Actualite & finance #30

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n°30

Actualité & finance La lettre d’information financière trimestrielle du Groupe AGRICA / Février 2014

Changement de climat ?

L

e Forum de Davos qui est la démonstration de la pensée unique économique est-il en train de changer ? S’il reste dominé par la surreprésentation du monde anglo-saxon avec un goût prononcé pour le “french baching”, tellement à la mode, les “maîtres du monde” seront cette année, pour la première fois, invités à réfléchir aux conséquences de l’aggravation des inégalités. Ces inégalités sont le fruit de la politique économique actuelle et se traduisent principalement par une insupportable concentration des richesses mais surtout par une situation de l’emploi dans le monde catastrophique : taux de chômage élevé, précarisation des emplois, multiplication des “petits boulots” (Bureau International du Travail)… Mais plus que cette situation, c’est surtout son impact sur la stabilité mondiale qui inquiète les participants du Forum.

Jean-Claude Guimiot Directeur général délégué d’AGRICA ÉPARGNE

Tendances Une fin d’année encourageante

La fin d’année a été encourageante et plutôt rassurante pour deux raisons. La première, c’est la confirmation de la bonne tenue des marchés d’actions malgré une petite faiblesse dans la première quinzaine de décembre, vite effacée. Cette poursuite de la hausse a eu lieu malgré un début de normalisation de la politique monétaire mise en œuvre par le FED américaine. Celle-ci se traduisait par une reprise modérée des taux à long terme, plus particulièrement aux États-Unis et au Royaume-Uni qui atteignaient leur plus haut niveau de l’année à 3 %. Les taux français et allemands, en progression eux aussi, se situent à des niveaux inférieurs : 1,95 % en Allemagne et 2,40 % en France. Pendant ce temps, en Italie et en Espagne, les taux à long terme poursuivent leur baisse et l’écart avec l’Allemagne diminue régulièrement. Ces évolutions témoignent d’une situation économique en amélioration : la confirmation de la reprise aux États-Unis qui fait preuve d’une belle vigueur malgré la faiblesse de l’investissement des entreprises et les doutes sur la situation du marché du travail mais aussi un début de redressement de l’Europe. Il reste modeste, mais la tendance y est incontestablement à l’amélioration.

Seule ombre au tableau, la poursuite des difficultés rencontrées par les pays émergents : la Chine, premier d’entre eux, doit faire face à une situation financière “délicate” mais aussi à la réorganisation de son économie vers la consommation domestique et une plus grande efficacité. D’autres, en situation de déséquilibre extérieur, sont victimes du changement de politique monétaire de la Federal Reserve US et voient leur situation financière se dégrader rapidement (Turquie, Inde, Brésil…). Globalement, l’année 2013 aura été une bonne année pour les investisseurs avec une performance des actions de bon niveau (autour de 20 %) pendant que les obligations reprenaient leur souffle après la course folle de 2012.

les choix d’agrica épargne Nous restons positifs mais avec prudence… Le consensus des marchés paraît raisonnable mais les risques sont importants : la prudence s’impose. Il est difficile de ne pas être dans le “consensus” actuellement. Tout le monde croit en un maintien des taux courts à un faible niveau afin de ne pas entraver la croissance et la modeste reprise que l’on peut constater ici ou là. La politique des Banques Centrales va rester accommodante. Par contre, le retour de la croissance aux États-Unis, s’il se confirme, ne manquera pas de donner l’occasion d’un retour à plus d’orthodoxie financière et donc à une hausse de taux à moyen et long terme, hausse que chacun espère graduelle et modérée. Le consensus, là encore, se fait sur une tendance à la hausse des taux à long terme. Consensus également sur l’évolution attendue des marchés d’actions qui devraient profiter du retour à la hausse des bénéfices des actions grâce à la reprise économique qui se dessine.

Dernier consensus, les difficultés des pays émergents imposant de se maintenir à l’écart de ces marchés. Ce qui nous gêne le plus dans ces orientations, c’est la sérénité des investisseurs et des prévisionnistes que nous rencontrons, mais c’est aussi le fossé qui sépare les marchés financiers de l’économie réelle. Aucune allusion n’est jamais faite à la situation du marché du travail dans le monde alors que le Bureau International du Travail en fait une description, pour le moins, très sombre. Aucune allusion au risque de déflation pourtant mis en avant par le FMI, une déflation vécue par le Japon depuis de longues années. Très peu de craintes affichées sur les conséquences de la politique des Banques Centrales alors que les montants injectés dans l’économie sont énormes. Les mouvements

de capitaux qui ont suivi l’annonce du premier resserrement ont pourtant entraîné les marchés émergents dans une baisse importante de manière inattendue et brutale. Si nous partageons les tendances attendues, il nous semble que les risques sur les marchés sont importants ; nous ne partageons pas la sérénité généralement affichée. La prudence s’impose et la liquidité des placements doit être privilégiée. Notre politique obligataire reste inchangée avec une préférence pour les emprunts d’entreprises à court et moyen terme. Éviter les emprunts d’État, trop chers. Rester présent sur les marchés d’actions et particulièrement sur la zone Euro qui pourrait nous réserver des surprises. Rester à l’écart des pays émergents en attendant un retour à meilleure fortune, peut-être en cours d’année.


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