Actualité & Finance n°27

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n°27

Actualité & finance La lettre d’information financière trimestrielle du Groupe AGRICA / Avril 2013

Rebalancement

N

ous sommes toujours surpris, à chaque début d’année, de voir à l’œuvre ce que l’on appelle les rebalancements de portefeuilles. C’est à priori le moment que choisissent de nombreux investisseurs pour faire des choix nouveaux, pour modifier leurs allocations d’actifs. Cela est surprenant car l’on sait qu’il y a peu de chance que cette date du 1er janvier justifie ces opérations qui auraient dû être réalisées plus tôt ou auraient pu attendre. En effet, l’économie et ses cycles n’ont que faire de l’année civile ; les décisions importantes des autorités de tous ordres sont prises lorsqu’elles doivent l’être, c’est-à-dire au cours de l’année, et les informations qui concourent à la modification des réflexions des investisseurs sont distillées chaque jour. Alors pourquoi cette date du 1er est-elle attendue pour aménager les portefeuilles ? Le coupable est connu : c’est le comptable et ses comptes annuels. Pas d’opérations en fin d’année pour ne pas perturber les prévisions et les comptes. Par contre, en début d’exercice, les décisions prises ont douze mois devant elles pour révéler leurs effets. Cela laisse un peu de marge… !!

Jean-Claude Guimiot Directeur général délégué d’AGRICA ÉPARGNE

TENDANCES Un début d’année hésitant Le début de l’année 2013 est favorable aux marchés dans leur ensemble, même si l’on note une période de répit pour les obligations à long terme des pays les moins risqués (États-Unis, Royaume-Uni, Allemagne, France…). L’environnement économique est contrasté mais l’on peut considérer qu’au niveau mondial les bonnes et les mauvaises nouvelles se compensent. Du mieux aux États-Unis, malgré les questions budgétaires. Une période plus difficile que prévue pour l’Europe et une sérénité retrouvée pour les pays émergents. Tout ceci dresse un tableau qui n’est pas très enthousiasmant mais qui écarte, à priori, le risque d’une rechute de l’économie mondiale. Cette relative sérénité, ce sentiment que les autorités ont trouvé la recette pour éviter le pire et faire redémarrer la machine (au moins aux États-Unis) rassure les intervenants qui en oublient, pour le moment, tous les points en suspens. En Europe, l’annonce d’une croissance encore plus faible que prévue, les élections qui sanctionnent Mario Monti, la perte du AAA par le Royaume-Uni, toutes ces informations n’empêchent pas les marchés actions de poursuivre leur marche en avant. Sur les marchés obligataires, les évolutions les plus notables de ce début d’année concernent les pays périphériques. Après une amélioration généralisée, les élections italiennes ont joué le rôle du grain de sable. Alors que l’amélioration se poursuivait pour les emprunts espagnols,

un brusque retournement de tendance affectait les emprunts italiens. Depuis, malgré la crise politique, le marché italien s’est vigoureusement redressé et, à ce jour, malgré une situation économique très dégradée, l’Espagne emprunte à des conditions proches de celles de l’Italie. Les Banques Centrales veillent sur les taux et vont également veiller sur les changes car les taux de change sont, par l’ampleur de leurs variations, un outil dont l’efficacité est incontestable. Les résultats des entreprises, et surtout un appétit nouveau pour le risque, paraissent donner aux marchés d’actions un élan nouveau. Il est vrai que la faiblesse des taux à long terme et le recul des régulateurs dans la mise en place de Solvabilité 2 ne sont pas étrangers à cette tendance.

LES CHOIX D’AGRICA ÉPARGNE Garder les idées claires dans un contexte compliqué Nos choix sont guidés par deux idées principales. La première est que, malgré une situation économique peu dynamique, il est difficile d’imaginer que les taux d’intérêts à long terme resteront à un niveau aussi bas que celui auquel ils se trouvent dans les principaux pays (Allemagne, États-Unis, Royaume-Uni, France…). Détenir des emprunts à long terme dans ces pays risque fort de ne pas être une bonne idée. Si l’on peut se poser la question pour les emprunts des pays périphériques et les emprunts des entreprises pour lesquels les taux restent à des niveaux plus attractifs, il n’en reste pas moins que les obligations,

dans leur ensemble, ne nous semblent pas une classe d’actifs à favoriser. Nos investissements sont concentrés sur des emprunts corporate à court et moyen terme. La deuxième idée que nous mettons en œuvre concerne les marchés actions. Ces marchés nous semblent à favoriser dans les portefeuilles car les entreprises (ou une partie d’entre elles) ont montré leur capacité à résister à la faiblesse de la conjoncture et à profiter des opportunités offertes par la mondialisation. Ce constat est complété par un climat plus favorable pour les investissements dits à risque.

La faiblesse du niveau des taux et la modération des régulateurs (Solvabilité 2…) créent un climat incontestablement favorable aux actions. Afin de conserver les portefeuilles équilibrés, car nous n’oublions pas les risques créés par les excès des uns et des autres et par les nombreux déséquilibres mondiaux, nous avons conservé une part significative en obligations convertibles, cette classe d’actifs offrant la possibilité de participer à la hausse des marchés tout en minimisant les baisses.


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