CLGB_REIMS#2

Page 1

issue 02 DEC08

Le journal de Chezlegrandbag

FLORENCE DERIEUX

RICHARD FEARLESS ANNABEL WINSHIP THE SHOES photo couverture : Richard Fearless

mensuel

gratuit • Reims


AGENDA DÉCEMBRE

LeManègedeReims

2, Boulevard Général Leclerc • 51053 Reims Cedex • Tél : 03 26 47 30 40 w w w. m a n e g e d e r e i m s . c o m

09

10 20

EXPOSITION DU 17 DÉC 08 AU 11 FÉVRIER 09

« An Album to Record Thoughts, Feelings, etc. « (un album pour garder pensées, sentiments, etc.) Aleksandra Plavsic /// Stéphanie Bouilliez /// Myriam Bâ

Nadège Macleay / Les Grands Soirs du Manège Nous avons certainement tous en mémoire la sensation visuelle que procure une image photographique lorsqu’elle apparaît sous l’effet du révélateur. Que serait une telle expérience du regard rapportée au spectacle vivant ? C’est ce que la compagnie chorégraphique de Nadège MacLeay nous invite à expérimenter avec ce Grand Soir...

P

roust découvre ce test à la fin du XIXe siècle, alors qu’il est encore adolescent. Il figure dans un album en anglais de sa camarade Antoinette, fille du futur président Félix Faure, dont le titre original est « An Album to Record Thoughts, Feelings, etc. « (un album pour garder pensées, sentiments, etc.). À cette époque, ce genre de test est en vogue au sein des grandes familles ; la mode en vient d’Angleterre : les questionnés peuvent y dévoiler leurs goûts et leurs aspirations.

« Attraction » / à Châlons et à Reims JOHANN LE GUILLERM • CIRQUE ICI Johann Le Guillerm est unanimement considéré comme une figure de premier plan des arts de la piste ; quant à la Champagne, elle le confirme si besoin était : elle est bien une terre de cirque. Le Manège, Furies, la Comète et le Centre national des arts du cirque s’associent pour accueillir sa compagnie « Cirque ici » qui se produit dans notre région pour la première fois.

LaCartonnerie

84 rue du docteur Lemoine • 51100 Reims • Tél : 03 26 36 72 40 w w w. c a r t o n n e r i e . f r

03

«M’aimeras-tu encore demain ?» / conférence à 18h

06

Mind The Rock #2 / pop rock

09 10

« Aelita » par Sporto Kantes / ciné concert

12

Bonheur Binaire #19 / électro • 22h

13

Braveheart + Jahspora sound system / reggae dance hall

17 18 19 20

Yael Naïm + Revolver / pop

Amour et chansons populaires depuis 1950 / par David le Simple. Premier rendez-vous dans le cadre de la série « Minimum Rock’n’Roll ».

CARABINE + RAJ + WE ARE TERRORISTS + THE SHOPPINGS

Documentaire sur Philip Glass / projection à 18h Extrait de « American Composers » réalisé par Peter Greenaway + « Baiser Craché » court-métrage tchèque de Milos Tomic.

DJ MUJAVA + CHRIS DE LUCA vs PHON.O + MONDKOPF + THE FRENCH + MONSIEUR – MONSIEUR

+ RICHACHA & JUNIOR

This is not Hollywood apéro live au bar de jour / rock • 19H Ultra Vomi + N’cest + Dare Hell / métal Chocolate invite le Grand Magic Tekno Circus / tekno Variations électro sur le thème de «Charlie et la Chocolaterie»

À SUIVRE EN 2009 AYO / GOJIRA / LES TAMBOURS DU BRONX / FRED CHAPELIER / MOGWAI / ERRORS / CULT OF LUNA / ANAÏS / LA GRANDE SOPHIE / CLAIRE DENAMUR / SINSEMILIA / MAGMA / ZOMB / CASARECCIO / EDDY LOUIS / KEZIAH JONES...

LeGrandThéâtre

3, Chaussée Baucquaine • 51100 Reims • Tél : 03 26 48 49 10 w w w. l a c o m e d i e d e r e i m s . f r

12

« Je suis ton labyrinthe » / marionnettes • 20h30

29 31

« Casse Noisette » / cirque • 20h00

Marionnettes en cantates chez Alessandro Scarlatti. L’amour impossible, la frustration par absence de réciprocité, et finalement la libération engendrée par le désamour…

Version acrobatique - Cirque National de Chine.

Publication mensuelle de l’association Chezlegrandbag 2 impasse de la Salle • 51100 Reims • chezlegrandbag@gmail.com Conception et réalisation • Romuald Gabrel • studio.unity@gmail.com Photographie • 35 mg • 35milligrammes@gmail.com

02

PPB

CHEZLEGRANDBAG • 2, Impasse de la Salle • 51100 Reims chezlegrandbag@gmail.com

AfterThought

EXPOSITION JUSQU’AU 14 DÉC 08

Mel O’Callaghan /// Paula Castro /// Bruno Cidra /// Philipp Goldbach /// Elín Jakobsdóttir /// Daniel Knorr /// Lúcia Prancha Une proposition d’Anja Isabel Schneider

A

fterthought est un terme anglais qui ne trouve qu’un équivalent lointain dans sa traduction en Français avec “pensée après-coup” ou “rémanence de pensée”. Ces deux expressions ne rendent que partiellement compte des différents sens contenus dans le terme anglais. Sa définition originale se comprendrait ainsi : « Idée, réponse ou explication qui apparaît après un évènement ou une décision. Pensée surgissant avec retard. Réflexion supplémentaire sur un sujet déjà clos.» Dans cette exposition, le terme « afterthought » évoque l’idée qu’une pensée s’inscrit dans une temporalité d’une manière intrinsèque ; chaque oeuvre est le relais d’un enchaînement d’idées surgissant du passé, dont la présence se révèle dans une réflexion saisie dans l’instant présent. Les oeuvres de Mel O’Callaghan, Paula Castro, Bruno Cidra, Philipp Goldbach, Elín Jakobsdóttir, Daniel Knorr, et Lúcia Prancha présentées à IrmaVepLab révèlent une mise en abîme, une réflexion sur une réflexion. Ainsi, le concept d’« afterthought » n’est pas simplement une condition à la production de l’oeuvre ou à sa réception ; mais fait ici partie intégrante de celle-ci, dans sa dimension historique, politique, mythologique, scientifique ou poétique. Cette exposition cherche autant à explorer ces différents « états de conscience », qu’à intensifier la sensibilité de notre propre réflexion face aux oeuvres présentées. IRMA VEP LAB • lieu de création contemporaine • Ouverture du nouvel espace 54 rue Chanzy • 51100 Reims • Tél : 09 61 32 65 71 / 06 86 04 96 68 w w w. i r m a v e p l a b . c o m

DidierFaustino

CONFÉRENCE LE 15 DÉC 08 À 18H

Organisée dans le cadre du cycle PRATIQUES CONTEMPORAINES : ART, DESIGN & ESTHETIQUE

L

e Frac Champagne-Ardenne / Fonds régional d’art contemporain et l’Ecole Supérieure d’Art et de Design de Reims proposent un cycle de conférences et de rencontres avec des créateurs et des penseurs contemporains. Artistes, designers, architectes, écrivains, théoriciens ou historiens de l’art présentent leur pratique et leur vision de la création artistique. Diplômé de l’école d’architecture de Paris-Villemin en 1995, Didier Fiuza Faustino partage ses activités entre l’exercice de son métier d’architecte et la conception de projets expérimentaux, à la limite du design et des arts plastiques. Tout son travail s’articule autour de la thématique du corps dans l’espace et des expériences sensorielles qui peuvent être conduites à la limite du supportable. A partir de 2001, il exerce ses activités au sein d’une agence qu’il crée avec Pascal Mazoyer, le « Bureau des mésarchitectures ». Il participe à de nombreuses expositions et événements internationaux, comme la grande exposition d’architecture /Expo 02/, en Suisse, ou Luxembourg Capitale Européenne de la Culture (2007)... MÉDIATHÈQUE JEAN FALALA • 2 rue des Fuseliers • 51100 Reims w w w. f r a c - c h a m p a g n e a r d e n n e . o r g w w w. e s a d - r e i m s . f r


ART INTERVIEW

Entretien avec Florence Derieux, nouvelle directrice du Frac Champagne-Ardenne.

P

ourriez-vous nous parler de votre parcours professionnel ? J’ai étudié l’histoire de l’art à Montpellier et à Milan, travaillé à Londres, et suivi le Curatorial Training Programme de la Fondation De Appel à Amsterdam. Par la suite, j’ai successivement occupé le poste de Curatrice au Palais de Tokyo à Paris, de Conservateur adjoint du Musée Picasso à Antibes, de Conservatrice chargée de mission du département d’art contemporain du Musée cantonal des Beaux-Arts à Lausanne. En 2005, j’ai créé ma propre structure pour pouvoir travailler de manière indépendante en tant que commissaire d’expositions, critique d’art et enseignante. Forte de ces diverses expériences, j’ai souhaité concentrer mes activités dans la construction d’un projet artistique et culturel qui puisse s’inscrire en direction des publics les plus larges, en étroite collaboration avec une équipe, et sur le long terme. Pouvez-vous nous situer les missions du Frac Champagne-Ardenne, ses spécificités et sa ligne directrice ? En quoi le Frac Champagne-Ardenne se distingue-t-il des autres Frac en France ? Créé en 1984 à l’initiative de l’Etat et placé sous la double tutelle du Ministère de la Culture et de la Communication–Drac de ChampagneArdenne et de la Région Champagne-Ardenne, le Frac Champagne-Ardenne agit en faveur de la création et de la promotion de l’art contemporain. Le 18 décembre 1987, l’association « Frac Champagne-Ardenne » est créée par Michel Laval, son Président. À l’instar des autres Frac dans chacune des régions françaises, il a pour vocation la constitution et la diffusion d’une collection d’œuvres d’art contemporain, la programmation et la réalisation d’expositions temporaires d’artistes contemporains, l’édition et l’organisation d’actions de sensibilisation et de formation pour les publics les plus larges. Depuis le 20 octobre 1990, le Frac est installé dans l’aile droite de l’Ancien Collège des Jésuites à Reims. Le rôle du Frac Champagne-Ardenne est essentiellement de soutenir la création, l’art en train de se faire, et de favoriser l’expérimentation. En tant qu’observatoire des pratiques artistiques contemporaines, il permet aux publics les plus larges possibles, et en priorité les publics de proximité, d’appréhender directement le caractère « vivant » de l’art.

C’est cette dimension de laboratoire qui est essentielle. Parallèlement, de par sa mission d’acquisition, de conservation et de diffusion d’œuvres, il joue un rôle central dans la « passation des savoirs » liés à la création contemporaine. Le Frac apparaît de fait comme la structure la plus adaptée aux nécessités induites par les développements artistiques les plus novateurs et aux besoins actuels des artistes et des publics. Le Frac ChampagneArdenne a la particularité d’avoir su effectuer des acquisitions particulièrement remarquables (Milk de Jeff Wall, La Joconde est dans les escaliers de Robert Filliou, les œuvres de Raymond Hains, Chris Burden, Franz West, Dan Graham, Erik Dietman, Pierre Huyghe, Jef Geys, Rodney Graham et de tant d’autres) qui confèrent aujourd’hui à sa collection une valeur muséale. La collection du Frac Champagne-Ardenne comprend à ce jour plus de 500 œuvres de 232 artistes. Elle reflète la grande diversité des pratiques utilisées par les artistes et témoigne des développements artistiques les plus novateurs, des années 1960 à nos jours. Parmi les artistes représentés, nombreux sont ceux qui sont aujourd’hui considérés comme de grandes figures historiques de l’art. L’originalité du projet artistique et culturel du Frac ChampagneArdenne est très certainement la proximité créée et entretenue avec les artistes par un soutien actif à la création. Ainsi, de nombreux artistes ont pu travailler et produire des œuvres en région. Pour ma première exposition, intitulée La fête est permanente en hommage à Robert Filliou, figure historique majeure dont le Frac Champagne-Ardenne possède un ensemble d’œuvres important, j’ai choisi de réunir un choix d’œuvres de la collection. Je voulais à la fois que les publics s’approprient ou se réapproprient ce qu’est véritablement le Frac, une collection extraordinaire, et prennent la mesure du travail accompli par mes prédécesseurs depuis sa création. Cette sélection devait également me permettre d’élaborer un discours sur l’art d’aujourd’hui d’amorcer le programme artistique à venir. J’ai donc inclus dans l’exposition des œuvres qui n’appartenaient pas à la collection, mais qui ont depuis été acquises, parmi d’autres, par les membres du Comité technique d’achat du Frac. Dans quelle direction souhaiteriez-vous

orienter la programmation artistique ? Mon objectif premier est d’affirmer le rayonnement de l’institution à Reims et en Champagne-Ardenne, notamment en renforçant et en développant ses réseaux et ses contacts en région. Ce rayonnement passe également par la mise en place de partenariats avec des institutions artistiques nationales et internationales. Les expositions et les acquisitions du Frac doivent représenter l’ensemble des développements artistiques contemporains dans le monde, car c’est bien évidemment en inscrivant le travail des artistes vivant en Champagne-Ardenne et en France dans une continuité historique et dans un contexte international que le Frac parviendra à soutenir et promouvoir au mieux la création contemporaine. La politique d’acquisition et de diffusion du Frac poursuivra donc une vision ambitieuse qui s’inscrit dans le contexte international, le but étant de constituer une collection et de réaliser des expositions de niveau international en région. Le projet artistique et culturel du Frac s’appuie sur les réalités territoriales, notamment la situation géographique de la Région Champagne-Ardenne, qui est à la fois située à proximité du bassin parisien et aux portes de la Belgique, du Luxembourg, de l’Allemagne et de la Suisse. Grâce à la Ligne à Grande Vitesse Est Européenne (LGV Est), qui relie la France à l’Allemagne, le Luxembourg et la Suisse, Reims se trouve de fait dans une position nouvelle de ville européenne, en étant de surcroît reliée directement à Strasbourg. Cette ligne s’inscrit également dans un projet à long terme appelé « Magistrale européenne » visant à relier Paris à Budapest à l’horizon 2015, à travers l’Allemagne, l’Autriche, la Slovaquie et la Hongrie. Le TGV Est représente donc un formidable outil dans la construction de l’Europe car il permet d’imaginer de nouveaux réseaux et de nouvelles alliances avec les pays concernés, où se trouvent certains des nouveaux centres importants de l’art contemporain (l’Est de la France, la Suisse, l’Allemagne et le Luxembourg), et vers les nouveaux pays membres de l’Union Européenne. L’Europe est donc au cœur de ce projet, qui vise à faire du Frac Champagne-Ardenne une institution incontournable en Europe. Pour parler plus précisément de la programmation artistique, j’ai développé un intérêt pour la notion de postmodernisme et celle des relations entre culture

populaire et élitaire (high&low), qui vont servir de moteur au projet. Inviter récemment Peter Saville à Reims pour qu’il nous parle de ses activités dans le vaste domaine des arts visuels participait notamment de cette recherche. Quelle place souhaitez-vous donner à la scène rémoise ? J’ai invité un jeune artiste formé à l’Esad de Reims, Laurent Montaron, a réalisé une importante exposition personnelle au Frac Champagne-Ardenne (du 20 février au 19 avril 2009). Cela fera en effet 10 ans qu’il y avait présenté sa toute première exposition d’envergure, en 1999. Depuis, il est devenu incontournable sur la jeune scène artistique française, et il a démarré une carrière internationale. Il me parait important de montrer que la mission de soutien à la création du Frac se réalise dans le temps et, de fait, dans la continuité. Nathalie Ergino puis François Quintin, qui dirigeaient alors l’institution, ont dès l’abord soutenu et accompagné son travail, et ils ont contribué à son développement et à son rayonnement à travers des productions, des expositions et des acquisitions. Mais Laurent Montaron est loin d’être le seul artiste Champardennais dont le Frac suit attentivement le travail. A travers sa politique d’exposition hors les murs, le Frac a notamment permis à Julien Discrit, lui aussi formé à l’Esad, de produire une œuvre inédite dans le cadre de l’exposition « L’Envers des cartes » au Château de Joinville en septembre dernier. Nicolas Boulard est également un artiste avec lequel le Frac a noué depuis plusieurs années des liens très forts. Weihua Xu, diplômé de l’Esad en juin 2008, est actuellement en résidence de médiation au Lycée Val de Murigny, où il présentera une exposition personnelle du 12 janvier au 20 février 2009. À travers sa politique d’acquisition, le Frac a notamment fait rentrer ces dernières années dans ses collections des œuvres de Myriam Bâ, Nicolas Boulard, Julien Discrit, Julie Faure-Brac, Lidwine Prolonge, Francisco Ruiz de Infante… Et il nous faut inclure l’ensemble de nos partenaires, le Musée des Beaux-Arts, l’Esad, le Manège, la Comédie, Césaré, SaintExupéry… car le décloisonnement entre les différents champs de la création est l’une des originalités du projet artistique et culturel du Frac Champagne-Ardenne.

03


REVIEWS LITTÉRATURE PROPOSÉ PAR LA LIBRAIRIE GUERLIN / 70 PLACE D’ERLON / 51100 REIMS / TÉL : 03 26 88 40 30

LesDéferantes

CLAUDIE GALLAY (PAR SOPHIE LEBEUF) /// LES CRITIQUES • 525 PAGES • 21,5 €

C

omme la mer pétrit les roches et lèche le sable, comme le vent du grand large étourdit, la lecture des ‘Déferlantes’ entête. Avec des mots posés sans fioriture, les ressentis de l’auteur percutent à l’état brut. Dans un petit village au bout du Cotentin, là où la Manche est dangereuse mais sublime, où les phares s’élèvent dans l’obscurité abyssale, Claudie Gallay pose son décor. Autour d’une héroïne à bout de force, amputée de son amour, on réapprend à vivre. Chaque promenade dans les falaises austères ronge l’âme et sublime le besoin incessant de fuir. Chaque personnage tait sa part de secret, renforçant l’aridité

LeLivred’Hanna

GERALDINE BROOKS /// BELFONT • 413 PAGES • 22 €

“ Sur les traces d’un précieux manuscrit ” e livre d’Hanna n’est autre que la célèbre Haggadah de Sarajevo, plusieurs fois menacée et sauvée. Un livre saint aux enluminures éclatantes et délicates qui attise les convoitises, et déchaîne les passions. C’est Hanna, restauratrice de manuscrits anciens, qui se voit confier la lourde tâche d’examiner et de remettre en état cette merveille historique. Et ainsi au cours de ces découvertes, l’auteur nous entraîne sur les pas de tous ceux qui ont caché,

C

Thérapie

sauvé et fait ce chef d’œuvre, en passant des derniers conflits à Sarajevo, à la Vienne décadente du XIXème siècle, en passant par la Venise des Doges, l’Espagne au temps où chrétiens, juifs et musulmans vivaient en harmonie, et aux moiteurs des harems. À mi chemin entre le roman historique et le roman d’aventure, ce livre, sur fond de tolérance et d’espoir se lit avec un réel plaisir. Laurent Arnal – Fontaine Victor Hugo

SEBASTIAN FITZEK /// L’ARCHIPEL • 278 PAGES • 19,95 €

C

oup de cœur pour un remarquable thriller psychologique, publié en cette minovembre aux éditions l’Archipel. “Thérapie”, premier roman de l’Allemand Sebastian Fitzek, cultive un énigmatique suspense, dans un chassé-croisé de scènes qui composent ce récit riche en faux-semblants. L’auteur renouvelle astucieusement le thème classique de la disparition d’enfants. C’est absolument captivant. À lire de toute urgence ! Voici quelques détails sur “Thérapie”. Âgé d’une quarantaine d’années, Viktor Larenz était un des plus éminents psys de Berlin. Sa fille Joséphine (12 ans) fut atteinte d’une maladie qu’aucun médecin ne sut diagnostiquer. Quatre ans plus tôt, elle disparut mystérieusement lors d’une visite chez un allergologue. Ni l’enquête de police, ni celle du détective Kai (devenu un ami pour Viktor), n’ont permis de retrouver la trace de Josy. Ces derniers temps, Viktor s’est réfugié dans sa vieille maison familiale de l’île

04

de ces confins de terre et le sentiment absolu de solitude. Doucement, le ressac berce et le vent soûle les coeurs. Les non-dits, les amitiés, les rancoeurs façonnent les personnages, aussi durs et entiers que la mer. Comment survivre à la disparition des siens ? Comment supporter d’être celui qui reste ? Comment avouer l’inavouable ? « Les Déferlantes » fascinent par la force des émotions, des hommes, des mots. Entre chaque tempête, sur le port, les marins attendent, troublés et effrayés. En s’échouant sur le sable, chaque vague meurt dans une gerbe d’écume, mais assure une renaissance.

Parkum. Un jour, une inconnue se présente chez lui, demandant à devenir sa patiente, alors qu’il n’exerce plus. Auteur de romans pour enfants, Anna Spiegel dit souffrir d’une forme particulière de schizophrénie. Elle a des hallucinations, croyant voir réellement les personnages de ses livres. Si elle a cessé d’écrire, avant une longue cure en clinique psychiatrique, c’est à cause de sa dernière héroïne, la petite Charlotte. Elle n’a que neuf ans, mais son histoire est similaire à celle de la fille de Viktor. Comme Josy, elle souffre d’un mal indéterminé, et fréquente les mêmes décors que sa fille. Le maire de l’île Parkum et, par téléphone, le détective Kai, conseillent à Viktor de se méfier de cette jeune Anna. Malgré son état de santé incertain, le psy sent confusément qu’ils ont raison. Mais comment résister à l’envie d’écouter Anna, ce qui peut lui procurer des éléments sur la disparition de Joséphine ?


CINÉMA REVIEW

SORTIE LE 17 DÉC 08

D

eux bandes d’enfants s’affrontent alors pour le contrôle des lieux... Il était une fois un petit gars de 9 ans, Nicolas Bary découvrant un classique de la littérature enfantine : Les Enfants de Timpelbach. À 12 ans il se replonge dans le livre, s’imagine partager les aventures de Manfred et Thomas, Timpelbach ne le lâchait plus. Nicolas grandit, et sait très vite qu’il veut travailler dans le cinéma. Il s’inscrit dans une école de réalisation, et signe deux courts métrages dont Before (2004), inspiré des Enfants de Timpelbach. Ce film de 10 minutes campe l’univers du long métrage à venir : on y décèle l’influence du cartoon, le tempo cadencé, la poésie burlesque. Surtout c’est l’occasion pour le jeune réalisateur de se forger une « famille » de cinéma qui lui restera fidèle. Nicolas Bary sait qu’il portera à l’écran le livre qui marqua son enfance. Cherchant à obtenir les droits d’adaptation, il rencontre un producteur, Dimitri Rassam, les deux hommes comprennent vite qu’ils ont envie de travailler ensemble. Dimitri, vient de créer sa société, et produit le troisième court métrage de Nicolas Judas, avec Jean-Pierre Cassel. « Cela m’a permis de mieux comprendre comment l’accompagner et

Au village de Timpelbach, des enfants qui ne font que des bêtises résistent à toute forme d’autorité. À bout de nerfs, les parents quittèrent le village, pour ce qu’ils pensent n’être une journée. Un village sans parents ! Est-ce une mauvaise nouvelle ?

m’a confirmé dans l’intuition qu’il est capable de sublimer les moyens qu’on lui donne ». Nos deux complices s’engagent dans une aventure qui va durer 4 ans ! La tâche est titanesque : il faut acquérir les droits, trouver un scénariste qui comprenne Nicolas, entreprendre des recherches de visuels et de graphismes, s’attaquer au montage financier. Nicolas Bary s’était déjà attelé à une première adaptation des Enfants de Timpelbach avant d’avoir rencontré Dimitri. Cette version « zéro », n’était pas satisfaisante de l’aveu de son auteur. Le producteur lui présenta alors Nicolas Peufaillit, scénariste. Pendant quelques semaines, ils apprirent à se connaître. « Je ne crois pas aux adaptations littérales parce qu’un bon livre écrasera toujours un bon film », poursuit Peufaillit. « Il fallait mettre davantage en valeur la bande des méchants et la on a essayé de leur trouver des fêlures. Dans la mesure du possible, on a cherché l’émotion et l’humour ». La collaboration entre les deux Nicolas durera 18 mois, l’ambiance est studieuse et festive : « On jouait nous-mêmes les personnages, mais on n’a jamais cherché les mots d’auteur. Il fallait lutter contre les dialogues

désuets et sur-écrits ». Le travail minutieux d’une équipe de dessinateurs dont Eric Gandois jette les bases des futurs décors et costumes. Réunissant une abondante documentation, ils soumettent leurs propositions visuelles à Nicolas un mélange de matières et couleurs, d’éléments modernes et accessoires des années 1910 et 1930. Reste à trouver le cadre idéal du village de Timpelbach ? Rêvant de tourner en décors naturels, Nicolas Bary a une idée précise du style visuel qu’il compte donner au film. « Il avait en tête des univers stylisés comme ceux de Tim Burton ou de Guillermo Del Toro », indique le directeur de la photo Axel Cosnefroy. Les repérages commencèrent en Alsace, mais alors qu’il s’apprêtait à poursuivre ses recherches dans l’Aveyron, Nicolas appris qu’une coproduction avec la Belgique et le Luxembourg était en bonne voie. C’est dans ces deux pays que l’essentiel du tournage se déroulera. Après avoir passé, en vain, bon nombre de villages au peigne fin, la production envisage sérieusement de construire la place de Timpelbach, en studio. Une fois encore, la chance vient en aide à l’équipe : Dimitri Rassam appris

qu’un village wallon, où un tout autre film a été tourné, pourrait correspondre à ses attentes. Lorsque Nicolas se rend sur place, c’est le coup de foudre : « Nous avons trouvé au Luxembourg les décors qu’il nous fallait en définitive, je me suis rendu compte que les contraintes ont été formidablement bénéfiques puisqu’on a réussi à tourner deux tiers du film en extérieurs !». La saga ne s’arrête évidemment pas là, avec le tournage, une nouvelle aventure commençait. Les enfants eurent du mal à rester concentrés, si bien que Nicolas Bary du se faire pédagogue. « Il fallait que ce soit eux qui aient envie de tourner et qu’on ne sente pas qu’on les force » ajoute Dimitri Rassam. Malgré 12 journées supplémentaires la production doit faire parfois travailler plusieurs équipes sur un même décor, grâce à une solidarité exemplaire, Nicolas Bary n’a jamais dû renoncer à ses ambitions. En témoigne la lumière d’Axel Cosnefroy. Lucide, Dimitri Rassam conclut : « Le film n’a été fait que dans le dépassement de ce qui était prévu au départ en termes de temps de tournage, de budget, de cadre. Mais on a eu de la chance, beaucoup de chance ».

05


REVIEWS MUSIQUE PROPOSÉ PAR UNDERGROUND / 44 RUE GAMBETTA / 51100 REIMS / TÉL : 03 26 24 19 68

TheShoes

Justice

« A cross the universe »

www.myspace.com/theshoesmusik

(DVD, Because/Warner)

P

our ceux qui doutent encore de la puissance sonore et scénique du duo formé par Xavier De Rosnay et Gaspard Augé alias Justice, il faut vous procurer leur nouveau DVD intitulé « A cross the Universe » en hommage aux Beatles. Après 8 mois de tournée à travers le monde, la nouvelle coqueluche de la french touch vous expose ses périples sur scène et lors de ses sorties nocturnes aux 4 coins du monde. Toutes ces images sont mises en valeur par le travail du réalisateur-provocateur Romain Gavras qui s’attardent sur les SDF, les midinettes ou encore les junkies... (Steve.U)

Après une tournée internationale (Moscou, New York, Japon…), le groupe rémois The Shoes se prépare à sortir son nouveau maxi « Stade de Reims 1978 » (Green United Music) incluant des remix de Yuksek et de Brodinski.

D

epuis combien de temps travaillez-vous ensemble ? Comment vous êtes vous rencontrés ? Nous nous sommes rencontrés à l’école. Nous avions 10 ans. Dans notre classe, Ben était le garçon le plus mignon et j’étais le boute-en-train. On s’est tout de suite bien entendu. Et l’on a vite constaté que jouer de la musique était LE moyen d’être encore plus populaire auprès des filles. Et nous étions sacrement populaires ! Pouvez-vous nous expliquer comment vous travaillez tous les deux? Qui écrit les morceaux ? Les mélodies? ... Nous ne nous répartissons pas le travail. Tout dépend de la manière dont chacun perçoit et ressent un morceau. Celui qui le sent le mieux bosse dessus. Nous jouons tous les deux de la guitare, du piano et de la batterie. Nous pouvons aussi tous les deux chanter, produire, travailler les beats …Nous avons chacun notre propre studio d’enregistrement, donc il arrive souvent que l’un de nous débarque chez l’autre avec une instrumentale terminée et l’autre n’a plus qu’à y ajouter les paroles et chanter. Nous aimons aussi travailler avec d’autres artistes, particulièrement quand il s’agit de travailler sur le chant ; c’est parfois la seule solution quand on est en panne d’inspiration. Comment avez-vous commencé à avoir des concerts partout dans le monde – New York, Tokyo… ? Que pensez-vous de l’ambiance là-bas ?

Grâce à Myspace, tu peux vraiment te connecter très facilement avec des gens qui viennent de partout, ce qui fut pour nous une grande opportunité vu que notre ambition n’était pas forcément de nous contenter d’une carrière locale mais plutôt de créer un réseau et de rencontrer des artistes venant de différents pays et de différentes cultures. On vient juste de revenir d’une semaine à Tokyo et c’était simplement ENORME. On s’est acheté 7 paires de baskets !! Comment est venue l’idée de coller des photos dédicacées de chaussures de musiciens sur votre single? L’idée est venue d’un coup. On voulait que chaque disque soit unique et aussi n’offrir pas seulement de la musique mais aussi un objet que l’on peut garder. On connaît beaucoup de gens qui travaillent dans la musique et l’art en général. Certains sont célèbres, d’autres pas, mais on aimait l’idée de mélanger tout le monde dans ce projet. Actu : Nouveau Maxi « Stade de Reims 1978 » (green united music) • 45t en collaboration avec Primary 1 sortie UK « Ho Lord » et « People Movin’ » (50 bones) • Remix « late of the pier » et « ladyhawk » (Modular).

5 maxis inédits à gagner en écoutant Virgin Radio !

TheCure

« 4 :13 dreams » (Geffen records/Universal)

A

ttention The Cure nous offre un album qui hypnotise dès les premières secondes. C’est avec des guitares sombres et un son noise que l’on entre dans la nouvelle production de Robert Smith. Le nouvel opus du groupe culte que l’on attendait depuis 4 ans est enfin dans les bacs, c’est le 13ème. La voix reste intacte, les morceaux ont été raccourcis et vont à l’essentiel. C’est d’ailleurs un atout pour les nouveaux auditeurs du groupe britannique. Les puristes y retrouvent leur son tranchant et l’atmosphère orageuse qui leur est chère. Pour résumer, The Cure reste à la hauteur de leur réputation. (Steve.U)

KaiserChiefs

« Off with their heads » (AZ / Universal)

L

es Kaiser Chiefs sont de retour avec leur troisième album. Les britanniques ne changent pas de formule et ce n’est pas pour nous déplaire. Ils distillent une pop-rock pour faire danser les foules et ça marche. Le travail de Mark Ronson (producteur d’Amy Winehouse) y est sans doute pour quelque chose. Leurs chansons sont simples, une rythmique basique et un refrain accrocheur et le tour est joué. Kaiser Chiefs cherchent l’efficacité et la trouvent à chaque titre. Ce dernier album est aussi l’occasion pour le groupe de prouver leur progrès depuis leur premier album « Employment » sorti en 2005. (Steve.U)

Livraison gratuite au 08 25 568 888 (0,15 €/min) ou sur www.sushishop.fr Ouvert 7/7 (sauf le dimanche midi). Livraisons de 11h00 à 14h30 et de 18h00 à 23h00. SUSHI SHOP Reims • Le Carré Royal, rue de l’Arbalète • 51100 Reims

06


MUSIQUE INTERVIEW

Richard Fearless

Richard Fearless, membre des groupes Death in Vegas et Black Acid, producteur du titre « To Be Where There’s Life » sur le dernier album d’Oasis, nous a accordé une interview avant son dj set à la Cartonnerie le 12 Décembre lors de la Bonheur Binaire.

C

omment avez-vous commencé votre carrière musicale? Enfant, j’adorais la musique. Je suis né en Afrique ; on vivait à la frontière du Congo et de la Zambie. Ma mère et mon père écoutaient des artistes comme Miriam Makeba ou de l’afrobeat, n’importe quel album sur Bluenote. Écouter de la musique, mettre les platines en marche, est un souvenir précoce de ma vie familiale. C’était l’heure de manger et moi ou ma sœur, on choisissait un disque à jouer. Mon père disait « Bon choix, Richie ! » Puis, ado, j’ai commencé à écouter The Stooges, du rock’n’roll psyche, et beaucoup de dub. J’ai commencé à m’acheter des disques vers mes 7, 8 ans, et quand j’ai eu 18 ans, j’en avais plein ! Puis, j’ai travaillé dans des magasins de disques à Londres. Logiquement, ça m’a mené au djing et à organiser des soirées.

Ces expériences m’ont incité à faire ma propre musique. Quelles sont vos influences musicales ? Stooges, Exuma, Steve Reich, Perspects, Eno, Amon Duul, Harmonia, Can, Kraftwerk, King Tubby, Derrick May, Carl Craig, Roky Erickson, Moby Grape, Skip Spence. Qui sont les personnes les plus intéressantes avec lesquelles vous avez travaillé ? Avec Iggy Pop c’était énorme ; un type droit et simplement génial. Après avoir bossé ensemble (il a chanté sur un titre de Death In Vegas), il m’appelait à New York et parlait de tout et n’importe quoi pendant des heures. Surréaliste ! Parler avec Iggy Pop de tout et de rien, c’était bizarre, mais vraiment génial. Avec quel artiste ou quel groupe aimeriez-

MINIMUM ROCK’N’ROLL présente Mercredi 03 décembre à partir de 18h00 au bar de jour de la Cartonnerie (entrée libre) APÉRO • RENCONTRE • EXTRAITS MUSICAUX • ANECDOTES VRAIES OU INVENTÉES • BLIND TEST www.minimumrocknroll.com / www.discolabel.com La Cartonnerie / 84 rue du Dr Lemoine / 51100 Reims / 03 26 36 72 40 / www.cartonnerie.fr

vous travailler ? The Horrors, The Magic Lanterns…Travailler avec des jeunes groupes plein d’énergie est une idée bien plus excitante pour moi que de bosser avec quelqu’un qui déchirait, il y a trente ans. Dites-en nous plus sur votre nouveau projet Black Acid (sortie prévue en Mars). On vit tous des hauts et des bas. Les moments hauts sont hauts, mais les moments bas sont vraiment très bas, putain. Black Acid, c’est mon nouveau groupe de rock’n’roll psyché basé à New York. Pour moi, notre son est unique. Ça ressemble un peu à un mélange de Syd Barrett et Hawkwind, enfin, c’est ce qu’un copain à moi m’a dit l’autre jour. Pourquoi avoir attendu aussi longtemps depuis la sortie de votre dernier album ? J’avais beaucoup à faire, tu sais ? Ça a pris du

temps. J’ai emménagé à New York ; j’ai passé plus de temps à travailler d’autres formes d’art (photographie). J’ai dû apprendre la guitare et essayer d’écrire des chansons autrement que par le passé. Qu’est-ce qui a motivé ce projet ? La musique est plus « noire » que Death In Vegas, pouvez-vous nous expliquer le nom du groupe et le choix de l’artwork ? Pour moi, c’est ma manière de gérer les choses qui sont survenues ces dernières années : une sorte de thérapie peut-être si vous voulez. Le nom est venu comme ça et on ne l’a jamais changé. Concernant la pochette et le reste, ce n’est que le début, je travaille dessus en ce moment.

Amour et Chansons populaires depuis 1950 / «M’aimeras-tu encore demain ?» par David Le Simple. Qu’il s’agisse de rock, de pop ou de variété, l’amour reste le sujet le plus abordé par les chansons populaires, et le thème central d’une culture dite «jeune» et populaire. De l’hymne à l’exhortation, de la déclaration au passage à l’acte, la façon dont les auteurs-compositeurs évoquent l’amour témoigne aussi des évolutions sociales. De Boris Vian et son «Tube» à Peaches et ses «tits» en passant par Phil Spector, les Beatles, Gainsbourg, les Shirelles ou les Ramones, les chansons accompagnent nos émois amoureux, volontairement ou non.

07


SÉLECTION SHOPPING

5.5Designers

PORTE-CINTRES Chezlegrandbag • 2 impasse de la salle, Reims

N

ée à la suite d’un projet de fin d’études, l’agence créée il y a quatre ans a été baptisée de ce drôle de nom car elle mobilisa à l’origine six jeunes designers (l’un travaillant à mi-temps, d’où le .5). Aujourd’hui, les 5.5 designers ne sont plus que quatre, mais continuent de collaborer activement avec d’autres jeunes créatifs mus par le même désir de rechercher de nouvelles manières de concevoir des objets du quotidien. Donner une seconde vie aux objets, c’était l’objectif du laboratoire de recherche «Réanim» qu’ils ont lancé en août 2003. Il ne s’agit ni de

ShuUemura

ART OF HAIR L’Atelier JNG • 51 rue de Talleyrand, Reims • Tél : 03 26 47 49 85

U

ne coiffure parfaite commence par un cheveu parfait. Une phrase du créateur Shu Uemura qui résume en quelques mots, la philosophie de cette marque de cosmétiques japonaise, hors du commun, dont l’expertise s’exprime parfaitement avec sa nouvelle gamme de produits capillaires. Depuis son lancement l’année dernière, elle s’est inscrite comme la marque professionnelle capillaire de luxe, réservée aux plus beaux salons. La marque révolutionne ce monde avec des cérémonies de mise en beauté du cheveu. S’inspirant de la cérémonie japonaise du thé,

Kazari

les restaurer pour les faire revivre comme au premier jour, ni de les réparer mais de les réhabiliter, de les réanimer, de proposer un avenir aux objets condamnés à disparaître. Le « Porte-cintre » est le fruit d’une démarche prospective autour des objets ordinaires, qui a marqué le travail de ce collectif impertinent et ingénieux. Jeu sur les formes et les mots, création ludique et originale, le concept de cet objet est basé sur la continuité de l’utilisation du cintre de bois....5.5 Designers a reçu le LABEL VIA 2006 pour ce « porte-cintre » édité par La Corbeille.

Shu Uemura Art of Hair propose un voyage sensoriel avec des produits de soins et de coiffage formulés à partir d’ingrédients exceptionnels, naturels et raffinés. Shampooings, soins, masques réparateurs de fibre capillaire et outils pour structurer la coiffure : une véritable cérémonie de formules aux actifs rares et précieux pour sublimer et dompter tous les types de cheveux. Des produits subtils et efficaces quasiment sur mesure. Ajoutez à cela un packaging au design très chic, des fragrances délicates et subtiles, des textures soyeuses…Délicieusement efficace !

WWW.KAZARI.FR Chezlegrandbag • 2 impasse de la salle, Reims

S

alim Atmani et Anne-lise Dever, jeunes adeptes de graphisme, créent KAZARI, qui propose sur son site www.kazari.fr des objets graphiques exclusifs. Bien plus que de la vente d’objets d’art, KAZARI est un projet créatif, ouvert à toutes propositions ou idées artistiques axées sur l’art graphique. Chaque artiste peut donner libre cours à son imagination et participer au concours permanent organisé sur le site. La réalisation la plus appréciée sera mise en vente dans la boutique, sur le support choisi préalablement par son auteur. KAZARI souhaite également

MissBibi

offrir aux graphistes un choix de supports originaux et cherche à enrichir en permanence son catalogue de nouvelles matières. L’authenticité est une valeur essentielle que la marque aspire à rendre accessible à tous ; les œuvres sont donc éditées de façon limitée. La boutique propose deux sacs à main en édition limitée, customisés sur bâche avec des superbes patterns créés par l’artiste polonais DamageCult. KAZARI à un univers graphique riche, varié et coloré où se côtoient des artistes d’horizon divers et des passionnés d’art contemporains...

JOAILLERIE Chezlegrandbag • 2 impasse de la salle, Reims

M

issbibi, jeune créatrice de Monte-Carlo, formée aux Beaux-arts et spécialisée en illustration et animation en volume a coutume de créer de petites maquettes pour ses installations lilliputiennes. De là est née l’idée de transcrire des mini jouets en pièces de joaillerie. Les proportions restent inchangées et les matériaux deviennent plus précieux : argent, or, diamant, agate et onyx. Ses accessoires s’inspirent du monde de l’enfance et fonctionnent sur le mode du rétro-mini-nostalgique. Dans cette esthétique, le changement d’échelle devient une figure récurrente

et l’objet usuel se trouve sublimé. Dans cet univers informel, l’imaginaire et le réel apprennent à se tutoyer, et le fonctionnel à côtoyer le rêve. La philosophie de la marque prend forme dans la sublimation du ludique et du nostalgique au travers des designs féminins et minutieux. Sa première collection « INTRIG » s’inspire d’un célèbre et fameux jeu d’enquête. Ainsi ses boucles d’oreille « Killer » en couteau, ses bagues « sexy » en talons aiguilles ou encore ses fameux colliers « Dangerous », en pistolet, évoquent un monde fascinant, mais sombre, unissant luxe et mystère.

Encadrement 152 rue de vesle, Reims. Tél : 03 26 36 63 78

08


MODE PORTRAIT

Berenice Des collections tout en douceur.

D

epuis sa création en 2004, Berenice propose des collections féminines et casual twistées de romantisme et d’humour. Priorité aux matière et aux couleurs. Les premières sont nobles comme la soie, carressantes comme le cachemire, modernes comme ces mélanges tencel/laine (pour les t-shirts). Les secondes sont multiples, de plus en plus nombreuses, toujours chics (gris, taupe, écru ou navy), parfois rares (figue, jungle) ou nostalgiques (rose tendre et poudré, vert opal, corail). On retrouve l’esprit décalé et original de la marque à

travers ses logos qui expriment souvent l’humeur du moment. Des Mythiques « ailes d’ange » (jouées cette saison en print millar), au dos des pulls pour les indémodables aux hiboux et autres zèbres de la saison. La créativité et la douceur de Berenice n’ont pas de limites. L’hiver 2008 de Berenice est un ravissement de pureté. Une cinquantaine de t-shirts, plus de soixante dix propositions de pulls et environ quarante modèles de blouses, robes et pantalons. Des matières naturelles, coton, laine mérinos, soie, cachemire judicieusement «fashionnisées»

par l’utilisation ludique de lurex ou de couleurs contrastées. Berenice s’amuse aussi à nous faire rêver, aimer et partager ses inspirations. Pour cela, la marque inscrit en intarsia ou en print des coeurs peace&love et autres coeurs transperçés par la flèche de Cupidon au dos de ses modèles. Une histoire de mode complétée par les imprimés d’esprit étoilé ou fleuri que l’on retrouve sur les blouses en soie ou en coton. À découvrir absolument cet hiver, les pulls aux intarsias animaliers !

Disponible chez Line’CL 40, place du forum, Reims • 03 26 78 10 80

MODE INTERVIEW

Annabel Winship

Annabel Winship est l’une des créatrice les plus douée de sa génération. Les couleurs, les matières confèrent à ses souliers une touche ultra-féminine et rock’n’roll.

D

e ses origines anglaises, Annabel Winship a gardé le goût de “l’excentricité discrète”. Après des études de textile, puis de stylisme à l’école Duperré, elle entre chez Stella Cadente en tant qu’assistante, puis devient chef du studio de création, pendant 8 ans. Outre sa passion de la couleur, des imprimés et des belles matières, elle collectionne les chaussures depuis toujours… C’est en réalisant qu’elle n’a jamais réussi à trouver “sa” paire idéale qu’elle se lance dans l’aventure et met depuis février 2007 son talent au service de sa propre

marque. Cette jeune créatrice au style classique décalé est une grande styliste en devenir, des références comme « Le bon marché » ayant déjà parié sur elle. Comment êtes-vous tombée dans la chaussure ? L’idée a germé lorsque je travaillais chez Stella Cadente. J’étais une dingo de chaussures et je passais ma vie à observer les pieds des gens que je croisais dans le métro. Je cherchais constamment le modèle parfait qui sortait de l’ordinaire dans des couleurs raffinées. Au bout d’un moment, l’évidence s’est imposée à moi, je voulais créer une marque de chaussure.

Vous n’étiez pas spécialiste de la chaussure, comment avez-vous réussi à mettre au point votre première collection ? Je m’en suis sortie grâce à mon expérience de cliente passionnée de chaussure. En gardant à l’esprit ce qui est confortable et ce qui fait mal. J’ai travaillé le décolleté des chaussures en dessinant directement sur mes pieds et en envoyant les photos à l’usine. Ma chance, c’est de venir du textile puisque la chaussure n’est pas indépendante de la mode. Mes collections sont pensées comme des lignes de vêtements autour de quatre ou cinq thèmes. À chaque fois, je raconte une histoire que je mets en couleur avec un véritable souci de cohérence, en déclinant les matières, les modèles et les coloris.

Disponible à la boutique Chezlegrandbag • 2 impasse de la Salle, Reims

09


RECETTE GASTRONOMIE

A.Lallemand

« Oursins en gelée de pommes » par A.Lallemand. Ingrédients (pour 4 personnes) : 12 oursins + Purée de fenouil : 2 cuillères d’huile d’olive, 400 grammes de fenouil, 30 grammes de curry, 2 cl de crème, 4 feuilles de gélatine + consommé crustacés, 1 litre de fond blanc, 1 litre de jus de coquillages.

O

uvrir les oursins aux ciseaux sur la partie supérieure, retirer délicatement tout ce qui est à l’intérieur. Récupérer uniquement les lobes et les passer un peu sous l’eau pour les nettoyer. Nettoyer bien aussi la coque d’oursin. Au fond de la coque d’oursin, mettre une purée de fenouil au curry. On va émincer le fenouil. Le faire revenir à l’huile d’olive. Lui rajouter un peu de curry. Mouiller avec le fond blanc et jus de coquillage. Laisser cuire. Bien cuire 20 minutes le tout.

On aura une purée de fenouil assez lisse une fois que l’on aura passé au tamis et ajouter la crème. Mettre au fond de la coque d’oursin de la purée. Mettre un peu de gelée de crustacés, poser les lobes d’oursins, un peu de gelée de crustacés et sur le dessus au dernier moment rajouter une réduction de jus de pomme. Au moment du service, on rajoutera quelques dés de pomme granny smith, cela donnera une petite pointe d’acidité, on va pouvoir napper avec une crème de crustacés émulsionnée.

SÉLECTION VIN

LaBadiane

Pour accompagner vos oursins en gelée de pommes, la suggestion d’E.Broggini de Papadom.

D

ans cette recette on décèlera plusieures influences amenées par l’oursin, le fenouil et dans une moindre mesure la pomme. Pour ce plat il convient d’utiliser un vin blanc de Provence. Plusieurs aurait convenu à cet accord, mais j’ai choisis un vin blanc de Cassis pour sa douceur qui contrastera avec l’acidité de la pomme, pour l’influence maritime de ce vin qui s’alliera à merveille avec l’oursin et la présence de notes anisées pour se lier avec le fenouil. La cuvée Deux Soeurs en blanc est marquée par deux cépages importants de l’assemblage : la clairette et le Bourboulenc. Arôme d’anis et de fenouil pour la première,

des fleurs blanches délicates et une finale iodée pour le second... Nez franc d’agrumes, de nougat blanc avec des notes boisées légères et de pin des Landes. La bouche offre un fruit intéressant, avec pas mal de gras et une acidité agréable et soutenue. Belle persistance. Comme tous les blancs produits pas la badiane le moût est naturellement fermenté en barique bourguignonnes agées de trois à cinq ans. La durée d’élevage en fonction du millésime. Elle varie de 5 à 12 mois et vise à préserver une bouche complexe et raffraichissante.

Disponible chez Papadom • 22 place du Forum, Reims • 03 26 03 02 13

Chez Lui

R e s t a u r a n t 32 avenue d’Epernay, Reims • Tél : 03 26 84 05 09 ouvert le lundi midi et du mardi au samedi • dimanche midi sur réservation

10


DESIGN REVIEW

MissK

Miss K Soft. Réinterprétation de la lampe classique par Philippe Starck.

M

iss K, à l’instar de sa petite soeur Miss Sissi, est une réinterprétation de la lampe classique par Philippe Starck. Le célèbre designer démontre une fois de plus l’immensité de son talent : Miss K est un véritable bijou. On adore cette version chic avec abat-jour en tissu plissé nommée Miss K soft. La modernité du piètement en plastique transparent contraste de façon surprenante avec le côté très classique de l’abat-jour. Le fil et le variateur (intensité lumineuse variable) sont complètement transparents pour une esthétique parfaite. Originale et séduisante, Miss K crée une ambiance chaleureuse dans un salon, une chambre ou encore une entrée. La version avec diffuseur extérieur en méthacrylate se décline en trois coloris (transparent, rouge ou noir). Son diffuseur interne est toujours en polycarbonate. Miss K est une lampe de table élégante, créée par Philippe Starck en 2003 et éditée par Flos. Philippe Starck compte parmi les plus novateurs, les plus productifs et les plus intéressants des grands designers et créateurs contemporains. Il a suivi

sa formation à l’Ecole Nissim de Camondo à Paris. C’est en 1984 qu’il fit sa grande percée en concevant l’agencement intérieur du Café parisien Costes. Il devient dès lors une figure connue du grand public et son travail acquiert une dimension internationale.Ses créations sont aussi bien éditées en France qu’en Italie, en Espagne, en Suisse, au Japon et en Allemagne. La gamme de créations de Starck comprend des meubles, des luminaires et des objets usuels de toutes sortes, qu’il s’agisse d’ustensiles de cuisine pour Alessi, de meubles pour Driade, XO et de luminaires pour Flos. Philippe Starck fait preuve d’imagination et d’humour. Il a la volonté de tourner le dos aux stéréotypes et aux préjugés pour réinventer l’objet quotidien et sa fonction. Ses créations les plus connues sont entre autres le Juicy Salif édité chez Alessi, le fauteuil Toy commercialisé par Driade, la chaise Slick édité par XO et bien évidement la lampe Miss K des luminaires Flos.

Disponible chez Home@ge et Créations • 24 rue Colbert, Reims • 03 26 07 27 42

AUDIO REVIEW

Net Works

Networks FM Combo. Design Tom De Vesto.

N

etworks est à la radio Internet ce que le model One a été et reste à la radio FM... En se connectant à Internet, Networks vous ouvre un monde sans limite et vous offre l’accès à des dizaines de milliers de stations de radio de par le monde (Networks est compatible avec la future norme de radio numérique terrestre RDS). Il vous permet également, via les Podcast, de retrouver et d’écouter sur leur site, les émissions que vous n’avez pas pu écouter en direct. Certaines stations locales n’étant pas présentes sur la toile, un tuner FM vient astucieusement compléter la partie radio internet. Vous pouvez connecter, par sa prise USB votre lecteur MP3 ou par la sortie audio votre Ipod. Vous pouvez aussi grâce à un réseau domestique diffuser la musique stockée sur un disque dur ou dans un ordinateur. La qualité sonore et la facilité de manipulation du Networks restent les atouts majeurs de ce nouveau produit Tivoli Audio. Simplicité, design et qualité remarquables. Le système Networks de Tivoli Audio est une radio Internet et FM combinée à un sytème audio sophistiqué. Dans la plus pure tradition Tivoli c’est en fait une enceinte acoustique en bois,

intégrant les récepteurs, un amplificateur audio stéréo et les circuits de raccordement à votre routeur. La connexion à Internet se fait soit de manière filaire (via un câble Ethernet) soit en Wi-Fi. La recherche des stations se fait par paysgenre -station, par genre-station ou par inscription directe du nom de la station, idem pour la lecture des podcast. Un lecteur média intégré vous permet l’accès à toute bibliothèque musicale au format MP3 ou WMA raccordé sur le même réseau. Son horloge intégrée vous permet de programmer 2 horaires de réveil différents activant des sources sonores indépendantes. Caractéristiques : Combo stéréo Radio Internet et FM (RDS) / deux véritables enceintes acoustiques en bois / lecture via le réseau de la musique stockée / entrées aux pour branchement IPod, MP3, lecteur cd / entrée USB pour lecteur MP3 / alimentation secteur interne / raccordement au réseau Internet par Wi-Fi ou par Ethernet / horloge équipée de deux réveils / sortie sub pour caisson de basses. Dimensions de chaque élément : 22,5 x 14 x 14 cm Poids : 2 x 1.9 kg

Disponible chez Berlioz Audio Conseil • 23 bis bvd Pasteur, Reims • 03 26 85 31 76

11


LINE’CL


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.