Actualite & finance 28

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n°28

Actualité & finance La lettre d’information financière trimestrielle du Groupe AGRICA / Août 2013

Les bonnes choses ont une fin !

E

t cette fin, lorsque le bouchon a été poussé trop loin, peut être brutale. L’évolution récente des marchés obligataires en est la preuve. Sans préjuger de la suite des événements, le discours lénifiant des prévisionnistes et commentateurs divers a été battu en brèche. La hausse maîtrisée et régulière à laquelle s’attendaient les uns et les autres n’a pas eu lieu et les marchés ont emprunté un chemin plus escarpé. S’il était admis qu’un marché d’action puisse perdre en une semaine les gains de six mois, certains voulaient nous faire croire que les Autorités empêcheraient cela sur les marchés obligataires, l’intérêt des Etats (les plus gros emprunteurs à l’heure actuelle) et l’attitude des Banques Centrales leur semblaient des arguments suffisants. L’évolution récente des marchés montre qu’ils avaient tort !

Jean-Claude Guimiot Directeur général délégué d’AGRICA ÉPARGNE

Tendances Premier avertissement ! La progression des marchés financiers a connu un arrêt brutal au cours du mois de juin. Alors que la politique toujours accommodante des Banques Centrales continuait à rassurer les marchés obligataires et, à un degré moindre, les marchés d’actions, les propos du Président de la Fed laissant entendre qu’il pourrait, dans un futur plus ou moins proche, rendre sa politique monétaire moins généreuse, ne sont pas restés sans effets. Et pourtant, on ne parle pas encore de politique restrictive mais simplement d’être un peu moins généreux. Le résultat de ces propos, auxquels tout le monde s’attendait et qui sont dus au fait que l’économie US va mieux, est immédiat : les taux américains à 10 ans bondissent vigoureusement et passent de 1,70 % à 2,50 % entraînant tous les autres marchés (à l’exception du Japon et, dans une moindre mesure, de l’Allemagne). Curieusement, alors que l’impact de cette évolution des taux sur les entreprises est voisine de zéro, les marchés actions connaissaient eux aussi une consolidation qui les ramenait à leur niveau de début d’année en zone Euro, le marché japonais perdant près de 20 % après un beau parcours (+ 40 %). Seul le marché américain encaissait la nouvelle en restant quasiment stable. Les marchés, et c’est le cas depuis plusieurs trimestres, sont “tiraillés” entre de bonnes nouvelles et d’autres plus inquiétantes. La nature des intervenants avec une

prédominance des opérateurs de court terme, surtout sur les marchés d’actions, entraînent des variations importantes, dans un cas comme dans l’autre, sans que l’on puisse la rapprocher d’une réalité économique. Ainsi, l’annonce de Ben Bernanke était largement prévisible. Si la réaction des marchés obligataires peut se comprendre surtout si l’on pense aux colossales positions sur les dérivés, la réaction des marchés d’action est plus surprenante. Elle est le résultat de la désertion des marchés par les investisseurs de long terme. Un autre point retient notre attention, c’est la situation des pays émergents. Elle s’est sensiblement dégradée depuis quelques mois, les questions qui se posent sont nombreuses : quid du secteur bancaire chinois, que se passe-t-il au Brésil, agitation en égypte, évolution du prix des matières premières, positionnement concurrentiel qui se dégrade…

les choix d’agrica épargne Rester un investisseur de long terme La situation économique n’a que peu évolué et les tendances que nous avions décelées depuis quelques temps sont toujours d’actualité. Elles restent les éléments principaux de nos orientations de gestion. L’évolution récente montre que les marchés de taux peuvent apporter des surprises désagréables. La hausse des taux récente (taux à long terme), brutale mais limitée, confirme la vulnérabilité du marché obligataire et elle pourrait se poursuivre. L’amélioration de la situation américaine paraît solide, ce qui est une bonne nouvelle. Elle est modestement confortée par des anticipations qui s’améliorent sur la zone Euro pendant que les pays émergents traversent une période de “doute”. Contrairement à de nombreux avis, nous pensons que les marchés d’actions sont modestement valorisés. Pendant ce temps, les marchés d’actions restent globalement sous évalués, surtout les marchés

européens et la réaction récente en sympathie avec les évolutions des taux, nous semble être excessive. Elle témoigne de la nature très “court-termiste” des intervenants sur les marchés car, sauf en cas de panique financière, il n’y a pas de raison objective pour que les marchés d’actions soient à ce point influencés par les mouvements, tout de même limités, sur les taux à long terme. Si certains secteurs restent à éviter, les belles valeurs industrielles et commerciales offrent, à notre sens, des opportunités d’achat. Il est possible de constituer des portefeuilles d’actions avec un rendement largement supérieur à celui des marchés obligataires et avec des valorisations de “Price to book” en baisse de 50 % par rapport à leur moyenne historique.

Seuls les marchés des pays émergents sont toujours sous pression et nous restons à l’écart. Le risque ne serait-il pas obligataire ? Les marchés de taux nous semblent toujours largement surévalués et vulnérables. Chacun s’accorde pour croire à un retour progressif à la normale au fur et à mesure de l’amélioration de la situation. C’est ce qui débute aux états-Unis et qui aura des conséquences en Europe même si la reprise n’y est pas encore à l’ordre du jour. Nous préférons toujours rester prudents sur ces marchés.


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