CONTEXTE
Notre appétit de ressources est phénoménal. Nous aurions besoin d’environ trois planètes si toute l’humanité consommait autant que la population suisse. Ce qui est choquant, c’est que ces produits dont la fabrication nécessite d’aussi grandes quantités de ressources sont jetés peu après leur acquisition. Pour réduire l’impact environnemental de la consommation, il convient autant que possible de fermer les cycles de matières premières et de prolonger la durée de vie des objets. C’est l’objectif que doit viser une véritable économie circulaire (voir fig. 1). Les piliers de l’économie circulaire sont le partage, la réutilisation, la réparation et le reconditionnement. Ces stratégies s’appliquent dès la conception et la production, mais également durant la phase d’utilisation, et elles permettent de réduire la quantité de matières premières primaires, à savoir les matières nouvellement extraites. Ce n’est que lorsque les produits ne peuvent plus être partagés, réutilisés, réparés ou reconditionnés qu’ils sont démontés et que leurs matériaux sont autant que possible recyclés. Cela signifie que le recyclage, l’incinération et la mise en décharge n’interviennent qu’en dernier recours, car ces procédures nécessitent beaucoup d’énergie et occasionnent pertes de matière première et pollution. Fig. 1 : Schéma de l’économie circulaire Perte de matières premières et perte d’énergie
Incinération et décharge
Matières premières
Conception et production t
Gestion des déchets
n tio ra on ati lis ge rta
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em
en
Recyclage
Utilisation
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Fig. 1 : Schéma de l’économie circulaire
L’importance de l’allongement de la durée de vie et d’utilisation des biens de consommation pour la préservation des ressources et du climat apparaît aussi dans une nouvelle étude que Greenpeace Suisse a commandée auprès du bureau d’étude INFRAS : celui-ci estime que l’empreinte carbone de la Suisse pourrait diminuer de 1,8 à 4 millions de tonnes d’équivalent CO₂ si tous les biens de consommation étaient utilisés de un à trois ans de plus1. La population suisse y est d’ailleurs prête : lors d’un sondage représentatif sur la réparation mandaté par Greenpeace Suisse, les personnes interrogées ont affirmé souhaiter davantage faire réparer leurs appareils défectueux. Les mesures visant à augmenter la réparabilité et finalement le taux de réparation des objets ont recueilli une large approbation.2 De nombreux obstacles empêchent malheureusement les réparations. Il est souvent plus rapide et plus simple de commander de nouvelles marchandises sur Internet, qui coûtent aussi fréquemment moins cher que la réparation d’un produit défectueux. Mais les obstacles ne sont pas que financiers. La manière dont les produits sont conçus et l’absence de pièces de rechange rendent parfois la réparation impossible. Greenpeace réclame donc un droit à la réparation (cf. p. 22) : les décideurs politiques, les fabricants et les détaillants de produits de bien de
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1
https://www.greenpeace.ch/fr/publication/82288/repercussions-ecologique-duree-utilisation/
2
https://www.greenpeace.ch/fr/publication/77266/reparer-reponse-surconsommation/
COMMERCE DE DÉTAIL ET ÉCONOMIE CIRCULAIRE : LE CHEMIN EST ENCORE LONG