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Introduction

Dans cette mise à jour du scénario énergétique global Energy [R]evolution, le budget carbone et une limitation de la durée de fonctionnement des centrales nucléaires à 45 ans jouent un rôle central pour le respect de l’objectif de limiter le réchauffement climatique à 1.5°C. Nous montrons comment la Suisse peut quand même encore contribuer à résoudre la crise climatique sans augmenter les risques liés au nucléaire. « Quand même encore », car d’importantes mesures de protection du climat et de transformation de l’approvisionnement énergétique sont repoussées depuis des décennies.

La prise en considération du risque de catastrophe climatique liée à l’ajournement régulier des mesures de protection du climat ne doit pas faire oublier que la résolution de la crise apporte aussi d’énormes opportunités.

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Par les scénarios de l’Energy [R]evolution, Greenpeace Suisse montre la voie vers un approvisionnement énergétique de la Suisse sûr

et compatible avec le climat. Par les scénarios élaborés par des experts·es indépendants, nous aimerions contribuer au dialogue climatique et en particulier montrer que le champ des possibles est bien plus grand que ce que croient le Parlement, le gouvernement et aussi une grande partie de la société. Les informations sur la stratégie climatique et énergétique du Conseil fédéral donnent en effet l’impression qu’elle viserait les objectifs les plus élevés possibles. Elles racontaient et racontent une histoire qui fait croire que la Suisse, un des pays les plus riches de la planète, ne pourrait pas plus contribuer à résoudre la crise climatique.

Nous devons changer ce narratif pour être en mesure de résoudre la crise climatique en tant que société. Après des décennies d’attente, nous devons enfin agir de façon intelligente pour le climat. Car il est dangereux et idiot de ne pas en faire assez pour résoudre ce problème.

La volonté et le soutien de la société pour une action plus intelligente pour le climat ne dépendent pas seulement que l’on débatte sur ce qui est vraiment possible et sur ce qui est en jeu. Si la Suisse garde le cap actuel, elle menace très clairement nos conditions de vie. C’est ce que montrent les effets déjà observables aujourd’hui d’un réchauffement de l’atmosphère planétaire d’environ 1.1°C et l’augmentation des indices selon lesquels certains points de bascule du système climatique pourraient être atteints. De tels effets de rétroaction positive pourraient conduire à ce que nous perdions complètement le contrôle sur le réchauffement dans son ensemble. Les conséquences potentielles en sont une mortalité massive et la fin de la civilisation telle que nous la connaissons. La transition vers les énergies renouvelables rendra la Suisse indépendante des énormes importations d’énergie actuelles. Des milliards de francs resteront en Suisse au lieu de partir en Lybie, au Kazakhstan et en Russie. Ces milliards pourront être utilisés par notre secteur autochtone des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique. Les régions périphériques bénéficieront particulièrement des plus-values, car la transition énergétique crée plus d’emplois que de maintenir le statu quo et génère également des prix de l’énergie payables à long terme sans cartel du pétrole qui dicte les prix. Des installations solaires décentralisées élargissent la signification du secteur de l’approvisionnement énergétique pour l’économie publique. Des centaines de milliers de personnes contribuent à l’approvisionnement du pays, les agriculteurs ajoutent un nouveau produit à leur palette, les professionnels·es du bâtiment et des techniques de construction deviennent des spécialistes de l’assainissement énergétique et de la transformation des toitures et façades en installations de production d’électricité. Des quartiers beaucoup plus verts, moins de bruits de moteurs et presque plus de gaz d’échappement font aussi partie des opportunités. La transition réduira les énormes coûts externes de notre système énergétique actuel et le solde sera positif dans une trentaine d’années.

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