Opération ACROLA 2015-2016

Opération « Phragmite aquatique » sur la RNR des marais de la Taute et les autres réserves du GONm situées sur le territoire du PNR des marais du Cotentin et du Bessin

Alain Chartier (Cartographie Vottana Tep) Étude réalisée par le

Groupe Ornithologique Normand 181 rue d’Auge 14000 Caen Cedex

Février 2017

Opération « Phragmite aquatique » 2015 et 2016 sur la RNR des marais de la Taute et les autres réserves du GONm situées sur le territoire du PNR des marais du Cotentin et du Bessin

Introduction ................................................................................................................................ 3 Méthode ..................................................................................................................................... 3 Sites étudiés ............................................................................................................................... 3 Montmartin-en-Graignes/ Le marais du Cap ......................................................................... 5 2015.................................................................................................................................... 5 2016.................................................................................................................................... 5 Graignes/ Les Prés de Rotz .................................................................................................... 7 2015.................................................................................................................................... 7 2016.................................................................................................................................... 7 Montmartin-en-Graignes/ marais de Gruchy ......................................................................... 8 2015.................................................................................................................................... 8 Résultats 2015 ............................................................................................................................ 8 Globaux dans le cadre strict de l’opération acrola (3 sites) ................................................... 8 Montmartin-en-Graignes/ le marais du Cap ...................................................................... 9 Graignes-Mesnil-Angot / les Prés de Rotz......................................................................... 9 Montmartin-en-Graignes/ marais de Guchy ...................................................................... 9 Comparaison des trois sites prospectés en 2015 .............................................................. 12 Le phragmite aquatique en 2015 ...................................................................................... 13 Résultats 2016 .......................................................................................................................... 14 Globaux dans le cadre strict de l’opération acrola (2 sites) ................................................. 14 Montmartin-en-Graignes/ le marais du Cap .................................................................... 14 Graignes-Mesnil-Angot / les Prés de Rotz....................................................................... 14 Comparaison des deux sites prospectés en 2016 ............................................................. 17 Le phragmite aquatique en 2016 ...................................................................................... 17 Bilan 2015 – 2016 comparé à celui des années précédentes pour quelques espèces ............... 18 Phragmite des joncs ............................................................................................................. 18 Phragmite aquatique............................................................................................................. 20 Résultats hors protocole acrola ............................................................................................ 22 Conclusion ............................................................................................................................... 22 Remerciements ......................................................................................................................... 23 Bibliographie............................................................................................................................ 23 Annexe ..................................................................................................................................... 25

Correction : Philippe Gachet Validation : Gérard Debout

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Introduction Le Plan National d’Action Phragmite aquatique couvrait la période 2009-2014 et n’a pas été reconduit. 2014 était donc théoriquement la dernière année de recherche sur cette espèce sur les réserves du Groupe Ornithologique Normand situées sur le territoire du PNR des marais du Cotentin et du Bessin. Néanmoins, la RNR des marais de la Taute faisant partie des sites importants pour cette espèce au niveau national, cette opération annuelle a été reconduite en 2015 et 2016.

Méthode La méthode utilisée n’a pas évolué et demeure celle décrite par Provost et al. (2010).

Elle consiste à : • effectuer des captures à partir d’unités de captures de 36 m (3 filets de 12 m, des filets bas pouvant être utilisés hors roselière) avec au centre de chaque unité, un poste de diffusion permettant la repasse du chant du phragmite aquatique ; • la repasse est mise en marche une demi-heure avant le lever du soleil ; • les filets sont tendus avant l’aube (6 h) ; • les sessions de captures durent 6 h dans la mesure du possible (conditions atmosphériques favorables.)

Sites étudiés En 2015, trois sites différents ont été prospectés (figure 1) : - Montmartin-en-Graignes/ le marais du Cap qui sert de référence - Graignes-Mesnil-Angot / les Prés de Rotz - Graignes-Mesnil-Angot/ marais de Gruchy tandis qu’en 2016, les deux premiers sites de la liste ci-dessus ont à nouveau fait l’objet de suivi, mais sur une période plus courte.

Rappelons que les années précédentes, des opérations avaient été effectuées sur les deux premiers sites ainsi que d’autres entités de la RNR et d’autres parcelles en réserve appartenant au Groupe Ornithologique Normand (Chartier, 2011, 2013, 2014 et 2015).

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Figure 1 : Sites prospectés dans le cadre de l’opération acrola en 2015 et 2016

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Montmartin-en-Graignes/ Le marais du Cap 2015 En 2015, les captures ont été effectuées à partir de 3 unités « acrola » pratiquement alignées (figure 2 haut) et perpendiculaires à la Taute du 1er au 29 août sauf les 13, 14, 23, 24, 25 et 26 août (Alain Chartier a opéré les 1er et 2 août, puis du 21 au 29 août et Bertrand Scaar du 3 au 20 août).

D’ouest en est, on trouve : • La « roselière » : comme en 2011, 2012, 2013 et 2014, les filets sont dans la roselière, en bordure de la Taute et de la mare « ouest » qui correspond à un ancien méandre de la rivière recreusé. Située en berge argileuse, la végétation y est peu variée et largement dominée par des roseaux Phragmites australis d’environ 2 mètres de hauteur. Le filet le plus à l’est a été déplacé par rapport aux années précédentes et longe la mare ; Typologie des habitats fonctionnels (voir annexe) : 25 % A 25 % B 50 % E ; • Le « fossé » : comme en 2011, 2012, 2013 et 2014, les filets sont en bordure d’un fossé large de 2 m à la végétation relativement basse de type 100 % C ; • La « mare centrale » : pour la première fois, les filets sont en bordure nord de la mare du fait des difficultés liées au manque de portance de l’ilot au centre de celleci, la typologie est de : 75 % C 25 % E (photo 1). Rappelons que depuis les travaux de l’automne 2013, la mare a été agrandie (4000 m2 d’eau libre).

Sur ce site, les captures ont été effectuées durant 6 h dès que le temps le permettait, hormis le 11 août (5 h), le 12 août (5 h30), les 8 et 27 août (3 h), journées où les conditions atmosphériques ont abrégé les sessions de baguage.

2016 En 2016, les captures ont été effectuées du 7 au 25 août (sauf les 21 et 24 août) par Bertrand Scaar du 7 au 21 août, puis Alain Chartier les 22, 23 et 25 août à partir de 3 unités « acrola » positionnées comme en 2015.

Sur ce site, les captures ont été effectuées durant 6 h dès que le temps le permettait, hormis le 19 août (1 h), le 20 août (3 h), journées où les conditions atmosphériques ont abrégé les sessions de baguage.

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Figure 2 : Emplacement des unités acrola au marais de Cap (haut) et aux Prés de Rotz (bas) et au marais de Gruchy (à gauche en 2015).

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Graignes/ Les Prés de Rotz 2015 En 2015, les opérations de captures ont été effectuées à partir de 3 unités « acrola » du 3 au 21 août, sauf le 13, avec des sessions de 6 h par Alain Chartier. Les emplacements des unités étaient exactement les mêmes qu’en 2013 et 2014.

D’ouest en est, on trouve : • Une unité en bordure de fossé au nord de la parcelle B354 avec une végétation de typologie 100 % C ; • Deux unités en roselière et roselière mixte de typologie 80 % A 20 % B (photo 2).

Sur ce site, les captures ont été effectuées durant 6 h dès que le temps le permettait, hormis les 11 août (5 h), 19 août (1 h), 28 août (2 h 40), journées où les conditions atmosphériques ont abrégé les sessions de baguage.

2016 En 2016, les opérations de capture ont été à nouveau effectuées à partir des 3 mêmes unités « acrola » du 7 au 19 août, avec des sessions de 6 h par Philippe Ollivier.

Sur ce site, les captures ont été effectuées durant 6 h, hormis les 19 août (2h).

Photo 1 : Vue hivernale de la roselière des Prés de Rotz

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Montmartin-en-Graignes/ marais de Gruchy 2015 Un test de 3 jours effectué par Philippe Ollivier du 10 au 12 août à partir de 3 unités « acrola » a permis de constater l’absence d’intérêt majeur du site pour le phragmite aquatique.

Le milieu est très uniforme et correspond à une prairie humide sans roseau à inondation temporaire de typologie 100 % C.

Résultats 2015 Globaux dans le cadre strict de l’opération acrola (3 sites)

En tout, 2347 captures de 33 espèces ont été effectuées du 1er août au 29 août à partir d’une moyenne de 3 unités sur chacun des 3 sites étudiés : • Montmartin-en-Graignes/ le marais du Cap ; • Graignes/ les Prés de Rotz ; • Montmartin-en-Graignes/ marais de Gruchy Elles se répartissant en : • 1875 oiseaux bagués ; • 460 oiseaux contrôlés ; • 12 reprises.

Photo 2 : Mare centrale au marais de Cap

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Montmartin-en-Graignes/ le marais du Cap 23 jours ont fait l’objet de captures standardisées soit 69 unités-jours (tableau 1). Les conditions atmosphériques ont été globalement bonnes.

1386 oiseaux ont été capturés se répartissant en : • 1240 bagués ; • 142 contrôles ; • 4 reprises.

Simultanément quelques captures hors thème acrola ont été effectuées (filets à limicoles) : • 26 bagués : o 23 bécassines des marais o 1 râle d’eau o 1 martin-pêcheur d’Europe o 1 phragmite des joncs.

Les captures sur le site ont concerné 24 espèces différentes.

Graignes-Mesnil-Angot / les Prés de Rotz 17 jours ont fait l’objet de captures standardisées à partir de 2 unités acrola le 3 août et de 3 unités « acrola » les 16 autres journées soit 50 unités-jours (tableau 2). Les conditions atmosphériques ont été globalement bonnes.

Quelques autres opérations hors thèmes (exploitation de concentrations d’hirondelles) ont aussi été effectuées et permis 56 captures : • 53 bagués : o 46 hirondelles de cheminée o 4 phragmites des joncs o 2 bruants des roseaux o 1 bergeronnette printanière o 1 traquet tarier o 1 hirondelle de rivage o 1 hirondelle de fenêtre • 3 contrôles o 2 phragmites des joncs o 1 bruant des roseaux Les captures sur le site ont concerné 22 espèces différentes.

Montmartin-en-Graignes/ marais de Guchy Un test peu concluant a été tenté sur cette nouvelle réserve. Les 3 jours de captures en protocole acrola à partir de 3 unités journalières n’ont permis de capturer que 89 oiseaux (tableau 3) de 9 espèces : • 88 bagués et un contrôle.

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ESPÈCE Phragmite des joncs Bruant des roseaux Rousserolle effarvatte Phragmite aquatique Bécassine des marais Locustelle tachetée Traquet tarier Bergeronnette flavéole Bouscarle de Cetti Hirondelle de cheminée Martin-pêcheur d'Eur. Gorgebleue à miroir Rousserolle verderolle Pouillot fitis Troglodyte mignon Mésange bleue Alouette des champs Hirondelle de rivage Chevalier culblanc Merle noir Étourneau sansonnet Fauvette grisette Linotte mélodieuse Râle d'eau Total Filets « acrola » Filets « limicoles » Temps de captures acrola

To1/8 2/8 3/8 4/8 5/8 6/8 7/8 8/8 9/8 10/8 11/8 12/8 15/8 16/8 17/8 18/8 19/8 20/8 21/8 22/8 23/8 27/8 28/8 29/8 tal 26 23 49 28 42 23 88 61 79 90 17 24 76 56 68 65 58 70 46 24 1 31 23 20 1088 12 6 7 5 18 7 16 1 5 13 2 4 7 2 5 4 2 7 1 3 2 4 133 2 1 4 2 1 3 1 1 1 2 3 3 1 3 2 3 33 2 2 2 3 2 2 3 10 2 1 2 1 32 2 2 8 2 5 3 1 23 1 1 4 4 3 1 1 1 1 2 1 1 1 22 1 2 1 2 5 1 2 1 1 1 1 18 2 2 1 2 1 2 1 1 1 2 1 16 1 1 2 1 1 1 1 8 1 3 1 2 7 1 1 1 1 2 6 1 1 1 2 1 6 1 1 1 1 1 5 1 1 1 3 1 1 2 2 2 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 46 33 66 40 72 41 114 76 89 123 23 34 98 67 83 76 67 74 59 30 2 38 33 28 1412 108 m 108 m 24 24 24 24 24 24 24 6h

6h

6h

6h

6h

6h

6h

6h

6h

6h

5h

5h30

6h

6h

6h

6h

6h

6h

6h

6h

3h

6h

6h

Tableau 1 : Captures effectuées sur le marais du Cap (thème acrola et autres thèmes) en 2015 (bagueurs Alain Chartier & Bertrand Scaar)

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ESPÈCE Phragmite des joncs Bruant des roseaux Hirondelle de cheminée Bergeronnette flavéole Traquet tarier Locustelle tachetée Rousserolle effarvatte Rousserolle verderolle Phragmite aquatique Gorgebleue à miroir Pouillot véloce Fauvette grisette Mésange charbonnière Verdier d'Europe Pouillot fitis Hirondelle de rivage Grimpereau des jardins Troglodyte mignon Rouge-gorge familier Martin-pêcheur d'Europe Grive musicienne Hirondelle de fenêtre Total Filets « acrola » Filets « hors thème » Temps de captures acrola

3/8 4/8 5/8 6/8 7/8 8/8 9/8 10/8 11/8 12/8 14/8 15/8 16/8 17/8 18/8 19/8 20/8 21/8 25/8 28/8 56 41 46 24 64 39 38 52 48 36 71 65 43 38 45 32 32 2 1 35 35 36 21 33 32 27 29 31 16 23 20 17 16 27 11 10 1 1 5 2 2 4 22 40 2 1 3 1 1 1 1 3 6 2 20 1 1 1 2 2 1 1 2 2 3 2 1 4 2 1 2 3 3 5 1 2 3 1 1 5 1 2 1 2 2 1 1 1 1 1 1 1 2 2 1 1 3 1 1 2 1 2 1 2 1 1 2 2 2 1 1 2 1 1 1 1 1 1 2 1 1 1 1 2 1 1 1 1 1 1 1 1 2 1 1 1 1 1 1 94 82 89 51 105 79 76 88 86 64 113 103 66 65 101 75 54 3 1 43 72 108 m 36 36 36 36 6h

6h

6h 6h

6h

6h 6h

6h

5h

6h

6h

6h

6h

6h

6h

6h

Total 773 420 76 44 37 24 12 11 11 10 4 2 2 2 2 2 1 1 1 1 1 1 1438

6h

Tableau 2 : Captures effectuées aux Prés de Rotz (thème acrola et autres thèmes) en 2015 (bagueur Alain Chartier)

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ESPÈCE Phragmite des joncs Rousserolle effarvatte Bruant des roseaux Locustelle tachetée Rossignol philomèle Merle noir Traquet tarier Fauvette des jardins Mésange bleue Total

10/8 16 1 4 2 1 1

11/8 15 1 9 1

2 1 25

29

12/8 Total 17 48 5 7 5 18 1 4 1 1 6 8 1 1 1 35 89

Tableau 3 : thème acrola au marais de Gruchy (bagueur Philippe Ollivier)

Comparaison des trois sites prospectés en 2015 Comme les années précédentes, le nombre d’oiseaux capturés aux Prés de Rotz est plus important qu’au Cap et semble concerner un plus grand nombre d’oiseaux locaux.

En s’en tenant exclusivement aux protocoles acrola, nous trouvons : • au marais de Gruchy : 29 oiseaux bagués/ jour et 0,3 contrôle/jour • au marais du Cap : 53 oiseaux bagués/jour et 6 contrôles/jour • aux Prés de Rotz : 62 oiseaux bagués/jour et 18 contrôles/jour La présence d’un dortoir de passereaux paludicoles dans la roselière des Prés de Rotz concentre les captures et permet de nombreux contrôles, au contraire de la roselière du Cap, qui ne semble être qu’une étape rapidement désertée en matinée.

En excluant le marais de Gruchy, trop peu prospecté pour être représentatif, il existe une nette différence au niveau du nombre moyen d’individus capturés d’une espèce donnée d’un site à l’autre.

Espèces Phragmite aquatique Phragmite des joncs Rousserolle effarvatte Bouscarle de Cetti Locustelle tachetée Gorgebleue à miroir Bergeronnette printanière Tarier des prés Bruant des roseaux

Moyenne journalière des captures/100 m de filets Cap Prés de Rotz 1,2 0,6 39,1 31,4 1,0 0,6 0,3 0 0,8 1,2 0,2 0,3 0,6 2,4 0,7 2,0 5,2 17,1

Moyenne journalière des contrôles/100 m de filets Cap Prés de Rotz < 0,1 < 0,1 4,6 11,2 0,3 < 0,1 < 0,1 0 0,1 0,2 < 0,1 0,3 0 0 0 0 0,5 5,8

Tableau 4 : Moyenne journalière des captures et contrôles pour quelques espèces en 2015

Comme à l’accoutumé (Chartier, op. cit .), le phragmite aquatique est plus capturé au marais du Cap qu’aux Prés de Rotz, encore que cette espèce l’ait été beaucoup plus sur ce dernier site en 2015 que les années précédentes.

La différence entre les deux sites est flagrante pour les deux espèces les plus capturées, le phragmite des joncs et le bruant des roseaux (tableau 4). Concernant le phragmite des joncs, le plus grand nombre journalier moyen au marais du Cap s’accompagne d’un moins grand nombre moyen de contrôles journaliers, preuve que le passage y est plus net et concerne plus des oiseaux de passage qu’aux Prés de Rotz. C’est une situation différente en ce qui concerne

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le bruant des roseaux qui d’une part se trouve en plus grand nombre aux Prés de Rotz qu’au Cap, et d’autre part y stationne.

Il semble bien que le marais du Cap se situe sur un axe de passage plus fréquenté par les migrateurs extra régionaux (extérieur en partie au PNR), alors que les oiseaux des Prés de Rotz, plus locaux, sont attirés par les ressources de nourriture, s’y concentrent plus et s’y engraissent. Cette hypothèse évoquée dans les rapports précédents n’est pas confirmée cette année au regard des oiseaux étrangers qui ont stationné sur les différentes entités de la RNR : • sur le marais du Cap, un phragmite des joncs anglais (GBT Z256254) et un de Jersey (JE AE5347) ont été contrôlés, ainsi qu’un rousserolle effarvatte belge (14093537) • sur les Prés de Rotz, un phragmite des joncs belge (BLB 13859631) et 2 anglais (GBT D 316274 et Z365207). Ce dernier a stationné et s’est engraissé sur cette entité : o le 3/8, masse de 9,6, adiposité 1 o le 4/8, masse de 9,8, adiposité 1 o le 8/8, masse de 11,7, adiposité 2 • signalons aussi sur les Prés de Rotz, un bruant des roseaux espagnol (4L01604), certainement bagué en hivernage en Espagne et probablement nicheur local sur le PNR en 2015.

Le phragmite aquatique en 2015 Sur la RNR, le phragmite aquatique a été plus capturé que les années précédentes. En tout, 42 captures : • 31 au marais du Cap : o 29 bagués ; o 2 contrôles : § un bagué adulte en 2014 au marais du Cap § un jeune bagué en 2015 sur le RNN de Beauguillot deux jours plus tôt • 11 aux Prés de Rotz : o 10 bagués ; o 1 contrôle de l’année en provenance du marais du Cap (bagué 2 jours plus tôt) Hormis le contrôle du Cap qui concernait un adulte (a priori femelle car avec repousse des plumes du ventre), tous les autres oiseaux capturés étaient des juvéniles.

La phénologie de la migration en 2015 (figure 4) est très différente de celle de 2014 et redevient plus conforme aux périodes habituelles de passage. Pour comparaison, ci-contre (figure 3) le graphe de la phénologie de la migration 2014.

7 6 5 4 3 2 1 0

marais du Cap

marais de Saint-Hilaire-Petitville

Figure 3 : nombre de captures journalières en 2014

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marais du Cap

les Prés de Rotz

Figure 4 : Nombre de captures journalières du 1/8 au 29/8/2015

Résultats 2016 Globaux dans le cadre strict de l’opération acrola (2 sites) En tout, 1584 captures de 22 espèces ont été effectuées du 7 août au 25 août à partir d’une moyenne de 3 unités sur chacun des 2 sites étudiés : • Montmartin-en-Graignes/ le marais du Cap ; • Graignes/ les Prés de Rotz ; Elles se répartissant en : • 1283 oiseaux bagués ; • 290 oiseaux contrôlés ; • 11 reprises.

Montmartin-en-Graignes/ le marais du Cap 17 jours ont fait l’objet de captures standardisées soit 51 unités-jours (tableau 5). Les conditions atmosphériques ont été globalement bonnes.

800 oiseaux de 18 espèces ont été capturés se répartissant en : • 732 bagués ; • 61 contrôles ; • 7 reprises.

Graignes-Mesnil-Angot / les Prés de Rotz 17 jours ont fait l’objet de captures standardisées à partir de 3 unités acrola. Les conditions atmosphériques ont été globalement bonnes.

784 oiseaux de 18 espèces ont été capturés (tableau 6) se répartissant en : • 551 bagués ; • 229 contrôlés ; • 4 reprises.

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ESPÈCE

7/8

8/8

9/8

10/8

11/8

12/8

13/8

14/8

15/8

16/8

17/8

18/8

19/8

20/8

22/8

23/8

25/8

Total

Phragmite des joncs

48

47

27

50

44

33

31

27

49

47

34

46

10

19

40

21

18

591

Bruant des roseaux Rousserolle effarvatte Traquet tarier Phragmite aquatique Bergeronnette flavéole Gorgebleue à miroir Locustelle tachetée Locustelle luscinioïde Hirondelle de cheminée Bouscarle de Cetti Rousserolle verderolle Troglodyte mignon Martin-pêcheur d'Eur. Alouette des champs

15 2 1

17 2 2

9

4 2 1

3 2 2

10 4

8

8 2

5

2 1 1

7 1

7

1

2 1

7

1 2 1 1

2

8 1 1 1

12 2 1

125 20 17 9 7 7 6 4 3 2 2 2 1 1

Merle noir Verdier d’Europe Fauvette grisette Total Temps de captures acrola

2

3 1 1

2 1 1 1

1 1

1

1 2 1

1 2 1 2

3

4 1 1

1

1

1 1 1

1

2 1 1 1 1 68

73

43

62

53

48

40

1 39

6h

6h

6h

6h

6h

6h

6h

6h

57

51

47

60

14

25

52

34

34

6h

6h

6h

6h

1h

3h

6h

6h

6h

1 1 1 800

Tableau 5 : Captures effectuées sur le marais du Cap en 2016 (bagueurs Alain Chartier & Bertrand Scaar)

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Opération « Phragmite aquatique » 2015 et 2016 sur la RNR des marais de la Taute et les autres réserves du GONm situées sur le territoire du PNR des marais du Cotentin et du Bessin

ESPÈCE Phragmite des joncs Bruant des roseaux Traquet tarier Gorgebleue à miroir Hirondelle de cheminée Rousserolle effarvatte Fauvette grisette Locustelle tachetée Merle noir Rousserolle verderolle Pouillot fitis Pouillot véloce Mésange charbonnière Verdier d'Europe Bergeronnette flavéole Phragmite aquatique Locustelle luscinioïde Grive musicienne Total Temps de captures acrola

7/8 58 16 2 2

79

9/8 10/8 11/8 12/8 13/8 14/8 15/8 16/8 17/8 18/8 19/8 37 51 40 34 44 18 25 24 12 25 11 63 29 11 6 7 5 4 2 7 4 1 8 3 9 7 7 4 2 5 1 7 1 3 4 2 1 1 4 1 1 1 9 2 4 1 1 4 3 1 1 2 1 3 1 1 1 1 1 2 2 2 2 1 1 1 1 1 1 2 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 113 123 92 67 54 64 43 36 38 24 38 13

6h

6h

1

8/8 67 39

6h

6h

6h

6h

6h

6h

6h

6h

6h

6h

Total 446 194 48 27 16 14 10 7 6 3 3 2 2 2 1 1 1 1 784

2h

Tableau 6 : Captures effectuées aux Prés de Rotz en 2015 (bagueur Philippe Ollivier)

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Comparaison des deux sites prospectés en 2016 On trouve des résultats différents des années précédentes (tableau 7).

En s’en tenant exclusivement aux protocole acrola, nous trouvons : • au marais du Cap : 43 oiseaux bagués/jour et moins de 4 contrôles/jour • aux Prés de Rotz : 42 oiseaux bagués/jour et 18 contrôles/jour Le nombre moyen d’oiseaux bagués par jour est remarquablement similaire d’un site à l’autre et ce, encore plus si l’on ne tient compte uniquement que des journées où les opérations de capture ont été effectuée sur une durée de 6 h sur chacun des deux sites : • au marais du Cap : 45 oiseaux bagués/jour et moins de 4 contrôles/jour • aux Prés de Rotz : 45 oiseaux bagués/jour et 19 contrôles/jour Au-delà des variations d’effectif inhérentes à la réussite annuelle de la nidification des nicheurs locaux ou allochtones transitant sur les différentes entités, il apparait de plus en plus clairement que les captures au marais du Cap concernent majoritairement des migrateurs alors que les prairies des Prés de Rotz concentrent une avifaune plus locale y stationnant plus longtemps.

Espèces Phragmite aquatique Phragmite des joncs Rousserolle effarvatte Bouscarle de Cetti Locustelle tachetée Gorgebleue à miroir Bergeronnette printanière Tarier des prés Bruant des roseaux

Moyenne journalière des captures/100 m de filets Cap Prés de Rotz 0,4 0,1 30 ,2 21,0 0,7 0,6 0,1 0 0,3 0,4 0,3 0,9 0,4 0,1 0,8 2,9 5,9 10,5

Moyenne journalière des contrôles/100 m de filets Cap Prés de Rotz 0,1 0 1,9 10,8 0,4 0,4

0,1 0,1 0,8

0,1 1,0 0 0,5 3,0

Tableau 7 : Moyenne journalière des captures et contrôles pour quelques espèces en 2016

Toutes espèces confondues, les captures sont nettement plus faibles qu’en 2015 et ce quelle que soit le site. La reproduction des phragmites des joncs, des bruants de roseaux, des bergeronnettes printanières (locaux ou allochtones) a dû être très perturbée par le printemps pluvieux de 2016. Il n’y a que le traquet tarier qui, avec un taux de réussite des nichées de 75 % (Chartier et Dufour, 2017), ne semble pas avoir été affecté par ces conditions défavorables.

Le phragmite aquatique en 2016 Sur la RNR, le phragmite aquatique a été peu capturé (figure 5). En tout, 10 captures : • 9 au marais du Cap : o 8 bagués ; o 1 contrôle : § un bagué au marais du Cap deux jours plus tôt • 1 aux Prés de Rotz : o 1 bagué ; Ce faible nombre de phragmite aquatique est assez général à travers la France (Blaize, com. pers.).

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12

10

8

6

4

2

0

marais du Cap

les Prés de Rotz

Figure 5 : Nombre de captures journalières du 7/8 au 25/8/2016

Bilan 2015 – 2016 comparé à celui des années précédentes pour quelques espèces Phragmite des joncs Les variations de l’indice de capture du phragmite des joncs (nombre capturé/100m de filets/jour) nous renseignent sur le flux migratoire annuel observé sur les entités suivies depuis 2012.

La courbe de la figure 7 issue des données du marais du Cap fluctue assez peu, 2015 étant toutefois une bonne année par rapport aux 4 autres donc l’effectif journalier capturé est remarquablement proche. Cela nous conforte dans notre conviction que la majorité des phragmites des joncs capturés sur ce site sont des migrateurs en transit et que la reproduction des phragmites des joncs allochtones a été bonne en 2015, mais très moyenne sur le PNR des marais du Cotentin et du Bessin. L’indice des Prés de Rotz varie beaucoup plus fortement avec une année très particulière (2014) où, comme nous le notions (Chartier, 2015), la reproduction locale avait dû être excellente. Les indices 2015 et 2016 suivent exactement la même évolution, mais avec un nombre de contrôles bien différent d’un site à l’autre : les oiseaux passent au Cap sans s’y attarder et stationnent plus aux Prés de Rotz.

Depuis 1991, nous analysons l’évolution des peuplements d’oiseaux des prairies humides sur l’ensemble du PNR des marais du Cotentin et du Bessin, à partir d’espèces choisies initialement comme indicatrices de l’évolution des conditions écologiques des marais (Debout, 1991

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à 2016) et à répartition suffisamment vaste dans les marais pour être représentatives.

Le phragmite des joncs fait partie de celles-ci. Le réseau de ±144 points recensés tous les ans aux mêmes périodes et par de bonnes conditions atmosphériques permet de définir un indice annuel d’abondance et de connaitre l’évolution de cette espèce depuis 26 ans (figure 7).

80 70 60 50 40 30 20 10 0 2012

2013

2014

marais de Cap

2015

2016

Prés de Rotz

Figure 6 : Indice journalier des captures du phragmite des joncs sur les deux sites suivis annuellement depuis 2012.

Nous pouvons constater qu’après avoir augmenté assez régulièrement de 1991 (indice 200 année de référence) à 2011 (triplement de l’effectif de couples nicheurs en 20 ans), la chute fut sévère en 2012 et 2013 et la reprise faible depuis lors.

Phragmite des joncs 700 615

600

517 475450 387

500

412 370352340 318 306 283 270 230 212 197 174 170

400

322

300

200 222200 100

408 272251281 203

2016

2015

2014

2013

2012

2011

2010

2009

2008

2007

2006

2005

2004

2003

2002

2001

2000

1999

1998

1997

1996

1995

1994

1993

1992

1991

0

Figure 7 : Évolution de l’indice du phragmite des joncs dans des marais de Cotentin et du Bessin (1991-2016)

Partant du principe évoqué précédemment et semblant se conformer d’année en année, que les oiseaux capturés aux Prés de Rotz concernent essentiellement des oiseaux locaux, il est tentant de comparer le nombre moyen d’oiseaux capturés aux Prés de Rotz avec l’indice annuel du phragmite des joncs (figure 8). Malgré un grand nombre de couples présents en 2012 sur le PNR (indice de 408), le nombre moyen de captures journalières (33) est relativement bas, ce qui tend à démontrer une très mauvaise reproduction cette année-là. À l’inverse, avec un indice bas en 2014 (272), le nombre moyen de captures journalières élevé tend à prouver que la reproduction y fut bonne.

Figure 8 : Relation entre le nombre moyen de captures journalières et l’indice annuel du phragmite des joncs dans le PNR des marais du cotentin et du Bessin.

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2013 et 2016 sont donc probablement des années ayant connu un taux de réussite des nichées faible, tandis que celui de 2015 est certainement moyen. Chez cette espèce migratrice transsaharienne, une grande partie de la variation interannuelle de la population serait due aux changements des survies adultes, elles-mêmes liées aux variations des précipitations sur les sites d'hivernage sahélien. Notons qu’en Normandie les évolutions sont similaires au marais du Hode (76) et dans les marais du Cotentin et du Bessin (Debout, 2016).

Phragmite aquatique Sur les parcelles appartenant au GONm (Réserve Naturelle Régionale ou autres réserves), le nombre de phragmite capturés depuis 2010 est de 216 : • 179 au marais du Cap : o 14 bagués en 2010 o 43 captures en 2011 : § 40 bagués § 1 mesuré mais non bagué § 1 contrôle en provenance du Djoudj (Sénégal) § 1 contrôle en provenance de Pénême o 34 captures en 2012 § 24 bagués § 9 autocontrôles § 1 contrôle belge o 25 captures en 2013 § 22 bagués § 3 autocontrôles o 23 captures en 2014 : § 20 bagués § 1 autocontrôle § 1 contrôle en provenance des Ponts-d’Ouve en 2013 § 1 contrôle en provenance du marais du Hode o 31 captures en 2015 (+ 1 reprise immédiate) : § 29 bagués ; § 1 contrôle au marais du Cap de 2014 § 1 contrôle (bagué sur la RNN de Beauguillot deux jours plus tôt) o 9 captures en 2016 : § 8 bagués ; § 1 autocontrôle • 11 au marais de Pénême : o 3 bagués en 2011 o 8 captures en 2012 : § 6 bagués § 2 autocontrôles • 17 aux Prés de Rotz : o 2 bagués en 2012 o 3 bagués en 2013 o 0 capture en 2014 o 11 captures en 2015 § 10 bagués ; § 1 contrôle de l’année en provenance du marais du Cap (bagué 2 jours plus tôt) o 1 bagué en 2016 Page - 20

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•

•

6 sur Saint-Hilaire-Petitville : o 6 captures en 2014 § 5 bagués § 1 autocontrôle 3 sur Colombières : o 3 bagués en 2013

Indice « 93 »

L’indice « 93 » défini par Le Nevé & al. (2013), permet de comparer les sites étudiés entre eux, mais aussi comparer le marais du Cap d’une année à l’autre.

Parmi tous les sites prospectés à ce jour, c’est en effet le marais du Cap qui accueille le plus de phragmite aquatique en période migratoire et sert donc de site témoin sur le territoire du PNR des marais du Cotentin et du Bessin : • Morsalines • réserve de chasse de Saint-Georges de Bohon • Marais de la Sangsurière • Pénème (2 sites) • Colombières • Les Prés de Rotz • les Ponts d’Ouve • Marchésieux • vallée de la Vire au Veys • Créances • Brévands (polder de la baie des Veys) • Pirou • Saint-Hilaire-Petitville • Marais de Gruchy • marais du Cap • Le Pré du Commun à St Jean-deDaye En 2015 et 2016, les indices « 93 »1 au marais du Cap sont respectivement de 11,11 et 2,87 (tableau 8), ceux des Prés de Rotz de 4,02 et 0,36.

11

nombre de jours de captures 9

Nu = Nbre unités jours 9

1,22

K= coefficient d’ouverture 0,10

43

24

57

0,75

0,26

2012

25

23

69

0,36

2013

22

26

78

0,28

2014

22

28

84

2015

31

23

2016

8

17

Années

Na = N acrola ≠

2010 2011

11,83

masse corporelle moyenne 11,51±0,90

14

19,47

10,91±0,49

42

0,25

8,96

11,02±0,84

25

0,28

7,89

11,05±0,71

22

0,26

0,30

7,89

11,12±0,69

22

69

0,45

0,25

11,11

11,14±0,83

30

51

0,16

0,18

2,87

11,24±0,83

8

i= indice brut

indice « 93 »

Tableau 8 : Statistiques relatives aux opérations de capture au marais du Cap de 2010 à 2016.

2011 se démarque par son indice 93 très élevé (tableau 8), mais le bas niveau des trois années suivantes est inquiétant d’autant plus qu’en 2014, les effectifs capturés en France ont 1

L’indice « 93 » est calculé de la façon suivante : • Na = nombre d’acrola capturés en unité de capture (hors autocontrôles) • Nu = nombre d’unités jours (cumul du nombre quotidien) • I = indice brut = Na/Nu • T = temps total d’ouverture = 93 jours (du 15 juillet au 15 octobre : période maximum de migration du phragmite aquatique en France) • t = nombre de jours ouverts • K = coefficient d’ouverture = t/T • Indice 93 = k*i*100

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été très faibles par rapport aux années précédentes et que la reprise de 2015 est suivie d’une très forte rechute en 2016 y compris au niveau national (file:///Users/alainchartier/Downloads/News%20Phragmite%20aquatique.html).

Quoiqu’il en soit la RNR du marais du Cap se situe donc bien au-dessus des autres sites du PNR en conservant un indice « 93 » toujours plus élevé quel que soit l’année, comme le montre son évolution sur les 7 principaux sites ayant été étudiés (figure 9). À l’issue de 13 années de recherche sur le territoire du PNR, 41 sessions ont eu lieu sur 17 sites différents (majoritairement suivant le protocole acrola). Ces suivis permettent de définir les sites les plus importants pour cette espèce au sein du PNR. 25

20 les Ponts d'Ouve marais de Cap

15

marais de Pénème les Prés de Rotz

10

St Hilaire-Petitville la Sangsurière Colombières

5

0 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016

Figure 9 : Évolution annuelle de l’indice « 93 » des principaux sites étudiés sur le PNR des marais du Cotentin et du Bessin

La figure 10 et le tableau 11 montrent l’importance de la RNR du marais du Cap qui, en moyenne, capture quatre fois plus de phragmite aquatique que tous les autres sites.

Résultats hors protocole acrola D’autres opérations de captures ont été effectuées en 2016 durant cette même période, mais n’ont pas permis de capturer de phragmite aquatique. Ces recherches concernaient deux autres espèces patrimoniales : le traquet tarier (Saxicola rubetra) et la bergeronnette printanière (Motacilla flava), race flavissima pour l’essentiel sinon la totalité des captures (Chartier & Dufour, 2017).

Conclusion Les opérations « acrola » de 2015 et 2016 sur les réserves du GONm dans la vallée de la Taute a permis de confirmer, si besoin était, l’importance du marais du Cap pour le phragmite

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aquatique. Si 2015 est une assez bonne année pour cette espèce, 2016 est une année catastrophique sur l’ensemble des sites majeurs de France, ce qui est particulièrement inquiétant. Les Près de Rotz accueillent ce passereau mais de façon assez marginale, tandis qu’aucun n’a été capturé en 2015 sur le marais de Gruchy.

Remerciements Nous tenons à remercier plus particulièrement Bertrand Scaar, bagueur de la délégation Alsace accompagné d’Anne Reska, Jean Baysang, Odile Schiffli, ainsi que Philippe Ollivier, bagueur de la délégation Normandie. Maëva Dufour, bénévole en 2015 et salariée en 2016 n’a pas ménagé sa peine en prêtant main forte aux bagueurs tout en travaillant aux autres programmes de suivi de la RNR en août 2016. Eva Potet et Régis Purenne ont ponctuellement participé aux opérations en tant que salariés.

Merci aussi aux nombreux bénévoles : Jules Allais, Christian Boust, Sylvaine Charron, Céline Chartier, Victor Duclos, Philippe Gachet, Stéphane Lecocq, Blandine Lefèvre, Didier Lerenard, Franck Letellier, Agnès Marreteux, Jaime Martinez, Bernard Mille, Jean-Pierre Moulin, Martial Muller, Gilles Poidevin, Jean-Paul Poidevin, Jean-Luc Rives et Jean-Marc Savigny qui ont participé à un titre ou à un autre à ces recherches, au montage ou au démontage du matériel. Un grand merci à ma femme pour qui un tel stage n’est pas une opération de tout repos, mais sans qui nous serions bien obligé de nous investir davantage dans des activités bassement matérielles, mais tellement indispensables : le baguage ça creuse et ça salit et l’assurance d’être certain de ne pas avoir à s’en préoccuper est inestimable.

Nous prions ceux qui auraient été malencontreusement oubliés de nous en excuser.

Merci aussi à Benoît Lecaplain avec qui les échanges téléphoniques ou par courriels réguliers nous ont permis d’être au courant au jour le jour des captures effectuées sur le territoire du PNR. Les échanges réguliers avec Christine Blaize, responsable nationale du Plan national d’actions « Phragmite aquatique » permettaient, quant à eux, d’avoir une vision synthétique et instantanée du passage du phragmite aquatique à travers la France durant toute la période de baguage.

Dans le cadre du Plan National d’Action Phragmite aquatique, le Conseil régional de Basse-Normandie, en finançant la location d’un gîte à Graignes a grandement facilité l’organisation de cette opération décidée par le GONm, propriétaire des terrains, en collaboration avec le Centre régional de baguage de Normandie. Qu’il en soit chaleureusement remercié.

Bibliographie Blaize C., Fournier J. & Jiguet F. (2014) – Les captures de Phragmites aquatiques en France, 2012. Plan national d’actions du Phragmite aquatique 2010 – 2014. Dreal Bretagne – Bretagne Vivante-SEPNB. 19 p.

Chartier A. (2007) – Opération « Phragmite aquatique » en Normandie. Résultat 2007. 30 p.

Chartier A. (2011) – Opération « Phragmite aquatique » sur les réserves du GONm des marais de la Taute. 2010 et 2011. Intérêt des réserves en période migratoire postnuptiale. 20 p.

Chartier A. (2013) – Opération « Phragmite aquatique » sur la RNR des Marais de la Taute.

Résultats 2012. 17 p.

Chartier A. (2014) – Opération « Phragmite aquatique » sur la RNR des Marais de la Taute et les autres réserves du GONm sur le territoire du PNR des marais du Cotentin et du Bessin.

Résultats 2013. 16 p.

Chartier A. (2015) - Opération « Phragmite aquatique » sur la RNR des Marais de la Taute et les autres réserves du GONm situées sur le territoire du PNR des marais du Cotentin et du Bessin. Résultats 2014. 22 p. + annexe.

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Chartier A. & Dufour M. (2017) - Le traquet tarier (Saxicola rubetra) et la bergeronnete flavéole (Motacilla flava flavissima) sur le RNR des marais de la Taute. GONm. Debout G. (2016) - Suivi des populations nicheuses dans la Parc Naturel Régional des marais de Carentan. Parc naturel régional des marais du Cotentin et du Bessin. Résultats 2016 : étude par la méthode des points d’écoute. Passereaux et espèces à large répartition. GONm. 35 p.

Le Nevé A., Dehorter O., Dugué H., Latraube F., Musseau R., Provost P. & Jiguet F. (2013) – Synthèse des captures de phragmites aquatiques en France en 2010 et 2011. Plan national d'actions du phragmite aquatique 2010-2014. Dreal Bretagne. 57 p.

Provost P., Bargain B., Le Nevé A., Jiguet F. & Kerbiriou C. (2010). Thème acrola inclus dans le Programme de Recherche Ornithologique du CRBPO.

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Annexe Code habitat

Typologie des formations végétales utilisées par le Phragmite aquatique

Habitats génériques

A

Roselières hautes à roseaux et grands hélophytes à inondation quasi permanente Phragmitaie, Cladiaie (ou sèche), litière épaisse, hauteur > 1,5 m.

B

Roselières basses, mixtes1 : prairies à petits hélophytes de composition floristique plus ou moins diversifiée incluant des roseaux (inondation temporaire + présence de mares + hauteur végétation 0,5 - 1,5 m en août-septembre), peu ou pas de litière

C

Prairies humides sans roseau2 à inondation temporaire (+ présence de mares + hauteur végétation 0,5 - 1,5 m en août-septembre), pas de litière

Cariçaie, scirpaie, parvo-roselière, prairies subhalophiles, magnocariçaie, astéro-phragmitaie Cariçaie, scirpaie, prairies subhalophiles, magno-cariçaie

Formation en touradons possible D

Prairies sèches (prairies mésophiles sans roseau + hauteur végétation 0,5 - 1 m en août-septembre). Une inondation temporaire est possible (cas de prairies subhalo- Prairies naturelles sèches, prairies philes soumises aux marées de forts coefficients) subhalophiles…

Formation en touradons possible

C ou D Prairie paillasson ou structure en touffe, en août en raison de la fauche et/ou le potentiel pâturage

Prairie pâturée ou fauchée, entrée de champs, bourbier de pâturage, zones surpiétinées…

E

Eau libre + estran (vase)

bas schorre, végétation rase, basse, clairsemée, salicornaie

F

Fourrés, haies, buissons, saulaies, bosquets, ptéridaies

G

Pelouses dunaires

Dune grise

H

Roselière boisée (envahissement par les saules)

I J K

Mégaphorbiaie Jardins, végétation rudérale ou nitrophile Cultures

S

Estran

1 mixte = couverture de roseaux supérieure à 1

2 sans roseau = couverture de roseaux inférieure à 1

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