GONE SKATE MAG #1

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SKATEBOARD MAGAZINE#1


Charles Collet

crooked

photo: Pierre Dutilleux 09/2010


Edito

« On n’a pas inventé la poudre et encore moins l’eau chaude. » Tout est parti de Berlin il y a quelques années, un certain Adam Sello, photographe et skateboarder, commençait l’aventure en créant un fanzine sur la scène skate locale. Un petit format, beaucoup de photos, peu de texte : Anzeigeberlin Information était né. Depuis, d’autres activistes ont copié le concept, à Londres d’abord (Grey), puis à Paris (À Propos), et enfin à Lyon avec nous, les derniers larrons à s’inspirer de l’idée d’Adam pour vous pondre ce Gone, un petit magazine trimestriel, pour et par la scène locale… Et histoire de ne prendre aucun risque et, au passage, de se la couler plus douce, on s’en remet aux Editions du Garage (Soma, À Propos, Opium) pour la paperasse ! GONE premier du nom, est donc dédié à Adam et aux deux gars des Éditions en question, Fredd et Tura. La confection de ce premier numéro, riche en émotions, surprises et découvertes, a été à l’image du cliché ci-dessus : « à l’arrache » ! Rien de tel qu’un bon vieux bloc-notes Rhodia (modèle petits carreaux), quelques réunions dans un grand bureau, à l’heure de l’apéro, sans oublier quelques bons coups de gueule et changements de dernière minute… Bienvenue dans notre petit monde, celui de la scène skate lyonnaise et de sa région. En espérant que cela puisse motiver les troupes locales ! LB.


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©2011 Vans, Inc. vans.fr photo: Loïc Benoit


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Gallery photo Tricks du photographe Pierre Dutilleux Classe ouvrière Guillaume Colucci Interview Mathieu Christin Nostalgie Ali Boulala Activiste Vincent Guillermin Quoi de neuf? Mathieu Hilaire La double de Fred Stanger Mauro Caruso Interview Alex Maison


Fred Pellenq

flip

photo: Pierre Dutilleux 01/2010




Gallery Photo

Nicolas Levet

fs grab

photo: Lo誰c Benoit 09/2010

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Clement Mariage

bs smith

photo: Lo誰c Benoit 11/2009

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Julien Merour

stalefish

photo: Lo誰c Benoit 05/2011

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Adrien Blanc

fs wallride

photo: Fabien Ponsero 04/2009

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Camille Genelot

bs tail fakie

photo: Fabien Ponsero 11/2009

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Seb Simon

ollie

photo: Fabien Ponsero 10/2009


Maxime Genin

bs overcrook

photo: Pierre Dutilleux 09/2010

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Nabil Slimani

ollie

photo: Pierre Dutilleux 09/2010

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Adrien Coillard

bs smith

photo: Lo誰c Benoit 07/2010

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Anthony Rousse

nollie heelflip

photo: Lo誰c Benoit 09/2009


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Stephane Giret

hurricane bs revert

photo: Pierre Dutilleux 06/2011

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Marius Danger

fs salad revert

photo: Fabien Ponsero 06/2010

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Trick du photographe Pierre Dutilleux

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pivot fakie

photo: Lo誰c Benoit 06/2010

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Classe ouvrière Guillaume Colucci

crooked

texte, photo: Loïc Benoit 06/2010

de l’autonomie et une certaine “valorisation de soi». Mais j’ai surtout choisi facteur pour pouvoir passer mes aprem’ à faire Je m’appelle Guillaume Colucci, j’ai 23 des fakie heel, casser les couilles à Barans, je skate depuis un peu plus de 10 ans, je suis originaire de la banlieue greno- biche à Wall et passer du temps avec ma petite amie ! Facteur, c’est le boulot idéal bloise, le Hood quoi ! pour un skateur amateur, à condition de se lever tôt et de ne pas être trop fêtard le Comment gagnes-tu ta vie ? Et as-tu vendredi soir ! choisi ton taf par rapport au skate ? Peux-tu te présenter s’il te plaît ?

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Je suis facteur à Corbas en banlieue lyon- Penses-tu faire ça toute ta vie ou aimenaise. Quand j’ai voulu déménager à Lyon, rais-tu trouver un taf en rapport avec le skate ? je me suis demandé quel job allait me laisser du temps pour skater, me donner


Pour le moment cela me convient. Je vis ma vie professionnelle au jour le jour. Je ne sais pas de quoi demain sera fait ! J’aimerais travailler dans le milieu “cool et fun» de la planche à roulettes, mais j’ai trop peur de me dégoûter de l’une des choses que j’aime le plus.

dans ces petites villes, tu as vite fait le tour. As-tu une anecdote en rapport avec ton boulot ?

Pas vraiment, à part des gamelles en scoot’, quelques clients assez louches Est-ce que ton travail t’aide à trouver de ou des noms marrants sur les boîtes aux lettres ou en rapport avec certains nouveaux spots? skateurs comme JP Gillet, un Puig , un J’ai découvert quelques spots cool à Mions Montoya. Il y a même un Mr Danger, mais pas encore de Iannucci ! et à Corbas que nous avons skatés avec mes potes Théo, Olivier et Blondin. Mais 33




Interview

Mathieu Christin Bon, une fois n’est pas coutume, présente-toi ! (Age ? Années de skate ? Puceau ? Baiseur confirmé ?) J’ai 23 ans et je skate depuis environ 10 ans ou peut-être un peu plus. Pour le reste de ta question, je suppose que je suis en perpétuelle progression. Tu es Lyonnais d’adoption, d’où vienstu ? Je suis arrivé de Dijon voilà 4 ans. Tu t’y plais, ou alors tu restes à Lyon parce que tu n’as pas trop le choix ? Je m’y plais assez pour l’instant, j’ai rencontré pas mal de gens et donc je pense rester au moins jusqu’à la fin de mes études. On y effectue de bonnes bêtises. Qu’est-ce qui t’attire ici, la quenelle ? Accessoirement, je suis venu passer un diplôme en communication, et puis je voulais changer d’air, voir un peu ce qui se passait ailleurs. Une fois ledit diplôme obtenu, je suis resté pour continuer ma scolarité… quant aux quenelles, j’en ai toujours été un fervent amateur. Ton top 5 des spots lyonnais: La Caverne chez mon pote Brian Le Switch chez mon pote Steeve Le Melting Pub Le Divin (ou DV1) Ma playstation et le jeu Star Wars, Le Pouvoir de la Force 36


nose grind revert photo: Sylvain Bouzat 06/2010

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hardflip revert photo: Lo誰c Benoit 06/2010

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Tu es plutôt du genre à skater le même spot toute l’après-midi, voire tous les jours, ou alors à partir en rando à la découverte de nouveautés et de fraîcheur ? Quand on ne rouille pas à HDV, je suis mes copains de l’équipe Saucisse sur des spots douteux à l’allure brésilienne, sans Brésiliens ni Brésiliennes, sans élan, ni replaque, en fait sans spot. (Ils appellent ça le skate créatif.) Et je finis souvent par rouiller à les regarder faire plus ou moins n’importe quoi, devant l’œil consterné du photographe improvisé filmeur occasionnel. Mais je reconnais que les rendez-vous à Hôtel sont un vrai problème dans la productivité du skate lyonnais. A la base point de départ pour un projet d’escapade sur des spots variés, il n’est pas rare qu’on finisse par y chiller toute l’après-midi, guidés par la flemme et la proximité des épiceries alentour. Des sponsors ? Mes parents d’abord, ensuite les copains, Wall Street, et puis Emerica pour les sobats, Almost pour les boards et le tunnar du coin pour les carapils (saveur locale). Est-ce que ton « Vos Gueules » dans un récent magazine (Sugar) a changé ta vie ? La parution en elle-même non, bien que j’ai eu quelques échos, mais le texte écrit par Guillaume “Gradub’» Colucci a accéléré l’expansion de certains surnoms plus ou moins flatteurs. Le mot de la fin : un coup de gueule, un message particulier, une menace de mort ?

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Gardez vos ourlets en contact avec vos chaussures.

360 flip photo: Sylvain Bouzat 06/2010


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Nostalgie Ali Boulala

texte, photo: Loïc Benoit

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Ali Boulala est venu la première fois à Lyon durant l’été 2001, avec Fred Mortagne et toute l’équipe Flip. C’était pour le «tournage» de la vidéo Sorry, il avait posé ses valises dans notre belle ville, et n’en est reparti que quatre ans plus tard ! Durant ces quatre années d’insouciance, nous avons partagé pas mal de bon temps et il n’aura pas laissé la scène lyonnaise indifférente. Que de souvenirs… Et puis, quand on passe la trentaine, on est vite nostalgique, d’où cette rubrique et donc ces quelques photos d’Ali, égal à lui-même dans notre belle région Rhône Alpes. LB


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Activiste

Vincent Guillermin

texte, photo: Lo誰c Benoit

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Vincent Guillermin, AKA Vinz de la Friche, AKA Tittoo… Je devais faire une intro sur Vincent, mais son interview est déjà bien trop longue… Il va donc s’introduire tout seul le Vinz ! Faites-moi confiance, si en 2012 il se présente aux présidentielles, VOTEZ TITTOO, il vous le rendra bien… Bon, même si ça paraît brutal et que Lyon est tout petit, présente-toi en quelques mots ?

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« Ma création se moque d’être ou de ne pas être de l’art ». Je ne sais pas qui a dit ça, mais ça me plaît beaucoup. Je ne peux pas expliquer mon penchant pour la peinJe suis né à Lyon en 1980, j’ai grandi ture, la sculpture, la musique, le théâtre et dans cette cité jusqu’à mon adolescence j’en passe… Et encore moins pourquoi l’on puis ma mère a déménagé à la campagne. En 2003, j’ai décidé d’en finir avec cherche à définir « ça » comme étant de l’art ! Je sais que c’est purement personla campagne, son train-train du CDI, la ferme dans laquelle je vivais, le potager, le nel, je fais ça avant tout parce que quand je crée, peu importe quoi, je m’éclate ! calme, etc... J’ai alors investi un camping dans lequel j’ai entreposé quelques biens matériels : guitare, outillage, skate, surf et Peux-tu nous parler de ton « street quelques fringues… Et je me suis cassé ! activisim », car si l’on s’en réfère au De fil en aiguille, je me suis installé dans titre de cette rubrique, c’est bien de une énorme usine désaffectée : la « Friche ça dont il est question… RVI ». J’ y ai dédié quasiment tout mon temps à la création et à mon épanouisse- J’aime bien le terme « activiste » car ment personnel, jusqu’à ce qu’on se fasse exposer dans la rue, sans que ça ne soit mettre dehors ! présenté, sans que le spectateur n’y soit préparé, sans place ou moments dédiés à Peux-tu aussi nous parler de ton cela, c’est pour moi un acte de contesta« art »? (Oui, je sais c’est dur.) tion. L’exposition « sauvage » invite le


passant à être spectateur, ce qui engendre des rencontres impromptues et je trouve cela très intéressant. Tu nous a régalés d’un bien chouette texte dans un ancien numéro de Soma (mag de skate) sur la friche (Friche RVI, RIP cours Lacassagne) et son histoire… Qu’en est-il devenu depuis ? Quelques mois après les aventures « skate in friche », nous, les responsables de l’association fédératrice de la Friche, sommes passés au tribunal car les propriétaires (la ville de Lyon) nous avaient demandé de quitter les lieux fin juillet, et forcément, en août nous étions toujours là ! Donc procès, que nous avons gagné grâce à un dossier bien défendu par une bonne avocate et un magistrat intelligent. En gros, nous avons gagné 6 mois de plus au grand désespoir des « gens de la ville » ! Peux-tu nous raconter la triste fin (que tout le monde connaît) à ta façon ?

En quelques mots je vais essayer de vous raconter la fin d’une épopée qui mériterait un roman de plusieurs tomes. Le 20 décembre dernier, un incendie dont nous ne connaîtrons jamais la nature, nous fait évacuer les lieux, puis un arrêté préfectoral nous contraint à l’impossibilité de retourner dans nos locaux. A partir de ce moment, nous perdons réellement la propriété de l’empire que nous avions construit de nos mains, ainsi que tous nos biens. Une fin violente, aux allures d’exile forcé. Ni les politiques, ni le Père Noel ne nous ont fait de cadeaux ! Pour ceux qui comme moi ont accepté leur proposition de relogement, il ne nous restait plus qu’à tout reconstruire. La friche est devenue sous le regard des policiers une carcasse morte, les dernières images que je garde de cette aventure sont macabres, mais heureusement que j’ai tous ces incroyables souvenirs, ils ne peuvent pas y toucher, pas même les imaginer… Indéfrichable !

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Et donc depuis quelques mois, Lamartine ? C’est ça ? Bien installé ? Bonne motivation de travail ? Après beaucoup d’efforts et de volonté, c’est au « 28 rue Lamartine » que 137 artistes se sont retrouvés dans 3500 m2 dédiés à la création artistique lyonnaise. C’est plus confort, moins insalubre et il y a une bonne dynamique de création. Parfait pour mon épanouissement ! Skates-tu encore beaucoup avec ton activité ? Et est-ce que le fait de pratiquer la planche à roulettes et donc de se casser des parties du corps (et oui on vieillit) t’a déjà lourdement handicapé dans ton activité professionnelle ?

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J’ai commencé tard, j’ai encore envie d’apprendre. Malgré tout, j’essaie de skater plusieurs fois par semaine, et je

touche du bois, je ne me suis jamais rien cassé. Bien sûr quelques torsions, mais avec de l’attention et une bonne hygiène de vie je me remets bien de toutes mes cascades. Je pense que mes expériences dans le cirque, couplées à ma pratique quotidienne de « yoga /étirements » m’aident à me maintenir en pleine forme pour continuer à skater. Qu’est-ce que le skate t’apporte d’une façon générale ? Ça m’apporte de bonnes choses, essentielles à mon épanouissement, les échanges humains, les réflexes, la stimulation, et puis le plaisir de rouler, les défis, les voyages, les projets… C’est une bonne thérapie… LONG LIVE SKATEBOARDING ....



Quoi de neuf? Mathieu Hilaire

crooked texte, photo: Thibault Hetroit 08/2011

Alors Mathieu, quoi de neuf ?

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Ces deux dernières années ont été plus calmes niveau shooting et filming. Je skate moins qu’avant en street depuis que mes contrats se sont terminés et qu’il a fallu se remettre en question pour retrouver de quoi payer mon loyer. Je skate par contre beaucoup au skatepark de Gerland car mon job consiste aussi à skater avec les kids les après-midi où le skatepark est ouvert au public. (Mathieu bosse au skatepark où il donne des cours de skate. NDLR) Je remercie Ballz Out

qui me file toujours tout le matos dont j’ai besoin. C’est quoi une journée type pour papa Mathieu hilaire? Depuis trois mois, les nuits sont un peu plus agitées et les journées beaucoup plus remplies avec l’arrivée de mon petit bonhomme Vitaly. Levé vers 7h, puis biberons et préparation du sac, ensuite je file chez la nounou pour déposer le «colis». Hé hé ! En semaine, je dois être à 9h en cours, puisque je suis une


formation en alternance depuis deux ans pour obtenir un diplôme d’éducateur sportif multisports. Ma journée de cours se termine à 17h. J’ai d’ailleurs quasiment le diplôme, il ne me reste plus qu’un mois de formation, yeees ! Ensuite je rentre chez moi et j’ouvre «Pokerstars»... Le samedi, je suis à 8h30 au skatepark où je donne des cours jusqu’à 13h30, puis j’enchaîne soit avec une après-midi à l’accueil, soit sur la piste à skater jusqu’à 18h30.

Aller le plus loin possible dans ma nouvelle passion (le poker) pour peut-être un jour en faire mon métier. Pour finir, que penses-tu de l’état du skate lyonnais aujourd’hui ? La scène lyonnaise se porte toujours aussi bien, avec de plus en plus de skateurs et de motivation.

Quels sont tes projets, ambitions ? 51


La double de Fred

Ah les photos panoramiques au Hasselblad Xpan ! J’ai toujours beaucoup aimé. Et pourtant. Depuis que j’ai échangé un bon paquet de billets verts contre la jolie bête il y a pas mal d’années déjà, je l’ai bizarrement beaucoup négligée, lui imposant d’assez longues périodes d’hibernation. Une fois, la motive du format panoramique de retour en moi, je l’ai pris en main, seulement pour me rendre compte qu’il ne fonctionnait plus. Et merde. Je suis allé voir un petit réparateur d’appareils argentiques à Lyon, et ça m’a coûté bonbon. Il s’était oxydé à l’intérieur, autant que les full-pipes sur la photo. Tout ça à cause de David Bowie. Et oui, mais vous ne saurez jamais pourquoi, parce que j’ai pas assez de place pour raconter l’anecdote.

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Foutu mini mag ! Bref, après être passé sur le billard, j’ai dû shooter trois pellicules, et hop, je l’ai remis au placard… Quelques mois plus tard, je le ressors, et rebelote, il ne fonctionne plus. Aie, là ça fait vraiment chier. Les bonbons, y’en avait eu pour une valeur d’environ 600 euros… sur un appareil à 1700. Ça fait mal, mais que faire ? Trop triste de ne plus pouvoir l’utiliser, mais aussi trop pauvre pour soit en racheter un, soit le faire réparer. Dans ce genre de circonstance, il reste une solution, s’improviser réparateur. A chaque fois que j’ai fait ça pour toutes sortes d’appareils (camescope, caméra super 8, lampe de chevet…) ce fut un fiasco. Démonter c’est une chose. En général, ça va. Identifier la panne et la réparer c’en est


une autre. Et remonter le tout correctement, c’est encore autre chose ! Je me suis quand même lancé. J’ai démonté. Ok. Je n’ai rien pu identifier. Avec les composants électroniques, les problèmes restent invisibles. Bon tant pis, je remonte, on verra bien. Lors de cette étape, en général, y’a toujours un truc qui ne va pas. Il reste des vis à la fin, il y a des parties qui ne s’emboîtent plus correctement… C’était le cas bien sûr. Essayons l’appareil quand même. Ah tiens y’a un truc qui s’allume, là y’a un nouveau petit bruit… Mais il ne fonctionne toujours pas. Nouveau fiasco. Allez hop, de retour au placard, parce que même cassé, un Xpan ça ne se jette pas. Dernièrement, en cherchant des accessoires photo, je tombe

sur la bête. Je la prends en main, je tourne le bouton sur ON, il se passe quelque chose, j’appuie sur le déclencheur, et oh miracle, la mélodie du Xpan en action vient effleurer mes tympans. Incroyable! Je n’y comprends rien, mais ce n’est pas grave. Et voilà comment j’ai pu shooter cette photo de Charles Collet l’été dernier vers Vienne. Depuis, je n’ai pas trop utilisé la bête. Mais j’essaye de faire tourner le moteur de temps en temps histoire de… Un panoramique pour ma double du prochain numéro ? Peut être… Peut-être pas…

texte, photo: Fred Mortagne

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Stranger

Mauro Caruso Parle-nous de ta pire session à Lyon. C’est sûrement le jour où on est allé skater ce spot avec les marches et le long rail où j’ai fait le fs blunt de cet article. J’ai mis 2h à le rentrer. Ha ha ha ! Je commençais à devenir fou. Je ne sais pas pourquoi mais je n’arrivais pas à le rentrer. Je faisais à chaque essais la même chose, je faisais le ollie et je glissais mais je tombais direct. Le skate est bizarre parfois. Finalement, je l’ai quand même mis et j’étais là, style : « Quoi ? Vraiment ? Je l’ai vraiment fait ?» Je ne me souciais plus vraiment du trick, c’était une bataille contre moi-même! Ton top 3 des spots lyonnais ? Le spot de Vaise avec le petit bump et la concrete barrier, la Sucrière avec ses curbs et ses manual pads au bord de l’eau, et le nouveau spot de Charpennes avec les grands plans inclinés blancs et les curbs rouges. Pour finir, que penses-tu de Lyon? Lyon est une bonne ville. Mon ami David m’ a dit une fois que si une ville était traversée par une rivière, ce devait être une ville agréable, alors imagine avec deux cours d’eau ! J’aime vraiment Lyon. Il y a de bons spots de skate, de bons spots de chill et ce n’ est pas trop cher comparé à Paris. On dirait qu’il y a beaucoup de choses différentes à faire ici et toujours quelque chose de nouveau. Vous êtes chanceux ! Ah oui! Les filles sont belles ici. Mais sur ce point je peux dire qu’on vous bat à plate couture!! Ha ha ha, je rigole! Vous aussi avez de filles chaudes! 54


fs blunt texte, photo: Pierre Dutilleux 07/2011

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Interview

Alex Maison Nantais d’origine, Alex, et sa petite tête de Razmoket, est venu s’installer à Lyon il y a environ trois ans. Son emploi du temps étant assez souple ces derniers temps, c’est sans contraintes ou presque, qu’il croque la vie à pleines dents. Partagé entre le skate, les soirées, et la fac, il en a même oublié de meubler son appartement depuis son arrivée. De notre côté, on est heureux qu’il ait quitté (en partie) le pays du petit beurre, pour faire ses classes dans celui des guignols. Salut Alex, alors raconte-nous, de quand date ton arrivée dans la vie lyonnaise ? Je suis parti de Nantes il y a maintenant un peu plus de deux ans pour faire mes études. La fac que je voulais faire existait à Lyon donc c’était parfait. Après je savais que je retrouvais des potes aussi. Avant de savoir ce que je voulais faire, j’avais envie de venir m’installer ici. J’étais déjà venu plusieurs fois auparavant chez Arthur et Flo et la ville me plaît vraiment, que ce soit pour l’ambiance, le skate et les soirées aussi. Comment se passe la vie ici, entre les études, le skate, les potes ? La vie à Lyon est vraiment cool, mon emploi du temps à la fac n’ est pas trop chargé donc ça me laisse le temps pour chiller et skater. J’ai repiqué ma première année donc ça a été vraiment tranquille jusqu’à maintenant. Tu as retrouvé des gens avec qui tu skatais quand tu étais plus jeune. Raconte-nous un peu comment ça se passait il y a quelques années. A cette époque, on était encore au lycée donc les contests étaient un bon moyen pour se voir, on partait aussi en vacances, souvent à Barça. Une fois on y était avec 56

Fred Pellenq ,Flo, Arthur, Benj et Boudard de Nantes, je devais avoir 17 ou 18 ans. On a loué un appart pour six pour deux semaines. Au bout d’une semaine on était treize, dont deux Allemandes que l’on ne connaissait absolument pas. On a fini par retrouver un Ipod dans la machine à laver, une partie du canapé avait brulé, les murs blancs étaient devenus jaunes. Comment ta vision du skate a-t-elle évolué au fil des années ? A l’époque, je faisais pas mal de contests mais je n ‘en fais plus beaucoup car l’ambiance a vraiment changé je trouve. Quand tu es kid, tu as la motive des sponsors. C’est le cas pour tout le monde, mais c’est différent quand tu grandis, tu skates pour toi, pour te faire plaisir. Après c’est toujours cool quand quelqu’un t’aide un peu pour le matos, du moment que tu te fais plaisir, ça leur fait plaisir. Maintenant que je suis à Lyon, je suis toujours aussi motivé qu’à Nantes. Ce qui est mieux c’est que l’on se bouge beaucoup plus sur les spots. On est plus à sauter aussi donc ça fout vraiment la patate. A Nantes il y a pourtant beaucoup de jeunes qui déchirent, et à peu près tous tes potes d’enfance skatent. Parle-moi un peu de l’équipe. Oui, tous mes potes d’enfance skatent


switch heelflip photo: Pierre Dutilleux 10/2009

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180 fakie nosegrind photo: Pierre Dutilleux 03/2010

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encore un peu et il y en a aussi qui sont partis comme Anthony (Boudard) qui est à Bayonne maintenant, il skate toujours à fond, il déchire. Mais ce n’est plus comme avant, on partait à 9 heures le matin tous ensemble pour faire le tour des spots. Maintenant à Nantes, c’est les plus jeunes qui ont pris la relève, il y en a qui sont vraiment forts, Mihiel Guerhane par exemple. Il y a toujours aussi la génération d’avant nous qui skate encore, comme Thibaut Fradin ou David Couliau et c’est toujours de la balle de skater avec eux. Te considères-tu comme lyonnais désormais ? A force de sortir, de skater, je commence à bien connaître la ville. Ce n’est pas comme si je n’allais pas en cours et que je ne sortais jamais de chez moi. De toute façon, avec le skate tu es obligé de découvrir les lieux et les gens qui t’entourent.

Je tiens à remercier les potos de Lyon et de Nantes, la famille, Click skateshop, Pierro de Rekiem, Thibaud Fradin, David Couliau, Pierre Dutilleux, Boudard et tous ceux que j’ai oubliés.

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switch bigspin photo: Pierre Dutilleux 10/2009



inspiré par Anzeigeberlin information magazine (Berlin) www.anzeigeberlin.de

SKATEBOARD MAGAZINE

Grey skateboard magazine (Londres) greyskatemag.com A propos skateboard magazine (Paris) www.aproposskatemag.com Edité par Les éditions du garage SARL Réalisé par Loïc Benoit Fabien Ponsero Pierre Dutilleux Grégory Laufersweiler Contributeurs Fred Mortagne Thibault Hetroit Sylvain Bouzat Imprimé par Tuerlinckx, Belgique 2000 exemplaires



SKATEBOARD MAGAZINE

www.goneskatemag.com


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