONOMIE

NOUVELLE RÉGULATION SI VOUS DÉPOSEZ DES FONDS DANS UNE BANQUE ISRAÉLIENNE

D

ans le cadre de la régulation bancaire internationale et en réponse aux nombreuses pénalités financières subies par les banques israéliennes, la réglementation des opérations bancaires est devenue très rigoureuses sur la gestion des comptes banque, en accord avec l’autorité fiscale israélienne. Déposer des fonds dans des banques israéliennes ne passe plus inaperçu. Les banques « Leumi, Apoalim et Mizrahi » ont effectivement été fortement amendées pour plusieurs milliards de dollars chacune, par le ministère américain de la justice. Ce ministère leur a reproché leur nonchalance sur la gestion des comptes banques détenus par des résidents étrangers. C’est pourquoi, par mesure de précaution, toutes les banques israéliennes adoptent une attitude sévère et zélée pour la gestion des comptes de banque, incluant ceux des résidents fiscaux Israéliens et en particuliers des olims hadashims ou citoyens de retour bénéficiant d’une double nationalité, Israélienne, et autre. Cela se mesure sur deux niveaux : Au premier niveau, l’importation de fonds de comptes banques situés à l’étranger. Le deuxième niveau concerne les fonds déposés dans la gestion courante du compte dépôt.

38 GOLDA MAG

PAR

COOLAMNEWS

Il faut savoir de plus que tout résidant fiscal israélien désireux de transférer des fonds provenant de comptes banques étrangers devra fournir à sa banque israélienne un document signé par un fiscaliste ou expert-comptable, attestant que les fonds importés en Israël ont dûment été déclarés aux autorités fiscales correspondantes, à l’étranger comme en Israël. Le fiscaliste qui signera ce document devra donc obtenir de la part du détenteur du compte des preuves écrites et officielles émanant des pays concernés afin d’assurer sa responsabilité fiscale, et ne pas lui-même craindre une pénalité pour faute professionnelle. En effet, les autorités fiscales israéliennes ont de plus en plus tendance à se retourner contre le fiscaliste en cas de fraude d’un résident fiscal israélien. Quant au deuxième niveau, les déten-

teurs de comptes bancaires enregistrant des dépôts de revenus répétés à partir de dépôts de chèques, ou de virement sur des comptes israéliens ou de dépôts de monnaie liquide, seront obligés de fournir à la banque une attestation, de nouveau signée par un représentant fiscal. Il vous faudra préciser que ces revenus ont dûment été déclarés au fisc israélien. On peut aussi évoquer le cas les revenus locatifs, revenus RBNB ou des revenus provenant d’une activité commerciale. En conclusion, dans l’environnement bancaire et fiscal actuel, il est devenu indispensable de connaitre ses obligations fiscales face à tout type de revenu et de bien se renseigner sur le sujet. Sachez que l’argument du manque d’information ne sera pas convaincant et ne permettra pas d’éviter des pénalités ou autres sanctions.


MVsectors

NOUS SOMMES TOUJOURS LA POUR VOUS Nous vous proposons un éventail de solutions et des produits financiers adaptés à vos besoins. Un service professionnel, dans votre langue, pour le financement de votre bien en Israël, aux particuliers et aux entreprises.

Pour en savoir plus:

050-20-80-162

*9992

Welcome@dbank.co.il

Du Lundi au Jeudi: 08:30 -16:00 | Vendredi: 08:30 -13:00

* Un non payement du prêt risque d’engendrer des pénalités de retard et un processus de recouvrement. * Ceci ne consiste pas à une proposition et/ou un engagement d'octroi de credit. * L'attribution de credit et les guaranties sont soumises aux règlements de la banque et à l'accord du directeur de l'agence.


m SOCIETÉ

MON PÈRE, CE HÉROS

EYER

A l’occasion du centenaire de sa naissance, le Député Meyer Habib a rendu un hommage vibrant à son père Emmanuel Roger Habib z’’l, disparu il y a dix-neuf ans. Beaucoup se souviennent de cet homme au destin exceptionnel, celui d’un grand sioniste et figure majeure de la communauté juive pendant des décennies. Une fois n’est pas coutume, notre député dévoile une part de sa vie intime et familiale. Il nous parle avec émotion de ce père, qui a eu une influence déterminante sur sa sensibilité d’homme et son engagement politique.

HABIB

Je n’ai pas l’habitude de parler de ma famille. Cette page est un espace d’expression politique, très rarement personnelle. Mais permettez-moi de faire une exception pour le centenaire de la naissance de mon père, Emmanuel Roger Habib Z’’L, disparu il y a dix-neuf ans. J’ai tant aimé, admiré mon père, dont le destin hors norme a dessiné la trame de ma vie. Je lui dois tout, ou presque.

Emmanuel Roger Habib est né à Tunis dans une famille juive au lendemain de la Première guerre mondiale. Mon grand-père Moïse était d’origine tripolitaine, ma grand-mère Henriquetta était d’origine italienne, née à Venise. Orphelin de mère à cinq ans, de père à treize, il est éduqué par sa grande sœur Ahouva « Hébée » et prend sous son aile son petit frère Elie « Lolo » Habib, de quatre ans son cadet, Mon père aurait eu 100 ans : Emmanuel Roger et sa petite sœur Marie.

Habib Z’’L (18/7/1920-11/7/2001)

40 GOLDA MAG

Les circonstances de la vie l’ont obligé à renoncer trop tôt aux études et assumer des responsabilités d’homme. Pour autant, jamais il n’a cessé de se cultiver. C’était un homme d’une


Petite anecdote encore : en 1961, « Habib frères » élabore et commercialise le Champagne Siona, première production de vin de Champagne casher depuis ... Rachi !

A Rivesaltes à la saison des Vendanges, 1986

immense érudition. Tradition et éducation sont toujours restées ses piliers. Dans sa jeunesse, il s’engage pour la cause sioniste. Sous l’Occupation, il refuse de servir dans le Service du travail obligatoire (STO). Il devient natziv du Bétar et en 1951, est délégué du Hérout – ancêtre du Likoud - pour la Tunisie au congrès sioniste mondial qui se tient dans le tout jeune Etat d’Israël ! C’est à cette occasion qu’il devient ami avec Menahem Begin, héros de l’indépendance et futur premier ministre. En Tunisie, il sent monter la fièvre antisioniste du nationalisme arabe. En 1956, la décision est prise, il émigre en France après avoir échappé de peu à un attentat à la grenade qui le visait. Apatride comme beaucoup de Juifs italiens après-guerre, il débarque à Marseille puis monte rapidement à Paris. La même année, il épouse ma mère Liliane, jeune institutrice de Sousse qu’il rencontre alors qu’elle est en vacances. Le mariage est célébré à la synagogue de la rue de la Victoire par le Grand-Rabbin Jacob Kaplan, dont il est proche.

Il devient natziv du Bétar

Il crée l’oratoire tunisien de la Grande Synagogue, le premier à Paris à suivre

le rite des Juifs d’Afrique du Nord, auquel il était très attaché. Mon père portait l’amour d’Israël, de la Torah, du peuple juif au plus profond de son âme. Issu d’une longue lignée de fabricants de vin casher, il crée en 1957, avec mon oncle, « Habib frères », première société viticole casher, agréée aussi bien par le Beth Din que par la communauté orthodoxe de Paris. Leur objectif : produire un vin strictement casher, de qualité mais accessible pour que chaque juif puisse avoir une bouteille le soir de Shabbat. Il produit notamment à Rivesaltes, dans les Pyrénées orientales, terroir réputé pour ses vins doux naturels et commune voisine de Prades, dont le maire n’était

autre que le nouveau Premier ministre Jean Castex. Je connais bien ce « pays », nous en avons parlé mercredi avec le chef du gouvernement. Je me souviens de mon premier jour à l’Assemblée nationale. Forcément, je pensais beaucoup à mon père ! C’est alors que m’aborde Jacques-Alain Bénisti, député LR du Val-de-Marne également issu d’une famille parisienne de négociant en vin. Il m’a raconté une multitude d’anecdotes sur mon père et ses entrepôts à Bercy. Mon père avait également la fibre sociale. Dans les années 1960-70 arrivent en masse les Juifs d’Afrique du Nord.

En 2000, sur les quais de Seine, avec son épouse Liliane et ses deux petits-fils, Emmanuel et Noam

GOLDA MAG

41


Au côté du Grand Rabbin d’Israël, Ovadia Yossef Z’’L

L’intégration n’est pas toujours facile. Beaucoup travaillent dur mais peinent à boucler les fins de mois. Avec son frère, ils prennent en charge les colonies de vacances de la FSJF pour ces enfants défavorisés. Ils seront aidés notamment par les frères Trigano, fondateurs du Club Med... Des générations connaîtront ces étés de joie, de fraternité et d’insouciance à la montagne, notamment à Saint-Pierre-deChérennes dans l’Isère. On allait les ramasser à Belleville, dans le Marais, vers la Folie-Méricourt ou en banlieue nord dans les mêmes camions qui servaient à transporter les barriques de vin « Habib frères »... C’était un autre temps. Beaucoup s’en souviennent, beaucoup m’en parlent avec émotion. En parallèle, mon père Emmanuel Roger Habib était un des leaders du Hérout France. Un souvenir à jamais gravé dans ma mémoire : les larmes de mon père en juin 67, apprenant la libération de Jérusalem, son transistor collé à l’oreille dans notre petit appartement du premier arrondissement, rue du Bouloi. J’avais 6 ans. Je n’oublierai pas.

Avec Menahem Begin à une réunion du Hérout France (Paris, année 70)

Un souvenir à jamais gravé dans ma mémoire : les larmes de mon père en juin 67, apprenant la

libération de Jérusalem.

Jérusalem. L’intégrité d’Eretz Israël, son attachement aux valeurs du judaïsme, étaient les grands combats de sa vie. Disparu le 11 juillet 2001, il repose au cimetière de Guivat Shaul à Jérusalem. C’est Benjamin Netanyahou en personne qui a prononcé son éloge funèbre. Pas un jour ne passe sans que je pense à mon père, à sa bonté, sa droiture, son intelligence, sa très grande force, son hu-

milité. Il était très estimé de tous, dans tous les milieux. Ma gratitude est infinie, comme celle que j’ai pour ma chère maman « Liline ». Cet héritage, j’essaie de le préserver. Il n’est rien de plus précieux à mes yeux. A mon tour, je le transmets à mes quatre enfants, dont l’aîné s’appelle Emmanuel Roger.

Vous l’avez compris : je porte le sionisme révisionniste de Jabotinsky dans mon ADN. C’est en suivant le chemin de mon père, guidé par la tradition familiale, que j’ai rencontré en 1992, celui qui est devenu l’un de mes amis les plus proches : Benjamin Netanyahou. Très affecté par le décès accidentel de Lolo en 1978, mon père fait son alyah en 1990. Il réalise son rêve : retourner à 42 GOLDA MAG

Emmanuel dans son bureau, à l’usine « Habib frères » rue Beaugency, quartier du « Grand Bercy » à Paris, 1980


Mardi 28 Juillet 2020 7 Av 5780 N º 948 Bimensuel

AYELET SHAKED

RETROUVAILLES,

47 ANS APRÈS LA GUERRE DE KIPPOUR

RAV J.M. HAÏM ROSENFELD SUIVEZ LE GUIDE

LES YEUX TOURNÉS VERS LE BEIT HAMIKDASH À LA DECOUVERTE DE ROSH HANIKRA

J’AVOUE, J’AI PEUR POUR MON PAYS.

LES 12 MOTS

DE CATHY CHOUKROUN

MYRIAM PERETZ

« CE DONT NOUS AVONS BESOIN, C’EST D’ESPOIR. »

10

LPH NEW 948

Lph new

1

10

‫ש''ח‬43 GOLDA MAG


PEOPLE PAR YAM IE

PEOPLE

PEOPLE

PEOPLE

PEOPLE

PEOPLE

PEOPLE

PEOPLE

PEOPLE

PEOPLE

VALIDÉ

Le single « Les choses simples » de Jenifer et Slimane est certifié single d’or avec 15 millions de streams !

L’album surprise de Taylor Swift « Folklore », réalisé en secret pendant le confinement, bat des records ! Selon les chiffres de Republic Records, l’album s’est vendu à 1,3 millions d’exemplaires en 24 heures et streamé 80,6 millions de fois sur Spotify.

GEVALT*

L’actrice israélienne Shira Haas a été nommée aux Emmy Awards dans la catégorie « meilleure actrice principale », pour son rôle dans la série Netflix « Unorthodox ». Au total, la série a été nommée dans huit catégories différentes dont meilleur casting pour une mini-série ou un film, meilleur scénario pour une mini-série, meilleure mini-série ou encore meilleure réalisation pour une minisérie. Les Emmy Awards seront remis le 20 septembre prochain.

Gevalt=force

HIGH JEW MUSICAL

Le nouveau clip de Selena Gomez et Trevor Daniel intitulée « Past Life » a été réalisé par le duo israélien, nominé aux Grammy Awards, Vania Heymann et Gal Muggia.

CIAO

Officiel ! La série « La Casa de Papel » vient d’être renouvelé pour une dernière saison ! Quand ? Comme dirait si bien Netflix... Prochainement !

44 GOLDA MAG

CARNET ROSE Le chanteur Joe Jonas et l’actrice Sophie Turner (« Game of Thrones » sont parent, pour la première fois, d’une petite fille prénomée Willa. Mazal Tov ! © christinamilian

PEOPLE

PEOPLE PEOPLE PEOPLE PEOPLE PEOPLE PEOPLE PEOPLE PEOPLE PEOPLE PEOPLE PEOPLE PEOPLE PEOPLE PEOPLE PEOPLE PEOPLE PEOPLE PEOPLE PEO

PEOPLE

FROM PARIS WITH LOVE

En vacances à Paris, Matt Pokora et Christina Milian, partage, pour la première fois sur Instagram, une adorable photo de famille devant la Tour Eiffel.

QUI EST-CE ?

Ce samedi 1er août, cette chanteuse britannique a posté un nouveau cliché sur Instagram. On vous laisse deviner qui se cache derrière cette photo. Réponse sur le Instagram de GOLDA @golda_magazine PEOPLE

PEOPLE

PEOPLE

PEOPLE

PEOPLE

PE


CELUI QUI JOUE AU BASKET

Encore une fois, les actrices américaines se démarquent par leur engagement. A l’approche de la prochaine échéance électorale aux USA, les actrices d « One Tree Hill » et de « Friends » se sont réunies pour la bonne cause. Pour la journée « Register a Friend Day » du dimanche 26 juillet 2020, Sophia Bush, Bethany Joy Lenz et Hilarie Burton ont retrouvé leurs personnages respectifs pour encourager les fans à s’inscrire pour qu’ils puissent voter pour les prochaines élections de 2020. A noter qu’une réunion de « Friends » est programmé pour 2021.

nfiné it co esta r i u iq Celu

Qu iv aà

la ch ass e

© Agence / Bestimage

EOPLE

Avec le Coronavirus, bon nombre de série s n'ont pas encore commencé leur production pour la rentrée. Donc on vous as fait un petit TOP 5 des séries que vous devez avoir vu pour bien passer en société !! Vous aussi partagez votre top 5 avec le hashtag #GOLDATOP5.

POINT DE RUPTURE

e tanc résis la e d ie fait Mam

ET DE 5 !

Après neuf ans de relation, Tony Parker et Axelle Francine ont décidé de mettre fin à leur union. Ce dernier l’a annoncé publiquement sur Twitter ce lundi 3 août.

BON DEBARRAS

Bonne nouvelle pour les fans de « Screams » ! Après Youtube, c’est Courtney Cox reprendra au tour de Facebook son rôle de la journaliste et Instgram de bannir Gale Weathers dans Dieudonné de ses réseaux ce cinquième opus qui sociaux ! Le réseau social devrait sortir courant justifie cette décision en 2021. Elle donnera de évoquant des « contenus se nouveau la réplique à moquant des victimes de David Arquette. la Shoah » et des « termes déshumanisants à l’encontre des Juifs ».

SORTIE SINGLE

A

co ute au xt iré s

an od M Meth

DE RETOUR LE 21 AOÛT SUR NETFLIX

Cliquez sur les photos pour écouter les morceaux

Billie Ellish « My Future » PEOPLE

PEOPLE

Beyonce, Shatta Wale, Major Lazer « Already » PEOPLE

PEOPLE

PEOPLE

PEOPLE

PEOPLE

us en ez-vo d n e R

Marilyn Manson « We Are Chaos » PEOPLE

PEOPLE

r enfe

Lucifer, saison 5 PEOPLE

GOLDA MAG

45


GAY PRIDE SOCIETÉ

LE COMBAT MULTICOLORE PAR

JESSICA ADJEDJ

Marcel Proust (1918) disait « Il n’y avait pas d’anormaux lorsque l’homosexualité était la norme ». De l’antiquité à notre époque, les pratiques homosexuelles ont toujours existé, mais ont été traitées voire condamnées de différentes sortes selon les décennies et les normes sociétales. Mais qui définit ces normes ? Notre ère n’est-elle pas suffisamment moderne et tolérante pour accepter toutes les formes d’amour ? Tel Aviv n’a pas organisé sa marche des

46 GOLDA MAG

fiertés cette année en raison de la pandémie et de la propagation plus que probable du virus en cas de rassemblement. L’an dernier, près de 250 000 personnes ont fait vibrer la parade sur fond de musique électro/pop aux couleurs de l’arc-en-ciel. « Mais ce n’est pas parce que la marche n’a pas eu lieu qu’il faut cesser le combat, la lutte pour l’égalité LGBT ne doit pas cesser », déclarent plusieurs défendeurs de la cause. Défilé, très encadré par les services de police, que ce soit à Tel Aviv ou à Jérusalem, depuis l'assassinat de la jeune Shira Banki. Le rassemblement de Jérusalem, étant moins festif que celui du centre, se voit tout de même faire face à de régulières attaques de militants religieux d'extrême droite, s’opposant à la tenue d’un tel rassemblement dans la ville sainte. En 2019, la municipalité de Jérusalem a fait enlever plusieurs affiches qui avaient


GOLDA MAG

47


été placardées durant la semaine de la Gay Pride avec le slogan « Papa et maman = famille. Le courage d'être normal ». Le grand rabbin de Jérusalem, quant à lui, avait demandé, sans succès, à ce que la ville retire les drapeaux aux couleurs de la lutte LGBT, pour ne pas heurter une partie de la population. Bien triste est, cette réalité où l’amour a des frontières. L’homosexualité demeure un sujet très tabou dans les milieux juifs religieux, où ceux-ci développent une haine contre la communauté gay sans précédent. On dénombre une augmentation de plus de 30 % d’actes anti-LGBT en Israël, selon le rapport publié par Aguda en 2019. Attaques en ligne, sur les réseaux sociaux, discrimination exercée par les services de l’État ou encore rejet des personnes homosexuelles au sein de leurs propre famille. Cette réalité, blesse psychologiquement et physiquement toutes ces personnes, qui décident, simplement, d’aimer ce qu’elles sont et d’assumer leurs désirs, qui, encore en 2020, fait débat. Le paradoxe est grand dans un pays comme Israël où la Gay Pride est célébrée chaque année, mais où le mariage homosexuel, n’est pas légalisé. Seul le mariage religieux est reconnu malgré le fait que la municipalité de Tel-Aviv vient d'autoriser les couples de même sexe à enregistrer leur union à la mairie afin de bénéficier des droits matrimoniaux. L'attirance homosexuelle n’est plus considérée comme une pathologie mentale depuis près de 30 ans, 48 GOLDA MAG

Le mot d’Alain Beit

Le Beit Haverim est l’une des plus anciennes associations LGBT de France car elle a été créée il y a plus de 40 ans en 1977, date à laquelle l’homosexualité était encore un délit.

L’association milite depuis des décennies contre les LGBT phobies dans la communauté juive et contre l’antisionisme dans le milieu LGBT. L’an dernier, elle a vécu un moment historique avec son intégration dans le CRIF – conseil représentatif des institutions Juivesvoté à l’unanimité après deux tentatives avortées quelques années plus tôt. Toujours en 2019, Alain Beit, le président du Beit Haverim est intervenu pour la première fois lors des assises du Judaïsme à Bordeaux, lors d’un discours très applaudi appelant à une meilleure inclusion des LGBT dans les synagogues. Malheureusement le grand rabbin de France n’était pas présent à cet évènement et les propositions n’ont été suivies d’aucune action. « Les LGBT phobies chez les juifs sont importantes en France, notamment car le consistoire entretient le tabou sur ce sujet, déclare Alain Beit. Pourtant j’ai multiplié les propositions pour qu’ils nous aident à lutter contre la haine, notamment revoir la traduction de Toeva traduit en Français par le mot Abomination et qui n’aide pas à l’épanouissement des jeunes religieux, et former les rabbins à l’accueil des jeunes LGBT dans les synagogues. »

mais plusieurs associations israéliennes tentent, encore, de venir en aide à des jeunes hommes. Principalement issus du monde religieux, en leur proposant des thérapies de conversion, incluent « le changement de préférence sexuel, la réorientation sexuelle et la thérapie pour les penchants contraires ». Ce voyage vers la soi-disante résilience n’est autre que la route du déni, du refoulement et, est une pratique dangereuse créant dépression, angoisse, culpabilité, flagellation, allant même jusqu’au suicide. Ce genre de « soins” sur fond de maraboutisme n’est autre que le reflet d’une grande peur, d’un violent rejet et d’une phobie, d’où le terme « homophobie ». Elle révèle la peur de la différence, de l'attirance non normée et de la crainte de l’impossibilité de perpétuation de son espèce. C’est alors que se crée une aversion pour ce penchant et de violentes réactions envers ceux qui l’assument tout bonnement. Selon vous, de quelle couleur sera le drapeau de la tolérance ? « Judaïsme et Homosexualité » disponible ICI.

www.beit-haverim.com Beit Haverim @beit_haverim Beit Haverim

Président de Beit Haverim (association des juives et juifs LGTBT de France)

Les échanges avec les rabbins, quelques soient leurs courants, reste primordiaux pour le Beit Haverim car la spiritualité n’est pas l’apanage des hétéros et des cisgenres. C’est ce que résume Alain Beit : « On s’est affranchi de ce complexe qui imposait un choix : soit tu es juif, sois tu es gay. Finalement on est les deux. Pourquoi devrait-on choisir ? Il est temps aux Juifs de faire leur propre examen de conscience et juger comment ils traitent les minorités sexuelles en leur sein. Ca ne devrait pourtant pas être difficile car quand on est juif, on sait forcément ce que c’est d’être une minorité déconsidérée. »



AM A GOLDA DU MOIS

DEBORAH

PAR

50 GOLDA MAG

JOHANNA BERREBI


C

Café à la main, le sourire aux lèvres et terminant une discussion au téléphone, c’est Boulevard des Capucines à Paris que nous rencontrons Déborah Amar. Ce nom vous parle ? C’est normal, elle est partout sur les réseaux, notamment sur Facebook, à diffuser des vagues d’énergie positive. Pourtant, tout n’a pas toujours été rose pour la jolie parisienne. Elle a su tirer de la force de ses combats et aujourd’hui elle se livre pour nous.

GOLDA : Tu habites en Israël ou à Paris ? Déborah Amar : Ma famille est en Israël, mais je vis à Paris. Donc je fais beaucoup d‘aller-retour. Je fais des conférences et j’organise des excursions, car j’ai ce statut avec mon association « HRPT » qui a pour but d’aider les familles démunies et les enfants. #HRPT, l’acronyme d’Histoire du Rabbi et Paroles de Thora. GOLDA : Aujourd’hui ta page touche le monde entier dont les capitales New York, Miami, Montréal, Tel Aviv, Los Angeles, Paris et la Côte d’Azur. Comment tout a commencé ? Déborah : J’ai eu une épreuve de santé en 2013 suite à une opération pour maigrir. J’ai par la suite enduré dix opérations de reconstruction et j’ai donc dû arrêter de travailler. Lors de cette opération, j’ai subi une mort clinique de 7 minutes. Pendant ce laps de temps, j’ai vu le Rabbi de Loubavitch se tenant devant moi, souriant. Ca m’a réveillée. Suite à une lettre au Rabbi (Iguerote Kodesh), j’ai voulu par le biais des réseaux, à mon tour diffuser de la lumière et de la positivité. J’ai envie de montrer aux gens que même lorsqu’on a des épreuves de santé, même si c’est difficile et à répétition, il faut avoir confiance. De chaque épreuve, il y

a du positif à tirer. Comme j’avais des facilités en informatique et que je voulais rester active, j’ai décidé de créer mon réseau. C’est parti d’un rien, je postais à n’importe quel moment de la journée et simplement des citations du « Hayom yom », ou une photo du Rabbi avec écrit « pense bien tout ira bien ». Peu de temps après je reçois un message suite à ce post, d’une personne qui a failli mettre fin à ses jours. Et le fait de voir cette photo du Rabbi l’a également réveillé. Aujourd’hui B'h il s’en est sorti, et est marié, etc. C’était le début de plusieurs messages, de personnes qui me disent que grâce aux vidéos en direct, ils reçoivent des forces pour lutter contre leurs problèmes. GOLDA : Mais les Live, à l’époque n’étaient pas aussi répandus qu’aujourd’hui en 2020… Déborah : A l’époque j’étais avec un ami Moshe, qui m’a conseillé de faire un direct. C’était en 2016, veille du 14 juillet. Le premier Live a dû générer 30 000 vues, repartagé par la suite. Je précise aussi que je ne suis pas Rabbanite, je suis « Madame Tout le monde ». Je ne suis pas non plus issue d’une famille Habad, je suis Séfarade. J’aborde des sujets tels que les pervers narcissiques, les viols, l’homosexualité, l’alcool dans les synagogues, etc.

Maintenant, avec l’aide de plusieurs grands rabanim tels que le Rav Benchetrit, le Rav Cohen etc, on fait des directs ensemble. Aussi, je fais des conférences avec la Rabanite Mettoudi. On a constaté que ca ramène des gens et qu’il y a de vrais retours. Aussi, on essaie de diversifier avec plusieurs intervenants pour que chacun trouve sa place, et parce que chaque discours va atteindre quelqu’un. Le but est de toucher le plus de monde. On essaie de réveiller les gens. Aujourd’hui, on veut leur amener cette joie de vivre. Peu importe le statut, religieux ou non, le but, c’est de faire du bien, d’amener de la lumière autour de soi : d’avancer doucement mais sûrement, et ce, de manière constante.

GOLDA MAG

51


GOLDA : Dans tes lives, tu parles de tout mais tu suis un courant particulier ? Celui du Rabbi ? Déborah : Je suis séfarade, de ce fait, je parle de tous les mouvements. Il y a des citations de tous les rabanim et j’aime tous les milieux. J’ai une préférence pour le chemin du Rabbi, mais le but reste le même : rapprocher les gens à la Thora et raviver la flamme qu’on a en nous. GOLDA : Y’a t'il un sujet auquel tu es plus sensible ? Déborah : Pour avoir vécu une épreuve de santé, je suis plus sensible aux enfants malades. Je me suis associée à Stéphanie Robert de l’association « Les Rois du monde » avec qui on a créé le journal Nitsots Paper. Stéphanie est comme une grande sœur : bienveillante. De novembre à décembre, de nombreuses actions sont menées via son association : des ateliers sont mis en place dans les hôpitaux. Je vois des enfants de 3 et 4 mois perfusés, atteints de leucémie etc, et ça, ca marque.

aider les gens dans le besoin quel que soit l’endroit où ils se trouvent

GOLDA : Tu as aussi créé un nouveau concept pour tes émissions en duo avec les rabanim : « Questions Cash – Réponses Cash ». Déborah : Oui, les rabanim ne sont pas au courant à l’avance des questions. Certes, les sujets sont des questions que l’on m’adresse, mais rien n’est travaillé, les vidéos ne sont pas enregistrées. Il est possible d’y assister en se rendant sur la page Facebook, ce sont des vidéos sur Zoom retransmises sur la plateforme de l’application via un programme. GOLDA : C’est une vraie communauté qui te suit et t’entoure ! Déborah : Je ne m’y attendais pas du tout ! C’est la beraha du Rabbi et 52 GOLDA MAG

association pour orphelins et enfants malades.

d’Hashem. J’ai eu beaucoup de chance. Ce sont des personnes venues me trouver, et qui m’ont accordé leur confiance, sur principe de bénévolat. Même les rabbins, maintenant, me proposent de faire des conférences dans leurs synagogues et pour moi, c’est la plus belle des récompenses. Le but, c’est de faire au mieux et d’aider son prochain. GOLDA : En plus de tes émissions sur les réseaux, tu as aussi créé un magazine, Nitsots Paper ? Déborah : Oui avec Stéphanie Robert, de l’association « Les Rois du monde ». Ce magazine est composé de plusieurs chroniqueuses assez connues qui soutiennent le projet tel que , Johanna soussan, Audrey Elkouby, Virginie Khalifa, Yael Harboun... En Israël, c’est distribué à Netanya, Raanana et Tel Aviv. Il est également distribué à New-York, Miami, Los Angeles, Paris et sa région parisienne. Souvent lié à une thématique comme par exemple en septembre avec Rosh Hashana et les fêtes, ce serait le renouveau. Ensuite je laisse libre cours à chaque chroniqueuse. GOLDA : Comment as-tu rencontré Stéphanie Robert ? Déborah : Par le biais de ma page Facebook, j’ai organisé en 2018 avec Jonathan Parienti notre premier voyage à Ouman (Ukraine) où j’accompagnais un groupe depuis Paris. Un voyage unique avec un groupe de 100 personnes pendant 2-3 jours. Stéphanie est venue avec deux amies à elle et on a eu un coup de foudre amical ! Si j’ai pu créer ce journal, c’est avec et grâce à elle. Elle veille sur moi telle une marraine, en plus de gérer une

GOLDA : Tes projets pour la suite ? Déborah : Réorganiser Ouman ainsi qu’un voyage chez le Rabbi à New York. Aujourd’hui, j'ai envie de parler des sujets d’actualité qui ne sont pas abordés, qui restent flous tels que les viols, les attouchements et l’homosexualité. Mon objectif reste le même : pouvoir aider les gens dans le besoin quel que soit l’endroit où ils se trouvent. Mais principalement les enfants, car pour moi, ce sont eux notre avenir, ils sont sincères, innocents et spontanés. GOLDA : Tu as une opinion sur ces sujets en général ? Déborah : Je donne toujours mon ressenti sans juger la personne. Je veux que chacun puisse se mettre à la place de l’autre. GOLDA : Par exemple la Gay Pride à Tel Aviv, qu’en penses tu ? Déborah : Tel Aviv est par définition une ville de clubers, où il y a beaucoup de soirées de drogues et d’alcool. J’accepterai moins une Gay Pride à Jérusalem. J’ai beaucoup d’homosexuels qui suivent ma page, et je suis là pour aider les gens. Personne ne doit être sur le banc de touche. Je ne suis personne, ni magicienne, mais ce que je fais, c’est avec droiture, dans le but d’aider. Spontanéité et générosité sont les maîtres mots de Deborah, qui parle toujours à cœur ouvert sur de nombreux sujets encore « tabous » aujourd’hui, afin d’aider son prochain. Sans une once d’orgueil, toujours dans le don de soi, et avec une détermination d’acier, on admire cette femme qui soulève les foules, peu importe le pays où elle se trouve. Une Femme so Gold ! www.parolesdetorah.com #HRPT @deboamar55 histoiredurabbi @nitsots_paper Deborah Amar (Hrpt histoire du rabbi) @histoiredurabbi


GOLDA MAG

53


MODE

On se

!

jette

ÀL’EAU PAR

JOHANNA BERREBI

Coup de cœur pour la collection de maillots de bain Blue Lagoon Swimwear ! Alors oui, cet été sera particulier, mais nous on a décidé de rester stylée même confinée dans notre pays ! Point Fort: En plus d’être tendances et originaux, les maillots de la marque sont composés d’un tissu spécifique. Ce tissu fait l’essentiel du modèle, et convient du XS au XL ! Le nom MAXXAM®, tissu breveté, vient du terme « Maximum stretch » car ce tissu a été conçu pour s’étirer tout en conservant son aspect froissé. Le MAXXAM® est sans couture, doux, super extensible et très gainant, il s’étirera pour épouser les courbes de toutes les femmes ! Toujours fabriqué au Royaume-Uni depuis le début des années 80 ; il s'agissait du tissu le plus innovant à avoir fait son apparition sur le marché de la mode. 2020 est l'année de son grand retour ! Bikini ou Trikini (deux pièces reliés), les couleurs sont flash pour un été Pop ! Et nous, chez GOLDA on adore ! @Bluelagoon.swimwear

54 GOLDA MAG


GOLDA MAG

55


ASSOCIATION

DOR HADASH

Une nouvelle génération d’alya accessible à tous !

P

PAR

PATRICIA HASSOUN, ASHDOD CAFE

arce que vous rêvez de monter en Israël, parce que pour nous l’alya n’est pas réservée aux seules familles qui en ont les moyens, nous avons voulu dire NON au système et rappeler que tout Juif a le droit au retour sur sa terre.

Dor Hadash : l’incubateur d’Alya qui prépare les familles à leur nouvelle vie La plupart des olim francophones s’installent à leur arrivée dans les grandes villes israéliennes comme Netanya ou Ashdod. Ce choix est motivé par la présence de proches, mais il est souvent peu adapté à leurs besoins. De plus, dans toutes les grandes villes israéliennes les loyers sont élevés, l’emploi n’est pas au rendez-vous entrainant rapidement les familles dans des difficultés financières. Vivre entre français n’est pas le plus judicieux des choix pour s’intégrer à la vie israélienne et apprendre les codes qui la régisse. C’est pourquoi Dor Hadash a implanté son programme dans des villes a taille humaine à fort potentiel économique et de développement au Nord et au Sud d’Israël, qui vous attendent en tant que futurs partenaires. Il s’agit de villes dynamiques et jeunes, avec une qualité de vie à des prix abordables et des avantages fiscaux uniques. Les olim vivent en immersion dans une communauté d’Israéliens pour un apprentissage de l’hébreu plus rapide (parrainage par une famille locale), une éducation de

56 GOLDA MAG

qualité pour les enfants, un environnement sûr pour la jeunesse et surtout un bassin de l’emploi bien plus prometteur que dans les grandes villes. Soutenue par l’Agence Juive et Qualita, l’association Dor Hadash offre une structure d’accompagnement à l’intégration sociale et professionnelle. Le plus de notre programme est la formation professionnelle en alternance et l’intégration à l’emploi sous forme d’apprentissage en entreprise avec contrat de travail et rémunération. A toutes celles et ceux qui n’ont pas eu jusqu’à présent la chance de pouvoir se projeter hors des frontières de leur ville ou de leur quartier, faute de solides bagages ou moyens financiers pour y parvenir. Et pourtant en première ligne face à l’antisémitisme ambiant et quotidien, objet de brimades, d’insultes, de moqueries, d’agressions verbales ou physiques, forcés de baisser la tête,

faute de pouvoir enfin partir et « rentrer à la maison ». C’est avant tout à ces hommes, femmes et enfants que nous voulons tendre la main, qu’ils soient célibataires, en famille avec ou sans enfant (max 50 ans). Vous pouvez nous aider en devenant acteur de votre alya en portant à la connaissance de vos proches l’existence de notre programme. Ensuite en nous mettant en relation avec des représentants de votre communauté susceptibles de vous parrainer, à titre individuel afin de nous aider a vous donnez un véritable élan. En effet, contribuer ainsi à la préparation de votre départ et de vos premiers pas en Israël, c’est s’associer pleinement à votre future réussite. Et par la même, permettre à chacun de pouvoir mener une nouvelle vie, digne et épanouie, sur le plan humain, social, professionnel et spirituel. « Quand un homme accomplit son rêve, il n’y a ni raison, ni échec, ni victoire. Le plus important dans la Terre promise, ce n’est pas la terre, c’est la promesse » Ce programme clé en main vous intéresse, contactez-nous par mail : dorhadash5780@gmail.com ou tél au +972 522263776 ou +33 177384748


GOLDA MAG

57


CULTURE

MÉMOIRE

d’un de fils

nazl PAR

e suis né en 1937. Mon père, duquel je me souviens si peu, à part cette image où je le vois me prenant dans ses bras et me soulevant très haut dans les airs, est mort dans un accident de voiture quelques mois avant la déclaration de la guerre. Petit, il paraît que je ne cessais de le réclamer lorsqu'il était au travail, ma mère, elle, en était très fière, car il comptait parmi les hautes autorités du Parti, faisant de nous une famille respectée. Cette famille qui porte une culpabilité monstrueuse et qui s'est déteinte sur moi, en laissant une cicatrice indélébile. Mais j'ai aussi connu les joies et les plaisirs 58 GOLDA MAG

ALBER T RUSSO

de la légèreté, comme tout un chacun, et je ne peux m'en plaindre. Après tout, aucun enfant ne choisit son destin.En introduction à mon récit, je vous soumets, chers lecteurs, ce journal sous différentes formes, selon les événements qui se succéderont, et dont j'ai intitulé le premier chapitre « Fabio, mon obsession ». Fabio est ce petit Juif vénitien que j'ai entrevu, enfant, en compagnie de mon oncle Ludwig, ce cher oncle SS qui me disait le protéger, mais qui, en réalité, avait abusé de lui, cela je ne le comprendrai que beaucoup plus tard. J'ai côtoyé ce garçon, qui avait mon âge, l'espace d'à peine quelques minutes, au moment le plus fragile de mon enfance, mais dont le souvenir m'accompagnera jusqu'à la fin de mes jours, car, l'un et l'autre, nous avons eu le coup de foudre, et savions

déjà, par ce mystérieux et ineffable lien, que nous nous retrouverions, ici-bas ou dans l'au-delà. L'obsession du petit Fabio qui avait mon âge, m'a suivi à chaque étape de ma vie. Elle n'a jamais faibli, et tout ce que j'ai entrepris par la suite, après l'école, est lié à cette obsession. J'ai fait des études d'italien et de culture italienne à l'Université de Heidelberg, ensuite j'ai étudié la médecine, avec la psychiatrie comme spécialité. C'est ainsi que je me suis occupé de jeunes immigrants italiens, se sentant mal dans leur peau en Allemagne. J'étais particulièrement sollicité par les parents de ceux-ci, car je leur parlais en italien et non en allemand. J'ai tout fait, entretemps, pour retrouver les


de Dorsoduro, du côté de Santa Croce, je venais souvent jouer avec Fabio, nous étions très liés et... » Je vous raconterai mes longs séjours en Amérique, en Italie et au Mexique, puis, de retour en Allemagne, mon mariage avec une artiste américaine, rencontrée à l'université; nous aurons un fils, ce fils que je prénommerai Fabian. Et quand je ne supporterai plus le trop-plein d'émotion, je continuerai de me raconter avec les mêmes outils, toujours en évoquant le Fabio 'sacré' de mon enfance. Après tout, la vie est un parcours tortueux, plein d'imprévus, alors, pourquoi donc cette histoire serait-elle lisse ou linéaire?

traces de la famille de Fabio, ce qui m'a pris plusieurs années de recherche. Enfin j'a appris que Fabio Levi, sa petite soeur et leur père ont péri à Auschwitz, tandis que la seule rescapée était leur maman. Elle est retournée à Venise et pour subvenir à ses besoins, travaillait comme couturière pour un grand magasin. J'ai alors contacté les autorités allemandes afin qu'elles me permettent, à titre de réparation, de verser à cette pauvre dame, une rente à vie, à la condition que la source (moi) reste anonyme. Voici, chers lecteurs, comment je décris ma rencontre avec la maman de Fabio : Bonn, 1960. Maintenant que je détiens cette chaire de professeur à l'université d'Heidelberg, je peux enfin réaliser le projet que je m'étais fixé il y a trois ans. À cet effet, je me suis arrangé avec le ministère pour que soit ajoutée au transfert de fonds perçus par la Signora Levi la part de ma contribution annuelle, et ce, jusqu'au décès de la bénéficiaire. Mon anonymat sera respecté. 1984. Dans le hall d'entrée de la maison de repos. J'ai attendu quarante ans avant de franchir ce seuil. Dans mon italien à l'accent le plus pur, et sans trahir mes émotions, je lui dirai : « Signora Levi, vous ne vous souvenez probablement pas de moi, enfant, j'habitais le sestrier

Extraits de la préface de Jean-Luc Maxence, éditeur du Nouvel Athanor à Paris, écrivain, philosophe et psychiatre : Rien, comme toujours chez Russo l'écorché vif, n'est linéaire. Mais de la première ligne à la dernière, l'histoire bat la chamade sans ennui, et derrière la diversité des cultures et le hasard des violences humaines (pas seulement physiques), c'est le Mystère primordial de l'Homme majuscule qui se révèle au travers des désirs contradictoires des corps et l'apparente absurdité de la vie elle-même. Albert Russo est, à nos yeux, l'un des romanciers les plus attachants et émouvants de ce début de siècle car il est comme un funambule éternellement en déséquilibre redressé sur son fil de mots et d'images, suspendu entre plusieurs continents antagonistes (l'Afrique, l'Amérique, l'Europe).

Extraits de l'introduction de Pierre Halen, professeur l'Université de Metz : La migrance est de toute évidence une donnée essentielle dans la vie et dans l'œuvre d'Albert Russo. Cet écrivain singulier a en effet vécu dans plusieurs pays dispersés sur quatre continents ; il écrit et publie en deux langues principales (le français et l'anglais); surtout, il a fait du déplacement géographique et du contact interculturel, au sens le plus large,

l'une des composantes essentielles de son œuvre. Il est lui- même issu d'un double contexte migrant : celui de la diaspora italienne d'origine rhodiote et sépharade et celui de la colonisation, vécue comme phase d'une globalisation moderne et urbaine. Il a connu ensuite l'expérience des études à l'étranger, puis celle de l'exil, d'abord aux États-Unis, puis en Italie, et ensuite en Belgique, loin des pays d'Afrique centrale où il avait vécu sa jeunesse ; enfin, il a suivi la trajectoire de nombreux écrivains belges en s'établissant à Paris où il a composé l'essentiel de son œuvre. Albert Russo affectionne la notion d'éclats, qui ne se retrouve pas par hasard dans deux de ses titres d'ouvrages : sa poétique est celle d'un monde à la fois uni, parce que globalisé et ouvert au désir de tous et diffracté en « mosaïque », en « kaléidoscope », deux autres mots-clés de son écriture. Si cette œuvre évoque à divers endroits la souffrance et l'injustice, l'humour et l'ironie y ont pris avec les années une dimension plus importante. Le livre est disponible à la Librairie du Foyer, à Tel Aviv, ainsi que sur les sites mondiaux d'Amazon, aussi bien en format broché qu'en ebook / Kindle. Acheter ici. Séfarade belge d’origine anglo-italienne, écrivain bilingue (traduit dans une quinzaine de langues, dont l’hébreu) - et photographe, Albert Russo a vécu sur 3 continents avant de s’installer en Israël il y a 5 ans. Ses ouvrages ont été loués par James Baldwin, Joseph Kessel, Pierre Emmanuel, Gilles Perrault, entre autres. Il a obtenu le Prix de la Liberté, 2 Prix Unicef, plusieurs Book Excellence Awards, etc., et des prix pour sa photographie. Site littéraire de l’auteur : K www.albertrusso.com Sites de photographie : K www.viewbug.com/member/ albertrusso et K https://www.artavita.com/artists/7612-albert-russo GOLDA MAG

59


GOLDA LEGEND'Z

MILES

DAVIS PAR

Miles Davis… Par où commencer ? Pour pouvoir comprendre Miles, il faudrait un numéro spécial GOLDA sur Miles Davis, vous imaginez ça ?

« Allô Léa, c’est Jérémie. Regarde pour Miles, on va faire un numéro spécial. Couverture, Miles Davis. Mode : Miles Davis, créateur innovateur et modèle. Musique : comment près de 30 ans après sa mort, il continue d’influencer des musiciens tout style confondu. Sport : Miles et la boxe une histoire d’amour. Culture : disponible sur Netflix : « Birth of the Cool : A Miles Davis Story » … Alors Léa ça te dis ? Léa ? Allô ? T’as raccroché ? » Alors il va falloir trouver un angle d’attaque pour te faire découvrir ou redécouvrir le plus grand génie musical du 20ème siècle la légende… Miles Davis ! Miles Davis est né en 1926 d’une famille « privilégiée », bien qu’ayant un père dentiste, il grandit quand même dans une Amérique profondément raciste et encore ancrée dans des lois ségrégationniste.

60 GOLDA MAG

Q JÉRÉMIE TALAFRÉ

A partir de 13 ans, il commence à se passionner pour la musique et sur les conseils de son père, il apprend la trompette. S’en suivront une quinzaine d’années de pratique qui le conduiront jusqu’à la prestigieuse Julliard School à New York, mais ce n’est pas là que Miles va apprendre à ressentir la musique, à développer son oreille, aiguiser son sens du rythme, et du placement dans le temps et l’espace. Le soir, il passe son temps à traîner de bar en bar et à jouer partout dans New York, et c’est comme ça qu’il va rencontrer certains des acteurs les plus influents de la musique moderne Charlie « Bird » Parker, John Coltrane… Plutôt que de te prendre la tête avec un récap’ des dates importante et des lieux où il a joué, autant passer toute la période « apprentissage ». Bah oui, c’est comme ça, je fais ce que je veux, c’est moi l’auteur et je suis libre ! Et puis Miles Davis c’est quoi si ce n’est la liberté ? Parlant de liberté, on va avancer jusqu’en 1955, quelques mois après la mort de

Charlie Parker.

Miles Davis fonde le groupe considéré depuis comme son premier grand quintet, véritable laboratoire de création. Le leader qu’est devenu Miles joue des contrastes de personnalités du groupe qui est extrêmement soudé sur le plan musical. En 1956, en deux jours à peine, il va enregistrer quatre albums pour se libérer du contrat qui le lie avec le label Prestige et c’est sous le label star, à l’époque Colombia, que Miles va enregistrer l’album « Kind of Blue » en 1959. L’influence de ce disque sur le Jazz, le Rock et le Classique a conduit les spécialistes de la musique à le reconnaître comme l’un des albums les plus influents de tous les temps. Richard Wright, claviériste des Pink Floyd a déclaré que les progressions d’accords sur l’album ont influencé la structure des accords de l’introduction du morceau « Breathe » de leur opus historique « The Dark Side of the Moon » (1973). Et si Pink Floyd ça ne te suffit pas, allons demander à Quincy Jones ce qu’il pense de « Kind of Blue » …


GOLDA MAG

61


Le producteur Quincy Jones, un ami de longue date de Davis, a écrit : « Cela [Kind of Blue] sera toujours ma musique, mec. Je joue Kind of Blue tous les jours, c’est mon jus d’orange. Il sonne encore comme s’il avait été réalisé hier. » Et si tu veux savoir ce que moi je pense de cet album, je te dirais que si un jour les extraterrestres débarquent sur terre, le seul moyen de leur faire penser que nous, terriens, sommes des êtres dotés de force, de sensibilité, de passion et d’intelligence, c’est de leur faire entendre « Kind of Blue » … Et pourtant, quand cet album est sorti, il aura fallu plusieurs mois, voire des années, pour qu’il atteigne plus de mille exemplaires vendu, étrange non ? Malgré cela Miles va commencer à tourner en Europe, et passera par Paris et y restera longtemps. D’abord, parce qu’il y vivra une histoire d’amour avec Juliette Gréco, puis parce que contrairement à l’Amérique où les Noirs ne peuvent même pas aller dans les mêmes toilettes que les Blancs, il y est respecté, aimé et va commencer à sortir avec les intellectuels, comédiens, musiciens, et acteurs de la nouvelle vague. Il va même en une nuit improviser ce qui deviendra la bande-son la plus importante du cinéma jusqu’à celle du parrain en 1972. Attends, j’te raconte… Une nuit, alors qu’il se rend avec Juliette Gréco au restaurant, elle le présente à Louis Malle qui est en train de terminer le montage de son film crépusculaire « Ascenseur pour l’échafaud », mettant en scène à l’époque la sublime Jeanne Moreau et le charismatique Lino Ventura. De fil en aiguille, et sûrement avec du bon vin bien français, il se retrouve en studio et commence à improviser toute la bande-son du film. Une seule prise en une nuit ! Quelques ajouts on était fait par la suite, mais l’essence du film a été insufflée en une nuit… Miles le Créateur !

62 GOLDA MAG

Jusqu’à sa mort en 1991, Miles produira plus de cinquante albums studio, presque tout autant de sessions Live, des chiffres de ventes à donner le tournis à un ventilateur, et surtout des collaborations avec des musiciens venant de tous les horizons musicaux ! Qui peut se tenir à la table de Miles et prétendre avoir joué avec plus de monde que lui de Louis Armstrong (interprète de « Wonderfull World ») jusqu’à Chaka Khan (interprète de « Ain’t Nobody ») en passant par Carlos Santana, Coltrane, Wayne Shorter, Prince… Sans oublier sa capacité à constamment se mettre en retrait et sublimer la mu-

sique, c’est sûrement sa formation classique et les années à travailler avec Gil Evans qui lui donneront l’amour qu’il portait à la mélodie. Lorsqu’une mélodie le touchait, que ce soit lui qui l’a écrite ou pas, il s’en emparait et lui donner une toute autre dimension ! Tu ne me crois pas ? Et bien va écouter sa version de « Human Nature » écrite par Quincy Jones pour Michael Jackson, et si tu n’es pas convaincu, pose une oreille sur « Un jour mon prince viendra ». Oui oui, tu as bien lu, Miles a même repris du Disney ! Toi, tu crois que la musique c’est une blague, que l’on peut débarquer à trente dans un resto « bassari » du Kikar et faire un karaoké sur du Aya Nakamura ! Miles l’avait compris, le seul moyen de sentir la légèreté de la musique, c’est de lui accorder tout le sérieux qu’elle mérite ! Il ne jouait que très rarement face à son publique, pas par ego, mais au contraire pour pouvoir être au plus près de ses musiciens et pouvoir comme un chef d’orchestre leur donner des indications. Bien sûr je pourrais te parler de ses addictions à la drogue, aux femmes, et de son caractère de tunisien qui viendrait de perdre une partie de belote ! Mais je ne


5 facts BLACK IS BEAUTIFUL

Grand défenseur des droits des noirs aux USA, Miles a toujours voulu faire réfléchir. Alors plutôt que de mettre une jeune blonde sur la pochette de son album Someday My Prince Will Come, sorti en 1961, c’est la comédienne Frances Taylor, l’épouse de Miles à l’époque qui est sur la pochette.

DESSINE-MOI UNE TROMPETTE m’occupe pas des potins pour GOLDA, « sorry ! » En 1975, il quittera la scène après un concert au Japon pour des raisons de santé. Il refera surface dans le courant des années 80 avec l’album « The Man with the Horn » et continuera sur cette lancée électrique Jazz Funk. Ce qui est sûr, c’est que Miles était plus qu’un musicien, il était et sera un père spirituel pour nombres de musiciens qui aujourd’hui ont une carrière, parce que Miles les a mis sur le devant de la scène alors qu’ils sortaient du berceau. Marcus Miller, John Scofield, Darryl Jones, Mike Stern, Mino Cinelu, Kenny Garrett, Robben Ford, et plein d’autres… Toujours en avance sur son époque, dans son dernier album, posthume, « Doo-Bop », sorti en 1992, Miles Davis collabore avec des musiciens de hip-hop qui apportent la section rythmique et des chanteurs de rap.

nuis de santé. Dans un entrefilet du New Musical Express, on peut lire : « Miles Davis est en train de mener un combat perdu contre le sida dans un hôpital californien. » L’information concernant la nature de son mal n’a cependant jamais été confirmée… Vous l’aurez compris, chers lecteurs et lectrices de Golda Magazine, Miles Davis n’est pas simplement un excellent musicien qui a contribué à faire évoluer les mœurs, la culture et la musique, c’est tout simplement le Mozart de notre époque. N’hésitez pas à me faire savoir via les réseaux sociaux quel est votre titre préféré, moi sans hésitation, c’est « Tutu ».

VERS L’INFINI ET AU-DELÀ

L’astéroïde (5892) Miles Davis a été nommé en son hommage. UNE ÉTOILE EN 1998 En 1998, il n’y a pas que les bleus qui ont eu leur étoile. Miles Davis a eu son étoile aussi mais sur le Hollywood Walk of Fame

LE VRAI GÉNIE CE N’EST PAS MALCOM !

Pour les fans de séries qui se rappellent de Malcom, sachez que Dewey, le petit frère génial et incompris, fou de musique, est un hommage à Miles, le deuxième prénom de Miles Davis étant Dewey. Mon top 5 : « Tutu » « Israel » « Fat Time » « Jean-Pierre » « So What »

Le génie de Miles Davis peut se résumer en trois points : un son original dans un environnement très structuré, une conception évolutive de la musique dans des directions déterminées et une capacité à s’entourer à cette fin de musiciens dont il savait tirer le meilleur. Le 28 septembre 1991, Miles Davis meurt à l’âge de 65 ans à l’hôpital St John de Santa Monica près de Los Angeles où il était entré pour un bilan médical complet à la suite de toutes sortes d’en-

Quand Miles à arrêter la drogue et l’alcool, il a trouvé comme passetemps, pour canaliser ses démons, la peinture et le dessins, et de nombreuse expositions lui ont étaient dédiées.

écoutes la playlist !

Tableau sur bois de Miles Davis paint par Daniel Siboni GOLDA MAG

63


RAFF G CULTURE

IDEON

Gideon (Gidi) Raff, créateur des séries « Hatufim » (« Prisonniers de guerre »), « The Spy », « The Tyrant », et producteur exécutif de la série télévisée américaine « Homeland », a participé le 20 juillet à un webinaire organisé par l’Université de Tel-Aviv et l’Assocation de ses anciens étudiants. Diplômé de l’Ecole de Film et Télévision Steve Tisch de l’UTA, le réalisateur et scénariste, parvenu à une renommée internationale et lauréat du prix Emmy, était interviewé par le producteur américain Adam Mirels.

PAR DR. SIVAN COHEN-WIESENFELD SOURCE WWW.AMI-UNIVERSITE-TELAVIV.COM

NBCUniversal Media. CR: Christopher Polk/NBC.

R

64 GOLDA MAG

éalisateur, scénariste et écrivain, Gideon "Gidi" Raff est le créateur de la série dramatique à suspense « Hatufim » (« Prisonniers de guerre »), qui a remporté 4 prix aux Oscars de la télévision israélienne en 2010, dont celui de la meilleure série dramatique et celui du meilleur réalisateur, et à partir de laquelle il a co-développé la série américaine « Homeland » sur Showtime. Celle-ci a remporté un total de six prix aux Emmys et deux Golden Globes en 2012, ainsi que trois Golden Globes en 2013. Outre la version anglaise, la série a été adaptée dans une vingtaine de pays, dont la Russie et l’Inde. En 2019, Raff a écrit et réalisé la mini-série « The Spy » sur la vie et la mort de l'espion israélien Eli Cohen, diffusée sur Canal + en France, et sur Netflix à l'international. Mirels : Où vous trouvez-vous en ce moment ? Comment vivez-vous cette période? Raff : Je suis à Tel-Aviv. Le covid-19 est une période étrange pour nous tous, et pour l'in-

dustrie du film et de la télévision également. Les tournages sont stoppés. Nous avons du nous arrêter au milieu de trois nouvelles productions. D'un autre côté, le fait d'être forcé de rester à la maison peut être positif pour les écrivains et les créateurs en général, car c’est une occasion de se ressourcer, de regarder à l’intérieur de soi-même et d’examiner ce à quoi nous nous connectons. Pour moi c’est l’opportunité de me concentrer sur la direction que je veux prendre par la suite. De plus, la pandémie ouvre des opportunités à l’imagination créatrice : à quoi ressemblera le monde post-covid-19 ? Quelles pourront être les histoires les plus intéressantes à raconter ? Mirels : A l’origine vous êtes de Jérusalem où il y a une célèbre école de cinéma. Pourquoi avoir choisi l’Université de Tel-Aviv ? Raff : D’abord parce qu’elle est à Tel-Aviv, ville très différente de Jérusalem, beaucoup plus libre et ouverte. Et puis l’Université de Tel-Aviv permet d’expérimenter toutes sortes de média, comme le cinéma documen-


taire, d’animation etc. et donc toutes sortes de manières de s’exprimer. De plus, elle possède beaucoup d’autres départements, où l’on peut également étudier, comme la psychologie, la sociologie, la littérature… C’est exactement ce que je voulais. J’ai été influencé par des professeurs exceptionnels, comme par exemple le Prof. Milek Knebel, aujourd’hui décédé. Et puis le cinéma est une communauté. A l’UTA vous faites la connaissance des personnes avec qui vous allez travailler par la suite. Mirels : Comment est né « Homeland » ? Raff : Après mes études, j’ai travaillé dans une startup dans l’informatique, comme c’est courant en Israël. J’ai été responsable de contenu pendant près d’un an, pendant la période de la « bulle Internet », et j’écrivais alors des chroniques dans le quotidien Ma’ariv, qui ont été rassemblées dans un livre. Puis j’ai déménagé à Los Angeles où j’ai étudié à l’American Film Institute. Mon court-métrage de fin d’études La Babysitter a été présenté en première au Festival Tribeca de New York, après quoi j’ai été embauché comme assistant-réalisateur dans le film « Mr. et Mrs, Smith » avec Brad Pitt et Angelina Jolie. Ensuite, j’ai fait mes débuts comme réalisateur. Entretemps j’ai rencontré à Los Angeles Avi Nir (PDG de la chaine de télévision israélienne Keshet) qui avait lu mon livre et m’a commandé une sitcom. Au lieu de ça je lui ai envoyé le script de Hatufim. Il s’est quand même enthousiasmé pour le scénario et m’a demandé de le traduire en anglais. C’est comme ça que les droits de développement d’une version américaine de la série Prisonniers de guerre ont été vendus à la 20th Century Fox avant même le début du tournage de la série originale. Mirels : Et pour « The Spy » ? Raff : « The Spy » était prévu à l’origine comme un long métrage, mais j’ai

Gideon Raff (à gauche) et Adam Mirels (à droite)

constaté que ce format ne lui convenait pas. C’est devenu une série télévisée de six épisodes d’une heure. Sacha Baron Cohen était mon premier choix pour ce rôle. J’ai été le lui proposer à Londres. Au début il a refusé. Par la suite je l’ai rencontré par hasard dans un restaurant à Los Angeles, et comme il était curieux de savoir qui avait obtenu le rôle, je lui ai répondu que s’il le voulait toujours, il était à lui. J’ai su de suite qu’il convenait parfaitement à ce rôle. Pour moi les thèmes essentiels de la série sont une question d’identité et un drame personnel. J’ai rencontré la veuve d’Eli Cohen et ses enfants. Comme pour « Hatufim » je me suis fait conseiller par des membres du Mossad. Puis bien sûr j’utilise mon imagination. Mirels : Comment se fait-il à votre avis que le public américain réserve un tel accueil aux séries israéliennes ? Raff : Je pense que se sont des histoires locales qui ont une valeur universelle. « Hatufim » a été diffusé sur Netflix en version originale dans une vingtaine de pays dans monde. C’est une série locale qui a obtenu une audience internationale. En même temps, certains réalisateurs trouvent dans l’histoire une pertinence pour le cas de leur propre cas, et l’adaptent. Ainsi il y a également une

version russe et même une version indienne très émouvante. Mirels : Vous passez votre temps entre Tel-Aviv et Los Angeles. Est-ce un avantage pour un réalisateur israélien ? Y a-t-il des différences culturelles dans la manière de travailler en Israêl et aux Etats-Unis ? Raff : Aujourd’hui on n’a plus vraiment besoin de se déplacer physiquement, d’ailleurs la période du corona met ce phénomène en exergue, puisque tout le monde travaille par zoom. Quant au travail, il est très différent, principalement à cause de l’importance des budgets. Aux Etats-Unis on tourne épisode par épisode, alors qu’en Israël où les budgets sont beaucoup plus restreints, c’est plutôt comme un puzzle, on tourne sur le même ‘set’ toutes les scènes qui s’y déroulent. Par ailleurs les équipes israéliennes sont très professionnelles, mais aussi très passionnées. Chacun a son mot à dire, c’est comme une grande famille. Aux Etats-Unis il y a plus de distance, on tourne davantage dans le silence. Mais les deux sont fantastiques, et c’est toujours un travail d’équipe. Mirels : Quel est votre conseil pour les étudiants ? Raff : Vous devez écrire ce qui vous touche, quel que soit le nombre de personnes qui vous disent que cela ne va pas marcher. Percer sur le marché international n’est pas une fin en soi, le but est de raconter des histoires personnelles qui sont différentes. Raff n’a pas voulu s’étendre sur ses projets actuels, mais travaille sur plusieurs, plutôt dans le registre de la comédie. Lire l’article entièrement sur le site « Les Amis Français de l’Université de Tel-Aviv ». GOLDA MAG

65


Mika CULTURE

Nak

Exposé tout l’été au Sofitel Arc de Triomphe Pour la seconde fois, l’artiste Mika Nak expose dans le prestigieux Sofitel Arc de Triomphe. Entièrement rénové, cet hôtel 5 étoiles se situe idéalement près des Champs Elysées, entre l’Arc de Triomphe et le Parc Monceau. Grâce à sa localisation dans une rue confidentielle, ce pied-à-terre à la façade haussmannienne et au design contemporain à tout pour vous séduire. Une adresse résolument parisienne et vivante, notamment au rythme de son restaurant Les Cocottes Arc de Triomphe ouvert en collaboration avec le Chef Christian Constant. Pour parfaire ce tableau, le Sofitel a convié l’artiste Mika Nak à habiller son établissement de ces œuvres en adéquation avec le cadre. Hyper créatif serait le meilleur adjectif pour qualifier l’artiste Mika Nak. Ce dernier a développé un style inédit basé sur une technique vieille de plus de 100 ans qu’il a modernisé et intitulé : EFFIGRAMMIE Un mixte de portrait (effigie en latin) et de texte (idéogramme)

66 GOLDA MAG

PAR

A

JOHANNA BERREBI

utodidacte, Mika Nak s’est fait remarquer par son incroyable dextérité à manier les lettres pour former des œuvres vivantes. Son art tente de mêler textes et formes pour donner vie à des œuvres profondes où s’alternent lecture de l’œuvre, du texte et de la forme. Les couleurs peuvent être vives ou sobres. Des visages de personnalités célèbres et d’inconnus apparaissent dans cet enchaînement de mots et de formes. Un mélange efficace qui perturbe la rétine qui vacille entre texte et image. Mika Nak, par son travail sur la couleur et les mots, déstructure et décompose les visages, les animaux ou les objets pour donner un mouvement, et toujours surprendre l’œil du « lecteur » à chaque vision de l’œuvre qui sera différente et se redécouvre à chaque fois. Les formes et les volumes naissent de la couleur et du texte. Ce

mélange offre à ses œuvres une expressivité, une force et un traitement du portrait, des animaux ou des objets saisissant. « Mon travail en tant qu’artiste est de rendre l’imperceptible perceptible à travers ma sensibilité et les mots. De rendre concordants, ce qui paraît contradictoire. De rendre palpable l’imaginaire et la créativité. » Son énergie donne à chaque touche l’intensité d’une vibration sonore. Les mots sont des touches musicales, dissonantes et bruyantes comme la vie. Mais dans l’espace du tableau, ils s’harmonisent en un unique timbre qui, à chacun des visages, de ses animaux ou des objets, donne son âme. Graphismes évoluant dans le temps, les lettres sont des « signes » reflétant et influençant le psychisme de l'homme qui les dessine. Artiste Mika Nak www.mikanak.com Tél : 06 19 02 36 80


GOLDA MAG

67


DÉCO

68 GOLDA MAG


GARDEN PARTY SOIRÉE D’ÉTÉ PAR

SANDRINE BER THEAU

Inspiration de saison ! Pour cet été, un heureux défi nous attend, celui de retrouver l’exotisme ici et là, maintenant. A nous, les Golda Girls et Golda Boys d’inventer des voyages imaginaires, plus lents et plus proches de nous. Golda Déco, ce mois-ci, vous donne les astuces pour organiser une soirée d’été, avec une déco à petits prix. Vous devez penser à votre terrasse ou jardin comme une pièce extérieure qui agrandira votre espace de vie. Laisser votre imagination vous guider… Meubler votre terrasse en conséquence : 1- Pour l’extérieur comme si vous étiez à l’intérieur ! 2- Concevoir des espaces cosy 3- Illuminer l’espace avec des guirlandes sur vos murs, plafonds. On va prendre soin de choisir des accessoires essentiels. De la trés jolie vaisselle, des verres colorés, des lumières extérieurs, des bougies, des photophores… Zoom sur des objets essentiels pour une soirée d’été ou garden party ! Des tapis colorés, unis en matières naturelles et de nombreux coussins ethniques

Vases de tailles diverses remplis de fleurs de saison

Ikea est une source de petits objets à petits prix. Tout sera prêt pour apporter du peps à votre jardin ou terrasse. Pour être dans les tendances de l’été, on mise sur la teinte terracotta et les matières naturelles. N’oubliez pas les nouveaux codes de vie que nous avons avec le COVID 19 (respecter les règles sanitaires, distanciation, nombre de personnes, masques…) Golda Lifestyle Déco vous souhaite un merveilleux été. GOLDA MAG

69


GOLDA À TABLE

Curieux de gastronomie, à la recherche de lieux branchés ou insolites en Israël ? Léa Tov vous fait découvrir en vidéo avec son nouveau concept de reportages MAMASH TAÏM (vraiment bon) ses adresses culinaires incontournables ! A la caméra Mélanie Zouari pour OZ Production, Musique : Michael Lampel, Graphisme et Générique : Sidewalk Medias

www.mamashtaim.com | EQ MamashTaim Si vous aimez le vrai sandwich tunisien, l’authentique avec son pain italien ou en version fricassé : une seule adresse CHEZ RONINO au 17 Hertzl à Netanya. Rony ou Ronino (Le sandwich de Tunis) vous offrira la meilleure expérience culinaire tunisienne l’humour et l’ambiance méditerranéenne en plus. Dès que vous approchez le kiosque, vous comprenez immédiatement que vous êtes dans un endroit magnifique, magique, d’un autre temps. Le décor bleu turquoise et les céramiques au camaïeu de bleus vous font voyager de Sidi Bousaid à la Goulette ou les plages de Djerba. Hertzl 17, Netanya 053-2212496 Casher : Casher Rabbanout Netanya Livraison : Oui

Boutique Gourmet 2 points de vente en Israel : Ashdod ou tout à commencé avec Raphael Amsellem et Terence Demri, et Tel Aviv. Bien plus qu’une épicerie fine française, Boutique Gourmet c’est le lieu de rendez-vous pour se régaler dans une ambiance conviviale et raffinée. La spécialité est le sandwich servi dans une délicieuse baguette française avec mayonnaise maison et charcuterie artisanale française. Mais pas que, vous trouverez aussi un espace halavi et tous les produits d'épicerie sans oublier le rayon de vins français, foie gras... A découvrir au plus vite ! Ashdod : Ha-Tsiyonut St 13 08-924-4397 Tel Aviv : Lilienblum St 33 03-637-2877 Casher : Oui Livraison : Oui 70 GOLDA MAG


GOLDA MAG

71


72 GOLDA MAG


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.