Actualité & Finance n°24

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Actualité&finance

L a l e t t re d ’ i n fo r m a t i o n f i n a n c i è re t r i m e s t r i e l l e d u G ro u p e AG R I C A

N° 24

Juillet 2012

Jean-Claude Guimiot Directeur général délégué d’AGRICA Épargne

Inverser les rôles Le monde est dans l’attente de résultats d’élection et de décisions politiques, y compris les financiers qui au fond d’eux-mêmes ne croient plus à l’efficacité des mesures prises par les Banques Centrales. La situation n’est en effet pas très encourageante. La zone Euro et les pays dits développés dans leur ensemble ne font pas preuve d’une grande vitalité. On voit bien qu’à côté des décisions d’ordre technique et de la politique monétaire des Banques Centrales, ce sont des décisions politiques qui sont nécessaires et en premier lieu celle de la gouvernance européenne. Nous sommes loin des appels aux réformes structurelles dont nous parlent les technocrates. La force de la Chine et d’autres pays émergents est d’être dirigés par des décisionnaires efficaces. Les accords en Asie du Sud, celui entre le Japon et la Chine, montrent que c’est aux politiques de préparer l’avenir et à la finance de suivre. Pas l’inverse. Il est grand temps de remettre les « bœufs avant la charrue ».

Pour l’année 2009

Tendances Ces dernières semaines ont un goût de déjà vu et l’impression laissée par l’évolution des marchés nous renvoie à l’été 2011. Baisse importante et généralisée des marchés d’actions accompagnée d’une baisse significative des taux à 10 ans des pays les plus "sûrs". Si la baisse des marchés d’actions ramène les marchés à des niveaux déjà connus, ce n’est pas le cas pour les marchés obligataires où l’on se situe sur des taux qui étaient jusqu’à ce jour réservés au marché japonais. Entre 1,30 et 1,70 pour les USA, l’Allemagne et le Royaume-Uni, 2,20 pour les OAT français sont une première qui surprend et qui inquiète. Que se passe-t-il pour que les marchés fassent preuve d’une telle inquiétude ? Il nous semble comme à l’été 2011, que c’est d’abord un certain retournement de tendance, une divergence avec l’évolution anticipée qui justifie cette situation. En effet, alors que depuis quelques trimestres, les prévisions étaient plutôt rassurantes pour la zone Euro et pour les USA, il semble que l’on anticipe une dégradation en zone Euro, une reprise beaucoup moins évidente aux USA et au Royaume-Uni victimes d’une rigueur très (trop)

rigoureuse ! De plus, la fête se calme dans les pays émergents qui de surcroît paraissent moins disposés (en tout cas pour la Chine) à mettre en place une politique de soutien à l’économie mondiale. N’oublions pas non plus les difficultés rencontrées par quelques pays bien mal en point : la Grèce, le Portugal, l’Irlande, maintenant l’Espagne pour lesquels le coût de l’endettement est à des niveaux très élevés avec des marchés obligataires très dégradés. Ces comportements, sans doute excessifs dans leur variation, sont néanmoins le témoignage d’une dégradation de la situation économique mondiale. Toutefois, l’inquiétude des marchés nous paraît excessive car il y a malgré tout quelques raisons d’espérer. La baisse du prix du pétrole et des matières premières en général en est une, la stabilisation du marché immobilier aux Etats-Unis en est une autre. Si la prudence reste de mise, une désertion des marchés n’est pas à l’ordre du jour.

&

Les choix d’AGRICA ÉPARGNE L’évolution des prévisions économiques nous conduit à être prudents dans la mise en œuvre de notre politique de placements. La surprise des marchés est incontestablement la baisse des taux à long terme dans les pays développés les mieux notés. Cette baisse des taux profite aux portefeuilles investis en obligations à long terme mais ne manque pas de poser beaucoup de questions sur la situation des économies qui suscitent une telle faiblesse de la rémunération des fonds placés à long terme. La volonté des Etats de limiter le coût de leur endettement est certes normale mais quelles peuvent être les motivations d’un investisseur qui investit pour 10 ans à 2 % ? A part un grand pessimisme générant une crainte excessive des actifs à risques, nous ne voyons pas

d’autres explications. Si cette possibilité est envisageable, elle nous paraît exagérée et les bons résultats des entreprises industrielles et commerciales nous incitent à rester investis en actions, même si nous restons à l’écart de nombre d’entre elles et en particulier du secteur financier, des services publics, utilities, des télécoms et des sociétés trop domestiques. Par ailleurs, l’immobilier qui avait bien résisté risque fort de marquer le pas, comme il l’a déjà fait dans de nombreux pays. Quant aux marchés de taux, la raison impose de ne s’intéresser qu'aux obligations qui offrent un couple rendement/risque raisonnable, les emprunts d’Etat des USA, du Royaume-Uni et de l’Allemagne n’entrant pas dans cette catégorie.


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