LA
LETTRE DU
MARS 2018
« EN MÊME TEMPS »
Cette locution adverbiale remise au goût du jour lors de la dernière campagne présidentielle s’utilise assez facilement pour caractériser l’activité du GFE. Nous sommes une société commerciale et « en même temps » une association d’éleveurs qui prenons en commun les décisions qui nous paraissent aller dans le sens de l’intérêt de tous les éleveurs. Nous sommes des rêveurs infatigables et « en même temps » nous gardons les pieds sur terre : nous sommes à la recherche de ce qu’il y a de meilleur et « en même temps » nous voulons garder des prix raisonnables... Nous voulons offrir un large choix et « en même temps » aider les éleveurs à trier parmi nos étalons pour mieux choisir. Cette dualité constructive a fait ses preuves depuis 15 ans et les éleveurs ont plébiscité nos choix en 2017 : 8 des 10 étalons les plus utilisés en France sont issus du catalogue GFE ! C’est sur l’accompagnement des éleveurs dans les décisions d’accouplement que nous voulons insister cette année ! Depuis la privatisation totale du marché des saillies dans la filière sport, l’offre a explosé en quantité et la communication s’est intensifiée parfois jusqu’à l’outrance, si bien qu’il devient très compliqué pour les éleveurs de se repérer dans cette jungle mal balisée. C’est pourquoi, si nous déployons beaucoup d’énergie et de moyens pour recruter les meilleurs étalons, nous en consacrons autant à bien les caractériser, à évaluer leur production et à développer des outils (p. 15 à 19) pour vous aider à faire vos choix. Il y a trois niveaux de connaissance dans la vie d’un étalon : ce qui le caractérise, ce qu’il accomplit et ce qu’il transmet. Trop souvent les éleveurs sont entraînés vers des confusions entre ces deux derniers niveaux.
Pour un jeune étalon, l’étape de la caractérisation est essentielle : généalogie, modèle, locomotion, aptitude naturelle et résultats sur les circuits de formation permettent de visualiser ses qualités et ses limites. On s’intéresse alors surtout aux étalons démontrant quelques qualités très fortes, en espérant qu’ils s’avèreront améliorateurs en les transmettant. L’étape de ce qu’un étalon accomplit dans sa carrière sportive est souvent liée à ses qualités de départ mais aussi au travail du cavalier et de l’entourage, dont les œuvres ne sont pas incluses dans les paillettes ! Un palmarès brillant est utile à la notoriété des produits à naître et certains grands sires cumulent les deux, mais les exemples pullulent de grands champions qui ont été des reproducteurs modestes, tout comme d’entiers au palmarès « correct » sans être époustouflant, qui sont devenus de très grands reproducteurs (on peut citer parmi ces derniers Almé, Ramiro, Argentinus, Contender, Voltaire, Nimmerdor et plus près de nous Indoctro, Contendro, Lupicor, President, Kashmir van Schuttershof, Thunder vd Zuuthoeve... Quand un cheval a eu la possibilité de saillir tôt sur la base de ses qualités de départ, ce qu’il a accompli est très vite effacé par l’accès à la troisième étape : ce qu’il transmet ! C’est finalement la seule donnée génétiquement utile et plus vite on y accède, mieux on sait comment utiliser chaque reproducteur. Nous encouragerons au testage de nos jeunes étalons pour disposer rapidement de ces informations (cf p. 31). Nous allons voir les produits de nos étalons pour actualiser ces informations et les mettre à la disposition des éleveurs, notamment avec le programme PAX (p. 16 à 19), et dans tous nos conseils de croisements. Ce faisant, nous essayons de rêver ensemble avec nos jeunes étalons et « en même temps » nous gardons ensemble les pieds sur terre pour analyser la réalité et partager avec vous les conclusions qui en découlent.