Go Out! Magazine n°68 février 2019

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INDÉPENDANT DEPUIS 200 ANS, MIRABAUD CONÇOIT LA DIFFÉRENCE COMME UNE RICHESSE. C’EST POURQUOI NOS SERVICES EN WEALTH MANAGEMENT, ASSET MANAGEMENT ET BROKERAGE S’ADAPTENT À LA RÉALITÉ DE CHACUN. ENSEMBLE, PARTAGEONS DE NOUVELLES PERSPECTIVES.

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ÉDITO C’est blottie sous une grosse couverture mais plus motivée que jamais que l’équipe de Go Out! entame sa septième année d’existence. Fini les vacances, la rentrée bat son plein et c’est déjà la course ! Pour bien commencer 2019, évènement majeur d’une Genève culturelle en mue : le Grand Théâtre rouvre les portes historiques de son vaisseau amiral, après trois ans dans la barque boisée des Nations. Un chantier colossal s’achève, ouvrant le cortège foisonnant qu’animeront après lui la nouvelle Comédie, le Pavillon de la Danse, la Cité de la Musique et le Théâtre de Carouge remis à neuf. Ô Genève, glorieux sera ton avenir culturel ! Pour inaugurer cette nouvelle ère, la première scène culturelle de Suisse romande présente une vaste production du Ring des Nibelungen, illustre tétralogie de Wagner. Un évènement aussi rare que grandiose offrant seize heures de musique, à travers trois cycles, entre février et mars. L’occasion de se réapproprier les lieux dans l’émotion et l’intensité. Autre grande nouvelle de ce début d’année pour tous les Genevois, visiteurs et amateurs d’art, le Mamco sera gratuit en 2019. La banque Mirabaud, qui célèbre son bicentenaire, accroit son soutien au musée en offrant la gratuité à ses visiteurs cette année. Plus d’excuses pour ne pas sortir faire un tour de cette belle institution. Alors à vos oreilles, à vos yeux, pour une année dense en émerveillements quotidiens !

Fabien Bergerat Responsable des rubriques musique classique & design

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Graphisme

Roger Pfun

d et Valentin

Vitus

Vernissage samedi 2 février de 15h à 20h partie officielle à 17h00 Entrée libre du mardi au dimanche de 14h à 18h Chemin JB Vandelle 8 1290 Versoix Suisse Face à la gare CFF parking sous l’immeuble +41 22 950 84 00 bolero@versoix.ch www.bolero-versoix.ch

exposition roger pfund du 2 février au 31 mars 2019


N°68 8n9

IMAGE DU MOIS HIGHLIGHTS

10n11

COUPS DE CŒUR, COUPS DE GRIFFE

CULTURE

EN FAMILLE

46.

49.

DESIGN

51.

LIVRES

STAY COOL

RDV PRIS

85n97

53n83

13n51

EXPO, CLASSIQUE, THÉÂTRE, DANSE, CINÉMA, LIVE, AILLEURS

54.

HOTSPOTS 59. 63.

ART/EXPO

14. 24.

CLASSIQUE

34.

THÉÂTRE

39. 41.

69. 70.

FESTIVAL

BEAUTÉ

SHOPPING 78.

81.

HÔTEL

COSMÉTIQUES

74.

DANSE

VINS

Crédits photos : À gauche : Le Ballet Junior ©Gregory Batardon Au centre : Digital Design Day ©dde À droite : Lucia Di Lammermoor ©Judith Schlosser

TECH'

HORLOGERIE

EN COUVERTURE

IMPRESSUM

Rédacteurs Quentin Arnoux, Fabien

©FABIEN BERGERAT

Editeur Association Go Out !

Bergerat, Florinda Cairoli, Pierre-Emmanuel

Directrice de la publication

Fehr, François Graz, Olivier Müller, Soraya

Mina Sidi Ali • mina@gooutmag.ch

Nefil, Virginie Nopper

Adjoint à la rédaction

Stagiaire Florinda Cairoli

Vincent Magnenat

Coordination de production

Cheffe d'édition Nyata Natalie Riad

Musumeci S.p.A., Quart (AO)

Graphiste Martin Besson Resp. rubrique art contemporain

CONTACTS

Quentin Arnoux

info@gooutmag.ch

Resp. rubrique théâtre

www.gooutmag.ch

Ameidie Terumalai Resp. rubrique musique classique Fabien Bergerat

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IMAGE DU MOIS

EXPOSITION SHIRIN NESHAT, BAILLY GALLERY Genève jusqu’au 26 février 2019. Shirin Neshat est une artiste, vidéaste et photographe iranienne. Éminemment poétiques, ses photographies reflètent le travail qu’elle entreprend depuis 1993 sur les questions de religion, du féminisme et de la condition de la femme en Iran. Au travers de ses œuvres, elle propose une image de femmes orientales fortes et courageuses refusant toute forme de victimisation. Bailly Gallery 10 rue de l’hôtel de Ville, 1204 Genève Tél. 022 827 24 24 info@baillygallery.com © Shirin Neshat, courtesy. Noirmontartproduction.

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HIGHLIGHT

HIGHLIGHTS

GALERIE WILDE

Dans la Jabala Upanishad, il est énoncé que la vie comporte quatre étapes à suivre pour bien faire les choses : le brahmacârin ou l’étude, le grihastha ou fonder une famille, et en troisième le vânaprastha. Cette étape qui se traduit par la retraite religieuse est d’une certaine manière ce que Guy Bärtschi, vétéran genevois de l’art contemporain, achève de mettre en place. En effet, les affaires courantes ne sont plus du goût du galeriste, ayant tel un roi mérovingien confié leur gestion à un maire de palais qui semble avoir fait ses preuves. En effet, c’est Barth(élémy) Johnson, né Pralong, qui officiait déjà comme directeur depuis 2012 qui est aujourd’hui le carolingien de l’affaire puisqu’il reprend l’enseigne, mais surtout la fait évoluer considérablement. Wilde, comme Oscar; il semblerait que son épouse soit de la famille. Anecdotique mais classe. Ensuite, l’espace de la rue du Vieux-Billard s’est modernisé et un corridor s’est laissé creuser, le loft 43 de la route des Jeunes reste fidèle à lui-même. C’est surtout l’extension en terres bourbines, Bâle et Zürich, qui se laisse remarquer. C’est avec ArtGenève et Omar Ba que la nouvelle enseigne prendra ses marques, en parallèle de Not Vital à Bâle, dont le vernissage se tiendra le 9 février au 37 Angensteinerstrasse. Quant au mérovingien, il s’est mis au yoga et ne compte plus s’intéresser qu’au contact avec les artistes. La quatrième étape étant le samnyâsin, la vie érémitique errante, peut-être le verra-t-on errer… VM Galerie Wilde 24, rue du Vieux-Billard - 1205 Genève 43, rte des Jeunes - 1227 Les Acacias Angensteinerstrasse 37 - 4052 Bâle wildegallery.ch

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HERMÈS

coups de c�ur d'hermès

PITOËFF RELIF TÉ

TOUS MEOW-BILISÉS !

Habitué à aller traîner ma patte autour du Théâtre Pitoëff, je ne m’étais jamais vraiment poser de miaulement sur sa provenance où son histoire. Depuis son récent lifting, j’ai appris désormais que c’est pour faire honneur à Ludmilla et Georges Pitoëff qui montèrent moult spectacles dans l’entredeux guerres que le théâtre se nomme ainsi. L’enseigne est donc ancienne, comme son Heimatstil architectural le laissait facilement deviner. Et pour offrir des alternatives aux mur de granit, certes splendides mais peu variés, des panneaux de sèche ont été installés, la sécurité renforcée, et les installations scéniques modernisées. Et last but not least un accès amélioré aux personnes handicapées. Je lève ma patte pour cette très bonne initiative! Miaou.

En jouant à “ouvre-moi-la-porte-humain-attend-en-fait-jene-suis-plus-si-sûr” je me suis demandé ce qui se passerait si ce gentil primate n’était plus en mesure de me ramener ma pitance et mon lait. Sans revenir sur ces débats de souris avares, le capitalisme dans le domaine artistique prive certains primates de nourriture alors qu’ils ont été sages, ont fait de l’art et tout ça ! Je sais ça paraît fou, moi qui adore créer des sculptures en poils et en restes de moineaux, on me rémunère en succulence. Qu’à cela ne tienne ! l’Association Mobilisation des artistes s’est mise en action pour aider nos gentils primates artistes à recevoir la pâtée qu’ils ont méritée, comme les autres.

Théâtre Pitoëff Rue de Carouge 52, 1205 Genève Tél. 022 808 04 50 www.pitoeff.ch

mobilisationdesartistes.tumblr.com

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MISHIMA

coups de griffe de mishima

RENATA

C’est avec effroi qu’Hermès et moi avons appris la disparition d’une des muses de Go Out! : Renata, l’extraordinaire maman de Michel et Mayla Chevrolet. Difficile de sécher les larmes de notre maitresse et toute la team depuis cette funeste nouvelle, car cette femme horsdu-commun au sourire et à la chaleur contagieux représentait l’idéal maternel. Depuis le début de l’aventure Go Out!, cet atome d’amour et de générosité illimitée est l’une des rares à avoir cru et soutenu le projet sans cesse et avec véhémence. Même lorsqu’elle repartait dans son argentine natale, on la savait tout près de nous, toujours là pour nous réconforter et nous motiver. Solaire, elle aurait illuminé la plus sombre des pensées. Lorsqu’elle avait perdu son frère et que nous lui avions transmis nos condoléances, elle avait rétorqué que le soleil se lèverait le lendemain. Depuis le départ de cet astre à la force d’âme inouïe, nos journées sont clairement moins radieuses. On la remercie à l’infini de nous avoir transmis la plus essentielle des leçons de vie: profitez de celle-ci ! Repose en paix ange. Toutes nos pensées à Mayla, Elisa, Simon et la famille Navarro Ocampo.

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© MDAA, photo : Rémi Bénali artwork — atelierdebleu.ch

CÉSAR ET LE RHÔNE. CHEFS-D’ŒUVRE ANTIQUES D’ARLES MUSÉE D’ART ET D’HISTOIRE, GENÈVE 8 FÉVRIER — 26 MAI 2019

Avec un prêt exceptionnel de

Avec la participation exceptionnelle du musée du Louvre

Avec le généreux soutien de


Culture

Grand Théâtre de Genève, grand foyer restauré © GTG / Fabien Bergerat

MUSÉE INTERNATIONAL DE LA RÉFORME

THÉÂTRE AM STRAM GRAM

JOHN CURRIN LE GRAND THÉÂTRE LUCIA DI LAMMERMOOR

LE BALLET JUNIOR

DER RING DE GENÈVE

DIGITAL DESIGN DAYS

CÉSAR ET LE RHÔNE OSR LE CONCERT UNIVERSEL

MARIE-HÉLÈNE CLÉMENT

ANTIGEL Go Out! magazine

LE POCHE

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ART/EXPO

UNE FOIS AU PLURIEL

Serge Bloch ©Nicolas Righetti

Le Musée International de la Réforme (MIR) signifie avec sa nouvelle exposition « Il était plusieurs fois, Eve, Noé, Moïse, et beaucoup d’autres » qu’il est possible de lire la Bible en 2019 avec un œil neuf et areligieux. En partant du livre écrit par Frédéric Boyer et illustré par Serge Bloch « Bible. Les Récits fondateurs », l’exposition traite de manière artistique et littéraire quinze récits vétérotestamentaires et la perception qu’on s’en fait. Si les sociétés naissent, fleurissent et s’éteignent, les grands écrits restent et alimentent les générations ultérieures, bien évidemment avec des interprétations qui leur sont propres. Par QUENTIN ARNOUX

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ART/EXPO

UNE BIBLE INTERACTIVE

Comme l’indique la racine étymologique biblia, la Bible est un mot au pluriel. C’est avant tout un ensemble de textes qui forme des canons et qui est augmenté ou réduit selon les époques et les confessions. A l’instar des Évangiles, dont seulement quatre furent choisis parmi des dizaines d’autres - les apocryphes - pour coller au mieux à la doxa de l’Église, les textes vétérotestamentaires sont soumis aux époques et à leurs lecteurs. Tandis que les histoires ont tendance à peu changer, la manière de les aborder varie, et restituer leur imaginaire narratif et poétique dans un XXIème siècle majoritairement peu enclin aux sujets religieux peut être un exercice laborieux. Ce n’est donc pas un mince projet qu’ont entamé Frédéric Boyer et Serge Bloch en 2012 avec « Bible. Les récits fondateurs ». Cette bible contemporaine de 500 pages parue aux Éditions Bayard aborde l’Ancien Testament dans un esprit interactif. Les textes sont accompagnés de 2000 dessins et d’un support vidéo grâce auquel 35 récits prennent vie sous la voix d’un narrateur. Cette diversité de supports rend la matière autrement plus accessible et permet à tous de pénétrer la mythologie religieuse sans l’aspect spirituel.

La tour de Babel ©Bayard

Dieu est bon dit-on souvent. Pourquoi diable demandet-il donc à Abraham de tuer ton fils si violemment ? Le sacrifice humain fait partie de ces sujets tabous qu’il est parfois décourageant d’aborder avec des enfants. Le sacrifice d’Isaac ou Ismaël selon les versions est une entrée en matière qui traite de cruauté, de soumission, de la peur et du sacrifice. Nous sommes aussi les témoins des pluies diluviennes qui s’abattent sur la terre avec l’épisode du Déluge pour ensuite voir la colombe apporter le salut à Noé, un rameau d’olivier au bec. Ce passage connu comme violent de l’Ancien Testament est réinterprété en se basant sur l’étymologie hébraïque de l’arche. À l’origine une petite boîte en bois contenant les objets de culte, l’arche s’est peu à peu transformée dans l’imaginaire collectif en un massif bateau. Par assimilation, on comprend bien que les mâles et femelles de toutes les espèces qui sont réunis dans la coque de noix font écho à ces nombreux objets religieux en boîte. Cette adaptation ne sape en rien l’idée sous-jacente de ce mythe à l’apparence de conte qui voit s’affairer un combat où le vice périt et la vertu sort victorieuse. Quoiqu’en fin de compte, la conclusion a un âpre goût : vouloir tuer les hommes pour éradiquer le péché est illusoire.

MYTHES, INTERPRÉTATION ET COMPRÉHENSION

Un mythe, une légende ou un conte ne sont pas des histoires données telles quelles. Il est nécessaire de les interpréter pour en extraire la signification. Cette même démarche est reprise dans le cadre de l’exposition du MIR. Avec l’aide de spécialistes de la Bible, Frédérique Boyer a taillé son corpus pour extraire 15 récits sur les 35 que compte originellement le livre paru en 2016. L’intérêt narratif que possède certaines histoires par rapport à d’autres a motivé cette sélection. Et parce que ces histoires sont simples une fois la dimension religieuse évacuée, il faut en fournir un discours clair. Derrière des concepts religieux tarabiscotés se trouvent des notions communes à toutes les époques. Pour preuve, le mythe du Jardin d’Eden. L’Homme est arraché à l’oisiveté et doit quitter le paradis après qu’Eve a mangé un peu trop goulûment une pomme – une grenade semblerait plus probable. Aussi peu vraisemblable qu’elle puisse être, cette histoire renvoie à un argument tout à fait applicable aujoud’hui. Comment faire en sorte que le désir qui nous porte ne soit pas le désir de ce qui nous nuit, et comment faire en sorte que ce même désir ne soit pas l’expression de l’excès.

Il était plusieurs fois Du 25 janvier au 19 mai 2019 Musée International de la Réforme 4 Rue du Cloître - 1204 Genève 022 310 24 31 www.musee-reforme.ch

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© Filipe Ferreira

S O P R O

Théâtre 28 février et 1er mars

de Tiago Rodrigues l’un des créateurs les plus passionnants d’aujourd’hui ! forum-meyrin.ch


ART/EXPO

TROPPO VERO Selon Marie-Hélène Fehr-Clément (1918-2012), la peinture se décompose en trois périodes. Le futur peintre est lui-même et ne subit que sa propre influence, le jeune peintre est influencé et le peintre accompli est chanceux, car il retrouve force créative et sa spontanéité. L’Espace Arlaud fait honneur à cette conception de la peinture en exposant à titre posthume, et pour la première fois, les œuvres tardives de l’artiste vaudoise. Les nombreux portraits qu’elle réalise font ressortir une volonté d’exprimer avec l’œil ce que la parole peine souvent à faire : dire le vrai. Par FABIEN BERGERAT

matières, mais son profond dégoût pour toute forme de structure humaine ou groupe pousse Marie-Hélène Fehr-Clément à peindre seule et à ne s’inspirer que de la nature. Des aspects de sa vie, « la peinture est bien le seul où il n’y ait point eu aucun souci » disait celle qui signait ses travaux simplement de son prénom. Dépourvue de toutes autres qualifications, la peinture est le domaine dans lequel elle se sait avoir un peu de talent. Son goût pour les cafés et la poussière des trottoirs la met sur la route de ces gens qui lui permettent de saisir cet insaisissable qui est présent en chacun et qui ne flatte pas toujours une fois saisi. Son talent réside avant tout dans sa capacité à peindre fidèlement ce qu’elle observe. Ne pas peindre comme l’on voit, mais comme l’on ressent n’est pas chose aisée. Les paysages ou les portraits qu’elles réalise n’ont pas toujours plu et, pour reprendre l’exclamation que poussa le pape Innocent X face au portait que Diego Velasquez réalisa de lui, les œuvres de Marie-Hélène Fehr-Clément peuvent être qualifiées de troppo vero (trop vrai). Cette analogie est la bienvenue lorsque l’on sait qu’elle ironisait sur le fait d’être l’alter ego du peintre espagnol.

©Jacques Bétant ENFANCE À LAUSANNE

Marie-Hélène Fehr-Clément naît à Lausanne en 1918 au moment où la ville voit se développer un vivier artistique des plus productifs. Des écrivains comme Maurice Chappaz et Charles-Ferdinand Ramuz sont contemporains du peintre René Auberjonois, lequel est un proche de la famille de Marie-Hélène FehrClément. Pourtant proche d’artistes et encouragée par Auberjonois, Marie-Hélène Fehr-Clément est de ces peintres autodidactes qui n’ont besoin comme guide qu’eux-mêmes ; l’inspiration vient en travaillant, non en l’attendant des autres.

Marie-Hélène Clément Du 25 janvier au 31 mars 2019 Espace Arlaud Place de la Riponne 2B - 1005 Lausanne 021 316 38 59 www.musees.vd.ch/espace-arlaud

ESCLAVE DE L’ESSENTIEL

Un intérêt çà et là pour Paul Cézanne ou Chaïm Soutine lui apportent ce qu’elle aime bien appeler « des éclaircies d’intelligence » et lui inculquent le traitement des Go Out! magazine

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ART/EXPO

ÉROTISME AMBIGU

John Currin, January 30 - April 12, 2019

Suivant New York, Los Angeles et Paris, la galerie Gagosian expose John Currin dans sa succursale suisse à partir du 30 janvier 2019. Il dessine et peint ses figures humaines, et principalement des femmes, en reprenant différents codes et éléments prototypiques, tant de la pop culture que des grands maîtres de la Renaissance. Et si peindre la femme est un sujet particulièrement fécond dans l’art, le peintre américain l’agrémente d’une dose de fantasme inquiétant et crée un nouvel érotisme ambigu. Par QUENTIN ARNOUX

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ART/EXPO

RETOURNEMENT DU STIGMATE

La femme et l’érotisme ; la virilité et l’homme. Ces deux notions ont souvent été pensées comme indissociables en peinture; l’une exprime visuellement l’autre et l’autre définit la première. Or, la notion d’érotisme ou de virilité fluctue selon les époques et les caractéristiques qu’on leur prête. John Currin veut en proposer une définition contemporaine et, pour ce faire, prend comme sujet d’étude les Américains de la classe moyenne et leur accole les clichés bien établis sur la féminité et la masculinité. Il opère ce que l’on pourrait qualifier de retournement du stigmate. La femme blonde niaise à forte poitrine s’approprie ces clichés et les réutilise pour se définir. D’apparence peu ordinaire, cette manière de procéder présente une femme certes érotisée, mais émancipée puisqu’elle se définit par ce qui la distinguait.

FIGURES ÉROTIQUES

John Currin peint avant tout la femme. L’homme est parfois présent, il n’est là que pour la suppléer. Si les premiers dessins et peintures de femmes sont relativement neutres, les œuvres ultérieures illustrent une sexualité latente, voire de la pornographie. La typologie des figures est à mi-chemin entre les Vénus de Lucas Cranach l’A ncien, des pin-ups ou des représentations plus classiques de nymphes. Derrière le rendu léché de ces muses aux faciès figés se trouve un amas d’éléments paratactiques loin d’être chimériques. Les femmes de Currin harmonisent en effet des apports divers. Tantôt dépeinte comme diaphane et lascive, la femme prend par moment les traits d’une matrone austère. Si le corps se résume en un amas de courbes, l’artiste américain les amplifie et offre un rendu parfois pornographique déstabilisant. Les formes s’allongent, les ventres grossissent, les visages gagnent en expressivité, mais le sourire se transforme rapidement en rictus. Les poses en contrapposto des figures sont plus exagérées et donnent l’aspect de pantins désarticulés. Les seins sont peints relativement hauts et ces figures tantôt graciles, tantôt voluptueuses, transmettent un pouvoir suggestif au moyen de la ligne sinueuse et de détails apportés aux cheveux notamment. John Currin rassemble tout, ramasse tout et sert tout à la représentation nouvelle d’une femme qui s’impose par sa présence.

Go Out! magazine

John Currin, Crystal's Friend, 2011

John Currin Du 30 janvier au 12 avril 2019 Galerie Gagosian Place Longemalle 19 - 1204 Genève 022 319 36 19 www.gagosian.com

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ART/EXPO

TRÉSORS RHODANIENS

À gauche : musée départemental Arles antique, portrait d’homme ©MDAA, Rémi Bénali À droite : musée départemental Arles antique, Statue d’un captif, ©MDAA, Jean-Luc Maby

À Arles, dans le limon du Rhône, une barque renversée et un étrange buste en marbre blanc sont repérés. Si les traits peuvent faire penser à une représentation de l’imperator autoproclamé, d’autres avancent le fait qu’il puisse s’agir d’un gouverneur représenté à la « César ». Prudence, l’identification est toujours sujette à débat. S’ensuivent alors des fouillent qui mettent en lumière l’importance de la ville d’Arles et de son passé commercial sous la République. Plus en amont : Genève, dont l’histoire est intimement liée à César et au Rhône elle aussi. En collaboration avec le Musée départemental Arles antique et le Musée du Louvre, l’exposition César et le Rhône. Chefs-d’œuvres antiques d’Arles propose de revenir en cinq sections sur les œuvres exceptionnelles trouvées dans le fleuve et à Genève, mais également de soulever l’importance commerciale et sociale de ces villes fluviales. Par QUENTIN ARNOUX

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ART/EXPO

LE GLAIVE ET LE NÉGOCE

Arles et Genève ont toutes deux entretenu un rôle important dans la romanisation de la Gaule transalpine. La première est faite colonie en 46 av J.-C. suite à son refus de soutenir Marseille – qui, à l’époque, se positionnait en défaveur de Jules César lors de la guerre civile qui l’opposait à Pompée – et pour ce faire, bénéficie de la construction d’un port et de nombreuses infrastructures publiques encore visibles aujourd’hui. La romanisation de la ville s’aperçoit également dans l’architecture privée avec la commande de grands ensembles de mosaïques à sujets mythologiques.

la plupart ont, qui plus est, souvent été refondues pour récupérer le matériau d’origine. Une telle découverte est presque un unicum. Le très bon état de conservation de ce bronze du 1er siècle avant notre ère permet d’avancer plusieurs éléments. La taille relativement imposante de la statue et la pose soumise du barbare vaincu – si l’on retient l’hypothèse qu’il s’agit d’un Gaulois – peuvent signifier, d’une part qu’il intégrait un groupe sculpté duquel il a été séparé et, d’autre part, que la personne à qui il se soumet est probablement César. Et parce que consacrer une exposition à l’art en Gaule sans faire allusion à l’homme fort de la République pourrait être qualifiée de barbare, la figure de César est aussi abordée grâce à un buste en marbre trouvé en 2007 qui le représenterait. La figuration d’un homme d’âge mûr, imberbe et au large front réunit les caractéristiques physiques de l’imperator. L’identification reste toutefois incertaine, car s’il peut effectivement s’agir de lui, il pourrait également s’agir d’un contemporain à la tête de l’administration arlésienne représenté à son effigie. Si cette seconde hypothèse est retenue, elle témoigne de la victoire des modèles esthétiques comme politiques romains en terres celtes.

La seconde témoigne tout autant de contacts étroits avec la Rome républicaine puisqu’elle est considérée comme un bourg romain (vicus Romanus). En – 58, elle est le théâtre d’un affrontement planifié entre le proconsul et les Helvètes qui tentent de franchir le Rhône pour émigrer en Aquitaine. L’armée romaine détruit le pont reliant les deux berges et construit des fortifications plus en aval du fleuve pour forcer le peuple celte à les franchir, et donc d’être dans son bon droit de riposter et d’envahir la Gaule. Une plaque visible de nos jours sur le Pont de l’Île commémore cet événement qui inscrit Genève dans l’histoire romaine. Quoiqu’il en soit, l’importance de ces deux villes s’explique principalement grâce à leur emplacement éminemment stratégique. Arles possède un port où les marchandises de Méditerranée arrivent et sont taxées avant d’être redistribuées, tandis que la proximité de Genève avec le Léman et d’autres réseaux fluviaux offre un accès facilité aux territoires septentrionaux. Forcément, les aléas du temps ont précipité divers objets dans ce fleuve qui officie en tant que trait d’union entre les deux villes.

GENAVA

Les vestiges de la Genava antique sont aussi mis en valeur – quoique moins nombreux. Si nous ne disposons plus des traces visibles du plan urbanistique antique de la ville comme à Arles, le passé romain est toujours présent malgré tout. Il surgit entre autres grâce aux nombreuses stèles repêchées dans le Rhône ou en ville. L’art épigraphique est une source précieuse pour les historiens dans la mesure où il renseigne sur la vie quotidienne. Toutes les stèles noircies au fil des ans ont été restaurées par le Musée d’art et d’histoire courant 2018 et jalonnent l’exposition pour renseigner sur les affaires administratives et sociales de la population du bourg romain.

QUELQUES TROUVAILLES

Une barque remplie d’ustensiles de cuisine, de marchandises et de bloc de pierres taillés découverte en 2008 dans le lit du Rhône offre l’opportunité de visualiser la taille des bateaux commerciaux à fond plat qui circulaient sur les fleuves et dont l’apparence longiligne s’éloigne des trières massives qui naviguaient en mer. Pleinement chargée au moment où elle a sombré, cette barque est un fabuleux révélateur de la vie d’alors.

César et le Rhône. Chefs-d’œuvre antiques d’Arles. Du 8 février au 26 mai 2019 Musée d’art et d’histoire 2, Rue Charles-Galland - 1206 Genève www.ville-geneve.ch/mah

Parmi les objets phares exposés se trouvent notamment de nombreuses statues dont un bronze particulièrement bien conservé d’un captif agenouillé et nu sous les traits d’un Gaulois. Comme la majorité des statues antiques qui sont parvenues jusqu’à nous sont en pierre, il est complexe d’évaluer la part de celles réalisées en bronze, dont Go Out! magazine

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LES DESSOUS DE GENÈVE Exposition

du 02.11.18 au 22.04.19 © Ceux d’en face, Genève

sig-quartierlibre.ch

UNE EXPOSITION ORGANISÉE PAR


ART/EXPO

CLASSIQUE MAIS PAS DÉMODÉ L’éveil musical est toujours une source de joie pour les enfants. Mais comment les intéresser à la musique classique, loin des tendances actuelles? Quelles œuvres et quels compositeurs leur faire découvrir en premier lieu et dans quelles conditions? Afin notamment de répondre à ces différentes interrogations et faciliter l’accès pour tous à la musique classique, l’Orchestre de la Suisse Romande propose un vaste programme pédagogique composé de trois axes principaux que sont les « Concerts pour les petites oreilles », « l’OSR et l’orchestre en classe » ainsi que le « Parcours pédagogique » qui permet à des écoliers de partager la vie de l’OSR de l’intérieur (ateliers, répétitions) pour finalement assister à un des trois Concerts en famille prévus au Victoria Hall, et c’est précisément sur ces derniers que nous nous attarderons. Par SORAYA NEFIL

Adaptés spécialement aux jeunes enfants dès l’âge de 6 ans, les « Concerts en famille » sont une manière ludique, détendue et originale d’initier toute la famille à la musique classique et ainsi de faire connaître les plus grandes œuvres du répertoire. Rappelons également que l’OSR, qui a fêté son premier siècle en 2018, est composé de 112 musiciens de 17 nationalités différentes jouant plus de 30 instruments. De plus, le lieu choisi n’est pas anodin puisqu’il s’agit du Victoria Hall, sans doute la plus belle salle genevoise consacrée à la musique classique et reconnue pour ses qualités acoustiques indéniables.

faire vivre toutes ces émotions, Philippe Béran sera alors aux commandes pour diriger les Solistes de l’OSR ainsi que les jeunes de l’Orchestre du Collège de Genève. Le dernier « Concert en famille » de cette saison pédagogique mettra la lumière sur les deux genres musicaux que sont le concerto et la symphonie en proposant les œuvres majeures de deux célèbres compositeurs, à savoir le Concerto pour piano et orchestre N°3 en ut mineur op.37 de Beethoven et la Symphonie N°77 en ut majeur op.60 dite Leningrad de Chostakovitch (surnommé parfois le Beethoven du XXe siècle). La première de ces œuvres fait valoir le dialogue entre le piano, instrument soliste de cette composition, et l’orchestre. Quant à la seconde, surtout connue pour le thème central du premier mouvement, une marche désinvolte de dix-huit mesures répétée douze fois de plus en plus fort, elle évoque l’invasion et le début de la deuxième guerre mondiale. Et pour conclure sur une excellente note, signalons que, forts de leurs succès, les « Concerts en famille » seront au nombre de six la saison prochaine!

Le premier « Concert en famille » de l’année fera la part belle à l’univers fascinant du jeu. Allégresse et légèreté au programme! Grâce à George Bizet et ses Jeux d’enfants, le public pourra tout d’abord se balancer sur un cheval de bois, souffler sur des bulles de savon, jouer à la poupée ou encore tourbillonner comme une toupie au son des douze pièces pour piano à quatre mains de cette suite de Bizet. Puis il entrera dans un monde virtuel pour le plus grand bonheur de nos jeunes geeks (ce qui rappellera probablement des souvenirs à certains parents), puisque les musiques des fameux jeux vidéo Tetris, Angry Birds et Final Fantasy seront à l’honneur. Enfin, les spectateurs termineront leur voyage ludique dans La Boutique fantasque (d’après Rossini) de Ottorino Respighi, remplie de poupées dansantes. Et pour nous Go Out! magazine

Concerts en famille Le 9 février à 11h et le 4 mai à 11h Victoria Hall 14, rue du Général-Dufour- 1204 Genève www.osr.ch

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CLASSIQUE

BAROCCO UNIVERSALIS

© Grégoire Fillion

Le Concert Universel résonne comme le mystérieux titre d’une expérience musicale philanthrope. Eh bien : imaginez des artistes ancrés dans un monde spécialiste pointu. Notez qu’ils y collaborent dans les hautes sphères. Combinez les dans un ensemble harmonieux. Ajoutez une envie inextinguible de vous rallier à leur amour pour le baroque. Exigez en puriste une prestation sur instruments d’époque. Secouez une énergie éblouissante. Observez un dégagement alchimique prometteur. Faites confiance sur le choix de programmes dédiés à votre plaisir. Vous y êtes. Le Concert Universel se révèle au public le 14 février à l’église Saint-Germain, pour un tout premier concert en Vieille-Ville de Genève qui brode sur le concerto en mode éblouissant. Une injonction ? Venez ! Par ANNE FATOUT

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CLASSIQUE

BAROQUE VOLUPTUEUX

JULIETTE L’INSPIRÉE

Pour ce concert de Saint-Valentin, amoureux ou pas, la soirée s’annonce festive et virtuose : neuf musiciens seront réunis dans un programme «Concertare, le baroque éblouissant». La performance sera le résultat goûteux d’une recette paradoxalement raffinée et explosive. Avec des œuvres et des interprètes spécialistes soigneusement choisis, Juliette Roumailhac orchestre le tout en coulisses, en fondatrice profondément engagée. Avec des concerti a molti stromenti, chacun exprimera sa virtuosité, sa sensibilité, fera briller ses talents et portera les compositions avec son empreinte. Certaines pièces offriront un dialogue enchanteur entre un instrument soliste et l’orchestre. Le violon de Tartini déploiera ses charmes, celui de Locatelli sa virtuosité, le luth créera l’émerveillement au détour d’une œuvre concertante rarement interprétée et le basson révèlera l’esprit poétique de Vivaldi. L’occasion sera donnée d’entendre distinctement les timbres et les couleurs dans des lignes mélodiques envolées.

Au cœur, Juliette orchestre le développement artistique du groupe. Très attachée à la Suisse pour y avoir réalisé une grande partie de ses études, notamment au Centre de musique ancienne dont elle ressort lauréate du prix Marc Schwok, elle a choisi le bassin lémanique pour exposer en primeur Le Concert Universel à un public dont elle connait les exigences et la qualité. Le chef d’orchestre et fondateur des Paladins Jérôme Correas dit de Juliette qu’elle : « (…)mène une recherche personnelle sur la justesse et la qualité du son qui font de ses interprétations des moments inspirés. Son éclectisme lui fait traverser avec bonheur et gourmandise les différentes époques musicales et les styles d’interprétation de la musique pour violon.» LE RÉSEAU

Le Concert Universel a commencé par enregistrer une sélection de compositions de Jean-Marie Leclair, destinée à la production d’un CD. L’ensemble est en recherche d’un label. Baroque de cœur, oui ! Mais moderne aussi w! À la pointe de l’actualité et ouvert aux opportunités dynamiques, le groupe surfe sur les méthodes en vogue pour optimiser ses chances de visibilité : si d’aventure des convaincus souhaitaient s’improviser mécènes, le projet de ces concerts est sur la plateforme de crowdfunding Wemakeit.

TROUBADOURS MODERNES

L’histoire commence par une envie d’indépendance et de collaborations choisies. Le Concert Universel a été fondé en 2017 à St-Sulpice sous l’impulsion de la violoniste Juliette Roumailhac. Avec la volonté d’une approche humaniste et démocratisée de la musique baroque, elle scelle alors la collaboration avec le claveciniste Brice de Sailly et la violiste Silvia de Maria, aussi enthousiastes qu’elle. L’ensemble est baptisé, et s’il est universel, c’est parce que ses valeurs s’inspirent de cette citation extraite d’une fable d’A nge Goudar : « Dans le grand concert de la musique universelle, les dissonances particulières forment l’accord du total ». Go Out! magazine

Concertare, le baroque éblouissant Jeudi 14 février à 20h00 Église de Saint-Germain Rue des Granges 11 - 1204 Genève www.leconcertuniversel.com

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J’ai eu un coup de foudre j’aurais préféré me casser une jambe

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ensemble5

04.02–17.03

La chute des comètes et des cosmonautes Marina Skalova Nathalie Cuenet ensemble Christina Antonarakis, Fred Jacot-Guillarmod texte

mise en scène

production POCHE /GVE

Théâtre / Vieille-Ville +41 22 310 37 59 poche---gve.ch


CLASSIQUE

LA QUADRATURE DU RING

Richard Wagner, Die Walküre ©GTG / Carole Parodi

Réouverture après trois années de travaux, dernière saison du directeur général Tobias Richter, comment mieux marquer le coup qu’avec Der Ring des Nibelungen ? Déjà présentée à Genève, c’est la production à succès de Dieter Dorn et Jürgen Rose qui a été retenue pour l’évènement lyrique de l’année. Trois cycles sont proposés, pour que chacun voyage à son rythme entre le prologue et les trois journées. Un prestigieux festival scénique à la carte, pour magnifier la grandeur de l’institution et de son temple nouveau. L’Orchestre de la Suisse Romande sera pour la première fois dirigé par Georg Fritzsch, alors que Petra Lang (Brunehilde) et Tómas Tómasson (Wotan / Wanderer) nous font le plaisir de revenir avec une grande partie de la troupe du Ring de 2014. L’aventure wagnérienne débutera le 12 février en grandes pompes, pour s’achever le 17 mars. Immersion. Par FABIEN BERGERAT

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Richard Wagner, Götterdämmerung, Petra Lang ©GTG / Carole Parodi

et englouti, expié par l’amour triomphant. Évolutif et complexe, le récit commence assez simplement. Alberich, vil nain raillé, nourrit sa soif de pouvoir et son désir de revanche sur l’amour en plongeant au fond du Rhin, afin d’y voler l’or magique qui lui permettra de forger l’anneau octroyant puissance suprême à son détenteur. Visiblement, Tolkien n’a rien inventé. Mais lorsque Wotan, Dieu des Dieux, comprend que l’anneau l’affranchirait de ses dettes, il veut en toute logique s’en emparer, avec comme seul hic que tout le monde cherche à faire de même. S’amorce alors l’épopée multigénérationnelle, agrémentée de maudites prophéties, qui mène de la naissance du monde à l’inéluctable déluge du pouvoir corrupteur. Les trente-quatre personnages majeurs du Ring ont en eux tant de bon que de mal, un subtil mélange auquel Wagner veille : rien n’est noir ou blanc, rien n’est binaire. L’héroïsme s’unit à la trahison, la haine à la loyauté et l’amour à la lâcheté. Un épique arbre généalogique dont aucun des personnages n’apparaît dans tous les épisodes, le seul fil d’Ariane prenant la forme de leitmotivs.

LYRIQUES PLANCHES

Grand nom du théâtre, Dieter Dorn signe la mise en scène de ces seize heures de musique, poursuivant une longue collaboration – au théâtre et à l’opéra – avec Jürgen Rose, décorateur et costumier. Représenté à Genève en 2013-2014, leur Ring, résolument théâtral, est vivement salué par la critique internationale et largement relayé dans les médias. C’est par une plongée intime dans les personnages que Dieter Dorn et Jürgen Rose veulent nous immerger dans l’intrigue cyclique de l’éternel recommencement qu’incarne l’œuvre. En révélant leurs psychologies, ils extraient de ce monumental nœud de mythes wagnérien la substance profondément humaine qui en caractérise la résolution. Au-delà des demi-dieux et des nains, des géants et des dragons, le Ring est l’histoire de l’humain, l’allégorie de sa civilisation. PERPÉTUEL NÉANT

Au début, dans L’Or du Rhin, il n’y a rien. Puis il y a le murmure. Les artistes occupent, seuls, une scène vide, théâtre du commencement du monde. Puis le cercle devient spirale, faite de luttes de pouvoir, de cupidité, de vol, d’inceste, de mensonges, de trahisons, de concupiscence et de drames pour, quelques journées plus tard, au Crépuscule des Dieux, s’achever sur la même scène vide, celle d’un monde dévasté, dévasté mais à refaire, brûlé Février.19

LE LEITMOTIV, LA CLEF

Vingt-sept ans. C’est quasiment la moitié de sa vie que Wagner aura consacré au chef d’œuvre des sagas. Il a commencé par une rédaction à rebours du récit, avant 28


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Richard Wagner, Die Walküre, Tomas Tomasson & Petra Lang ©GTG / Carole Parodi

de se lancer dans la composition musicale allant, elle, du début vers la fin. Le leitmotiv, Wagner ne l’a pas inventé : il l’a développé, l’a sublimé, paroxisé, il l’a érigé en épine dorsale de la grande fresque sociale qu’est le Ring. Ces marqueurs musicaux simples, brèves successions de notes mais repères indispensables au récit, prennent chacun le sens d’un personnage, d’un lieu, d’une émotion. Ils évoluent dans l’orchestration, s’assombrissent et se révèlent au gré des circonstances, s’entremêlent sans jamais se dérober à leur rôle de sceau entre intrigue et musique. Ils sont l’un des ciments qui font du Ring une œuvre hors-normes, totale et complète de cohérence, du texte au chant, du théâtre à la danse. C’est le Gesamtkunstwerk.

album de vignettes aux effigies des personnages ainsi que d’un brunch familial, de quoi réjouir le public le plus varié. Le Ring est une pièce complexe, longue, dans un édifice intimidant, et nombreux sont celles et ceux qui y verront des raisons de s’abstenir. Mais dans sa paradoxale complexité, le Ring est plus simple qu’on le croit. C’est une histoire de la vie, une histoire de l’amour, qui ne cesse de surprendre même les wagnériens les plus érudits. C’est une découverte perpétuelle où l’on retrouve un peu de soi-même, un peu du monde qui nous entoure, un monde qu’il est inutile d’être expert pour comprendre. Der Ring des Nibelungen Festival scénique en un prologue et trois journées de Richard Wagner (Das Rheingold, Die Walküre, Siegfried,

DÉSACRALISATION UNIVERSELLE

Pour apprécier un ou plusieurs de ces quatre volets, il suffit d’avoir des oreilles et un cœur, en veillant à commencer par L’Or du Rhin, qui en plus d’être moins long fournit toutes les clefs des trois journées suivantes. Avant chaque représentation, un musicologue accueillera le public dans le bar flambant neuf du sous-sol du Grand Théâtre pour une introduction à l’œuvre. Ces trois cycles sont aussi la thématique d’un concours de bande dessinée, d’une série de conférences, d’un

Götterdämmerung) Cycle 1 : 12-17 février 2019 Cycle 2 : 5-10 mars 2019 Cycle 3 : 12-17 mars 2019 Grand Théâtre de Genève Place de Neuve - 1204 Genève 022 322 50 50 geneveopera.ch 29


Rolle, Suisse • Informations et prélocation : www.roseyconcerthall.ch

SAISON 2018-2019 avec les Solistes de la Menuhin Academy Participation exceptionnelle de Cecilia Bartoli

7 AVRIL 2019 - DANSE -

LES ITALIENS DE L’OPÉRA DE PARIS

23 MAI 2019 - THÉÂTRE -

LE SOUPER

De Jean-Claude Brisville Avec Daniel et William Mesguich

11 JUIN 2019

- CINÉ-CONCERT CHARLIE CHAPLIN

LA RUÉE VERS L’OR

16 AVRIL 2019 PRIX PADEREWSKI

L'Orchestre de Chambre de Genève Philippe Béran Direction

Récital de Piano

Programme sous réserve de modifications

22 JANVIER 2019 MAXIM VENGEROV

7 MAI 2019 ORCHESTRE DE CADAQUÉS

Hors abonnement

Grande Salle de Château d’Œx

1ER MARS 2019

Informations et prélocation :

- THÉÂTRE -

L'ÉCUME DES JOURS janvier2019

3-7 juin 2019

De Boris Vian Paul Emond Adaptation

Partenaire média :

www.theatreauxjardins.ch

Programme sous réserve de modifications

Jaime Martín Direction Pablo Sáinz Villegas Guitare


CLASSIQUE

LE GRAND THÉÂTRE LÈVE SON RIDEAU

Façade restaurée ©GTG / Fabien Bergerat

Cent quarante ans après son inauguration, le Grand Théâtre de Genève s’apprête à rouvrir ses majestueuses portes, annonciatrices d’une nouvelle ère. Suite à sa destruction quasi-complète par incendie en 1951, le fleuron de la Place de Neuve s’offre onze ans de rénovation bâclée, faute de budget, que les trois dernières années de restauration ont permis de rectifier. C’est le 12 février que la première institution culturelle de Suisse romande retrouvera ses murs et que les Genevois redécouvriront la splendeur du bâtiment de 1879, alors qu’artistes et collaborateurs jouiront de 1000m² d’espaces de travail supplémentaires à la pointe des exigences actuelles. Visite guidée. Par FABIEN BERGERAT

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CLASSIQUE

Exemple phare, l’Atrium est surmonté d’un plafond fait de coffres dont l’un contient les restes d’une rosace qui les ornait tous. Ce petit élément subsistant a permis, par réplication, la restauration de ce somptueux plafond qui accompagne la restitution de l’oubliée polychromie caractéristique de cette vaste pièce, passage obligé et premier carrefour de répartition des spectateurs. Interface entre l’extérieur et le théâtre, l’Atrium joue un rôle clef dans le processus d’immersion du visiteur et dans sa découverte du bâtiment.

35 MOIS D’AVENTURE

Avec une facture de près de 70 millions de francs, c’est un chantier d’exception, d’aucuns diront celui du siècle. Parmi les plus de 150 ouvriers intervenus, doreurs et sculpteurs, stucateurs et autres brodeurs : une rare réunion de savoir-faire, la crème de la crème des métiers d’art. Un chantier non sans aléas, entre dégradations de la façade et dégâts d’eau, dont l’orchestration brillante dévoile aujourd’hui son résultat. La minutieuse coordination des métiers en présence avec les pouvoirs publics et l’institution musicale, ainsi que la réactivité de celle-ci face aux chamboulements de son calendrier portent leurs fruits et font de ce temple de la culture un édifice patrimonial unique et plus fonctionnel que jamais.

Les grands escaliers latéraux, conduisant de l’Atrium au premier étage, ont retrouvé leurs couleurs d’antan avec la restauration des fresques de Léon Gaud et des motifs sur fond vert. En haut se situe l’avant-foyer, dont le plafond d’origine était orné de fioritures colorées, recouvrées lors du grattage de l’à-plat beigeâtre qui les masquait. Restaurés, ces motifs rendent vie à une pièce qui n’était qu’un passage entre rez et premier, entre foyer et salle, semblant donner une organique réplique aux motifs de marqueterie du parquet qu’il coiffe, reproduits d’après des photographies de 1913.

REMARQUABLE ENVELOPPE

Alors que la façade Beaux-Arts défraîchie devait s’offrir une simple cure de jouvence, elle se retrouve dégradée par des vandales qui l’aspergent d’huile de vidange en décembre 2015. Un nettoyage urgent s’impose, qui précédera des travaux minutieux pour lui rendre son étincellement malgré cette blessure de dernière minute. Outre son nettoyage, ses sculptures ont été restaurées (bustes et muses), de même que ses corniches. Les fenêtres et la toiture ont été entièrement remplacées, offrant au bâtiment les performances énergétiques qu’exigent les normes d’aujourd’hui. Grâce à une meilleure ventilation et une isolation nouvelle, le climat de la salle gagne en confort tout en réduisant d’un quart l’emprunte écologique du bâtiment. HISTORIQUES ESPACES

En pénétrant le bâtiment, c’est d’abord la sobriété du hall qui surprend : un vaste espace lumineux laissant au visiteur la surprise de l’éclat lorsqu’il poursuit sa visite dans les pièces suivantes. La billetterie a déménagé du côté cour au côté jardin, son emplacement précédant accueillant un bar ouvert sur une terrasse rue FrançoisDiday. Le plafond de ce dernier, imitant le bois, est en fait en plâtre, comme celui qui – surplombant la nouvelle billetterie – a été révélé par le retrait d’un faux plafond. Bien qu’ayant survécu à l’incendie de 1951, les foyers ont été profondément dénaturés par la restauration subséquente qui a vu disparaître de nombreux éléments d’art. Supprimés ou recouverts, ces agréments ont fait l’objet d’une enquête approfondie lorsque, au début des travaux en 2016, on réalise leur importance. Sondages et grattages permettent de mettre à jour fresques et fioritures, rosaces et stucs, reliques dissimulées depuis un demi-siècle voire partiellement détruites.

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Grand foyer restauré ©GTG / Fabien Bergerat

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CLASSIQUE

C’est au sens propre que le grand foyer retrouve son âge d’or. Noircies par les temps où la cigarette avait sa place en tous lieux, les fresques et dorures ont été nettoyées et restaurées à la main. Des doigts de fée ont minutieusement repris chaque millimètre de cet espace à perte de vue, mais grâce à la durabilité de ce matériau noble, clinquant et inoxydable, cette remise en état n’a quasiment pas nécessité l’ajout d’or nouveau. Le foyer lyrique, côté boulevard du théâtre, a vu ses éclatantes tapisseries rouges rénovées à même le mur par des artisans perchés sur des échafaudages des mois durant, aiguilles en mains. Dans le foyer Rath, jouxtant le musée éponyme, on a gratté le jaune pâle jusqu’a révéler le sobre camaïeu marron d’antan qui, remis à neuf, restitue l’élégante sobriété de l’espace dédié au Carré d’Or. Quant aux fresques des plafonds, elles sont à nouveau vives et contrastées, ouvrant l’infini céleste à la lumière des lieux. MODERNES TOUCHES

Se fondant parfaitement dans ce décor XVIIIe, les touches contemporaines ne manquent pas : bar et billetterie à 360 degrés en laiton doré, éclairage par suspensions Art déco, portes en lamelles de bois, ainsi que de splendides cloisons phoniques en moucharabiehs modernes inspirés des tapisseries du foyer lyrique, séparant l’avant-foyer de l’accès à la salle. Au sous-sol, des espaces inutilisés ont été convertis en cuisine et lieux de restauration grâce au percement de jours entre les sauts-de-loup et le trottoir de la Place de Neuve. Un nouveau bar de 27 mètres est à la disposition du public, en dessous de l’Atrium, offrant une atmosphère qui fait écho au splendide bar du troisième étage repensé avec des rappels d’éléments du hall et de la salle.

Couloir excavé sous le boulevard du théâtre ©GTG / Fabien Bergerat INFAILLIBLE COHÉRENCE

L’unité du bâtiment, entre l’ancien et le moderne, est un pari réussi. Des nouveaux espaces qui reprennent le terrazzo préexistant à la réutilisation de motifs historiques, l’édifice brille par sa cohérence. Outre les espaces artistiques et publics, les bureaux administratifs et techniques ont radicalement évolué et de nouvelles salles de réunion ont été créées, dont une dans le toit, de quoi réjouir les quelques 300 collaborateurs de la plus grande scène de Suisse.

Si cette dernière n’a quant à elle pas été modifiée, l’éclairage de la Voie Lactée de Jacek Stryjenski qui en orne le plafond a été informatisé pour rendre à l’oeuvre stellaire son caractère rotatif, selon l’intention originelle de l’artiste. ARTISTIQUES EXCAVATIONS

Le gros-oeuvre extérieur réside dans l’excavation de plus de 800m² sous le boulevard du théâtre. Ce tronçon de rue et de parking a disparu au profit d’une esplanade, dont les nombreux puits de lumière éclairent les studios et salles de répétition du sous-sol. Ces nouveaux espaces qui jouissent de la pleine lumière du jour jouxtent les murs historiques du bâtiment, conférant aux artistes un flot ininterrompu entre leurs différents lieux de travail tout en libérant des locaux dans les étages. Au total, c’est 1000m² qui ont été ajoutés.

Le 12 février prochain, avec la première de Das Rheingold de Richard Wagner, les Genevois pourront admirer les splendeurs nouvelles et retrouvées du bâtiment, avant la journée porte ouvertes du 23 mars. Alors que ce bien culturel suisse d’importance nationale ouvre le chapitre de sa troisième vie, c’est vers la Chine – après Paris et Genève – que le théâtre de bois des Nations s’envolera pour débuter la sienne.

Grand Théâtre de Genève Boulevard du Théâtre 11 - 1204 Genève geneveopera.ch

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THÉÂTRE

LUCIA DE VERRE ET D’ACIER

©Judith Schlosser

Dans le répertoire du bel canto romantique, Lucia di Lammermoor fait figure de monument. Héroïne au destin tragique née sous la plume de Walter Scott et achevée sur les partitions de Donizetti, Lucia évolue au fil des actes dans la virtuosité comme dans la folie, rôle périlleux dont l’équilibre tragicomique a désemparé plus d’une coloratura. Bien plus qu’un exercice vocal de pointe, ce chef-d’oeuvre italien se démarque par son intrigue prenante et sombre, sise dans les châteaux écossais du XVIe siècle, légendaires théâtres de querelles claniques. Toutes les plus grandes y sont passées : Joan Sutherland, Maria Callas, Natalie Dessay, Anna Netrebko et, plus récemment, une surprenante Pretty Yende. C’est au tour de Nina Minasyan et Venera Gimadieva de se partager le rôle-titre dans la production de Damiano Michieletto, du 22 février au 19 mars à l’Opéra de Zürich. Par FABIEN BERGERAT

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THÉÂTRE

ATMOSPHÈRE SPECTRALE

Écosse, fin XVIe. Préoccupé par ses alliances politiques, Lord Ashton souhaite marier sa soeur Lucia à Lord Bucklaw, mais cette dernière s’y refuse par amour secret pour Edgar de Ravenswood, ennemi juré des Ashton. En bonne Juliette, elle retrouve son Roméo chaque nuit tombée dans le décor bucolique des bois du domaine, où elle lui fait promesse de mariage. Mais la guerre des clans et la haine nourrie par Ashton pour Ravenswood en décidera autrement : Lucia, corrompue par un faux produit par son fraternel, se croit abandonnée par son amant et épouse Bucklaw, jurant de s’ôter ensuite la vie. Cet imbroglio ouvre la voie à des nocturnes duels de viriles épées autour d’une Lucia qui sombre dans la folie, avant d’être emportée par la mort sur fond d’harmonica de verre. MAGNUM OPUS DU RÉPERTOIRE

Créé en 1835 au Teatro San Carlo de Naples, Lucia di Lammermoor occupe avec Don Pasquale le podium des œuvres les plus matures de Donizetti. Le compositeur a sublimé l’intrigue de Walter Scott sans pour autant l’altérer, l’auteur s’étant lui-même inspiré des évènements réels de la Glorieuse Révolution de 1688, le renversement du roi Jacques II d’Angleterre par Guillaume III d’Orange. Avec un succès immédiat et jamais démenti, les airs les plus notables de Lucia font vite anthologie : il y a le grand sextuor qui conclut le deuxième acte (Chi mi frena in tal momento), l’un des airs les plus célèbres du répertoire lyrique, illustrant le dramatique chaos suivant l’arrivée d’Edgar au mariage imprévu de sa promise à Lord Bucklaw, ainsi que l’air de la folie (Ardon gli incensi), l’un des plus exigeants condensés de virtuosité vocale et dramatique.

©Judith Schlosser

Gaetano Donizetti, Lucia di Lammermoor Du 22 février au 19 mars 2019 Opernhaus Zürich Falkenstrasse 1 – 8008 Zürich 044 268 66 66

UNE PRODUCTION MAISON

Inaugurée en 2015, cette production de Damiano Michieletto a pour élément central une tour de verre inclinée, comme tombante, évoquant Pise et la modernité. Cette structure brute et lumineuse constitue le nerf circulatoire des artistes et fait office à la fois d’échafaudage et d’échafaud, source de chutes elle-même chutant, aux atmosphères évolutives faites de jeux de couleurs et de lumière. Elle retrouve donc cette saison sa scène de création, avec la Philharmonia Zürich sous la baguette de Nello Santi. Pour donner la réplique aux deux Lucia (Minasyan et Gimadieva), Roman Burdenki (baryton) incarnera Lord Ashton, alors qu’Ismael Jordi interprétera l’exigeant rôle de Lord Ravenswood, dont les airs de ténor suivent ceux de son aimée jusqu’au dernier (Tu che a Dio spiegasti l’ali), une conclusion d’oeuvre d’une unicité et d’une puissance hautes en couleurs, hantée par une revenante Lucia plus enamourée encore que de son vivant.

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THÉÂTRE

CHUTES SPATIALES ET SPÉCIALES AU POCHE

Du 4 février au 17 mars se donnera au Théâtre de Poche La Chute des Comètes et des Cosmonautes, une pièce écrite par Marina Skalova, mise en scène par Nathalie Cuenet et jouée par Christina Antonarakis et Fred Jacot-Guillarmot. C’est l’histoire d’une astrophysicienne et de son père qui font Paris-Moscou en voiture, l’une avec une déception sentimentale, l’autre avec un sentiment de déracinement profond. Les deux s’embarquent dans un voyage qui s’éloigne de la réalité de la route pour s’envoler et faire les comètes de la fille se rencontrer avec les cosmonautes soviétiques déchus, symboles suprêmes, dans une chute bien humaine. Morceaux choisis de notre rencontre avec les deux acteurs, Christina et Fred. Par VINCENT MAGNENAT

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THÉÂTRE

On va commencer par des présentations, votre parcours théâtral ? (Christina) Je m’appelle Christina Antonarakis, j’ai 28 ans, j’ai grandi à Genève mais suis née aux États-Unis en étant d’origine grecque. Je suis dans l’Ensemble du Poche cette année, je joue dans cinq pièces et celle-ci sera la quatrième à tous les deux. Après le collège, j’ai fait le cours Florent puis suis revenue à Genève pour étudier lettres, philo et cinéma. Ensuite, avant le Poche, je suis passée d’abord par Am Stram Gram pour un job d’étudiante, et dès la fin de mon bachelor le directeur Fabrice Melquiot m’a proposé des rôles. J’ai joué ensuite au théâtre Saint-Gervais, à Pitoëff pour ensuite être prise dans l’Ensemble.

Au sein du Poche, vous avez fonctionné tant en “cargos” qu’en “sloops”, que renferment ces appellations nautiques ? (Fred) C’est un temps de répétition différent, le cargo c’est un laps plutôt classique de six semaines, alors que le sloop c’est plus court, entre deux et trois semaines. Il y a avec le sloop une certaine urgence, moins de temps pour fignoler des détails, de satisfaire l’ego.

(Fred) Je m’appelle Fred Jacot-Guillarmot, j’ai 47 ans, j’ai fait ma formation au Conservatoire de Lausanne, à la SPAD (Section Professionnelle d’A rt Dramatique), avant la Manufacture qui est maintenant la Haute École de Théâtre. J’ai fini mes classes en 2000 et depuis, j’arpente. Il semblerait que je sois réputé pour mon intérêt pour la langue. C’est lié à mes origines théâtrales, avec Marc Liebens, grand metteur en scène belge, avec qui j’ai travaillé une dizaine d’années. Il avait une exigence folle sur la langue et la pensée, tout autant dans le classique que le contemporain, ce qui m’a poussé à me concentrer sur ce point précis.

Dans la pièce La Chute des Comètes et des Cosmonautes, on a deux monologues qui essaient de se trouver, c’est ça ? (Christina) Il y a bien des dialogues, mais c’est vrai aussi des monologues dans lesquels on ne s’entend pas, d’autres où l’on se croise sans se croiser, et à mesure que la pièce avance les pensées de la fille et de son père se rapprochent. C’est l’histoire d’une chute où les deux vont choir chacun à leur manière et la gravité va finir par les rassembler.

(Christina) Avec l’Ensemble c’était quatre semaines avec des journées très courtes puisqu’on jouait le soir l’autre pièce ! Le lendemain de la première on commençait à répéter la suivante, un peu comme des marins qui font un quart, puis se reposent et ainsi de suite.

Qui est la comète et qui est le cosmonaute ? (Christina) Je pense que le cosmonaute c’est Fred (rires) !

À propos de spécialisation en tant qu’acteurs, comment vous voyez la chose ? (Christina) J’espère que cela n’arrivera pas, pour l’instant ce n’est pas dans mes objectifs de me restreindre à un type de pièce en particulier, à l’inverse de ce qu’on entend à propos des rôles au cinéma qui parfois sont dévolus toujours aux mêmes profils. J’ai travaillé comme Fred avec Fabrice Melquiot, donc avec un travail sur les textes directement, la langue et les artistes contemporains.

Quand vous avez su quel personnage vous joueriez, qu’est-ce qui a fait le plus écho en vous ? (Christina) Quand on est allé faire la lecture des pièces en juin dernier à Berne, j’ai constaté que Marina Skalova, l’auteure, devait avoir plus ou moins mon âge, et elle vient d’ailleurs et vit ailleurs donc là déjà ça résonnait. Ensuite la relation fille-père; moi je m’entends bien avec mon père mais il y a aussi ce choc des cultures entre la Grèce, les États-Unis et la Suisse, le choc des générations.

(Fred) De mon coté ça s’est fait un peu par hasard, mais c’est vrai qu’on me qualifie d’acteur assez expérimental, c’est-à-dire que je me passionne pour des projets de recherche, de forme, de langue, ce qui est ailleurs génial avec le Poche. La transdisciplinarité avec la musique et la danse par exemple. Dans l’expérimental, il y a plus de questions et moins de réponses, et même si on est obligé de le théoriser un peu, le théâtre c’est avant tout faire, il faut faire et ne pas essayer d’arrêter la recherche.

(Fred) La brisure du père dans la pièce, c’est l’histoire avec un H majuscule, la chute de l’URSS et son départ en France. Je trouve beau parce qu’on oublie à quel point la grande peut briser les petites histoires, déstabiliser des gens. Mais la beauté c’est aussi de se souvenir de ces grands mouvements qui ont eu tellement d’influence, qui ont inspiré tant de gens sur tant de plans simultanés. La chute des comètes et des astronautes Du 4 février au 17 mars Théâtre Poche / GVE 7, rue du Cheval-Blanc - 1204 Genève 022 310 37 59 www.poche—-gve.ch

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MUSIQUE • HUMOUR

DÈS 8 ANS • SALLE DU LIGNON

LES FOUTEURS DE JOIE DES ÉTOILES ET DES IDIOTS

© Sylvain Gripoix

SAMEDI 2 MARS 2019 • 20H

Culture et communication · 022 306 07 80 · culturecom@vernier.ch www.vernier.ch/billetterie · VilledeVernier


DANSE

3X3 = MIX 22 Dans le cadre du Festival Antigel, le Ballet Junior de Genève va faire fondre la glace en présentant des extraits à nous faire suer. Il nous propose « Mix 22 », des extraits de trois chorégraphies, trois ambiances, trois façons d’aborder le monde. Le Ballet Junior n’a plus à prouver son talent et sa capacité d’adaptation aux divers univers que les chorégraphes lui proposent d’explorer. Par VIRGNIE NOPPER

Ballet Junior 2018 ©Gregory Batardon

Mix 22 commence par un extrait de la pièce Political Mother du chorégraphe israélien que l’on ne présente plus, Hofesh Shechter. Il nous dépeint les extrêmes, le passage de la pénombre à la surexposition lumineuse dans une danse furieusement énergique au bord de l’animalité. Avec une gestuelle reconnaissable entre mille, l’ancien danseur de la Batsheva Dance Company nous entraîne dans des rondes rythmées ainsi que dans des parties de solos dans lesquelles les danseurs semblent transis d’extase.

Le dernier extrait voit les débuts d’une collaboration entre le chorégraphe français Rachid Ouramdane et les danseurs du Ballet Junior. Cette pièce, intitulée Tenir le Temps, illustre le dépassement de soi, entre tension et abandon, confrontant les corps à une mécanique qui les submerge. Il est ici question de chaos, de crises et de précipitation. On se réjouit de passer cette soirée avec les talentueux danseurs du Ballet Junior, et on vous la souhaite mouvementée, lumineuse et chaotique. En trois mots, riche en émotions !

Pour ce qui est de la pièce du chorégraphe Barak Marshall, 1972, nous plongeons dans l’ambiance quasi cinématographique d’une boîte de nuit de Tel Aviv des années 70. La pièce nous propose une immersion au coeur de la réalité d’une tranche de la population israélienne, on le devine, en proie à l’oppression et aux inégalités. Le tout agrémenté d’une musique mizrahi (juive moyen-orientale) et de cette énergie folle que l’on sait propre à ce chorégraphe.

Le Ballet Junior : Mix 22 Le 22 février à 20h (portes 19h) Le 23 février à 15h (portes 14h) & 20h (portes 19h) Dans le cadre du Festival Antigel Association pour la Danse Contemporaine 82, rue des Eaux-Vives - 1207 Genève www.antigel.ch

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FESTIVAL

ON ARRÊTE AVEC LES BLAGUES SUR LE DÉGEL

Au bout de la neuvième édition, Antigel ne bénéficie plus de l’effet de surprise - à l’instar d’un Trump dans un éventuel deuxième mandat. À l’inverse, c’est au tournant que Genève l’attend et on peut dire que le programme tient ses promesses. On abordera la pluridisciplinarité du festival par chapitres, et ce pour la même raison qui a amené les moines-copistes du Moyen-Âge à les inventer : la profusion marquée d’informations ; d’ailleurs ça va name-dropper coquin donc n’ayez pas peur d’utiliser Google le cas échéant. Par VINCENT MAGNENAT

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FESTIVAL

Hersh, front woman post-punk des Throwing Muses, le slowcore ultime de Low (ou son post-post-punk), la new-wave vraiment bien de Brendan Perry. Pour la jeunesse on a Anna Calvi, une meuf à qui on évite de faire chier en plus d’avoir une voix de southerner queer, Odetta Hartmann et sa soulcore bien couillue, et Alexandra Stréliski compositrice de bande-son de films au piano, pur bijou (il y a aussi Yann Tiersen - mais bon…). Odette, anglo-sudafricaine à la voix très mature même à 21 ans, une fille qui fait de la soul en voulant taper dans l’acid folk. On notera la présence de Lankum, qui font du folk irlandais pas cliché pour une fois et ça vous hérisse un duvet en deux coups de violon à gigue. Enfin, les plus impressionnants de tous, Altın Gün. Groupe turco-néerlandais, l’Âge d’Or en turc, la renaissance de la mythique époque de la psyfolk turcisante. Un must absolu, produit par les efforts des valeureux Bongo Joe de la place des Augustins.

BOUM BOUM TCHAT TCHAK : TRACK ID PLZ ?!

On sort les boîtes à rythme avec le Grand Central qui a le bon sens de continuer à proposer son restaurant sri lankais panoramique au sommet de la tour CFF, dans cette ambiance de bâtiments publics des années 70-70, grands à-plats boisés, linoléums des plus douteux et cette odeur perpétuelle de salle de travaux manuels d’’école primaire. L’Opening Night nous met Lakuti, fondatrice d’Usuri et résidente du Freerotation (!) avec Esa Williams, un autre londonien sud-africain qui officie dans la house. S’ensuit la soirée bailey funk-trap avec Ozadya et DKVPZ en duo et Nidia Minaj avec son kuduro - à ne pas confondre avec “l’autre”. La soirée Berlin à présent. Kobosil, énorme acteur new techno, de l’écurie Ostgut qui passe des disques très émotionnels, mais surtout Nur Jaber, la Libanaise de Berlin; quelle brute celle-là ! Niveau Paula Temple clairement. La soirée Detroit conviendra plus aux amateurs de groove plus détendu avec Tama Sumo (épouse de Lakuti - elles sont venues en couple, un festival familial), réputée tant pour son talent house que ses incursions plus violentes, avec Marcellus Pitmann dans un registre adjacent. Passons à la soirée Rave, Phase fatale un mec tellement véner que l’ingé son de son Boiler Room n’a sans doute pas osé lui avouer que les voyants étaient tellement dans le rouge que l’enregistrement peine à le suivre. Accompagné de Broken English Club, artiste pour lequel, une fois n’est pas coutume, on se contentera de citer le descriptif fait par un.e stagiaire inspiré.e : “du genre William Burroughs meets Crash de J.G. Ballard meets Aleister

Pongo MOTHER AFRICA : LE TURFU

Une voix particulière est donnée cette année à “l’Afrique” dans Africa What’s Up - en vrai une initiative bienvenue (Sap Sap, CUSS & Afrodyssée) pour établir un peu plus la présence d’artistes africains de naissance ou d’origine, avec quand même Moonchild Sanelly, terrible brute queer et reine du gqom sud-africain, avec aussi Angel-Ho qui tape plutôt dans la trap queer sud-africaine, et enfin Pongo qui elle se positionne très bien sur le kuduro angolais. On marque un temps pour mentionner que ces deux soirées se passent au Grand Central à Pont-Rouge. Le Théâtre de l’Usine accueille le spectacle de Dear Ribane, performance dansée et chantée d’une fratrie futuriste d’Afrique australe avec un petit côté Shabazz Palaces dans la musicalité.

ROCK : QUE ÇA SENTE LE FENNEC

Passons au rock-rap-bref la musique à majorité acoustique. Avec plus de trente noms, on va se concentrer sur les plus marquants tels que ceux que votre serviteur a préféré, dans une approche subjectiviste bien entendu. Avant toute chose, il faut noter la présence exceptionnelle de Brigitte Fontaine, la reine de l’underground français le plus trash-poétique, le majeur toujours levé, qui est encore de ce monde - et on recommande d’en profiter même si la bête a la peau dure. On notera la présence au rang des autres idoles toujours pertinentes Kristin Février.19

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Crowley meets centrale nucléaire à l’abandon”. Word. Ghettohouse avec DJ Funk; là si la décontraction bumpy ne vous convient pas, n’y allez pas ça va tout foutre en l’air, accompagné de Tornado Wallace dont on va voir si le warm-up saura amener le précédent. Mentionnons encore la soirée des 10 ans de House of Colors, label de hip-hop genevois qui chapeaute Slimka, avec Di-meh et un posse aussi long qu’un jour sans pain. Le Closing, c’est Job Jobse et Dr Rubinstein (on attend un ultime barbu avec tattoo de Mickey dans le cou, mais non c’est une charmante brune qui officie). LA JEUNESSE LOCALE : NEEDS OUR MONEY TOO

LES ARTS DE LA VIE :

L’Abri et la Salle des Terreaux sont les lieux de collaborations visant à propulser la scène locale, comme les Elephant Troop et les Valhalia qui font revivre le surf et le psyché rock de la grande époque où les États-Unis étaient plus grands aux Terreaux - lieu par ailleurs nouvellement ouvert à un collectif protéiforme rassemblant plus de dix-sept associations membres, plus une trentaine gravitant autour de ce noyau. D’autre part, l’Abri, qui accueille le Collectif Détente et ses peintures de corps ou ses corps peints, le Ballet Junior dont on parle dans un article spécial dans ce numéro, et La Horde, collectif de danseurs qui a pour ambition de sortir le jump style de son ornière gabber.

SANS DOUTE À DESTINATION DES VIVANTS

Malgré le départ de Claude Ratzé vers la Bâtie, le pôle danse reste une composante majeure d’Antigel. Pour simplifier on a ajouté à la danse les performances plus hybrides, le tout se voyant qualifier d’A rt Vivants. Des hommages à feu Noémie Lapsezon, éminente chorégraphe qui a largement contribué à la fondation de l’A DC, une performance à base d’interview de cameral roumaines dans un angle éroto-sociétal, Lia Rodrigues et sa pièce sur la violence des favelas, Yves-Noël Genod et sa recherche proustienne et monologique, le lumineux spectacle pour enfants de Philippe Saire, et enfin le décloisonnage queer de MDLSX à la dynamite. Il est également toujours possible de courir le gueux au run d’antigel, quelques initiative de yoga-accordéon-ramen bien sympathiques, et autres taichi-détox que l’époque affectionne tant avec d’autre activités plus sociales qui sont là aussi abordées dans un autre article de ce numéro.

ANTIGEL S’INVITE : N’IMPORTE OÙ

Les Made in Antigel sont les performances qui constituent l’ADN du festival-sémaphore de février : les occurrences spatialement saugrenues et osons-le, disruptives. Il y a le Feu au Lac, où l’on se ballade aux flambeau dans un son et lumières à la plage des Eaux-Vives qui n’a finalement pas pris tant de retard que cela, un concert d’autoradio de Minis dans le parking de Sécheron en mode kéké recherché, la projection-concert de Philippe Chassol sur des immeubles meyrinois, le train fantôme de performances dans un souterrain de l’école Sapay, et le Blind Date - sorte de danse d’after théâtre. On notera aussi le concert-concert-piscine au Lignon des Viagra Boys et de Fontaines DC en mode post-wave aquatique.

Voilà, vous savez tout. Non ? C’est normal, c’est un test, recommencez ! En vrai, le lectorat se doute que mettre ne serait-ce qu’une information de plus dans cet article et les gilets jaunes vont prendre la rue en semaine.

Antigel Festival Du 1er au 23 février Divers lieux (genre beaucoup) Divers tarifs - Pass 110 ou 90 CHF www.antigel.ch

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RENCONTRE INTERNATIONALE DE DANSES HIP HOP

SAMEDI 09.02.19

15H30 - ALHAMBRA GENÈVE BILLETTERIE/INSCRIPTIONS www.groove-n-move.ch Service culturel Migros Stand Info Balexert Migros Nyon-La Combe

@justedeboutsuisse


FESTIVAL

PANACÉE CULTURELLE On ne présente plus le festival Antigel, fameux pour sa folie artistique et qui enchaîne les éditions à succès. De plus, depuis l’année dernière, un projet d’un genre inédit accompagne le festival : Antidote, le volet social d’Antigel. Constatant les bienfaits que l’événement pouvait avoir sur certains bénévoles confrontés à des situations socio-professionnelles compliquées, les directeurs du festival ont décidé d’introduire, après plusieurs années de réflexion, une dimension sociale concrète à Antigel. C’est Stéphanie Cariage, responsable de projet, qui a été désignée pour accomplir cette tâche. Mission accomplie pour cette dernière qui a su créer un lien tangible entre la culture et l’insertion sociale, grâce notamment aux partenariats avec des institutions et associations de la place genevoise. L’aventure est donc renouvelée pour cette édition 2019 avec, à la clé, quelques nouveautés et plus d’autonomie. Par SORAYA NEFIL

Autre lieu, autre style : dans l'optique de rendre la culture accessible au plus grand nombre, Antidote sera présent en milieu carcéral, pour la deuxième fois, avec notamment quelques concerts de prévus. La nouveauté de cette année est aussi l'inclusion dans le programme d'une nouvelle catégorie de bénéficiaires, les seniors. Grâce à un atelier de couture mis en place spécialement pour l'occasion, seniors, jeunes et migrants se sont retrouvés afin de confectionner des sacs en wax plutôt tendances pour les festivaliers, mis en vente en marge de tous les spectacles d'Antigel. Dans une perspective de développement durable, le tissu utilisé lors de ces ateliers provient de l'une des deux seules usines africaines fabriquant du wax (les autres sont en Chine), sachant que ce matériau est largement utilisé sur le continent africain. Enfin, et parce qu'un peu de sport n'a jamais fait de mal à personne, Antidote compte également un volet sportif avec Antigel Run, qui permet à des coachs sportifs venus d'ailleurs non seulement de mettre leurs compétences au service des coureurs, mais également de côtoyer un peu plus la population genevoise.

© Antoine Tardy / FLAG21

Antidote a vu le jour en 2018 lors de la 8ème édition d’A ntigel et s’adressait alors tout particulièrement aux jeunes «en rupture», aux requérants d’asile et aux migrants. Cette année, l'objectif général du projet, soit œuvrer pour plus de bénéfices sociaux, reste bien entendu inchangé, mais Antidote agrandit encore son horizon. Fort de l'expérience acquise l'année dernière, les stages encadrés d'insertion professionnelle sont reconduits et on peut retrouver les bénéficiaires à différents niveaux du festival, par exemple au restaurant Diorama à Grand Central. Si on se souvient sans difficulté et avec délectation du hummus et autres mezzés du chef syrien du Diorama 2018, on se réjouit de goûter au menu végétarien surprise 2019, un véritable voyage épicé au Sri Lanka.

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On l'aura compris, le projet Antidote illustre le rôle et l'importance de la culture dans la société actuelle et permet à des gens de tous bords de se rencontrer, d'échanger et de s'enrichir mutuellement : une initiative plus que bienvenue ! www.antigel.ch/fr/antidote/

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EN FAMILLE

PIC ET PIC ET COLÉGRAM

Buffles © Emil Zeizig

Si les sorties culturelles en famille font parties de vos bonnes résolutions pour cette nouvelle année 2019, le théâtre Am Stram Gram vous propose de nombreux spectacles de qualité, qui raviront, à coup sûr, petits et grands. Théâtre, danse, musique, cirque, chant... Tout est au programme, il n’y a qu’à choisir ! De plus, pour le plaisir de la découverte, la saison en cours a le mérite d’offrir pas moins de 92% de création. Mais Am Stram Gram, c’est également des projets qui visent à créer des ponts entre les arts (« la galerie La joie de voir »), des liens entre les jeunes et le théâtre (« L’art est à la jeunesse ») et des rencontres entre les acteurs et leurs publics. Et comme le dit Fabrice Melquiot (Directeur général et artistique), Am Stram Gram est « un théâtre qui est la maison de l’enfance, ce pays qui nous réunit tous ». Par SORAYA NEFIL

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EN FAMILLE

POUR TOUS LES GOÛTS !

Pour débuter l’année, La Compagnie Bocca delle Luna, dirigée par la metteure en scène Muriel Imbach revient sur la scène genevoise avec une dernière création qui questionne le temps... Celui qui file, celui que l’on essaie de retenir ou encore celui que l’on perd. Et comme à son habitude, Muriel Imbach puise son inspiration poétique dans les réflexions des enfants et adolescents afin d’être au plus près de leurs préoccupations. De cette insolite enquête est donc né Les tactiques du tictac, un spectacle théâtral et philosophique qui poussera sans aucun doute petits et grands à d’intéressantes interrogations. Quant aux ados, ils pourront apprécier tout spécialement Buffles, une « fable urbaine » écrite par le jeune artiste espagnol Pau Miro et qui met en scène des animaux pour parler des histoires d’hommes. Mise en scène par Emilie Flacher et la Cie Arnica, la pièce se passe dans une buanderie tenue par une famille de buffles qui doit faire face à la mystérieuse disparition de leur frère. Des thématiques actuelles telles que les relations entre la famille et la société et le groupe et l’individu y sont alors abordées et c’est notamment grâce à un jeu savamment orchestré entre marionnettes et acteurs que le public pourra intimement prendre part à cette improbable expérience de vie.

Les Tactiques du Tic Tac © Sylvain Chabloz

Les plus petits ne sont pas oubliés chez Am Stram Gram qui leurs propose une production maison et donne carte blanche à Madeleine Raykov. Pour la première fois, elle prend le rôle de metteure en scène en plus de celui de chorégraphe et à cette occasion, elle choisit de poser un regard théâtral, musical et chorégraphique sur le bonheur à travers son spectacle Youkizoum. A ne pas manquer également cette saison, l’adaptation théâtrale d’un classique de la littérature jeunesse des années 1990, Verte, de Marie Desplechin. Aux commandes, Léna Bréban offre au jeune public l’histoire passionnante et un peu déroutante de cette petite sorcière, Verte, aspirante à une vie plus normale qu’ensorcelée....

Cette année, on retrouve aussi le metteur en scène Dorian Rossel qui revient chez Am Stram Gram avec L’Oiseau migrateur et invite le public à se frayer un chemin, de l’inconnu vers le connu, d’un endroit à l’autre... une migration, en somme, racontée par le biais d’une rencontre entre un enfant et un oiseau. Pour finir la saison beauté, quoi de mieux que de découvrir le travail de Pierre Rigal, grande pointure de la danse contemporaine, dans son spectacle Merveille, un capharnaüm polyphonique et burlesque d’où surgira, finalement, la magie de la voix.

Pour son grand retour sur la scène d’Am Stram Gram, Hervé Este Beteguy et la compagnie Hecho en casa nous racontent, avec les mots de Fabrice Melquiot, l’histoire boulversante de Sadako Sasaki, la petite fillette japonaise devenue symbole de paix en décidant de plier 1000 grues de papier, signe de bonheur et de longue vie, alors qu’elle était atteinte d’une leucémie causée par les radiations de la bombe atomique d’Hiroshima. Entre fiction et réalité, passé et présent, c’est un véritable voyage initiatique qui est proposé au spectateur.

www.amstramgram.ch

Théâtre Am Stram Gram 56, route de Frontenex - 1207 Genève 022 735 79 24

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MAINTENANT. BLOCKCHAIN. DIGITAL. BOTS. UX. KPI. ICO. BON VIEUX PAPIER. INFLUENCERS. SURPRENDRE. ACTIVATIONS. AGILE. ROI. CONTENUS. TOUT DE SUITE. COMMUNAUTÉ. Le monde a déjà changé depuis hier soir. Peu importe les modes et les canaux de diffusion, nous pensons que la communication se fonde sur la combinaison « stratégie+création » pensée spécifiquement pour votre réalité et celle de vos clients. D’ailleurs, c’est sur cette page que vous venez de nous rencontrer. EN FRANÇAIS. IN ENGLISH. UF SCHWIIZERTÜTSCH. 日本語で.

www.horde.ch Genève | Lausanne


DESIGN

LA GRAND’MESSE DU DESIGN DIGITAL Les forums créatifs sont en plein boom : le public se déplace pour écouter, s’inspirer, faire des rencontres. Avec les conférences TEDx, le storytelling à l’américaine s’est fait une place de choix dans la communication d’idées. Ceux qui ont du succès le partagent, le racontent, le développent et en donnent les clefs. Après le Crea Digital Day et le Forum Imagine – pour ne citer que ceux-ci – les Digital Design Days débarquent à Genève. Fondé par Filippo Spiezia à Milan en 2016, l’évènement réunit l’ensemble des métiers du digital autour de conférences, ateliers, installations et cocktails. Catalyseur d’idées, générateur de carnet d’adresses et vitrine du futur, ce premier cru genevois se tiendra du 11 au 13 février, dans le Cube de la HEAD. Par FABIEN BERGERAT

des experts en branding, chercheurs, programmeurs, cinéastes et spécialistes en réalité virtuelle. Au coeur de l’international, dans un pays à l’influence historique dans le monde du design et de l’innovation, Genève apparaissait comme évidente pour la première édition internationale des Digital Design Days. Plus dynamique qu’on veut parfois bien le croire, la cité de Calvin est un point de rencontre logique entre les mondes de la créativité, de l’innovation et du corporate qui – jusqu’à présent – fonctionnaient plus ou moins séparément mais dont l’avenir semble indubitablement commun. L’affluence massive rencontrée depuis la création de l’évènement à Milan a rapidement poussé ses fondateurs à envisager des éditions internationales, et Genève jouit d’une position géographique idéale pour attirer les talents de l’Europe et du monde. Le digital s’y développe rapidement, et c’est d’ailleurs avec une agence carougeoise, Buzz Brothers, que Filippo Spiezia s’est associé pour implanter son évènement chez nous. En 2020, cette expansion se poursuivra lorsque les Digital Design Days s’exporteront à Hong Kong. D’ici là, nous souhaitons beaucoup de succès à cette rencontre nouvelle qui se fera certainement une place de choix dans une Genève en mouvement vers l’avenir.

FORUM & AGORA

Les Digital Design Days sont avant tout un cycle de conférences au cours duquel des influenceurs du monde de la créativité et du digital présentent leurs conceptions, leurs visions et leurs parcours. Outre les présentations, ces trois jours accueillent des ateliers visant à faire connaître au public les dernières astuces et méthodes en matière de digital, de design et de communication, avec un but commun en tête : développer le succès de ses projets ou son entreprise, en obtenir les clefs et en concevoir sa propre recette. Dans une société et une économie en transformation tant radicale que perpétuelle, le digital est une locomotive qu’il s’agit de ne pas laisser passer. S’adressant aux designers, chefs d’entreprises, étudiants, spécialistes marketing, directeurs artistiques et à tous ceux qui ont recours aux outils du digital sur le plan du design ou de la technologie pour développer leur activité, l’évènement a pour principal objectif d’offrir à ses participants les nouvelles clefs du design thinking, l’inspiration des succes stories des intervenants, une notion des nouveaux outils de communication et un carnet d’adresses augmenté. CORTÈGE DE LEADERS À GENÈVE

Pour cette première édition genevoise sont attendus une variété d’intervenants parmi lesquels des leaders en design et stratégie chez Procter & Gamble, Google, Uber, Code & Theory, McKinsey, Facebook, PepsiCo et bien d’autres, mais également des professeurs, designers indépendants et spécialistes des médias sociaux, ainsi que Go Out! magazine

Digital Design Days 11, 12, 13 février 2019 HEAD Genève www.ddd.ge

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© João Portugal

MUSIQUE

SALLE DU LIGNON

FÁBIA REBORDÃO

VENDREDI 8 MARS 2019 • 20H

Culture et communication · 022 306 07 80 · culturecom@vernier.ch www.vernier.ch/billetterie · VilledeVernier


LIVRES

SÉLECTION DE LIVRES Par NYATA NATALIE RIAD

LÉONARD DE VINCI ANATOMISTE

BORN TO ICE

Talentueux, prolifique, touche-à-tout et visionnaire, Léonard de Vinci représente par excellence – et depuis un demi-millénaire tout de même ! – l’indétrônable incarnation du génie. Si le grand Leonardo est depuis fort longtemps acclamé pour sa production artistique (déjà largement reconnue de son vivant) et ses prouesses d’inventeur-ingénieur, une fascinante facette de ce personnage hors du commun demeure cependant moins célèbre : il fut également un formidable anatomiste. En complément de ses perçantes observations du vivant, de Vinci a procédé à de nombreuses dissections d’animaux et scruté les entrailles d’environ trente corps humains. De ces expériences, il a tiré quantité de croquis étourdissants de réalisme, des étapes in utero jusqu’à la mort, la patte reconnaissable entre mille du Florentin rehaussant évidemment au rang d’œuvres ces dessins scientifiques doublés de commentaires, ceux-ci trahissant somme toute l’appartenance de l’homme à son époque (recherche d’un idéal esthétique humain, perfection divine,…). Grâce à l’entremise d’Actes Sud, 87 de ces feuilles du maître sont à découvrir dans l’édition française du livre de Martin Clayton et Ron Philo, Léonard de Vinci anatomiste. En plus de ces captivantes et minutieuses reproductions, l’ouvrage met en résonance les travaux du génie avec les connaissances anatomiques et physiologiques d’aujourd’hui. Aussi beau que passionnant !

Fervent écologiste, le photographe naturaliste Paul Nicklen sait faire un usage intelligent des médias sociaux pour la bonne cause. Ainsi, cet intrépide canadien distille ses conseils en faveur de la protection des océans sur Twitter, par ses talents d’orateur habitué des fameux Ted Talks, ou encore en partageant ses sublimes clichés avec ses 5 millions d’abonnés sur Instagram. Mais c’est finalement avec un format bien moins 3.0 qu’il nous séduit le plus : le beau livre de photographies. Parmi la foule d’ouvrages de ce type publiés en fin d’année – Noël oblige – Born to Ice tient le haut du panier. Ce (très) gros bébé de près de 4 kg subjugue dès les premières images : que du grand format, beaucoup de double pages, une qualité irréprochable… et l’émotion qui transperce chaque feuille que l’on tourne. S’y succèdent en effet des clichés proprement renversants, qu’il s’agisse de paysages ou d’animaux, capturés lors d’expéditions qu’on devine intenses, menées du côté de l’Arctique et de l’Antarctique par Paul Nicklen. Cet homme qui a grandi sur l’île de Baffin, spécialiste de biologie marine et éminent photographe du magazine National Geographic nous livre ici tout son inconditionnel amour pour ces terres et océans des extrêmes, et pour toutes les créatures qui y vivent ; un véritable plaidoyer pour les pôles en somme. Ou lorsqu’art et science se conjuguent pour produire un manifeste écologiste infiniment plus éloquent que tous les tweets du monde…

Léonard de Vinci anatomiste

Born to Ice

De Martin Clayton et Ron Philo

De Paul Nicklen

Sortie en février 2019

2018

Actes Sud

teNeues

256 pages

344 pages

www.actes-sud.fr

www.teneues-books.com

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Surplombant le lac, le Fiskebar vous emmène en terres du nord. Le Fiskebar introduit un concept novateur de cuisine nordique, premier en son genre à Genève. L’expérience culinaire, pleine de saveurs audacieuses, met l’accent sur les poissons et fruits de mer de haute qualité ainsi que les produits biologiques et saisonniers.

Découvrez le nouveau menu, haut en goûts et en émotions, créé et exécuté par le Chef Benjamin Breton. Le Fiskebar est ouvert du Mardi au Vendredi: de 12h à 14h et de 19h à 22h, Le Samedi, de 19h à 22h. Menu affaires à 45 CHF.-

The Ritz-Carlton Hotel de la Paix, Geneva Quai du Mont-Blanc, 11 – 1201 Genève T : 022 909 60 71 – Email : geneva.fiskebar@ritzcarlton.com www.geneva-fiskebar.com


stay cool

Grand Théâtre de Genève, accès à au studio de répétition du chœur © GTG / Fabien Bergerat

LA DUPERIE CELISS NORMA COSMÉTIQUES

TERRE NERE

SAMSUNG

SIHH

LE PÉROLLES

SHOPPING NEWS BEAUTÉ W VERBIER EXPERIMENTAL CHALET KAS BAR Go Out! magazine

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HOTSPOTS

LA DUPERIE

En plein milieu des Pâquis, quartier vivant s’il en est, s’est ouverte depuis peu La Duperie. Fidèle à l’ironie passive-agressive légendaire du millennial moyen, inutile de prendre peur comme un baby-boomer qui n’a pas compris dans quel sens s’ouvrait une porte. Les Dupeuses et Dupeurs proposent une panoplie seyante de crêpes sucrées et salées, de milkshakes, de jus de fruits et autres smoothies. Tout ça est déjà très bien, mais en plus ils disposent d’un étaleur de pâte à crêpe qui devrait fasciner plus d’un nerd. La Duperie 10 rue de Monthoux - 1201 Genève

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LE PÉROLLES

Le Pérolles, lié au boulevard du même nom, a longtemps été une référence de la gastronomie traditionnelle fribourgeoise. Après quinze ans à la tête de l’ancien, Pierre Ayer, Françoise son épouse et Julien leur fils à l’ambition contagieuse ont décidé de déménager cent mètres plus loin dans la tour Botta à la place du Rock Café. Désireux de démocratiser leur institution, deux ambiance ont été créées, et ceci sur deux étages. Le Petit Pérolles qui sert petits-déjeuners, plats du jour, pâtisseries et épicerie fine en haut, et le Pérolles proprement dit qui suit la ligne gastronomique précédente. Le Pérolles 1 bvd de Pérolles - 1700 Fribourg leperolles.ch

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LODGE D’HIVER

La célèbre institution de Bellevue ne se laisse évidemment pas abattre par la saison froide et a préparé ses atours hiémaux pour faire face à l’adversité. Le restaurant se concentre sur des mets plus ravigorants, huîtres Guillardeau n°2, fondue vacherin pourquoi pas à la truffe, linguine au homard, et autres tartes aux myrtilles. Le set-up s’adapte également et la piscine est transgrimée en une imposante patinoire de 500m2 entourée de conifères illuminés et de petits chalets-estaminet proposant de la street-food européenne d’hiver (gaufres, crêpes et vin chaud). Lodge d’Hiver La Réserve 301 rte de Lausanne lareserve-geneve.com

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LA NORMA

Au rayon des nouvelles enseignes sybaritiques qui ont pensé à engager un graphiste, La Norma est née avec panache dans le quartier de Saint-Jean. Comme sont nom l’indique, la cuisine se veut plutôt rassurante qu’expérimentale. On parle de pizzas à la pâte travaillée, dont une pistachio e mortadella, des pâtes fraîches très convaincantes, dont les paccheri alla bufalina, et des risottos dont par exemple aussi ai frutti di mare. Des outsiders se dessinent également, tels que les cannoli siciliens qui sont une énorme nurserie de pâte croustillante repliée dans laquelle on injecte de la ricotta sucrée. La Norma 54 rte de Saint-Jean lanorma.ch 022 340 15 15

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VINS

LA CARESSE VOLCANIQUE DU VIN DE TERRE NERE ? La

chronique œnologique de

PIERRE-EMMANUEL FEHR

Sur la face Nord de l'Etna, au milieu des pivoines, pêchers, oliviers et néfliers, se nichent quelques unes des plus belles vignes d'Italie. Ce terroir unique au monde composé de cendres volcaniques, de pierre ponce et de morceaux de roche expulsés du volcan laisse présager des vins de chaleur, mais c'est tout le contraire. De par l’altitude des vignes allant de 600 à 1000 mètres, rouge comme blanc, les raisins qui s'y élèvent sont frais, tout en gardant leur origine sicilienne. L'Etna, c'est un peu la Bourgogne de la Méditerranée, car son élégance s'en rapproche tout autant que celle du Piémont. Suivant les millésimes et les crus, nous oscillons entre le velours d'un siège d'opéra, l’austérité d’un homme d’habit, mais toujours avec une texture à la fois fine et langoureuse. Les vins sont vinifiés séparément selon les parcelles et dévoilent de subtiles différences de raffinement, toujours en se rejoignant dans la simplicité de l’adage de leur vigneron Marco de Grazia : "quand on boit volontiers un vin, c'est parce qu'il est bon". Go Out! magazine

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VINS

Marco de Grazia © Pierre-Emmanuel Fehr TENUTA DELLE TERRE NERE

L'Etna, ce sont ces stries noires de coulées de lave qui façonnent la terre et lui donnent son relief. Ses différentes couches fossilisées offrent une formidable diversité sur toute l'appellation, suivant leur ancienneté, l'exposition des vignes au soleil et au vent, leur pente, l'altitude, le sol à la roche affleurante, caillouteuse ou sablonneuse, pauvre ou riche, des terrasses ou de la lave solide. Autant de particularités qui ont incité certains vignerons, dont Marco de Grazia, à défendre une vision bourguignonne de hiérarchie des crus. La face Nord entre les villes de Linguaglossa et Randazzo est indéniablement la plus réputée pour les vins rouges, que l'on pourrait appeler "Côte d’Or de l’Etna". Mais à la différence des crus bourguignons, il n’existe pas de littérature pour les vins de l’Etna autre que quelques carnets d’époque de négociants qui distinguaient déjà les meilleurs emplacements. Heureusement, les anciens ont la mémoire du terroir et connaissent précisément le goût des différentes parcelles. C’est en parlant avec eux que Marco de Grazia s'est convaincu des micro-climats appelés contrada. Il est désormais le fer de lance de cette vision parcellaire des vins de l'Etna, qui a grandement contribué à donner l’impulsion nécessaire à la région pour tutoyer les plus grands vins du monde. Depuis ses premières vendanges en 2002, Marco de Grazia apporte un soin extrême à ses vignes âgées de 50 à 140 ans, en culture bio avec Février.19

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utilisation de levures indigènes et sélection massale. Sa vision du travail de vigneron tient en une phrase: être pratiquement invisible et tirer de la vigne ce qu’elle a à dire, en intervenant le moins possible à la cave. DÉGUSTATION VERTICALE ET HORIZONTALE D'ANTHOLOGIE

Marco de Grazia met en garde lors de cette dégustation orgiaque organisée par le Club des Amateurs de Vins Exquis: "vous allez goûter une multitude de grands vins. Mais n’oubliez pas  ! Les différents millésimes sont ici pour notre plaisir, pas pour être critiqués par des soi-disant connaisseurs, mais pour comprendre la subtilité de chacun et de chaque contrada. Un vin doit être le témoin de l’année qu’il a traversée, nous rappeler l’unicité de chaque millésime". Nous débutons la dégustation par une petite verticale de son Etna Bianco Santo Spirito, de 2017 à 2014, à base du cépage roi de l'Etna en blanc, le Carricante. Il ressemble furieusement à un Chablis avec son nez abricoté, son acidité métallique, ses légères nappes pétroleuses moelleuses et iodées en milieu de bouche et sa finale aérienne, tout en élégance. Le millésime 2014 nous fait tomber de notre chaise... Absent de cette dégustation, la cuvée Calderara Sottana, danseuse gracile au caractère farouche, est au sommet de l'appellation. Nous attaquons ensuite l’horizontale de tous les crus en rouge sur 2016, afin d’apprécier les nuances entre


VINS

les parcelles du cépage Nerello Mascalese. Et quelles différences! Ce cépage, souvent comparé au Nebbiolo ou Pinot Noir, possède une belle acidité et une structure tannique ferme, souvent assouplie par un peu de Nerello Capuccio (5%), autre cépage autochtone. Etna Rosso, 2016 : voilà ce qui correspondrait à une appellation "village" en Bourgogne. Le vin peut-être le plus difficile à réaliser pour Marco de Grazia, à la différence des grands crus qui se font tout seul. Les pêches mures dominent, c'est pulpeux et accrocheur, en restant simple et frais. Etna Rosso Guardiola, 2016 : cette superbe parcelle en amphithéâtre est nichée à près de 1000 mètres ! Il n’y a presque que de la roche et la terre est tellement pauvre que son austérité nous ferait généralement penser à un philosophe ermite mal rasé. Sur ce millésime extraordinaire pourtant, sa rudesse s'est adoucie et il n'y a même pas besoin d'attendre les années pour profiter de son raffinement aromatique. Au vu de la concentration présente, son potentiel de garde est énorme.

Une soirée studieuse, Terre Nere, Etna Rosso,Calderara Sottana, 2015

Peppino qu'elle a été appelée ainsi, lui qui pendant septante ans l’a cultivée avec un soin infini, sans lequel ces plants francs de pied de 140 ans auraient été arrachés. Il l'a cédée à Marco de Grazia, en lui faisant promettre de la cultiver avec la même attention que son jardin. C'est un vin immense, sans filtre, au profil cendré et mentholé, qui suivant les millésimes présente une âcreté, de la pivoine, du pistil de lys. Sur 2011, c'est un vin longiligne, ouaté, aux arômes de rose et d'écorce ; sur 2014, serré, un monstre de concentration; sur 2016, poivre et orange sanguine tranchante, un équilibre parfait entre acidité et rondeur; puis vint le millésime 2015. De la race, un tempérament fou enrobé dans du cachemire. Malgré sa puissance, il est d'une tendresse extraordinaire, c'est un vin qui nous regarde de loin avec bienveillance, sans nous juger, le temps qu'il faudra. C'est une beauté évidente, une personnalité qui combine les extrêmes, tout en restant simple. Un vin qui touche l'âme et le cœur.

Etna Rosso Santo Spirito, 2016 : la sensualité incarnée, une forme de lascivité pour ce vin "dressed to kill", un peu apprêté mais toujours avec délicatesse et générosité. Etna Rosso San Lorenzo, 2016 : la parcelle la plus froide et la plus minérale, mais quelle profondeur... Au nez, un mélange de noix de muscade et de fraise, puis en bouche, nous sommes aspirés dans un trou noir, un puits abyssal. C'est un vin sombre, profond, un poète tourmenté, que nous ouvrirons avec émotion après quelques années passées en cave. Etna Rosso Calderara Sottana, 2016 : sur cet océan de pierre où tout n'est que volcan, c'est explosif en bouche! A l'opposé du San Lorenzo que Marco de Grazia compare à Dostoïevski dans son approche de la société russe par une analyse psychologique profonde de Raskolnikov, voilà un vin tout en expression, du Tolstoï avec une description en éventail de la société, sur des notes de tabac, d'herbes, de forêt mouillée, puis une trame juteuse et croquante, des épices et des tannins surfins. Un vin de grande classe. A noter que le 2015, ouvert pour se rafraîchir le palais au moment d'écrire cet article, est tout bonnement sublime. C'est une caresse rugueuse. La texture est ultra fine, mais lente, comme veloutée. Et ce millésime, peut-être sans avoir l'équilibre parfait du 2016, est encore plus touchant. Mais nous ne sommes pas là pour comparer les millésimes ! Nous attaquons ensuite la verticale de 2007 à 2016 de La Vigna di Don Peppino, une parcelle de 0.9 hectare, qui a survécu au phylloxéra. C'est en hommage à Don Go Out! magazine

LES PAROLES DU SAGE

"Quand on boit chaque jour dans une vie, on finit par comprendre des choses sur le vin. Pour ma part, j’arrive à deux conclusions. La première, c’est que j’aime boire un vin s’il est honnête, qu’il soit petit ou grand, à 10 euros ou 300 euros. Mais mon palais n’accepte plus les vins maquillés et je sens lorsque le vigneron n’a pas de respect pour sa terre. La deuxième chose, c’est que nous venons de faire une double verticale et horizontale monumentales de mes cuvées. C’est bien. Mais au fond, j’aurais plus de plaisir à choisir n’importe quelle bouteille de celles que nous avons dégustées ce soir et la boire entre amis, la sentir évoluer dans le verre au fil de la soirée. Il faut savoir parfois oublier l’analytique et se concentrer sur le plaisir et le partage".

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L’arrivée du 3ème Celliss en Suisse !

Suite au succès de Celliss, dernière génération de machine minceur et anti-cellulite, Frame a décidé d’investir dans un 3e appareil et vous permet de profiter d’un prix plus avantageux afin de remodeler votre corps.

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The Future of Beauty Renseignements et prise de rendez-vous: 022 738 00 38 ou info@framesb.ch


HÔTEL

VERBIER AVEC UN GRAND W Par FABIEN BERGERAT

W Verbier - Wow suite - living room

Après une route bien longue, nous arrivons exténués devant le W Hotel de Verbier et, comme instantanément, au moment de remettre les clefs au voiturier, l’apaisement nous envahit. Nous sommes conduits en chambre, où nous attendent note manuscrite de bienvenue et feu de cheminée à gaz, pour un accueil d’un luxe humble mais évident, discret et confortable. La véritable hospitalité à la suisse, qui ne saurait faire d’excellence et ostentation des synonymes. Les séjours hors du temps sont la spécialité du W Verbier, qui saura satisfaire les escapades alpines des plus âgés comme des plus jeunes, en couple ou en famille. Evasion garantie ! Go Out! magazine

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HÔTEL

Cet hiver, le W Living Room, hybride lounge-belvédère adjoint au lobby, s’offre un nouveau look. L’artiste lausannois Issam Rezgui s’approprie l’espace avec sa pièce murale Gold, aux brillantes formes dorées sublimant lumières et reflets des rosés crépuscules hivernaux. PER SONNEL TRÈS PER SONNEL

Ce qui démarque le W, c’est un accueil frôlant la perfection. Son state of the art maître d’hôtel s’entoure d’une équipe à la mesure du subtil équilibre entre courtoisie et authenticité, à la fois serviable et amicale. Les ingrédients bien dosés, en somme, pour se sentir à la maison tout en n’ayant plus qu’à glisser les pieds sous la table. ET SUR LES TABLES ?

La cuisine valaisanne est à l’honneur à la W Kitchen, restaurant avec vue et spacieuse terrasse où est servi le petit-déjeuner. Le matin, un vaste buffet réjouira vos papilles, ainsi que des mets à la carte tels que des oeufs Benedict particulièrement mémorables. Cet hiver, le nouveau chef exécutif Emiliano Vignoni a conçu un menu d’inspiration valaisanne pour faire de la W Kitchen un lieu d’authenticité locale. Le W cultive toutefois un éventail de choix, puisqu’outre la cuisine du Valais il propose des escales culinaires en Espagne et au Japon, avec la réouverture cet hiver de deux autres restaurants. Au Signature Eat-Hola Tapas Bar, le chef Sergi Arola propose une variété de planchas, tapas et tacos pour accompagner l’obligatoire pause désaltérante nocturne qui suit traditionnellement le ski diurne. Quant au Carve Sushi Bar, on le devine, il propose sushis, sashimis, nouilles et autres spécialités de l’archipel. Afin de toujours satisfaire les palais friands des derniers phénomènes gustatifs, il proposera aussi des poke bowls, plus hawaiiens mais tout aussi pacifiques, à accompagner de l’un des nombreux whiskys ou sakes à la carte.

W Verbier - W Kitchen - View

HOT SPOT BAGNARD

On ne présente plus le W Verbier, inauguré en 2013 après une dizaine d’années de travaux et primé meilleur hotel de ski au monde à deux reprises. Idéalement situé au pied du départ des télécabines de Médran, ce grandiose complexe de chalets est constitué de 123 chambres et suites, chacune agrémentée d’un spacieux balcon et d’une cheminée. De la chambre double la plus élémentaire, avec vue sur le village, à la Wow Suite offrant un inimitable panorama sur le val de Bagnes, il y en a assurément pour tous les goûts, pour tous les âges et toutes les bourses, en été comme en hiver.

Pour ceux qui préfèrent que la table se glisse dans leur chambre, le W propose un room service d’exception. Pour une remise d’aplomb après une longue journée au ski ou au spa, nous recommandons le burger maison accompagné de frites et de mayonnaise truffée, un régal de gourmandise auquel nous sommes résolument accros !

ESPACES SPACIEUX

Lorsqu’on entre dans ce chalet de bois qui se fond à merveille dans le décor local, on ne s’attend pas à une telle explosion de lumière. Entre baies vitrées et atriums, les espaces lounge se distinguent par leur qualité esthétique qui ne compromet en rien leur confort. Les multiples salons, tous plus cosy les uns que les autres en extérieur comme en intérieur, invitent à la détente et à la rencontre et sont tous ornés d’art moderne – un côté pop décalé, signature de la marque W, qui jamais ne se risque hors des frontières du bon goût.

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Enfin, pour les plus fins becs, un défilé d’étoiles se prépare début avril au W. Durant quatre jours, dix grands chefs hisseront leurs toques pour la quatrième édition de Haute Cuisine. Sergi Arola, du Eat-Hola, sera rejoint par Michel Roth, Patrick Jeffroy et Thierry Drapeau, entre autres, pour concevoir ensemble un summum gastronomique, qu’il est conseillé de réserver à l’avance !

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HÔTEL

W Verbier - W Kitchen - Modern Local Cuisine NA M A STÉ

Jouxtant le fitness sur-équipé, le Away Spa offre 800m2 de détente, avec piscine (chauffée, intérieure et extérieure), jacuzzi et sauna, ainsi qu’un chaleureux espace bien-être qui propose un large éventail de soins La Prairie. Cet hiver, l’offre est augmentée de cours de pilates et de danse latine, afin d’entraîner son corps aux sports de la station de façon ludique. Le dimanche, on se motive avec une session multi-sports animée par un DJ live. Mais avant un massage sportif au spa, après une longue journée de ski, l’arrêt au W Off Piste est un must, puisqu’il se situe entre le bas des pistes et l’entrée de l’hôtel. Un passage obligé, festif, lui aussi animé par un DJ.

Devenu en cinq ans à peine un landmark de Verbier et des Alpes, le W a ceci de particulier qu’il est très difficile à quitter. C’est peut-être le seul véritable défaut de l’établissement : on y oublie d’où on vient, on s’y sent trop bien, trop vite. Une bulle, à 1531 mètres d’altitudes, de laquelle vous aurez, croyez-nous, beaucoup de mal à atterrir après quelques jours d’evasion. W Verbier Rue de Médran 70 - 1936 Verbier 027 472 88 88 www.wverbier.com

Pour aligner son corps à son esprit et trouver l’équilibre parfait, l’ancien champion de free ride Emilien Badoux propose des cours ski et yoga. Après une séance d’échauffement guidée par une série d’āsanas, direction le domaine skiable dont le sportif propose de découvrir les secrets recoins d’exception. Enfin, de retour à l’hôtel, une séance de yoga axée sur la récupération après l’effort permettra de se remettre d’aplomb.

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HÔTEL

PARENTHÈSE EXTATIQUE Par MINA SIDI ALI

Souvent les échappées belles à la montagne se déclinent en une étrange dualité. A l’extrême austérité du refuge s’oppose le clinquant des palaces, deux réalités auxquelles déroge audacieusement le nouvel Exprimental Chalet, un concept hôtelier détonant dans le paysage alpestre tant par sa jolie scénographie néovintage que par son service zélé. Perché sur les hauteurs de Verbier, ce quatre étoiles se fond avec la station pour mieux en sublimer l’esprit. Visite guidée de cette pépite hôtelière où on aimerait bien hiberner tout l’hiver. Février.19

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HÔTEL

Las du luxe tapageur de certains hôtels sans âme ? Prenez votre week-end et faites comme nous, direction Verbier pour découvrir la nouvelle pépite hôtelière de l’ Experimental group. Après Paris, New York, Londres et Ibiza, l’Experimental Group crée par un trio d’amis Olivier Bon, Pierre Charles Cros et Romée de Gorianoff - et réputé pour ses bars à cocktails a déposé ses valises et skis à Verbier fin 2018. L’hôtel doté d’un spa est accompagné, comme toujours à l’Experimental, d’un bar à cocktails et de son restaurant. En outre, l’hôtel a réinvesti la mythique boîte de nuit lambrissée - The Farm - qui, depuis les années 1970, fait valser jusqu'au petit matin la famille royale britannique ou encore Richard Branson. EXPÉRIENCE EXPERIMENTAL

Une voluptueuse atmosphère vous enveloppe dès l’entrée. Le temps prend son envol, pour se voir à son tour suspendu. Normal, ici on ne se rend pas à sa chambre, on y lévite pour y découvrir une vue panoramique sur le domaine de Vernier! A ce sujet, cette dernière résonne tel un écho à l’anonyme mais célèbre citation : « Les Alpes c'est un pays profond où le ciel, fatigué d'être bleu, s'est allongé sur la montagne. » Les attentions accordées aux convives sont à l’hospitalité ce que l'année 1945 est au Romanée-conti : excellentes. La faute à qui ? A une équipe jeune, dynamique et motivée dont le général manager Cyril et la cheffe de réception Joséphine. Leur talent, créer des émotions dans ce lieu aux mille instants suspendus. Ils apportent dans la région un véritable souffle d’air frais sur l’hôtellerie en conviant le cœur de leurs convives à une expérience humaine où chaque attention, chaque détail se veulent comme le reflet d’une passion. Celle d’accueillir, de partager et de découvrir.

toujours, les produits sont soigneusement sélectionnés de façon responsable et représentent le meilleur de l’artisanat local. DÉTENTE & BIEN-ÊTRE

Enfin, pour son tout premier spa, l’Experimental Group collabore avec la marque française de soins personnalisés sur mesure: Biologique Recherche. Depuis plus de quarante ans, Biologique Recherche conçoit et fabrique exclusivement en France et commercialise des soins et des produits cosmétiques aux formules inédites fortement dosées, et uniquement composées d’actifs naturels ou biotechnologiques sans parfum. La Méthodologie Biologique Recherche est fondée sur une conception scientifique et visionnaire des soins et des produits au service de la beauté et de l’ultra-personnalisation, gage de résultats visibles. Niché en plein cœur de Verbier,le spa de l’Experimental Chalet offre un véritable moment de détente. Situé au rez-de-chaussée, il comporte trois cabines de soin, un hammam, unjacuzziet un solarium de 50 m².

DESIGN NÉO -RÉTRO

Au total, l’établissement compte 39 chambres et suite avec jacuzzi et terrasses au design contemporain et rétro. Cocon de quiétude, chacune d’elles se classe dans une des 8 catégories afin de laisser une large palette de choix au client. Pour la scénographie, les fondateurs de l’Experimental ont fait confiance à Fabrizio Casiraghi, le jeune architecte réputé pour sa capacité à marier la modernité et l’authenticité; un mélange unique pour une ville où l’ambiance du chalet et l’accueil chaleureux sont emblématiques. Ainsi, la décoration joue la carte de la sobriété raffinée.

Experimental Chalet Route de Verbier, Station 55 1936 Verbier

ODYSSÉE GOUR M ANDE

Tél. 027 775 40 00

En cuisine, les trois compères ont laissé carte blanche à un ami d’enfance : Gregory Marchand. Le menu du chef est une interprétation contemporaine de la cuisine traditionnelle des Alpes en phase avec une clientèle moderne : on y retrouve des classiques comme le rösti, les spaetzle, l’aligot et la tartiflette mais aussi des poissons des lacs suisses et des salades et légumes frais. Comme

https://fr.experimentalchalet.com

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Y aller/Y skier ? A deux heures de Genève (162 km) en voiture et à 2 h 20 en train. Infos pratiques Chambre dès 350 fr. Restaurant à la carte, dès 16 fr. pour une entrée. Forfait de ski Verbier 4 Vallées, 72 fr. la journée.

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SMART BODY TRAINING

Le Melrose Ruelle du couchant 11, 1207 Genève le-melrose.ch @lemelrose.geneva


BEAUTÉ

SAUVE QUI PEAU ! Par MINA SIDI ALI

Pire qu’un glissement d’ongles sur un tableau noir ou un refrain de Britney Spears, l’évocation d’un ennemi commun à la gent féminine : la peau d’orange! Une problématique publique soudainement engloutie en mode black out en fin d’année et qui réapparaît post-fêtes comme un réveil douloureux après une soirée bien arrosée. Et c’est chaque année le même scénario post-apocalyptique pour moi : une série de flashbacks de ma délectable brochette de bombances barbares resurgit ! Résultat : mon estomac et ma silhouette sont en émoi, ce qui ulcère naturellement mon moi. Affamée de nouveaux concepts, et avec l’optique de sauver ma peau en évitant la case régime, je me farcis un nouveau traitement : Celliss. Direction Frame by Sarah Battikha, où ma cellulite a pointé le bout de sa graisse pour y tester un soin radicalement innovant et aux effets performants ! Morceaux choisis. cellumassage multiplie l’efficacité des gestes professionnels en travaillant simultanément sur l’ensemble de la zone de traitement. L’aspiration étire la peau afin d’activer la tonicité cutanée, elle favorise également une sensation de légèreté des membres inférieurs. La percussion engendre une onde de choc mécanique qui mobilise et compresse la graisse tout en stimulant le processus de détoxification naturel du corps. Nullement douloureuse, la méthode est rapide et me permet même de travailler sur mon ordinateur ou mon portable pendant le traitement ! Les effets sont progressifs ainsi je dois attendre plusieurs séances afin de voir les résultats. Et en l'espace de six semaines, ma peau est visiblement plus lisse et une perte de centimètres est clairement visible :

Bien que la tendance soit à l’anti-body shaming, difficile de lutter contre l’envie de transformer sa silhouette de sumo post-repas de fêtes de fin d’année. Mon manque de temps et un hédonisme difficile à dompter m’ont poussée à trouver une solution rapide et efficace en testant une nouvelle méthode : le Celliss. Découvert chez Frame by Sarah Battikha, ce nouveau soin innovant s’offre en exclusivité dans son institut, lieu de la première installation mondiale. Mon objectif: lisser ma peau avec une amélioration de l’aspect peau d’orange et affiner ma silhouette.

Taille : -1 cm Hanches : -5 cm Cuisse droite et gauche : -3 cm (de bas en haut en moyenne) Les effets sont réels. Celliss a permis de redessiner ma silhouette, tonifier mon épiderme et lisser mon grain de peau en favorisant l’effet jambes légères ! J’avoue n’avoir pas fait d’énormes efforts sportifs ni même alimentaires, ce qui conforte mon avis sur l’efficacité de cette appareil nouvelle génération. Plus besoin de ravaler ma salive ! A moi, les dîners aux mets illimités, les vernissages aux mignardises par milliers et les cocktails aux petits fours loin d’être allégés.

L’institut sis en face de Manor détonne par son côté chaleureux, on a l’impression d’aller visiter une amie. Pour la première séance, Sarah Battikha prend toutes les mesures (cuisses, taille, poids…) afin d’évaluer l’évolution après dix séances (nombre vivement recommandé) à raison de deux à trois fois par semaine. Les séances durent 30 minutes avec 15 minutes assises et 15 autres allongées sur le ventre. On a opté pour cinq rendez-vous minceur et cinq autres anti-cellulite.

Celliss Prix 200 CHF la séance, 1600 CHF les 10 séances

La machine se présente sous forme d’un fauteuil massant et drainant. Elle se dote d’une multitude de ventouses et permet à elle-seule de traiter 5000 cm2 de surface corporelle en même temps ! Le cycle d’aspiration et percussion est réglable et adaptable, avec des intensités et des vitesses variables. Le

Traitement recommandé Cure de 10 séances 2 à 3 fois par semaine. Frame by Sarah Battikha Rue de Cornavin 11 - 1201 Genève 022 738 00 38 www.framesb.ch

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COSMÉTIQUES

40s

romance

Par FLORINDA CAIROLI

On associe souvent le mois de février à la fête des amoureux et, qu’on ait une moitié à chérir ou qu’on soit seule et épanouie, toutes les excuses sont bonnes pour sortir la Dita Von Teese qui sommeille en nous afin de montrer au monde notre facette la plus burlesque. Après tout, quoi de mieux qu’embraser son teint immaculé par le froid hivernal avec un look tout droit inspiré des pin ups des années 1940 ?

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COSMÉTIQUES

1) Clarins - Ready in a Flash, eyehadow palette Tout commence avec un clin d’oeil assumé. L’heure est venue de creuser le regard afin d’ajouter de la profondeur et d’accentuer ce petit air nonchalant, mystérieux et coquin qui réside dans toute pin up qui se respecte. Pour ce faire, on choisit une couleur claire pour la paupière mobile et une plus foncée pour le creux de la paupière. Lesquelles en particulier nous direz-vous ? Du neutre au plus coloré, il n’y a pas de règle ! La palette Ready in a Flash de Clarins nous permet plusieurs combinaisons, le tout en restant dans des tons chauds et glamour. C’est tout ce qu’il nous fallait ! 2) Chanel - Signature de Chanel, eye-liner Qu’est-ce qu’une pin up sans un eye-liner précis et dramatique ? Il est grand temps de se munir de son incontournable Signature de Chanel et d’exagérer son trait de paupière. On s’inspire des Drag Queen et on commence par dessiner une pointe dans la partie interne. Puis, on suit la ligne naturelle de l’oeil en dépassant jusqu’où notre coeur et notre audace nous emmènent. L’épaisseur dépend à nouveau de l’envie, mais aussi, parfois, du nombre de ratages. Ceux-ci devraient cependant être minimes vu la facilité d’application du Signature de Chanel.

©Florinda Cairoli

5) Nars - Dual Intensity Blush Un regard intense, un sourire charmeur, il ne manque qu’un highlight irréprochable et des joues rosies ( histoire de faire semblant qu’on est plus farouche et timide qu’il n’y paraît ). Pour cet effet, le duo Intensity Blush est parfait. Existant en plusieurs couleurs, il sied à merveille à toutes les carnations et est facilement transportable pour toute envie de retouche au cours de la journée. Le blush pour creuser les joues, le highlight sur les pommettes et le bout du nez et hop, 40’s romance Here I Come !

3) Shiseido - Controlled Chaos Mascara Ink Un maquillage des yeux n’est jamais terminé sans un bon mascara. Pour des cils définis, fournis et sans paquets on craque pour le Controlled Chaos de chez Shiseido ( il existe en plusieurs couleurs pour les plus audacieuses : violet, bleu et brun ). Grâce à lui, fini la colle et les faux cils ! Nous voilà libres et prêtes à peaufiner notre look. 4) By Terry - Lip Expert Shine La marque de fabrique d’une pin up ? Un rouge à lèvre intense ! Oh oui ! Et comme on ne fait pas les choses à moitié, on brandit son Lip Expert Shine By Terry et on opte pour une bouche pulpeuse et brillante. En période hivernale, un rouge à lèvre glossy est souvent préférable à un rouge mat afin de dissimuler le destin fatal de nos lèvres à s’apparenter au désert d’Atacama !

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bye bye poignées d’amour CoolSculpting la cryolipolyse élimine la graisse par le froid ventre : 600 - 1000 CHF poignées d’amour : 990 CHF

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COSMÉTIQUES

news beauté SÉRUM HAUTE COUTURE

Pour Go Out !, nouvel an rime avec nouveau challenge pour notre peau ! Notre nouvelle trouvaille ? Apot. care ! Cette gamme anti-âge inspirée de l’ophtalmologie propose dix sérums purs avec un diagnostic en ligne rapide afin de pouvoir couvrir et cerner ses besoins spécifiques. 21 questions et nous voilà face à trois choix de sérum adaptés aux besoins de notre petite peau. Simple et efficace, il n’a jamais été aussi facile de résoudre ses soucis épidermiques! APOT.CARE www.apotcare.com

PEAU DE VELOURS

Etape essentielle pour une toute nouvelle peau à la douceur inégalée : l’hydratation. Le soin Velours aux fleurs de Safran permet à la peau de retrouver sa fraîcheur d’antan. Sans concession, ce soin repose sur trois actions afin de rendre au minois son éclat. Il rend la peau plus résistante, apaise instantanément, nourrit et désaltère. Pourquoi choisir quand on peut tout avoir ? A appliquer matin et soir, il sert aussi bien de crème de jour que de nuit. Plaisir et efficacité sont ici les mots d’ordre pour une peau en pleine forme !  SISLEY www.sisley-paris.com SKIN BOOSTER

Avec le froid hivernal qui assèche et agresse notre peau, il est essentiel de penser à hydrater et protéger son épiderme. C’est là qu’intervient notre enseigne suisse chouchou, experte en soins anti-âge: Valmont. Avec son nouveau gel hydratant Moisturizing Booster (attention, édition limitée), votre peau a trouvé son nouvel allié anti-froid ! Le gel, à appliquer sous sa crème de jours au quotidien, guérit la peau en cure de 30 ou 60 jours. Fini les appréhensions d’une peau craquelée et assoiffée impossible à hydrater, et place à un hiver relax avec une peau souple qui a la pêche! VALMONT COSMETICS www.valmontcosmetics.com Go Out! magazine

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SHOPPING

amour sain Par FLORINDA CAIROLI & MINA SIDI ALI

Ahhh, la Saint-Valentin ; une fête aussi appréciée que méprisée. Chez Go Out  !, la SaintValentin c’est toute l’année ! Chaque jour est une opportunité de faire plaisir à sa moitié. Qui plus est, un cadeau surprise fera d’autant plus son effet qu’il ne sera ni codifié ni, par définition, attendu. Mais bon, quitte à la fêter le 14 février, autant consommer local. Et des bijoutiers locaux, extrêmement talentueux, ce n’est certainement pas ce qui manque ! Close up sur six Romandes qui ont tapé dans l’oeil de la rédaction : Baies d’Erelle, la Brutte, Florie Dupont, O-MA, Lydia Saurel Contemporary Studio et les Rêveries d’Eve.

BAIES D’ERELLE

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Baies d’Erelle www.baiesderelle.com Rue de l’Ancienne Douane 3, 1005 Lausanne


SHOPPING

O-MA o-ma www.o-ma.ch 12, rue du Perron, 1204 Genève

FLORIE DUPONT

Florie Dupont www.floriedupont.com Gallery Annick Zufferey, Geneva Boutique Aegon+Aegon, Lausanne

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SHOPPING

LES RÊVERIES D’EVE

Les Rêveries d’Eve www.reveriesdeve.com Blvrd Saint-Georges 59, 1205 Genève

LYDIA SAUREL CONTEMPORARY STUDIO Lydia Saurel Contemporary Studio www.lydiasaurel.fr Shop online ou sur rendez-vous

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SHOPPING

LA BRUTTE La Brutte www.labrutte.com Rue de Bourg 49, 1003 Lausanne

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TECH'

GARDE-TEMPS CONNECTÉ Par MINA SIDI ALI

A l'heure où l’univers de la montre offre des formats inouïs aux multiples fonctionnalités, Samsung sort encore une fois son mikado du jeu avec sa nouvelle Samsung Galaxy Watch LTE. Cette fois loin d'être présentée comme une montre de sport, ce nouveau modèle se veut smartwatch avant tout. La brillante firme sudcoréenne propose donc le top de sa technologie : Tizen, Oled et bague circulaire au programme. Et c’est en décembre dernier à Villars-sur-Ollon, qu’elle a dévoilé à la presse européenne son tout dernier bijou horloger tout en technicité et design. Le numéro un mondial des smartphones refaçonne notre façon d’user de sa montre à travers une expérience interactive inégalée. Difficile de ne pas être aimanté par cette dernière mouture qui se distingue par un look un brin boyish et son affichage permanent, comme la détection automatique d’activité. Test hautement tech du modèle qui nous a tapé dans l’oeil : la Galaxy Watch midnight black 46mm. Février.19

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TECH'

MONTRE MULTIFONCTION

PIMP YOUR GAL A XY WATCH

Un an après une Gear Sport au design classique, Samsung renoue avec les codes de l’horlogerie avec sa nouvelle version de garde-temps connecté. Son interface nous a tout de suite interpellé! Grâce à sa bague circulaire ultra intuitive, le système d'exploitation Tizen rivalise de fluidité. En la faisant tourner, il est ainsi possible de changer les informations affichées. Incliné à gauche. on trouve les diverses notifications à l’instar des messages, emails ou whatsapp. En obliquant la bague circulaire dans le sens des aiguilles d'une montre, on accède à la kyrielle de services de la montre : météo, contrôle de la musique, actualité, pratique sportive et autres applications. On peut même personnaliser l'ordre des écrans afin d'accéder plus rapidement aux plus sollicités. Inutile de rappeler que la Samsung Galaxy Watch permet en outre d’appeler, s’orienter ou encore écouter de la musique. La tendance tendant désormais vers le bien-être, cette nouvelle tocante se dote d’un tracker en cardiofréquencemètre hautement développé pour analyser le sommeil et les cycles REM. Une fonction qu’on adore et qui nous permet de nous motiver à améliorer nos habitudes de léthargies clairement carencées! Pour les férus de sport, la montre est doté d’un détecteur d’activités qui reconnaît différentes activités sportives, les enregistre tout en mesurant la fréquence cardiaque. Ainsi, la Galaxy Watch est capable de gérer un total de 21 exercices d’intérieur et 39 types d’entraînement différentes.

L’une des forces de la Galaxy Watch est la possibilité de changer de cadran et de personnaliser l'apparence de la montre. Il y a des milliers de modèles parmi lesquels choisir (beaucoup d'entre eux sont gratuits) et l’on peut en stocker des dizaines sur la montre (4 Go de mémoire interne). Grâce à l'affichage Amoled net et contrasté, les cadrans sont incroyablement détaillés. La plupart des cadrans de montres analogiques entretiennent très bien l’illusion d’une montre classique, du moins à quelques mètres de distance. En plus, Samsung a prévu un design à la carte en offrant des bracelets interchangeables pour les trois modèles de montre proposés: Silver, Midnight Black et Rose Gold. Pour les nostalgiques des breloques d’autrefois, Samsung a intégré une fonctionnalité à sa montre qui fait «tic-tac» lorsqu’on la rapproche de son oreille ainsi que des signaux horaires et un effet de profondeur avec ombrages, de façon à donner l’impression d’un chronographe classique avec tous ses détails. On n’omettra pas de mentionner dans l’innombrable panoplie de fonctionnalités et effets pratiques que grâce à la nouvelle connectivité LTE de la Galaxy Watch, on peut laisser le smartphone à la maison! La montre se suffit à elle-même! Samsung Galaxy Watch LTE A partir de 329 CHF Une eSIM pour la fonctionnalité LTE de la Galaxy Watch est déjà disponible chez Swisscom et Sunrise. www.samsung.com

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2019 COLLECTION PRINTEMPS-ÉTÉ

En exclusivité sur laredoute.ch


HORLOGERIE

SIHH 2019 : LE BEST-OF ! Par OLIVIER MÜLLER

Master Grande Tradition Gyrotourbillon Westminster Perpétuel Front ©Jaeger-LeCoultre

La frontière entre prudence et attentisme est parfois fine – si fine que bien des marques horlogères la franchissent sans même s’en rendre compte. Ce fut le cas au Salon International de Haute Horlogerie (SIHH), qui vient tout juste de fermer ses portes. Alors que l’année 2018 se concluait sous de bons auspices, certaines maisons se sont pourtant retranchées sur leurs bases arrière, en attendant une embellie aussi espérée qu’incertaine. D’autres marques ont, à l’inverse, pris le parti d’accélérer le mouvement et de se différencier avec des garde-temps audacieux ou tout simplement bien positionnés. Parmi quelques pièces anecdotiques, quatre sortaient du lot. Go Out! magazine

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HORLOGERIE

L’incontournable : Vacheron Constantin - Traditionnelle Twin Beat QP Sans conteste, la pièce incontournable du salon. Son principe est si évident que personne n’y avait pensé. Au départ, un constat : il n’y a rien de plus fastidieux que de devoir reprogrammer les jour, date, mois, année et phases de Lune de sa monte lorsque celle-ci s’est arrêtée. Vacheron Constantin a donc imaginé une pièce avec deux échappements et deux rythmes. Le premier mode, actif, fait battre la montre à une fréquence traditionnelle de 5 Hz, lui offrant quatre jours de réserve de marche. Le second mode, Veille, s’actionne d’un simple poussoir. Il fait tomber la fréquence à 1,2 Hz et monter sa réserve de marche à soixante-cinq jours. On peut donc laisser sa montre trois mois au coffre sans qu’elle ne perde l’heure ni la date, puis la remettre au poignet et à une fréquence normale en appuyant sur le même poussoir. Ingénieux, évident et, comme toujours, parfaitement exécuté.

La plus clivante : Audemars Piguet – Code 11.59 « Nous n’aurons jamais été autant victimes de propos haineux ». François-Henry Bennahmias, CEO, résume bien la situation : sa nouvelle création, Code 11.59, rassemble tout le monde... contre elle. L’exercice était aussi nécessaire qu’audacieux : offrir une alternative à l’emblématique Royal Oak. La Code 11.59 doit incarner cette alternative mais son design a déchaîné les passions. Laissons la pièce s’installer, les marchés décider. F-H Bennahmias n’a plus grand chose à prouver : à son arrivée en 2012 avec 600 millions de francs de chiffre d’affaires, il a porté Audemars Piguet à 1,1 milliard de francs... sans augmenter le volume de production. Gageons que sa vista le suivra sur ce périlleux lancement. Février.19

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HORLOGERIE

La plus horlogère : Jaeger-LeCoultre - Master Grande Tradition Gyrotourbillon Westminster Perpétuel Le monde horloger ne serait pas si beau sans ses grandes complications. Une fois encore, Jaeger-LeCoultre affiche sa maestria avec une pièce hors norme, régulée par un gyrotourbillon. Cet organe réglant placé à 6h tourne en permanence sur lui-même suivant trois axes. Cette hypnotique révolution est complétée par une sonnerie dont les différents timbres sont capables de sonner les heures, les quarts et les minutes. Le tout est complété par un calendrier perpétuel. Pour collectionneurs (très) avertis.

La plus évidente : Maurice Lacroix – Aikon Automatique 39 mm Tout le monde ne met pas 25'000 francs dans un achat coup de cœur. Pour un zéro de moins, Maurice Lacroix a visé juste avec la version 2019 de son best-seller, l’Aikon. Réduite en 39 mm, la pièce garde sa puissance, exprime un design juste et, pour ne rien gâcher, peut se porter au poignet de madame ou de monsieur. Pourquoi se priver ?

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rdv pris

Grand Théâtre de Genève, cage d’escalier côté jardin © GTG / Fabien Bergerat

LIVE EXPOSITIONS AILLEURS

EN FAMILLE DANSE Go Out! magazine

CLASSIQUE

CINÉMA 85

THÉÂTRE


CINÉMA

ÉCRAN TOTAL Par FRANÇOIS GRAZ

LE CHANT DU LOUP

En ce début d’année, un bon film français est presque aussi compliqué à débusquer qu’un long métrage ayant pour thématique le huis clos en sous-marin. Comme son titre ne l’indique absolument pas, Le Chant du Loup combine ces deux raretés et nous offre une plongée en eaux troubles comme rarement une œuvre de l’Hexagone n’a su le faire. En effet, la toute première réalisation d’Antonin Baudry surprend par sa mise en scène maîtrisée ainsi que sa tension omniprésente. Le pitch ? Jeune membre d’équipage d’un submersible nucléaire, Chanteraide a pour mission de détecter les sons émis au cœur des profondeurs marines. Malgré sa capacité d’analyse infaillible, il est déstabilisé par une sonorité inconnue, mettant l’engin et ses occupants en péril. Porté par une solide distribution (Mathieu Kassovitz, Omar Sy, Reda Kateb et François Civil), ce drame oppressant réussit le tour de force de ne connaître aucun temps mort près de deux heures durant. Comme quoi, le ciné français est loin d’être en rade. Le Chant du Loup d’Antonin Baudry Sortie le 20 février

MY BEAUTIFUL BOY

Long métrage adapté à partir des mémoires de David Sheff, My Beautiful Boy dépeint la progressive descente aux enfers de Nic (Timothée Chalamet), jeune homme de 18 ans accro aux psychotropes, et le combat de son père (Steve Carell) pour le sortir de cette spirale infernale. Felix Van Groeningen plonge le spectateur dans un récit poignant sans pour autant verser dans la facilité du pathos. Difficile de ne pas éprouver une compassion certaine pour ce père déterminé à sauver son fils prisonnier des paradis artificiels, d’autant plus que la justesse d’interprétation des acteurs rend l’œuvre infiniment réaliste. Steve Carell, inoubliable dans la série The Office et crédité dans bon nombre de comédies américaines, change ici totalement de registre avec succès. Quant au jeune acteur franco-américain Timothée Chalamet, il confirme sa révélation cinématographique avec une prestation de haut vol. Peu de films ont réussi à traiter le délicat sujet de l’addiction avec une telle intensité. Magistral. My Beautiful Boy de Felix Van Groeningen Sortie le 6 février

Juillet-août 2018

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CINÉMA

LA SÉRIE DU MOIS : MIR ACLE WORKER S

Tout droit sorti de l’imagination débordante de son créateur, Miracle Workers met en scène le quotidien de Craig, un ange qui doit accomplir un grand miracle pour éviter la fin des temps. Ici pas de jardin d’Eden en vue, mais plutôt un énorme espace de coworking où une multitude d’anges sont employés par Dieu lui-même en guise de paradis. Ayant fait ses classes chez Pixar et au Saturday Night Live, Simon Rich livre ici un véritable ovni télévisuel décalé à souhait. On notera la présence au casting de Daniel Radcliffe, qui décidément aime jouer des personnages tout sauf ordinaires, en témoigne son rôle dans Swiss Army Man. Mais surtout, ne serait-ce qu’une seule bonne raison de binge-watcher cette série : Steve Buscemi interprète Dieu. Miracle Workers de Simon Rich Dès le 12 février sur TBS

VICE

Vice-président de l’administration Bush pendant huit ans et accessoirement au cœur de bon nombre de controverses, Dick Cheney se voit gratifié d’un portrait au vitriol au sein du nouveau film d’Adam McKay, Vice. Davantage habitué à réaliser des comédies américaines avec Will Ferrell en tête d’affiche, McKay signe ici une satire politique sur le parcours mais aussi la personnalité de celui qui tirait les ficelles du gouvernement dans l’ombre. Loin d’être fictionnelle, l’œuvre met en exergue les scandales à répétition dont a été sujet le républicain lors de son mandat avec une pointe d’ironie assaisonnée d’un humour noir certain. L’autre force du long métrage est sans conteste la composition de Christian Bale. Habitué aux transformations physiques, le Britannique a tout de même pris 40 kilos pour le rôle de Cheney ! Belle performance également d’Amy Adams, Steve Carell, Sam Rockwell ou encore Bill Pullman côté distribution. Plus que jamais lancée dans la course aux Oscars, l’œuvre a récemment permis à Christian Bale de rafler un Golden Globe. Caustique. Vice d’Adam Mckay Sortie le 13 février

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—HEAD Genève

Eleonora Pizzini, 2018, © photo HEAD – Genève, Raphaëlle Mueller

Arts visuels Cinéma Architecture d’intérieur Espace et communication Communication visuelle Media et Interaction Design Design Mode Design Produit/bijou et accessoires

Inscriptions en ligne dès maintenant Bachelor jusqu’au 15 mars 2019 | Master jusqu’au 10 avril 2019 www.head-geneve.ch


EXPOS ET CONFÉRENCES

LE 14 FÉVRIER

De 19h30 à 21h30

FLUX LABORATORY

POUR COMMENCER À VIVRE : FOUTEZ-VOUS LA PAIX ! Certains pratiquants du zen considèrent de manière un peu provocatrice que la médiation ne nécessite pas de s’assoir dans la posture que l’iconographie populaire nous a laissée. Si le zen c’est la vie, alors l’éveil c’est simplement de mener sa vie pleinement. C’est un peu le motto de la soirée Saint-Valentin de Flux Laboratory, “Foutez-vous la Paix !”, où le philosophe Fabrice Midal viendra distiller sa modeste sagesse concernant le lâcher-prise, le fait qu’il ne soit pas nécessaire de clamer son amour les 14 février pour être un partenaire valable.

10, rue Jacques-Dalphin - 1227 Carouge 022 308 14 50 fluxlaboratory.com Prix : 50CHF

Donc une partie médiation, pas nécessairement classique justement, qui sera suivie d’une collation dont le nom se termine clairement en -nomique, proposée par le designer culinaire (sic) Miit, en provenance de notre cher Hexagone. vm

Dada Niet Niet ©Maya Boesch

JUSQU’AU 15 FÉVRIER HALLE NORD & CAPSULES

HALLE NORD & CAPSULES

1, place de l’Île - 1204 Genève act-art.ch

Pour ce nouveau cycle, le point d’ancrage de Luc Mattenberger pour son exposition The Timber, The Tone and The Duration porte sur la question de ce que l’espace et sa manipulation induit chez l’humain. La capsule 1.54 est tenue par Hadrien Dussoix, le triple lauréat du Swiss Art Award, qui proposera sa patte pop et monumentale, souvent faite de compositions hautes en couleurs, souvent aussi avec une intéressante cohérence, mais aussi de décors liturgiques dans un style naïf. La 2.54 est occupée par Mingjun Luo, sino-helvète qui utilise sont art pour transcrire ses interrogations sur le déracinement qu’elle a vécu en quittant la République Populaire du Milieu. Son travail est soutenu par l’association March Art. vm

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17e Festival du film et forum international sur les droits humains

www.fifdh.org

photo : Š Getty Images - Zuko Wonderfull Sikhafungana

FIFDH Genève 8-17 mars 2019


CLASSIQUE

LE 10 FÉVRIER

17h

TEMPLE DES EAUX-VIVES

L’ENSEMBLE MATUTINA ESTRELLA

5 pl. de Jargonnant - 1207 Genève eaux-vives.epg.ch/concerts/

“Étoile du Matin” est un ensemble qui reprend le répertoire des cathédrales et missions d’Amérique du Sud d’entre la colonisation et le XIXe siècle. Certes présenté ainsi, on a vite fait de voir là les détestables restes d’un génocide culturel continental, alors qu’en réalité l’époque fut particulièrement propice aux échanges culturels, même peu équilibrés. La musique liturgique d’Amérique du Sud a en effet souvent vu l’adjonction d’instruments ou de rythmes indigènes au baroque espagnol, et on le sait ce n’était pas le pire moment dans la musique classique en général pour proposer ce genre de frivolités. VM

LE 17 FÉVRIER

17h

VICTORIA HALL

UFUK & BAHAR DÖRDÜNCÜ

14, rue du Général-Dufour - 1024 Genève ville-ge.ch/culture/victoria_hall/ De 10 à 30 CHF

Les soeurs Dördüncü sont de retour au Victoria Hall après leurs incursions aux Concerts du Dimanche. Cette fois, c’est sous la baguette d’Arie van Beek, l’Orchestre de Chambre de Genève et des étudiants de la Haute École de Musique de Genève que cette initiative prend place. Il s’agira là pour les deux espiègles pianistes et leurs acolytes d’interpréter Grand Pianola Music, une œuvre minimaliste du compositeur américain John Adams. Brutale transition vers Schubert ensuite et sa symphonie n°6, ne serait-ce cette teinte de romantisme qui peut être vue comme une liaison intéressante entre les deux œuvres. VM

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THÉÂTRE ET DANSE

DU 8 AU 15 FÉVRIER LA COMÉDIE 6 bvd des Philosophes comedie.ch CHF 12 à 40

LE DIREKTØR “L’impertinent et radical” Oscar Gómez Mata nous propose une comédie de Lars von Trier. Un patron décide d’engager un acteur pour lui servir de facade professionnelle et n’avoir plus à se soucier des tomahawks dans le museau que sa charge lui impose. Or malheur le figurant se montre tellement pointilleux sur les détails de son rôle que le but commence à être sérieusement dépassé. À noter que les mardi, vendredi et samedi sont organisées des “mises en bouche”, trente minutes avant le spectacle, pour se faire introduire la pièce. De plus, les samedis sont dévolus au libre tarif pour la scéance de 18h, entre 2 et 50 CHF tout de même. VM

DU 21 FÉVRIER AU 3 MARS THÉÂTRE DU GALPON Rte des Péniches galpon.ch 20h et 18h le dimanche

VENUS VOCERO À l’instar de la plupart des traditions locales intéressantes en Europe et dans le monde, le Vocero fait partie de ces ADN culturels que la modernité aveugle a achevé d’écrasé au siècle dernier. C’est avant tout une oraison funèbre entre l’élégie et le chant, une forme de slam qui remonte sûrement au néolithique. C’est Venus que l’on pleure ici, une cantatrice-déesse virtuelle qui figure celles, bien réelles, qu’on aurait envie de pleurer, telle un soldat inconnu des arts nobles. Cette histoire inventée se déroule en quatre actes et autant de chants solennels tant que risibles, car ce ne sont surement pas les plus anciens qui ont tenu à rendre l’au-delà aussi tabou qu’aujourd’hui. VM


THÉÂTRE ET DANSE

DU 13 AU 17 FÉVRIER ADC - SALLE DES EAUX-VIVES 82-84, rue des Eaux-Vives – 1207 Genève 022 320 06 06 adc-geneve.ch

20h30 SPEECHLESS VOICES DE CINDY VAN ACKER Epure et radicalité, tels pourraient être les premiers mots qui viennent à l’esprit après avoir vu – ou plutôt ressenti – Speechless Voices de la chorégraphe flamande installée à Genève de longue date. Sur les compositions électroniques à la résonance froide, abstraite et néanmoins extrêmement intense de feu Mika Vainio (qui a collaboré à de nombreuses reprises avec Cindy Van Acker), les six danseurs exécutent une chorégraphie qui tient plus d’un langage, celui qui, en plus de les connecter les uns aux autres ainsi qu’aux spectateurs, serait un code de résistance, un rituel de survie. Complexe, l’œuvre l’est de par les multiples racines dans lesquelles elle puise son essence : outre la patte à tendance géométrique de la chorégraphe que l’on retrouve, la Médée de Pier Paolo Pasolini y croise son ADN barbare avec les tableaux du peintre contemporain belge Michaël Borremans, entre autres, donnant naissance à cette pièce à la mécanique transcendantale. NR

©Mathilda Olmi

les concerts du dimanche 18-19

Cappella Mediterranea

03 03 2019

Leonardo García Alarcón direction Francesco Sacrati composition Giulio Strozzi libretto

La Finta Pazza

Genève, ville de culture www.ville-ge.ch/vh

à 17h

Victoria Hall

Scène culturelle de la Ville de GenèVe

Plus d'informations www.ville-ge.ch/vh ou 0800 418 418 (numéro gratuit)


LIVE ET FESTIVALS

DU 1ER AU 3 MARS FONDERIE KUGLER

MIKROKOSM FESTIVAL En attendant le printemps et une quelconque évolution du côté de la rue de la Truite, il y a tout début mars la première édition du Mikrokosm Festival à la Fonderie Kugler.

19 av. de la Jonction - 1205 Genève mikrokosmfestival.ch

Comme son nom le laisse supposer, l’initiative vise local et surtout à offrir un évènement le plus abordable possible. Le jour c’est gratuit, la nuit c’est pas cher. Ce sont trois collectifs de la place bien connus des aficionados qui investiront la Fonderie, Rudelbums pour le son, le Collectif CERES pour la décoration végétale et les Ateliers FFF pour les lumières. D’une manière générale le jour est consacré à des workshops, des conférences et de la musique acoustique, la nuit c’est plus agité, house le vendredi, techno le samedi. V

LE 16 FÉVRIER 21h AUDIO CLUB

SVEN VÄTH Une fois n’est pas coutume, l’Audio envoie du lourd ; ce samedi 16 février c’est carrément un pan d’histoire de la techno allemande qui viendra s’abattre sur les tympans des ravers ravis qui n’en espéraient pas tant, puisque c’est le légendaire Sven Väth qui jouera les maîtres de cérémonie. Le fringant cinquantenaire, incontestable expert ès teuf qui ne lâcherait ses vinyls pour rien au monde, a grandement contribué à la vague naissante de la musique électronique durant les années 80. Vague qui allait bientôt se changer en tsunami révolutionnant les nuits festives de par le monde et notamment à Ibiza, qu’il a marquée de son indéfectible patte avec les mythiques soirées Cocoon. Le temps a passé, mais il ne possède aucune emprise sur Sven Väth ; ce serait même plutôt l’inverse puisque ses sets toujours parfaitement démentiels ont notamment pour vertu de délicieusement distordre toute notion temporelle.

20, rue Boissonnas – 1227 Les Acacias 022 342 66 66 audio-club.ch

©DR

Février.19

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LIVE ET FESTIVALS

LE 15 FÉVRIER

De 21h à 02h

L’ÉCURIE

FULL CAFFEINE POWERED BY CAF ? CAF ? c’est ce petit label qui étend son emprise en terres vaudoises, entre Lausanne et Vevey, et qui distille toujours une dose de déconne difficile à omettre. Amateurs de grand air lorsque la saison s’y prête, et plus au chaud en hiver, c’est à l’Écurie que ça se passe !

14, rue de Montbrillant - 1201 Genève lecurie.ch Prix libre

Ce seront les labels suédois Käften et Börft qui nous mettent à disposition trois recrues de leur cru : M.Jupiter amateur de lenteur criminelle et lourde, Five o'clock Traffic et ses beats dérangeants pour finir avec TowLie, la fondatrice de Käften. VM

LE 28 FÉVRIER 21h LA GRAVIÈRE

KOKOKO ! Après avoir retourné la Gravière l’année passée et accessoirement pas mal de grosses scènes de festivals européens, le groupe made in République démocratique du Congo KOKOKO ! vient remettre le couvert ce 28 février, armé de son nouvel EP Liboso, en attendant un album à paraître à la belle saison. Au menu, un son sans nul autre pareil à la saveur afro-électro qui dépote, concocté à base d’instruments de musique bricolés à partir d’objets wtf comme des roues de vélo, boîtes de conserve et autres poignées d’accélérateur de moto (!), ou quand inspiration et créativité surgissent par les contraintes d’objets du quotidien. Le résultat envoie à coup sûr d’irrépressibles secousses dans les guibolles et fait shaker les bassins ; inutile d’essayer d’y résister ! Une occasion à ne pas louper de goûter à la remuante scène alternative de Kin la belle. NR

9, chemin de la Gravière – 1227 Les Acacias www.lagraviere.ch

©DR

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AILLEURS

LE 20 FÉVRIER

Dès 20h30

LE SALOPARD % LE BOURG

LOTTO & NÂR Le Bourg, ancien cinéma de quartier aussi étriqué qu’intrigant, accueille depuis 2005 toutes sortes d’évènements culturels. L’ambiance “cinéma beaucoup trop vieux” donne un petit côté suranné qu’on prend avec beaucoup de plaisir.

51 rte de Bourg - Lausanne salopard.ch le-bourg.ch

Lotto, c’est un groupe polonais composé de trois gaillards qui font tomber de la noise d’avant-garde à composante déconstruite mais sur un fond assez glauque-core. C’est Nâr qui les accompagne, duo initial d’une chanteuse multi-instrumentiste et d’une performeuse qui s’est vu adjoindre un batteur très polyvalent également. Grooves bien riches dans le post-stoner. VM

JUSQU’AU 3 MARS 2019 PLUSIEURS LYON - NYON

LES HIVERNALES L’état-satellite nyonnais accueille pour la dixième année consécutive le festival susmentionné, car il semblerait qu’il n’y ait pas que le Paléo (silence coupable de l’auteur). C’est plus d’une dizaine de salles, bar et autres carnotzets improvisés qui accueilleront donc trois jours de rigole dans un modèle très helvétique : la petite ville qui fait les choses bien.

Du 28 février au 3 mars leshivernales.ch

On aura droit aux ballade intimistes de Kavinsky, le travail de beatologie de La Fine Équipe, et à Clément Bazin le roi du steeldrum onirique, pour le jeudi thématique “musique de babtous”. Pour la soirée du vendredi, du plus pe-ra et hip-hop, on a Slum Village et son midwest, Jazzy Bazz et son accent risible, et surtout GZA/The Genius du Wu ! La troisième soirée c’est electro-3rbi avec Ammar 808, Acid Arab et Flexfab le petit génie de la scène suisse. VM

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EN FAMILLE

DU 5 AU 24 FÉVRIER L a princesse eSt le chevalier Première création de la Cie Don’t Stop Me Now, La princesse eSt le chevalier revient dans ses pénates du théâtre de la Parf’ réjouir tous les publics dès l’âge de 6 ans. Par un savant et bel usage de comédie, musique et jeux d’ombres, ce spectacle dégomme ces fléaux que sont les stéréotypes, l’ignorance, la peur et, de là, les dogmes qui s’en nourrissent, ce en se réappropriant les codes du conte tout en revisitant l’histoire de Galilée. Ainsi, on suit les aventures de Maylis, une princesse à la tête bien pleine qui a le malheur de vivre dans un royaume bien sinistre où l’on ne peut ni poser de questions, ni écouter de musique, ni même rigoler. Comprenant avant tout le monde la nature sphérique de la Terre mais se retrouvant face à un déni tenace, Maylis fugue en quête de connaissances, pour une aventure riches en rencontres et en rebondissements. Un spectacle hors des sentiers battus, ô combien rafraîchissant ! NR

THÉÂTRE DE LA PARFUMERIE 7, chemin de la Gravière – 1227 Les Acacias 022 341 21 21 www.laparfumerie.ch

©cie Don't Stop Me Now

LE 2 MARS 20h SALLE DU LIGNON

LES FOUTEURS DE JOIE DES ÉTOILES ET DES IDIOTS Dans la besace culturelle bien fournie de la commune de Vernier, on a notamment pioché Les Fouteurs de Joie, cinq gus talentueux qui mettent à profit quinze ans d’amitié et la maîtrise d’au moins autant d’instruments de musique pour leur nouveau spectacle intitulé Des étoiles et des idiots. Comme ce titre le laisse présager, cette drôle d’équipe ne se prend pas au sérieux, et c’est tant mieux ! Le résultat : un concert déjanté qui flirte avec le show tantôt complètement loufoque et barré, tantôt tendre et poétique, ce au gré des sonorités des cuivres, cordes, ukulélé, contrebasse, guitare, banjo, tuba, clarinette, accordéon, percussions, grosse caisse et autres cymbales... En somme, la recette parfaite pour souffler une bonne rafale de fraîcheur dans les esprits et graver un gros smile sur tous les visages de 8 à 88 ans. NR

16, place du Lignon – 1219 Le Lignon 022 306 07 80 www.vernier.ch

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personne

Information et réservation | +41 (0) 22 908 91 61 | fb1.grandhotelgeneva@kempinski.com

Brunch chaque dimanche de 12h15 à 15h | Entrée au Spa de 10h00 à 19h00 ( dès 16 ans )



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