N°66
novembre.18
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ÉDITO A ceux invoquant les frimas pour ne pas sortir de chez soi, Go Out! s’entête à rappeler le printemps culturel que traverse Genève en ce mois d’automne. Les festivals et manifestations fleurissent comme les champignons après la pluie : côté grand écran, on citera entre autres le Geneva International Film Festival (GIFF) (2 au 10 novembre), le Festival FILMAR en América Latina (16 novembre au 2 décembre) ou encore Palestine : Filmer C’est Exister (PFC’E) (29 novembre au 5 décembre) ! Niveau musique, on incline ses oreilles de mélomane groovy direction Soulitude (15 au 18 novembre), le festival ultrapointu des musiques d’influence afro-américaine qui vous fera swinguer et twerker ! Plus que jamais au taquet pour glisser son museau là où détonne la créativité, Go Out! défilera le 9 novembre prochain sur le catwalk des partenaires du très attendu défilé de la Haute Ecole d’Art et de Design (HEAD) qui présente les travaux de ses talentueux élèves en Bachelor et Master! Dans ce tourbillon de création, on notera les deux grands événements immanquables dédiés à l’art contemporain : les vernissages communs d’Art en Vieille-Ville (8 novembre) ainsi que le fameux weekend Genève Art Contemporain (17-18 novembre) lors duquel les institutions et galeries du Quartier des Bains ouvrent leurs portes aux férus d’art. Une nouvelle édition à découvrir en bravant le froid avec ses complices, son alternative et/ou son opposé !
Mina Sidi Ali
Go Out! magazine
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40.
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CULTURE
73.
BEAUTÉ
LIVRES
78.
AUTOMOBILE
FESTIVALS
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HORLOGERIE
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IMAGE DU MOIS HIGHLIGHTS
COUPS DE CŒUR, COUPS DE GRIFFE
EN FAMILLE
AILLEURS
44. 46.
SCIENCE
STAY COOL
RDV PRIS
8597
1347
4983 50. 15. 20. 22.
FOCUS
53. 57.
ART/EXPO
TRIP
CINÉMA, LIVE, AILLEURS
Crédits photos : À gauche : ©Gregory Batardon Au centre : Slim d'Hermès, Les Zèbres de Tanzanie ©David_Marchon, Hermès À droite : Patsy McArthur, HeavenboundIII, 2018, charcoal and graphite on Fabriano paper, 80x 108cm
HÔTEL
DANSE
69.
INSTAGRAM DU MOIS
CINÉMA
71.
COLLAB' QUI CLAQUE
28. 31.
67.
THÉÂTRE
VINS
COUP DE FOOD 63.
CLASSIQUE
25.
HOTSPOTS
EXPO, CLASSIQUE, THÉÂTRE, DANSE,
EN COUVERTURE
IMPRESSUM
Rédacteurs Quentin Arnoux, Florinda
GAB BOIS "NAILED IT" ©GAB BOIS
Editeur Association Go Out !
Cairoli, Pierre-Emmanuel Fehr, François Graz,
Directrice de la publication
Alexandre Kaspar, Olivier Müller, Soraya Nefil,
Mina Sidi Ali • mina@gooutmag.ch
Virginie Nopper, Yessine Sidi Ali, The Line
Adjoint à la rédaction
Stagiaire Florinda Cairoli
Vincent Magnenat
Coordination de production
Cheffe d'édition Nyata Natalie Riad
Musumeci S.p.A., Quart (AO)
Graphiste Martin Besson Resp. rubrique art contemporain
CONTACTS
Quentin Arnoux
info@gooutmag.ch
Resp. rubrique théâtre
www.gooutmag.ch
Ameidie Terumalai Resp. rubrique musique classique Fabien Bergerat
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IMAGE DU MOIS
VARVADA VEDIA Gender Cubicles - Un triptyque dansé sur les stéréotypes de genre 21 et 26 novembre 2018, Uni Mail
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HIGHLIGHT
HIGHLIGHTS
LE PETIT VILL AGE D ’IRRÉDUCTIBLES…
ET POURTANT, ELLE TOURNE ( TOUJOUR S) !
La rue de la Truite (!), petit coin industriel suranné de la pointe de la Jonction, accueille depuis passablement longtemps la rédaction du Courrier, ce média imprimé, internetisé et surtout militant. Le Genevois qui lit cet article ne peut valablement prétendre n’avoir jamais au moins croisé du regard une de ces ancestrales cassettes à canards que nos voisins hexagonaux regardent depuis toujours avec perplexité.
Vulgariser la recherche fondamentale, on n’a jamais dit que c’était chose aisée. On n’a jamais dit non plus qu’un époustouflant spectacle de mapping qui, pour la troisième fois, va illuminer le bâtiment académique du parc des Bastions allait transformer tout spectateur en scientifique confirmé. En revanche, utiliser cette merveilleuse avancée du monde des arts de la scène qu’est le mapping (projection adaptée à la forme d’un support non plane) pour représenter la gravité, ses effets et peut-être quelque uns de ses mystères devient peu à peu un rendez-vous apprécié à Genève.
Qu’on aime les idées et le decorum ou non, on sait qui s’est battu pour les congés payés, pour l’interdiction du travail des enfants, pour des salaires décents, etc. Et ce n’était pas les chapeaux-cylindres. Bref, ce samedi 17 novembre c’est un peu la fête de l’huma’ du Courrier : la Salle Communale de Plainpalais accueille la Grande Soirée pour célébrer le 150ème anniversaire du titre, de 16h à 2h du matin.
C’est la Fondation Wright qui, pour lancer son cycle automnal de colloques, propose cette animation des plus bienvenues. Il s’agit donc de trois sessions de vingt minutes, qui commencent chaque heure de 18h à 20h.
Au programme : projection de documentaires, stand-up féministe, cithares et kurtas, mais aussi d’autres joyeuseries dont un atelier de sérigraphies et plein d’intervenants.
Ça gravite aux Bastions
La Grande Soirée
Façade d’Uni Bastions (côté parc)
Samedi 17 novembre
Cycle de conférences du 5 au 9 novembre
De 16h à 2h
colloque.ch
Jusqu’au 21 novembre À 18h, 19h et 20h
Salle Communale de Plainpalais 52, rue de Carouge – 1205 Genève irreductible.ch
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HERMÈS
coups de c�ur d'hermès
MINET TE MULTIFACET TE
En septembre dernier, j’ai vu débarqué une jolie minette à l’exquis minois de chat : Florinda ! A seulement 21 ans, cette féline au look néo-pinup nous a tous bluffé! Elle concilie avec dextérité étude, travail et passion pour la mode. Un talent émergent à talonner et que j’aimerais garder comme assistante aussi longtemps que possible! Elle m’obéit à la patte et l’œil ! J’ai déjà élaboré un plan machiavélique pour la faire succomber à mon charme de chat infâme en la piquant au félin qui vit sous son toit. Gare à tous ceux qui tenterait de me la piquer ! Roaaar.
L A PART BELLE À COROM ANDEL
La Fondation pleine d’attention pour mon projet d’édition témoigne à nouveau de son solide soutien. Sans elle, exit les croquettes au caviar de Chine, les virées débridées entre matous lorsque toute la team est en bouclage et les paiements à temps des contraventions pour mes délits en série ! Un meow-rci à l’infini pour cette fidélité qui permet à mon équipe de poursuivre l’épique épopée culturelle genevoise qu’elle partage avec son loyal lectorat. Je lève la patte pour les projets de tout poil qu’elle soutien! Miaou. Fondation Coromandel www.coromandel.ch
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MISHIMA
coups de griffe de mishima
© Librairie du Boulevard JE LIS DONC JE SUIS
Vous le savez, j’ai le feulement facile, mais là c’est d’un rugissement ancestral que mes babines se doivent de retentir! Durant la nuit du 15 au 16 octobre derniers, des dégénérés ont agi à la hauteur de leurs idéaux en fracassant à coups de bouche d’égout (seriously ?) et en taguant de symboles méphitiques la vitrine de ma boutique à bouquins préférée, soit l’engagée Libraire du Boulevard, car celle-ci y affichait des ouvrages antifascistes. L’apprenant avec consternation puis fureur, je me suis tenu prêt à bondir toutes griffes acérées dehors sur les vils vandales écervelés responsable de ce saccage digne du pire des clébards, mais au Boulevard on a su réagir avec une finesse pourtant habituellement réservée à mes frères félins. Ainsi, en attendant le remplacement de la vitrine, des post-it de toutes les couleurs ont été mis à disposition de toutes et tous pour répondre à l’imbécilité et à la haine par une fresque arc-en-ciel faite de mots et de dessins. Celle-ci a été aspergée et déchirée à son tour (oh, ça fait peur les mots quand on n’en a pas l’habitude !), mais n’en est revenue que plus belle
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et fournie le lendemain, telle ma fourrure à l’orée de l’hiver. Autant dire que j’y ai mis la patte à la pâte ; les plus jolis textes étaient de mon fait, soyez-en certains ! Je garde cependant les oreilles comme des girouettes et les moustaches à l’affût, car l’air transporte ces temps comme des relents de xénophobie assumée... Alors soyez vigilants vous aussi (même si vous n’êtes pas aussi bien équipés, mes pauvres camarades bipèdes, vous en avez les moyens), et faites comme moi, le museau perpétuellement plongé dans des bouquins, lisez, lisez et lisez encore, c’est le socle sur lequel s’appuie la résistance face à l’ignorance ! Et si vous ne savez pas quoi lire, mes copains et copines de la Librairie du Boulevard trouveront de quoi dépanner votre inspiration – mais vous pouvez aussi juste passer leur faire une gratouille de soutien, ça leur fera chaud au cœur. La Librairie du Boulevard 34, rue de Carouge – 1205 Genève librairieduboulevard.ch
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DU 30 OCTOBRE AU 25 NOVEMBRE 2018
OPÉRETTE FANTASTIQUE
LES TROIS BAISERS DU DIABLE JACQUES OFFENBACH
Culture
©Gab Bois
CAPHARNAUM AVV- ART EN VIEILLE-VILLE EXPLORACENTRE
DÉFILÉ HEAD
COLLOQUE WRIGHT UNIGE PACE RICHARD AVEDON FILM PALESTINE GIFF LABORATOIRE CONTRECHAMPS FILMAR A. LATINA WAHADA SOULITUDE FESTIVAL VERNIER CULTURE
LES CRÉATIVES Go Out! magazine
MUDAM 13
LUCILE CARRÉ
Encore plus d’inspiration sur laredoute.ch
FOCUS
HEAD : RUCHE CRÉATIVE
Styliste ©FannyBerger, Bachelor HEAD - Photo ©Noé Cotter
Après nous avoir encore bluffé l’an dernier avec un cortège de looks qu’on a tenté en vain de copier-coller post défilé, la Haute Ecole d’art et de design (HEAD) revient le 9 novembre prochain nous en mettre plein les yeux ! Véritable incubatrice de talents, l’école révèlera le génie des nouveaux diplômés Bachelor et Master qui, avec une maîtrise du détail sans faille et des découpes précises alliées à une créativité débridée, claquent tous les talons de leur talent. Depuis l’année dernière, le Prix La Redoute x HEAD vient compléter les deux distinctions consacrées, le Prix Bachelor Bongénie et le Prix Master Mercedes-Benz décernés aux meilleures collections des deux niveaux de diplômes. Pour cette édition 2019, nous avons décidé de vous dévoiler en preview les créations de six étudiants, dont trois en Bachelor et trois en Master ! Florilège en liesse. PAR QUENTIN ARNOUX
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FOCUS
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MASTERS
1) Styliste ©Alice Rabot - Photo ©Marie Deteneuille 2) Styliste ©Maxime Delaye Augagneur - Photo ©Jérémy_Benkemoun 3) Styliste ©Quynh Bui - Photo ©Daniel_Aires
3 2 Défilé HEAD 2018 9 novembre 2018 à 20h Nouveau Campus HEAD Bâtiment H - Av de Châtelaine 7 www.hesge.ch/head/
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1) Styliste ©Josiane Martinho - Photo ©Hubert Crabières 2) Styliste ©FannyBerger - Photo ©Noé Cotter 3) Styliste ©Sarah Bounab - Photo ©Cynthia Mai Ammann
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L A M U S I Q U E ,
O N
Arthur H © Yann Orhan
A I M E ! 18 octobre 6 décembre 10 janvier 2 février 15 mars 14 mai
Richard Galliano Le Trio Joubran Arthur H Elina Duni / Aksham Soleils mouillés Brigitte
forum-meyrin.ch
ART/EXPO
BAZAAR ÉMOTIF Pour sa deuxième exposition, la galerie Pace opère un virage à 90 degrés et se mouille en consacrant une imposante rétrospective, la première, au photographe Richard Avedon. Son parcours bien connu comme photographe mode chez Harper’s Bazaar puis Vogue l’amène photographier les gens, sous toutes leurs coutures. Avec les innombrables portraits de célébrités en noir et blanc qu’il réalise, il va plus loin et soulage son obsession tant de photographier des icônes que de montrer ce qui n’est pas vu : les états d’âme. Ce leitmotiv le pousse également sur la route de l’Ouest américain pour photographier des petites gens qui, eux aussi, portent en eux une histoire digne d’être photographiée. PAR QUENTIN ARNOUX
Organisée par la fondation Richard Avedon, l’exposition consacrée au célèbre photographe américain expose une quarantaine de photographies chargées de regards qui laissent chacune entrevoir une histoire singulière. Mises en dialogue par leur sujet même, on s’attache finalement peu à des considérations esthétiques ou chronologiques pour juger ces photographies. L’exemple flagrant de la représentation d’astronautes faisant face au portrait des American Daughters tisse un lien avant tout thématique. L’âpre concours dans lequel se perdent les Etats-Unis et l’URSS pour atteindre la Lune trouve son pendant avec la course entre l’élite américaine et un peuple désabusé. OBSESSION
Avec l’essor du cinéma américain à l’international dès les années 50, de nombreux comédiens accèdent au rang d’icônes et, via leurs films, entretiennent avec le spectateur l’illusion d’une relation de proximité. Richard Avedon développe une obsession pour ces icônes, mais positive toutefois, car elle a pour but de dévoiler l’authentique chez des célébrités au final relativement effacées lorsqu’il s’agit de leur vie privée – souvent moins glamour que l’image qu’elles laissent transparaître. A juste titre, la Marilyn Monroe publique et souriante n’est sensiblement pas la même que celle photographiée par Avedon en 1957 qui, pendant quelques secondes, défaille et offre une expression teintée de la nostalgie et des tourments qui l’habitent. Le portrait d’Andy Warhol et de ses blessures par balles développe également cet intérêt pour une photographie audacieuse, crue même parfois. Finalement, ce n’est pas tant la notoriété du modèle qui intéresse le photographe, mais sa capacité à disposer d’une psyché suffisamment profonde, véhicule d’un vécu, qu’il peut immortaliser et recracher telle quelle sur sa pellicule.
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Andy Warhol, artist, New York, April 5, 1969 ©The Richard Avedon Foundation
Richard Avedon Galerie Pace 15-17, quai des Bergues - 1201 Genève 022 900 16 50 www.pacegallery.com
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ART/EXPO
L’ART DANS TOUS SES ÉTATS
Anonyme rhénan, Passion du Christ, vers 1490-1500, 93 x 70 cm
Unanimement considérée comme un point névralgique de la culture à Genève, la Vieille-Ville jouit de nombreuses institutions muséales, mais surtout, de nombreuses galeries. Peu connues, réputées inaccessibles et trop bien souvent qualifiées de lieux où l’achat est le maître-mot, les galeries d’art de la Vieille-Ville qui sont réunies sous l’association d’Art en Vieille-Ville (AVV) ont pourtant la même volonté de faire connaître leurs collections à un large public. Pour sa 24ème édition, AVV décroche ces préjugés de leur cime et nous donne rendez-vous dès le 8 novembre pour lancer l’événement culturel phare de l’automne. Les quatorze galeries membres de l’association dévoilent leurs plus belles œuvres dans le cadre d’expositions thématiques ou monographiques. Ce fil rouge permet de naviguer entre différentes époques pour faire découvrir des formes d’art ou des façons spécifiques de les aborder. On en décortique certaines. PAR QUENTIN ARNOUX
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ART/EXPO
L’ART TRIBAL
L’exposition thématique Picasso : « L’art nègre ? connais pas » expose la beauté des masques africains. En partant d’un masque Hongwe congolais réalisé au XIXème siècle comme pièce maîtresse, la fondation Barbier-Mueller s’intéresse à la découverte de l’art non-occidental par les Cubistes et les Fauvistes au début du XXème siècle. L’art africain fascine ces avant-gardistes et représente une source intarissable de nouvelles idées pour représenter un espace pictural novateur qui ne se base plus sur une représentation mimétique. Les formes simples, limitées et schématisées du masque qui se regroupent en cercles et traits se retrouvent en filigrane dans les visages des œuvres de Picasso. L’ART DE LA SCULPTURE
De sa fonction primaire en tant que récipient dans l’A ntiquité, en passant par sa progressive évolution comme sculpture en soi avec les mouvements contemporains Arts and Crafts et California Clay, l’exposition Fire and Clay retrace l’évolution des récipients en céramique. La fonction dynamique de la sculpture est quant à elle développée par Aliska Lahusen dans le cadre de Pluies avec une production qui vise à un savant équilibre entre un vide rempli de tensions et des espaces suggérant des mouvements.
©Barbier-Mueller
L’ART FLAMAND ET HOLLANDAIS
Depuis la brèche ouverte par l’exposition de 1902 sur les Primitifs flamands et les publications postérieures du célèbre historien de l’art Erwin Panofsky qui ont ramené l’art flamand sur le devant de la scène du marché de l’art, l’art de Flandre et de Hollande jouit d’une réputation certaine et intéresse collectionneur et amateur. Dans le cadre d’Art en Vieille-Ville, les galeries De Jonkheere et Salomon Lilian présentent une sélection de tableaux du XVème au XVIIème siècles. Les œuvres réalisées entre ce qui est appelé, à tort, gothique international et la Renaissance, sont, pour la majorité, non signées. Leur attribution pose donc problème, mais avec la théorie dite du connoisseurship, des noms de convention sont proposés à partir d’un recoupement stylistique. La galerie De Jonkheere fait de ces problèmes d’attribution un de ses fers de lance et propose donc une Passion du christ attribuée à un anonyme rhénan. D’Utrecht ou de Cologne, la provenance de l’œuvre n’est pas confirmée et interroge, mais différents éléments permettent de dater l’œuvre et de retracer une partie de son historique. La palette relativement resserrée, le fond or byzantinisant – car souvent utilisé dans la production artistique byzantine – et la succession de plans présentant une narration simultanée permettent de dater l’œuvre entre 1490 et 1500. La segmentation de la narration apporte un
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effet de lisibilité que l’on retrouve fréquemment à la fin du XVème siècle et qui est le témoignage d’une circulation des modèles flamands en terres germaniques. Aussi, la présence du commanditaire, souvent agenouillé et représenté en portrait en pied de trois-quart permet de confirmer l’héritage nordique, mais accentue le possible malentendu sur la provenance. Quid ? La production artistique d’Utrecht est également mise en lumière avec la galerie Salomon Lilian qui s’interroge sur les origines du clair-obscur, aussi appelé ténébrisme, dans les œuvres flamandes du XVIIème siècle. Bien qu’ils n’aient, pour la plupart, pas effectué ce voyage initiatique en Italie que l’on nomme Grand Tour, à la suite duquel ils auraient pu apercevoir un traitement des ombres du type de celles du Caravage, ces artistes flamands et hollandais mettent toutefois en place un dispositif similaire qui leur est propre et qui est typique de la production des Pays-Bas espagnols et des Provinces-Unies. Art en Vieille-Ville de Genève Du 18 novembre 2018 au 19 janvier 2019 Vernissage le 8 novembre www.avv.ch
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CLASSIQUE
LE VENTRE DE L’ENSEMBLE
Ensemble Contrechamps ©Regis Golay
Chaleureux et enthousiaste, Contrechamps, c’est depuis 1977 un des pôles de la musique contemporaine à Genève. Et si sa réputation n’est plus à faire, le lien entre public et musique, voire musiciens, nécessite un constant rafraîchissement, c’est dans l’ordre des choses et ce que votre serviteur se propose de faire immédiatement. PAR VINCENT MAGNENAT
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CLASSIQUE
La mission que l’Ensemble Contrechamps s’est donnée est de favoriser la composition contemporaine et la création actuelle. Ouste les répertoires jugés trop anciens ! Place à la fraîcheur bourgeonnante des compositeurs de ce jour. Pour rentrer dans le vif du sujet, ce que défend l’Ensemble c’est une approche qui ne laisse que peu de place à la facilité, ou perçue comme telle par des musiciens et mélomanes avertis. Et justement, ce qui est ressenti par ces intellectuels de l’émotion, cette douceur dérangeante, c’est de le proposer à un public plus large. HISTOIRE VIVANTE
Ce qui avait commencé comme une rébellion farouche et totale d’un ordre musical établi tout aussi réactionnaire a accouché aujourd’hui d’une sorte de pré-adolescent qui nécessite encore un guidage certain. Ce vieux gamin, c’est bien sûr la rencontre entre la musique et son public, et non seulement la première. Donc pour ceux qui s’apprêtent à tourner cette page, c’est à vous en particulier que s’adressent ces lignes. Nous sommes présents ici pour encourager un public, des publics, à se mettre en danger, en situation d’inconfort musical.
Serge Vuille © DR
LABORATOIRE
Pour l’immédiat, et à côté de l’activité dite “d’abonnement”, l’Ensemble propose le Laboratoire Contrechamps qui se constitue d’une semaine de recherche, échanges et d’incubations pour des projets collaboratifs. Soucieux d’englober plus que le seul son, l’Association pour la Danse Contemporaine se joint à l’aventure, incluant des performances dans la vision artistique. L’idée est d’aboutir éventuellement à un concert, mais c’est sans engagement, car doit primer ici la recherche, une sorte d’obligation de moyens, et non de résultats.
RISQUE ET ALCHIMIE
Du masochisme ? Non, car ce serait être sûr. Or là, rien ne l’est moins. À tout le moins, on est sûrs d’être interrogés, opposés, intéressés, charmés pourquoi pas ?! La musique contemporaine se veut être à la musique ce que la Formule 1 est à l’industrie automobile : une expérimentation futuriste de haut vol. Signe de cette ouverture, la présence désormais d’une médiatrice lors des concerts de Contrechamps, Joëlle Mauris. Briser les frontières, le mur qui sépare censément l’averti du néophyte. On parle en sus de cette médiation d’activités destinées tant aux adultes qu’aux enfants, de rencontres, visites guidées, ateliers et de conférences.
La session est ouverte au public, les résultats partagés libres de droits. À nouveau, il est question de rapprocher, de montrer les entrailles des processus, les faire voir et leur faire prendre un peu plus d’air si on le veut bien. Pour le dire encore autrement, ce sont des portes ouvertes, un peu comme une visite d’une chocolaterie dans le canton de Fribourg, mais plus musicale.
LA BARRE
Laboratoire Contrechamps
La direction artistique vient par ailleurs de prendre un coup de frais digne d’un sirocco avec l’arrivée de Serge Vuille, qui remplace Brice Pauset. Ce dernier, pianiste et claveciniste, compositeur et passionné de facture instrumentale était à la tête de l’Ensemble depuis 2012. Il enseigne depuis 2008 avec un accent sur les liens politiques, philosophique et économiques avec la musique elle-même. La musique reste un acte par définition profondément politique puisqu’elle rapproche et divise forcément un auditoire donné. Son successeur, Serge Vuille, est percussionniste et compositeur. Désireux d’ouverture avec la série Kammer Klang et l’ensemble We Spoke, il s’engage pour la musique instrumentale contemporaine et expérimentale.
En collaboration avec l’ADC
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Du 5 au 10 novembre de 17h à 18h L’Impasse 57bis, rue de Carouge – 1205 Genève www.contrechamps.ch
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Opéra des Nations 27.11 › 02.12.18
Wahada [La promesse]
[Messe en Ut mineur] Wolfgang Amadeus Mozart Abou Lagraa
Création chorégraphique mondiale Chorégraphie Abou Lagraa
Décors Quentin Lugnier | Costumes Paola Lo Sciuto | Lumières Marco Giusti
Ballet du Grand Théâtre de Genève Direction Philippe Cohen
geneveopera.ch
+41 22 322 5050
THÉÂTRE
BASSINS DANS LE MOUCHOIR DU POCHE
Lucile Carré © Aurélia Luscher
Le Théâtre de Poche, abrégé en “Le Poche”, vient d’entamer sa saison 18/19 dans une atmosphère très “pistoche”. On rappellera aux profanes (dont anciennement votre serviteur) le fonctionnement de ce théâtre sis en Vieille-Ville : le Poche se concentre exclusivement sur les créations contemporaines. C’est-à-dire qu’en principe toutes pièces qui s’y donnent sont vierges de toute représentation, une institution militante en somme. Pour en revenir à nos linges de bain, c’est un triptyque qui ouvre cette saison et qui tourne autour de la piscine et de son atmosphère. “La Résistance Thermale”, suivie de “La Largeur du Bassin” et qui conclut sur “La Côte d’Azur”. Nous sommes allées rencontrer Lucile Carré, metteure en scène du second volet, “La Largeur du Bassin” de Perrine Gérard, pièce qui ont s’en doute ne parle pas nécessairement que de bassins de nage. PAR VINCENT MAGNENAT
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THÉÂTRE
Et ce que ça change vis-à-vis d’un fonctionnement qui ne soit pas “à l’allemande” ? En tant que metteure en scène, c’est un luxe, un luxe incroyable. Pas d’administratif, on n’a pas à faire les contrats, ni la comptabilité. Il y a des super acteurs, une équipe technique de haut vol, un vrai luxe ! Ici, il y a une discussion très en amont avec la scénographe, Valérie Pacchiani, qui officie pour les trois pièces, puis avec les deux autres metteurs en scène, Daniel Piguet et Manon Krüttli. Entre l’auteure, Perrine Gérard, et vous-même, ça se passe comment ? J’ai lu son texte ! En pratique, c’est très variable. Pour la troisième pièce, Manon Krüttli par exemple, a un rapport différent puisqu’elle connaît “son” auteur Guillaume Poix depuis longtemps. Moi c’est moins le cas, je vais moins travailler en binôme. Le texte étant écrit, sauf en cas de vrai doute sur le texte, il n’y pas d’aller-retour, on se lance plus ou moins tel quel.
Parlez-nous un peu de votre parcours. J’ai commencé le master mise en scène à la Manufacture en 2013, c’était alors sa deuxième année d’existence. Donc c’est une formation assez récente? Comment cela se passait-il avant pour se former en tant que comédien en Suisse romande ? Avant, c’était le Conservatoire de Lausanne, plus des écoles privées type Serge Martin. La Manufacture ça permet de te construire ton réseau et de t’ouvrir des portes, et surtout d’apprendre le métier, même si ça se fait pas mal sur le tas. C’est au contact des comédiens, des créateurs que l’on apprend, constamment. La mise en scène en soi, on n’est pas tout le temps dedans et tout ce qu’on a à faire à côté, monter son dossier, arriver à des financements, convaincre des théâtres, ça occupe aussi beaucoup.
Vous avez eu votre première répétition le mardi 16 octobre, à quoi ça ressemble ? Asse sobre puisque c’est un travail de table au début, mais ça va vite. Avec quatre semaines de création, on est sur des délais très courts et les étapes sont rapides. Mais ça ne veut pas dire qu’une fois lancés on ne va pas se remettre à table pour certains points en particulier. Qu’est-ce qui vous a décidé à en accepter la commande de cette pièce ? Perrine avait écrit cette pièce lorsqu’elle était à l’ENSATT à Lyon il y a quelques années, c’était un projet de fin de cursus en dramaturgie. Ce qui m’a plu dans cette pièce, c’est ces trois nageuses adolescentes qui font de la natation synchronisée, qui doivent se démerder dans cette piscine, avec trois hommes - le maître-nageur, l’homme d’entretien et le concierge. C’est des rapports qui moi me plaisent par leur violence, c’est des rapports de domination qui sont assez jouissifs à concrétiser théâtralement, et qui s’inscrivent de ce fait en plein dans l’actualité. Il y a ce passage de l’enfant à l’adulte, l’une est plus précoces mais toutes trois font face à la même adversité. Supporter, continuer à faire ce qu’elles ont à faire, malgré la violence terriblement banale des rapports homme-femme. C’est beaucoup de commentaires sur leur physique, elles sont en maillot de bain, ça ne pardonne pas, c’est toutes ces choses-là, dérangeantes, grinçantes, la naissance du désir. On peut dire que c’est ça qui m’a intéressé.
Vous avez une compagnie de théâtre, le Blackpool Club. Pour vulgariser, qu’est-ce que ça implique de diriger une compagnie ? Ça dépend, c’est d’abord une structure flexible dont on peut faire à peu près ce qu’on veut. Pour moi c’est une coquille administrative, une association qui permet de demander des fonds. Plus avant, ça devient aussi un support de création en soi, un vecteur d’identité artistique. On sait qu’en allant voir par exemple la Compagnie l’Alakran d’Oscar Gómez Mata, on aura un concept théâtral précis. Moi j’en suis juste au début, à la structure nue. Parlons de la pièce elle-même. Le Poche ne donne que des créations, c’est ça ? Exact, ce sont des commandes. Vu que ce n’est pas un projet personnel dans lequel on gère absolument tout, là c’est le Poche qui choisit le texte, les acteurs. C’est un fonctionnement dit “à l’allemande”. Outre-Rhin, il y a des troupes, comme ici l’Ensemble (nom de la troupe du Poche pour la saison), et les metteurs en scène sont invités, parfois sur des projets très spécifiques.
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THÉÂTRE
L’aspect dérangeant d’une pièce vous attire-t-il en particulier ? J’ai clairement un goût pour le dérangeant, le comique qui grince. Le noir, mais drôle, très trouble, un peu à la limite, j’aime bien. On le retrouve dans mon spectacle de sortie à la Manufacture que j’ai présenté et qui parle de chute amoureuse, de rupture, vues par un skater. Pour en revenir à la pièce, on s’imagine bien qu’il doit y avoir des moments qui interpellent, où on pourrait être amené à réaliser, surtout en tant que masculin, qu’on a pu peut-être aussi en avoir été l’auteur ? Alors… Perrine va assez loin dans sa pièce, donc j’espère pas (rires). C’est des rapports violents, une certaine image de la masculinité et de la féminité, il va falloir dealer avec ça. Un extrême total des relations genrées dans un décor complètement banal de piscine municipale. C’est un huis-clos, un bulle complète, renforcé par ces catelles de la scénographie qu’on va transformer en espace de domination, un peu comme dans la rue.
Qu’est-ce que j’ai oublié de vous demander ? C’est la première année que je suis metteure en scène, avant j’étais assistante au Poche et c’est une façon de travailler que j’aime beaucoup. Préparer ces pièces en peu de temps avec les mêmes équipes de créateurs et de comédiens, c’est vraiment quelque chose que j’aime bien, bosser en équipe comme ça. Comme t’es dans un boulot qui est très individuel, là c’est l’occasion et c’est toujours des super rencontres, avec un mélange de générations qui me plaît beaucoup. C’est un projet avec beaucoup de contraintes mais tu es très entouré.
Vous connaissiez Perrine auparavant ? Alors oui ! Pur hasard, on avait lu un de ses textes à la Manufacture, avec sa langue, bien particulière, baroque, tout en métaphores, rien n’est vraiment lisse, avec une musicalité grinçante justement, des expressions détournées. J’avais déjà son univers, très fort par ailleurs. Quand vous avez vu son nom sur les propositions, ça vous a fait tilter ? Oui c’est ça. Elle a un univers assez girly en fait, très pop. Premier degré clairement, des ambiances adolescentes, pop-mélancolique.
Et donc, vous avez le trac ? Bah ouais ! (rires) POCHE /GVE 7, rue du Cheval-Blanc
Sur le site du Poche, on mentionne votre univers punk. C’est dans quel sens ? C’est mon fonds de commerce. C’est surtout parce que j’ai toujours écouté du punk, que j’ai toujours traîné à l’Usine, et c’est vrai que mes vacances préférées c’est quand je vais au festival punk de Blackpool en Angleterre. Cette attitude, je ne la cultive pas particulièrement mais des fois elle revient au galop (rires). Non et puis je suis Dj aussi, je passe de la soul plutôt, mais dans le fond ça revient au même. Je joue à Genève, Bienne, Lucerne, en France aussi, Paris, Bordeaux… Partout où on m’invite. Et puis j’ouvre beaucoup pour les copains.
1204 Genève poche---gve.ch
Vous êtes française je crois non ? Ouais, du nord de la France. Là où c’est des rapports de merde (rires), violents, et tout ce qui va avec…
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DANSE
UN BALLET QUI PROMET
©Gregory Batardon
C’est une énergie folle qui émane du studio Sainte-Clotilde, où les danseurs du ballet du Grand Théâtre de Genève travaillent actuellement avec le chorégraphe Abou Lagraa sur sa toute première création pour le ballet de Genève, Wahada, qui sera présentée du 27 novembre au 2 décembre prochains à l’Opéra des Nations. Témoin privilégié au sein de cette effervescence artistique, Go Out! a eu l’occasion d’évoquer cette œuvre en gestation avec son créateur Abou Lagraa, ainsi que le parcours de ce fervent chantre de la mixité sous toutes ses coutures. PAR VIRGINIE NOPPER
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DANSE
En entrant à Sainte-Clotilde, dans le studio que le ballet utilise le temps de la rénovation du Grand Théâtre, c’est sur les notes de la sublime Messe en ut mineur de W.A Mozart que l’on est accueilli. Très vite, les bruits des mouvements que les danseurs exécutent s’y ajoutent. Des étreintes fortes et passionnelles ainsi que des déplacements énergiques nous laissent présager que cette création sera sans doute une prouesse physique pour les vingt-deux interprètes.
Abou Lagraa ©Kevin Dolmaire
Abou Lagraa se tient au milieu des danseurs, leur montrant des mouvements que lui-même avouera adapter aux corps et aux sensibilités de ces derniers. C’est un échange et cela se voit. L’effet de groupe occupe une place primordiale dans cette création qui n’est faite que d’individualités. Le chorégraphe dresse dans cette œuvre le tableau d’une société multiculturelle par excellence, dans laquelle des individus, qu’il aura voulu habillés de façon identiques, assument leurs différences de genre ou d’origines, et le revendiquent. A une époque ou l’on a tant besoin de se rappeler que la diversité est une richesse et une force, la pièce d’Abou Lagraa tombe à pic. Extraits d’une rencontre placée sous le signe de l’ouverture si chère à cet artiste.
Né en Ardèche de parents algériens, dans quelle mesure vos racines ont-elles influencé votre danse ? J’ai passé tous mes étés en Algérie. Mes parents sont musulmans. Je le suis mais non pratiquant. Ma maman a 92 ans et mon papa est décédé à 101 ans. Ils m’ont demandé de suivre les cours de catéchisme pour connaître mieux la culture et la religion du pays dans lequel nous vivions. Une ouverture hallucinante. C’est ce qui a fait de moi quelqu’un de fier de ses racines en étant en même temps très curieux, respectueux et à l’écoute de celles des autres. Vous en êtes à mi-chemin dans le processus de création, votre projet initial se dessine-t-il comme vous l’aviez imaginé ou a-t-il changé ? J’avais évidemment préparé quelque chose mais je me suis laissé aussi toucher par les personnalités de chacun. Je peux dire que je me suis laissé surprendre. Le ballet du Grand Théâtre de Genève est une vraie maison de création. Pas de production. C’est ce qui fait toute la nuance à mes yeux.
Pour commencer, comment ce projet est-il né ? Il s’agit d’une commande de Philippe Cohen, le directeur du ballet. Il m’a proposé de faire une création pour les vingt-deux danseurs sur la Messe en ut de Mozart. J’adore cette œuvre mais il fallait que je me sente suffisamment mûr pour m’y atteler. Cette proposition est arrivée au bon moment. J’ai accepté sans hésitation.
Wahada Du 27 novemebre au 2 décembre
Votre danse a quelque chose de très communautaire. Est-ce que la promesse (Wahada, en arabe) à laquelle le titre fait allusion ne serait-elle pas celle d’un monde meilleur ? L’acceptation de soi et des autres ? Exactement, c’est tout à fait cela. En découvrant les danseurs pour la première fois, j’ai remarqué cette mixité qu’il y avait chez eux. Je voulais montrer au public que la différence est une force dans notre monde malgré ce que l’on essaie de nous faire croire parfois. J’ai donc travaillé avec eux à faire de cette pièce un exemple de ce qu’est une société.
Go Out! magazine
Opéra des Nations 40, avenue de France – 1202 Genève 022 322 50 50 www.geneveopera.ch
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!C’est dans l’eau que j’aime voir flou.!
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ensemble2
12.11–16.12
La Largeur du Bassin Perrine Gérard mise en scène Lucile Carré ensemble Nadim Ahmed, Christina Antonarakis, Rébecca Balestra, Julie Cloux, Baptiste Coustenoble, Fred Jacot-Guillarmod texte
production POCHE /GVE
Théâtre!/!Vieille-Ville +41 22 310 37 59 poche---gve.ch
CINÉMA
L’EFFET BOULE DE NAKBA Conséquence directe de la création de l’Etat d’Israël en 1948 telle que celle-ci fut menée, 750'000 Palestiniens se sont vus contraints à l’exil et aux camps de réfugiés, littéralement dépossédés et chassés de ce qui constituait jusqu’alors leur lieu de vie. Cette douloureuse déchirure, désignée par le terme Nakba (catastrophe), s’avère être la genèse d’une histoire qui, depuis septante ans, s’écrit dans un tourment ponctué de désastres. En cette année de commémoration, « La Nakba et ses conséquences » est le thème naturellement choisi par le comité de Palestine : Filmer C’est Exister (PFC’E) pour la 7ème édition des Rencontres cinématographiques qui se déroulera du 29 novembre au 5 décembre prochains. PAR NYATA NATALIE RIAD
frotter à la réalité d’un territoire morcelé en prenant pour guide… un GPS, qui finit d’ailleurs bien déboussolé (Inner Mapping), ou encore rencontrer celles et ceux qui luttent par le biais de l’art (From Beneath the Earth ou As the Poet said, sur le célèbre poète Mahmoud Darwich). A découvrir également, un doc-animation tiré d’événements réels et traitant avec humour de désobéissance civile par l’entremise… de vaches (Les 18 Fugitives) ! Les fictions ne sont pas en reste et témoignent de la vivacité sans faille du cinéma palestinien. Pour cette catégorie, la mouture 2018 de la manifestation donne la priorité aux courts-métrages, qui feront d’ailleurs l’objet de soirées spécialement dédiées sur les thèmes de la Nakba et de l’enfermement.
Inner Mapping de Stéphanie Latte Abdallah et Emad Ahmad
Dans un contexte où un simple séminaire destiné à des étudiants de la Haute Ecole pédagogique vaudoise s’est vu suspendre car consacré à la Nakba (voir Le Courrier du 19.10.2108), on ne peut que se féliciter de cette nouvelle édition des Rencontres cinématographiques PFC’E, plus que jamais nécessaire et offrant librement la parole et les écrans – du Spoutnik à Genève et du Cinéma Oblò à Lausanne – aux cinéastes, qu’ils soient palestiniens ou étrangers.
A noter encore, cinq réalisatrices et réalisateurs dont les films sont à l’affiche de ces Rencontres cinématographiques PFC’E seront présents lors de certaines projections et échangeront volontiers avec le public. Le café Les Volontaires, fidèle partenaire de la manifestation depuis ses débuts, sera comme à l’accoutumée le lieu idéal pour les rencontres et le partage autour de savoureux buffets orientaux et brunch, mais aussi lors des deux soirées musicales qui résonneront aux sons du hip hop engagé et de la crème de la crème des musiques arabes.
Cette année, vingt-sept films seront à découvrir avec pour fil rouge thématique la Nakba, que celle-ci soit traitée par l’évocation directe de l’expulsion forcée de 1948 ou par la ramification de ses séquelles, à grande échelle (avec notamment la question des réfugiés et du droit international) ou dans son expression au jour le jour (occupation, check-points, etc.). Ainsi, du côté des documentaires on pourra tenter d’appréhender ce qu’est un quotidien semé d’embûches, fait d’incessants contrôles et d’interminables attentes (The Living of the Pigeons, Visitation), s’étonner une fois encore de l’outrecuidance avec laquelle le droit international est violé par la construction du mur de séparation (Broken), se
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Palestine : Filmer C’est Exister Rencontres cinématographiques Du 29 novembre au 5 décembre Cinéma Spoutnik 11, rue de la Coulouvrenière – 1204 Genève Cinéma Oblò 9, avenue de France – 1004 Lausanne palestine-fce.ch
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CINÉMA
FILMAR : LUCARNE SUR L’AMÉRIQUE LATINE
Vania Aillon - Directrice de FILMAR, entourée de son équipe ©Erika Irml
Novembre et ses frimas se prête volontiers à des virées en salles obscures, car au-delà du rôle de parapluie, les écrans peuvent se dévoiler comme des fenêtres sur le monde extérieur à l’instar de Filmar en America Latina, le festival dédié au cinéma latino. Pour sa 20ème édition, la manifestation devenue incontournable à Genève tient le haut du pavé. Le festival déploie sa palette de productions multifacettes et nous embarque pour un voyage dans des villes bouillonnantes de contrées contrastées. Panoramas splendides, jungles d’émotions, fleuves de surprises, personne ne rentrera indifférent de cette aventure. A travers sa variété de films présentés, la programmation promet de bousculer les imaginaires, de questionner le réel et de créer de nouvelles rencontres et interactions foisonnantes et passionnantes. Rushs choisis avec Vania Aillon, la directrice du festival Filmar. . PAR MINA SIDI ALI
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CINÉMA
Vous étiez spectatrice il y a 20 ans…qu’est ce qui a changé depuis au sein de Filmar ? Il y a 20 ans, je m’y rendais avec mes parents. La programmation y était beaucoup plus engagée et militante. Aujourd’hui, on ne voit plus le cinéma par cette lucarne uniquement. On a conservé certains de ces films mais le festival s’est vraiment développé pour offrir une palette de réalisation beaucoup plus large. Personnellement, le festival en soi m’a fait découvrir des réalisateurs qui ont boulversé mon parcours cinématographique à l’instar des cinéastes Patricio Guzman ou Fernando Solanas! Ce sont des réalisateurs qui ont porté le surréalisme et qui ont mis en exergue la littérature latino. J’ai également été projectionniste pour le festival! Est-ce que l’auditoire a beaucoup changé ? Comment s’adapter à ce dernier ? Effectivement, le public a évolué. Filmar était au départ lié à des communautés americano-latines. Ce n’est plus le cas. Aujourd’hui les spectateurs sont genevois, suisses, voyageurs, cinéphiles, de personnes intéressées par la Pachamama et aussi des latinos. C’est un mix multiculturel qui est très mouvant et qu’on arrive difficilement à classer dans un registre. Cela motive beaucoup! Le public est très présent et réalise qu’ils voient des films qu’ils ne verraient jamais ailleurs. Filmar se distingue par ses avant-premières très nombreuses. Il met en avant les jeunes réalisateurs et détient un peu ce label de découvreur. Ainsi, tous ce qui se trouvent dans nos sections compétitives ne seront pas visibles ailleurs que durant Filmar. C’est une forme de cadeau à notre public loyal et fidèle.
Quelles sont les nouveautés cette année ? Nous avons une collaboration avec la Haute d’Ecole d’art et de design (HEAD) avec Bertrand Bacqué qui fera la modération lors d’une table ronde. D’ailleurs, les tables rondes sont nouvelles également et sont très importantes car elles permettent de tisser un lien entre les divers protagonistes du festival. Ces dernières sont un tremplin essentiel, une réelle plateforme pour les jeunes réalisateurs latinos qui peuvent rencontrer des producteurs et penser à leurs futures projets cinématographiques! Il faut toujours penser en amont, et à la suite.
Que nous avez vous concocté pour cette édition anniversaire ? On a décidé d’organiser une rétrospective avec quelquesuns des titres (7 en tout) qui ont marqué le festival, avec entre autres «Les amants de Caracas» de Lorenzo Vigas (2016), «Gloria» de Sebastián Lelio (2012), «La Ciénaga» de Lucrecia Martel (2001) ou «Fresa y chocolate» de Tomás Gutiérrez Alea et Juan Carlos Tabío (1994). Sinon on offre une carte blanche à Édouard Waintrop, le directeur des salles du Grütli, et ex-responsable de la Quinzaine à Cannes, puis des focus sur différents pays sont au menu de cette édition. Le festival débutera le 16 novembre, avec la présentation en ouverture d’un film paraguayen primé à Berlin, «Les héritières» de Marcelo Martinessi. La clôture du festival se fera en le 2 décembre, avec des concerts, un cours d’initiation au tango queer, tout cela avant la traditionnelle remise des prix.
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Filmar en America Latina Du 16 novembre au 2 décembre Divers lieux www.filmaramlat.ch
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DANSE • JONGLAGE • MUSIQUE
DÈS 8 ANS
SPRING
GANDINI JUGGLING
SAMEDI 1ER DÉCEMBRE 2018 20H • SALLE DU LIGNON
DANSE HIP-HOP
DÈS 8 ANS
PETITES HISTOIRES .COM CHORÉGRAPHIE KADER ATTOU CIE ACCRORAP SAMEDI 8 DÉCEMBRE 2018
20H • SALLE DU LIGNON
Culture et communication • 022 306 07 80 www.vernier.ch/billetterie
CINÉMA
RIEN QUE POUR VOS YEUX PAR FRANÇOIS GRAZ
Comme à l’accoutumée, le Geneva International Film Festival (GIFF) s’évertue à nous en mettre plein les mirettes, aussi bien avec son affiche visuellement soignée qu’avec sa programmation éclectique à souhait. En attestent les nombreuses œuvres cinématographiques, télévisuelles, digitales et virtuelles au rendez-vous de cette 23ème édition. Trêve de bavardages, il est temps de zieuter / jeter un coup d’œil / poser les yeux / se focaliser sur cette sélection 2018.
AFFÛTAGE OCULAIRE
Côté 7ème art, le thriller érotique Un couteau dans le cœur de Yann Gonzalez ouvre le bal en présence du réalisateur mais également Kate Moran et Nicolas Maury. Ciné français toujours, Les Chatouilles d’Andréa Bescond et Eric Métayer (dont la critique est à retrouver dans nos pages « Rendez-vous pris ») accompagne l’Heure de la sortie de Sébastien Marnier, où la confrontation inquiétante entre un prof et ses élèves promet quelques sueurs froides dans les salles obscures. Outre-Manche, on guigne volontiers Widows, le dernier bijou dramatique de Steve McQueen ainsi que la série A Very English Scandal de Stephen Frears, qui met en scène le décidemment trop rare Hugh Grant au cœur d’un scandale au sommet du pouvoir britannique. Pour les afficionados d’horreur made in 80’s, le GIFF rend hommage à la perfide poupée tueuse qui a rendu insomniaques bon nombre de gamins : Chucky ! Ainsi, Marina Rollman et Yann Marguet réinterpréteront en live le cultissime Jeu d’Enfant de Tom Holland. Œil pour œil…
©GIFF PASSION IMMERSION
Partie intégrante du GIFF depuis quelques années maintenant, la réalité virtuelle est mise à l’honneur avec la création d’un musée VR, permettant au public de redécouvrir des peintures célèbres tel que Le Cri de Munch, Un Bar au Folies Bergères de Manet ou encore L’île des Morts de Böcklin. Projet novateur à l’initiative du photojournaliste Karim Ben Khelifa, The Enemy propose aux utilisateurs d’assister à un face-à-face entre combattants de divers conflits du globe : Salvador, République Démocratique du Congo, Israël et Palestine. Assurément une nouvelle approche du journalisme à tester d’urgence. Expérience résolument immersive, 24/7 du collectif INVIVO plonge le spectateur dans un sommeil artificiel et l’invite à naviguer entre rêves et réalité, un peu comme si Nolan avait adapté Inception en réalité virtuelle.
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GIFF 2018 Du 2 au 10 novembre Divers lieux Programmation complète sur www.giff.ch
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EN FAMILLE
PÔ LE CULTUREL VERNIOLAN
Circus Incognitus de Jamie Adkins ©DR
Et c’est reparti pour un tour ! Pour cette nouvelle saison culturelle 2018-2019, la commune de Vernier propose une palette étendue de spectacles inspirés d’univers artistiques bien différents, avec comme objectif de faciliter l’accès à la culture à un public toujours plus large et diversifié. L’accent sera mis, cette année, sur les créations et les découvertes avec plus de trente spectacles joués au fil des semaines et qui auront pour mission d’offrir aux spectateurs des moments de rêve, d’évasion mais également d’enchantement et de réflexion. Et comme chaque année, la programmation fera la part belle aux enfants en proposant une offre famille pensée et conçue spécialement pour nos chérubins dans le but d’attiser leur curiosité et peut-être ainsi leurs donner envie de découvrir un peu plus les arts du spectacle et la culture en général. PAR SORAYA NEFIL
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EN FAMILLE
S’il est vrai que la saison a déjà commencé, l’offre culturelle à venir n’en est pas moins prometteuse, à commencer par Spring, avant-gardiste mélange de jonglage et de danse contemporaine. Pour cette nouvelle création, la fameuse troupe anglaise Gandini Juggling unit ses forces à celles du célèbre chorégraphe contemporain Alexander Whitley pour offrir au public un spectacle entre air et terre. Jongleurs et danseurs, aussi virtuoses les uns que les autres, se rencontrent sur scène et entremêlent savamment leurs arts respectifs pour un résultat plutôt saisissant. Côté danse également, le spectacle de Kader Attou promet encore une fois d’être tourbillonnant. Inspiré des arts du cirque, des arts visuels comme de la danse contemporaine, cette grande figure du hip-hop français propose Petites histoires.com, une représentation tout en légèreté, rythmée, acrobatique, et parsemée de graines d’humour, le tout déployé en de petites saynètes inspirées du cinéma burlesque.
Les Fouteurs de Joie © DR
Côté musique, Gaëtan et son ukulélé font leur retour et pour avoir la banane, quoi de mieux que d’assister à un de ses concerts en famille ? Nul doute que petites et grandes oreilles se régaleront de son tout nouveau spectacle, Chope la banane. Les spectateurs pourront chanter à tue-tête ses grands classique, mais surtout, ils auront le plaisir de découvrir ses derniers tubes, dans un univers toujours aussi déjanté et tendre à la fois. Enchantement garanti! Autre univers musical mais tout aussi joyeux, Les Fouteurs de Joie, comme à leur habitude, inonderont la scène de joie et de bonne humeur. Cette bande de cinq artistes multi-instrumentalistes (ukulélé, contrebasse, guitare, accordéon, tuba, clarinette,...) communiqueront leur allégresse aux spectateurs, petits et grands, grâce à un voyage mélodieux à travers leur monde un peu loufoque.
Comme spectacle musical, il fallait y penser ! Le champion du monde de yo-yo lvo Studer se joint à l’Ensemble Paul Klee pour nous conter une histoire autour des œuvres des plus grands compositeurs, tels que Bach, Mozart Paganini ou Dukas. Enfants et parents seront autant hypnotisés par les vols du yo-yo qu’envoûtés par la musique. Pour rappel, l’Ensemble Paul Klee est un projet interdisciplinaire récompensé à plusieurs reprises, notamment pour ses collaborations avec des écrivains, graphistes ou autres artistes. Dans un autre style, le théâtre Bascule propose aux tout-petits Zoom Dada, une pièce dansée dont le point de départ est le manque d’inspiration des deux personnages, qui n’arrivent pas à se dessiner. A travers l’exploration du mouvement, notamment grâce à un mélange bien dosé entre hip hop et danse contemporaine, le spectacle aborde des thèmes tels que la désobéissance, la spontanéité et plus généralement, l’enfance. Finalement, pour faire rire les enfants, rien de tel qu’un bon numéro de clown. Mais pas n’importe lequel! Jamie Adkins, artiste américain ayant joué pour des cirques tels que le Cirque du Soleil ou le Cirque Eloize, balade dorénavant son personnage atypique, drôle et attachant sur les scènes du monde entier, pour le plus grand bonheur des familles. Dans Circus Incognitus, il crée un univers fantasque, dotés d’acrobaties et de pitreries en tout genre, à partir d’objets qui l’entourent. A ne pas rater ! www.vernier.ch
Zoom Dada du Théâtre Bascule © Eric Minette
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DANSE CONTEMPORAINE
FLOW
Cie LINGA & KEDA 13 FEVRIER 2019
DANCEWALK Cie NEOPOST FOOFWA 15 ET 16 MARS 2019
MY MILK IS BETTER THAN YOURS
Cie UZUMAKI 23 MARS 2019
DEBOUT
Cie CARACTÈRE 23 MARS 2019 INFORMATIONS: Centre des arts Ecole Internationale de Genève Route de Chêne 62 - 1208 Genève www.centredesarts.ch
LIVRES
SÉLECTION DE LIVRES PAR NYATA NATALIE RIAD
Du cuir clouté, des poings revendicateurs, des crêtes à fière allure, des teufs endiablées, des musicos en sueur, c’est tout cela et bien plus encore – amour, énergie et révolte notamment – que l’on retrouve dans Pogo Regards sur la scène punk française (1986-1991), au gré des clichés pour la plupart inédits de Roland Cros. Celui qui fut le photographe de Bérurier Noir a également immortalisé d’autres chantres de la scène punk française durant les plus belles années du mouvement ; les aficionados du genre y reconnaitront donc notamment Ludwig Von 88, Parabellum, les Wampas ou Washington Dead Cats. Mais ce livre, saupoudré de jolis textes signés des acteurs de l’époque, se veut avant tout une ode au public, à celles et ceux qui ont porté à bout de bras (en plus de la canette de bière) le mouvement punk, à cette « jeunesse révoltée bien décidée à mettre un joyeux bordel », le tout sans la moindre trace de mièvrerie nostalgique. Pogo Regards sur la scène punk française (1986-1991) Photos de Roland Cros 2018 232 pages Coédition L’Échappée et les Archives de la zone mondiale
Toute récente publication des éditions Phaidon, Animal : Explorer le monde zoologique est issu de la même collection que le volume Univers : Explorer le monde astronomique paru l’an dernier. Tout comme son digne prédécesseur, Animal est palpitant et richement illustré, puisque 300 images triées sur le volet par un panel de spécialistes en agrémentent ses pages. Il s’agit alors pour le lecteur-spectateur de se laisser guider par l’ouvrage pour une véritable plongée dans le monde des animaux, ce en suivant le fil des multiples expressions visuelles de la fascination que ceux-ci exercent depuis la nuit des temps sur les humains. Ainsi, ce fabuleux bestiaire recense peintures, gravures, photographies, manuscrits, images numériques et toutes sortes d’autres illustrations, dont certaines sont ici publiées pour la première fois ; soit autant d’œuvres qui jalonnent l’histoire de l’indéfectible rapport qui unit notre espèce aux autres représentants du règne animal. Animal Explorer le monde zoologique James Hanken 2018 352 pages Éditions Phaidon
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FESTIVALS
SOUL SENTIMENTALE
Roy Ayers
Riffs embrasés, cuivres flamboyants, groove à couper le souffle et basses langoureuses, le festival Soulitude revient nous donner des sueurs chaudes en plein mois d’automne. La manifestation, véritable bénédiction pour les férus de la culture Afro-américaine investit du 15 au 18 novembre, la salle de l’Athénée qui se transforme en sorte de luxueuse résidence secondaire accueillant le public comme de vieux amis ou membres de la famille en villégiature. Un cocon où l’auditoire se sent choyé et peut interagir, échanger et ressentir d’intenses émotions en ayant le privilège de célébrer la musique soul et hip-hop en compagnie d’héros musicaux dont on peut citer entre autres les fameux djs Stretch et Bobbito, Maseo (De La Soul), Illa J & Ma’Dukes ou encore Bilal. Tête à tête avec le co-fondateur du festival, un mélomane solaire aussi humble que généreux : Omar Chanan. PAR THE LINE
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FESTIVALS
Qui se trouve derrière Soulitude ? Un duo composé de Djamila, mon épouse et moi-même. Soulitude est notre bébé ainsi j me permets de parler en nos deux noms. Il faut savoir que c’est ma femme qui est vraiment la fondatrice, c’est elle qui a amené le concept et le nom! D’origine afro-américaine, elle a baigné dans cette culture. Quant à moi, je suis d’origine libanaise et je suis arrivé en Suisse au début de la guerre au Liban. Il y a 5, 6 ans j’ai commencé à peindre sur des photos dédiées à toutes les icônes de la musique soul comme Marvin Gaye ou Billie Holiday, et c’est Djamila qui m’a encouragé à exposé durant la nuit des Bains. Experte en design visuel, elle a conceptualisé l’événement. Ainsi, j’ai exposé mes toiles sous le nom de Soulitude. mais c’était juste une exposition. La seconde étape ou rêve pour nous, c’était de concevoir un boutique festival, une manifestation à taille humaine, privilégier les interactions entre les gens, former une communion, une fusion autour de la soul. Au fond, cette musique reflète le vécu fort d’individus. Nous souhaitions voir se former entre les artistes et le public des instants propices aux échanges d’émotions. Ainsi, on a mis tout le monde au même niveau afin de communier autour de cette musique liant les âmes entre elles. Tout le monde à jouer le jeu jusque-là.
Comment avez vous élaborez la programmation 2018 ? Cette année on a beaucoup été inspiré par la Californie, en voulant célébrer Roy Ayers qui vient de cette région. Les deux premiers soirs sont dédiés aux nouveaux talents et samedi et dimanche on célèbre les légendes de cette culture avec un brunch en compagnie de Rasta Root et Jarobi (membres de A Tribe Called Quest) qui est devenu cuisinier et qui concoctera le repas. Le samedi est consacré à Roy Ayers. Quel artiste vous êtes particulièrement fiers d’avoir accueilli ? En fait notre fierté quand on est avec Djamila c’est tout ce qu’on a réussit à faire en trois ans: avoir convié entre autre la bassiste de Prince, la venue prochaine de Roy Ayers, qui est vraiment un géant pas aussi connu que Stevie Wonders, mais si on regarde sa discographie elle est au même niveau. On a beaucoup de gratitude pour tout ce qu’on a vécu jusque là. Et est ce que vous auriez une anecdote ultra soul et mémorable sous le coude à nous raconter ? Je vous en livre deux dont celle avec Bilal qui est drôle. J’ai pour habitude d’amener les artistes et d’aller les chercher à l’aéroport avec ma vieille Mercedes, un vieux coupé qui a quarante-cinq ans et qui plaît habituellement à tout le monde. Quand je suis allé cherché Bilal, il était accompagné de son manager assez imposant qui a dû aller s’installer sur le siège arrière avec le reste des bagages, le coffre étant petit et rempli. Il m’a demandé si ma voiture était fonctionnel, et je les ai juste prévenu qu’elle sentait l’essence. Durant tout le trajet le manager a du sortir sa tête par la fenêtre tellement ça sentait le fioul! Il n’en pouvait plus et se plaignait qu’il allait mourir. Une semaine après la voiture a brûlé sur le pont du Mont-blanc. Je l’ai rencontré cet été à un festival et lui ai raconté pour la voiture, il était mort de rire! Pour ma seconde anecdote elle s’est passé avec Bobbito. Il n’a malheureusement pas pu venir la première fois, en me l’annonçant à la dernière minute, et la deuxième fois je l’ai attendu plus de 2 heures à l’aéroport et j’ai cru qu’il me refaisait le même coup! En fait il avait oublié ses 45 tours dans l’avion et attendait qu’on les lui amène. Du coup j’ai tellement flippé que j’ai enfreint toutes les lois de l’aéroport et je suis entrée par la porte des arrivées tout droit. Ne le voyant pas, j’ai à nouveau eu peur et en me retournant j’ai reconnu Bobbito qui parlait à un employé. Là il m’a demandé comment j’avais pu entrer, et qu’il n'avait jamais vu un promoteur réussir à accéder à cette zone !
Quels sont vos backgrounds musicaux ? Depuis tout petit je m’intéresse à la musique afro-américaine et j’ai vraiment baigné dans cette culture. Mon frère m’apportait énormément de disques de soul quand il partait en Angleterre dans les années 80, avec entre autres les Glenn Jones, Freddy Jackson, Babyface. J’écoutais beaucoup Mr.Mike sur Couleur 3 avant qu’il s’oriente sur la house. J’ai également vécu la naissance du mouvement hip-hop, le breakdance, le smurf, l’arrivée de MTV avec MTV Yo Rap!. Le tout a éclot l’amour que je portais à cette culture durant une période où je construisais ma personnalité et c’est à ce moment là que j’ai rencontré Djamila. On est ami et en couple depuis plus de vingt ans, et c’est avec elle que j’ai fondé une famille. Quelle est la mission du festival ? Deux points essentiels; célébrer cette culture et mettre en valeur cette état d’esprit d’interaction, d’échanges entre les artistes et le public. Il y a également la volonté d’avoir des artistes locaux qui puissent être mis au même niveau que des artistes reconnus. Donc c’est vraiment célébrer les légendes mais aussi les talents émergents qui de réunir toute cette soul family.
Soulitude Du 15 au 18 novembre Athénée 4, Rue de l’athénée 4, 1205 Genève www.soulitudeevents.com
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FESTIVALS
FESTIVAL AU FÉMININ Festival pluridisciplinaire consacré à la gent féminine, Les Créatives offrent enfin une reconnaissance et visibilité à toutes ses artistes femmes qui contribuent à notre actualité culturelle. Toujours aussi engagée et féministe, la programmation comme à chaque édition propose une multitude d’activités, de rencontres, de conférences et d’événements mêlant talents confirmés et découvertes prometteuses. L’ouverture sera dédié au thème du plaisir, avec une installation (un clitoris gonflable de 7 mètres de haut) qui dominera le théâtre St-Gervais. Une pièce de théâtre, une table ronde et des projections de courts-métrages érotiques et pornographiques en partenariat avec la Fête du slip. Close-up. PAR THE LINE
dernier opus - véritable obus mentale trempée dans du miel - aborde le climat politique actuel divisant notre société, et nous invite à une prise de conscience de notre droit de militer pour notre liberté de pensée et de chercher la force de lutter pour notre propre identité morale et personnelle.
KYRIELLE D’ARTISTES PLURIELLES
Une longue et belle liste de musiciennes avec entre autre invitée de marque et grande représentante de la chanson française et féministe, Anne Sylvestre et ses 60 ans de carrière, Clara Luciani (ancienne membre du groupe La Femme) et sa pop-rock, Yasmine Hamdan, digne représentante de la scène actuelle libanaise, Akua Naru qui présentera son 4ème album sorti ce printemps et du rap avec la talentueuse genevoise Louis VII. En danse, notre perle locale Marie-Caroline Hominale prendra ses quartiers au Théâtre St-Gervais avec son dernier projet Grrrrrrrrrrrrrrr, le 16 novembre tandis que la géniale jurassienne Eugénie Rebetez et son humour mouvementé jouera son ballet d'une irrésistible poésie Bienvenue au Théâtre de Beausobre le 23 novembre prochain. Une autre spécialiste du rire sera également présente l’incisive Marina Rollman au Théâtre du Vélodrome et plein d’autres talents féminins à découvrir ou à revoir. Un hommage unique à la femme artiste à ne pas louper !
Neneh Cherry ©Wolfgang Tilmanns
UNE VOIX CHERRY
Au Festival Les Créatives, le programme est aussi varié que les convives, un savant cocktail de journalistes, intervenantes militantes et artistes féministes. A l’affiche petit clin d’œil et coup de cœur pour une des chanteuses invitées, la divine reine du trip-hop Neneh Cherry. Avec 30 ans d’activité, elle vient de sortir le 19 octobre dernier un 5ème album « Broken Politics » produit par le talentueux Four Tet. Dotée d’un parcours complètement atypique et impossible a catalogué, Neneh est à l’image du free jazz, un mélange de liberté sans frontières musicales improvisée par son authenticité et intégrité. Ce
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Festival Les Créatives Du 13 au 25 novembre 12 communes genevoises, Morges et Lausanne www.lescreatives.ch
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AILLEURS
DUO AVEC BRIO
De passage à Vevey pour assister à une rétrospective de leurs œuvres dans le cadre de la 4Ème édition du VIFFF, Eric & Ramzy ont accordé une quinzaine de folles minutes à Go Out!. Capables de jongler entre humour régressif, (La Tour Montparnasse Infernale) absurde, (Steak) ou encore comédie dramatique (Roulez Jeunesse / Hibou) les deux copains sont tout aussi prolifiques qu’éclectiques. Une interview avec l’iconique duo, c’est un peu comme regarder un épisode de la série H, tant les punchlines fusent sans prévenir à vitesse grand V. Trêve de bavardages, on ouvre les vannes. PAR FRANCOIS GRAZ
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20 ans (presque) jour pour jour après le lancement de H, comment expliquez-vous le succès, encore aujourd’hui, de la série ? Eric : Parce qu’à l’image il y a trois mecs ultra complices et la fiction est particulièrement bien écrite. Parfois il y a des projets qui réunissent tous les ingrédients pour durer dans le temps, et H c’est ça. Ramzy : Je pense qu’on est arrivés au moment où la génération 90’ avait besoin de nouvelles icones, on sortait de la période Guy Bedos, Muriel Robin… Eric : Fary, Cyprien… Ramzy : Non tu confonds avec la nouvelle génération je crois ! Eric : Ouais excuse-moi je mélange souvent les deux.
Eric : Et pour que ce soit crédible, Joseph mène des enquêtes au sein du milieu de la NBA (second fou rire). En vrai on tient quelque chose de novateur là ! Ramzy, pourquoi avoir accepté de rejoindre la saison 2 de la Route de la Soif sur VICELAND ? Qu’est ce qui t’as motivé à part la présence de Joey Starr et le rhum ? Eric : T’as limite déjà la réponse là. Ramzy : Ces deux facteurs ont compté dans ma prise de décision, on ne va pas se le cacher. Et puis c’était une expérience sympa que je voulais tenter. Qui tient le mieux l’alcool entre toi et Joey ? Ramzy : Clairement lui, oh lalala…Pour le tournage on commençait à boire dès 9h00 du matin, à 10h30 je parlais plus moi…je te jure je finissais mes journées à 14h00, impossible de continuer ! Et pendant que je faisais une sieste l’après-midi lui il était encore en état de faire des activités, il est impressionnant Joey.
Une anecdote inédite à nous livrer sur le tournage de H ? Ramzy : Une fois alors qu’on tournait un épisode, les membres du groupe de rap américain Das EFX sont passés nous voir sur le plateau. Eric : Exact je me souviens, c’était au studio de Boulogne. Ramzy : Ouais on avait fait une photo avec eux du coup. Eric : They want EFX !
Comment vous en êtes venus à participer au court métrage de Gondry, Pecan Pie ? Ramzy : De base on devait faire un film avec Michel, hélas ça ne s’est pas fait. Alors qu’il tournait Eternal Sunshine of the Spotless Mind il nous a appelé pour nous dire qu’il voulait absolument faire un truc avec Jim Carrey et nous. Eric : Parce qu’il avait promis à son fils de tous nous réunir au sein d’un même projet. Ramzy : Et il était sur le plateau de tournage, vu que son fils est également son producteur… Eric : Ainsi que son père ! Oui bon c’est un peu compliqué on s’égare là… (rires) Bref Gondry nous a appelé pour savoir si on voulait le rejoindre à New-York et c’est comme ça que Pecan Pie est né.
Au fait, ça avance votre projet de Late Show pour Canal + ? Eric : Alors pas du tout, on la laissé un peu de côté pour le moment ! Ramzy : Le programme est au frais, tu sais quand tu mets un aliment dans le bas du frigo entre les concombres et les oranges ? Bah le projet est bien emballé dans du cellophane, il a pas périmé. Eric : On espère le sortir du frigo courant 2019. Eric, pourrais-tu nous livrer quelques infos sur la saison 3 de Platane ? Eric : Alors la saison 3 de Platane… Ramzy : Juste, Eric je peux expliquer le pitch ? Alors en fait il loue une colocation à New-York avec quatre autres personnes…. Eric : Non non ça existe déjà c’est Friends. Ramzy : Tu m’as dit que tu partais sur ce scénario pourtant. Eric : Oui mais je me suis rendu compte qu’il y avait déjà une grosse série existante sur le sujet ! Alors en fait pour cette troisième saison, l’histoire se déroule dans un vaisseau spatial…. Ramzy : Star Trek ! Eric : Mais t’es trop rapide laisse-moi parler de Mr Spock au moins ! Ramzy : Bon soyons sérieux, en fait Eric joue un nain qui apparait en claquant des doigts et qui se prénomme Joseph ! (fou rire).
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Ramzy comment s’est faite la connexion avec le rappeur Demi-Portion ? Eric : Demi-Portion c’est le nain dans Pattaya ? Ramzy : Non non du tout, c’est un rappeur français dont je suis particulièrement fan. J’ai récemment découvert ses morceaux et j’ai tout de suite adhéré. Le hasard a fait qu’il m’a envoyé un message sur Instagram quelques temps après et de fil en aiguille j’ai participé à son clip La Sirène. Humainement c’est un super gars et je pense qu’il ira loin. On est d’accord, un des artistes les plus sous-cotés de l’hexagone. Ramzy : Ouais un peu comme Eric ! (rires)
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SCIENCE
LA SCIENCE AU BOUT DES DOIGTS Un nouveau musée ouvre ses portes à Genève ce 10 novembre en plein quartier des Bains, et pas n’importe lequel : un musée où il est interdit de ne pas toucher ! Eh oui, l’Exploracentre – puisque c’est son nom – est dévolu sur l’ensemble de ses 400 m2 à satisfaire la curiosité des petits dès l’âge de 3 ans et à éveiller l’esprit de scientifique en herbe qui sommeille en chaque enfant. Sciences naturelles et numériques ainsi que sensibilisation aux problématiques environnementales sont au programme de cet espace d’apprentissage ludique et interactif qui propose des expositions, des ateliers et même l’organisation d’anniversaires, prouvant que le meilleur moyen d’apprendre reste de s’amuser. PAR NYATA NATALIE RIAD
Déployé sur deux étages, l’Exploracentre accueille sur le premier d’entre eux une exposition thématique inaugurale intitulée « La science fait son cirque ». Visiteurs de tous âges sont invités à y découvrir les secrets scientifiques qui sous-tendent les prouesses effectuées par les artistes circassiens comme l’équilibrisme, les acrobaties, la jonglerie et même les arts équestres et les clowneries ! Et pour élucider tous les mystères de la physique et de la biologie qui se cachent derrière ces impressionnantes prestations de chapiteau, rien de tel que l’expérience tangible ; il s’agit donc d’aller tester et manipuler à l’envi les lois naturelles qui gouvernent les mouvements. ©Exploracentre
Le second étage présente quant à lui divers ateliers, regroupés par classes d’âges, dont certains qui entrent en résonance avec le thème de l’exposition en contrebas et qui permettent de l’approfondir encore plus. C’est par exemple le cas de l’atelier « En équilibre », qui décortique cette aptitude fondamentale dans les arts du cirque tout comme dans la vie quotidienne. Mais l’Exploracentre offre également des ateliers indépendants, visant notamment à familiariser les têtes blondes touche-à-tout aux domaines des sciences informatiques et environnementales. En tout, une vingtaine d’ateliers est proposée, de quoi susciter bien des vocations !
Issu d'une collaboration avec le musée Exploradôme de Vitry, l’Exploracentre suit les traces de son grand frère et, par sa création, offre un nouvel espace culturel et scientifique destiné aux jeunes. Ainsi, ce qui fait le succès du musée francilien (130'000 visiteurs par an), à savoir la mise en place d’expositions thématiques et d’ateliers interactifs qui permettent aux enfants d’expérimenter par eux-mêmes, est désormais accessible à Genève, l’Exploracentre proposant une sélection des manipulations disponibles chez son aîné. Les ateliers tout comme les visites sont encadrés par une équipe de médiateur-trice-s au bénéfice de formations pédagogique et scientifique afin d’encadrer aux mieux l’apprentissage des petits curieux.
Exploracentre Ouverture le 10 novembre 33, rue des Bains – 1205 Genève www.exploracentre.ch
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SCIENCE
TOUS ATTIRÉS PAR LA PHYSIQUE Que l’on ait été assidu ou pas lors des cours de sciences du secondaire, on a toutes et tous pour le moins une connaissance intuitive de la force de gravitation, cette force universelle qui régit par exemple la valse des astres et qui accessoirement nous maintient littéralement les pieds sur Terre – ce à défaut de se vérifier au sens imagé chez certains. Or, la théorie de la relativité générale développée par Einstein a dévoilé des aspects plus mystérieux de la force de gravitation, bousculant notre conception quotidienne de celle-ci. C’est également une force rebelle, qui résiste à ce jour aux tentatives de l’intégrer au « modèle standard », théorie unificatrice des forces à l’œuvre dans la nature. Une thématique passionnante, et à l’attraction de laquelle on cède volontiers en se rendant aux cinq conférences grand public données à Uni Dufour à l’occasion du 18ème Colloque Wright pour la Science. PAR NYATA NATALIE RIAD
Nés d’un partenariat entre l’Université de Genève et la Fondation H. Dudley Wright, les Colloques Wright pour la Science se déroulent tous les deux ans et font battre le cœur de la Cité de Calvin une semaine durant au rythme d’une grande thématique scientifique. Si les éditions précédentes ont été placées notamment sous les signes de la génomique, du soleil ou du changement climatique, 2018 se laisse gouverner par les augustes augures de la force de gravitation. Chaque soir du 5 au 9 novembre, des scientifiques de renom éclaireront un public pas forcément averti sur diverses fascinantes facettes de la gravitation par des conférences, celles-ci étant précédées d’animations élaborées par le Scienscope de l’UNIGE et suivies d’un débat.
confins les plus obscurs du cosmos, en quête de la confrontation entre gravitation et énergie sombre. L’existence de celle-ci est révélée par des observations démontrant une expansion accrue de l’Univers, soit une forme d’opposition à la mainmise de la gravitation. Retour sur les ondes gravitationnelles le jeudi, avec la Prof. Gabriela Gonzalez qui reviendra sur la découverte faite par les instruments de détection LIGO et Virgo, qui ont pu capter plusieurs signaux éloquents, dont l’un est issu de la rencontre entre deux étoiles à neutrons donnant naissance à un trou noir. Une love story cosmique, mais aussi un fabuleux domaine de recherche. Enfin, on terminera cette riche semaine avec le Prof. Andrew Strominger et son exposé traitant des « horizons », soit ces bords de l’Univers visible qui se trouvent à proximité immédiate des trous noirs et sièges d’un paradoxe mis en lumière par le célèbre physicien Stephen Hawking : les trous noirs constituent à la fois le phénomène le plus simple et le plus complexe de l’Univers. Et si la réponse à cette énigme se trouvait dans l’infiniment petit ? C’est une piste que présentera le professeur venu d’Harvard en évoquant un champ de recherche de la physique quantique qui fait des vagues : la théorie des cordes.
La semaine débute avec l’intervention du Prof. Thibault Damour, qui présentera la découverte majeure effectuée par les détecteurs LIGO (USA) et Virgo (Italie), soit l’existence des ondes gravitationnelles – et donc des fameux trous noirs, dont l’interaction d’une paire engendre ces dernières – telle que prédite par les travaux d’Einstein il y a un siècle. Le lendemain, Andrea Accomazzo de l’Agence Spatiale Européenne viendra raconter l’aventure de la mission Rosetta – qu’il a menée – dont l’objectif était d’observer au plus près une comète surnommée Tchouri, objet aussi rikiki que sa force de gravité. Dix années de voyage ont permis à la sonde d’atteindre son but et même de faire atterrir le robot Philae sur la comète ; épopée consentie par une compréhension millimétrée des lois de la gravitation. Le mercredi, la Prof. Claudia de Rahm nous entraînera aux
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18ème Colloque Wright pour la science Du 5 au 9 novembre Conférences publiques à l’Uni Dufour 24, rue du Général-Dufour – 1205 Genève colloque.ch
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Le Melrose Ruelle du couchant 11, 1207 Genève
0223424250 www.le-melrose.ch
SMALL HOUSE. GREAT INTENTION. WELLNESS CENTER
stay cool
©Gab Bois
PRINCIPE LEOPOLDO MAISON ICHI H&M X MOSCHINO BOTOX NESPRESSO'S WEEK CHOCOLATERIE MICHELI
CHIEN BLEU SWATCH SARENZA WALDHAUS
HERMÈS
LUGANO
CASA TIKI
BLACK TAP CROISSANT
BY TERRY
THE FRAME BY SARAH
FOODCULTURE FESTIVAL Go Out! magazine
TESLA
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ÎLE MAURICE
HOTSPOTS
CASA TIKI
MAISON ICHI
Confirmant le développement du croisement de la rue du Vélodrome avec l’appendice du boulevard Carl-Vogt en nouveau pôle de rendez-vous urbain nocturne, la Casa Tiki s’est déclarée à la Jonction à la fin de l’été. Contrairement à son collègue plus péninsulaire, la Tiki est elle bien plus détachée de tout continent. C’est même carrément les tropiques : totems de cocktail, chemises luxuriantes et boisons à enflammer.
Le monde des créateurs de mets nippons à Genève est en ébullition ! En effet, Maison Ichi vient d’ouvrir ses portes de la rue Voltaire et c’est la salive qui nous vient à la bouche. Installée en face du Collège, ceux que la pente n’aura pas découragés pourront venir se faire servir des bentos très originaux de classicisme. Originaux et classiques, c’est-à-dire que soit le plat est en lui-même un classique au Japon mais plus confidentiel en Europe, soit c’est l’assemblage qui donne une approche plus “normale” d’un point de vue asiatique. Prenons le Chicken Naban, en soit du poulet, de la sauce tartare et du vinaigre sont bien banaux, alors que mis ensemble ça change tout ! On notera que Maison Ichi sert des bentos, des plats à emporter, c’est à la base le repas préparé la veille pour le lendemain élevé au rang d’art martial de la précision et de l’esthétique.
Casa Tiki De 17h à 1h sauf lu-di casatikigeneva.ch 022 301 55 55
Maison Ichi 22 rue Voltaire – 1201 Genève 11h - 20h30 sauf w-e 022 345 14 45 maison-ichi.business.site
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UN BRUNCH À COUPS DE CROISSANT-BURGER !
CHOCOLATERIE MICHELI
Le 6 Cours de Rive est réputé pour la difficulté à y maintenir un établissement de restauration depuis les années nonante, mais c’était sans compter Joe Isidori et son savoir-faire. On peut déjà brièvement revenir sur les plats qui vont clairement à contre-courant du merchandising “fitissime” actuel : la nourriture servie à Black Tap est de nature à faire prospérer mais intelligemment. Évidemment que tout change si on ne prend que des produits de qualité et qu’on délaisse les merveilles de la nourriture industrielle doucereusement réchauffée. Pour en revenir à la courbure du croissant, quelle n’a pas été notre surprise lorsque nous goûtâmes le croissant-burger. Franchement, l’a priori de départ reste une certaine crainte pour notre estomac. Or dès la première bouchée, c’est la légèreté qui trace sa route. C’est ça la puissance d’un bon produit ! Vu l’aspect matinal du contexte croissantier, vous êtes invités à le découvrir le dimanche matin, mais pour le reste du menu pantagruélique c’est quand vous voulez.
L’angle tant mignonnet qu’authentique où la rue MicheliDucrest se sépare avait d’abord accueilli la première boutique de Zino Davidoff au début du XXe siècle, et à partir de 1964 déjà, les époux Poncioni ouvrent leurs portes. Devenue référence à force de travail, c’est même les flatteries de Jean-Pierre Coffe auxquelles elle a droit. Après avoir repris l’enseigne à la mort de son père Pierre, Didier Poncioni avait repris la fève depuis 2006. Mais à ce jour, il semble qu’il était temps pour lui aussi de prendre une nouvelle direction. Cette fois, les courroucés de la disparition des petits commerces traditionnels genevois peuvent se réjouir ! La microscopique rotonde tout de velours et de chocolat de la rue quasi-éponyme a trouvé repreneur. En effet, les Poncioni transmettent les clés de la chocolaterie à une nouvelle équipe dirigée par Philippe Rielle, à qui l’on doit la Fabrique et le Bleu Carouge, Ludovic Graillot et Valeyrie Thierry à la chocolaterie, Aurélien Bernard et Hans Gaillet à la pâtisserie, et enfin Sabine Castricher à la tenue de la boutique.
Black Tap 6 Cours de Rive, 1204 Genève
Chocolaterie Micheli
11h30 à 23h30
1 rue Micheli-Ducrest – 1205 Genève
blacktap.ch
De 8h30 à 18h30 022 329 90 06 micheli.boutique.ch
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VINS
CHIEN BLEU, LE RETOUR DE LA BIÈRE ACIDE! LA
CHRONIQUE ŒNOLOGIQUE DE
PIERRE-EMMANUEL FEHR
Petite excursion hors sentiers vinicoles pour rencontrer Julien Manetti, psychiatre, brasseur, mais surtout l'alchimiste suisse de la bière acide... Derrière ses lunettes écailleuses, il scrute avec malice les œnophiles qu'il a devant lui, conscient après quelques instants de leurs lacunes en la matière. "J'ai pris quelques bières acides... est-ce que je commence par la plus facile... ou la pire" ? Pas marketing pour un sou, plutôt que de faire la promotion de ses propres bières, il nous dévoile des curiosités d'un peu partout dans le monde, jusqu'à une bière mélangée à du Zinfandel (pauvre bière...), dont une qu'il vient d'échanger sur un forum avec un praguois. Le club fermé des bières acides est en train de se fissurer, les festivals de "foie percé" voient le jour un peu partout, surtout aux USA, en Hollande ou en Allemagne. En plus de ses bières qui font fureur dans les bars alternatifs de Genève, il consacre l'essentiel de son temps à des expérimentations, toujours plus folles, vers l'acidité. Car comme on le sait, "Acid is the future". Go Out! magazine
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VINS
malteries aient tendance à assembler les récoltes d’une même année afin d’obtenir un produit final relativement homogène et proche des attentes des brasseurs. Quant aux houblons, il y a des différences plus nettes d’année en année, les brasseries importantes étant mêmes invitées à "sentir" les récoltes avant achat. Une autre expérience intéressante consiste à apprécier l’effet de la micro oxygénation à la garde, en comparant lors d’une verticale le vieillissement graduel d’une bière, année après année. Malgré tout, "ce n'est pas qu'on puisse dire, ah les bières 2010, tu te rappelles, quelle année" !
CHIEN BLEU
Vous l'aurez peut-être déjà dégustée à la Petite Reine, à la Pointe de la Jonction, au Motel Campo, Au coin mousse ou dans d'autres endroits IN de Genève. "UNE CHIEN BLEU S'TE PLAIT". Que ce soit la "Pomelo" (la plus fruitée), la "Jasper" (la plus épicée), la "Grisette" (petite amertume juste rafraichissante), la "Saison Sauvignon" (rustique mais équilibrée), toujours cette fraîcheur, avec un poil de complexité poivrée et citronnée. Une personnalité sur l'ensemble de la série, presque toutes étant fermentées avec une levure "saison" d'origine belge, dans une volonté de réadapter des styles historiques (telle que la saisonnalité des bières), emblématique de la nouvelle vague de bière artisanale… pas vraiment le style de bières qui sentent la fleur de sureau ! Chien Bleu, c'est avant tout Julien Manetti, qui après dix ans d'essais dans des cuves de 30L, se décide à participer au Geneva Beer Festival en 2016. Il arrive avec ses bouteilles sans étiquettes, tout droit sorties de la cave. Premier jour : tout le stock est loin. Il cherche tous ses fonds de cuve pour tenir le deuxième jour. A sec. Une soif et une passion qui pousse Nicolas Oggier et Ati Mufwankolo, organisateurs du Geneva Beer Festival, à s'associer à Julien et à fonder Chien Bleu.
LES BRET TANOMYCES, CLÉ DE VOUTE DE L A BIÈRE ACIDE
Alors que dans le vin, les brettanomyces sont craints (appelé plus communément « bretts », qui sont des levures de contamination constituant un défaut souvent rédhibitoire, avec une caractéristique animale très poussée, de l’ordre des arômes de sueur de cheval (!)), ils sont recherchés dans les bières acides. Ils participent à une fermentation mixte qui permet l’obtention de l'acidité de la bière, avec la collaboration de différentes bactéries productrices d’acide lactique qui se développent en anaérobie (ben oui !). En Suisse, le marché de la bière acide est encore peu développé et la plupart des bières acides pointues de Chien Bleu sont exportées à Amsterdam (notamment au "Carnivale of Brettanomyces"). Un monde principalement destiné aux amateurs-expérimentés, qui pas à pas, ont gravi la pente dangereuse de l'acidité (dans lequel nous avons été plongés pour un soir, sans scaphandrier). Il est intéressant de constater que ce sont malgré tout elles qui font la renommée des bières suisses, dès lors que ce sont pratiquement les seules à être exportées à l'étranger… Au menu, une entrée douce pour ce saut à l'élastique :
- "Pourquoi le Chien Bleu ? - Ma copine adore les dalmatiens et elle s'était teinte les cheveux en bleu. - Ah". Chien Bleu, c'est donc une gamme de bières, pour le grand public jusqu'aux geeks de l'estomac perforé, entre traditions ancestrales et modernité, preuve en est avec certains affinages en barrique.
BR A SSER OU EXPÉRIMENTER ?
Que les bières soient axées plus sur des levures, sur du malt ou sur le houblon, c'est avant tout une question de "recette". "Une fois qu'elle est maîtrisée, le brassage en soit perd un peu de son intérêt. C'est pour ça que pour toujours assouvir notre curiosité, on ajoute des ingrédients, chaque cuvée est différente, on travaille sur le vieillissement de la bière, sur les variétés de houblon, l'assemblage des bières, on joue par exemple sur un fruit rajouté plus ou moins tard pour influer sur la fermentation". Ses inspirations, Julien les tire de ses expériences culinaires, qu'il se prend parfois à répercuter sur ses bières. Il est par contre plus difficile de jouer sur l’effet du millésime. Contrairement au vin, le millésime est moins prépondérant, même s’il est bien présent : les récoltes influent sur la qualité des céréales, bien que les novembre 2018
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VINS
Blonde au marc de Chasselas / Brasserie Mont Salève : brassée avec du marc de chasselas, voilà une bière blonde classique, avec un fort côté animal, mais sans déviance. Bienvenue chez les bretts (le fut aurait-il été spécialement bretté?). Un très élégant nez d'agrumes, c'est miellé, comme passé en amphore.
Blackwell Brewery / Terra Incognita : brassée avec des levures de vin de fond de bouteilles ensemencées... voilà bien la seule ressemblance avec du vin. Du beau foin, une touche florale, il a du mordant! La bouche dégage une grosse amertume et nous sommes entrés à pieds joints dans le monde de l'acidité. Ce n'était qu'un début.
Trillium / Red Broken Angel, du Michigan : vieillie en foudre, elle a un joli nez de vomi, pruneau et framboise. Le tout est parachevé par une exaltation lactique de yoghourt périmé.
Chien Bleu / Bamse : (nom d’un St-Bernard héros de Guerre en Norvège) : voilà une bière d'inspiration scandinave surprenante. C'est en Norvège qu'une souche de levure a été découverte, qui était jusqu'alors totalement unique et inconnue. Elle se transmettait uniquement entre voisins brassant de manière traditionnelle dans des huttes, et une déviation génétique s'est opérée, qui la rend unique au monde. Elle est la seule à permettre une fermentation à haute température (36° à 40° au lieu de 18°), ce qui lui confère un nez très particulier de caramel et de riz soufflé. On se croirait presque au-dessus d'une tasse de thé vert Genmaicha. En bouche, une fois le palais rongé par l'acidité, il reste une jolie rétro-olfaction d'avoine.
Tilquin / Gueuze à l’ancienne : "appellation" très réputée, certaines Gueuze ont un potentiel de plus de 20 ans de garde, qui développent alors des notes de noisette et de sherry. Voilà un assemblage de bières d'un, deux et trois ans assemblées autour de la Senne. Le nez est acide à souhait et vanillé, mais il y a là du volume, on ira presque jusqu'à parler de volupté. En bouche, c'est un peu plus "vieux chat", typique de l'utilisation de vieux houblons. Julien nous glisse à quel point il apprécie "ce nez de vieille cave et son côté chaussette"…
Chien Bleu / Freddie, Style Berliner Weisse, voici une bière crue (voire, cruelle) ! Pas bouillie du tout, on atteint le pic d'acidité grâce aux lactobacilles des extrêmes. Du grain cru en veux-tu en voilà, qui "claque". Un joli coup de fouet pour certains, pour d'autres "un goût de reviens-y". En comparaison, un trop jeune Riesling alsacien ultra tendu n'a qu'à aller se rhabiller. La bière est vendue avec une réduction chez un dentiste de la place.
American Solera / Bière de Zinfandel : il fallait bien déguster cette bière américaine mélangée à du vin (du Zinfandel, c'est pas trop grave). Voilà une bière qui fait regretter un gâteau au vin cuit. On se demande parfois où nos amis amerloques cherchent leurs inspirations.
Chien Bleu / La Tâche Citron Vert : (référence à celle du Dalmatien et à la Romanée-Conti, tout le monde l'aura compris), voilà une bière à base de blé et d'orge, dont la fermentation a été faite spontanément par les levures et bactéries de l'air ambiant. Un citron vert confit, fumé à chaud au bois de cerisier (sur le barbecue de la cour de l'entrepôt) est venu parachever cette fermentation. Le nez est totalement pickles, citron confit en saumure. Julien admet qu'avec cette cuvée, on atteint la « limite supérieure » en termes d'acidité… Avis aux amateurs, on ne le trouve pas à la vente… car il n’y en a plus !
A trop vouloir surfer sur la vague de l'acidité sans la contrôler, on va droit à l'ulcère. Heureusement, Dr. Manetti est là pour veiller au grain. Un grand coup de cœur pour cette micro-brasserie genevoise, qui propose dans ses séries régulières une originalité accessible pour des palais ignares comme celui de votre serviteur, et des expérimentations chaque fois plus folles et pointues, pour placer la bière suisse à l’avant-garde de l’acidité mondiale ! chienbleu.ch
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Domaine de Châteauvieux – Restaurant gastronomique – Table d’hôtes – Hotel**** +41 (0)22 753 15 11 – www.chateauvieux.ch
M ICHELIN
Café des Négociants
Le Patio Homard et Bœuf
Denise’s Art of Burger
Bar grill Chez Philippe
Marjolaine Cuisines du soleil
Le goût de Genève WWW.PHILIPPE-CHEVRIER.COM
COUP DE FOOD
POUSSE-CAFÉ AVEC VUE PAR VINCENT MAGNENAT
Avec les bourrasques de novembre débarquent les Nespresso Gourmet Weeks au Bayview du Président Wilson. C’est ainsi la deuxième année consécutive que le restaurant de l’hôtel accueille les semaines culinaires autour du café et de la gastronomie.
Le plat de résistance se compose ensuite d’une noisette de chevreuil ointe d’un crumble cacao-café Lungo Origin Guatemala, saison oblige, accompagnée de spaetzlis subtilement frits et d’une délicieuse petite poire de chasse. Le tout bien sûr accompagné d’une sauce grand veneur très fine quoiqu’affirmée.
Le principe est simple en apparence, d’une complicité chirurgicale dans son exécution : les chefs qui participent aux Nespresso Gourmet Weeks, au nombre de 25 dans toute la Suisse, sont invités à se surpasser pour créer un menu de haut vol qui intègre la fameuse graine torréfiée. Évidemment à première vue, on ne penserait pas nécessairement à associer cet ingrédient à des plats salés.
Le dessert est fait de fragments de meringues soutenus par des boules de biscuits, glace et citrons confits. Nous nous vîmes proposer des mignardises telles qu’une chouquette légèrement orangée, de pâte de fruits et de petits chocolats.
C’était sans compter sur le virtuose Chef étoilé Michel Roth et ses brigades qui se sont mis à l’ouvrage à l’interne sur un mode expérimental et ludique dans un premier temps, avant de pouvoir délivrer leurs conclusions organoleptiques. Le Bayview y ajoute son talentueux sommelier qui assure un accord mets et vins idéal, d’autant plus appréciable vu la difficulté intrinsèque de l’équation café et sel.
Enfin ce fut l’heure du café proprement dit, où nous nous réjouîmes de goûter pour commencer le plus fin, le Kilimandjaro Peaberry, fruité et rond originaire de Tanzanie, et votre serviteur se risqua à y adjoindre le second choix de la carte, à savoir le Nepal Lamjung, intensément grillé de variété Bourbon.
Le résultat ? Le menu commence avec les amuse-bouches composés d’une mousse de saumon, d’un flan aux champignons déposés sur un biscuit très légèrement sucré. Le "piège" du Bayview reste ses briques de beurre maison, l’un nature, le second au sel, le troisième aux herbes et le dernier aux poivrons. Il est impératif de se maîtriser, sous peine de se rendre indisponible pour ce qui suit. Point de café pour le moment, le nombre exact de plats qui intègrent notre ingrédient invité est laissé à la discrétion du Chef.
Quel voyage ! Sans faux-fuyants il est donc clairement recommandé d’aller se laisser tenter, d’autant que les tarifs proposés sont assez doux pour le lieu. A noter que la carte du restaurant reste disponible pendant la durée de l’opération. Nespresso Gourmet Weeks Du 6 au 24 novembre
L’entrée est ensuite déposée sur les impeccables nappes, un foie gras de canard carpaccio de granny et un pain d’épices soutenant un magret fumé. Les deux plats successifs achèvent de nous mettre en bouche nous et notre curiosité. La torréfiée reste l’objet de notre langueur.
Restaurant Bayview Hôtel Président Wilson 47, quai Wilson – 1201 Genève Réservation fortement recommandée Midi CHF 70 / Soir CHF120 022 906 65 24
C’est ainsi que se présente à nos papilles échauffées un biscuit de brochet aux crustacés, flottant sur une étendue d’émulsion de café Expresso Origin Brazil, reposant sur un fond de fèves blanches. Incroyable ! Véritablement époustouflant, cet alliage des plus inattendus nous transporte dans des lieux gustatifs que peu de saveurs sauront atteindre. Go Out! magazine
www.restaurantbayview.com
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COUP DE FOOD
LA RIVIERA SAVOURE LA CULTURE PAR ALEXANDRE KASPAR
Pucie ©Cie Sapharide
Qui a dit qu’il ne se passait rien à la Tour-de-Peilz ? Pour sa seconde édition, le festival Foodculture Days (FCD) y dépose ses valises. La petite ville partagera l’affiche avec Vevey dans le cadre d’un tout jeune festival au concept innovant et à l’avenir prometteur. Du 15 au 18 novembre 2018, FCD revient pour nous confronter aux questions de l’alimentation au quotidien, de l’impact environnemental et de nos responsabilités. Sous le signe de la pluridisciplinarité et de la multiplicité des points de vue, FCD se démarque des grandes institutions bien établies en apportant un regard neuf et audacieux avec la participation d’un panel allant du chercheur.euse à l’artiste en passant par l’intellectuel.le ou l’activiste. Décroissance, mémoire collective et nouvelles technologies seront au cœur des réflexions menées sous le prisme de l’art, pour et par le public. novembre 2018
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COUP DE FOOD
La Tour-de-Peilz et Vevey seront rythmées, pendant quatre jours, par de multiples activités. Commerces et lieux de vie emblématiques se verront investis par différentes formes de performances allant des arts plastiques aux installations architecturales en passant par des formes sonores originales. Les architectes lausannois Kunik et Morsier s’occuperont du jardin de la résidence des artistes, La Becque, avec la réalisation de structures éphémères vouées à l’échange et au partage, le tout à l’aide de matériaux de récupération. Du côté de la Grenette, le duo canado-brésilien Kadija de Paula et Chico Togni s’affairera à la réalisation d’une installation évolutive constituée à partir des déchets produits au cours du festival. Une série de performances originales seront aussi à l’affiche avec notamment la pièce de Cäcilia Verweyen et Omer Polak, duo d’artistes israélo-suisse, qui proposeront un repas insolite avec un inconnu guidé par une voix enregistrée. D’autres voix résonneront lorsque celles de la transmission pirate de documents sonores créés à partir de la chanson oubliée The Sugarcane Song – témoin du premier soulèvement agraire anticolonial – atteindront vos oreilles.
Chrisper Chäsli ©Maya Minder et Marc Dusselier
La danse sera aussi à l’honneur avec la puissante pièce de la Cie Sapharide et son hymne à la beauté et à l’érotisme féminin. Au niveau participatif, le festival propose différents ateliers tous publics allant du biohacking à la fabrication de fromage, mettant en lien la fermentation traditionnelle et les derniers outils de biotechnologie moderne. Enfin, osez vous initier à la production de chocolat brut par des procédés d’un autre temps ou aux différents types de diètes datant de la préhistoire en compagnie d’une équipe d’archéologues de l’Université de Genève. L’ensemble du programme sera accompagné par des talks, débats et autres rencontres permettant un temps et un espace pour la réflexion et la confrontation des idées et des points de vue. Vous pourrez aussi rencontrer les organisatrices du festival lors du dispositif Eat & Talk, sans oublier une série de films projetés dans l’hôtel Base. Une myriade d’activités gravitant autour des pièces principales ne sont à négliger : dîners-concepts et ateliers pour enfants et famille permettent à Foodculture Days de toucher tous les publics et de sensibiliser ainsi, à travers l’art et la culture, les plus jeunes également aux questions de l’alimentation – sur fond de responsabilité et de conscience environnementale.
Go Out! magazine
Foodculture Days Du 15 au 18 novembre Vevey et la Tour-de-Peilz www.foodculturedays.com
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RESTAURANT WOODS Dans un cadre qui reflète l’harmonie de la nature, dégustez des plats classiques réalisés à partir de produits locaux de saison, revisités par notre chef. Réservations au 022 919 33 33
Live the InterContinental life.
COUP DE FOOD
TABLE DÉLECTABLE PAR MINA SIDI ALI
L’association des Grandes Tables de Suisse a toujours poursuivit une quête : celle de l’excellence dans l’univers culinaire. Composée d’une flanquée de chefs cuisiniers suisses constellés de dextérité sans faille, elle dévoile des lieux jusque-là insoupçonnés, des tables qui dans nos têtes cogitent encore des mois après les avoir testées. Il faut s’apprêter, avant de se rendre dans une des adresses scellées par cette clique de professionnels de la gastronomie. Ses joyaux perlés par des propriétaires qui ont très souvent donné leur vie et créativité à leur passion, offrent à leurs hôtes plus qu’une odyssée. Go Out! a testé l’une d’entre elle: la table de Dario Ranz restaurant Principe Leopoldo dans le cadre lacustre de Lugano. Récit.
aux montagnes qui couronnent cette résidence princière. La devise du chef ? Mettre en valeur le produit soigneusement sélectionné. Sa cuisine? Avant tout sincère, faite de passion, et très respectueuse des produits, tournée vers le Sud sans oublier le territoire, la gastronomie classique et les saveurs d’autrefois. Une cuisine noté au Gault & Millau 17 ! La carte des vins y est presque monumentale, plus de 500 étiquettes sélectionnées parmi les plus grands vins du Tessin, de l'Italie et de toutes les régions de France. Coté assiette, le chef Dario Ranza qui officie depuis maintenant 28 ans au restaurant offre une carte sans prétention, sincère et authentique liée à la tradition mais en constante évolution. Le chef cultivant le respect des matières premières, avec sa main légère et créative, a concocté des menus surprenants souvent inspirés par sa ville d'origine : Bergame. Ainsi, en entrée, on a succombé pour la salade de homard et légumes au cerfeuil parfumé puis nos papilles se sont régalées avec le filet de cabillaud rôti au chou de Savoie façon cassöela et les queues de langoustines sautées au curry rouge thaïlandais! Une cuisine sans fausse note qui dans nos esprits raisonne encore des semaines après l’avoir dégustée.
lgts Dario Ranza ©Adrian Ehrbar Photography
Principe Leopoldo
Avec son panorama à couper le souffle, la Villa Leopoldo, hôtel historique datant du début du XXe siècle et situé sur la Collina d'Oro vaut à lui seul le détour. Estampillé Relais & Châteaux, le lieu est doté d’un restaurant au menu signé Dario Ranz, un des membres de l’association des Grandes Tables de Suisse. En hiver, les clients sont accueillis dans de confortables alcôves à l'entrée de l'hôtel. En été, les repas sont servis à l'extérieur sur la véranda offrant une vue panoramique s'étendant du lac Go Out! magazine
Via Montalbano, 5 CH-6900 Lugano www.lesgrandestablesdesuisse.ch
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L P’ S TURNS
LIVE LP’S BAR
LA NOUVELLE SCÈNE MUSICALE LAUSANNOISE
JAZZ, SOUL, GROOVE, FUNK ET POP TOUS LES SOIRS DU MARDI AU SAMEDI
LP’S BAR RUE DU GRAND CHÊNE 7-9 T + 41 21 331 32 14
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TRIP
Î LE
ÉTAIT UNE FOIS… PAR MINA SIDI ALI
Exotisme, douceur de vivre, plaisirs accessibles, l’Ile Maurice évoque tout cela et garde au fil du temps sa magie. Entourées de lagons bleu-vert où se perd le regard, ce petit coin de paradis terrestre est desservie depuis Genève en vol direct avec Air Mauritius depuis novembre 2017. Une raison de plus pour se rendre sur cet oasis doté de nombreux trésors : essences tropicales, cocotiers et palmiers, richesse culturelle plurielle, peuple arc-en-ciel à l’hospitalité innée et littoral ourlé de baies ébouriffées de bougainvilliers et de péninsules où il n’est pas rare de côtoyer quelques divins dauphins. Cette archi«perle» africaine, est l'une des destinations les plus courues de l’océan Indien. Jolie odyssée dans cette ex-colonie britannique, qui a beaucoup plus à offrir que ses plages. Go Out! magazine
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TRIP
offre une kyrielle d’activités sportives. En témoigne les nombreux parcours de golf dessinés et aménagés dans les cadres les plus exotiques drivant au challenge à l’instar de l’Ile aux Cerfs, un mini oasis de loisirs sur laquelle se trouve le parcours de golf de championnat conçu par Bernhard Langer. Mais Maurice enroulé d’un somptueux récif de corail et de lagons propose surtout un large éventail de pratiques aquatiques. Avec sa température d’eau annuelle exceptionnelle et ses eaux où il foisonne de poissons de toutes tailles, on y pratique de la pêche au gros, de la plongée, du kitsurf et de la marche sous-marine pour ne citer qu’eux. A noter, les très belles randonnées sportives sur les montagnes de l’île, dont celle du Morne Brabant (555 mètres de hauteur) avec sa vue chavirante de beauté sur le littoral ourlé de lagons à foison et son histoire passionnante narrée par le meilleur guide l’île, Alan, celle des esclaves en fuite qui y avaient établi leur camp avant leur indépendance en 1835.
AU-DEL À DU CIEL , DU SOLEIL ET DE L A MER
Entre franc turquoise d’un lagon alangui, nénuphars géants, vert acidulé des champs de canne à sucre, Terres au Sept Couleurs, l’ancienne île de France ne se limite pourtant pas à un séjour de farniente. Héritière d’un passé où conquêtes migrations et diplomatie s’entrecroisent l’île Maurice est davantage qu’un voyage: c’est une rencontre. Celle d’un oasis où le souvenir des dodos oiseaux qui ne volaient pas est une devenu une attraction touristique majeur. Avec ces nombreuses influences indiennes, chinoises, hollandaises, anglaises et françaises, c’est un peu comme un hamac qui se balancerait entre l’oient et l’occident. Bercé par un remake de Roméo et Juliette, l’histoire de l’île Maurice se raconte aussi à travers un roman tragique de Jacques-Henri Bernardin de Saint-Pierre: Pierre et Virginie. Avis aux plus romantiques!
DÉFILÉ D ’ACTIVITÉS
A Maurice, il est vrai qu’on prend le temps pour soi, on médite, on se recharge en prana (énergie vitale), on rééquilibre ses doshas (tempéraments) et on remercie Shiva. L’île regorge de SPA de qualité comme celui du St-Régis Mauritius Resort! Une retraite de luxe pour doper son énergie vitale. Pour les super actifs, l’île volcanique
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TRIP
FAUNE ET FLORE PLURIELLE
Où dormir
Doté d’éblouissants paysages, l’île Maurice détient une végétation et une faune incroyablement variées. Pour admirer cet environnement d’exception, on se rend dans le sud de l’oasis où la nature y est le mieux préservé avec la Vanille Réserve des Mascareignes doté d’une forêt tropicale composée de bananiers, palmiers et autres bambous géants. Sur plus de trois hectares, la végétation luxuriante dévoile geckos, macaques, mangoustes, carpes japonaises et surtout plus de 1500 crocodiles ainsi que des tortues géantes. Pour les adeptes des petites bêtes, l’insectarium rassemble 23000 espèces du genre.
Le St-Régis Mauritius Resort (hôtel 5 étoiles), pour son cadre idyllique et pour son architecture et sa scénographie ultra contemporaine. www.marriott.com Visites guidées dans les rues de Port-Louis avec MyMoris https://mymoris.mu Vol direct hebdomadaire au départ de Genève avec Air Mauritius www.airmauritius.com Pour plus d’informations : www.tourism-mauritius.mu
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HÔTEL
GRISÉ PAR LES GRISONS PAR MINA SIDI ALI
Il y a des hôtels comme des songes, improbables. Le Waldhaus à Sils Maria est de ceux-là. Lové au fin fond des Grisons en Engadine, à quelques encablures de l’Italie, là où les vallées commencent à toiser plusieurs majestueux lacs à la beauté inoubliable, se niche ce joyau hôtelier. Un lieu que l’écrivain et peintre Hermann Hesse avait qualifié d’« avant-goût du paradis », où la blancheur immaculée vous plonge dans une transe arctique et où on se prend aisément à jouer les marquises des banquises. Un rêve cristallin qui a vu le jour il y a de cela 110 ans par le couple Giger-Nigg. Aujourd’hui, l’enseigne peut se targuer d’être une des rares dans le paysage hôtelier à être chapeauté par sa cinquième génération ! De Richard Strauss à Albert Einstein en passant par David Bowie, le Waldhaus a accueilli des contemporains de renom ainsi que notre humble présence le temps d’y savourer une retraite nappée de calme et de tranquillité. Close-up sur cette carte postale originelle. De Sils Maria, on ne connaissait que la présence du philosophe Friedrich Nietzsche qui avait indéniablement participé à la réputation des lieux au XIXe siècle. On ne se doutait pas découvrir au sein de la plus grande région de sports d’hiver de Suisse, forte de son histoire olympique, un lieu aussi magique que le Waldhaus. Six heures de trajet et un dépaysement garanti, c’est l’effort considérable qu’il vous faudra déployer avant d’atteindre l’Eden. L’évasion qu’offre les Grisons est inégalable, et le Waldhaus a ceci de particulier qu’il offre à ses hôtes une occasion singulière de se sentir mieux qu’à la maison. Comment expliquer ce sentiment de bien-être procuré par un lieu inconnu ? Première piste : son histoire familiale.
L'ARCHITECTURE
Le Waldhaus occupe une place privilégiée dans l’architecture hôtelière suisse. Josef Giger, maître de l’ouvrage et créateur du lieu ouvert en 1908, avait chargé Karl Koller, un architecte d’hôtels réputé de l’époque, de construire «quelque chose de beau, de pratique et de solide». Directeur de grands hôtels durant des décennies, Giger avait une idée parfaitement définie de ce à quoi le Waldhaus devait ressembler. Sa précision dans toutes les décisions entrepreneuriales, du choix du site jusqu’au règlement applicable aux femmes de chambres, était légendaire. Niché sur sa colline, le Waldhaus projette l’image d’un château. À l’écart du célèbre Saint-Moritz, sa situation, à Sils Maria, et son esthétique en font un symbole majestueux de beauté et d’élégance discrètes. Normal qu’en 2005, ICOMOS Suisse octroie à l’hôtel le titre d’hôtel historique de l’année. Puis en 2015, c’est le grand prix Jubilé «20 ans d’Hôtels historiques de l’année» que ce dernier rafle sans grande surprise. Chapka basse !
FA MILY BUSINESS
Entreprise purement familiale, sans actionnaires ni directeurs externes, le Waldhaus est chapeauté depuis 2010 par la cinquième génération, avec les frères Claudio et Patrick Dietrich. Claudio gère tout ce qui touche à la restauration (cuisine, cave et service), quant à Patrick, il est responsable du logement, des réservations et de l’intendance. Le binôme confère à l’hôtel un visage et un caractère très personnels. C’est ainsi que le Waldhaus demeure un phénomène à part entière. Le lieu a naturellement changé au fil des ans. Ainsi, chaque année, la famille investit beaucoup dans son établissement. Pour autant, il n’a guère changé de taille afin de respecter le fruit du travail de son fondateur Josef Giger et ses successeurs et de pouvoir répondre toujours avec la même ferveur aux besoins des hôtes.
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Hotel Waldhaus Sils Via da Fex 3 CH-7514 Sils im Engadin 081 838 51 00 waldhaus-sils.ch
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Biennale de l’Image en Mouvement
20 nouvelles œuvres produites par le
The Sound of Screens Imploding
Centre d’Art Contemporain Genève
Inauguration 08‒10.11.18
Exposition jusqu’au 03.02.19
Partenaires officiels
Donateurs & Fondations
bim18.ch
Institutions partenaires
INSTAGRAM DU MOIS
GAB BOIS @Gabbois
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COLLAB’ QUI CLAQUE
h& M x mosch ino
+ www2.hm.com/fr_ch
Qui ? Après avoir travaillé, entre autre, avec Karl Lagerfeld, Versace et Alexander Wang, H&M lance sa nouvelle collaboration avec Moschino. De cette fusion naissent des habits alliant street wear et glamour avec, pour égéries, à la fois la top model Gigi Hadid, mais aussi la splendide drag queen Aquaria, la magnifique actrice transgenre Mj Rodriguez ou bien encore la voluptueuse Barbie Ferreira. Un casting qui prône la diversité pour une collection pour tous. Quoi ? Un look street wear, des imprimés colorés et extravagants, le tout saupoudré de paillettes et de strass. Une collection à l’image de Jeremy Scott, le directeur artistique de la maison : Fun, décalée et avec du style ! Pour qui ? Les personnes qui n’ont pas froid aux yeux et qui n’aiment pas choisir entre une battle de break dance ou une soirée dans une boite branchée. On veut les deux, et en même temps !
=
Quand les porter ? En mode star du dance floor à la soirée Disco to Techno du GIFF ( Geneva International Film Festival ) au Pitoëff.
STREET GLAM
Le prix ? de 19.90 à 399 EUR Go Out! magazine
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MAINTENANT. BLOCKCHAIN. DIGITAL. BOTS. UX. KPI. ICO. BON VIEUX PAPIER. INFLUENCERS. SURPRENDRE. ACTIVATIONS. AGILE. ROI. CONTENUS. TOUT DE SUITE. COMMUNAUTÉ. Le monde a déjà changé depuis hier soir. Peu importe les modes et les canaux de diffusion, nous pensons que la communication se fonde sur la combinaison « stratégie+création » pensée spécifiquement pour votre réalité et celle de vos clients. D’ailleurs, c’est sur cette page que vous venez de nous rencontrer. EN FRANÇAIS. IN ENGLISH. UF SCHWIIZERTÜTSCH. 日本語で.
www.horde.ch Genève | Lausanne
BEAUTÉ
INDEX MAGIQUE PAR FLORINDA CAIROLI
ET
MINA SIDI ALI
By Terry : un nom qui révèle bien plus qu’une enseigne dédiée à la beauté. Depuis toujours, la galaxie de Terry de Gunzburg inspire les plus grands make-up artists qui ne jurent que par les fards et autres palettes de cette déesse de la couleur. Gourou beauté et expert make-up de l’enseigne française, Jakub Bogusz fait et défait les tendances maquillage du bout des doigts. Il illustre pour By Terry le glamour contemporain en mille et un visages. Lors de son passage à Genève pour un special workshop beauté, on a réussi à happer le temps de quelques battements de cils l’attention de cet expert make-up qui nous a fourni quelques tips pour un make-up réussi cet automne! A vos pinceaux!
Quelles sont les tendances de cet automne ? Les rouges à lèvres foncés (burgundy, rouge), les fards à paupière dorés et bruns, le fard à joues prunes ou rose froid pour un teint immaculé ! Quel est votre devise make-up ? Moins, c’est toujours mieux ! Les must-have de cet automne chez By Terry ? Le Velvet rouge lipstick n°2, c’est un lipstick liquide rude plutôt chocolaté qui donne un effet lèvres pulpeuses, puis la CC Broghtening Serum n°100 (édition de Noël). Je préfère la couleur or rosé pour donner de la fraîcheur et de l’éclat à la peau.
Velvet rouge lipstick n°2
Le pire faux-pas beauté ? Pour moi qui est un grand fan de la peau parfaite et naturelle je dois dire que l’ultime faux-pas serait un fond de teint trop foncé cumulé avec le fait d’en mettre sous les yeux. Les gens oublient qu’il existe des concealers dédiés à cela. La peau sous les yeux est beaucoup plus délicate que le reste du visage, ainsi, le fond de teint assèche l’épiderme. Ce n’est pas pour rien qu’il existe des crèmes spécifiquement créées pour cette zone du faciès.
Quels produits avoir impérativement dans son sac ? Le baume de rose, sauveur de vie en cas de froid hivernal et le touché Velouté, un stylo retouche et cache-cernes en un seul pinceau ! Une astuce que tout le monde devrait avoir ? C’est toi qui porte le maquillage et pas le maquillage qui te porte ! Comment choisir parfaitement son fond de teint ? Il faut toujours se référer à la couleur qui correspond à la teinte naturelle de la peau. Il faut que le fond de teint s’accorde à son épiderme ou qu’il soit une nuance plus clair mais jamais plus foncé ! By Terry www.byterry.com
Baume de rose
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BEAUTÉ
BEAUTÉ CADRÉE PAR MINA SIDI ALI
On vit depuis depuis des semaines avec en tête une nouvelle adresse secrète, qu'on gardait jusque-là jalousement pour soi, certain que si tout un chacun en avait eu écho, on aurait plus eu nos rendez-vous privilégiés ! Ce spot, véritable havre de bien-être, c’est Frame. Un lieu dédié à la beauté qu’on a testé et qui nous a bluffé ! Imaginé par une jeune genevoise aussi audacieuse que talentueuse - Sarah Battikha - le lieu se dévoile à l’image de sa créatrice : raffiné, zen et fonctionnel ! On y découvre une palette de soins classiques mais également des exclusivités comme le Celliss, un appareil merveille multifonctionnel, à la fois anti-cellulite, amincissant et massant ! Objet de tous nos fantasmes postpériode estivale! Rencontre avec la VGG (very gifted girl) Sarah Battikha, qui a su conjuguer avec dextérité passion et application ! novembre 2018
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BEAUTÉ
Quel est votre parcours ? Suite à mon baccalauréat, je me suis orientée vers le droit pour embrasser le métier de notaire mai j’ai assez rapidement réalisé que cela ne me correspondait pas du tout. J’ai donc décidé de me réorienter dans le secteur tertiaire en intégrant l’Institut de Hautes Etudes à Glion. Lors des périodes de stages imposés, j’ai décroché le « graal » avec une place à la maison de parfums Christian Dior ! Après l’obtention de mon Bachelor en Management de Marques de Luxe, l’enseigne française s’est souvenu de moi et de mon travail et m’a offert un contrat de travail. Cet univers de la beauté avec toute son exigence de la discipline et de la recherche de la perfection m’a littéralement subjuguée. Je ne savais pas encore comment l’exprimer mais le monde de la santé, du bien-être et de la beauté deviendrait un jour mien.
de mieux connaître la peau de la personne et ainsi de pouvoir en déterminer les vrais besoins et ses priorités. Je propose le microneedling qui est une thérapie d’induction de collagène qui se base sur l’auto-réparation de la peau pour retrouver une peau lisse et lumineuse. Le PRP qui est pratiqué par un médecin, utilise les propriétés cicatrisantes et régénératrices des plaquettes sanguines et va traiter relâchement cutané, rides, ridules et cicatrices. Quant au Medical Jet, c’est une technique innovante permettant de traiter en profondeur visage, cou et décolleté sans aiguille ni injection. Il y a également le Medical Rejulight qui suivant le protocole choisi va permettre de booster collagène et élasticité, traiter acné, cicatrices, vergetures. Et enfin, je travaille avec la marque Skinceuticals et je propose des peelings en cabine qui vont traiter acné, rides, taches pigmentaires et teint terne.
Quand et pourquoi le projet Frame est-il né ? Le déclic s’est fait plus tard, lors d’un voyage à Paris en octobre 2016, où j’ai découvert le Celliss en avant-première lors d’un congrès médical auquel j’assistais avec mon père, médecin radiologue. La petite graine avait germé dans ma tête et Frame allait voir le jour. En mai 2017, j’ai décidé de quitter Londres afin de revenir à Genève monter le projet d’une vie et c’est en avril 2018 que j’ai réalisé mon rêve: un centre dédié à la beauté et au bien être dans un espace de 180m2 refait à neuf. Pourquoi ce nom ? Je suis férue de sport, intransigeante sur l’alimentation, redoutable sur la qualité des soins corporels, soucieuse du bien être des personnes et sensible à la qualité de ma relation avec l’autre. Le mot Frame a été fortement influencé par mon expérience outre-manche. Lors de la recherche du nom, je souhaitais quelque chose de différent et qui ne permettait pas forcément d’associer à l’activité même. En anglais, le terme est un synonyme de l’enveloppe corporelle. Cela coulait de source : entourer, cadrer, aider. Ce qui résume parfaitement mon activité !
Quel est votre soin préféré ? Impossible d’en choisir seulement un! Mais maintenant que l’été est dernière nous, je dirai le microneedling combiné avec le PRP ou le très connu « Vampire Facial », un soin clé afin de redonner de l’éclat et lisser le grain de peau. J’aime également beaucoup le Medical Jet qui offre plusieurs soins en une seule et même séance, ce qui permet un gain de temps non négligeable. Il prodigue un drainage lymphatique, un peeling et une infusion de principes actifs (vitamines et acides hyaluronique). La peau est plus tonique, véritablement nourrie et réhydratée. Je mentionnerai aussi le Celliss !
Quels sont les soins proposés ? Chez Frame, toutes les machines sont médicales c’est-àdire qu’il y a un gage de qualité et d’efficacité. Les soins proposés sont variés. Pour le corps il y a le Celliss qui est une machine multifonctionnelle: anti-cellulite, minceur, remise en forme après le sport, massage et j’en passe! Une machine qu’on peut personnaliser en fonction de l’usager et qui se trouve en exclusivité dans mon institut! D’ailleurs, Frame a été le lieu de la première installation mondiale. Il y a aussi la Medical Cryo qui assure une diminution de volume de la zone traitée de 25 à 30%. Pour le visage, avant tout traitement, j’effectue un diagnostic de peau approfondi en utilisant le Skinscope. Cela va me permettre Go Out! magazine
Quelle est votre devise ? Celle que je préfère je le dois à Aristote qui dit « Nous sommes ce que nous faisons de manière répétitive, l’excellence n’est donc pas un acte mais une habitude. » Prendre soin de soi sans relâche et écouter son corps sont des habitudes de vie qu’il faut installer durablement. Frame by Sarah Battikha 11, rue de Cornavin - 1201 Genève 022 738 00 38 www.framesb.ch
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Donnons aux enfants malades la chance d’être des enfants avant d’être des malades. Voir un vœu se réaliser donne plus de force à l’espoir et plus de magie à la réalité. La Fondation Make-A-Wish® de Suisse réalise les vœux d’enfants et de jeunes âgés de 3 à 18 ans vivant avec une grave maladie. Pour continuer d’offrir à ces enfants et à leur famille de grands moments de bonheur, nous avons besoin de vous. www.makeawish.ch
Faire un don: IBAN CH26 0027 9279 2794 5940Y
BEAUTÉ
SCIENCE PEAU PAR MINA SIDI ALI
Des rides de froncement des sourcils ou quelques plissures intempestives sur le front et c’est tout de suite la panique épidermique ! Qui n’a jamais fantasmé sur un scénario à la Dorian Gray ou à la Benjamin Button en remontant le temps et inversant le processus de vieillissement cutané. Le procédé existe, et à travers plusieurs techniques. Profane, on a voulu en savoir davantage sur l’une des plus sulfureuses d’entre elles : le botox. A priori et clichés apprivoisés par notre experte ès peau, le Dr. Sophie Menkes qui officie chez Forever Institut. Qu’est-ce que le botox ? La toxine botulique est sécrétée par le Clostridium botulinum, la bactérie responsable dela maladie appelée botulisme. Il s’agit d’une protéine qui a des propriétés neurotoxiques, elle empêche le muscle de fonctionner. Pourquoi son usage est-il si mal perçu ou appréhendé ? Car il s’agit du poison le plus mortel au monde ! Nous l’utilisons à très petites doses en médecine depuis plus de cinquante ans, et des doses encore plus petites en médecine esthétique, donc il n’y a aucune raison d’en avoir peur. On l’injecte aux enfants à partir de 6 mois dans des cas de strabisme par exemple, on ne le ferait pas si c’était dangereux ! Si on avale un wagon de Dafalgan, c’est dangereux aussi mais un comprimé nous aide à soulager la douleur.
Combien de temps durent les effets ? La bonne nouvelle est que l’effet ne dure que 4 à 6 mois, le temps que le corps se débarrasse de la protéine, donc même en cas de catastrophe on est sur que tout va rentrer dans l’ordre : on ne connaît jamais de procès avec le botox !
Et comment éviter l’effet tant redouté, celui qui fige les expressions du visage ? Le botox est un outil, comme le sel dans la cuisine lorsque vous cuisinez, si vous en mettez trop le plat devient immangeable. Il faut savoir combien en mettre et où le mettre. Les muscles du visage sont antagonistes les uns des autres, il faut respecter la balance qui existe entre eux, ou jouer avec et laisser par exemple le releveur des yeux prendre le dessus sur l'abaisseur pour ouvrir le regard.
Y a-t-il des risques, des effets secondaires ou non désirés ? Si on l’injecte n’importe où, n’importe comment ou à n’importe quelle dose cela peut être catastrophique parce que le visage peut perdre tout son équilibre. Certain de nos muscles comme ceux de la mastication peuvent être touchés, ou le releveur de la paupière et l’œil va rester fermé… On peut avoir l’air complètement figé parce que l’on a trop injecté ! C’est pourquoi il est recommandé de s’adresser à des médecins formés et compétents.
Quand est-ce que le botox est la meilleure solution ? On l’utilise à chaque fois que l’on a besoin de détendre un muscle. Dans le vieillissement du visage il n’y a pas que la peau, les muscles aussi vieillissent. Cela se traduit par le « face recurve », le tonus musculaire de repos augmente, le muscle ne se relâche plus complètement, c’est cela qui va provoquer certaines de nos rides, particulièrement celles du front, de la glabelle et de la patte d’oie. Je vais injecter du botox dans ces muscles, ces derniers se détendent et les rides disparaissent ! Go Out! magazine
Forever Institut 56, rue du Rhône - 1204 Genève 022 319 09 60 www.forever-beauty.com
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AUTOMOBILE
RETOUR VERS LA TESLA PAR YESSINE SIDI ALI
Tesla Model X 100D ©Tesla
Pionnier de la voiture électrique, le constructeur Tesla ne cesse de faire parler de lui, en partie par le biais de son PDG visionnaire Elon Musk et sa propension à faire le buzz sur la toile. Là où nous sommes tous d’accord avec lui, c’est sur la réussite totale des trois modèles qui constituent la gamme Tesla. Il y a un an et demi, Go Out! avait eu la chance de tester durant plusieurs jours le Model X 90D qui avait laissé plein de bons souvenirs à la rédaction grâce à des anecdotes dignes d’une série TV made in USA. Cet été, nous avons eu le privilège de tester le Model X 100D 2018 en version sept places. Autant le dire d’emblée, cette voiture (ou soucoupe volante) atomise tout ce qui roule sur la route ! novembre 2018
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AUTOMOBILE
Impossible de passer inaperçu avec le Model X 100D, qui se reconnaît au premier coup d’œil. Massif, imposant, il se veut le résultat d’un subtil mélange entre un SUV et un monospace. Sa face avant est de toute beauté avec sa calandre pleine typique des modèles Tesla. Le Model X 100D possède le meilleur aérodynamisme du marché des SUV, ce qui accroît son autonomie. On peut parcourir quasiment 500 km avec la batterie pleine, cela dans de réelles conditions du quotidien. La recharge du véhicule est toujours aussi simple suivant les types d’installation que propose Tesla, avec même la possibilité de programmer l’heure de départ et d’arrêt de la recharge. Le meilleur moyen de redonner du jus à sa Tesla consiste à utiliser les Supercharger que l’on retrouve un peu partout et qui continuent à se développer. En effet, par ce moyen on recharge sa batterie à 80% en à peine 30 à 40 minutes. Côté performances, le Model X 100D dézingue tout sur son passage ! Le 0 à 100 km/h s’expédie en un chouïa plus de 3 secondes et on ne vous parle même pas du 0 à 60 km/h, tout bonnement digne de la téléportation : aucune supercar ne pourra suivre jusqu’à cette vitesse là. Grâce à ses batteries dissimulées sous le plancher et ses quatre roues motrices, le Model X 100D est rivé à la route. Impossible de le prendre en défaut, il enroule les virages à des vitesses hallucinantes, procurant carrément le sentiment de conduire une voiture deux fois plus légère. Ce modèle se révèle être un vrai régal sur la route, aussi sportif que confortable, et parvient même à nous détendre grâce à son silence de fonctionnement. Le point fort de Tesla réside indubitablement dans sa technologie embarquée, qui donne la sensation de naviguer dix ans dans le futur. Et de ce point de vue, on est gâté : conduite autonome, parcage automatique, aide à la conduite, etc. Il nous faudrait 200 pages pour énumérer toutes les possibilités offertes par le Model X 100D.
©Tesla
Tesla Cours de Rive 10, 1204 Genève www.tesla.com Remerciements à Samy Abdel Aal
L’intérieur de notre Tesla se dévoile toujours aussi magnifique, avec de nouveaux matériaux de finitions qui la font encore monter en gamme. L’écran géant qui trône au milieu du tableau de bord fait toujours aussi belle figure, en plus d’être ultra intuitif et simple d’utilisation. Grâce à lui, on commande tous les paramètres du véhicule en un clin d’œil. Quant à son habitabilité, elle est déjà devenue légendaire : que ce soit en 5, 6 ou 7 places, il y a de l’espace partout et, cerise sur le gâteau, la voiture offre un coffre à l’arrière et un à l’avant ! Et, bien entendu, les portes falcon qui se déploient comme des ailes d’aigle géant suscitent toujours autant l’émerveillement des passants. En somme, si vous désirez un véhicule spacieux, écologique, ultra sportif et confortable à la fois, n’hésitez pas, c’est la Tesla Model X 100D qu’il vous faut !
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HORLOGERIE
switcher pour swatch
Mercado San Cristobal, Boa Mistura x Swatch
Au-delà d’être un produit horloger mythique, la marque Swatch est avant tout une expérience. Preuve à l’appui avec le dernier concept de l’enseigne: Swatch Cities, un festival comprenant une collaboration muséale de renom mais pas seulement ! Le projet offre une visibilité et soutient des jeunes créateurs dans le cadre de cette manifestation sur une semaine, qui s’est déroulée pour la première fois à Madrid. L’enseigne suisse aussi créative qu’inspirante s’est ici associée au collectif d’art urbain Boa Mistura et au Musée Thyssen-Bornemisza pour créer une nouvelle collection innovante et qui permet à la montre, exit son côté fonctionnel, de transmettre un message. Close-up. PAR FLORINDA CAIROLI
novembre 2018
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HORLOGERIE
Madrid fait partie de ces cités radieuses qui montrent des signes d’agitation créatrice! Avec sa nouvelle movida arty, normal que Swatch décide d’y lancer sa première édition de Swatch Cities, un projet permettant de créer une expérience autour de la marque, mais aussi de connecter les gens, la ville, à un univers qui ne se limite pas à l’identité d’une enseigne. C’est dans cet esprit que, depuis juillet dernier, quinze jeunes talents madrilènes se sont unis afin de créer, dans les domaines de l’art contemporain, la musique et l’art urbain des projets artistiques novateurs et originaux..
Swatch x Boa Mistura
MUSÉE DYNA MISÉ
TALENT S ÉMERGENT S
Mais ce projet, déjà très ambitieux, ne s’arrête pas là. En effet, après sa collaboration avec le Rijksmuseum à Amsterdam, c’est cette fois avec l’institution privée Thyssen-Bornemisza que Swatch s’associe afin de créer trois montres inspirées de trois tableaux : Chinese Vase with Flowers, Shells and Insects de Balthasar van der Ast, Le Rêve de Franz Marc et New York City, 3 de Piet Mondrian qui se trouveront bientôt aux poignets des amateurs d’Art et d’innovation..
C’est, ensuite, au tour du collectif d’art urbain Boa Mistura d’unir ses forces avec la marque non seulement à notre poignet mais également au sein de la capitale. Le Mercado San Cristobal est un marché situé dans un quartier tombé dans l’oubli en raison du marasme démographique. Il reprend vie aujourd’hui grâce à Boa Mistura et Swatch. Ainsi, peints de couleurs vives, les mots « La vida es movimiento » (la vie est mouvement) ornent aujourd’hui les murs de ce lieu. En ce qui concerne la montre Layers of Time, sur laquelle sont inscrits les mots « time only exists if you make it real » (le temps n’existe que si vous le rendez réel), elle invite à réfléchir au temps et sa fonction, notamment lorsqu’il reste inactif. PIMP YOUR SWATCH
Last but not least, Swatch x You est le nouveau concept de la marque, désormais disponible en ligne et dans plusieurs magasins. L’idée? Plusieurs univers graphiques disponibles dans lesquels on peut customiser son modèle avec fun. On peut ainsi personnaliser sa montre à son image à travers l’univers graphique de Swatch. Petit bonus? La possibilité d’ajouter un bref message au dos de sa montre. Une véritable innovation dans le milieu de l’horlogerie qui permet d’exprimer sa propre créativité. www.swatch.com
Swatch x Thyssen
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Swatch x You
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HORLOGERIE
LE PRÉCIEUX BESTIAIRE D’HERMÈS PAR OLIVIER MÜLLER
Slim d'Hermès, Les Zèbres de Tanzanie ©David Marchon
La mission paraissait ambitieuse : créer non pas des montres mais un univers,en cohérence avec les autres métiers de la maison. C’est ainsi que le sellier Hermès a approché l’horlogerie. Il ne voulait pas faire des montres Hermès mais « La Montre Hermès », comme s’il n’y en avait qu’une. C’est d’ailleurs de la sorte que se nomme celle qui, progressivement, agrège les métiers horlogers pour devenir manufacture « La Montre Hermès ». Cette noble volonté s’est accompagnée d’un concept encore plus délicat : créer « Le Temps Hermès ». Rien que cela ! Et pourtant, tout juste 40 ans après sa naissance (1978 – 2018), force est de constater que Le Temps Hermès prend forme. Ludique, unique, artistique, il vient de s’incarner une nouvelle fois à l’aide des mosaïques horlogères exceptionnelles. En attendant d’en savoir plus en janvier à Genève, lors du SIHH (Salon International de la Haute Horlogerie), où la maison parisienne a été admise l’année dernière, après plus de vingt ans de présence à Baselworld. novembre 2018
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HORLOGERIE
Si la mosaïque n’est pas un art répandu en horlogerie, elle n’est néanmoins pas nouvelle. Certaines maisons italiennes, comme Sicis, en ont fait leur spécialité. Hermès a rapidement rejoint ce mouvement en proposant ses propres mosaïques. Elles représentaient, pour cette entrée en matière, un cheval, porte d’entrée la plus évidente pour une maison qui était et reste un sellier. 2'20 0 MORCEAUX DE CUIR JUXTAPOSÉS
Les pièces dévoilées aujourd’hui vont infiniment plus loin : ce sont les premières, chez Hermès et probablement en haute horlogerie, à être réalisées en marqueterie... de cuir. Dans une montre Arceau de 41 mm de diamètre, 2’200 minuscules carrés de cuir juxtaposés forment un profil de cheval issu du carré « Robe du Soir » dessiné par Florence Manlik en 2018. Sur toile de fond bleu électrique et bracelet assorti, les tesselles bigarrées s’illuminent de l’or rose du boîtier rond aux attaches asymétriques et fines aiguilles feuilles. Conçu par Henri d’Origny en 1978, le fameux boîtier rond aux cornes asymétriques inspirées d’étriers prête son classicisme à l’originalité de cette pièce.
Arceau Robe du Soir ©Gilles Pernet, Hermès
Taillés dans du veau pleine fleur, les cuirs de différentes nuances sont refendus à une épaisseur de 0.5 mm. Un à un, l’artisan prélève et appose ces fragments sur le cadran pour former un dessin. Au terme de six heures d’assemblage, les tesselles colorées forment un patchwork suggérant de fins pétales coquelicot pour le premier, un camouflage stylisé pour le second.
UN SECRET, UN CAHIER
Le procédé employé par Hermès reste très jalousement gardé. Tout tient dans un cahier. Conservé sous clé, il recèle les secrets de l’artisan qui a imaginé et mis au point cette technique. Un an et demi de recherche et développement pour un procédé que son geste seul sait maîtriser. Durant plusieurs semaines, cette personne façonne une œuvre miniature composée de milliers de carrés de cuir. D’abord, ce sont 3’500 abacules finement ciselés dans du veau pleine fleur. Puis, assemblés aux dimensions encore réduites du cadran, 2’200 fragments de cuir sont sélectionnés pour composer un motif équestre flamboyant.
Ce motif « Les Zèbres de Tanzanie » fut imaginé par l’artiste animalier Yves-Marie de Malleray en 2010. Les zébrures bigarrées, composées de bribes de cuirs assemblées à la main, rehaussent le profil de l’animal peint en miniature. Préalablement creusé, le cadran est rempli de plusieurs couches d’émail blanc, intercalées de périodes de séchage et de cuisson. Il est ensuite poli à la main, avant d’y appliquer les rayures à l’aide d’un pinceau très fin et de poudres d’émail mêlées d’essences naturelles. À l’issue de vingt-six heures d’émaillage et de marqueterie de cuir, le motif aux tonalités « Étoupe », ou « Graphite » se dessine dans un contraste mat-brillant saisissant.
DE L A MOSAÏQUE À L A M ARQUETERIE
Cette délicate mosaïque de cuir trouve une expression alternative dans deux autres séries limitées réalisées cette fois en marqueterie de cuir : Arceau Cavales et Slim d’Hermès « Les zèbres de Tanzanie ». Sur le cadran, les artisans Hermès composent un ouvrage panaché à l’effigie d’un cheval et d’un zèbre. Réduites au format d’un boîtier rond, ces créations déploient les coloris éclatants de fines peaux sélectionnées, découpées et juxtaposées avec l’expertise du sellier-maroquinier.
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THÉÂTRE
VENDREDI 7 DÉCEMBRE 2018 - 20H00
TERMINUS
LORÀNT DEUTSCH ET MAXIME D’ABOVILLE ESPACE VÉLODROME PLAN-LES-OUATES www.plan-les-ouates.ch/culture
rdv pris
©Gab Bois
LIVE EXPOSITIONS AILLEURS
EN FAMILLE DANSE Go Out! magazine
CLASSIQUE
CINÉMA 85
THÉÂTRE
CINÉMA
ÉCRAN TOTAL PAR FRANÇOIS GRAZ
BL A ZE
KUR SK
Certains artistes méconnus mais cependant talentueux ont fait office de source d’inspiration pour bon nombre d’autres artistes qui, eux, sont entrés dans la légende. C’est le cas de Blaze Foley. En quatorze ans de carrière, le natif de l’Arkansas a enregistré trois albums, qui ont fortement influencé Merle Haggard et Willie Nelson, pontes de la country US. Alcoolique notoire et empêtré dans des affaires plus que louches, Foley a perdu la vie à 39 ans, assassiné sur fond de détournement d’aide sociale. Pour son troisième passage derrière la caméra, Ethan Hawke dépeint la vie tumultueuse de ce génie et looser magnifique que fut Blaze Foley. Une biographie réaliste et maîtrisée, dans laquelle l’acteur principal, Ben Dickey, semble habité par son personnage. Saluons également les performances de Sam Rockwell (Three Billboards) et de Alia Shawkat (Green Room). Avec ce long-métrage Ethan Hawke met en lumière une figure oubliée de la country et prouve une fois de plus son aisance à la réalisation.
Pour son onzième long-métrage, Thomas Vinterberg adapte à l’écran la tragédie du 12 août 2000 : le naufrage du sous-marin russe K-141 Koursk en mer de Barents. Pour rappel, le submersible enregistre une explosion interne lors de manœuvres, il coule aussitôt à 90 mètres de profondeur puis subit une seconde explosion. Seuls 23 membres d’équipage sur 118 sont encore en vie à ce moment précis. La très lente réaction des autorités et le refus d’aide extérieure par le gouvernement condamnent les rescapés. La tension est omniprésente dans Kursk, le réalisateur danois alterne huis-clos dans un sous-marin meurtri et perte d’espoir progressive des familles face à la situation. L’œuvre est sublimée par la présence de Matthias Schoenaerts, Colin Firth, Léa Seydoux, Michael Nyqvist ou encore Max von Sydow. Thomas Vinterberg signe ici un drame percutant et réaliste. Kursk De Thomas Vinterberg Sortie le 7 novembre
Blaze d’Ethan Hawke Sortie le 7 novembre
Juillet-août 2018
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CINÉMA
LA SÉRIE DU MOIS : ESCAPE AT DANNEMOR A
Dannemora, 6 juin 2015. Richard Matt et David Sweat, deux détenus de la prison de haute sécurité du comté de Clinton, parviennent à s’échapper. S’en suivra près de trois semaines de chasse à l’homme ; coût de l’opération : 23 millions de dollars. L’enquête révèlera que Tilly Mitchell, employée de la prison, à non seulement aidé les deux hommes dans leur fuite mais a également entretenu une longue relation passionnelle avec eux. C’est cette invraisemblable escapade que Brett Johnson et Michael Tolkin mettent en lumière avec leur série Escape at Dannemora. La fiction s’offre un casting d’exception : Benicio del Toro (Sicario), Paul Dano (Prisoners) et Patricia Arquette (Boyhood) en guise de têtes d’affiche, sans oublier la présence de Ben Stiller (oui oui, Ben Stiller!) à la réalisation. Aucune raison de prendre la poudre d’escampette à la vue de cette série a priori. Escape at Dannemora De Brett Johnson et Michael Tolkin Dès le 18 novembre sur Showtime
LES CHATOUILLES
Suite au succès de la pièce de théâtre éponyme, Andréa Bescond et Eric Métayer adaptent l’œuvre en un long métrage réussi et immensément émouvant. Les Chatouilles, c’est le récit d’une vie bouleversée, d’une enfance volée, celle d’Odette, 8 ans et passionnée de danse. Tout bascule lorsqu’un ami proche de ses parents abuse d’elle. À présent adulte et danseuse confirmée, Odette brise le douloureux silence et tente de se reconstruire. La réalisatrice transpose ici sa propre histoire avec le personnage d’Odette. Tristesse, tendresse et colère sont les maîtres-mots de ce film chargé en émotions mais néanmoins salvateur. Outre Andréa Bescond, la justesse d’interprétation de l’entièreté de la distribution rend cette œuvre infiniment réaliste : Karine Viard, Clovis Cornillac, Carole Franck et Pierre Deladonschamps, pour ne citer qu’eux, excellent dans leurs rôles respectifs. Sans aucun doute l’un des plus beaux moments de cinéma de cette année. Les Chatouilles de et avec Andrea Bescond et Eric Métayer Sortie le 14 novembre Première Suisse le 4 novembre au GIFF
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EXPOS ET CONFÉRENCES
DU 3 AU 24 NOVEMBRE LE SALON VERT
MOMENTUM PATSY MCARTHUR
15, rue Ancienne | 1227 Carouge www.salonvert.ch
Dans le cadre de l’événement biannuel Art Carouge, la galerie le Salon Vert présente jusqu’au 24 novembre des œuvres de l’artiste écossaise Patsy McArthur. La jeune femme, au parcours académique bien fourni et qui a vécu et exposé de par le monde (Grande-Bretagne, Australie, Espagne, New York, Berlin,…), parvient à recréer l’illusion du mouvement des corps sur toile ou sur papier comme personne. Egalement peintre, c’est en effet la technique du fusain sur papier que Patsy McArthur privilégie pour donner vie à ces figures athlétiques et puissantes en monochrome, que l’on sent prêtes à sauter, tomber, courir, sortir de leur cadre ou s’y enfoncer plus encore. Elle a aussi intégré récemment la figure du cheval, qui s’intègre parfaitement dans son travail autour de la physicalité. Enfin, on ne peut qu’admirer ses œuvres dépeignant des silhouettes submergées dans l’eau : les jeux de transparence et d’apesanteur y sont magnifiquement réalisés et créent une atmosphère envoûtante, invitant l’observateur à s’y immerger.
Patsy McArthur, The Race, 2018 charcoal on Fabriano paper, 88x82cm
DU 14 NOVEMBRE AU 14 DÉCEMBRE MAIRIE DE PLAN-LES-OUATES
MARIAGE MARIAGES
Vernissage le 14.11 à 18h30 3 route des Chevaliers-de-Malte
La Mairie de Plan-les-Ouates propose une exposition qui s’articule autour d’une aquarelle géante de Michael Rampa et son style néo-impressionniste. En sus de l’œuvre, des éléments écrit, photographiques, des témoignages qui tournent autour de cette union sacrée qui autrefois fut si incontournable en Europe. De nos jours justement, et surtout malgré le déclin de l’aspect obligatoire de l’institution, le mariage tend à se voir réapproprié non pas comme un contrat subit mais plus comme un rituel dans notre monde désacralisé, un choix cette fois que certains couples font pour se symboliser à soi et aux autres un certain sens de la vie.
Patsy McArthur, The Race, 2018 charcoal on Fabriano paper, 88x82cm
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EXPOS ET CONFÉRENCES
DU 8 NOVEMBRE AU 2 JANVIER 2019 BIBLIOTHÈQUE DE GENÈVE
BIENNALE DE L’IMAGE EN MOUVEMENT
1 Promenade des Bastions Du 8.11 au 02.19 De 9h à 22h
Le Centre d’Art Contemporain se met en quatre avec les Fonds du lieu, à savoir le Municipal d’Art Contemporain (FMAC) et le Cantonal d’Art Contemporain (FCAC) pour nous présenter cette biennale bien agitée. L’image en mouvement sera illustrée par les lives d’entre autres Elysia Crampton et sa dark room sonore, Pan Daijing et sa violente mélancolie et Ligia Lewis avec ses chorégraphies dystopiques. Plus d’une trentaine d’artistes nous offriront expositions et film dont il serait criminel ici de tenter de détourer trop succinctement.
Ligia Lewis
Espace Le 4e Bibliothèque de la Cité Un espace dédié aux cultures numériques et au jeu vidéo www.bm-geneve.ch Go Out! magazine
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CLASSIQUE
LE 14 NOVEMBRE
20h
SALLE DU LIGNON
ENSEMBLE LE CARAVANSÉRAIL LES CONCERTS ROYAUX - FRANÇOIS COUPERIN PIÈCES DE CLAVECIN - JEAN-PHILIPPE RAMEAU
18 pl. du Lignon De 10 à 30 CHF
Que ceux que les gammes trop lisses rebutent soient exaucés du baroque de cette unique représentation de cette pièce de l’organiste de la Chapelle Royale versaillaise. L’ornement musical est à cette époque encore, partie intégrante du discours musical, avec ses envolées les plus impudentes. De même pour les Pièces de Clavecin qui vont oser à l’époque mêler le clavecin d’affaire musicales qui d’ordinaire lui intimerait de rester à sa place, celle de l’accompagnant modeste. C’est mettre ces deux joyaux face-à-face qui illustre somme toute très bien cette époque de la musique de chambre française de la Renaissance. D’ailleurs, le néophyte averti aura noté la présence du mot “Caravansérail” dans le nom de l’ensemble. Or c’est encore une époque musicale qui faisait la part belle aux gammes mineures, domaine qui sera laissé à l’abandon en Europe des époques suivantes, raison pour laquelle sans doute l’”Orient” apparaît lorsqu’on parle de musique baroque.
LE 25 NOVEMBRE
17h
VICTORIA HALL
ORCHESTRE PHILHARMONIQUE DE SÉOUL SUNWOOK KIM, PIANO
14 rue Général-Dufour De 10 à 30 CHF
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Sous la direction de Thierry Fischer, l'Orchestre Philharmonique de Séoul et le pianiste Sunwook Kim interpréteront un programme consacré à Isang Yun, Ludwig van Beethoven et Hector Berlioz. En 2005, le jeune Sunwook Kim remportait le Concours de piano Clara Haskil. Le voilà de retour en Suisse, à l’autre bout du lac Léman, pour interpréter le cinquième concerto de Beethoven accompagné de l’Orchestre Philharmonique de sa ville natale avec qui il collabore régulièrement. La Corée du Sud sera également à l’honneur dans le programme avec l’interprétation de Réak qui avait permis à son auteur, Isang Yun, de se forger une notoriété à l’international dans les années soixante. Deux dérogations à cette soirée coréenne: le chef genevois Thierry Fischer, bien connu pour avoir créé l’Orchestre de Chambre de Genève, et la Symphonie fantastique de Berlioz qui permettra à l’orchestre de faire chatoyer toute sa palette de timbres.
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DU 30 OCTOBRE AU 25 NOVEMBRE THÉÂTRE LE CRÈVE-COEUR
LES TROIS BAISERS DU DIABLE
16 ch de Ruth | 1223 Cologny lecrevecoeur.ch Ma à Sa à 20 - Di 18h De 10 à 30 CHF
Offenbach rime bien sûr avec opérette, ancêtre racé de la comédie de moeurs (en général). Or ici, c’est d’une opérette fantastique dont il est ici question. Deux compères rivaux doivent l’un corrompre une jeunette et l’autre la sauver des griffes du Malin, le premier des deux ayant pacte conclu avec icelui. Pièce légère quoique sombre sur sa thématique, c’est profusion de chansons, dont certaines à tendance paillarde qui fait gigoter les intervenants. Sous la direction de Benjamin Knobil, cette opérette fantastique et facétieuse se transfigure en théâtre-musical fantastique, servie par un quatuor de chanteurs-comédiens de choc. Du XIXème siècle à nos jours, c’est une pièce en un acte où la dimension sociale est toujours autant d’actualité, mais où la misère se pare de nouveaux oripeaux. À chacun, dès lors, de découvrir où se cache le diable aujourd’hui.
Ensemble Cantatio
les concerts du dimanche 18-19
« Odes à sainte Cécile »
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John Duxbury direction Aleksandra Lewandowska soprano Alex Potter contreténor Thomas Hobbs ténor Robert Davies baryton Stephan MacLeod basse
H. Purcell Welcome to all the Pleasures B. Britten Hymn to St Cecilia H. Purcell Hail Bright Cecilia
Genève, ville de culture www.ville-ge.ch/vh
2018
à 17h
Victoria Hall
SCÈNE CULTURELLE DE LA VILLE DE GENÈVE
Plus d'informations www.ville-ge.ch/vh ou 0800 418 418 (numéro gratuit)
LIVE ET FESTIVALS
DU 15 AU 18 NOVEMBRE L’USINE (EN ENTIER !)
MONSTRE FESTIVAL Décrire le Monstre est un peu compliqué car cela dépend de la sauce à laquelle il va nous manger cette année, mais on peut déjà parier qu’il a la dalle puisqu’il était absent en 2017 (et aussi qu’elle aura bon goût, la sauce). Ce qui est sûr également, c’est que le Monstre va envahir tous les espaces de l’Usine, les imprégnant de saveurs d’encre et de papier. Bah oui, le Monstre c’est avant tout un festival indépendant dévolu à la micro-édition dans tous ses formats et largeurs, donc en plus de faire un tas de rencontres on y retrouve pêle-mêle de la sérigraphie, des livres, des fanzines, des affiches et tout simplement de quoi satisfaire les affamés de papier aux goûts et aux crocs les plus affûtés. Mais plus encore, l’insatiable chef Monstre vous propose au menu « conventions, expositions, projections, ateliers, concerts, performances, discussions, normes, censures et subversions ». Et puisqu’il a lui-même été biberonné à la solidarité, le Monstre sait se montrer généreux et s’offre à ses hôtes entièrement à prix libre.
4, place des Volontaires et 11, rue de la Coulouvrenière 1204 Genève www.lemonstre.ch
LE 24 NOVEMBRE
19h30
ARENA
DAMSO Qui n’a jamais entendu "Macarena" recherche fissa le titre sur Youtube et constate par elle/lui-même. Damso est un membre émérite de la déferlante belge qui débarque sur la francophonie musicale. Si on a pu apprécier par exemple le sec d’un Roméo Elvis, la fine lourdeur d’un Damso couvre un tout autre rayon de la neurochimie. C’est l’écorché qui s’assume, qui dit ce qu’il est comme nous tous, et c’est ça qui parle. Quant aux prods, c’est un compositeur hors-pair. Pour mieux cerner son talent, il est le mec qui faisait les 90% des combos de son ancien groupe OPG. Repéré par Booba en 2015, la machine s’emballe et le voilà sur nos écrans. Ainsi va la vie, et celle-là fait partie des méritées.
3, rue des Batailleux | 1218 Le Grand-Saconnex www.geneva-arena.ch
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LIVE ET FESTIVALS
30 NOVEMBRE ET 1ER DÉCEMBRE DIVERS LIEUX globalelocale.ch
LE 7 DÉCEMBRE SALLE DES FÊTES DE THÔNEX 18, avenue Tronchet | 1226 Thônex www.thonex.ch
GLOBALE LOCALE On a parfois tendance à l’oublier, mais Genève recèle une scène artistique et musicale foisonnante. C’est pour promouvoir cette richesse et rappeler cette réalité de manière festive que le Grand Conseil de la Nuit (association pour la culture nocturne à Genève) crée l’événement Globale Locale qui se tiendra pour la première fois les 30 novembre et 1er décembre prochains. Sous cette bannière se réunissent quatorze hauts-lieux de la vie nocturne du canton (le Zoo, le Terreau, le Champmeslé, l’Audio, la Fonderie Kugler, le C hat Noir, le Decibell, le Central Station, la Gravière, le Motel Campo, le Rez/PTR, l’Undertown, Urgence Disk et la Makhno) avec à l’affiche exclusivement des talents locaux. Genevois implantés ou de passage sont donc tous invités à les soutenir en allant vadrouiller d’un lieu à l’autre tout en se faisant bien plaisir aux sons du hip hop, de la house, du rock psyché, du contemporain, de la techno ou du punk parmi tant d’autres pépites made in Geneva.
20h MARCUS MILLER & SELAH SUE Monstre sacré du jazz qui aime flirter avec d’autres genres tels le funk ou le rock, compositeur et multi-instrumentiste de génie, Marcus Miller sera de passage à Genève le 7 décembre prochain pour présenter son dernier album sorti en juin, Laid Black. Surtout connu pour sa maîtrise exceptionnelle de la basse, il a au cours de sa longue carrière collaboré avec des pointures comme Miles Davis, Herbie Hancock, Chaka Khan, Eric Clapton, David Sanborn ou encore Luther Vandross. Lors de ce concert, il sera accompagné par la voix hors du commun de la jeune chanteuse belge Selah Sue, dont Marcus Miller dit qu’elle lui « fait penser à Janis Joplin », rien que ça ! Les deux artistes ont eu l’idée de se réunir pour une collaboration lors du Monte-Carlo Jazz Festival de 2015. Ni une, ni deux, l’année suivante ils la concrétisaient une première fois en partageant l’affiche au festival Jazz à Juan, puis par un featuring sur le reprise de Que sera sera qui apparaît sur l’album de Marcus Miller, et enfin par cette tournée en duo qui marquera sans doute les annales thonésiennes.
Une exposition organisée en partenariat avec le MAMCO
Image : Robert Filliou, Poï-poï (détail), 1961 Collection MAMCO, Genève
EN FAMILLE
DU 15 AU 25 NOVEMBRE THÉÂTRE DE MARIONNETTES
MEET FRED Fred c’est abord un type normal. Puis à mesure que s’avance l’histoire, il se rend compte qu’il est manipulé, dirigé, complètement aliéné. Les trois collègues qui l’entourent se jouent de lui et il ne peut rien y faire. Le metteur en scène, car c’est de cela qu’il s’agit, est de surcroît brouillon avec le script tout en se permettant d’exiger de Fred qu’il reste naturel. Et il se débat, comme une pantin même, mais la route est encore longue. Cette fable convient particulièrement bien au dialogue de l’être d’âge dit "mûr" à celui qui est considéré "en maturation". Fred est une marionnette bunraku, c’est-àdire directement manipulée à la main, sans fils, menée par la compagnie anglo-saxonne Hijinx et son humour flegmatique-agressif.
marionnettes.ch De 10 à 20 CHF
©DR
LE 2 DÉCEMBRE 2018
De 17h à 18h GOWAL Plutôt que de se cantonner à des genres figés, même si traditionnels, Khalil Bensid et Reinaldo Delgado Salerno ont décidé d’unir leurs forces et leurs esprits. Le premier vient du gnawa, le nom marocain de cette tradition musicale maghrébine et que l’on retrouve peu ou prou en Algérie – le diwali – et en Tunisie ainsi que partiellement en Lybie sous le nom de stambali. Cette musique née de la traite arabo-islamique, faite de fusions, s’est trouvée être très proche de la santeria d’Amérique du Sud, proche au point que les références ésotériques correspondraient de très près. Forts de cette unicité apparente, ces deux courants incarnés par nos deux protagonistes vont se produire pour leur première mondiale au Musée d’Ethnographie de Genève, dans le cadre de l’exposition "Afrique, les Religions de l’Extase". Le Bouhali, le conteur voyageur, guidera petits et grands sur la route du storytelling mystique.
MUSÉE D’ETHNOGRAPHIE DE GENÈVE 65-67, boulevard Carl-Vogt | 1205 Genève Entrée libre www.ville-ge.ch/meg Dès 6 ans
©DR Go Out! magazine
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AILLEURS
LE 15 NOVEMBRE
Vevey UNKNOWN MORTAL ORCHESTRA La salle de l’underground veveysan nous explosera l’hypothalamus avec le Unknown Mortal Orchestra qui débarquent de Nouvelle-Zélande, précédés de leur réputation de "meilleur groupe psychédélique" dudit pays. On reconnait une influence à la Conan Mockassin, ces waves néo-psychés plus douces toutefois que celle plus garage de Tame Impla. Mais c’est bien la même idée qu’on retrouve derrière cette nouvelle vague. UMO ont des particularités plus instrumentales, où ils vont aller cherche une complexité plus poussé avec des riffs assez complexes au final, même si leur rendu sonne toujours et à dessein, très pop. On aura droit aussi à un autre loustic des NouveauxMondes, Yuno, qui lui aussi vient de sortir un album, ayant sand oute considérer que skater des amplis de basses n’allait pas suffire à le calmer,
ROCKING CHAIR (RKC) 60 av. de Gilamont | Vevey Dès 21h
DU 3 OCTOBRE AU 14 JANVIERS 2019
EXPOSITIONS « JEAN-MICHEL BASQUIAT » ET « EGON SCHIELE » Si vous vous demandez comment démontrer la nécessité vitale de l’art, ne cherchez plus. La Fondation Louis Vuitton répond à cette question en proposant une rétrospection des œuvres de deux des plus grands peintres et dessinateurs du XXème siècle : Egon Schiele et Jean-Michel Basquiat. Conçues en résonance, ces expositions sont caractérisées par la quantité, la qualité et l’intensité des œuvres des deux artistes. Schiele et Basquiat partagent une virtuosité précoce, un dessin obsessionnel et un impact exceptionnel sur l’art visuel. Le premier a questionné, au temps de la Première Guerre mondiale, la condition existentielle de l’homme au travers d’autoportraits, de nus et de paysages. Le second a dénoncé avec force les injustices raciales et a imposé la Figure noire au monde occidental, jusqu’alors dominé par l’Homme blanc. Les expositions mettent l’accent sur les deux lignes inimitables des artistes autant dans leurs questionnements, leurs idées et leurs réponses.
FONDATION LOUIS VUITTON 8, avenue du Mahatma Gandhi | 75116 Paris +33 (0)1 40 69 96 00 www.fondationlouisvuitton.fr
©Fondation Louis Vuitton
novembre 2018
Paris
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AILLEURS
DU 3 NOVEMBRE AU 27 JANVIER 2019 MUSÉE DES BEAUX-ARTS DU LOCLE
SILVER LAKE DRIVE RÉTROSPECTIVE ALEX PRAGER Artiste incontournable de la scène contemporaine internationale, la photographe et réalisatrice américaine Alex Prager (1979) est à l’honneur au Musée des Beaux-Arts du Locle (MBAL) jusqu’au 27 janvier prochain. Le musée neuchâtelois lui consacre en effet une rétrospective – Silver Lake Drive –, mettant en lumière les œuvres à la mise en scène ultra léchée de la native de Los Angeles. La patte hollywoodienne est d’ailleurs bien présente, et sous-tend un univers à l’atmosphère singulière où évolue immanquablement une femme à l’allure rétro, que celleci se détache de la foule environnante ou d’un décor hyperréaliste. Cinq installations cinématographiques viennent également entrer en résonance avec les clichés présentés. En parallèle, le MBAL expose aussi les travaux du photographe de mode Erik Madigan Heck (1983), une fresque de l’artiste suisse Stéphane Dafflon (1972) ainsi que la surprenante installation de peluches géantes du jeune français Thomas Liu Le Lann (1994).
6, Marie-Anne Calame | 2400 Le Locle 032 933 89 50 www.mbal.ch
Desiree, de la série The Big Valley, 2018 ©Courtesy Alex PragerStudio et Lehmann Maupin, New York et Hong Kong
JUSQU’AU 3 MARS 2019
Sion
LE PÉNITENCIER
MÉMOIRE DE GLACE : VESTIGES EN PÉRIL Le drame de la fonte des glaciers alpins, que le changement climatique de ces dernières décennies accélère de façon inquiétante, possède comme effet secondaire non délétère – probablement le seul – la capacité de libérer des glaces corps et objets piégés jusqu’alors. Si l’archéologie glaciaire a connu son heure de gloire avec la découverte de la momie Ötzi en 1991, il faut savoir que les glaciers alpins, en se retirant, ont depuis lors révélé quantité de vestiges dans des états de conservation exceptionnels grâce à la congélation. Le Musée d’histoire cantonal présente dans sa nouvelle exposition foule d’objets préhistoriques et historiques de tous acabits qui, au-delà de leur exceptionnelle valeur intrinsèque, renseignent également sur les modes de vie des hommes et femmes qui de tous temps ont eu à se frotter aux montagnes, pour accéder à des ressources naturelles ou rejoindre des vallées. Et puisque la surface des glaciers va continuer à diminuer, chaque aficionado de montagne peut être amené à faire une découverte spontanée ; l’exposition informe donc aussi sur le comportement adéquat à adopter dans ce cas.
24, rue des Châteaux | 1950 Sion 027 606 47 07 www.musees-valais.ch
Go Out! magazine
Le Locle
97
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—HEAD Genève
Arts visuels Cinéma Architecture d’intérieur/Espace & communication Communication visuelle/Media & Interaction Design Design Mode/Produit/Bijou & accessoires Inscriptions en ligne Bachelor : 10 mars 2018 Master : 10 avril 2018 Portes ouvertes Vendredi 18 et samedi 19 janvier 2019
Eleonora Pizzini, 2018, © photo Raphaëlle Mueller
2019
Admissions